CHAPITRE VII : LA RUELLE CRASSEUSE
EN CORRECTION
Cellia savait qu'elle venait de franchir la ligne, qu'il n'y aurait aucun retour possible en arrière. Oui, reconnut-elle intérieurement, elle désirait Dean. C'était même pour cette raison qu'elle avait osé associer cette jupe courte à ce top. Ce dernier l'entraîna hors du bar en la menant dans une ruelle à demie plongée dans l'obscurité.
Dean avait tellement imaginé cet instant qu'il ne savait plus comment gérer son excitation. Il profita de la faible luminosité de la lune pour contempler Cellia avant de commencer à l'embrasser. Elle était si belle. Si délicieuse qu'il voulait explorer chaque centimètre de son corps. Les gémissements dont il se rassasiait désormais étaient l'une des plus belles mélodies qu'il n'ait jamais entendues. Comme sous l'effet d'une puissante drogue, Dean finit par lui soufflé ceci à l'oreille après l'avoir délicatement mordillée.
- Tu me rends fou Cellia et tu n'imagines pas ce que j'aimerais te faire en ce moment.
Cellia l'attira davantage à elle, elle plaqua son corps contre le sien. Ces muscles internes venaient de délicieusement se crisper et elle voulait que Dean la guérisse de cette envie qui la rendait moite. Prise de passion, elle noua les bras sous sa nuque et se laissa transportée par ce baiser torride qui rendait soudainement ses jambes flageolantes. Dean caressait son corps, jouait avec la chair de ses seins et mordillait la peau sensible sous sa nuque. Lorsqu'il se dirigea plein sud, il crut défaillir en voyant dans quel état sa dulcinée était. Il gémit à son tour quand ses doigts allèrent plus loin et accédèrent au saint graal. Dean murmura sensuellement.
- J'ai envie de toi.
Cellia se sentit fondre. Elle était sur le point de lui répondre, lorsqu'une espèce de lumière rouge jaillit de l'obscurité. Surpris, les nouveaux arrivants observèrent le jeune couple hébétés avant d'éclater de rire.
-Nous dérangeons quelque chose peut-être ? Déclara l'un des types en en levant les mains.
Cellia devint écarlate lorsqu'elle constata que la main de Dean demeurait toujours dans sa culotte. Ce dernier la retira tranquillement et se retourna pour faire face aux nouveaux arrivants après leur avoir hurlés de dégager. Le ton et le son de sa voix firent sursauter Cellia mais elle s'empêcha de faire du bruit inutile.
- Sinon quoi ? Hurla l'un autre des types la voix glaciale.
- Allons, du calme Samahus. Ne te met pas en colère pour si peu. Ce ne sont que des gosses, déclara le type du milieu en jouant avec son briquet.
- Un gamin qui risque de vous en coller une pour avoir effrayé sa petite-amie, riposta Dean énervé en serrant les poings.
Cellia n'eut pas le temps de se réjouir de cette jolie phrase. Ensemble, elle et Dean perçurent un rugissement terrible avant de voir deux des membres du trio leur foncer dessus. Impossible, aucun humain ne pouvait bouger de la sorte, réalisa Cellia soudainement pris de panique. Elle se raidit contre le mur. Ils venaient d'atteindre Dean, le coup qu'ils lui portèrent le fit s'échouer brutalement sur le sol. Cellia comprit immédiatement qu'elle devait courir mais ne le pouvait décidément pas. En effet, ce qui se passait sous ses yeux frisait la fiction et son cerveau refusait catégoriquement de l'accepter. L'un des hommes retenait Dean par la gorge et utilisait maintenant sa tête comme punching-ball. Horrifiée, Cellia poussa un cri d'horreur en voyant son petit-ami se débattre avec de moins en moins d'entrain.
- Arrêtez, hurla-t-elle à bout de souffle, laissez le tranquille ! Dean... Mon Dieu !
Lorsqu'elle vit du sang recouvrir sa chemise, elle détourna précipitamment le regard. Vite, il fallait qu'elle trouve de l'aide. Malgré la peur qui shootait ses veines d'un cocktail d'adrénaline qui la faisait trembler, l'instinct de Cellia précédemment aux aguets refit surface en investissant immédiatement ses jambes. La jeune fille s'élança tout de suite dans la nuit fraîche. Ces bottes cognaient brutalement contre le bitume. Elle courait, forçait ses jambes à prendre de l'allure pour échapper au courroux de ces assaillants. Malheureusement, sa cheville foulée réagit, la douleur revint lui arracher un horrible gémissement.
- Je peux savoir où tu cours ainsi ?
Un nouveau cri retentit. Cellia saisie par les cheveux hurlait à s'en exploser les cordes vocales. Elle se débattit du mieux qu'elle put non sans arriver à se défaire de la poigne de cet être épouvantable. Elle poussa un nouveau cri d'épouvante en découvrant le visage ensanglanté et complètement méconnaissable de son Dean.
- Du calme chaton, il est toujours en vie lui, murmura le dénommé Samahus en la reniflant comme un animal. Dépêche-toi de lui faire tes adieux, une nouvelle vie t'attend.
Cellia reniflait bruyamment, pendant que le trio continuait de converser en ces termes.
- Très bonne prise, Samahus.
- Vraiment ?
- Vraiment, répondit le mec aux longues mèches qui s'était contenté d'observer la scène.
Cellia écoutait leur échange silencieuse. Des larmes continuaient d'affluer et de glisser sur ses joues. Ils allaient l'emmener, elle n'en avait aucun doute. Néanmoins, elle se refusait à l'idée d'abandonner Dean. Elle devait se concentrer pour trouver une solution. Rien ne lui venait en tête à part la légende que l'antiquaire lui avait lue. Désespérée, Cellia tenta sa chance avec le bijou. Elle fit le vide dans son esprit en essayant de se détendre. Elle supplia enfin le collier de lui prêter sa puissance. Elle refit la même prière inlassablement sans que rien ne se produise.
- Il est temps de partir ma belle.
Faisant preuve d'une hargne qui lui était totalement inconnue, Cellia se débattit de nouveau. Elle balança un coup de pied rageur dans l'entrejambe de son assaillant qui s'écria dans un idiome qui lui était inconnue. Ces compagnons explosèrent de rire au moment où cette dernière plongeait presque sur le corps de Dean. Il était inerte, les battements de son cœur lui revenaient lents. Cellia joignit ses lèvres aux siennes devenues glacées. Elle s'excusait ainsi de ne pas s'être assez battue. Elle maudissait son incapacité mais se fit une promesse. Quand elle en aurait l'occasion, elle se débarrasserait de ces assaillants quitte à a y laisser sa vie.
Soudain, l'air se chargea d'électricité. La ruelle se métamorphosa en une entité vivante. Elle se nourrissait d'une énergie venue d'un ailleurs obscure, un monde où le mal dechenait sa nature véritable. L'union prolongée de ces forces chaotiques, déclencha dans le ciel une violente série d'éclairs. Ces derniers explosaient bruyamment, colorant les environs en un maelström gris. Un vent de tempête se leva, puis d'un commun accord, il souffla sa colère dans une atmosphère qui se rafraîchissait progressivement. Le collier auquel les mains de Cellia étaient restées accrocher brillait de mille feux, d'un rouge éclatant qui, lorsqu'elle relâcha lentement sa prise, elle découvrit les deux pendentifs qui rayonnaient dans le creux de sa paume. Une voix langoureuse propageait une mélodie vengeresse dans son crâne à mesure qu'elle sentait la caresse de deux esprits se frotter contre sa peau. Chacun plaidant sa cause pour qu'elle leur cède le passage vers son âme. Cellia examinait les deux joyaux qui lui brûlaient l'intérieur de la main, elle caressa les deux symboles puis s'empara de celui qui était resté muet. Elle sembla s'abandonner dans une transe.
Son corps noyée sous un rideau de lumière, se laissa envahir par la puissante chaleur. Alors, Cellia sentit le contact d'une énergie destructrice la posséder. Elle se mêla à son sang, en visitant chacun de ses organes. Ce pouvoir qu'elle découvrait s'évertuait à décupler ses capacités. Elle ressentait le contact du vent avec une acuité particulière. Les battements affolés des cœurs de ces ennemis résonnaient d'une manière incroyable à ses oreilles. Lorsqu'elle se tourna enfin vers le trio, ce dernier recula en adoptant une posture défensive. La chose au contrôle leur offrit un sourire cruel avant de reporter son attention sur Dean. Elle lui murmura cura et l'infravernut de guérison s'activa en marquant son front de lettres argentées. De la sphère dans laquelle Cellia se retrouvait emprisonnée, elle observa le visage de Dean reprendre de meilleurs couleurs.
- Veneficia !
Abasourdis, les deux acolytes aux côtés de celui qui venait de prononcer ces mots reculèrent en dévoilant des griffes pointus. Cellia en fut amusée. Enfin, la chose qui était nouvellement au contrôle s'amusa du spectacle minable que lui offrait le trio. Pour sa part, elle était reléguée au simple rang de spectatrice. Elle s'entendait dire et faire des choses qu'elle ne comprenait pas. La paume élevée en direction du trio, la chose murmura une suite de mots qui fit apparaître un lien autour de ses ennemis. L'impuissance nouvelle dont ils étaient victimes lui réchauffa merveilleusement le cœur. Il fallait absolument qu'ils payent pour ce qu'ils avaient osé faire à Dean. Brûlante de rage, la mystérieuse chose leur fonça dessus. Elle les percuta en prenant soin de briser et déchirer leurs chairs tandis que la mélodie de leur agonie la déchargeait peu à peu de sa fureur.
La cage disparut, Cellia se sentit glisser sur une corde invisible avant de regagner son corps. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle recula quelques instants en titubant. Ces mains ensanglantées lui fit un choc. La réalité recommençait à s'effacer. Cellia finit par se retrouver à la croisée de chemins identiques. A présent, un sentiment de peur l'envahit. Ces cheveux lui collaient au visage et de grosses gouttes de sueurs perlaient de sa mâchoire jusqu'à son menton.
A chacune de ces tentatives pour traverser ce brouillard, en se détournant des chemins originelles, elle revenait au point initial. Un choix s'imposait. Elle devait empruntée l'un des deux chemins qui lui inspirait des sentiments contradictoires. En effet, celui de gauche lui inspirait le pouvoir brut, la puissance absolue au détriment de tout et de tous. Le chemin de droite quant à lui, lui offrait le même sentiment de puissance avec davantage de sagesse et de réserve. Aussi, elle se dirigea sur sa droite.
Elle traversa la lumière l'esprit léger, persuadée d'avoir fait le bon choix. Du côté opposé, Cellia découvrit un homme majestueux qui tenait un sceptre en or dans l'une de ses mains, tandis que de l'autre, il l'invitait à avancer. Il était splendide et extrêmement séduisant dans sa robe traditionnelle. Que faisait-il au milieu de cet espace ? Était-ce l'ange de la mort ? Alors qu'elle continuait à chercher une cause logique à leurs deux présences, un sourire lumineux apparut sur les délicates lèvres ourlées de l'homme. Cellia s'en detourna. Elle préfera faire le tour de la pièce mais finit par revenir se planter là où elle avait été en réalisant que même mourir était plus compliqué qu'elle ne l'aurait jamais imaginé. Elle reporta enfin son attention sur l'inconnu et soupira avant d'accepter la main qu'il lui tendait. Il la rapprocha immédiatement et posa ses lèvres sur son front.
Cellia ressentait de légers picotements s'emparer de sa peau. Son corps qui semblait s'être enflammé de l'intérieur révélait des veines aux teintes orangers. Privée de ses forces, Cellia tomba lourdement en commençant à gémir. Elle avait l'impression qu'on lui détachait la peau des os à l'aide d'un couteau. Elle essaya de lutter contre cette force invisible qui envahissait toutes les cellules de son corps mais finit par abdiquer. À chacun de ses mouvements brusques, la douleur s'intensifiait davantage. Cellia se recroquevilla sur elle-même sous le regard attendri de l'inconnu. Les lèvres de cette oeuvre d'art vivante ne remuèrent pas mais distinctement elle l'entendit.
- Je suis le premier Enchantress et désormais je fais parti de toi. Une grande destinée t'attend et dans tes rêves tu trouveras les réponses. Part maintenant, ordonna-t-il sombrement, en venant appuyer son sceptre contre son front et souffre de la purification céleste ! Ton âme a déjà trouvé le chemin, elle te conduira dans les flammes de Hölle pour te purifier de la soif de sang de la bête. Va ! Et qu'il en soit ainsi jeune élhue.
Après ces mots, plus rien. Le paysage s'effaça de lui-même et Cellia fit comme une chute vertigineuse et se retrouva dans le brouillard de sa réalité. Son corps pesait soudainement une tonne. La douleur revint influer de plus belle comme si deux forces s'affrontaient à l'intérieur de ses entrailles.
●Petit Rappel●
Cura : rune de guérison
Veneficia : Enchantress : terme généralement employé par les créatures nocturnes.
Note de l'auteure : nous avons un aperçu de la puissance du pendentif et nous découvrons l'ancêtre des enchantress dont l'histoire sera révélée un peu plus loin.
Mais, selon vous, à qui Cellia a-t-elle laissé le contrôle ? Qu'en est-il du coût ? Qu'adviendra-t-il d'elle, de Dean, après leur réveil dans le brouillard de la réalité ?
Découvrez la suite et vous le saurez bien assez tôt.
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