CHAPITRE VI : L'UNIVERSITÉ








- Alors ce premier cours, comment l'as-tu trouvé Cellia ?

- Passionnant, je n'aurai jamais pensé que la littérature antique pourrait s'avérer aussi intéressante. Comment c'était de ton côté ?

- Ce n'était malheureusement pas la même euphorie. Tu te rappelles que je suis en faculté de gestion ? Et les profs de gestion sont limites ennuyeux quand il s'agit de faire une entrée en matière. Cela dit, tout est une question de passion et d'habitude. Comment va ta cheville ce matin ?

- Bien mieux, elle a un peu dégonflée, je boite de moins en moins.

Cellia lui sourit doucement avant de ranger quelques affaires dans son sac. Depuis leur arrivée à l'université, Dean n'arrêtait pas de l'observer. Peut-être qu'il n'aimait tout simplement pas sa nouvelle coupe et qu'il ne savait pas comment le lui annoncé. Cellia se renfrogna et maussade, tonna :

- On va déjeuner ? Kathie vient de m'envoyer un texto, elle nous rejoindra directement à la cafète.

Dean toussota légèrement en emmêlant leurs membres de sorte à ce que Cellia se retrouve légèrement acculée contre le mur. Le rouge lui monta aux joues ce qui lui fit instinctivement baisser les yeux sur ses chaussures, soudainement gênée par les œillades de leur entourage. Dean arqua l'un de ses sourcils, il lui releva la tête de l'index et la regarda droit dans les yeux.

- Es-tu sûre de n'avoir rien oublié ?

La jeune fille bafouilla avant de brièvement coller sa bouche à la sienne.

Cellia rougit de plus belle lorsque Dean resserra ses mains autour de ses joues. Elle sentait son souffle sur ses lèvres, nul doute qu'il n'allait pas se gêner pour l'embrasser. Mais putain ! Ils étaient quand même à l'université et bordel de merde, tout le monde les observait.

Pourquoi s'en priver déjà ? Cette interrogation n'arrêtait pas de parasiter son esprit en lui suggérant tout un tas d'insanités. Dean était son petit-ami et elle, une femme. Une femme qui avait des désirs. Ainsi encouragée, Cellia entrouvrit ses lèvres d'instinct. Elle noua les bras autour du cou de son amoureux et se laissa submerger par la passion de ce contact. Ce fut Dean qui mit fin à leur baiser impromptu, son regard enflammé plongeait dans le bleu ses yeux. Il y déversait tout l'amour qu'il ressentait pour elle. Il lui sourit et lui murmura admiratif qu'elle était magnifique.

- On y va ?

Il cita sa dernière phrase, en lui tendant la main. Cellia mêla sa main à la sienne et le jeune couple s'engagea dans le couloir menant à la cafétéria, sous les regards à la fois choqués, amusés et admiratifs de certains étudiants. Au sein de la cafète, ils s'installèrent à l'une des nombreuses tables vides.

- Mon prochain cours commence dans pas moins d'une trentaine de minute et je suis déjà crevée.

Le regard vitreux, Khatie venait de rejoindre ses amis. Son premier cours récoltait malheureusement une note salée dans son jugement personnel. Elle aurait peut-être mieux fait de ne pas porter son choix définitif sur médecine. Cellia lui pressa affectueusement l'épaule en guise d'encouragement. Leur amitié avait des codes propres et ce, du fait de leurs personnalités distinctes. En effet, Cellia qui tendait à être taciturne, limite sur la défensive avait un grand mal à verbaliser ces émotions. Kathie de son côté, était joueuse et taquine. Malgré ces différences évidentes, les deux femmes s'appréciaient mutuellement. Elles arrivaient à faire la part des choses ce qui faisait que Kathie n'avait aucun mal à accepter Cellia comme elle était, c'est-à-dire timide, réservée la plupart du temps et introvertie face au reste du monde. Une relation peut-être un peu basique par rapport à celle qu'avait les autres jeunes filles pensa Cellia, car Kathie était sa référence dans bien des domaines et même si elle en était extrêmement reconnaissante, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable.

Dean apporta un plateau repas à Khatie et l'obligea presque à déjeuner. Elle obéit et picora dans son assiette en lui répondant par hochement de tête modérée. Cellia se sentit fondre. Son petit-ami pouvait se montrer si attentionné, affectueux et généreux que cela lui noua la gorge d'émotion. Son regard amoureux le mangeait des yeux tandis qu'elle étudiait son profil. Sa nouvelle coupe de cheveux qui consistait en un dégradé sur les côtés lui conférait un air adulte qu'elle affectionnait plus que tout. Dean était un être impressionnant, et à ce stade, elle avait aussi des insécurités. Cellia ne pensait pas le mériter et bien des fois elle ne pouvait s'empêcher de l'imaginer aux côtés de Khatie.

Khatie était une métisse à la poitrine généreuse. En plus d'avoir un visage de déesse, elle possédait un corps de rêve. Elle était une véritable bombe. A côté, Cellia ne faisait pas le poids. Elle était mince, élancée avec une poitrine menue. Finalement, Cellia secoua légèrement la tête puis commença à triturer le pendentif du bijou qui ne l'avait plus quitté depuis l'incident de la chaussée. Non, ces pensées limitantes devraient être bannies de son esprit. En effet, même si très souvent elle avait l'impression de faire tâche au milieu de ces deux êtres impressionnants, l'amour de Dean à son égard était sincère. Elle lui faisait confiance.

Elle revint subitement dans la réalité lorsque Khatie glissa ses mains dans sa nouvelle coupe.

- Nouvelle coupe de cheveux ? Je n'avais pas remarqué, tu es magnifique.

- Tu trouves ? Demanda Cellia en souriant timidement.

- Carrément, j'aimerais trop avoir la même couleur.

- Je peux te donner l'adresse du coiffeur si tu veux.

- Ce serait cool. Nous en reparlerons plus tard. Faut que je file. Ciao !

Kathie les embrassa à tour de rôle bien avant de disparaître au milieu de la foule bruyante de la cantine.

- Je paierai cher pour savoir ce qui se passe dans ta tête. Dis-moi, qu'est-ce tu fais ce weekend ?

- Rien de bien spécial. Et toi ?

- Pareil. J'aimerais que nous allions boire un verre. Qu'en penses-tu ?

- C'est une bonne idée, sourit Cellia en rougissant.

- Bien c'est déjà l'heure de mon prochain cours. Nous nous verrons plus tard pour rentrer ensemble ?

- Bien-sûr.

- Dans ce cas je viendrai te chercher à la fin de ton dernier cours. Je t'aime.

- Moi aussi, je t'aime.

Cellia rougit de plus belle, lorsque la bouche de Dean se reposa plusieurs fois de suite sur la sienne. Ensuite, elle l'observa zigzaguer entre les tables de sa démarche assurée pour rejoindre la sortie.

La semaine s'enchaîna rapidement. De nouveaux cours. De nouveaux professeurs et des étudiants plus curieux sur la relation de Cellia avec le King Blond (c'est de cette façon qu'ils avaient surnommés Dean) que le contenu de leurs différents cours. Face à leurs questions répétitives, Cellia répondait toujours de manière évasive. Elle n'avait aucune envie d'être impolie ou encore moins d'avoir une bande de vexés jaloux à ses trousses.

Enfin, le weekend s'annonça et Cellia fut bien plus heureuse que d'ordinaire. Elle avait rendez-vous avec Dean dans pas moins d'une heure. Elle fila prendre une douche et se fit un brushing maison de quoi rafraîchir sa coiffure. Ensuite, elle opta pour une jupe noire qui lui arrivait à mi-cuisse qu'elle associa à un top rouge qui lui dénudait favorablement les épaules. Elle se maquilla légèrement et enfila ses bottes fétiches. Lorsqu'elle s'engagea finalement dans les escaliers, une clé tournait dans la serrure annonçant ainsi le retour de son père. Cellia fila dans la cuisine mettre un plat à chauffer et attendit ce dernier, assise sur l'un des tabourets de l'îlot central.

- Coucou papa !

- Cellia, dit-il jovialement en lui rendant son sourire.

Son père vint poser un doux baiser sur son front après s'être débarrassé de son manteau. Ces baisers, Cellia en raffolait depuis l'enfance et ce même après que sa mère les ai quittées suite à un cancer du sein. Ils s'étaient mutuellement soutenus durant cette sombre période.

- Papa, j'aimerais te poser une question, annonça Cellia en posant le plat qu'elle venait à peine de retirer du micro-onde.

- Merci et oui, tu peux me poser n'importe laquelle des questions chérie.

- Est-ce que je peux coucher avec Dean ? Lui demanda timidement Cellia en détournant le regard.

Son père s'étrangla brusquement avec sa fourchette et commença à tousser bruyamment. Paniquée, Cellia courut lui chercher un verre d'eau et revint lui tapoter le dos. Il en but quelques gorgées et lui fit signe que tout allait bien.

- Je suis désolée princesse, ta question m'a un peu pris au dépourvu.

Totalement compréhensive, Cellia répondit ceci :

- Je comprends.

- Bien-sûr ... enfin, je veux dire... Oui, bégaya-t-il en reposant sa fourchette. Enfin, oui... tu peux... Tu peux coucher avec Dean. (Il marqua une pause, puis reprit plus sérieusement) Dean est un gentil garçon et je sais que vous vous aimez beaucoup, néanmoins, je te suggère de bien y réfléchir. Même si tu as vingt et ans, il ne faut jamais prendre la question des relations sexuelles à la légère. Ah, dernier truc, au cas où cela arriverait quand même, bafouilla-t-il de nouveau en rougissant de plus belle, n'oubliez pas d'utiliser des préservatifs.

Cellia observa son père les yeux brillants d'une forte émotion. Il était véritablement le meilleur père du monde. Elle le prit dans ses bras et lui murmura qu'elle l'aimait beaucoup. Ensuite, elle fila revêtir son manteau pour enfin disparaître à l'opposé de la porte. Un taxi, quinze minutes de trajet et la voilà devant l'enseigne d'un pub presque plein. Elle repoussa la porte puis retira son manteau. Elle promena enfin son regard dans la salle à la recherche de Dean.

Il lui fit signe depuis son siège en lui adressant son perpétuel sourire de séducteur. Lorsqu'elle essaya de le rejoindre en évitant soigneusement les serveurs et serveuses dans leur course effrénée de nettoyage, ramassage et remplissage des verres, Cellia vit plusieurs hommes lui lançant des regards suggestifs.

Soudainement gênée, Cellia rentra les épaules, croisa les bras sur sa poitrine et poursuivit son chemin la tête baissée. À la hauteur de Dean, ce dernier la dévisagea longuement une lueur indéchiffrable dans le regard. Hyper mal à l'aise, Cellia se renfrogna davantage en ayant tout à coup envie de disparaître dans un trou. Le silence continua de s'étirer entre eux jusqu'à l'arrivée d'une serveuse.

- Bonsoir. Qu'est-ce qu'on vous sert ?

- Un mojito s'il vous plaît. Merci.

La serveuse nota la commande sur son petit carnet et se tourna vers Dean qui opta pour une seconde bière avant de recommencer à la dévisager.

- Cellia, tu es magnifique. Enfin, je voulais dire que tu es plus belle que d'habitude.

Cellia rosit de plaisir et se passa la main dans les cheveux. Elle bafouilla un timide merci en avalant une longue gorgée de sa boisson. Dean observa la sensualité qui se dégageait de mécanique du geste. Des lèvres délicatement maquillées qui se posèrent sur le verre avant que le liquide sucré ne glisse à l'intérieur de la bouche féminine. Il se passa nerveusement la main sur le visage. La température venait de brutalement chuter dans la pièce. Cellia reprit une autre gorgée de son mojito et essaya tant bien que mal d'engager la conversation.

- Tu n'as toujours pas touché à ta bière.

Dean rapprocha son visage du sien et lui murmura la voix grave :

- C'est toi que j'ai envie de toucher.

Cellia retint son souffle quand la langue de Dean entra en contact avec le lobe de son oreille. Elle reçut instantanément une décharge électrique qui l'obligea à se mordre la lèvre. Sous la table, Dean glissa sa main le long de ses cuisses et la laissa courir jusqu'à l'intérieur de ses jambes.

Cellia vira au cramoisi lorsqu'elle sentit les doigts de Dean essayait de se frayer un chemin à l'intérieur de sa culotte. Par réflexe, elle resserra les cuisses et son petit-copain retira sa main en lui souriant. Sous le coup, elle engloutit son verre, le corps désormais en feu. Elle savait ce que désirait son petit-ami et était plus que prête à le lui offrir. Aussi, lorsqu'il lui tendit la main après avoir réglé l'addition elle la saisit sans hésitation.

Note de l'auteure : Dean et Cellia pourront-ils aller jusqu'au bout de leur envie ? On entre un peu dans la vie intime de Cellia là XD. No spoilers, découvrons ensemble ce qui va se passer.

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