(na: mon ami Pierrot...)

(TW: mention de mort, armes à feu)

De la musique résonnait à travers les murs de tout l'appartement. Si Lisa recevait des plaintes, elle ne serait pas surprise. Il n'était pas vraiment tard, dix-huit heures mais son rendez-vous l'attendrait au restaurant dans soixante minutes. Elle avait un rendez-vous ! Ce n'était pas arrivé depuis si longtemps que la chirurgienne ne pensait plus savoir comment se comporter.

Elle finit rapidement de se préparer en souriant pour avoir le temps de grignoter un peu. Le restaurant dans lequel elle avait été invité n'était pas vraiment le genre qui remplissait l'estomac.

La robe rouge qu'elle avait décidé de porter s'arrêtait au-dessus de ses genoux et mettait en valeur ses jambes. Sa taille plus grande que la moyenne avait longtemps été un complexe. A douze ans, elle dépassait déjà d'une bonne tête ses camarades de classe, garçons compris.

Elle tourna sur elle-même pour s'observer dans le miroir avant de prendre son sac à main, le klaxon d'une voiture lui indiquant que l'homme était arrivé.

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Le début du repas c'était bien déroulé.

Alors comment est-ce qu'ils en étaient arrivés à ce stade ?

Lisa connaissait Don depuis quelques semaines et n'avait jamais eu de réel problème avec son caractère ou sa façon d'être. Pourtant, celui qu'elle voyait depuis près d'une heure maintenant n'avait rien à voir.

-Tu m'écoutes au moins ?!

Il passa sa main agressivement devant le visage de Lisa qui avait fini par se perdre dans ses propres pensées, enfin dans les pensées réservées à une personne en particulier. Elle commençait à sérieusement devenir folle.

Son rendez-vous parlait exclusivement de lui-même depuis quarante-cinq minutes et elle commençait réellement à envisager de partir avant même le dessert.

-Désolé. J'ai arrêté à la partie sur les étrangers. Il me faut un moment pour enregistrer autant de stupidité à la fois.

Elle lui sourit hypocritement et le regarda, blasée. Il passa sa main dans ses cheveux, se décoiffant au passage avant de lui lancer un regard noir.

-Tu plaisantes j'espère.

-Pourquoi je le ferais ?

Elle croisa les bras un air de défi collé au visage.

-Je vais recommencer à parler et t'as intérêt à m'écouter parce que c'est ta dernière chance-

Un cri indigné le coupa et il haussa les sourcils de surprise. La moitié du restaurant s'était tût et regardait à présent le duo se disputer. C'était dommage qu'un si joli physique soit gâché par une personnalité à chier.

-Mon dieu ! Je savais que certaines personnes se pensaient supérieur mais j'aurais jamais cru qu'elles en étaient convaincues à ce point !

Elle se tendit légèrement lorsqu'elle se rendit compte qu'elle faisait un spectacle.

-Oh allez ! On sait toi et moi que le monde n'a pas été créé égal.

-Si, il l'était. Elle le regarda de haut en bas, dégoutée. Puis quelqu'un a décidé qu'il était meilleur que les autres.

Elle n'attendit pas de réponse avant de se lever et de partir la tête haute. Le monde était définitivement rempli d'idiot.

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Une légère brise se leva et souleva quelques mèches des cheveux de Lisa. La tête baissée, elle marchait lentement, ne voulant pas rentrer tout de suite chez elle. Elle avait besoin d'un peu de temps pour se remettre les idées en place. Même si l'idée de s'allonger dans son lit et d'oublier toute cette soirée était tentante, quelque chose la retenait, un présentiment.

Elle traina des pieds et buta contre un caillou qu'elle regarda rouler sur quelques mètres. En observant le béton sec, elle vit une goutte tomber et releva la tête, croyant que le ciel s'était couvert de nuages sombres.

Il ne pleuvait pas.

Elle porta une main à ses joues pour les découvrir mouillées de larmes silencieuses. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle s'était mise à pleurer. Son mascara devait être ruinée à présent.

Elle sourit tristement. Elle ne savait pas pourquoi elle s'effondrait maintenant, peut-être que la pression qu'elle ressentait depuis quelques temps avait fini par avoir raison d'elle. Pourtant, elle n'était pas du genre à le faire, préférant serrer les dents et continuer comme si rien ne s'était passé. Le souvenir de la dernière fois que cela lui été arrivé lui revint en mémoire et un sanglot s'échappa. Sa main vola jusqu'à sa bouche lorsqu'elle s'en rendit compte.

-Tu t'souviens de cette fois où j'ai dit que t'étais cool ? Bah j'ai menti ! cria une voix, en sortant de nulle part.

Lisa se croyait seule et surprise, releva la tête pour tenter d'apercevoir la personne qui venait de parler. Mais avec les larmes qui lui brouillait la vue et la faible lumière de la lune, elle ne put rien voir.

Le hurlement semblait venir du ciel mais c'était impossible, pas vrai ? Un éclair rouge passa entre deux toits et la chirurgienne se figea, la bouche ouverte. Sa crise s'arrêta aussitôt qu'elle comprit qu'elle venait probablement de discerner un justicier.

Une équipe s'était installée à San Francisco depuis quelques mois déjà mais elle n'avait encore pas eu l'occasion d'en croiser un. Elle les admirait depuis toujours. Tous sans exception. Lisa se souvenait encore de son émerveillement devant la télévision lorsque Superman était questionné après avoir sauvé des vies ou quand une caméra réussissait à filmer Batman s'échapper rapidement d'un lieu avant d'être rattrapé par un trop curieux pour lui.

Pourtant, elle se contentait de le faire de loin maintenant.

Elle se décidait enfin à rentrer chez elle lorsqu'un bruit de dispute attira son attention. Des bribes de conversations sortaient d'une ruelle à quelques mètres d'elle. Elle jeta un rapide coup d'œil autour d'elle avant de s'y rendre, portée par la curiosité.

La conversation entre deux hommes lui paraissait intime et après les avoir écoutés une minute, elle décida de repartir. Leurs messes basses ne l'intéressaient pas vraiment : ce n'étaient sûrement pas ses affaires et leurs propos n'avaient aucun sens pour elle.

Un mot la fit pourtant s'arrêter dans sa démarche. C'était parfaitement normale que deux personnes dans une ruelle sombre seulement éclairée par un lampadaire vacillant parlent de meurtre, pas vrai ?

Lisa retint son souffle et resta dans l'obscurité à écouter ce qu'ils se disaient. Tout avait d'un coup plus de sens. Lorsqu'elle comprit enfin que le fait d'avoir entendu cette conversation la mettait en danger, elle se décida à repartir. Elle tourna, fit un pas mais se figea instantanément. Son pied venait de rencontrer un obstacle. Un obstacle plutôt bruyant. Un silence suivit, les hommes s'était arrêté de parler.

-Depuis combien de temps t'es là ma jolie ?

Les deux s'étaient approchés et l'avait découvert, le corps encore entièrement crispé. Celui qui venait de lui adresser la parole attendait sa réponse, les mains dans les poches. Lisa soupira.

-Surement plus longtemps que vous ne l'auriez voulu, chuchota-t-elle assez fort pour que le duo l'entende.

Elle était une très mauvaise menteuse, encore plus sous la pression. Elle avait appris au fil des années qu'il valait parfois mieux ne pas essayer parce que les résultats étaient encore pires. Elle se réprimanda mentalement pour être restée les écouter et pour avoir été aussi maladroite et idiote.

Et pourquoi n'avait-elle pas pris la fuite à la seconde où elle avait tapé cette maudite bouteille ?

Un rire nerveux quitta la bouche du plus grand qui baissa la tête vers le sol. Il se mit à réfléchir tandis que l'autre sorti une arme de la poche de son manteau et le pointa sur Lisa. Elle aurait dû se douter que quelque chose n'allait pas avec eux, personne ne portait ce genre de vêtement en plein mois de mai. Elle fit un pas en arrière aussi tranquillement que possible.

-Non, non, non. Ne bouge pas ma jolie.

Le surnom lui redonna un frisson de dégout. Elle se figea et bloqua sa respiration par la même occasion. L'expression qu'il arborait ne lui disait rien de bon. Elle se fit la réflexion qu'avec un peu de chance, ils la laisseraient s'en tirer sans trop de souci mais qu'avec un peu moins de chance, elle passerait une nuit encore plus mauvaise que ce qu'elle pensait au départ. Et sans aucune chance, ça serait la dernière nuit de sa vie.

Les larmes lui montèrent aux yeux à l'idée. Elle ne s'était pas retrouvée dans cette situation depuis si longtemps qu'elle ne savait plus comment réagir. Elle n'était plus sûre de savoir désarmer un homme. De toute façon, avec la distance qui les séparait, il lui tirerait dessus avant qu'elle n'ait le temps de l'atteindre.

L'autre la regardait quelques secondes avant que finalement il ne se décide à donner son ordre :

-Tue là. 

***

vous voyez les gens trop curieux il risque de vous arriver quoi? 

genre juste pourquoi elle s'est arrêtée même? 

petit post parce que j'ai que 3 heures de cours aujourd'hui 😌

bisous sur vous <3