𝟻𝟽. 𝟻 𝙹𝚞𝚒𝚕𝚕𝚎𝚝.
⚠️ ! LISEZ LA FUCKING NOTE D'AUTEUR À LA MOTHERFUCKING FIN ! ⚠️
Merci bien.
Bonsoir, ça-va ? 🕰
(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)
"Le plus grand bien que vous puissiez faire à quelqu'un, ce n'est pas de partager vos richesses avec lui mais de lui révéler les siennes."
Benjamin Disraeli
𝙰𝙲𝚃 𝟿.
👒 𝙹𝚄𝙸𝙽 / 𝙹𝚄𝙸𝙻𝙻𝙴𝚃.
𝟧𝟩. 𝟧 𝖩𝗎𝗂𝗅𝗅𝖾𝗍.
Cassie.
Quand j'entre dans le parc, le silence me surprend.
Il est à peine 10 heures du matin, et l'air est encore un peu frais. Je frissonne presque sous mon gilet.
Il ne me faut pas beaucoup de temps pour la voir.
Nelly est assise sur un banc en bois en face d'une fontaine qui ruisselle doucement. À l'ombre d'un grand arbre. J'entends les feuilles mortes et les brindilles craquer sous mes tennis en avançant doucement vers elle. Je tiens deux sandwichs avocat saumon dans mes mains qui tremblent légèrement. J'ai un jogging un peu trop grand pour moi, et un vilain chignon qui détend à mesure que j'avance vers elle...
Je me sens misérable et lourde à la fois en la voyant comme ça. Immobile, le regard creusé par des cernes noirs et perdu dans le vide. Mon cœur et mon souffle se coupent à la vue de son visage. Je suis envahie par un mélange brutal de tristesse et de culpabilité.
Elle qui est d'habitude si coquette et soigneuse, j'ai l'impression que ça fait une éternité qu'elle ne s'est pas occupée d'elle. Ses cheveux ne sont pas coiffés dans ses habituelles mèches décorées de perle, non, elle aussi à un chignon complètement décoiffé avec ses boucles naturelles désordonnées qui lui tombe sur le visage.
Elle est vêtue d'un jogging et d'un pull noir. C'est bien la première fois depuis des années que je la voie habillée de cette façon.
Je m'approche du banc, et une fois arrivé à son niveau, j'ai conscience que je n'ai pas le droit de lui sauter dans les bras car la revoir me fait énormément de bien.
Et son regard neutre, épuisé me fait vite comprendre qu'elle a fait un effort pour répondre à mon appel ce matin... Je déglutis face à son expression, je sens bien qu'elle me cache sa peine, ses yeux hazel me paraissent si vides que ça me frappe bien plus douloureusement que je l'avais anticipé. Je me retiens de ne pas éclater en sanglots et la supplier pour son pardon...
La seule chose à laquelle je pense, c'est de lui tendre un de mes sandwichs que j'avais préparé pour elle. Mes mains tremblent un peu, et je ne sais pas quoi dire, alors je reste là, plantée devant elle, espérant que ce simple geste suffise...
Pendant un instant qui semble interminable, son regard jongle de mes mains à mon visage.
Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'elle peut l'entendre.
Puis, doucement, elle tapote l'espace vide à côté d'elle sur le banc.
Son geste me soulage d'un poids que je ne soupçonnais pas. J'ai la gorge nouée, aucun mot n'en sort. Et en même temps que je m'assois, Nelly prend le bagel. J'entends un léger « merci » flotter dans l'air, mais sur le coup, c'est moi qui aimerais la remercier d'accepter de me parler.
Je ne sais même pas par où commencer.
Alors je reste assise là, en silence, à côté d'elle, fixant la fontaine et le filet d'eau qui s'écoule lentement.
C'est tellement étrange, d'être assis à côté d'elle après deux mois sans contact...
Je jette un coup d'œil discret vers elle.
Elle ne me regarde pas, son regard est perdu en face d'elle, les cernes sous ses yeux me rappellent à quel point elle doit souffrir de cette situation.
On dirait qu'elle porte le poids du monde sur ses épaules.
Je voudrais lui dire tellement de choses, la réconforter, lui dire que je suis là pour elle, mais j'ai l'impression que ça sonnerait faux, et qu'aucune de mes paroles ne semblerait être à la hauteur de ce qu'elle endure.
Alors qu'elle déplie doucement l'emballage du sandwich, je l'imite, malgré mon ventre noué. Elle commence à le manger en silence. J'avale des bouchées ridicules car la dernière chose dont j'ai envie, c'est de manger...
J'ai attendu cette rencontre des mois entiers, rêvé de la réconciliation, de ce moment où je pourrais m'excuser, mais maintenant que j'y suis, les mots me manquent...
Mes larmes montent malgré moi.
Elles glissent sur mes joues, silencieusement, et sont incontrôlables.
Ça me fait trop de mal tout ce que j'ai détruit.
Tout ce que je vois, c'est une amie brisée, une partie de moi-même que je ne reconnais plus.
Nelly mange et j'essaye de faire pareil malgré mes reniflements et mes larmes, et je m'en veux terriblement d'en arriver à là...
— J'aurais pu faire quelque chose.
Je me tourne précipitamment vers elle en l'entendant me parler.
— J'ai quelques compétences... en informatique, c'est comme ça que je joins les deux bouts d'ailleurs. Si tu m'en avais parlé, peut-être que j'aurais pu faire quelque chose avant.
Mes lèvres s'entrouvrent pour répondre. Je sens mon cœur se serrer un peu plus. À ses mots, je m'entends renifler, et baisse les yeux sur mes tennis en laissant un silence assourdissant.
— Nelly...
Ma voix se brise avant même que je ne finisse la phrase. Les mots s'embrouillent dans ma gorge, tremblants.
— Je suis tellement désolée pour tout. Si je pouvais revenir en arrière et empêcher tout ça... je le ferais.
Je cherche ses yeux, mais elle mâche son sandwich lentement, sans se tourner vers moi.
C'est la première fois que je vois Nelly aussi peu chaleureuse envers moi, et ça me détruit sincèrement, en même temps que je sais qu'elle a tous les droits d'être un peu en colère contre moi.
— Ce n'est pas de ta faute, Cassie. On le sait toutes les deux.
Elle marque une pause, avant de continuer :
— J'aurais dû... je ne sais pas... vous en parler...
— Sauf que tu ne nous parles jamais Cassie...
Ses mots me frappent comme une vérité à laquelle je n'étais pas prête à entendre.
— J'ai toujours respecté ton intimité, et tu as le droit d'avoir ton jardin secret. Mais j'aurais vraiment aimé que sur ce coup, tu me... tu nous fasses confiance, parce que si j'avais su ce que tu subissais... j'aurais vraiment pu faire quelque chose pour toi, bien avant que ce fou furieux ne s'en prenne à toi.
Je déglutis difficilement. Pas vraiment sûre de comment Nelly aurait pu arrêter ce taré. Mais je le crois tout de même. Si j'avais pris le temps de me confier, plutôt que d'écrire leur secret sur papier, j'aurais pu éviter tous ces malheurs...
Je pensais qu'en venant ici, je pourrais effacer une partie de cette douleur... Mais non.
Ce n'est pas aussi simple. Nelly ne me rejette pas, mais elle ne peut pas non plus effacer ce qui s'est passé, et je vois bien que ce traumatisme a changé quelque chose en elle.
Je me sens soudain tellement impuissante, que les larmes montent à nouveau, mais je les retiens. Il faut que je parle, que je trouve quelque chose à dire pour combler ce vide qui nous sépare.
— Je veux t'aider, Nelly... Je ne sais pas comment, mais je veux être là. Je veux faire quelque chose.
Elle tourne enfin son regard vers moi, et je suis frappée par la profondeur de son épuisement. Il n'y a pas de colère dans ses yeux, juste une sorte de fatigue que je ne pourrais même pas qualifier.
— Tu ne pourras malheureusement rien faire pour moi, me sourit-elle tristement. Je sais que je vais m'en sortir seule sur ce coup, ne t'inquiète pas pour moi, mais merci.
Son regard retourne à la fontaine.
Je réalise à ce moment que j'ai jeté le chaos dans leur vie, et que la cruelle réalité, c'est qu'elles doivent affronter leur perte sans que je ne puisse rien faire.
Elle prend une autre bouchée de son sandwich, mâche lentement, presque avec une froideur qui me perturbe.
J'ai un peu l'impression de voir une nouvelle facette d'elle que je ne connaissais pas...
— Je te demande pardon... sincèrement.
— Et tu es déjà pardonné, sinon je ne serais pas ici. Tu ne pouvais rien faire, Cassie. Personne ne pouvait prévoir ça.
Son pardon me met un léger baume au cœur... Sa vérité, en revanche, ne m'apaise pas, c'est un fait... personne n'aurait pu anticiper ça.
— On va s'en sortir, hm ?
Nelly tourne la tête vers moi après m'avoir posé cette question. Ses yeux semblent briller légèrement. Je me mets à penser que si elle se met à pleurer, je risque d'éclater en sanglots. Son calme, son regard, sa bienveillance envers moi me brise un peu plus le cœur.
Je hoche la tête :
— Je vais tout faire pour tout arranger, je lui affirme avec un peu plus d'assurance. Je veux recoller les morceaux, même si je comprends si... si toi ou les filles, vous voulez plus de moi dans vos vies.
Prononcer ces paroles me terrifie, mais Nelly laisse un léger sourire doux illuminer son visage pour la première fois depuis cette rencontre. Revoir un peu de joie chez elle me donne un plaisir coupable.
— Tu sais que ce n'est pas qu'on ne veut plus de toi dans nos vies. C'est juste... je pense qu'on essaye juste de toutes s'adapter.
Je ne sais pas si elle m'invite vraiment à rester dans sa vie, ou si elle me dit simplement que je n'ai plus la même place qu'avant...
Mais je hoche la tête, essayant de me raccrocher à ce que je peux, malgré le fait que mon estomac se retourne et que j'ai vraiment la sensation de les avoir perdues toutes les trois.
— Essaie de parler avec Lalita si tu peux... Je pense que ça lui ferait du bien.
— Oui, j'irais la voir.
Nelly hoche la tête, elle me scrute quelques secondes. Seul le ruissellement de la fontaine trouble le silence. Puis, au bout d'un moment, je vois que Nelly fouille dans la poche de son pull. Elle en extirpe un petit bracelet fait de perle.
Elle me tend le bracelet, un sourire faible aux lèvres.
— C'est de l'agate, c'est une pierre protectrice. Elle éloigne les influences négatives et les mauvaises personnes. Ça aide aussi à calmer l'anxiété...
Des larmes silencieuses dévalent le long de mes joues alors que je tends la main et qu'elle me dépose le bijou dans ma paume.
— Joyeux anniversaire, Bella Swan, me murmure-t-elle gentiment.
Je ne peux pas cacher l'émotion qui m'envahit. Je ne m'attendais pas à ça.
Je m'entends la remercier, mais je ne suis même pas sûre qu'elle m'ait entendue.
Ce n'est pas seulement le cadeau qui m'émeut... c'est aussi l'idée que même dans sa peine, Nelly a pensé à moi.
Ces simples mots me brisent et me réparent en même temps. Je réalise que, malgré tout ce qui s'est passé, elle tient encore un peu à moi.
Mes larmes brouillent ma vision en même temps que le bracelet de pierre passe mon poignet, et que je la fixe en hésitant un peu.
Tout en moi a envie de la serrer dans mes bras, mais je ne sais pas si elle en a envie. Sauf qu'avant que j'abandonne l'idée, Nelly semble comprendre mes intentions, et m'ouvre doucement ses bras.
J'éclate en sanglots en plongeant sans attendre dans son étreinte, mes bras l'entourent presque avec urgence. Nos cœurs se rencontrent et je retrouve cette odeur familière, cette douceur vanillée qui m'a toujours fait du bien et rassurée. J'ai peur d'oublier cette senteur un jour...
Mes yeux se ferment, tandis que la serre très fort, elle aussi. Mon corps tremble à cause de mes larmes et je l'entends renifler doucement. Elle pleure discrètement avec moi, et j'ai bien l'impression qu'à cet instant on réalise toutes les deux qu'on a vachement morflé et que de s'avoir le temps d'un câlin nous fait énormément de bien.
Alors que je garde la tête enfouie dans son épaule, je l'entends murmurer, d'une voix douce et un peu tremblante à cause de ses larmes :
— Si tu veux... tu peux essayer de rassembler les filles chez moi, il n'y a personne pour le moment. On pourrait toutes essayer de recoller les morceaux.
Je hoche la tête sans attendre pour confirmer sa proposition, et reste collée à elle, la gorge serrée par l'émotion.
Je suis portée par l'espoir et la peur de ne pas y arriver. Néanmoins, avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, je sens une légère vibration. Le téléphone de Nelly.
En s'empressant de vérifier sa notification, notre étreinte cesse.
Je constate qu'elle reçoit un appel.
« Appel entrant : KWB. »
Nelly essuie rapidement ses larmes d'un revers de la main, puis elle range son téléphone dans sa poche.
La seconde qui suit, elle s'est déjà levée :
— Je dois y aller, désolée, me dit-elle un peu embarrassée, en essuyant les dernières larmes sur ses joues.
Je hoche la tête, en arrivant à peine à cacher que je ne voulais pas qu'on se sépare. Je me lève à mon tour,
— Je... D'accord... Merci encore, Nelly...
Elle commence à reculer, avec un petit sourire triste, puis elle me lance une dernière phrase, presque à voix basse :
— On essaye de se revoir bientôt, d'accord ?
Ces mots résonnent étrangement.
J'acquiesce, mais j'ai peur qu'on ne parvienne pas à se revoir, une dernière petite fois...
Elle finit par me tourner le dos, et je la regarde s'éloigner, jusqu'à disparaître au coin du chemin.
Je reste là, seule face à la fontaine. Mes doigts s'emmêlent sur le bracelet d'agate.
J'essuie mes larmes, et quitte ce parc à mon tour.
Il faut à tout prix que je voie Lalita.
✤
La secousse du bus me fait légèrement décoller ma tête de la vitre.
Mais je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je le sors machinalement, perturbée par cet échange que j'ai eu avec Nelly.
Néanmoins, en constant l'appel entrant de « Burri im », mon cœur se réchauffe instantanément. Je me sens immédiatement moins seule, et je décroche rapidement.
— Allô ?
Il y a un léger silence, mais sa voix grave le comble vite :
— J'entends à ta voix que t'as pleuré, microbe.
Je renifle discrètement. Inutile de lui cacher, il remarque à chaque fois chaque petite variation de mes émotions.
Un petit sourire naît sur mes lèvres, presque malgré moi. Je ferme les yeux un instant comme pour prendre le temps d'accepter ses mots.
— Je suis un peu triste, mais... je perds pas espoir, elle m'a offert un bracelet et on s'est fait un câlin... je lui explique dépitée. Mais j'ai l'impression d'avoir détruit sa vie.
— Tu pourras pas tout réparer d'un coup, mais tu peux être là pour elle pendant qu'elle se reconstruit. N'oublie pas que ce n'est pas toi qui as causé tous ces dégâts.
Je laisse un petit silence s'installer, mes larmes coulent, mais avec une étrange sensation de soulagement.
Je reste persuadée que c'est ces mots que j'ai posés sur du papier qui ont causé toutes ces catastrophes, et c'est pour ça que j'ai brûlé tous mes carnets, toutes mes histoires, je ne veux plus jamais réécrire un seul mot de plus.
Néanmoins, ses mots me font un peu de bien.
— Merci, Cal', je murmure, en jouant avec le bracelet que Nelly m'a offert.
J'entends le bruit sourd de la portière de sa voiture se fermer à l'autre bout du fil, suivi par le démarrage de son moteur :
— Je vais essayer d'aller voir chez Lalita. J'espère qu'elle acceptera de me parler.
— À ta place, c'est carrément la première personne que je serais allé voir. Fais-moi confiance, Lalita ne te laissera jamais tomber.
Je m'arrête un instant, surprise par ses mots. Un sourire discret se forme sur mes lèvres. J'ai toujours pensé que Callahan et Lalita ne pouvaient pas se supporter.
— Attends... Quoi ? Je pensais que vous vous détestiez, dis-je en riant un peu.
— C'est toujours le cas, c'est une sorcière.
Je ris doucement à l'entendre en secouant la tête un peu amusée.
— C'est ça, oui... Je crois que tu l'aimes bien un peu, non ? Sinon tu n'aurais jamais dit ça.
— Hep, hep, hep, ne t'emballe surtout pas, petite peste. Ce n'est pas parce que je dis qu'elle va t'aider que je l'apprécie. Je sais juste une chose... elle ferait tout pour toi. Donc à partir de là, j'accepte qu'elle ne soit pas mon ennemie. Mais elle me tape toujours sur les nerfs.
Mon sourire est incontrôlable, car je sais que Callahan n'apprécie pratiquement personne et je le connais assez pour savoir que là, il joue les durs.
— Je sais que tu l'aimes bien, et ça me fait vraiment plaisir de le savoir, je lui dirais, je pense qu'elle t'aime bien aussi, mais comme vous êtes têtus tous les deux je...
— La fête que je vais te faire si tu lui dis quoi que ce soit, toi, m'interrompt-il faussement outré.
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Je place ma paume sur ma bouche en réalisant que je ne suis pas toute seule dans le bus, mais le ton, mi-amusé, mi-contrarié de Callahan, me fait tellement rire.
— Ah parce que je te fais rire en plus ? Très bien ! Attend ce soir, on va en reparler, réplique-t-il en riant à son tour.
Mon rire se fait plus léger. Il a vraiment un don pour me faire oublier que tout va mal... Après un court silence, sa voix grave résonne à travers le combiné. Cette fois-ci, son ton est plus sérieux :
— Je suis désolé de ne pas être avec toi aujourd'hui pour ton anniversaire...
Même si une petite partie de moi aurait aimé qu'il soit là maintenant, je comprends qu'il a parfois des obligations auxquelles il ne peut pas déroger.
— C'est pas grave, je lui dis doucement en laissant mon regard se perdre sur les rues de Londres. On pourra le fêter ensemble ça plus tard.
— Ah non mais je serai de retour vers 18 h, je viens te chercher, promis. Tu peux te faire jolie, ou venir en pyjama, j'aimerais quand même tes petites fesses dans n'importe quelle tenue.
Je ne peux pas m'empêcher de sourire.
— T'es un idiot, Cal', je lui murmure amusée.
— Tant que je suis le tien, madame Caine.
On rit tous les deux légèrement. Son rire me fait du bien, et je lui dis :
— J'ai hâte d'être à ce soir alors...
— Ça sera juste toi et moi, microbe.
Je hoche la tête comme s'il pouvait me voir, mon cœur se chauffe, et il me dit :
— Je dois te laisser, mon père m'appelle, tu raccroches ?
— Oui, d'accord, je t'aime Cal'.
— Je t'aime, mon amour.
Mon cœur se réchauffe comme à chaque fois qu'il prononce ces mots. J'appuie tout doucement sur le bouton pour raccrocher. Pendant un moment, je fixe juste son contact, et la photo de profil que j'ai mis de lui, avant de ranger mon téléphone.
J'avoue me sentir un peu moins lourde que tout à l'heure, et ses mots concernant Lalita m'ont rassuré.
Je me laisse porter par le grondement du moteur du bus, en regardant les rues défiler, qui m'emmène cette fois-ci vers le quartier de mon amie.
✤
À chaque pas que je fais, ma boule au ventre ne cesse de grossir.
Je longe les dernières maisons aux façades claires de son quartier résidentiel, la tête légèrement baissée. Mon chignon est en train de se détendre totalement, quelques mèches rebelles me tombent sur les épaules et je sens que les températures commencent à se réchauffer.
En apercevant au loin sa maison, j'ai l'impression qu'une guerre intérieure me chamboule l'esprit. Je redoute le pire. J'ai peur de la revoir et que son image me brise encore comme avec Nelly.
Mon cœur s'arrête lorsque j'arrive devant son portail. Tout mon corps se paralyse, je serre ma main autour de la grille devant moi pour m'éviter de chuter à cause de mes jambes qui ramollissent face à mon stresse.
Le petit jardin est toujours aussi bien entretenu, mais tout me semble plus terne.
J'aimerais sonner, mais je suis tellement effrayée que je ne fais que fixer la sonnette. Jusqu'à ce qu'un son attire mon attention. Je vois d'abord un ballon qui rebondit contre le sol. Je tourne la tête et je vois Moises, le petit frère de Lalita qui court dans le jardin pour récupérer un ballon de foot qui a roulé jusqu'au portail.
Du haut de ses 7 ans, son visage me rappelle toujours celui de Lalita. Ses boucles noires rebondissent avec sa course. Il se précipite pour récupérer son ballon, sans remarquer ma présence.
Je ne réfléchis pas et sans attendre je l'interpelle :
— Moises ?
Il s'arrête net, surpris, ses iris noirs se lèvent vers moi. Ses petites mains récupèrent la balle et il se redresse en me fixant. Je me force à sourire. Ça faisait un petit moment que je ne l'avais pas revu, je ne suis même pas sûre qu'il se souvienne de moi :
— Tu sais qui je suis ? je lui demande doucement.
Il hoche la tête avant de regarder derrière lui comme pour vérifier qu'il est bien seul :
— Est-ce que tu penses que tu pourrais demander à Lalita de venir... ?
— T'es sa copine des Stardust ?
Sa question m'arrache un petit sourire triste.
Oui... notre groupe inséparable d'avant. Ça ne fait que deux mois, et pourtant, j'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on s'est séparé.
J'acquiesce et il entoure ses bras autour de son ballon. Il me fixe, ses grands yeux sont pleins d'innocence et de sérieux à la fois, puis il me dit :
— Tu peux essayer de faire rire ma sœur ?
Ses mots me donnent la vive sensation de recevoir un coup de poing en plein cœur.
Mon sourire s'efface tandis que je sens les larmes me monter aux yeux.
L'idée que Lalita ne sourit plus, qu'elle est enfermée dans sa tristesse au point que même son petit frère me demande de l'aide, c'est la goutte de trop.
Je me mords la lèvre, essayant de ne pas éclater en sanglots devant lui.
Je hoche la tête, incapable de parler, mais mes yeux humides trahissent ce que je ressens.
Du désespoir.
Moises me regarde un instant, puis, sans un mot de plus, il serre encore son ballon contre lui et se tourne vers la maison :
— Je vais aller la chercher ! dit-il simplement avant de courir vers la porte.
Je reste là, figée là, seule devant la maison, mes larmes me brouillent la vision.
Ma nervosité s'ajoute à ma peine. J'espère de tout mon cœur qu'elle viendra, mais la vérité, c'est que je ne sais pas comment cette rencontre va se dérouler. Je ne sais pas si Lalita est prête à me voir ni si je suis prête à affronter ce qu'elle est devenue. J'ai un immense poids de tout ce qui s'est passé repose sur mes épaules, et pendant cet instant de solitude, je me demande si je suis capable de le porter plus longtemps.
Je prends une profonde inspiration pour essayer de me ressaisir et j'essuie mes larmes du revers de la main.
Il faut que j'affronte cette situation, même si ça signifie accepter que rien ne soit plus jamais comme avant.
Je dois au moins le faire pour elle.
Puis le grincement de sa porte d'entrée brise le silence.
Je relève la tête en reniflant, et presque comme dans un rêve, quand Lalita apparaît, je sens mon cœur se serrer si fort que j'ai du mal à respirer.
Elle est là, mais ce n'est plus vraiment elle.
Elle est méconnaissable.
Son visage est creusé, ses joues sont si maigres que j'ai juste envie de me foutre en l'air.
Couvert d'un plaid épais, elle descend les 3 marches du perron de sa maison, et s'approche lentement. Ses yeux noirs pénètrent les miens mais j'ai l'impression que toute la force qu'elle avait avant s'est éteinte.
C'était l'épreuve de trop...
Alors qu'elle marche vers moi, j'aperçois ses bras fins, on aurait dit que son corps peu se briser à tout moment...
Une envie pressante de vomir me retourne l'estomac. Je suis incapable de prononcer quoi que ce soit, le choc de la voir comme ça me submerge.
Je savais bien qu'elle n'allait pas bien, mais je n'aurais jamais pu soupçonner son état.
Je m'en veux de l'avoir laissé traverser tout ça seule. J'aurais dû venir avant.
Elle arrive devant le portail, je réalise à ce moment que mes joues sont déjà inondées de larmes, et sans me contrôler je murmure :
— Lalita...
Ma voix tremble, et les mots sortent dans un souffle.
Elle m'ouvre lentement le portail.
Même ce geste me choc, j'aurais pensé qu'elle ne me laisserait même pas l'approcher, mais je fais un pas vers elle en entrant dans sa propriété en la fixant désespérée.
Je sens que la réconciliation des Stardust sera longue, incertaine... mais je suis prête à faire tout le chemin avec elles, aussi difficile soit-il.
— Cassie...
Sa voix me paraît un peu rauque, comme si ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas prononcé un mot. Je cherche mes mots, des excuses, quelque chose qui pourrait briser un peu la glace.
— Je...
Je me sens tellement impuissante. Je voudrais en faire plus, dire plus, mais rien ne semble suffisant.
— Je... Je suis d-désolée... Je...
Les mots me manquent. Je me sens affreusement ridicule de me présenter sans avoir rien à lui dire de plus que ça. Lalita me fixe un instant. Il y a quelque chose dans son regard, un mélange d'épuisement et de... soulagement ? Enfin... je ne suis pas sûre de comment l'interpréter, parce que finalement, elle me dit :
— Tout ce temps...
Je fronce légèrement les sourcils en attendant qu'elle poursuive.
— Tu avais un stalker aussi dangereux pendant tout ce temps... quand on s'est fait poursuivre sur le pont, ou encore le jour ou on était allé à Kew Gardens, la Toyota c'était lui ?
Je hoche doucement la tête, en me sentant atrocement coupable.
— Depuis combien de temps ce type te stalke ?
— Q-quatre ans...
Lalita lève les sourcils, sa surprise est si criante que je veux juste disparaître en me rendant compte de mon silence.
— Quatre ans d'harcèlement, souffle-t-elle frustrée en détournant le regard vers le vide, avant de me regarder de nouveau. Et tu ne m'as jamais rien dit ?
Je pince les lèvres en me sentant pleurer de plus belle.
— Je... J'ai...
— Je tuerais pour toi Cassie, tu es comme ma petite sœur, putain ! Pourquoi avoir mis ma vie sur du papier quand tu savais que tu aurais pu te tourner vers moi ? Ce harcèlement dure depuis quatre ans ? Et tu n'as ja-mais rien dit ?
Sa voix se brise à la fin de la phrase, et je sens toute la gravité de la situation m'écraser encore plus. Je suis incapable de répondre. Je ne peux que pleurer, secouée par ses mots, secouée par tout ce que j'ai gardé pour moi, par la peur, la honte, la solitude.
— Je suis tellement, tellement désolée... Lalita... je murmure d'une voix étranglée par mes sanglots. Je... je ne voulais pas que ça se passe comme ça... Je regrette d'avoir écrit tout ça. Je... Je me suis toujours réfugié derrière mes écrits... c'était ma façon de fuir tout ça...
J'ai l'impression de m'effondrer sous le poids de son regard perçant et de tout ce que j'ai gardé pour moi, toute cette douleur que je n'ai jamais partagée. Je voudrais tout effacer, tout recommencer. Je remarque que ses traits s'adoucissent légèrement face à mon désarroi.
Je vois moins de colère mais beaucoup de tristesse, et ça me déchire encore plus.
— Ce n'est pas toi qui dois t'excuser, Cassie, et tu le sais, me dit-elle doucement en détournant son regard quelques instant.
Je hoche faiblement la tête, mes larmes redoublent d'intensité, et mes sanglots m'arrachent des soubresauts douloureux.
Je me sens tellement coupable, tellement impuissante, ce sentiment est insupportable.
Il me faut plusieurs secondes pour prendre une profonde inspiration pour calmer mon souffle, mais je parviens à lui murmurer :
— Est-ce que... est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? Pour t'aider ? Je ferais n'importe quoi...
Lalita me regarde un instant, comme si elle réfléchissait à ma question. Son regard est doux, mais je vois bien que ses blessures sont encore fraîches comme un couteau planté en plein cœur, que ce n'est pas une chose que l'on peut réparer en un clin d'œil.
— Merci d'être venue... Cassie, souffle-t-elle. C'est déjà beaucoup.
Même si ça me fait mal de la voir comme ça, je ressens un petit soulagement me prendre qui me donne l'impression que notre lien qui n'a pas totalement disparu.
— Est-ce que... est-ce que ça te dirait qu'on se retrouve toutes les trois ? Toi, Nelly et moi ? Peut-être la semaine prochaine, chez Nelly ? Juste... parler, essayer de se retrouver un peu, comme avant...
Ses iris noirs me pénètrent avec une telle intensité que j'ai du mal à soutenir son regard. Je vois bien l'hésitation dans ses yeux. Je perçois aussi sa fragilité, et sa perdition.
Je m'accroche à son image dans l'espoir d'avoir au moins une réponse. Et au final elle me chuchote :
— Je vais essayer de venir, dit-elle, sa voix toujours faible. Je ne te promets rien, mais je vais essayer.
Un mince sourire triste tire mes lèvres.
— Cherry est revenue hier.
Hein ?
Mes yeux s'écarquillent de surprise face à son annonce.
Je ne m'y attendais pas, et mon choc me fait entrouvrir les lèvres.
Cherry ? De retour ?
Je cligne des yeux, tentant d'assimiler ce qu'elle vient de dire.
Cherry... revenu ? Après deux mois au Vietnam, sans un mot, sans aucun signe de vie ?
Mon cœur se serre, je ne sais pas si c'est de la confusion ou une vague d'espoir mêlée de peur qui me prend à cet instant.
À ce stade, j'ai vraiment fini par croire qu'elle était partie pour toujours, qu'elle ne reviendrait jamais.
— Q-quoi ? Je... Lalita, tu veux dire que...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase.
Derrière Lalita, prostré devant l'encadrement de leur porte d'entrée, son père apparaît à la porte, son regard sévère et dur posé sur nous. Il la toise d'abord de haut en bas. Même sans un mot, je comprends vite que je ne suis plus la bienvenue ici.
Son regard suffit à me faire comprendre que je dois partir.
Lalita baisse légèrement les yeux et fait un pas en arrière, en se repliant sur elle-même sous la présence imposante de son père.
— Joyeux anniversaire, chula... souffle-t-elle.
Une vive émotion me traverse de nouveau à l'entente de son souhait. Mais il est vite surplombé par le fait de la voir si docile, et ça ne lui ressemble absolument pas. Pendant une seconde j'ai envie de lui hurler de se rebeller comme à l'habitude de le faire.
Au lieu de ça, les mots restent coincés dans ma gorge sans que je puisse insister ou poser une autre question. Elle me tourne les talons, et disparaît à l'intérieur de sa maison.
Je reste là, figée devant le portail, sous le regard inquisiteur de son père qui semble me dire ne plus jamais s'approcher de sa fille...
Mal à l'aise, je finis par partir à mon tour sans un mot de plus.
En longeant la rue, le souffle court, j'extirpe mon téléphone de ma poche. Je m'empresse de trouver le contact de Cherry.
Mon pouce hésite un moment au-dessus de son nom avant que je ne commence à taper un message le cœur lourd de nervosité.
« Coucou Cherry... Je voulais te parler... »
Non.
Je m'arrête, efface et réécris plusieurs fois.
Je ne sais même pas si elle voudra me répondre, si elle lira seulement ce message, mais je dois essayer.
Je respire profondément, essayant de trouver les mots justes.
« Coucou Cherry, je viens d'apprendre que tu es revenue... J'espère que tu vas bien toi et ton bébé... Je sais que beaucoup de choses se sont brisées entre nous, et je comprends tout à fait si tu préfères ne pas me voir ou me répondre, mais je souhaitais quand même te proposer qu'on se retrouve toutes les quatre chez Nelly... Si tu en as envie, je respecterai ce que tu décides... Je suis prête à tout faire pour arranger les choses entre nous.»
Je fixe mon message, mon pouce tremblant au-dessus de la touche envoyée.
Je sais qu'il n'est pas parfait, que j'aurais pu penser à mieux, et surtout à quel point elle doit m'en vouloir. J'ai vraiment très peur de sa réaction, ou pire encore, de son silence.
Mais il faut que je me lance.
Comme Sadie me l'a fait comprendre, il faut que je me batte un peu plus fort pour les personnes que j'aime.
Alors finalement, je prends une profonde inspiration un instant avant d'appuyer sur envoyer.
✤
Allongée sur mon lit, entouré de mes coussins, mes écouteurs bien enfoncés dans mes oreilles. Summer de Calvin Harris résonne dans ma tête. Ça me rappelle les étés au collège, avec Cherry, Nelly, Lalita... Malgré la perte de mon père, nos seules préoccupations étaient de suivre les tendances, et d'acheter autant de bonbons que possible à la boulangerie d'à côté.
Sherlock est blotti sous ma gorge, mes doigts caressent son pelage doux, et mes yeux sont encore humides après avoir pleuré presque toute l'après-midi.
Cherry n'a pas répondu à mon message... Je la comprends autant que j'ai l'égoïste sentiment que j'aimerais qu'elle ne m'ait pas oublié.
J'ai pris une douche il y a quelques heures. Sauf que j'ai fait l'erreur de m'allonger sur mon lit, enveloppée dans ma serviette et depuis je n'ai pas bougé.
Mais je sursaute quand mon téléphone vibre soudain contre la couette. Sherlock s'écarte avec un miaulement surpris. Je tends la main pour attraper mon téléphone et lis le message qui s'affiche :
« Burri im : j'arrive dans 15 minutes. »
Je cligne des yeux.
Quinze minutes ?
Je pousse un petit cri étouffé et me redresse d'un bond
— Mince, mince, mince !
Je sens une montée de panique se propager en moi. Je ne suis absolument pas prête ! Mon cœur s'accélère, mais une nouvelle vibration attire mon attention.
Il m'a renvoyé un message.
« Burri im : prends des affaires pour dormir. »
« Burri im : une nuisette rouge, si possible. »
J'ignore sa proposition, et sors de mon lit en retenant ma serviette.
Je n'ai même pas préparé une tenue décente alors je me précipite vers mon armoire et commence à farfouiller à l'intérieur.
— Pitié... Non, pas celle-là. Non... hm... Non je l'ai déjà mise l'année dernière celle-là...
Mes doigts passent en revue mes robes, mes jupes mais rien ne me paraît correct. Je tire quelques robes que je jette sur mon lit.
Tout me paraît moche, alors je décide de commencer mon maquillage.
J'éparpille tous mes produits sur mon bureau, et me penche vers mon miroir pour appliquer juste un peu d'anticerne. Je n'ai pas le temps pour mettre du fond de teint, et à mesure que je me maquille, je déteste déjà le rendu.
C'est... médiocre.
J'abandonne en cours de route en retirant les longues chaussettes que j'avais mises dans mes cheveux après ma douche pour tenter de faire des ondulations.
En les déroulant, je constate que ça, au moins, c'est réussi. Mes cheveux tombent en boucles légères sur mes épaules.
De nouveau, mon téléphone vibre encore.
Je me jette presque sur mon lit en pagaille en cherchant désespérément mon téléphone parmi le désordre.
Je finis par le trouver et décroche, presque essoufflée :
— Oui, allo ?
— Descends, microbe, je suis en bas.
— Quoi, déjà ? Non !
— Mais comment ça, non ? Ramène tes petites fesses, maintenant.
Je passe une main sur mon front, cherchant désespérément une excuse :
— Cal'... je ne suis vraiment pas prête du tout ! Je ne sais pas quoi mettre, mon maquillage est horrible, je veux même plus sortir...
J'ai presque envie de craquer, mais au lieu de ça il me dit :
— Raccroche. Je monte.
Je hoche la tête comme s'il pouvait me voir, et raccroche avant de m'affaisser sur le sol devant mon lit, complètement découragée.
Mon regard erre sur le désordre de ma chambre, les robes éparpillées, les tiroirs ouverts, les draps froissés. Un long soupir fatigué m'échappe.
Je me sens déprimée et tellement inutile...
Rien ne va comme je veux.
J'entends le claquement de ma porte d'entrée. Je lui ai enfin donné un double des clés depuis le temps.
Je l'entends monter les marches, et je tourne la tête juste au moment où il ouvre la porte de ma chambre.
Moi qui avais à peine la force de bouger il y a encore quelques minutes, à la seconde où il entre dans ma chambre, une vague de chaleur brûlante et déstabilisante m'envahis soudainement, comme si mon corps se réveillait après un long sommeil sans avoir rien ressenti.
Je me redresse maladroitement sur mes coudes, en agrippant ma serviette. Mon regard accroche le sien, et je sens mon souffle s'accélérer.
Il est... à couper le souffle.
Et pourtant, il ne porte rien de sophistiqué. Juste une chemise blanche légèrement déboutonnée — deux boutons ouverts, dévoilant juste ce qu'il faut de sa peau. Les manches sont retroussées jusqu'à ses avant-bras, et je louche plusieurs secondes sur ses veines qui le sillonnent. Son pantalon tailleur noir est ajusté à la perfection, et ses mocassins vernis noirs complètent son look impeccable.
Ses cheveux sont soigneusement coiffés vers l'arrière, mais quelques mèches rebelles lui tombent lui tombent sur son front.
Je pince mes lèvres, pour réprimer les sensations qui montent en moi. Je ne sais pas ce qui m'arrive mais une chaleur s'éveille entre mes cuisses.
Je n'arrive pas à détourner les yeux de lui, et lui non plus ne me quitte pas du regard.
Ses prunelles sombres glissent lentement de mon visage, à mon cou, puis sur mes épaules nues... Et enfin sur mes cuisses.
C'est comme s'il m'avait caressé de ses yeux.
Je crois que j'en veux plus...
Il esquisse un léger sourire en coin qui creuse ses fossettes, avant de fermer la porte.
— J'aime bien cette tenue moi, prononce-t-il sur un ton taquin en désignant la serviette qui m'entoure.
Je me retiens de rire en me redressant pour m'asseoir. Je sens que son regard sur moi n'est pas indifférent. Il est possessif. J'essaye de faire passer mon envie de le tirer vers moi et voir où la vie nous mène, et lui dit un peu boudeuse :
— Sois sérieux...
Il avance confiant dans ma chambre, en balayant le désordre des yeux.
— Je suis sérieux, t'es jolie, zemër.
Je rougis. Ses mots me donnent un étrange baume au cœur. De toute façon, il réussit toujours à me faire me sentir spéciale, même quand je trouve que je suis un désastre.
Il s'avance vers moi, en me fixant avec intensité. J'ai l'impression de fondre lorsqu'il arrive à ma hauteur, et qu'il se penche vers moi. Sa main chaude se glisse sous mon bras pour m'inciter à me lever.
Je me sens frissonner à son contact, et il dépose ses lèvres sur les miennes. Une fois, puis il en fait suivre un autre, et un troisième toujours aussi doux.
— Enlève-moi cette moue déprimée sur ton visage. C'est ton anniversaire, aujourd'hui. J'accepte aucune larme. Enfin... sauf si c'est des larmes de-
— Callahan, je sais déjà que tu vas faire une réflexion salace. Arrête-toi là !
— Ton regard me supplie de te prendre à genoux dans ta petite chambre d'étudiante depuis le moment où j'ai mis un pied ici, te fous pas de moi, microbe !
J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais finalement je la referme en me rendant compte que je sens moi-même l'humidité qui grandit entre mes cuisses.
Il a raison.
Son rire éclate dans la chambre, et je dois me retenir de pas le faire pour ne pas lui montrer qu'il a vu juste. Je le pousse gentiment alors qu'il secoue la tête, amusé.
— Bon... Je ne sais pas quoi mettre... balbutié-je en grimaçant.
Son regard se pose sur le tas de robes éparpillées. Il hausse un sourcil amusé en pointant du doigt mes vêtements :
— C'est toutes tes robes ?
— Non, j'en ai d'autres dans mon armoire.
Lentement il se dirige vers mon armoire. Je me perds dans la comptemplation de son dos musclé. Mon regard glisse sur la courbe de ses reins marquée par la coupe parfaite de son pantalon.
Je le trouve trop beau.
Quand il ouvre mon armoire et qu'il commence à examiner mes robes, je me rends compte que je suis en train de me mordre la lèvre.
— Alors... qu'avons-nous là... murmure-t-il.
Cassie... calme-toi, il n'a rien fait...
Il fouille tranquillement, en passant en revue quelques robes. Le sérieux dans son expression me fait sourire. Puis, après quelques instants, il en sort une et se tourne vers moi avec un air triomphant et adorable.
— Je veux que tu mettes celle-là.
J'avais oublié que j'avais cette robe. Je l'ai achetée avec les filles justes avant que tout n'explose entre nous. C'est une robe vichy rose pâle, avec ses bretelles épaisses nouées sur les épaules. La robe s'évase au niveau du bustier et est assez courte.
— Tu l'aimes bien ?
— Elle est romantique, et de toute façon, peu importe ce que tu mets, tu resteras toujours la fille la plus belle que j'ai jamais vue de ma vie.
Il me tend la robe avec un grand sourire, comme un petit garçon excité par des chocolats.
Je m'approche et la prends.
— Et franchement, t'es même pas obligée de mettre une culotte avec.
Je roule des yeux, désespérée :
— Chut, pitié.
Je ne l'ai pas vu venir, mais il se jette presque sur moi. Ses grandes paumes m'agrippent la mâchoire et la nuque, et il se met à mordre mon cou, ce qui me fait hurler de désir et de douleur. Un frisson me parcourt, et je me mets à rire en le repoussant.
— T'es tellement chiant ! rié-je en le frappant doucement sur l'épaule.
— Et c'est exactement pour ça que tu m'aimes, microbe !
Il s'approche finalement de Sherlock qui s'était recroquevillé entre mes robes sur mon lit. Il s'affale à ses côtés et le prend dans ses bras pendant que je fouille dans mes tiroirs pour trouver des sous-vêtements.
Je me change devant lui, et ça ne me dérange absolument pas qu'il me regarde. Je crois qu'après la nuit qu'on a passé chez lui, je ne ressens plus aucune gêne. Au contraire, je crois que j'aime avoir son regard sur moi pendant que j'enfile mes sous-vêtements. En même temps qu'il me dévore du regard, accoudé, il me parle du fait qu'il a failli être en retard à cause du plein qu'il a dû mettre avant de venir me chercher. Apparemment la station-service était blindée.
Pendant que je réajuste un peu mon maquillage devant le miroir, la conversation finit par dévier sur ce qui s'est passé avec les filles ce matin, et le message de Cherry qui est resté sans réponse pour le moment. Il me rassure encore, mais en sentant des larmes monter, je me dis que pour ce soir, il vaut mieux que j'essaie de ne pas trop y penser.
Quand je termine enfin de me préparer, je me tourne vers lui. Il est assis sur le bord du lit maintenant, les coudes sur ses genoux, et il me regarde comme s'il voyait la huitième merveille du monde.
— Ti je më e bukura, mikrob. (C'est toi la plus belle, microbe)
Je vois dans ses yeux que c'est un compliment, je ne sais même pas ce que ça veut dire, mais une boost de bonheur m'envahit. Je cours presque vers lui et me jette dans ses bras :
— Je t'aime trop !
Il rit doucement en me serrant contre lui.
— Attends de voir comment tu vas m'aimer encore plus d'ici une heure.
Je recule légèrement pour le regarder, intriguée.
— Qu'est-ce que t'as préparé ?
Il secoue la tête avec un sourire en coin :
— Hep hep hep, on ne pose pas de questions. Allez, dehors, j'en ai marre là !
J'éclate de rire et on finit par dire au revoir à Sherlock, qui miaule légèrement.
Je sens que cette soirée s'annonce vraiment spéciale.
✤
Le moteur s'éteint, et un silence est seulement troublé par le chant des grillons et le murmure d'un ruisseau quelque part au loin.
Je reste assise dans sa voiture en scrutant les alentours. La nuit apaisante enveloppe le paysage. Sur ma droite, je suis attirée par la lumière douce et dorée qui s'émane des grandes fenêtres d'un grand chalet. Niché entre des arbres imposants, à plusieurs mètres de nous.
Quelques lanternes sont suspendues aux branches des arbres sous la voiture. L'endroit semble tout droit sorti d'un rêve. Je tourne la tête vers Callahan, un cure-dent entre les lèvres, il allait sortir de la voiture :
— Cal'... c'est charmant. Mais c'est quoi cet endroit ?
— Si je te dis tout maintenant, où est la surprise ? me murmure-t-il avec un petit sourire en coin.
Je plisse les yeux en le fixant, sceptique mais très amusée. Une excitation me prend.
— Qu'est-ce que tu mijotes, toi... ?
Le bout de mes doigts caresse ses lèvres. Il en profite pour déposer un baiser sur ma paume avant de sortir de la voiture, qu'il contourne avant de m'ouvrir ma portière. Sa main m'aide à sortir et je sens une légère brise fraîche caresser mes bras nus.
Je sens sa main dans le bas de mon dos, je me laisse guider.
— Je sais que t'aurais préféré passer ton anniversaire dans ton lit, commence-t-il en me menant vers un sentier bordé de petites lanternes posées au sol.
— T'es en train de me kidnapper... ?
— Vu les livres que tu lis, je sais que t'adorerais ça, coquine...
Je glousse comme une petite idiote en imaginant Callahan me donner un peu de sensations fortes comme dans mes livres.
La lumière douce des éclairages révèle un chemin qui me fait entendre de plus en plus le bruit de l'eau.
— Mes ballerines vont être toutes tâchées, je lui précise en avançant.
Je n'ai même pas le temps d'en ajouter plus que je sens mes pieds quitter le sol.
Mon corps bascule, et un cri de surprise m'échappe avant que je ne réalise ce qui se passe.
Callahan m'a soulevée, ses bras solides me soutiennent comme une princesse.
Je passe instinctivement mes bras autour de son cou pour me stabiliser, mes doigts s'accrochent à la matière douce de sa chemise, et mon cœur s'emballe dû à la proximité soudaine de son visage.
— C'est mieux là, hm ? me questionne-t-il d'une voix rauque qui me fait frissonner.
J'acquiesce, rougissante, avant de relever la tête pour regarder les petites lanternes suspendues entre les branches des arbres. Pour le moment, l'endroit est féerique. De plus, ciel au-dessus de nous a pris une teinte de bleu nuit magnifique qui me rappelle les yeux de Callahan.
Mon regard finit par s'accrocher devant moi lorsque nous arrivons au bord d'un lac.
Je constate un ponton en bois qui s'étire au-dessus d'une rivière sur laquelle des bougies et des centaines de pivoines blanches et bleues qui flottent doucement sur la surface.
Mais je vois surtout un coin aménagé au bout du ponton. Il y a des ballons rouges en forme de cœur qui flottent autour d'une couverture épaisse déposée au sol. Elle est parsemée de coussins moelleux, une petite table basse au centre sur laquelle il y a des bougies, mais aussi, des pizzas en forme de cœur, et des cocktails, des sucreries.
Je sens déjà ma gorge se nouer face à la beauté de ce petit cocon de paix. Et plus il avance lentement sur le ponton, plus j'avise tous les détails. D'immenses bouquets de fleurs, des hortensias bleu et blancs. Un autre bouquet de roses rose et rouge, et de livres. Je constate un panel de dark romance qui viennent de sortir récemment et que j'avais déjà envisagé d'acheter. Et je dois bien compter cinq autres bouquets de toutes les couleurs avec des fleurs que je ne pourrais même pas nommer.
Une fois que nous arrivons devant le pique-nique. Une larme m'échappe en constatant un grand cadeau emballé dans du papier bleu, et un gros gâteau d'anniversaire avec un glaçage blanc, et de petits nœuds en satin rose décoratif sur les bords.
Je lis « Joyeux anniversaire, mon microbe. »
Un petit rire m'échappe alors que j'essuie la larme sur ma joue.
De tous les surnoms romantiques qu'il me donne, c'est microbe qu'il a choisi de mettre.
Mais j'avoue que... c'est le premier qu'il m'a donné et j'y tiens moi aussi.
— Nous sommes arrivés, madame.
Je tourne la tête vers lui en resserrant un peu plus fort mes bras autour de son cou.
— Callahan... tout ça... tu as fait ça pour moi ?
— Non, pas du tout. C'est pour moi que je l'ai fait. Toi, tu es là pour m'aider à finir le gâteau, t'as vu sa taille ?
Je ris doucement, secouant la tête, mais je sens une nouvelle larme rouler sur ma joue avant que je ne puisse l'arrêter. Il me repose au sol avant de me l'essuyer rapidement du bout de ses doigts.
— Je me suis rendu compte que je ne t'avais jamais demandé quelles étaient tes fleurs préférées alors j'ai essayé de prendre tout ce que je pouvais.
— C'est les tulipes...
— Tant mieux, j'en ai pris ! me dit-il fièrement en pointant du doigt l'immense bouquet de tulipe bleu claire.
— C'est époustouflant...
Mon émotion m'empêche d'en dire plus, je suis partagé entre l'envie de rire et de pleurer de joie. Toute la tension de ces derniers jours, tout ce poids que je portais sans m'en rendre compte, semble s'évaporer sur le moment.
Son regard pour moi est profond, et tendre. J'ai l'impression qu'il me scrute comme s'il voulait s'assurer que je ressente tout ce qu'il a voulu transmettre dans cette soirée.
— Tout ce que je veux, c'est que ça te rende heureuse, et enlever cette tristesse sur ton visage, me murmure-t-il.
Je serre mes bras autour de son torse. Il dépose ses lèvres sur le haut de mon crâne en m'enlaçant :
— Ça te plaît ?
— J'adore, Cal'. T'es vraiment un fou. Mais... merci. Vraiment. Je crois que j'en avais besoin.
Il me fait relever la tête vers lui.
Je sens mes joues chauffer et mon cœur fondre face au regarde de Callahan. J'ai l'impression d'être sa définition de l'amour et ce compliment silencieux me fait tout oublier.
— Je suis juste fou de toi... et de tes fes...
— Oh ! Mais tais-toi !
Callahan éclate de rire, sa tête se rejette légèrement en arrière, et je me joins à lui.
— Bon, maintenant que j'ai fait pleurer ma princesse, on peut manger ou pas ? Je crève la dalle !
Je hoche la tête alors qu'il me guide sur la couverture épaisse. On s'installe autour du pique-nique, et il n'attend pas avant d'attraper une énorme part de pizza et mord dedans avec enthousiasme. Il tend la part vers moi.
— Allez, ouvre la bouche, me dit-il en souriant.
Je plisse les yeux, mais je finis par obéir et mords dans la pizza. On se met bêtement à rire quand le fromage fondant s'étire alors qu'il reprend sa part.
Il finit par le manger avant de me pointer du doigt le paquet emballé :
— Ouvre ça, me murmure-t-il doucement. C'est pour toi.
Mon regard passe de ses yeux rieurs au cadeau. Je le prends et je tente encore de ravaler mes émotions.
— Tu n'étais pas obligé de faire autant, tu sais...
Il secoue la tête :
— Rien de ce que je ferais sera suffisant pour toi. J'ai fait petit parce que je savais que tu n'étais pas d'humeur pour plus gros. Et si, j'étais obligé, parce que je savais que ça te ferait sourire.
Je pince mes lèvres, touchée par ses mots. Mon corps se penche vers lui pour déposer mes lèvres sur les siennes, avant de me redresser pour attaquer le ruban.
Le papier se défait lentement, mais dès que mes doigts effleurent la couverture du livre, mon cœur rate un battement. Je reste figée, incapable de bouger ou de dire un mot.
La couverture luxueuse, avec ses reliefs embossés et ses détails dorés, brille doucement sous la lumière tamisée des bougies et des lanternes. Je relève la tête vers lui :
— T'es... tu n'es pas sérieux ?
Mes mains sortent un livre de son coffret. Je le tiens avec toute la prudence du monde comme s'il pouvait disparaître à tout moment. Callahan m'observe avec un ce sourire amusé, et fier, tout en terminant sa pizza.
Je retourne mon attention sur le livre, mes doigts caressent la reliure, complètement sous le choc.
— Non... Non mais c'est pas possible... où est-ce que... ? Où est-ce que tu as eu cette édition collector de Twilight ? hurlé-je sans me retenir.
Sans réfléchir, je me jette sur lui. Il se renverse en arrière en éclatant de rire, pris par surprise, ses bras viennent m'entourer par réflexe alors que je m'accroche à lui comme une gamine surexcitée.
— Je les ai fait dédicacer spécialement pour toi, ajoute-t-il, amusé.
— Quoi !
Je crois que mon cri a du réveillé tout le voisinage. Même si en théorie, il n'y a aucun voisin aux alentours.
Je me redresse, les yeux écarquillés, et je tourne rapidement les pages jusqu'à atteindre la première. Là, en lettres soignées, se trouve une dédicace avec mon prénom. Juste là, écris par l'auteure elle-même !
Mon souffle se coupe, et un flot de joie incontrôlé me submerge au bout ou l'excitation me pousse à me pencher pour l'embrasser. Pas une fois, mais une bonne dizaine de fois, encore et encore, plein de petits baisers excités sur ses lèvres, ses joues, son nez, partout où je peux attendre.
Callahan est mort de rire, et ça doit bien être la deuxième fois que je l'entends rire comme ça.
— Si j'avais su que tu réagirais comme ça, je te les aurais donnés bien avant, me dit-il en riant. Sérieusement, tu sais pas ce que j'ai dû faire pour les avoir !
Toujours à califourchon sur lui, je l'embrasse une dernière fois :
— T'es le meilleur petit-ami qu'on puisse rêver avoir ! T'es incroyable, merci, Callahan, mille fois merci !
Il caresse doucement mon dos, avec un sourire doux. Je vois bien que mes mots l'ont touché, et je serre le livre contre ma poitrine, incapable de contenir mon bonheur qui semble exploser dans mon cœur.
Je finis par me redresser et m'installer sur les coussins, le bois du ponton craque légèrement sous nos mouvements. Bercée par le silence du lac et le chant des grillons, j'admire le coffret avec toute la saga.
J'arrive à peine à y croire et son geste me touche tellement que je me demande ce que je pourrais faire pour le rendre aussi heureux que moi en ce moment.
Je vois soudainement un cocktail dans mon champ de vision.
— Ils sont sans alcool, la dernière fois que je t'ai vue alcoolisée c'était pas beau à voir.
Je lève les yeux au ciel en me rappelant la soirée d'Halloween. Et j'avise le cocktail qu'il me tend, tandis qu'il boit le sien en ricanant doucement. Je range soigneusement mon livre dans le coffret avant de le poser à l'abri sous la petite table en bois et prends le verre.
— Je n'ai pas retenté le coup de toute façon, expliqué-je.
— Tant mieux.
— Tu fais le malin là.
— Je fais le protecteur.
— Arrête d'être ringard.
Callahan rigole et moi aussi, il s'approche un peu de moi, même s'il est à moitié allongé, accoudé, son bras frôle le mien. Je sens la chaleur de son corps et la soirée me donne la sensation d'être sur une autre planète.
Callahan fait glisser le gâteau vers nous :
— Il est à la fraise.
Il me tend une cuillère, avec un petit sourire sur le visage
— Goûte, tu vas voir, c'est une tuerie.
Je prends une grosse bouchée en même temps que lui. La douceur de la crème et l'acidité légère des fraises explosent en bouche, ce qui me fait pousser un soupir de satisfaction :
— Hmm... Il est tellement bon, Cal'. Sérieusement, où tu as trouvé ça ?
Il me sourit, clairement fier de lui, et prend à son tour une bouchée. Mais son regard reste sur moi, comme s'il se délectait plus de ma réaction que du gâteau.
Je remarque l'intensité dans ses pupilles...
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Ses yeux ne quittent pas ma bouche. Il suit chacun de mes mouvements, de mes lèvres qui savourent la bouchée à ma langue qui effleure une goutte de crème au coin de ma lèvre.
Quand il déglutit, un frisson torride me traverse, et je ressens une chaleur inexplicable dans ma poitrine. On dirait même que l'air autour de nous est devenu plus dense.
Je crois que je n'ai pas forcément envie d'arrêter ce qui est en train de se passer là...
Je prends une portion du gâteau, et l'approche de ses lèvres.
— T'en veux... un peu plus ?
J'ai eu l'impression d'être une allumeuse au ton de ma voix. Mais à l'expression de son visage, j'ai su que ça avait éveillé quelque chose en lui...
— Je crois que je préfère te regarder le manger.
Quand il dit ça, sur ce ton doux, mais un grain plus grave, je me fige un instant, surprise. Mais finalement un sourire taquin apparaît sur mon visage.
Il veut jouer...
Tout mon corps réagit avant même que je puisse penser. Je sens mon sexe se contracter, ce qui me provoque des rougissements incontrôlés.
Je finis par tourner la cuillère vers moi, et prends une nouvelle bouchée. En faisant bien attention à être plus lente...
On aurait dit qu'il pourrait me dévorer...
Je me sens mise à nu et vulnérable sous son regard, mais pourtant, une partie de moi adore faire ça... avec lui.
Il se penche légèrement vers moi. Je sens la tension monter il me dit doucement :
— T'as l'air d'aimer ça...
Je prends une bouchée supplémentaire, son regard brûlant suit chaque mouvement.
— Aimer quoi ? Manger du gâteau ? je dis innocemment, même si mon petit sourire en coin me trahit.
Callahan arque lentement un sourcil. Il ne me répond pas tout de suite... Au lieu de ça, sa main se pose doucement sur mon genou et je sens ses doigts glisser doucement le long de ma cuisse.
Mon souffle s'accélère, ce contact m'arrache un torride frisson, qui me fait serrer instinctivement les jambes. Je retiens un petit gémissement.
— Hmm... souffle-t-il, un sourire en coin, visiblement ravi de ma réaction. Je pensais plutôt à la façon dont tu suces ta cuillère, et je pourrais te regarder faire ça toute la nuit...
— Juste... me regarder... manger ?
Il rit doucement, un rire grave et chaud. Sa main remonte légèrement sur ma cuisse, et cette fois-ci, je ne peux pas retenir le tremblement qui traverse mon corps.
— Regarder, toucher... Sucer... Ça dépend de toi, zemër.
Je sens une vague de chaleur m'envahir, et je me mords doucement la lèvre, autant pour garder le contrôle que pour le provoquer un peu plus. Mais je sens que je perds clairement ma maîtrise sur la situation.
— Peut-être que tu devrais... me demander ce que j'en pense ? dis-je, ma voix tremblante mais pleine de sous-entendus.
Il arque de nouveau son sourcil, son sourire m'enflamme d'une façon si incandescente que je ne sais pas si je devrais en avoir honte ou pas.
— Te demander ? reprend-il doucement, en laissant sa main sur ma cuisse. T'es sûre que t'as envie que je demande, ou tu préfères que je prenne ce que je veux ?
— Je crois que j'aimerais bien que tu prennes ce que tu veux...
Cette fois, c'est mon corps qui lâche avant ma tête. Je sais que je perds la partie, mes cuisses s'écartent légèrement sous la pression de sa main, et un gémissement plus audible m'échappe.
— Fais attention à ce que tu me dis, madame Caine, parce que je suis très, très bon pour tout prendre.
— Alors... qu'est-ce que tu attends ?
Sans attendre, sa main glisse jusqu'à mon sexe. Mon souffle se coupe, et je laisse un petit gémissement m'échapper en même temps que mes cuisses s'écartent instinctivement sous son toucher.
— Couche-toi, murmure-t-il d'un ton grave et autoritaire.
Quelque chose de profondément enfoui en moi s'enflamme face à son ordre.
Je le fais sans réfléchir, presque hypnotisée. Je m'allonge et il se penche au-dessus de moi, ses mains glissent sur mes cuisses pour relever doucement ma robe. Mon cœur se saccage dans ma poitrine.
Ses doigts poussent ma culotte sur le côté, et trouvent directement mon sexe. La sensation me fait haleter immédiatement.
— Oh... murmure-t-il avec un sourire espiègle. Ça, c'est ma femme, déjà toute mouillée rien que pour moi.
Un gémissement plus fort que je ne l'aurais voulu s'échappe de mes lèvres, mais il place rapidement sa paume sur ma bouche, ses yeux sombres s'ancrent dans les miens, je détourne les miens face à son intensité.
— Non, regarde-moi.
Je lève les yeux vers lui sans hésiter, complètement sous son emprise.
Son visage est si proche du mien que je peux sentir son souffle chaud s'écraser sur moi, et regard est si intense que je sens qu'il pourrait me dire n'importe quoi, tout me ferait sens et j'exécuterais chacun de ses désirs. Tandis que ses doigts caressent doucement mon clitoris en cercle, alternant la pression, il me chuchote d'une voix grave et contrôlée :
— Sois une gentille fille ce soir, et garde le silence. Je te dirai quand j'ai envie de t'entendre gémir mon nom.
Sa commande envoie une vague de plaisir à travers tout mon corps. Ma surprise me fait écarquiller les yeux lorsqu'il joue avec un de ses doigts à l'entrée de mon vagin avant de revenir sur mon bouton de plaisir.
— On est d'accord, zemër ?
C'est pas la première fois qu'il se montre aussi autoritaire, mais qu'il le fasse dans ce contexte, ça m'excite encore plus.
J'hoche rapidement la tête. Mon corps se cambre, comme si je cherchais à me coller encore plus à lui. Au-dessus de moi, je m'abandonne totalement à lui, et la sensation me donne l'impression d'être en sécurité absolue.
Je veux qu'il reste là, qu'il prenne tout ce qu'il veut...
— Je veux voir tes jolis yeux me regarder, ajoute-t-il, un sourire presque dangereux sur les lèvres.
J'obéis encore, et mes yeux restent fixés aux siens, comme il l'a demandé. Une nouvelle vague d'humidité entre mes cuisses me fait comprendre à quel point j'ai envie qu'il prenne encore plus le contrôle.
— C'est bien, mon amour.
Ses doigts augmentent légèrement le rythme sur mon clitoris, et je dois rassembler toute ma volonté pour pas détourner les yeux des siens et retenir les gémissements qui montent en moi et qu'il retient de toute façon avec sa paume sur ma bouche.
Mon corps se cambre à chaque caresse, mes hanches cherchent à se presser davantage contre lui. Je sens mon ventre se contracter, mes cuisses tremblent légèrement, et mon souffle devient plus bruyant.
Sans faire exprès, un petit son de gorge m'échappe, je le regarde presque apeurée. Incertaine de ce qu'il peut me faire.
En réalité, le moment m'excite.
Ses yeux s'assombrissent encore, et je sens cette fois-ci une petite pression au niveau de mon vagin. Il fait lentement pénétrer un doigt en moi. Mais une douleur vive me traverse et je grimace sans pouvoir m'en empêcher.
Callahan s'arrête aussitôt. Son regard change, il me scrute attentivement, avec douceur. J'ai peur d'avoir tout gâché, mais il ne me montre aucune frustration, il retire sa paume qui couvrait ma bouche, et pose ses lèvres sur mon front.
J'ai comme l'impression qu'il me dit que tout va bien et je peux gémir si je veux, quand ses doigts reviennent à mon clitoris, où il reprend ses caresses.
La douleur disparaît, remplacée par une chaleur qui s'étend dans mon bas-ventre.
— C'est ce que tu voulais que je te fasse, hein ?
Je hoche frénétiquement la tête, mais mes lèvres se pressent l'une contre l'autre pour empêcher un gémissement de sortir.
Je respire fort, mes seins se collent contre son torse à chaque inspiration, mes hanches s'ondulent contre ma volonté.
Je me sens complètement à lui, et la tension qui monte en moi est à la fois insupportable et diablement irrésistible.
— T'es tellement belle comme ça, souffle-t-il, dis-mon nom, mon amour.
— Cal'...
Sans crier garde, une vague de plaisir irrépressible explose à l'intérieur de moi. Mon dos se cambre, et mes cuisses se resserrent instinctivement autour de ses hanches. Je gémis, incapable de me retenir, et mes doigts s'accrochent à ses épaules comme si je risquais de m'effondrer.
Il ne me lâche pas du regard. Ses yeux brûlants fixent chaque expression de mon visage, chaque mouvement incontrôlé de mon corps. Puis dans un sourire satisfait, ses lèvres se collent sur les miennes tandis qu'il cesse lentement les mouvements circulaires entre mon sexe.
L'intensité de mon orgasme se calme tout doucement.
Mon corps, encore tremblant, se détend tandis que ses doigts quittent mon sexe. Mon souffle est encore un peu saccadé, mes joues toujours brûlantes, mais je veux sentir ses lèvres contre les miennes, alors je prends son visage entre mes mains et l'attire à moi.
Notre baiser tendre m'incite à croiser encore mes cuisses autour de lui, il y répond avec douceur. Jusqu'à ce qu'il arrête pour me regarder.
Je prends une profonde inspiration, ma poitrine se soulevant contre lui. Dans ses yeux j'ai toujours l'impression de vouloir tout lui avouer, sans me retenir je lui murmure :
— C'était très dur ces derniers temps... et une des seules choses qui m'a fait tenir, c'est toi... et penser au moment où on pourra construire notre famille...
Je vois la douceur absolue passer sur les traits de son visage.
Puis un sourire amusé et sincère étire ses lèvres :
— Moi, quand tu veux, je te la fais ta mini Sophia. Je la vois bien avec des couettes qui volent quand elle court et ton sale petit caractère.
— Mon sale... Mais quoi ?
Il éclate de rire en me redressant avec lui. Je m'assois sur ses cuisses et ses bras s'entourent autour de mon dos alors que j'essaye de me défendre comme je peux face à son attaque :
— Je te rappelle que c'est toi le mec insupportable ici !
— Je m'en fous, c'est ça que tu aimes chez moi !
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, en lui pinçant la peau de son cou. Sauf qu'au même moment, je remarque une fine coupure sur sa peau.
Mon sourire s'efface légèrement, et mes doigts effleurent la plaie, en me sentant, il plisse légèrement les yeux en m'interrogeant du regard.
— Tu t'es blessé ?
Il se fige légèrement à mon contact, ce qui me vexe immédiatement, et je remarque une ombre passer sur son visage. Son sourire disparaît une fraction de seconde.
— C'est rien de grave, un moment de maladresse.
Je le toise, très peu convaincue.
— Maladresse ? Venant de toi ? Ça m'étonnerait. Comment tu t'es coupé comme ça ?
Je continue de toucher la coupure, mais je sens que ça le dérange.
— C'est rien, Cassie, me dit-il sur un ton plus léger. Je me suis coupé en cuisinant.
Cette fois-ci je le fixe, en essayant de lire entre les lignes, et il esquisse un sourire en coin en resserrant ses bras autour de mon dos.
— Pourquoi tu m'appelles Cassie... ?
Je vois son expression changée, comme s'il venait de réaliser qu'il avait laissé paraître quelque chose qu'il ne voulait pas. Mon cœur accélère face à sa distance et son comportement un peu étrange.
Sans que je m'y attente, ses lèvres viennent doucement couvrir mon visage de baisers légers et rapides, sur mes joues, mon front, mon nez. J'essaie de ne pas éclater de rire, mais c'est plus fort que moi.
— Cal, arrête...
Je finis par attraper son visage entre mes mains, mes paumes contre ses joues pour l'arrêter. Je caresse doucement ses joues avec mes pouces :
— T'es vraiment sûr que c'est rien ?
— C'est rien, mon amour, pourquoi tu t'inquiètes autant ?
Son ton est doux, mais je mon cerveau tourne à mille à l'heure.
— Tu me le dirais... si tu avais des problèmes ?
Cette fois, je vois ses sourcils se froncer légèrement. Son regard, intense et perçant s'ancre dans le mien. Je sens mon cœur battre un peu plus vite, mais je refuse de détourner les yeux.
— Euh... Je... je repense à ce que tu m'as demandé la dernière fois. Tu sais, si je te suivrais si tu me le demandais. Et parfois, j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout... ou que tu ne me fais pas suffisamment confiance pour m'en parler.
Je suis sûr de voir ses traits se figer un instant. Je sens que mes mots l'ont atteint :
— Microbe... je ne veux jamais que tu te sentes comme ça.
— Oui mais...
Je sens ma gorge se serrer légèrement, je prends une inspiration pour continuer.
— Tu sais que tu peux me faire confiance... même si... même si j'ai fait beaucoup d'erreurs à cause de mon stalker... Je ne te trahirais jamais...
Il secoue doucement la tête, ses paumes dans mon dos m'accrochent à moi comme s'il avait peur que je parte :
— Je sais, zemër... je sais.
Sa voix est sincère. On aurait presque dit qu'il me supplie de le croire. Il m'incite à m'embrasser. Sa douceur me fait presque oublier ce qu'on était en train de dire.
Je ferme les yeux, me laissant emporter par ce baiser.
Je n'ai pas envie de le forcer plus que ça ce soir. De plus je sens que son érection coincée derrière son pantalon se durcit de plus en plus contre moi.
Je ne sais pas ce que j'ai ce soir...
Le désir brûle de nouveau entre nous, et il me fixe comme si j'étais la seule humaine sur terre.
— Cal'...
Ses doigts effleurent mon dos. Un frisson me traverse, mais penser un peu folle me traverse l'esprit, et je sens un sourire naître sur mes lèvres :
— J'ai envie de te proposer un truc... un peu bizarre, dis-je avec un sourire en coin, essayant de garder un air innocent tout en laissant transparaître une pointe de malice.
Callahan arque un sourcil, visiblement intrigué. Ses doigts continuent de tracer des cercles sur mon dos, mais son regard se fait plus attentif :
— Toi ? Proposer quelque chose de bizarre ? Est-ce que je dois m'inquiéter ? plaisante-t-il avec un léger sourire.
Je ne réponds pas tout de suite. Mes mains se glissent sur sa chemise, jusqu'aux boutons. Je fais mine d'hésiter, en mordillant ma lèvre pour ajouter un petit effet dramatique un peu idiot, avant de finalement lâcher :
— Et si on allait dans l'eau ?
Il recule légèrement la tête, les sourcils haussés. Il me dévisage, comme pour vérifier que je ne plaisante pas.
— Attends... toi, Cassie la peureuse, tu veux qu'on aille dans l'eau, là, maintenant ? Tu te sens bien ?
Je ris doucement avant de lui dire :
— Je suis sérieuse ! En vrai... J'ai lu une scène comme ça dans un livre... J'ai envie de faire une petite baignade nocturne.
Je continue de déboutonner sa chemise, mais son sourire s'élargit encore plus alors qu'il me regarde faire. Je tire sa chemise, dévoilant ses épaules et son torse. Mon regard louche un instant sur ses muscles, il se lève en m'emportant avec lui :
— Je crois que tu perds la tête, zemër, mais crois-moi que je te suivrais dans toutes tes folies.
Il retire complètement sa chemise, et je délasse les bretelles de ma robe :
— Tu sais que l'eau doit être un peu fraîche, hein ? dit-il, moqueur. Prépare-toi à regretter ton idée.
Je lui rends un sourire espiègle, déjà excitée par l'idée. Le tissu de ma robe tombe à mes pieds.
— Je crois que je peux survivre... Mais peut-être que toi non.
— Ah ouais ? On va voir ça tout de suite, répond-il avec un éclat de défi dans les yeux.
La brise caresse ma peau, il ne fait pas vraiment froid, et puis de toute façon, en voyant Callahan déboutonner lentement son pantalon, je ne ressens plus que la chaleur de mon corps.
Mon regard glisse sur son bras entièrement tatoué. Je distingue cet aigle majestueux déploie ses ailes.
Je finis par remarquer la bosse sous son boxer gris.
Ce soir, je crois qu'il m'a eu... Je me sens incapable de lui résister. Par envie de me faire désirer par lui, mes mains se faufilent dans mon dos, et détachent mon soutien-gorge. Je le laisse tomber par terre et reste en culotte sous ses yeux brûlant.
Sauf que juste avant que le moment ne devienne trop sérieux, mon sourire espiègle s'étire sur mes lèvres, je m'amuse vers lui et pose mes mains sur son torse pour le pousser dans l'eau.
J'entends sa surprise mais au dernier moment, Callahan parvient à attraper mon poignet et m'entraîne avec lui. C'est à mon tour de crier, mais je suis vite arrêtée par nos corps qui plongent dans l'eau froide.
Je sens une pression autour de mes côtes qui me tire vers la surface.
Callahan et moi remontons en même temps.
J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits que je suis prise d'un éclat de rire incontrôlable.
Callahan passe une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière, en me regardant avec un sourire éclatant. Je sens qu'on m'éclabousse soudainement. Je pousse un nouveau cri en essayant de me protéger avec mes bras.
— T'as voulu m'assassiner, hein ! s'écrit-il en continuant de me mouiller un peu.
— Si quelqu'un a failli mourir, c'est moi avec ton poids qui m'a tirée dans l'eau !
J'essaye de me défendre maladroitement en lui balançant des vagues en plein visage, mais ça le fait juste marrer. Comme deux grands enfants, on se lance les pivoines qui flottaient encore sur l'eau, en s'éclaboussant.
Je n'ai même plus froid, et je ne sais même pas depuis quand je me laisse autant aller. Je me reconnais à peine à crier dans ce lac comme si je ne craignais plus le regard de qui que ce soit.
Il finit par m'attraper par la taille, et m'attire contre son torse. Par instinct mes bras se croisent autour de son cou.
Nos éclats de rire s'estompent peu à peu, remplacés par nos respirations haletantes et des sourires essoufflés.
L'eau clapote doucement autour de nous, le lac est redevenu paisible, parsemé des pivoines blanches que nous avons malheureusement malmenées dans notre bataille enfantine.
— En fait... je murmure doucement, mon plan depuis le début, c'était de finir dans tes bras, et que ça se finisse de façon un peu romantique.
— Comme dans tes livres c'est ça ?
Je hoche la tête, en gloussant :
— Et pour le moment t'es parfait dans ton rôle.
Son regard s'illumine de fierté. Ses mains descendent légèrement le long de mes hanches, et je me laisse aller en glissant les miennes ses épaules. Le moment est tellement beau. Malgré le début de cette journée d'anniversaire compliqué, je sais que je ne n'oublierais jamais le jour de mon vingtième anniversaire. Les fausses petites bougies flottantes qui diffusent de la lumière douce. Les pivoines, ce lac... lui.
Je me suis rarement sentie aussi apaisée.
— J'adore quand tu es comme ça, me souffle-t-il.
J'incline la tête, un peu surprise.
— Comment ?
— Quand tu n'as pas honte d'être toi-même. Quand tu ris à gorge déployée, que tu cries sans te retenir, que tu me balances des fleurs en pleine tête...
Il me fixe comme s'il voulait me graver dans sa mémoire, et je sens nos corps se presser encore plus fort. Il dégage lentement une mèche de mes cheveux collée à mon visage, avant de glisser délicatement ses doigts sur ma joue.
— Je te vois moi... tu n'auras jamais besoin de faire semblant devant moi.
Un sourire timide se dessine sur mes lèvres, et je murmure :
— Je t'aime... Cal'... Je t'aime tellement... Que parfois ça me fait peur...
Il sourit, mais il ne me répond pas tout de suite, attendant que je finisse.
— Je n'ai pas envie de te perdre. Pas toi...
— Tu ne me perdras pas, répond-il fermement. Même si on essayait de nous arracher l'un à l'autre, je reviendrais toujours vers toi. Cassie, tu es ma maison. Et peu importe où je serais, je trouverais toujours le chemin pour rentrer chez moi.
Mes lèvres tremblent, et mes bras s'enroulent autour de son cou. Je le crois et je veux graver ces mots dans mon esprit, comme une promesse.
— Moi j'ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas te protéger comme je devrais. J'ai peur que tu te réveilles un jour et que je devienne un fantôme que tu finirais par oublier...
— Tu hantes mes pensées depuis le jour où je t'ai rencontré dans cette gare... comment je pourrais t'oublier ?
— Je... Je ne suis pas un homme parfait, Cassie. J'ai des fantômes que je traîne, de grosses cicatrices que je cache et que j'aimerais bien faire disparaître. Mais si tu me laisses, si tu me choisis, je te promets que je serai là. Je te protégerai, je t'aimerai, je me battrai pour toi. Un jour je t'ai dit que mes promesses pouvaient me coûter la vie, j'étais très sérieux... Je veux être tout pour toi. Ton présent, ton avenir, et tout ce que tu me demanderas d'être.
Ses mots se gravent sur mon cœur. Il n'a rien besoin de dire de plus, je sais qu'il est sincère. Et moi... je me rends compte que je le veux autant qu'il me veut, avec ses cicatrices, ses fantômes, tout.
Je hoche la tête, nos fronts se touchent, nos respirations se mêlent. À cet instant, je sens que, fantôme ou pas, Callahan est mon présent, je prie pour qu'il soit mon avenir et tout ce que je n'avais jamais osé espérer.
Il se penche lentement, et je ferme les yeux justes avant que ses lèvres touchent les miennes.
Le baiser n'a même pas le temps d'être doux, il devient très vite très urgent. Mes doigts sur sa nuque glissent sur sa peau mouillée. Je me perds déjà dans sa chaleur, son odeur et sa façon qu'il a de me faire oublier ma personne pour devenir un « nous ».
Un besoin primal s'éveille en moi. Ce n'est pas juste l'idée d'avoir envie de lui, c'est le désir viscéral et incandescent qu'il comble un creux en moi.
Corps, cœur et âme le réclament pour répondre à ce vide.
Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi puissant et urgent.
Ce soir je ne résiste pas à ce besoin qu'il me fait ressentir.
Ma respiration se coupe lorsqu'il murmure quelque chose contre mes lèvres, quand je rouvre les yeux, je réalise que nous ne sommes plus dans l'eau. Mes bras toujours fermement noués autour de lui, un frisson me parcourt.
— T'as l'air d'avoir froid... j'ai une idée... pour se réchauffer ?
Je hoche rapidement la tête. Mon cœur s'accélère alors qu'il me réajuste dans ses bras avant de se précipiter vers le chalet.
Ma respiration est erratique, et mes lèvres trouvent instinctivement les siennes avant même qu'il n'ait franchi la porte. Ses mains se resserrent sur mes cuisses que j'enroule fermement autour de sa taille, mes doigts glissent dans ses cheveux trempés.
Le bois du ponton craque sous mes pas mouillés, quand il pousse doucement la porte du chalet, je suis immédiatement enveloppée par une chaleur réconfortante.
Il claque la porte dans sa précipitation. J'ai à peine le temps d'aviser la lumière tamisée de l'abat-jour ambré. Il a y une odeur de cire fondue qui se mélange à celle du bois. Je crois voir une cheminée, mais je suis trop occupée à l'embrasser et Callahan nous fait déjà monter maladroitement dans des escaliers.
L'instant qui suit, une nouvelle porte claque. Je décroise les jambes autour de son torse, et mes pieds touchent de nouveau le sol.
Callahan, essoufflé, me repose doucement, ses mains voyagent de mes cuisses à mes hanches avant de les retirer à contrecœur pour me regarder de haut en bas. Moi aussi à court de souffle, je lève les yeux pour découvrir la pièce autour de nous.
C'est une chambre assez petite mais tellement chaleureuse, un véritable cocon douillet. C'est le genre d'ambiance rustique et intime qui me rappelle ma chambre.
Les murs en bois renvoient une lumière douce et dorée, projetée par la cheminée et la lampe posée sur une table de chevet. Le lit à baldaquin trône au centre de la pièce, des rideaux de dentelle écrus qui tombent délicatement sur le sol. Et je vois que les draps épais ont l'air d'être d'un confort absolu.
Séduite par le cadre, je me sens en confiance pour tout lui donner.
Mon attention se repose de nouveau sur Callahan qui ne m'a pas quitté des yeux. Il se pince la lèvre du bas avec doigts, en respirant toujours aussi profondément. Ses lèvres sont rougies par nos baisers, et ses cheveux encore mouillés tombent en quelques mèches désordonnées sur son front.
Pitié... Il est à tomber.
Je ne réfléchis pas plus longtemps. La chaleur qui pulse dans mon corps prend le dessus sur toutes mes pensées rationnelles, et je m'approche de lui. J'ai juste besoin de lui, maintenant et tout de suite.
Mes mains agrippent son boxer, je le tire, et le pousse sur le lit.
Callahan, surpris et amusé, se laisse tomber sur les draps moelleux.
— Cassie... murmure-t-il, mi-intrigué, mi-désarmé.
Je ne réponds pas et lui retire son boxer.
— OK... chuchote-t-il en haussant les sourcils, c'est madame qui est aux commandes.
J'ai envie de rire, mais j'ai aussi envie de lui hurler à quel point j'ai besoin de le sentir en moi rapidement.
J'enlève ma culotte qui tombe à mes pieds sans détourner les yeux des siens.
Son regard s'assombrit instantanément, il pince les lèvres en regardant mon corps, et je sens une tension dévastatrice s'installer entre nous.
Je sais que personne ne pourra résister ce soir.
Je monte lentement sur le lit, et l'enjambe pour me positionner à califourchon sur lui. Mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine que j'ai l'impression qu'il va exploser.
Je prends l'initiative de poser son sexe, dur et tendu contre son ventre, et je pose mon bassin sur lui. Nous prenons tous les deux une profonde inspiration brûlante lorsque nos sexes se collent pour la première fois. Je pince les lèvres en regardant nos bas-ventres.
Des contractions de désirs nous envoient des spasmes qui nous traversent. Il est tout chaud, et je crois que moi aussi. Je prends une nouvelle inspiration tremblante et sans vraiment savoir ce que je suis censée faire, je commence à onduler lentement des hanches pour frotter nos deux sexes ensemble.
Son souffle s'approfondit, et une chaleur insoutenable monte en moi. Le glissement est électrisant.
Callahan se contente de m'observer sans me quitter des yeux une seule seconde. Ses mains viennent se poser fermement sur mes hanches, ses doigts s'enfoncent dans ma peau. Je suis incapable de retenir des soupirs de plaisirs.
Je ferme les yeux un instant, complètement submergée par ce que je ressens.
Le frottement devient plus intense, mon corps répond au sien de façon si instinctive. Je le sens se tendre sous moi, la pression de ses doigts me paraît d'autant plus urgente.
Mes mains trouvent son torse, chaud et musclé. Je caresse ses pectoraux, sa gorge, ses bras. J'ai l'impression de ne jamais en avoir assez de lui.
— T'es parfaite... mon amour... regarde-moi... murmure-t-il d'une voix enrouée.
J'arrive à peine à rouvrir les yeux, ça ne dure qu'une seconde avant que je rejette la tête en arrière. Callahan glisse une main sur mes fesses, ses caresses deviennent possessives, tandis que l'autre remonte doucement pour effleurer mes seins. Il joue avec mes tétons, mais un gémissement m'échappe lorsqu'il me saisit directement la gorge pour me faire basculer légèrement vers lui.
— Regarde-moi.
J'obéis sans hésiter, plongeant mon regard dans le sien. Ses yeux me hurlent son désire.
— Ne ferme pas les yeux. Laisse-moi te voir.
Je hoche doucement la tête, incapable de parler.
J'ai l'impression d'avoir oublié comment respirer. Mes hanches continuent d'onduler, et nos sexes mouillés glissent l'une contre l'autre au point où les sensations commencent à me faire trembler.
— Je... Callahan... hmm...
— T'arrête pas, zemër, t'arrête pas, me supplie-t-il presque.
Callahan resserre légèrement sa prise sur ma gorge, juste assez pour me maintenir concentrée sur lui, tout en glissant ses doigts sur mes fesses pour m'inciter à aller plus vite, plus fort.
Notre caresse devient plus affamée. Je sens les contractions de son ventre sous mes mains alors que je m'appuie sur son torse. Je gémis toujours plus fort, incapable de retenir ce son qui m'échappe. La sensation devient trop intense, mais mon corps en redemande. Callahan laisse échapper des soupirs rauques.
Je finis par refermer les yeux, et je me mords la lèvre pour rester sur terre, mais c'est impossible, la chaleur monte en moi, nos souffles sont courts, chaque glissement de son sexe contre le mien déclenche une onde de chaleur qui parcourt tout mon corps. Mon clitoris devient si sensible que je tremble à chaque frottement.
— T'es tellement belle... souffle-t-il en me regardant droit dans les yeux.
C'est à ses mots que je me perds.
Nos mouvements deviennent presque désespérés, comme si nos corps ne pouvaient plus se retenir. Cette fois-ci, la vague de plaisir qui explose en moi me fait crier son nom sans même que je m'y attende. La sensation est encore plus puissante que tout à l'heure, mon corps se crispe un peu tandis que mes jambes tremblent sous l'extase.
Callahan est tout aussi renversé que moi, son expression me paraît vive, son ventre se contracte violemment, et en voyant un jet blanchâtre s'échapper de son sexe, je comprends qu'il a ressenti l'orgasme en même temps que moi.
Je reste assise sur son sexe pendant plusieurs longues secondes, en respirant difficilement, nos fronts presque collés. Mon cœur va exploser. Mes doigts glissent sur ses épaules, et malgré mon souffle saccadé, je parviens à murmurer :
— Je te veux... maintenant... Cal'.
Lui aussi encore essoufflé, je vois que ses pupilles se dilatent encore plus, et il reste figé et surpris.
Il me scrute, ses yeux passent rapidement de mes lèvres à mes yeux, en cherchant une confirmation dans mon expression.
Pendant un instant, je sens qu'il lutte avec lui-même, comme s'il avait besoin de s'assurer que je suis bien consciente à 100% de ce que je viens de lui dire.
Mais je ne baisse pas les yeux, et il comprend sans un mot de plus.
Sans attendre, il reprend le contrôle.
Ses mains trouvent ma taille, aussi ferme que terriblement tendre, il me renverse avec facilité. Je me retrouve allongée au milieu le lit, et il m'enjambe à son tour. Ses mains s'enfoncent des deux côtés de ma tête, et je me sens tout d'un coup minuscule sous lui.
Il s'approche de moi avec un désir brut mais contrôlé dans le regard. Ses plaques militaires tombent sur mon buste. Sa proximité me donne le vertige. Il dépose doucement ses lèvres sur les miennes. Mes doigts glissent dans ses cheveux mouillés, tandis qu'une de ses mains exerce une légère pression sur mes hanches, comme s'il me disait de ne pas m'enfuir.
Il interrompt doucement nos baisers, juste un instant, pour me regarder. Ses doigts effleurent mon visage, glissent sur mes joues, mon nez, mes lèvres, et sa voix, basse et douce, me murmurent :
— Qu'est-ce que tu me dis si tu veux que j'arrête ?
J'adore lorsqu'il est autoritaire, mais je crois que j'aime encore plus quand il prend ce temps de s'assurer que je suis pleinement consentante et sans doute. Une vague de chaleur torride monte en moi, et je frissonne légèrement.
— Cannelle.
— Tu sais que tu peux le dire absolument quand tu veux, n'ai pas peur de m'interrompre, tu comprends ?
Sa tendresse me donne encore plus envie de l'avoir en moi.
Je hoche rapidement la tête, en sachant pertinemment qu'il tiendra sa promesse.
Son pouce effleure mes lèvres, et il me demande :
— Cannelle ?
Je secoue doucement la tête pour lui dire non.
Il le comprend, je le vois dans son regard et dans la manière dont il s'approche à nouveau de mes lèvres.
— Ose ti ose kerkush hiq, me murmure-t-il contre ma bouche.
Je ferme les yeux, laissant ses mots m'envelopper. Si j'avais la moindre hésitation, elle disparaît à ce moment. Je lui réponds dans un souffle :
— Toi, ou personne d'autre.
Ses lèvres retrouvent ma peau, et descendant doucement le long de mon cou, un soupir m'échappe. Je ne sais pas combien de fois il m'aura donné chaud se soir. Mes doigts s'amusent à tracer les lignes de ses muscles parfaits, les contours de ses abdominaux se contractent légèrement sous mon toucher.
— J'adore cet endroit... je murmure à moitié perdue dans mes sensations. Ce chalet, cette ambiance... tout.
Il relève légèrement la tête, un sourire taquin et fier sur les lèvres. Son regard me brûle, mais il englobe mon téton dans sa bouche, et sa langue vient s'amuser avec mes seins.
— Je sais, me répond-il entre deux coups de langue.
Je ris doucement en frisonnant.
— Évidemment que tu le sais...
À son tour, un léger rire emplit cette chambre. Ce son m'apaise en même temps que ses caresses mouillées sur ma poitrine.
— Je... Je veux une maison comme ça...
Il sourit encore, en faisant descendre sa langue le long de mon ventre, son souffle brûlant s'écrase sur moi, et lui me murmure encore :
— Ça aussi je le sais, zemër.
Je ferme les yeux en m'abandonnant totalement à lui. Plus rien ne me traverse l'esprit. Si ce n'est lui. Le moment est parfait, naturel, et je me sens bien, je me sens moi, sans artifices.
Juste Cassie.
Cassie et Callahan. La lune et le soleil, et c'est proche de la perfection.
Entre la lumière de la cheminée, et son crépitement, la chaleur de la chambre, j'ai la sensation que le temps s'est arrêté.
Je sais que je ne veux être nulle part ailleurs qu'ici, avec lui.
Les lèvres de Callahan effleurent mon bas ventre, ses baisers sont presque douloureux. À chaque contact, il a une onde de chaleur qui s'étend de ma peau jusqu'au plus profond de mon être. Il murmure des mots doux contre ma peau, et je m'accroche à lui en laissant mes doigts passés dans ses cheveux humides.
Quand il arrive près de mes cuisses, il les écarte délicatement, en les tenant en place pour que je ne bouge pas. Un frisson incontrôlable me traverse lorsqu'il dépose un baiser direct sur mon clitoris encore gonflé et sensible.
Mais il revient vers moi, et se penche pour m'embrasser.
Puis il s'arrête, juste un instant, comme s'il voulait vérifier que je vais bien avant de me confier :
— Je voulais te dire... Je ne veux pas t'épouser juste parce que c'est romantique de savoir que tu porteras mes gosses ou excitant... Je veux t'épouser parce que c'est la chose la plus réelle que je pourrais faire ici-bas. Parce que cet engagement demande du courage, du travail, et une volonté de s'aimer en toutes circonstances. Et je sais qu'avec toi, ça sera magnifique et si facile de mener cette guerre à deux.
Son aveu me coupe le souffle. Mon cœur s'arrête un instant, et franchement, j'ai l'impression que c'est le monde entier qui s'est arrêté de respirer avec moi.
Ses mots résonnent dans chaque partie de mon corps, de mon cœur et de mon être, et remplissent des espaces que je ne savais même pas être vide.
— Tu es vraiment tout ce que j'ai de plus beau, mon amour, je ne peux vraiment pas te perdre, m'avoue-t-il.
Mes yeux s'embuent, et je sens une larme rouler silencieusement sur ma joue. Pas de tristesse. Juste d'une émotion si belle que je suis incapable de la retenir.
Mes mains glissent à nouveau sur son torse.
— Je suis là, Callahan. Je suis là.
Il se penche et capture mes lèvres dans un baiser qui me coupe le souffle.
Ce n'est pas un simple baiser cette fois-ci, c'est différent. C'est une déclaration d'amour.
Captive de ses lèvres, à la façon dont elle love les miennes, je les entends me hurler : « je t'aime ».
Mais alors que je m'abandonne complètement, une sensation différente attire mon attention.
Quelque chose de chaud, et dur glisse doucement le long des lèvres de mon sexe. Ça me déconcentre dans notre baiser. J'ai soudainement une petite peur qui me traverse. Mes yeux s'ouvrent, cherchant les siens. Je me rappelle de la douleur que j'ai ressentie tout à l'heure quand il a essayé de me pénétrer avec ses doigts.
Mon cœur s'accélère et je sens mes muscles se tendre un peu. Mais il ne tente rien, son pénis reste à l'entrée de mon vagin. Mes mains passent sur son cou, et il me murmure :
— Si quelque chose ne va pas, dis-le-moi. On peut s'arrêter à tout moment, zemër. C'est toi qui mènes.
Je hoche la tête, rassurée. Mon cœur bat à tout rompre, mais je sais que je suis prête.
—Je veux le faire, Callahan.
Callahan m'observe un instant, et en même temps que ses lèvres retrouvent ma gorge, je ressens autre chose, une pression à l'entrée de mon vagin.
Mon souffle se coupe brièvement. Mes lèvres s'entrouvrent dans un mélange de surprise et d'excitation, mais lorsqu'il fait légèrement pression pour entrer, la douleur pointe immédiatement le bout de son nez, un petit murmure choqué m'échappe.
Son regard reste fixé sur moi.
— Ça va ? me demande-t-il avec bienveillance.
— Oui, continue...
Je pince les lèvres en tentant de ne rien laisser paraître, mais une légère grimace trahit mon visage alors qu'il continue de s'enfoncer. La sensation est étrange. J'ai comme une sorte de chaleur acide et douloureuse qui envahit mon bas-ventre.
J'ai l'impression que mon corps essaye de s'adapter à cette intrusion. Je ressens tout : la façon dont il s'enfonce millimètre par millimètre, le frottement brûlant...
Mes doigts s'accrochent doucement à ses épaules. Ma respiration devient saccadée et en baissant les yeux, je vois qu'il a à peine inséré le bout de son sexe. Cette vision me fait rougir, mais aussi monter un désir presque animal.
Néanmoins alors qu'il pousse un peu, je sens son gland s'enfoncer complètement en moi, la sensation change brusquement. Une douleur vive se fait sentir, comme si mon corps n'était pas prêt à accueillir quelque chose d'aussi imposant. Je sens mes muscles se crispé, et un petit cri de douleur m'échappe avant même que je puisse le retenir.
Callahan s'arrête immédiatement, son regard passe de mon visage à mes mains qui s'accrochent encore plus fermement à lui.
— Cassie, je te fais mal ? më fal, souffle-t-il, en reculant très légèrement pour me soulager. Je vais tout doucement, promis. Dis-moi si je dois arrêter.
Je hoche la tête timidement. Je n'aurais jamais imaginé qu'une simple pression puisse me faire ressentir autant de choses à la fois : une douleur cuisante, une chaleur étrange, et une vulnérabilité totale.
— Je ne veux pas que t'arrête, je lui murmure finalement.
Je croise mes cuisses autour de lui. Sa voix, son regard, tout en lui m'apaise un peu, malgré ma peur d'avoir mal et ce tiraillement que je ressens entre mes jambes. Je ferme les yeux et prends une profonde inspiration et avant de lui dire :
— Continue... mais doucement. S'il te plaît.
— Bien-sur. Mais juste dis-moi si ça va... j'aime pas te voir souffrir...
Il essuie une larme qui a glissé sur ma joue sans que je m'en rende compte.
— Si, ça va ! Ça va.
Il me regarde encore un moment, ses yeux remplis d'amour et d'inquiétude, avant de murmurer un simple « tu me dis si tu veux que j'arrête ». Je hoche la tête tandis qu'il revient à la charge.
Il pousse à nouveau, très lentement, et je sens chaque millimètre de lui s'enfoncer un peu plus profondément en moi. Mon souffle devient irrégulier, et je tente de ne pas grimacer, de ne pas lui montrer à quel point c'est difficile et douloureux pour moi.
L'étirement est intense, mais j'essaie de me concentrer sur la chaleur rassurante de ses mains qui caressent doucement mes hanches, mes seins, ma peau et ses baisers.
Je ferme les yeux, en mordant ma lèvre pour ne pas laisser échapper le moindre son qui pourrait le faire hésiter. Pourtant, une larme silencieuse glisse sur ma tempe, et je sais qu'il l'a vue, puisqu'il me l'essuie, mais comme je serre instinctivement mes bras autour de son cou, et mes jambes autour de ses hanches, il n'arrête pas.
Il avance avec une infinie douceur, et s'arrête souvent pour me laisser le temps de m'ajuster.
— T'es... parfaite, mon amour, tu le sais ça ?
Il passe une main dans mes cheveux. Ses mots me détendent et je rouvre les yeux pour le regarder. Son expression est marquée par sa concertation mais aussi par la tendresse infinie qu'il me porte. Je sens qu'il met tout son amour dans ce moment.
Au bout de plusieurs secondes sans qu'il bouge, j'ai la sensation qu'une chaleur différente commence doucement à me submerger. On aurait dit que mon corps commence doucement à céder pour l'accueillir.
— Ça va mieux ? me demande-t-il, en retenant presque son souffle.
Je hoche la tête, mes mains glissent sur son torse. Je sens les muscles de Callahan se tendre sous mes mains, comme s'il fournissait des efforts surhumains pour ne pas me brusquer et je comprends à son souffle contrôlé qu'il se retient d'exprimer pleinement son désir. Mais même si ça me paraît bizarre, la sensation commence à me plaire.
— Je vais bien... Tu peux continuer...
Il continue de s'enfoncer un peu plus. La sensation d'étirement revient, mais cette fois, je ne me crispe pas autant.
Ça devient... bizarre... et incroyable. Je vois bien qu'il ne s'est pas totalement enfoncé, mais une bonne partie est là.
Je me sens étrangement remplie et mais aussi connectée à lui d'une manière que je n'aurais jamais imaginée. Mon souffle est court, et je vois dans ses yeux qu'il ressent la même chose. Il ne bouge pas tout de suite, attendant patiemment que je m'habitue encore.
— Je bouge quand tu me dis que tu es prête, me chuchote-t-il en retenant ses frissons qui le parcourent visiblement.
Je déglutis, mes lèvres restent légèrement entrouvertes face à la sensation de lui, si chaud en moi. J'ai l'impression que mon cerveau a un déclic, et j'ai juste besoin qu'il bouge.
— Vas-y... je le supplie presque d'une voix à peine audible.
Alors qu'il dépose ses lèvres sur mon front, il prend une profonde inspiration et prend mes poignets qu'il emprisonne au-dessus de ma tête. Avec une lenteur infinie, il recule doucement, mais refait glisser son pénis en moi. Ce qui déclenche une légère douleur mélangée à une onde de frissons qui me fait cambrer le dos et mordre ma lèvre inférieure.
Un petit bruit choqué m'échappe, je le fixe en le regardant commencer à bouger, prudemment. J'entends nos corps se rencontrer, ce bruit humide et intime, m'excite davantage.
Mon corps lui répond avec ou contre ma volonté je ne suis même plus sûre de savoir comment je m'appelle.
La sensation de son sexe s'enfonçant à nouveau en moi est inexplicable. L'étirement de son pénis en moi me remplit comme si mon corps avait été conçu pour lui. Je me sens submergée quand il recule lentement et pousse à mouvement, ce qui me provoque une violente onde de chaleur qui se diffuse le long de mon ventre, mes cuisses, mes seins.
Je n'aurais même pas pu imaginer de telles sensations, et quand il revient une troisième fois, la poussée est plus profonde et humide que la précédente. Sa lenteur est à la fois frustrante et délicieuse. Je le veux entièrement, maintenant, mais en même temps, je crois que j'aime sentir la montée de mes désirs à chaque fois qu'il revient.
Il réunit mes poignets au-dessus de ma tête pour les tenir que d'une seule main, m'empêchant de bouger ou le toucher, et sincèrement, j'ai juste envie de m'abandonner totalement à lui.
Un puissant gémissement m'échappe lors d'une nouvelle pénétration. Il s'arrête un instant. Je n'arrive même pas à respirer normalement.
— T'aime ça ?
Je relève rapidement les yeux vers lui à l'entente de sa voix rauque et brûlante. Mes lèvres s'entrouvrent à la fois choquée et excitée. Mon silence semble le provoquer davantage, et il pousse un peu plus fort, ce qui m'arrache un gémissement fort et incontrôlé. Dans son regard, je vois que mes cris le torturent délicieusement.
Je finis par hocher la tête, incapable de formuler une réponse. Je crois voir un microsourire provocateur pousser ses lèvres, et alors qu'il se retire doucement, il revient encore plus profondément en me commandant :
— J'ai pas entendu, Cassie. Dis-moi.
Au son de mon hurlement de plaisir, je sais que j'ai fais tomber le dernier rempart de ma pudeur. La honte ne pourra tout simplement plus jamais exister entre nous. Ça l'a littéralement fait gémir à son tour.
— O-oui... j-je... j'aime ça, je souffle enfin, ma voix tremblante.
Je sens sa main resserrer sa prise sur mes poignets. Sa force me fait presque tourner de l'œil.
Et sans prévenir, il me pénètre d'une façon délicieuse que me fait pousser crie que je ne contrôle pas. Ma bouche s'entrouvre sous le choc des sensations et ma soumission totale qu'il m'impose dans son rythme sensuel.
— Tu peux faire mieux que ça, zemër, j'en veux plus.
Son autorité me désarme, mais étrangement, elle m'attire encore plus.
Ses hanches bougent à peine, mais l'angle qu'il prend enfonce son sexe encore plus profondément, ce qui me coupe le souffle. Une vague de plaisir me submerge brutalement, et mes jambes s'agrippent encore plus à sa taille. Mon sexe est trempé et la pression charnelle grandit dans tout mon être.
— Hmm... Je... j'adore... ce que tu me fais... articulé-je d'une voix à peine audible en hochant la tête incontrôlable.
— C'est beaucoup mieux. Qu'elle est polie ma petite bourgeoise... murmure-t-il d'une voix suave avec un sourire provocateur qui me fait gémir.
Soudainement, il place deux de ses doigts devant ma bouche.
— Suce.
Je m'entends gémir encore face au frisson qui parcourt mon dos. Mais je n'y réfléchis pas trop longtemps, j'ouvre les lèvres et commence à sucer ses doigts. Et pas timidement, non. Ma langue glisse délibérément autour de ses doigts, tandis que je le fixe droit dans les yeux. Je peux sentir mon propre visage rougir, mais ça ne m'arrête pas.
Callahan semble surpris. Je vois ses pupilles s'élargir, et un sourire presque incrédule étire ses lèvres.
— Bordel... murmure-t-il en me fixant comme s'il essayait de graver ce moment dans sa mémoire. Tu veux me montrer à quel point t'aime être moi, hein ?
J'acquiesce en même temps qu'il retire ses doigts mouillés, il les porte à mon clitoris, et commence à me caresser en même temps qu'il recommence à me pénétrer.
Mon corps alterne instinctivement entre écarter mes cuisses pour lui donner encore plus d'accès et les refermer autour de lui à chaque poussée, comme si je voulais le garder enfermé en moi.
— Putain, tu vas me tuer, mon amour, me souffle-t-il en me pénétrant une nouvelle fois.
Je ne peux répondre que par un gémissement étouffé, mon corps s'arque sous le sien. À chaque fois qu'il se retire, la sensation de vide est insupportable, mais je suis comblée à chaque fois qu'il revient en moi encore plus profondément encore.
Mon cœur bat à un rythme effréné et mon ventre se serre à chaque poussée.
Son poids sur moi est écrasant, mais d'une manière que j'adore. Je me sens protégée, dominée, totalement à lui. Mes jambes se referment autour de ses hanches, l'incitant à aller plus loin, à me remplir complètement.
Sa chaleur, sa force, sa présence... Rien ne pourrait jamais surpasser cette sensation.
— T'as été faite pour moi, putain... murmure-t-il entre deux respirations haletantes. T'es tout ce que j'ai toujours voulu... Ça sera toujours toi, Cassie....
Je le regarde, ses mots me touchent, mais j'avoue que les sensations prennent encore plus le dessus. Mes lèvres tremblent, sa main glisse tendrement sur ma joue avant de descendre sur mon cou, puis mes seins.
Le rythme de ses pénétrations devient plus intense, mes hanches bougent instinctivement pour suivre ses va-et-vient. Il se redresse légèrement, une de ses mains attrape ma hanche ajuster son angle, et là... je ressens tout encore plus.
— Callahan !
Je gémis de plus en plus fort, incapable de retenir le flot de sensations.
— Putain, zemër, souffle-t-il, en glissant ses doigts jusqu'à mon clitoris. T'es tellement mouillée.
Chaque enfoncée, parfois un peu brute, me fait ressentir de nouvelles sensations.
Ses doigts jouent avec mon clitoris, tandis que l'autre maintient fermement mes hanches. Je tremble, submergée par la double stimulation.
Nos regards se croisent, et je vois dans ses yeux tout l'amour qu'il me porte.
— Cal'... je l'appelle, haletante. Je... hmm... t'ai... me...
Je l'attire vers moi pour entourer mes bras autour de son cou. Nos corps se pressent l'un contre l'autre. Sa bouche trouve la mienne, et nous échangeons un baiser désordonné, mais passionné.
Son rythme devient plus rapide. Mon corps est en feu. Je ressens tout : son souffle chaud contre mon cou, ses gémissements rauques et irrésistibles, et surtout... lui. Son sexe, dur et brûlant qui s'enfonce en moi.
Je m'agrippe ses épaules. Le glissement délicieux entre nos corps. Le bruit humide de nos mouvements résonne dans la pièce, et ça me rend encore plus fébrile. Je murmure son nom, incapable de retenir mes mots. À ce stade je ne suis même plus sûre de ce qui sort de ma bouche. Mais ses gémissements rauques à mon oreille m'indiquent que je suis sur le bon chemin.
— Pitié... murmuré-je en sentant que j'atteins ma limite. N'arrête pas ! N'arrête pas ! N'arrête pas !
— Cassie... putain... je vais... gémit-il, sa voix rauque et brisée, pleine de désir.
Je sens la vague de chaleur irrésistible monter dans mon ventre et mon sexe. Mes murmures se transforment en un cri étouffé.
— T'es incroyable... Cal' ! Hm, je t'aime !
Callahan gémit doucement à mon oreille. Je vois qu'il essaie de garder le contrôle, mais ses muscles tremblent, son souffle est haletant, il est en pleine extase.
— T'es tellement chaude et agréable, bafouille-t-il d'une voix presque inaudible.
Je ressens soudainement quelque chose de nouveau, son sexe gonfle légèrement en moi, je crois que je comprends qu'il atteint sa limite, et au même moment une puissante sensation déferle dans mon ventre. Elle est violente et incontrôlable.
Il pousse son pénis profondément en moi et s'immobilise. Un gémissement guttural s'échappe de sa gorge, je sens mon vagin se resserrer autour de son sexe.
Sa verge palpite contre mes parois, et chaque pulsation libère une nouvelle vague de chaleur supplémentaire. Mon corps fond dans le sien :
— Callahan... je crie presque, en resserrant mes jambes de autour de lui, comme pour l'empêcher de partir.
Il gémit alors que sa tête tombe contre mon cou, son souffle est brûlant sur ma peau. Tout son corps vibre alors qu'une la sensation qu'il me remplit de son sperme chaud me provoque de nouveau spasmes de plaisir.
J'étais à mille lieu d'imaginer que ma première fois puisse être aussi sensationnelle.
Quand il reprend doucement son souffle, ses lèvres trouvent les miennes dans un baiser désordonné, passionné, presque désespéré. Je m'accroche à lui en laissant mes doigts glisser sur son visage et dans ses cheveux.
Je ne veux même pas qu'il parte. Je voudrais le garder en moi jusqu'à fusionner avec lui.
Son torse se soulève rapidement contre le mien.
Mais soudain, une pensée traverse mon esprit comme un éclair qui vient tout briser et j'interrompt précipitamment notre baiser en l'incitant à me regarder :
— Merde, Callahan ! je m'écris.
Il fronce les sourcils, pris de court par mon ton soudain.
— Quoi ? Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
— On... on s'est pas protégés !
Ses yeux s'écarquillent soudainement. Il entrouvre la bouche, pris de choc à son tour. Nous baissons tous les deux les yeux vers nos sexes encore enlacés l'un dans l'autre.
C'est trop tard.
— Putain... de... merde... me lâche-t-il en blêmissant.
Les yeux de Callahan s'ancrent dans les miens, et en un instant, nous comprenons tous les deux ce qui vient de se passer. Pendant une fraction de seconde, un silence pesant s'installe entre nous, seulement perturbé par nos respirations haletantes, et la peur sournoise qui pèse soudainement.
Une peur froide et insupportable s'abat sur moi rapidement, effaçant presque l'extase qui m'habitait encore quelques secondes auparavant.
Ses muscles se contractent, et je le sens se tendre au-dessus de moi.
Je sens les larmes monter, et mes mains se placent devant ma bouche et je m'entends paniquer :
— Oh non... non, non, non, Callahan ! Callahan ! Callahan ! Pourquoi on a fait ça ?!
Ma voix tremble, et je sens déjà l'angoisse me submerger. J'éclate en sanglot, mais avant que je ne perde pied, Callahan se retire doucement, il m'attrape immédiatement, et ses mains passent doucement dans mes cheveux :
— Hé... Cassie, écoute-moi, arrête de pleurer, et écoute-moi, m'appelle-t-il en me faisant lever la tête vers lui pour me forcer à le regarder.
Mes larmes roulent déjà sur mes joues, et je sens ma poitrine se soulever sous l'effet de ma respiration erratique.
— Cassie, respire, ne panique pas, maintenant. Je suis là. On va gérer ça. Première heure demain matin, je vais chercher une pilule du lendemain. On a le temps, ça peut marcher jusqu'à trois jours après le rapport, y'a pas de raison pour que ça se passe mal.
Je suis presque hystérique, mais il serre doucement mes joues, son regard sérieux reste dans le mien.
— Cassie, calme-toi, on va trouver une solution, continue-t-il d'une voix apaisée.
— Mais et si... si ça ne marche pas ? Je ne peux pas tomber enceinte maintenant, je ne peux pas !
Je commence immédiatement à regretter mon acte, mais il serre mes joues un peu plus fermement :
— S'il y a un "si", on le gère ensemble, Cassie, ça arrive, on fera avec. Moi j'assumerais de toute façon tu le sais déjà, je ne vais nulle part. Alors, respire, fais-moi confiance. Et tu es avec ton mari adoré, et il veut que tu profites avec lui, ça va le faire.
Avant que je ne puisse répondre, il se penche au-dessus de moi et se met à mordiller le bout de mon nez. Un cri de protestation m'échappe, j'aimerais pouvoir en rire mais même si mes larmes se sont un peu calmées, mes angoisses ne se sont pas totalement dissipées.
J'arrive à me libérer et me redresser pour m'assoir sur le lit en croisant mes mains devant ma bouche. Je sens la paume de Callahan me caresser le bas du dos.
— J'ai trop peur... je lui avoue dans un murmure.
— Je sais. Je suis désolé, j'ai merdé comme un con, ajoute-t-il en passant une main dans ses cheveux, l'air un peu frustré. Je ne sais même pas comment j'ai pu oublier un truc aussi important, putain... J'ai laissé mon préservatif dans la poche de ma veste !
— On est deux idiots irresponsables...
Un silence lourd s'installe entre nous. Nos regards se croisent, mais je vois dans ses yeux un mélange de frustration et de tendresse. Pendant une seconde, on reste là, immobiles dans notre stupidité...
Puis, finalement, il laisse un léger sourire en coin bienveillant étirer ses lèvres.
— C'est moi l'idiot, murmure-t-il, en m'attirant doucement contre lui.
J'enfouie mon visage contre son torse encore brûlant. Je me laisse bercé par son odeur, sa chaleur, tout en lui me rassure.
Ses lèvres trouvent les miennes pour un baiser doux et apaisant, avant qu'il ne m'embrasse sur mes tempes, mes joues, et même sur le bout de mon nez, ce qui me provoque cette fois-ci un petit sourire malgré ma peur.
— Et... tu étais incroyable, mon amour, me chuchote-t-il avec une sincérité qui me fait rougir malgré la situation. Absolument parfaite.
Les souvenirs me reviennent. J'oscille entre l'extase que c'était, et ma peur de tomber enceinte de cette façon.
Je m'enfouis dans son cou, ses mains caressent doucement mon dos, et il me dépose des baisers sur le haut de mon crâne avant de me murmurer :
— Je crois qu'il faut que t'aille aux toilettes. Apparemment, c'est mieux d'y aller juste après l'acte.
Je crois que Cherry m'avait déjà informé de ça. Je me redresse en m'asseyant sur le lit avant :
— J'ai laissé ma robe dehors, et mes affaires pour dormir elles sont ta voiture, et mes livres ils sont toujours sur le ponton.
Il me sourit doucement en s'accoudant :
— Je m'occupe de ça, va prendre une douche si tu veux, je te rejoins.
— OK... mais imagine que je tombe enceinte.
Il se redresse légèrement en s'appuyant sur son coude, sa silhouette sculptée est magnifiée par la lumière douce de la chambre.
— Pour le moment, tout ce que tu dois t'imaginer c'est que demain à 6 heures du matin, je sors te chercher cette pilule. Mais là, mon amour, on ne peut rien changer à ce qui vient de se passer.
— Mais... et si ça ne marche pas ?
— T'es déjà en train de préparer un scénario catastrophe. Mais si ça marche pas, c'est que ça devait arriver. J'assumerais cet enfant, Cassie, je ne vais pas te laisser tomber.
Ses mots me rassurent, mais je pense quand même à ce que ma mère va me faire subir si j'ai le malheur de tomber enceinte à vingt ans, sans mariage, et en plus elle déteste son gendre... Ça serait une véritable catastrophe.
Comme s'il lisait mon désarroi, Callahan attrape doucement ma main et y dépose plusieurs petits baisers.
— Maintenant va pisser, et je m'occuper de tout dehors, et je te rejoins. Tu m'attends dans la douche si tu veux. Promis, je fais vite.
Son ton léger, presque taquin, me fait sourire malgré moi.
J'acquiesce doucement. Une vague de souvenir me frappe en repensant au fait qu'on vienne littéralement de faire l'amour pour la première fois.
Je me penche rapidement vers lui et l'embrasse spontanément.
— Toi aussi, tu étais... incroyable, j'ai vraiment aimé, je lui avoue sincèrement en rougissant.
Il me sourit, avec une lueur presque fière et malicieuse dans ses yeux :
— Heureusement, parce qu'on va remettre ça. Dans la douche, et demain, toute la journée.
Sans me contrôler, je me mets à rire. Une excitation me submerge de nouveau, mais je me rappelle aussi très vite qu'on a fait une grosse connerie :
— Je veux bien le refaire, mais tu prends des préservatifs.
— C'est toi la boss, madame.
Je lui souris, et alors que j'allais quitter le lit, je sens une pression sur ma taille qui me ramène de nouveau à lui. Il nous presse l'un contre l'eau, et il me susurre à l'oreille :
— J'ai failli oublier... Joyeux anniversaire, mon amour. Je t'aime,
Je ferme les yeux et me blottis contre lui, pour savourer un peu ce moment.
Je t'aime aussi, burri im.
✤
Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃
Ça-va ? ☕️
Moi non, donc c'est le moment du Margaret Talk ça faisait longtemps tiens.
(Bien-sûr, cette note ne s'adresse pas à tout le monde, et je suis navrée pour mon ton un peu accusateur, un peu sec, mais je tenais juste à clarifier les choses)
C'est possible que vous cessiez de vous embrouillez sur mon mur chaque week-end ?
J'ai totalement conscience que je n'ai pas publié la suite depuis un moment, je le sais...
Quand je ne préviens pas c'est plus par oublie qu'autre chose, parfois je ne me rends même pas compte que j'ai oublié de prévenir, pour la simple et bonne raison que parfois je fais des trucs de la vie qui font que je n'ai pas le réflexe d'aller sur Wattpad.
Quand je ne suis pas active, je ne le fais pas pour vous torturez ou par plaisir de vous voir me demander la suite. Où par extension, parce que je n'aime plus mon livre, que je vous ai "oublié" ou que j'ai la flemme de continuer Ghost. Non, ça ne me fait pas jubiler de vous faire attendre, et moi aussi j'ai hâte de poster la suite. (Et oui, j'aime toujours autant mon livre)
Si d'une semaine à l'autre je n'ai pas posté c'est tout simplement que je n'ai pas pu avancé et que donc le chapitre n'est pas prêt, et que je ne peux pas le poster. C'est assez frustrant de se répéter à chaque chapitres, toutes mes dernières notes d'auteurs répètent la même chose.
Vous aussi vous avez des vies, c'est comme si moi j'exigerais qu'à chaque fois que je poste, vous êtes obligée de me lire immédiatement. Non, parfois vous avez des choses à faire, vous allez remettre à plus-tard, vous allez même oubliez de lire mes chapitres, et c'est ok parce que vous avez des vies et c'est normal que vous ne puissiez pas être 24h/24 actives.
J'avais trois livres en cours, le T2 de Valentina en correction, le T3 de Valentina qui est en cours d'écriture, et Ghost. C'est ingérable, et je demande juste à ce que vous me compreniez, je ne suis pas une machine, et parfois j'ai envie de me ressourcer et de faire autre chose que d'écrire de 10h du matin à 4h du matin.
Me demandez "212" fois en affirmant que "mes groupies" n'ont rien à dire c'est le summum de l'irrespect. (Déjà, le termes groupies mettez le à la poubelle, moi même je n'appelle pas mes lectrices mes "fans" parfois je vous remercient celles qui expliquent pour la millième fois le pourquoi du comment)
Bref, ça m'angoisse plus qu'autre chose, surtout que la plupart du temps, avec les réflexions qui vont avec sont des "t'abuse on attend depuis longtemps" "t'as oublié le livre" "ça fait un mois" "tu le néglige", en vrai je pense que c'est plus ça qui me dérange. Je comprends que vous vouliez des nouvelles, ou que parfois vous vous inquiétiez quand j'oublie de prévenir, mais il y a une façon de faire... Surtout quand je répète depuis plusieurs semaines que je suis sur le travail éditorial de Valentina. Je me demande pourquoi ça ne vous viens pas à l'esprit de vous dire que peut-être ça peut me mettre la pression ? Si y'a pas de chapitre, c'est que je n'ai pas pu l'écrire... ça me parait grave logique... (D'ailleurs je parlerais plus-tard de celles qui me disent une fois que j'ai publié "c'était trop court", alors que le chapitre fait littéralement 10k de mots... mais bref)
Et sachez que ça me fait extrêmement plaisir de voir que mon livre vous plait à ce point, si vous attendez autant la suite c'est qu'en vrai je ne peux pas trop me plaindre parce que justement j'ai des lecteurs et c'est incroyable, mais ayez un peu de pitié pour moi, s'il vous plaît ? Ghost me manque tout autant, là je me couche à 4h41 du matin pour m'assurer que vous ayez un chapitre immense en plus, mais si je ne poste pas, c'est que je ne PEUX PHYSIQUEMENT PAS avancer dessus, sinon j'aurais fini Ghost depuis belle lurette, j'ai tellement hâte de finir ce livre parce que je veux trop que vous ayez le fin mot de l'histoire. J'adore écrire sur Ghost et c'est d'ailleurs le livre qui me permet de replonger dans l'écriture à chaque fois que je doute, j'ai un véritable affect avec mes gosses, et ça me fait chier à moi aussi de ne pas pouvoir être aussi active que je le voudrais, et j'en suis désolée, mais j'ai besoin de vos encouragements, pas de vos reproches.
C'est pas que je ne veux pas ou que je (vous) néglige, c'est juste je répète : P.H.Y.S.I.Q.U.E.M.E.N.T impossible !
Arigato gozaimasu !
END MAGARET TALK. 📰
(Là j'ai bien prévenue, cessez de vous envoyez des piques sur mon mur, on est dans quel ghetto là ? Je supprime sans stresse pardon, déjà que je suis pas forcément dans ma meilleure forme là)
IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !
Bon... J'ai tellement (pas) attendu ce moment... 😖 ! J'ai l'impression on me vole mes filles à chaque fois purée ! En tout cas... Cassie elle a vécu sa BESTO LIFO hein ! 🤣 Mon fils, toujours le meilleur hein que dire de plus ?
Quand je pense que j'avais perdue une partie de ce chapitre... c'est pour ça que ça a pris autant de temps j'ai du réécrire complètement le moment Lalita Casbaby c'est pour ça... 😭
De base ce chapitre je voulais le couper en deux, mais en fait, je me dis, vas-y, au moins vous pourrez patienter un peu le temps, et j'ai pas envie de faire trop de chapitres dans Ghost. Là... Il reste 3 chapitres je crois (peut-être 4 ça dépend comment j'ajuste le truc 😙) J'ai archi hâte, et celle qui trouve la fin je la bloque aller hop ! 😇
BYE 🏍💨🪐 !
Stardust 🍓
𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...
xo, Azra. ✿
IG: azra.reed
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