𝟻𝟸. 𝙸𝚗𝚜𝚘𝚖𝚗𝚒𝚎.
Bonsoir, ça-va ? 🕰
(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)
"Pour être hanté, nul besoin de chambre, nul besoin de maison. Le cerveau regorge de corridors plus tortueux les uns que les autres."
Emily Dickinson
𝙰𝙲𝚃 𝟾.
🌻 𝙰𝚟𝚛𝚒𝚕 / 𝙼𝚊𝚒.
𝟧𝟤. 𝖨𝗇𝗌𝗈𝗆𝗇𝗂𝖾.
Cassie.
— Je t'ai demandé depuis quand ça durait !
— Arrête de me crier dessus ! hurlé-je en me tournant avec hargne vers ma mère qui s'enfonce dans ma chambre.
Poussée à bout, je fais face à son visage déformé par la colère, je parviens à peine à contenir les soubresauts qui font trembler mon corps. On se fixe toutes les deux haletantes à cause de cette dispute qui dure depuis le moment où je suis rentrée du commissariat.
Et quelques secondes plus tard, face à son silence, je me précipite vers mon armoire pour y fourrer quelques vêtements.
— Tu aurais dû m'appeler avant de porter plainte !
— Qu'est-ce que ça peut te faire que j'aie enfin porté plainte ou pas, craché-je en prenant un pyjama. Ces photos n'ont jamais entaché ta carrière !
— Mais elles pourraient ressurgir à cause de ça ! Et puis qu'est-ce que tu fiches avec ces vêtements ? Tu ne sortiras pas de chez moi ! J'en ai marre de tes conneries, Cassie !
— Tu ne vas pas m'interdire d'aller prendre l'air !
Ma réponse est sortie avant même que je n'y réfléchisse. Je vois à peine ce que je fais à cause de mes larmes et la douleur qui me serre le cœur.
J'ai passé une des après-midi les plus traumatisantes de ma vie. Par ma faute, j'ai fait courir Cherry enceinte de cinq mois, j'ai fait paniquer toutes mes copines, et tout ce que ma mère juge bon de me dire, c'est que ma plainte risque de sortir dans la presse et que si tout le monde découvre qu'à quinze ans, j'ai osé faire ces photos, c'en ai fini de sa carrière.
— À cette heure ? me lâche-t-elle sur un ton moqueur, incrédule. Ne te fiche pas de moi !
— Je préfère mille fois être dehors que de t'écouter ! Tu n'es jamais là ! Tu t'en fous de moi, si ça se trouve quand tu fais tes nuits blanches au bureau, moi, je suis dans un club de strip-tease délabré et tu n'en aura jamais aucune putain d'idée parce que tout ce qui t'intéresse c'est de savoir si porter plainte, après quatre ans de harcèlement, ces photos de moi vont ressurgir et fragiliser ta carrière ! Tu ne t'es jamais demandé comment j'avais vécu cette erreur que je regrette ! Tu ne veux pas savoir ce que ça me fait d'y penser tous les jours merde, maman !
Ces mots hurlés sortent avec un mélange brûlant de rage et d'une peine qui me déchire le cœur.
Face à ma colère, ma mère se fige, son visage est stupéfait, un peu frustré.
— Ce n'est pas comme ça que ton père et moi t'avons éduquée ! Alors oui, je m'inquiète pour ces photos parce que chez les Bennett on a certaines valeurs et tu les transgresses toutes les unes après les autres !
— Maman, je préfère que tu me voies comme une salope plutôt que d'avoir le même cœur noir que toi !
Un hoquet de surprise s'échappe d'elle. Je me suis pointée du doigt, et à ce stade, je ne peux plus me défendre contre ses principes qui me paraissent tellement faux. Si vraiment mon éducation lui importait, elle serait toujours à mes côtés.
Face à son désarroi, je retourne à mon sac. Mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine, mais je me fais quand même la réflexion de prendre une tenue de jour parce que je ne compte pas revenir ici pour la journée de demain.
Je fourre même mon nouveau livre à l'intérieur.
— Où-où est-ce que tu vas ?
Sa voix est faible maintenant, presque suppliante.
Il m'en faut tellement peu pour que ça me brise de lui causer autant de peine...
— Chez mon garde du corps. Tu imagines ce que tu veux, je m'en fiche !
Je referme le zip de mon sac de sport, et la dépasse.
Son visage marqué par l'indignation.
— Cassie ! hurle-t-elle outragée. Tu ne dépasseras pas cette porte !
Je suis déjà en train de descendre les escaliers.
— Si, regarde !
Je m'élance vers la porte que j'ouvre sans attendre.
— TU VAS ME RENDRE FOLLE, MERDE !
— TOI, ÇA FAIT SEPT ANS QUE TU ME RENDS MALADE !
Je me retourne sur le seuil de la porte pour lui faire face.
Je sens mes traits se déformer de colère, noyé par mes larmes.
— Moi, je t'ai donné une vie de princesse ! vocifère-t-elle avec dédain. Un toit et du matériel de luxe ! Je t'ai éduqué pour que tu sois une jeune fille respectable ! Et dix-neuf ans plus tard, j'ai le droit à ça !
Je regarde ma mère, sa main me désigne de haut en bas avec presque une expression de dégoût sur son visage.
"J'ai le droit à ça." résonne lourdement dans l'air.
Je reste bouche bée sur le perron de notre maison, ma paume serre la bandoulière de mon sac en travers de mon corps.
Une boule se forme dans ma gorge tandis que je toise ma mère pour essayer de comprendre ce qu'elle vient de me cracher à la figure. Mes émotions menacent violemment de déborder.
— À quoi, maman ? Tu as le droit à quoi ? Vas-y, dis-le.
Ma voix, bien que légèrement ébranlée, porte une fermeté qui me surprend moi-même.
Mais elle me répond :
— Tu rentres tout de suite à la maison !
— C'est TA maison ici. Dis-moi, as quoi tu as eu le droit !
Ma mère lève les paumes des deux côtés de sa tête en laissant un grondement guttural de colère lui échapper :
— Tu es devenue insupportable depuis que tu côtoies cet homme ! Tu deviens insupportable à chaque fois que tu as des copains ! Tu es incapable de garder ta propre dignité, tes valeurs pour pas qu'ils te fassent dévier du droit chemin ! Tu es encore une gamine, Cassie, tu te sens pousser des ailes parce qu'on te donne un peu d'attention ?
À l'intérieur, chaque parole me bousille.
Je n'arrive pas à comprendre comment la mort de papa a à ce point altéré la vision qu'elle avait de moi.
Je me sens déchirée, mais je retiens mes larmes.
Je refuse de lui montrer à quel point ses mots me coupent profondément.
— C'est le même discours que la dernière fois, et je m'en fiche que tu penses que je suis une idiote. Ça ne répond toujours pas à ma question. Tu as eu le droit à quoi ?
Ma voix tremblante est presque un murmure. Je tente désespérément de garder le contrôle sur mes émotions.
— C'est pire qu'être idiote ce que tu fais. Les élections arrivent à grands pas. J'ai besoin de toi pour faire bonne figure ! Il ne reste que quelques mois. Les électeurs t'adorent et tu joues un rôle clé dans ma campagne ! Et que tu le veuilles ou non, tu dois t'y plier ! Je suis dégoûtée de te voir courir dans les premiers bras d'hommes qui te montrent un peu d'affection. Tu penses qu'il voudra de toi combien de temps avant qu'il ne se lasse ? Tout le monde part à la fin et tu le sais !
Les larmes, que j'avais tant luttées pour contenir, commencent à couler à torrents. Ça me fait trop mal pour parvenir à les retenir.
— N-non, ils ne partent pas tous... Et je te le redemande une dernière fois, tu as eu le droit à quoi ?
Ma mère me regarde, son visage durcit par l'émotion. Cette fois-ci, je sens qu'elle laisse sa haine prendre le dessus :
— Une dévergondée !
Un petit hoquet de douleur s'échappe d'entre mes lèvres. Ces mots me font le même effet que la gifle qu'elle m'a mise la dernière fois.
Je recule d'un pas. Mon estomac se retourne face à son visage dur qui me fixe sans aucune empathie pour moi. Je regarde ces traits qui m'ont bercé et chéri toute mon enfance.
Ces traits me pourrissent maintenant.
Je suis une dévergondée...
Et alors que je pensais qu'elle s'arrêterait là, elle poursuit :
— Une dévergondée qui pense à ouvrir ses cuisses à quinze ans et à envoyer ça en photo au premier idiot qui le demande ! Qui court après un homme plus âgé qu'elle à dix-neuf ans, qui ne pense probablement qu'à profiter de ce qu'elle as entre les jambes ! C'est un comportement répugnant que je ne t'ai jamais enseigné ! On ne fait pas ça chez nous, et tu me dégoûtes !
Elle l'a crié dans la rue.
J'ai même eu l'impression que tout notre quartier l'a entendu.
Mon cœur s'est juste écrasé dans ma poitrine, j'en ai le souffle coupé.
Au même moment, j'entends un moteur s'arrêter devant mon portail. Puis j'entends une voix masculine que je reconnais très bien résonner :
— Cassie.
À ce moment, mon seul réconfort, c'est lui. Mais je ne me retourne pas et fixe la femme qui m'a mise au monde avec répulsion :
— Moi, ce qui me dégoûte, maman, c'est qu'on t'ai donné le droit d'être mère.
Ma voix tremble, mais je me force à sortir chaque mot.
— Et si je n'avais pas eu mes amies, ou lui, je pointe du doigt vers Callahan sans me retourner. Tu aurais eu ma mort sur ta conscience depuis bien longtemps. Tu peux penser que je suis une dévergondée, que je te fais honte, mais je vais quand même partir avec lui. Et j'espère que tu passeras ta nuit à te demander si ta fille est ce que tu dis. Et si pour toi c'est le cas, alors je ne me battrai plus jamais pour te prouver le contraire.
J'arrive à peine à respirer correctement, mais je termine en lui disant calmement :
— Bizarrement, quand c'est pour ta carrière politique, ça ne te dérange pas que de vieux hommes me reluquent ou me fassent des compliments. C'est toi qui m'utilises, maman. Tu es un monstre, et je te déteste plus que tout au monde pour ça.
Son visage blanchi face à mes mots. Mais c'en est trop, je ne veux pas voir la peine marquer ses traits. Alors je lui tourne le dos, les larmes roulant maintenant librement sur mes joues. Callahan est sorti de sa voiture, sa paume enserre le portail fermé. Il a observé toute la scène, son regard dur sur ma mère me fait presque mal au cœur pour elle.
Je n'entends pas ma mère m'appeler, et le cœur lourd, je sors de chez moi pour le rejoindre. Ses yeux se baissent sur moi, sa compassion et son soutien silencieux me font un bien fou sur le moment.
Il m'ouvre la porte, et j'entre dans la voiture. Rapidement, il contourne son véhicule pour prendre place derrière le volant.
Mes larmes glissent bruyamment sur mes joues. Une paume devant ma bouche, sa voiture m'éloigne en quelques secondes de cette maison pleine de rêves et de cauchemars.
Ma crise de larmes s'intensifie, et Callahan tourne dans une rue, et se gare un peu en catastrophe devant une place de livraison. Il coupe le moteur et recule son siège :
— Viens là, microbe.
Tout ce dont j'ai besoin, c'est sa présence.
Sans attendre, je me faufile sur ses cuisses. À peine ses bras rassurants m'entourent, je me sens d'ores et déjà en sécurité. Il me couve tendrement en caressant mon crâne et mes cheveux.
Je l'entends me murmurer des "chut, tout va bien" doux et rassurant. Ses lèvres se posent un millier de fois sur le sommet de mon crâne, mon front, mes joues, mon nez, mes paupières. Partout où il peut tenter de me guérir un peu.
L'apaisement est presque instantané, malgré cette souffrance hurlante que ma mère aura creusée pour la énième fois.
Sous l'effet de ses caresses, je commence à me calmer. Mes larmes se font moins virulentes, et je m'appuie contre lui en tentant de combler ce vide que j'ai dans le cœur.
✤
Nous sommes arrivés chez lui une trentaine de minutes plus tard.
Le trajet s'est déroulé avec le son de mes reniflements et mes larmes que je n'ai pas réussi à contenir.
Je le suis le long de son couloir, il ouvre la porte de sa chambre. J'avoue que je ne prends pas le temps de faire preuve d'un peu de politesse et je m'enfonce dans son dressing sans lui demander pour y déposer mon sac, toujours aussi chamboulé.
Callahan me suit, je sens ses coups d'œil préoccupés sur moi tandis qu'il se change rapidement pour mettre un short de pyjama et un t-shirt. Assise sur le sol, moi aussi je sors mes pyjamas, une chemise et un pantalon assorti avec de petits oursons imprimés. Je me change en me cachant un peu derrière l'ilot central.
Alors que je fourre mes vêtements dans mon sac, je sens une pression sur mon bras qui m'oblige à me redresser.
— Calme-toi, microbe, c'est fini maintenant, me dit-il en essuyant doucement mes larmes qui continuent de couler sur mes joues.
Je hoquette, incapable de contrôler les sursauts qui traversent mon corps.
— Je la déteste trop...
Callahan répond par de nombreux bisous sur mon front. Je me focalise sur sa chaleur, et ses paumes sur mes joues.
— Elle est trop c-conne cette pétasse !
Je me trouve immédiatement ridicule de l'insulter, mais le petit rire de Callahan dédramatise un peu mon acte.
Ses paumes écrasent mes joues, poussant ma bouche en cœur. Il cherche mon regard avec douceur infinie et me chuchote :
— Ça te fait te sentir mieux, de l'insulter ?
Une immense tristesse m'envahit brutalement, encore plus profonde et plus sombre que cette colère qui m'a agrippé toute la soirée.
Je secoue la tête.
Non, ça ne me fait pas me sentir mieux.
Il me tire dans ses bras, et je plonge sans attendre. Entre deux sanglots je lui murmure :
— Je lui ai dit que je la détestais... mais c'est faux...
Callahan m'enlace plus fort, ses bras autour de ma tête, ses lèvres déposent encore de petits baisers sur le haut de mon crâne pendant que je m'accroche désespérément à son t-shirt, en cherchant quelque chose à quoi me raccrocher pour ne pas sombrer dans une peine plus grande encore.
— Je voudrais juste que ma mère m'accepte comme je suis. Qu'elle arrête de me rejeter...
Il m'écoute en silence. Chacun de mes mots sont entrecoupés de soubresauts, et tout me ramène à ce que je lui ai craché au visage, et ce qu'elle m'a dit...
— Pourquoi je n'arrive pas à la haïr... ça serait tellement plus simple, je confesse dans un souffle.
— Détester un parent n'est pas plus facile, et tu n'y arriveras pas. Et c'est pas grave, microbe. En attendant, tu t'es quand même choisie toi. Regarde, t'es entouré du plus bel Albanais du pays maintenant.
Sa tentative de plaisanterie m'arrache un petit rire triste de ma part.
— Le plus important c'est pas d'arriver à la détester, c'est de t'aimer plus que tu ne veux son attention.
Ses paroles me font un bien immense, à mon tour je l'écoute attentivement.
— Ce qu'elle te donnera ne sera jamais suffisant, mais ce que tu te donnes à toi-même sera toujours plus que ce à quoi tu t'attendais.
Je me permets même de fermer les yeux. Bercée par sa douce odeur, ses muscles qui m'enveloppent et ses mots réconfortants. Je trouve la paix pendant cet instant, et il me donne toujours ce sentiment que tant qu'il sera là, je trouverais un moyen de guérir.
Je finis par hocher doucement la tête.
— Merci...
Il me décolle légèrement de lui pour que je lui fasse face. Un sourire timide naît sur mes lèvres. Il se penche doucement pour m'offrir un doux baiser sur mes lèvres. La pulpe de son pouce essuie les derniers résidus de mes larmes.
— Tes joues sont toutes rouges. J'pense que t'as besoin d'un grand verre d'Amita, me dit-il avec une pointe d'amusement dans la voix.
Il me tire par la main hors du dressing.
— C'est quoi, Amita ?
— C'est une marque de jus de fruits albanaise, le meilleur sur terre.
Un petit rire plus franc m'échappe alors que nous descendons les escaliers.
J'adore quand il me partage sa culture.
En quelques secondes, Callahan me guide vers sa cuisine sans lâcher ma main.
Il ouvre le frigo, en sort une bouteille et me sert un grand verre du jus promis.
— C'est goût cerise, me précise-t-il en me tendant le verre.
Alors que je bois, son regard amusé ne me lâche pas.
— T'as raison, dis-je en terminant mon verre, c'est super bon.
Ses yeux se plissent dans un grand sourire quand je lui rends le verre. Il s'en sert un peu dans le même, et boit exactement là où mes lèvres se sont posées.
Un frisson involontaire me parcourt en voyant son geste.
Quand il le dépose dans l'évier, il me lance en même temps :
— T'as faim ?
Je hoche immédiatement la tête, vraiment intriguée par ce qu'il pourrait me proposer.
Il acquiesce et commence à rassembler des ingrédients, il pose des gnocchis sur le plan de travail.
— Donc... tu sais cuisiner ?
Ma voix trahit ma curiosité mêlée d'une pointe d'amusement. Il rit légèrement, tout son sourire illumine son visage.
— Cuisiner, c'est un grand mot.
— On peut dire que tu te débrouilles, c'est ça ? je le taquine.
— On peut dire ça, oui. Je peux faire quelque chose d'à peu près comestible.
Mes mains se posent sur le plan de travail en riant.
Callahan se met à préparer les gnocchis, en mettant de l'eau salée à bouillir avant d'y plonger les pâtes.
Pendant ce temps, il fait revenir une petite préparation pour la sauce tomate.
— Parfois, ce sont les femmes de ma famille qui m'apportent à manger.
Je relève la tête vers lui à l'entente de sa voix. Son regard reste concentré sur sa cuisine :
— Je congèle les plats et ça me dépanne quand j'ai pas le temps.
Il mélange sa sauce qui diffuse une odeur délicieuse dans cette cuisine.
— Tu as l'air tellement entouré.
— C'est vrai, mais malheureusement, celle qui me faisait le meilleur pasul, ma cousine Rinesa, elle s'est mariée et elle est partie vivre en Albanie avec son mari.
— Ça, c'est vraiment trop triste, je réplique avec un petit rire.
Callahan me sourit, amusé par notre échange chaleureux.
Son regard me plonge un peu plus chez moi, dans son monde.
Après avoir ajouté les gnocchis à la sauce, il en pioche un avec sa fourchette, souffle doucement dessus pour le refroidir un peu, puis l'approche de mes lèvres.
J'ouvre la bouche et le goûte, la saveur et la texture moelleuse me font hausser les sourcils.
— Tu aimes ? Ou je te prépare autre chose ? me questionne-t-il en scrutant ma réaction.
Je hoche la tête, sincèrement satisfaite.
— Non, je veux manger ça, c'est bon.
Callahan acquiesce, avec son sourire qui s'élargit.
Il coupe des dés de mozzarella au-dessus du plat, qui commence à fondre aussitôt ajoutés à la casserole. Puis il sort des assiettes pour nous servir une portion à chacun.
Il me guide ensuite vers le salon où nous nous asseyons l'un à côté de l'autre sur le canapé.
Callahan allume la télévision, et par un heureux hasard, elle s'allume sur "Divergente", juste à la scène où Tris saute du toit et est rattrapée par Quatre. Je me tourne précipitamment vers lui en voyant qu'il est sur le point de changer de chaîne.
— Non ! Attends, laisse !
À son tour, il se tourne vers moi en mâchant un gnocchi, un air suspect sur le visage.
— Ce film est nul, microbe.
— Là, tu parles comme un fou. Je veux regarder ça moi, je rétorque en me blottissant un peu plus dans le canapé pour m'installer confortablement.
Je pli mes jambes en avalant un gnocchi, avant d'entendre sa voix grave :
— Cassie, si je te vois baver devant le type ; je change et je m'occupe de ton petit cul juste après pour ton insolence.
Mon rire éclate sans contrôle :
— Mais noon, ne t'inquiète pas...
— Hm... on verra bien.
Deux minutes plus tard, je suis complètement absorbée par le film.
À chaque fois que Quatre apparaît, des "aww" involontaires m'échappent, ce qui me vaut des regards assassins de sa part.
— Je change !
Un fou rire me prend lorsqu'il me menace de changer de chaîne en tendant son bras armé de la télécommande.
— Non ! Je ne dis plus rien ! Je te jure !
— Mais j'en ai marre, merde !
On commence à se chamailler, et ça devient un véritable jeu entre nous. Je suis plus hilare qu'autre chose. On arrive à un compromis qui m'oblige à me taire, et j'ai obligation de m'appuyer contre son bras, en mangeant mes gnocchis à la sauce tomate.
Alors que je termine mon repas, Callahan se lève en prenant mon assiette de mes mains.
Je le regarde ranger la vaisselle dans l'évier, en bâillant largement, il me dit :
— On va dormir, microbe ?
Son second bâillement provoque le mien, je glisse sur le canapé pour prendre la télécommande et j'éteins la télévision en me levant à mon tour.
Je le suis à l'étage, et nous nous retrouvons ensemble dans sa salle de bain. Devant le miroir, mis à part pour lui demander où il a mit son dentifrice, on ne s'échange presque aucun mot, et pourtant je ne ressens ni gêne ni stress. Cette situation me paraît tellement routinière.
Je termine de me brosser les dents avant lui, et pendant qu'il termine, je me brosse les cheveux.
Callahan me regarde faire à travers le reflet. Avant de cracher et se rincer la bouche :
— Tu fais toujours des nattes pour dormir ?
Je le regarde à travers le miroir et hoche la tête avec un petit sourire. Mes doigts sont entremêlés dans mes cheveux que j'allais commencer à natter.
— Je peux essayer ?
Je le regarde un moment, légèrement surprise par sa demande.
— Tu veux me faire une natte ?
Il hoche la tête, un petit sourire adorable creuse ses fossettes profondes. Ça me fait sourire en retour.
— OK, dis-je en jetant mes cheveux en arrière.
Callahan se place derrière moi.
Je frissonne déjà lorsque ses mains glissent délicatement dans ma longueur.
— Tu les as toujours eus aussi longs ? me demande-t-il, en séparant mes cheveux en trois sections.
— J'avais un carré jusqu'à mes douze ans, un jour mon père m'a suggéré de les laisser pousser et à partir de ce moment, je ne voulais plus les couper. Et pour le moment, je les aime bien comme ça, je lui explique en suivant ses mouvements dans le miroir.
Callahan acquiesce en jouant toujours tendrement avec. Ses mains descendent dangereusement sur mon dos, jusqu'à presque frôler la courbe de mes fesses.Il porte mes cheveux à son nez, et les hume profondément :
— Putain, ils sentent bon.
Une sensation intense crispe mon ventre. Je pince mes lèvres lorsque ses doigts rassemblent soudainement mes cheveux en une queue de cheval haute et serrée qu'il maintient fermement dans son poing. Mes paumes s'agrippent au lavabo, et il me fixe à travers le reflet et me murmure à l'oreille.
— Je les adore, moi aussi. Et c'est ma couleur de cheveux préférée sur terre.
Une chaleur douce monte dans mon cœur.
À travers le miroir, je le regarde, aussi touchée qu'exaltée par ses paroles.
— Merci, Cal'... je lui murmure.
Il dépose un baiser sur le haut de mon crâne, serrant un peu plus mes cheveux dans sa main.
Son emprise possessive et rassurante anime en moi des sensations intimes qui ne demandent qu'à être explorées... Puis Callahan exerce une légère pression pour que je lève la tête vers lui. Je mords ma lèvre inférieure en sentant une tension exploser doucement :
— Apprends-moi, me commande-t-il d'une voix douce.
Mon cœur s'accélère vivement. Je hoche la tête, et quand il laisse tomber mes cheveux, je commence à lui montrer en lui expliquant comment tresser.
Il prend le relais, et au début, ses gestes sont maladroits. Je lui explique le processus minutieusement en l'observant, et il comprend très vite. Il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour que ses gestes deviennent plus sûrs et précis.
Je le vois terminer ma natte avec une concentration implacable.
Puis une nouvelle fois, il tire dessus pour que je lève la tête. Sans attendre, ses lèvres plongent sur les miennes, et je sens sa langue glisser sur la mienne avec passion et ardeur. La chaleur monte d'un cran dans la salle de bain, je me passionne à embrasser sa bouche, avec une envie toujours plus intense.
Sans le vouloir, nos souffles deviennent plus profonds, et quand un gémissement incontrôlé m'échappe, il met doucement fin à ce baiser, et murmure contre mes lèvres d'une voix rauque et excitée :
— Viens-là.
Son ton, sa main sur ma nuque qui m'entraînent hors de la salle de bain, sa présence. Tout évoque en moi cette sensation de sécurité et aussi d'excitation.
Nous entrons dans sa chambre où il ferme doucement la porte derrière nous.
Guidée par ses mains fermes, je me retrouve sur le lit, et sans un mot, il m'invite à m'allonger devant lui. Il veut que je sois dos à lui, et doucement, ses mains sur mes côtes me positionnent comme il veut.
Collé derrière moi, Callahan dépose par moments des baisers tendres dans mes cheveux, ou sur mon cou. Les frissons qui descendent dans mon corps me font pincer les lèvres.
Je fixe les rideaux partiellement tirés de sa chambre, laissant la lumière des réverbères de dehors éclairer légèrement la pièce. Le silence est chargé d'une telle tension, perturbée par nos souffles profonds qui se veulent discrets...
Je me sens de plus en plus brûlante. Jusqu'à ce que ma bouche s'ouvre légèrement en sentant une pression épaisse naître contre mes fesses. Mes yeux s'écarquillent un peu, et un petit son de surprise autant que de plaisir m'échappe.
Je tente instinctivement de me repositionner.
— Bouge pas... me murmure-t-il, le souffle coupé. Ne bouge pas.
Un nouveau gémissement m'échappe face à sa voix commandante et son durcissement qui s'intensifie.
— Më fal, je vais changer de position...
J'ai l'impression qu'il semble lutter contre lui-même.
Je ne réponds rien sur le coup, car moi-même, je suis incertaine de mes propres désirs.
L'idée de le sentir encore contre moi m'envahit.
Alors qu'il commence à se décaler, je saisis ses mains croisées sur mon ventre pour lui faire comprendre que je ne veux pas qu'il s'éloigne.
— Tu veux que je reste ?
Je hoche la tête, en restant muette.
À ce stade, j'ai peur qu'ouvrir la bouche me fasse gémir.
Mais mon consentement fait réagir Callahan. D'une pression sur mon ventre, il presse plus encore mes fesses contre son entrejambe.
Mon cœur bat à la chamade en le sentant encore plus. Nos jambes s'entremêlent et j'ai un désir instinctif d'onduler mon bassin pour chercher son contact.
Il laisse un frémissement rauque lui échapper, et c'est mon signal pour continuer à me frotter à lui.
Mes sens sont en ébullition, ses bras se croisent plus fermement autour de mon ventre, et je suis une humidité croissante entre mes cuisses. Face à son excitation, je réalise qu'il m'a l'air sincèrement bien équipé sous la ceinture. Et une partie de moi en veut plus, tellement plus.
Mais alors que j'ondule mon bassin une fois de plus, je suis soudainement pris d'une vague dévastatrice de culpabilité.
"Une dévergondée."
Les mots de ma mère me reviennent comme un coup de poing au beau milieu du visage, et je revois la répulsion sur sa face.
Je fais exactement ce pourquoi je la dégoûte...
Incapable de me tenir à la seconde où un homme m'accorde un peu d'attention...
Alors que ses lèvres se collent à mon cou, je suis prise d'un violent dégoût pour ma personne. J'ai l'impression que son sexe chaud contre le mien me couvre de honte, alors je m'arrête brusquement :
— Attends ! articulé-je d'une voix tremblante.
Callahan s'immobilise sur-le-champ.
— Cannelle ?
Ce mot de sécurité me rassure presque immédiatement.
Je cherche en moi une réponse en déglutissant.
Je me dégoûte, et pourtant, je n'ai pas envie d'arrêter. Mais ma culpabilité m'enterre et me donne la sensation que c'est la meilleure chose à faire.
Perdue entre mille pensées, je finis par lui dire hésitante :
— Je ne sais pas... j'ai juste besoin d'une minute... désolée.
— Prends ton temps, zemër. (Mon cœur)
Sa voix est douce et rassurante. Alors que je le sens se décoller légèrement de moi, en caressant mes cheveux. Je réalise que je suis tout excitée, mais prise par mes peurs qui me submergent.
"Une dévergondée qui pense à ouvrir ses cuisses"
"C'est un comportement répugnant que je ne t'ai jamais enseigné ! On ne fait pas ça chez nous, et tu me dégoûtes !"
Une boule dans ma gorge se forme, et je me force à lui dire :
— Euh... o-oui, Cannelle, je suis désolée.
— Pas de problème, mon amour, ne t'excuse plus jamais pour ça.
Il dépose des baisers sur ma nuque, mes oreilles, mes joues. Son geste tendre me déprime autant qu'il me donne encore envie de changer d'avis.
Je ne voulais vraiment pas arrêter.
— Par contre, je vais vraiment devoir changer de position, me dit-il en riant doucement.
Je le sens mettre de la distance entre nous.
Ce n'est pas ce que je veux...
Mon dos me paraît froid sans lui, alors je m'allonge dessus, les jambes repliées.
Callahan en fait de même, en repliant une jambe, il secoue son t-shirt pour créer un courant d'air.
Il fixe le plafond un moment, jusqu'à tourner la tête vers moi.
— Ça va ?
Je hoche la tête, mais au fond, mon cœur est lourd.
C'est une des premières fois que je me montre aussi demandeuse envers Callahan, que je le laisse autant se rapprocher de moi et que je participe autant à un échange charnel.
Mais ce satané dégoût ne me lâche pas !
J'en ai déjà fait assez avec ces photos...
Je ne peux pas faire plus que ça.
Mais j'en meurs d'envie...
Le combat intérieur qui m'anime me fait me redresser. Je m'assois en tailleur sur son lit et allume la petite lampe sur la table de chevet. Sous le regard scrutateur de Callahan, je sens qu'il cherche à me comprendre à cet instant :
— Qu'est-ce qu'il y a ? me demande-t-il doucement avec une légère préoccupation perceptible dans sa voix.
Je prends une grande inspiration. J'ai déjà peur de tout avouer, mais j'ai de plus en plus de mal à avoir des tabous avec lui.
— Est-ce que tu me prendrais pour une dévergondée... si je te laissais me toucher plus ?
Il fronce les sourcils et s'appuie sur son coude. Son regard intense essaye de décortiquer ma question.
— Dis-moi plutôt ce qui se passe vraiment dans ta tête.
La honte me submerge, mais je m'efforce de la surmonter pour communiquer clairement.
— À chaque fois que j'en ai envie, ou que tu me touches, j'ai ce blocage, parce que... je me dis que je vais me sentir sale après. Je ne veux plus jamais ressentir ce sentiment de dégoût envers moi. Et tout à l'heure... ma mère elle... elle m'a rappelé ces photos... et voilà...
Il reste silencieux, en m'encourageant du regard à continuer.
Je cherche encore mes mots, ma gorge est serrée, mais il faut bien que ça sorte :
— Je... eum...
— Tu as envie que je te rassure sur quoi, exactement ?
Son ton doux m'incite à avouer :
— Je veux savoir si tu vas me trouver sale, murmure-je en le fixant minutieusement.
— Comment le sexe rend quelqu'un 'sale' selon toi ?
Sa question sans jugement me prend au dépourvu, mes joues s'empourprent :
— Je-je sais pas...
— Prends ton temps, microbe.
Mes yeux se posent sur mes jambes, croisées en tailleur. Je me distrais en jouant avec un petit fil qui sort de mon pantalon de pyjama.
— J'ai... c'est comme si... peut-être que je serais souillée... ?
— Moi ? Que moi je te souille ?
Ma réponse l'a clairement surpris. Ses sourcils se haussent alors qu'il pointe son index sur sa poitrine.
— Non ! Je ne veux pas dire ça comme ça. Désolée, Callahan, désolée...
— Tu as le droit de le penser, ne t'excuses pas pour ça. J'ai juste besoin que tu pousses le problème. Est-ce que si moi je te touche, ou qu'on couche ensemble, tu te sentiras souillée ?
Je me sens étranglée par mes craintes. Callahan reste accoudé, son regard sérieux mais rempli de douceur me fixe, comme pour m'encourager à continuer.
— N'aie pas peur, tu peux dire ce que tu veux, me murmure-t-il avec une sincérité rassurante.
J'ouvre la bouche, et j'hésite un instant avant de laisser les mots s'échapper :
— Je me suis sentie sale pendant longtemps à cause des photos que j'ai faites... et après avoir touché mon ex... je n'arrivais pas à 'nettoyer' cette sensation, et à chaque fois que je pense à être intime avec toi, c'est comme si cette 'saleté' remontait. Ça me bloque. Mais ce n'est pas toi qui me fais me sentir comme ça...
Je le fixe anxieusement, cherchant dans ses yeux un signe de colère ou de jugement. Mais Callahan reste étonnamment calme, son expression est grave mais extrêmement compréhensive. Il hoche la tête :
— Le vrai problème là, c'est que les abus que tu as subis prennent le dessus sur ta vision des choses. Tu laisses ce traumatisme décider d'associer ta sexualité à quelque chose de 'sale' ou de négatif. Si je te fais l'amour, Cassie, je ne te ferais pas 'subir' quelque chose, ou te 'salir' dans mon cas. Je ne serais pas en train de te dégrader, je serais juste en train de te donner de l'amour physiquement.
Les mots de Callahan agissent comme un baume. Même s' ils me chamboulent intérieurement, car ils me confrontent à ma réalité, je réalise que j'ai besoin de les entendre.
— À mes yeux, et arrête-moi si je me trompe, mais tu ne perçois pas cet acte comme une expression d'amour ou de désir, mais comme une manière pour un homme de marquer une femme pour la dégrader, n'est-ce pas ?
Je me sens tellement comprise, que sans hésiter, je hoche la tête, en le regardant fixement. Une boule se forme néanmoins dans ma gorge.
— Pour toi, c'est pas juste un contact physique, mais quelque chose qui laisse une empreinte sale et douloureuse, qui va te faire honte.
J'acquiesce encore, en essuyant mes larmes qui glissent discrètement.
Je ne veux pas pleurer, surtout parce que ce que Cal dite me fait du bien, et j'ai l'impression que quelqu'un entend enfin cette douleur que j'ai longtemps gardée secrète...
— Ma mère m'a toujours dit qu'il fallait que j'attende de me marier... je... et puis, même la bague que tu as, mon père m'a fait promettre de ne rien faire.
Mes mots chuchotés me font redouter sa réaction, mais encore une fois, il garde son calme, et sa tendresse dans son regard :
— Et tu peux, c'est toi qui décides. La question de l'avant ou après le mariage, c'est toi qui décides. Je ne te jugerais jamais pour ça. Mais je ne peux pas te rendre sale parce que j'ai envie de te faire du bien. Que je te touche ou pas ne définit pas ta 'pureté', et ça devrait encore moins définir la façon dont tu as envie d'expérimenter les choses.
Ses mots apaisent une partie de mes angoisses, mais une peur résiduelle persiste.
Néanmoins, à force de le regarder, j'ai soudainement chaud.
Mes lèvres se pincent, un mélange de désir et d'hésitation s'emparant de moi alors que je fixe ses lèvres. Je suis prise d'une sorte de pic de sensation qui décuple mes sensations. Je le trouve extrêmement beau, comme à chaque fois...
Presque sans m'en rendre compte, je m'approche et dépose un baiser sur ses lèvres.
Nous nous regardons, un instant suspendu dans une tension palpable, puis je me redresse légèrement.
— Est-ce que ça va mieux ? me demande-t-il doucement.
Je hoche la tête, vraiment reconnaissante pour sa patience et sa compréhension.
Mais je déglutis en sentant que mon corps réagit à lui.
— Je crois que... j'ai envie de faire des trucs...
Les mots sortent dans un murmure avant même que je ne réalise que je les ai prononcés.
— De quoi tu en as envie, zemër ?
Sa voix chaude me suffit à frissonner profondément. Ses yeux vifs cherchent les miens et ils me comprennent très bien.
Je rougis instantanément et détourne le regard.
— Tu n'as pas à avoir honte, tu ne seras jamais 'sale' pour avoir des envies.
J'avale difficilement, des images de Callahan et moi, plus intimes, me traversent violemment l'esprit. Une petite peur de regretter persiste encore.
— Cassie, j'ai déjà touché tes seins, est-ce que tu te sens sale depuis ?
Sa question me fait l'effet d'une gifle. En prenant quelques secondes, la réponse me parvient comme une évidence. Je n'ai jamais ressenti ça après qu'il m'ait touché. Au contraire, je me sens juste désirée et chérie...
Ce constat brise les premières chaînes de mes craintes, et je secoue la tête pour lui dire que non.
— Tu vois, tu sais que je te touche pour ton plaisir. Quand on en a fini, tu es la même Cassie qu'avant que ma langue ne passe sur toute ta gorge, plaisante-t-il, ce qui insuffle un vent de légèreté à la conversation.
Un petit rire timide m'échappe.
— Oui, c'est vrai...
— Donc, dis-moi ce que tu veux que je te fasse.
Mon cœur bat plus vite, l'excitation explose dans mon ventre, et le voir appuyé contre son coude, gonflant les muscles de ses bras parsemés de veines, me provoque des bouffées de chaleur.
— J'ai envie... de... de...
Callahan attend patiemment.
Je réalise que je me pinçais la peau du bras quand Callahan me prend doucement le poignet ce qui me fait arrêter.
— Il ne se passera rien ce soir si tu ne veux pas qu'il se passe quoi que ce soit. N'aie pas peur de me lister ce que tu rêverais que je te fasse, et ne pense pas qu'il y aura des conséquences si tu ne veux pas le faire maintenant. Je te dirais OK, on retourne dormir, et tu décideras du moment où tu voudras passer le cap. En attendant, dis-moi juste ce que tu veux ? Attendre le mariage ? Juste des caresses ? Juste des baisers ? Que je ne descende jamais trop bas ? Donne-moi tes limites ?
— J'ai juste envie que tu me touches...
Les mots passent mes lèvres avec une légère excitation.
Callahan me fixe, son regard est intense mais bienveillant.
— Où ?
— Partout... je chuchote.
— Ce soir, ou une autre fois ?
— Ce soir...
Nos yeux s'accrochent, une seconde.
Puis Callahan se redresse sans attendre. Une exaltation fait vibrer mon cœur lorsqu'il s'approche de moi, et qu'il tire délicatement sur mes cuisses pour que je m'allonge. Ma tête s'enfonce dans mon oreiller en même temps qu'il m'enjambe, en plaçant une main près de ma gorge.
— Alors ce soir, je te toucherai partout, zemër. Juste comme tu veux.
Mon souffle accélère. Il penche sa tête vers la mienne, nos lèvres s'effleurent, d'abord timidement pour ma part, mais très vite, il se met à m'embrasser passionnément.
J'adore la façon dont Callahan gère les situations intimes. Il ne rend jamais les choses gênantes.
Je ne doute jamais de mes choix après ses actes.
— Tu...
Ses lèvres contre les miennes m'interrompent.
— Toi aussi tu en as envie ? Hum ?
— Considère que tu as toujours mon consentement, mon amour. J'ai toujours envie de toi, me répond-il en continuant de m'embrasser, sa main glissant tendrement sur ma joue.
— Je veux que tu sois le seul...
Cette fois-ci, il s'arrête pour me chercher du regard. Je sens l'interrogation dans ses yeux.
— Le seul ?
— Je veux que tu sois mon premier et mon dernier...
J'ai l'impression qu'il lit en moi comme un livre ouvert, et sans attendre il murmure comme s'il avait laissé ses pensées lui échapper:
— Tu as peur que je me lasse de toi une fois qu'on l'aura fait...
Ce n'est même pas une question, il a compris sans que j'aie à expliquer. Une crainte immense me traverse, mais je hoche la tête en réponse.
Et il sourit, presque amusé par la situation.
— Moi, j'ai peur que mon cœur ne soit jamais assez rassasié de toi, même quand tu es juste à côté de moi. J'ai toujours l'impression de n'en avoir jamais assez, et toi, tu as peur que je parte, mon amour ? Je n'ai même plus de place dans mes veines pour quelqu'un d'autre que mon microbe. Tu occupes mon âme en permanence, et je me demande même comment j'ai pu vivre sans toi tout ce temps.
Je retiens un hoquet de surprise face à ces mots, prise entre le choc et l'émerveillement. Mes yeux me picotent et je me retiens de laisser mes émotions déborder en sentant une chaleur réconfortante se répandre en moi. Elle chasse tout le froid, les incertitudes, les peurs que j'avais le concernant.
Il ne se contente pas juste de me rassurer, il communique avec son cœur.
Et je l'entends.
— Il n'y a rien en toi qui pourrais me faire dire un jour que j'en ai eu assez. Parce que, tu vois, te dire que j'en ai assez de toi serait dire que j'en ai assez de moi-même. Et je ne peux pas me séparer de ma personne. T'es sous ma peau, microbe, je ne sais même plus où je commence et où tu finis, on s'est entremêlés, tu ne vas nulle part et moi non plus.
Mon envie de pleurer se décuple, mais je ne cède pas. Je lui caresse doucement le visage, et il me regarde d'une manière qui transmet tout l'amour qu'il ressent. Il n'a même pas besoin de parler pour que je sache.
— Et j'ose espérer que je sois le seul, ouais ! Aucun homme ne s'approche de toi, vieille mamie ! Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, à partir de ce soir, c'est fini tes histoires d'amitié, et de célibat là !
Son ton est à moitié sérieux, à moitié taquin.
Je ne peux m'empêcher de rire à sa réaction, mais une excitation teintée de nervosité m'oblige à lui demander :
— T'es en train de me dire qu'on se met en couple ou... ?
— Personnellement parlant, ça fait six mois que je suis en couple avec toi, mais après ça n'engageait que moi.
Son petit sourire espiègle me fait rire de plus belle.
— T'es un malade...
En lui caressant les joues avec mes pouces, je me sens envahie par un sentiment de certitude.
— Mais... OK, je te fais confiance, Cal'.
Callahan, pris de surprise, hausse les sourcils une seconde, mais il hoche rapidement la tête comme pour rapidement confirmer ma décision. Un sourire triomphant éclaire son visage.
Il est visiblement très ravi que j'accepte d'être sa petite-amie, j'ai même l'impression qu'il se retient de sauter de joie.
— Je vais te montrer comment un homme doit vraiment s'occuper de sa femme, zemër, et je te promets que je serai ton premier et ton dernier amour. Tu n'auras plus jamais besoin de l'attention d'un autre que moi. Je serai le seul homme de ton monde, et je ferai tout ce que tu me demanderas.
Demande-moi le monde, et je te donnerais Saturne, mon amour.
Le bonheur qui s'empare de mon cœur m'envahit si paisiblement que j'ai la sensation de découvrir un monde que je ne connaissais pas. Cette promesse efface toutes mes craintes, pour les remplacer par un puissant sentiment de sécurité.
Mes mots d'amours restent bloqués entre mes lèvres.
Je me réserve de lui avouer alors que Callahan explore mon cou, mes mains trouvent instinctivement sa nuque. Je prends vraiment la décision de m'abandonner à lui à ce moment précis.
La tension monte d'un cran et entre deux gémissements qui s'échappent malgré moi, je murmure, hésitante :
— Je ne sais pas si je veux être totalement nue...
— Ça te stresse ? articule-t-il en suçotant la peau de ma gorge.
J'acquiesce d'un hochement de tête, et il me chuchote sans cesser ses gestes d'affections :
— Tu veux éteindre la lumière ?
— Non, je réponds rapidement.
Il s'arrête et son regard trouve le mien :
— Je peux enlever ton short et ta culotte ? Mais on n'enlève pas le haut ? Ou tu veux garder ta culotte peut-être ? Enfin, dis-moi ce que tu préfères, on peut ne rien enlever du tout si tu veux.
Sa recherche de solutions me met tout de suite à l'aise. C'est moi qui trace la ligne de mes limites.
— Hm... je... oui, tu peux euh, attends je réfléchis.
Un petit rire lui échappe, et ça brise le dernier rempart de gêne que j'avais.
— Tu peux enlever le bas, mais je garde le haut. Je veux garder quelque chose sur moi pour le moment.
Je trouve mon compromis parfait.
Callahan hoche la tête. Le contact visuel qu'il maintient me fait lire l'amour le plus pur et le plus profond du monde. Ses iris ont la couleur de la nuit... Je me passionne pour ce bleu alors qu'il reprend ses baisers dans mon cou, ne laissant plus que lui et moi, le soleil et la lune de notre propre univers.
— Tes yeux... je murmure en y repensant.
Il rit doucement.
— Quoi, mes yeux ?
Un gémissement m'échappe face à l'expertise de ses baisers.
— Ils sont tellement beaux. J'ai l'impression de regarder le ciel une fois la nuit tombée.
Mes mains caressent sa nuque, et Callahan recule légèrement, il semble touché par mes paroles. Son expression se transforme, voilée de douceur et de bonheur.
Son sourire, si bienveillant et authentique, me fait tomber un peu plus amoureuse de lui. Je ne me rendais pas compte que c'était encore possible.
Il attrape doucement ma gorge, en se rapprochant jusqu'à ce que son souffle chaud frôle mes lèvres.
— Tu vois... mes yeux ne servent à rien s'ils ne peuvent pas regarder les orages de tes iris, zemër.
Callahan me fixe intensément, et je sens son regard me transpercer.
— Mais moi je préfère tes yeux, mon amour. J'adore qu'ils aient la couleur des nuages et de la pluie. Et je veux qu'ils ne regardent que moi, me déclare-t-il d'une voix intense.
Je mords ma lèvre du bas, et sans attendre je lui supplie mon désir :
— S'il te plaît, embrasse-moi, tout de suite.
Callahan arbore un grand sourire et sans une seconde d'hésitation, il fusionne de nouveau nos lèvres.
Mon monde entier se réduit à juste la douceur de ce baiser, ses mains qui explorent mon corps, glissant le long de mes côtes. Une chaleur particulière envahit ma poitrine, j'ai juste envie qu'il aille plus loin.
C'est moi qui ouvre la bouche pour que nos langues se trouvent, et je m'abandonne totalement à lui, à cette excitation.
Un gémissement m'échappe lorsque sa paume remonte sur mon sein, la pression qu'il exerce à travers le tissu de mon pyjama me fait murmurer son nom.
Sans attendre, Callahan change de position. Il impose un genou entre mes cuisses que j'ouvre sans hésiter, lui permettant de se placer entre elles.
Il parcourt mon corps de ses mains tandis que mes doigts se perdent dans ses cheveux doux que j'adore par-dessus tout. Ses baisers descendent le long de mon corps.
Je respire profondément en me perdant dans le moment. Mais je sursaute légèrement en sentant ses doigts pincer les extrémités de mon pyjama.
— Tu es toujours OK ? Pour que je l'enlève ? Avec ta culotte ? me demande-t-il en relevant la tête pour chercher ma confirmation.
Il attend, son regard plongé dans le mien cherche à s'assurer de mon consentement.
Je hoche la tête, rougissante.
J'ai tellement chaud que rien ne m'enlève mon désir de continuer.
— Dis-moi de le faire.
Sa voix me fait fondre.
— Déshabille-moi... je lui souffle doucement.
La confiance que je lui réserve m'étonne moi-même. Je sens que je pourrais tout lui donner, les yeux fermés.
Le charme de son sourire est accompagné par la sensation des tissus de mes vêtements glissants le long de mes cuisses.
Mon cœur accélère, nos regards ne se quittent pas, je me sens un peu nerveuse quand il retire mon pantalon et ma culotte.
Je presse du mieux que je peux mes cuisses dans un dernier élan de pudeur, mais elles ne résistent pas longtemps. Callahan pose ses mains sur mes chevilles, ses yeux plongés dans les miens, il exerce une légère pression qui me pousse à obéir. Mes jambes s'écartent avec douceur.
Lorsqu'il baisse les yeux vers mon entrejambe, je tire instinctivement sur ma chemise, mais son expression me rassure immédiatement. En souriant, ses dents mordent sa lèvre inférieure.
Son regard jongle de moi à mon sexe, il passe sa paume sur sa mâchoire avant de se pencher vers moi et de murmurer à l'oreille :
— Ton corps parle pour toi... T'es déjà toute mouillée, Cassie. Et ça, c'est vraiment sexy.
J'ai à peine le temps de ressentir l'effusion de chaleur qui se propage en moi à toute vitesse, la paume de Callahan se presse contre mon ventre, ce qui me fait ouvrir la bouche, et un gémissement de plaisir m'échappe malgré moi.
Je plaque une paume sur ma bouche. Il laisse un petit rire plus que sexy lui échapper. Avant de revenir m'embrasser.
— Je sais que tu me veux, dis-moi que t'en meurs d'envie, me murmure-t-il en serrant sa main doucement autour de ma gorge.
Je sens le bout des doigts de son autre main glisser sournoisement le long de mon corps, jusqu'à effleurer mes hanches nues.
— O... oui, je parviens à répondre, ma voix tremblante.
— Dis-moi clairement que tu veux que je te prenne maintenant avec ma bouche.
Mes paumes saisissent doucement son poignet. Prise d'un désir fulgurant, je n'ai qu'une envie qu'il serre plus ma gorge.
L'excitation monte en moi, et je ne parviens même pas à faire semblant :
— J'ai envie de te sentir partout... Cal'.
La satisfaction illumine ses traits.
— Tout ce que tu veux, madame Caine.
Je veux entendre cette voix toute ma vie.
Ses doigts commencent alors à tracer des lignes douces et provocantes le long de l'intérieur de mes cuisses. Je frémis à chaque dessin qui l'approche de mon intimité.
Malgré ma surprise d'être touchée là, la torture est exquise.
Ses lèvres jouent avec les miennes, il souffle doucement dessus par moment, et sa poigne sur ma gorge est maintenant plus ferme.
— Ça te plaît ?
Il attend ma réponse, je hoche rapidement la tête, incapable de former des mots à cause de la chaleur qui monte en moi de façon irrépressible.
Callahan continue de m'embrasser, passant de mes lèvres à mes épaules, où il a légèrement poussé légèrement ma chemise.
Ses baisers descendent vers mon ventre, autour de mon nombril.
— T'es tellement belle...
La tension sensuelle augmente encore. Je sens sa sincérité.
— Toi aussi, je réplique sans contrôle.
— Hm...
Ce son s'accompagne d'un sourire. Je fonds alors qu'il recule un peu, pour placer sa tête entre mes cuisses écartées.
Mon cœur bat la chamade alors que je réalise pleinement ce que je suis en train de faire.
Je déglutis, un frisson parcourt mon échine.
Je ne veux pas reculer.
Ses paumes glissent sous ma chemise, sans l'enlever, il caresse ma peau sensible. Je frissonne à chaque contact.
Je coupe ma respiration en sentant son souffle chaud s'écraser contre mon intimité, sans me toucher directement. Cette brise tiède me fait tressaillir.
— Où est-ce que tu me veux ?
Prise de court par sa question directe, je place un poing devant ma bouche, mes yeux grands ouverts.
En réalité, je rêve de son contact, plus intime..
— J'aimerais bien... que tu m'embrasses, en bas, je murmure à travers ma main.
J'arrive à peine à croire que je l'ai dit.
— Là ?
Il feint l'innocence alors qu'il dépose une caresse humide à l'intérieur de ma cuisse.
Cette sensation me fait mordre les lèvres. Il sait qu'il ne touche pas exactement où je le veux pour augmenter la tension.
Je me décide d'entrée dans son petit jeu, et je lui souffle :
— Plus... à gauche...
Callahan répond en glissant ensuite un peu plus à gauche, avec un suçon léger sur l'intérieur de ma cuisse. Il s'approche dangereusement de là où je le veux vraiment.
— C'est bien là ?
Il parle tout contre ma peau, je gémis en réponse, mes mots se coincent dans ma gorge, pris dans un tourbillon d'excitation.
— Non... pas... les cuisses.
— Où, mon amour ?
Il continue ses baisers, chaque toucher est une torture sans nom, j'ai juste envie de passer ce cap.
— Là, je lui murmure, en pointant timidement mon doigt vers mon sexe. Je veux te sentir juste ici... s'il te plaît...
Le bout de ses doigts remonte le long de mes jambes et s'approche dangereusement de mon intimité.
— Hmm... murmure-t-il en se rapprochant. Je ne peux refuser aucun de tes caprices, mon amour, surtout quand ils sont implorés de cette façon.
Je laisse échapper un soupir de plaisir en le sentant à la bordure de mes lèvres.
— Si tu savais à quel point tu m'excites... tu es vraiment la perfection, et tu sens bon, putain...
Un petit cri m'échappe en sentant un premier coup de langue près de mes lèvres intimes. Je plaque rapidement ma paume contre ma bouche en me rendant compte du son qui m'a échappé, mais il prend mon poignet pour que je la libère.
— Je veux tout entendre, zemër.
Un nouveau gémissement s'échappe de mes lèvres, et mes yeux s'écarquillent en sentant sa langue épaisse et mouillée glisser le long de mon sexe.
— Cal' !
Il relève rapidement la tête vers moi.
La scène me rend muette une seconde, j'ai les jambes écartées pour lui, avec ses lèvres juste devant mon vagin.
— R-rien... désolée, c'est sorti tout seul, désolée.
Callahan laisse échapper un petit rire et se redresse légèrement pour me dire :
— S'il y a quoi que ce soit, tu me le dis, Cassie, d'accord ?
Je hoche la tête en pinçant les lèvres.
À son tour, il acquiesce et il reprend un peu plus passionnément.
Sa langue forte commence à glisser autour de mes lèvres intimes, commençant doucement. J'ai l'impression de passer dans un tout autre monde.
Je tente de réprimer les sons qui menacent de s'échapper, ma main serre un bout de ma chemise de pyjama.
Callahan commence à me titiller délicatement, en jouant avec son souffle et sa langue autour de mon clitoris, augmentant progressivement la pression, ce qui me fait languir de désir.
— T'as le goût du paradis... putain, me murmure-t-il.
Je ne peux plus me retenir ; un gémissement s'échappe de moi tandis que mes cuisses s'écartent davantage d'elles-mêmes.
J'ai juste envie de lui donner le plein accès, de ne plus rien lui cacher.
Il explore avec sa langue, alternant entre petites pressions et longs balayages. À chaque nouveau mouvement, une myriade de sensations dévastatrices creusent mon ventre.
Il intensifie son action, sa langue devient plus audacieuse, même s'il évite encore mon clitoris. Je me sens engourdie, presque frustrée par l'escalade de sensation, des sons qui s'échappent de moi.
Je me laisse progressivement aller, au point de soulever doucement ma chemise, pour me faire un peu d'air, ce qui dévoile mon ventre.
— C'est ce que tu voulais que je te fasse, hein, zemër ?
— Oui... je gémis en réponse, abandonnant toute retenue.
— Et tu te sentirais prête pour que je te pénètre avec mes doigts, ou ça serait trop et tu préfères attendre ?
— N-non... ça, je ne veux pas.
— Aucun problème, zemër.
Sa douceur me rassure. Je rejette la tête en arrière en resserrant instinctivement les jambes quand un nouveau coup de langue dérive cette fois-ci sur mon clitoris. Un gémissement intense résonne dans la chambre et la sensation que sa langue me provoque sous ma peau me fait murmurer :
— Pitié... Cal'...
Callahan sourit contre ma peau. Pendant ce temps, ses mains explorent mon corps, il caresse mes jambes, mon ventre, il presse parfois mes seins — rien n'est laissé.
— Je ne veux pas que... tu t'arrêtes !
Son petit rire résonne dans la chambre, et je sens qu'il augmente la pression et le rythme, répondant à la courbure de mon dos et à mes gémissements de plaisir.
L'excitation monte tellement en moi, que je commence à regretter de ne pas m'être complètement déshabillée plus tôt.
Fébrilement, je déboutonne ma chemise, la chaleur de mon corps devient pratiquement insupportable.
Sans vraiment y réfléchir, je me dénude et jette ma chemise quelque part dans la chambre. Dans un geste futile pour me rafraîchir, j'agite mes paumes devant mon visage, tandis que Callahan saisit un de mes seins, il se met à pincer doucement mon téton tout en continuant cette douce torture entre mes cuisses.
— Je vais jamais... commence-t-il d'une voix basse enflammée par le désir.
J'écoute à peine, Callahan aspire vigoureusement mon clitoris, et je ne peux m'empêcher d'arquer le dos. J'ai envie de resserrer mes cuisses, mais ses paumes autoritaires m'empêchent de les refermer.
— Je vais jamais me lasser de toi, murmure-t-il finalement.
Tout ce qui m'intéresse sur le moment, c'est les sensations chaudes qui envahissent mon ventre. Je me sens prise d'une overdose de plaisir.
Là tout de suite, s'il me demandait n'importe quoi, je le ferais sans hésiter.
Je place mes mains dans ses cheveux pour le tirer instinctivement plus près de moi.
Callahan lève son regard vers moi, et juste son regard suffit à provoquer une décharge électrique en moi, un gémissement inonde la pièce, mais je sens soudainement une pression à l'entrée de mon vagin.
Mes lèvres restent entrouvertes, et ma surprise me fait fixer le plafond.
Sa langue explore l'entrée de mon intimité mouillée, sans vraiment la pousser à l'intérieur. Je sens mon corps tressaillir. Mon ventre se contracte, mon dos se courbe, ma respiration s'accélère.
Une sensation d'implosion me traverse.
— Continue... murmuré-je étouffée par les frissons qui me parcourent.
Callahan lève encore les yeux vers moi, son regard est d'abord interrogateur mais il comprend vite, et commence à jouer avec sa langue près de mon entrée, d'abord, il effectue des pressions légères.
— Pitié, continue ça... le supplié-je pleine de besoins.
Son nom m'échappe lorsque Callahan enfonce doucement sa langue à l'intérieur, un petit cri m'échappe. Je le sens jouer avec mon intimité. La nouvelle sensation me surprend. Je suis prise entre la plénitude, et une vague d'excitation provoque qui me rend encore plus humide.
Ce n'est pas douloureux, je ressens juste la chaleur de sa bouche et la texture douce et humide de sa langue.
Ses mouvements font accroître mes gémissements et les tremblements de mon corps.
Je sais que je lui murmure des choses, mais je suis incapable de déterminer quoi exactement, tant mon plaisir me submerge et se propage dans tout mon corps. Sa langue glisse en moi avec des mouvements lents et précis.
Mon corps brûle.
Et c'est pire encore lorsque son pouce joue avec mon clitoris, alternant entre pressions légères et mouvements circulaires ou de va-et-vient.
Cette double stimulation me pousse rapidement vers un sommet de plaisir accablant. Toutes mes sensations s'entremêlent :
— A-arrête pas ! T'es-t'es par... hmm... fait...
Je ne suis même pas sûre que ma phrase ait fait sens.
Je ne veux juste pas qu'il s'arrête maintenant.
Je commence à bouger instinctivement mon bassin contre la bouche de Callahan, pour rechercher plus de pression, plus de sensations. Plus de lui.
Ma respiration devient plus rapide, je me laisse complètement aller en arc-boutant mon dos, et en attrapant les draps. J'essaye de maintenir mes cuisses écartées quand il intensifie la pression. Je supporte à peine le trop-plein de plaisir qui me noie.
Il me touche parfois les seins, ma tête est rejetée en arrière, j'ai soudainement la sensation de ne plus savoir comment respirer quand Callahan, émet des râles rauques, visiblement excités par mes réactions.
Mon corps réagit lorsqu'il ressent une pression croissante qui me donne la sensation que quelque chose en moi va exploser.
J'ouvre la bouche, pour lui dire quelque chose, mais aucun mot ne sort, mes yeux s'humidifient, et ma respiration s'accélère.
Et une vague soudaine de plaisir déferle sur moi. Mon corps se contracte de façon involontaire. Mon ventre se creuse, mon vagin pulse autour de la langue de Callahan alors que je me suis entendue crier son nom.
Mon souffle erratique se perpétue alors que je sens les vagues de ma jouissance continuer de déferler en moi.
Je me sens épuisée et transpirante, mais il suffit que Callahan se redresse pour me regarder pour que ça me donne envie de recommencer. Sous ses yeux, je me sens admirée. Et avec douceur, il écarte les mèches rebelles de cheveux collées à mon visage.
Il laisse ses doigts glisser sur mes seins nus et se penche pour embrasser doucement mes tétons, je pince mes lèvres en sentant mon corps sursauter de plaisir sous ses baisers.
— Je pourrais faire ça toute la nuit, zemër... T'es magnifique quand tu te lâches comme ça.
Son sourire de satisfaction me submerge. Malgré mon essoufflement, je place mes mains sur son visage et le tire vers moi pour qu'il m'embrasse. Callahan plonge sa langue dans ma bouche.
L'idée qu'il vienne de me sucer m'effleure à peine l'esprit, j'ai juste envie de le sentir encore. De fusionner avec lui.
Alors je l'embrasse passionnément, en oubliant presque que je suis nue devant lui, les jambes écartées.
Lorsque le baiser s'estompe, et que ses iris bleu nuit plongent dans les miennes, un long frisson s'agrippe à mon ventre.
Je ne ressens aucune trace de cette sensation de "saleté" que je redoutais tant.
Au contraire, je me sens comme si je venais de me redécouvrir. Et je sais que tant que c'est avec lui, je recommencerais.
Doucement, une paume descend sur sa gorge. Je vois ses sourcils se froncer une seconde alors que ma main voyage sur ses pectoraux.
Je l'entends inspirer profondément, en parcourant ses abdos durs, et sans me contrôler, je lui demande doucement :
— Est-ce que... tu veux...
Callahan incline légèrement la tête, en m'interrogeant du regard.
Mon semblant de question le surprend, je le vois. Mais je sais aussi qu'il est intrigué par la tournure que prennent les événements.
Je suis encore sous l'effet de ses caresses, j'ai juste un profond désir de le toucher en retour, d'apprendre à connaître son corps, et de l'explorer comme il l'a fait avec le mien.
— Cassie ?
Sa voix est curieuse, mais surtout chaude.
Ma paume glisse sous son t-shirt. Il mord instinctivement ses lèvres en fronçant les sourcils. Moi j'en profite pour sentir chaque détail de ses muscles qui se contractent sous mes caresses sous mes doigts.
Sa peau est tellement chaude.
Il est tout le temps chaud.
— Qu'est-ce que tu fais... ? me demande-t-il accompagné d'un petit rire léger.
Mais ses sourcils se froncent plus encore quand je laisse ma main glisser plus bas, jusqu'à atteindre l'élastique de son short de pyjama.
— Tu ne veux pas que... ?
Il me regarde fixement, jusqu'à baisser les yeux vers l'emplacement de mes doigts qui tirent doucement sur la ceinture de son vêtement.
— Cassie... qu'est-ce que tu fais ?
Ma main glisse sous son pyjama et son caleçon.
Un râle chaud et surpris lui échappe.
Je m'aventure un peu plus loin, et le bout de mes doigts effleure son membre dur et tendu.
Nos regards s'accrochent, je vois bien que mon audace le surprend.
J'avoue craindre un peu de ne pas pouvoir lui donner autant de plaisir qu'il m'en a donné, mais je vois son excitation dans ses yeux, ce qui me rassure.
— T'es pas obli—
Ses mots meurent sur ses lèvres lorsqu'en me redressant sur un coude, j'empoigne délicatement son sexe.
Un gémissement étouffé lui échappe. Je vois ses yeux s'écarquiller alors qu'il me fixe. Prise d'un peu plus de folie, je m'avance pour déposer mes lèvres contre les siennes. Il répond à mon baiser avec une timidité que je ne lui reconnais pas.
Ma paume glisse légèrement sur son pénis épais. Submergé, il place instinctivement son poing devant sa bouche. Son geste me signale à quel point mon contact l'affecte, et j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire. Je me sens un peu toute puissante et ça me booste ma confiance en moi.
L'atmosphère est électrique.
Je prends le temps d'aviser sa texture sous mes doigts. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi doux, et si chaud. J'avoue que je reste un peu bouche bée par sa taille...
Je finis par baisser les yeux vers son bassin, sans lâcher son sexe, mes doigts le tâtent avec un peu de curiosité. Alors que j'entends les gémissements étouffés de Callahan, j'avoue que le sentir me donne une légère appréhension.
Je déglutis, et sors son sexe hors de son caleçon pour mieux le regarder.
Callahan s'éclaircit la voix alors que sa respiration devient plus intense.
J'observe ma propre main qui peine à en envelopper la circonférence...
L'aspect visuellement puissant. Des veines bien tracées le long de sa tige. Sa peau est légèrement plus hâlée que le reste de son corps.
De nouveau, je déglutis en relevant les yeux sur lui. L'attirance que je ressens pour lui décuple en même temps que ma nervosité.
Je me décide à jouer avec son sexe, en frôlant les veines, ou son gland. Ses râles gutturaux m'excitent d'autant plus.
À cet instant, notre connexion n'est pas simplement physique. Il se laisse emporter par ses sensations, je suis plongée dans son monde, et mon cœur ne bat plus que pour lui.
— C'est... épais.
La langue de Callahan se pince entre ses lèvres. Il inspire profondément en me fixant avec un regard de prédateur. J'ai la sensation que je lui donnais mon feu vert, il me ferait des enfants ce soir.
Il doit s'éclaircir la voix, tant il frissonne, et d'une voix rauque, il répond :
— J'irais tout doucement... pour ta première fois.
Je hoche la tête en mordant ma lèvre.
Sous mes doigts, je sens que son sexe, déjà dur, semble gagner encore en fermeté.
— T'es tout chaud, lui murmuré-je.
La tension dans son corps est palpable. Son regard est intense, je sens qu'il pourrait me faire céder s'il insistait un peu pour qu'on passe le cap ce soir. Et à son souffle contrôler, je comprends qu'il lutte pour canaliser l'énergie bouillonnante qui sommeille en lui.
Finalement, Callahan se rapproche de moi, le regard empli d'un désir ardent et indiscutable. Avant que je n'aie le temps de dire quoi que ce soit, il capture ma bouche dans un baiser féroce.
C'est la première fois qu'il m'embrasse comme ça. On aurait dit que son intensité brûle tout autour de nous. Ses lèvres se pressent les miennes avec une urgence palpable, sa langue cherche la mienne d'une façon presque désespérée.
Sa faim est dévorante, ses dents attrapent parfois mes lèvres dans un geste à la fois tendre et dominateur. Mon corps se réchauffe, je ne lâche pas son sexe, et je laisse ce baiser devenir plus passionné, désordonné, dévastateur.
Il m'agrippe soudainement par la gorge, je gémis, nos salives se mélangent. Je me sens presque submergée par la force de ses envies qui me font perdre toute notion de ce qui m'entoure. C'est la première fois qu'il se montre à ce point désireux.
Mais finalement, lorsque nos lèvres se séparent, nous restons face à face, le souffle court, les cœurs battant à l'unisson.
Juste un je t'aime, Cassie.
Dis-lui...
Mes mots n'osent pas sortir.
En revanche, je commence doucement des mouvements timides de va-et-vient avec ma main.
Les frottements le font réagir, il respire de plus en plus profondément en essayant de rester sur terre avec moi. Mais je le vois bien tenter de gérer les vagues de plaisir que mes gestes expérimentés lui provoquent.
Nos regards restent verrouillés, je m'accroche à son plaisir et ses émotions intenses qui le traversent.
Lorsque je commence à accélérer un peu les mouvements de ma main, des frissons parcourent son corps.
Son visage se tord légèrement sous l'effet des sensations que j'éveille en lui.
Il pince ses lèvres, tentant de masquer l'intensité de son plaisir.
Au fur et à mesure que je déplace ma main le long de son sexe, je commence à sentir que le frottement devient plus résistant. La peau sèche du pénis ne glisse pas aussi facilement sous mes doigts qu'imaginé. Je m'arrête un peu incertaine de mes mouvements :
— Est-ce que... je ne sais pas si je le fais bien...
Une petite appréhension m'envahit, mais en remarquant mon hésitation, Callahan m'ordonne :
— Touche-toi, et utilise ta mouille pour lubrifier. Ça glissera mieux.
Sa directive audacieuse me fait rougir violemment. Je sens mes joues s'enflammer.
Mais je hoche la tête, et obéis à sa demande.
Je glisse ma main et mes jambes écartées. Je me sens un peu gênée de me toucher devant... mon petit-ami, mais j'avoue que sa requête m'excite.
Je touche délicatement mon entrejambe, surprise par la quantité d'humidité qu'il a produit avec la caresse de sa langue.
Je ramène ma main mouillée vers son sexe.
Nos regards se croisent. Le désir explose dans cette chambre.
Et doucement, j'étale la lubrification sur son pénis.
Je remarque immédiatement la différence : ma main glisse maintenant avec beaucoup plus d'aisance, et les réactions de Callahan deviennent tout de suite plus intenses.
— C'est mieux ?
Il se penche à mon oreille et me susurre :
— Ne sois pas timide, mets-en encore un peu plus, mon amour, je veux que tu en mettes partout.
Un gémissement m'échappe, et j'obéis encore.
Je replonge mes doigts sur mon sexe, toujours un peu maladroite mais je réitère le geste une fois de plus.
Mon regard un peu intimidé l'interroge pour savoir si c'est mieux.
Mais tout à coup, Callahan enlève ses deux chevalières et les dépose sur la table de chevet. Je déglutis lorsqu'il s'appuie sur une seule main sur le lit, et avec un regard intense et une expression décidée, il lève son autre main vers mon visage.
Ses doigts s'approchent de mes lèvres :
— Ouvre-moi cette petite bouche, me dit-il d'une voix basse.
Ses ordres me chamboulent...
De la bonne façon.
J'obéis sans hésiter en ouvrant ma bouche.
Délicatement, Callahan insère deux de ses doigts entre mes lèvres.
— Suce, maintenant, me commande-t-il simplement.
Je commence à les sucer doucement, en rougissant sous le choc de ce que je fais.
Les mouvements de ma langue sont à la fois timides et envieux de lui plaire. Ma langue glisse sur chaque centimètre de ses doigts.
Après un moment, il retire doucement ses doigts et les porte à son pénis, utilisant ma salive comme lubrifiant. Je le regarde se caresser en répartissant l'humidité le long de son sexe tendu.
Une fois chose faite, il me dit sur un ton encourageant :
— Vas-y, zemër.
Je ne saurais même pas comment qualifier comment je me sens. À la fois puissante et soumise à son désir.
Je prends alors doucement le pénis de Callahan dans ma main.
Je tente quelques est un peu hésitante. Je tente quelques frottements timides. Mes yeux ne cessent de jongler de lui à son pénis. Je me sens un peu stressée.
— N'aie pas peur de ne pas faire les choses parfaitement. Tu vas apprendre, me rassure-t-il d'une voix douce.
J'avoue que ses mots me calment.
Parce que même si ce n'est pas parfait, sa réaction m'indique le contraire. À chaque frottement, le souffle brûlant de Callahan s'étale sur mon corps nu. Je peux sentir les frissons qu'il ressent.
— Est-ce que ça te fait du bien... comme ça ?
Callahan hoche la tête en réponse. Je retiens un petit sourire satisfait en le caressant de haut en bas. C'est vrai que maintenant que c'est plus mouillé, c'est vraiment plus agréable pour moi aussi.
Son visage se détend et ses yeux se ferment par moments. Je reste attentive à chaque petit signe de plaisir qu'il me donne.
Soudainement il me dit d'une voix douce :
— Tiens-le plus fermement
Je le presse d'un coup plus fermement.
— Wow, attends ! s'exclame-t-il avec surprise.
Je relâche immédiatement ma prise, un peu embarrassée.
— C'est rien, zemër, mais pas aussi serré, me dit-il en riant légèrement.
Son ton léger me rassure. Il n'est pas fâché ni blessé.
— Désolée... je lui dis-je en riant doucement, un peu gênée.
Callahan secoue la tête pour me rassurer que tout va bien, un sourire chaleureux sur le visage.
Il prend ma main, et la guide pour me montrer la bonne pression.
— Comme ça, c'est parfait, m'explique-t-il.
Sa main plus grande enveloppe largement la mienne. Il me guide pour montrer le rythme et la pression appropriés.
Je presse un peu plus fort comme il le veut. Il m'explique comment je peux utiliser le pouce pour stimuler son gland, en me disant que cette partie est vraiment sensible.
À mesure que je m'ajuste à ses instructions, Callahan commence à respirer plus profondément et il me laisse prendre l'initiative.
— Tu peux toucher la veine, là.
Je hoche la tête, et exécute ce qu'il m'a montré.
— Tourne ta main comme ça, me guide-t-il à nouveau en me montrant un mouvement de torsion pour intensifier les sensations.
J'ai à peine fait un geste qu'un gémissement lui échappe, et je suis tellement excitée de le voir réagir comme ça, que je pince mes lèvres.
Pendant une seconde, l'idée de prendre son sexe dans ma bouche traverse mon esprit.
Je n'ose pas lui dire, mais s'il me demandait d'essayer, je ne lui dirais pas non.
— Tu aimes, je demande doucement.
Ses yeux sont fermés, ses lèvres légèrement entrouvertes, son souffle s'approfondissent. Et il finit par hocher la tête en laissant par la suite un son rauque et chargé de désir emplir la pièce.
— Cassie, je n'ai jamais... tu es la seule qui... hm oui, là... parfait... ah putain...
Ses mots se perdent dans un souffle haletant.
Incapable de maintenir une distance tant les sensations l'envahissent, Callahan au-dessus de moi laisse instinctivement sa tête se pencher vers ma poitrine.
Ses bras semblent à peine le soutenir, et je sens les plaques de son collier militaire se déposer entre mes seins. Une de mes paumes se pose sur ses cheveux.
Je sens son souffle chaud contre ma peau, erratique et excité, qui s'intensifie à chaque caresse que je lui administre.
La sensation de sa respiration, lourde et irrégulière, contre mon corps m'électrise. Par moment, il tente de sucer mes tétons, mais son excitation le submerge au point où il peine à se concentrer.
— Je sens que... ah... putain... murmure-t-il.
Prise d'une légère folie, ma paume caresse ses cheveux, et je lui murmure d'une voix plus suave que d'habitude :
— T'es de plus en plus dur... Cal'...
— Serre un peu plus fort...
— Comme ça... ?
Ma prise sur son sexe se resserre et je me mets à accélérer le rythme de mes mouvements.
Je comprends ce soir que mes actions l'atteignent, le rendent presque vulnérable, et cette prise de conscience renforce mon envie de de le pousser encore plus loin dans cet état de plaisir.
Callahan émet des sons de plus en plus urgents, plus affamés.
Ses yeux me manquent soudainement :
— Cal'... tu peux me regarder, s'il te plaît ?
Il relève la tête vers moi, visiblement surpris par ma demande. Son regard plonge dans le mien. Emplis de désir, d'admiration, et une multitude d'émotions. J'entends son cœur tout me dire sans même qu'il le prononce.
Ça me paraît tellement évident...
Il essaie de m'embrasser, mais son plaisir le fait gémir, il a du mal à se concentrer sur le baiser. Ses lèvres effleurent à peine les miennes.
— Qu'est-ce qui te rend... hmm... si unique... pitié... me murmure-t-il presque désespéré.
Callahan devient rigide de désir, je sens que son pénis pulse vigoureusement sous mes doigts.
Sans me quitter des yeux, il met une main autour de ma gorge. Son geste un peu brusque me surprend. J'ai l'impression qu'il est poussé par un besoin pressant de me posséder pleinement.
Et j'ai envie d'être sienne, ce soir, et toutes les nuits qui suivront...
Je commence à comprendre ce qui l'excite le plus, alors ma main forme un anneau sur le haut de son pénis. Je caresse plus rapidement son gland, et dès que je fais ça, il est submergé.
Il abandonne cet échange visuel, et se laisse complètement aller. Ses yeux se ferment, sa respiration s'accélère, et de petits gémissements d'approbation lui échappent.
Sa prise autour de ma gorge devient moins ferme, il s'appuie finalement sur ses deux mains contre le lit.
J'ai l'impression que la dynamique de domination et de soumission semble s'inverser. Je prends ma deuxième main et la place sur la base de son pénis, l'enveloppant fermement.
Je commence les caresses avec des mouvements de torsion, le long de sa longueur et sur son gland.
J'avoue que j'improvise, mais ça a l'air de marcher.
Son pénis devient extrêmement dur, et une légère humidité commence à apparaître à l'extrémité.
— Je... suis tellement... amoureux de toi, merde ! s'exclame-t-il avec une passion brute.
J'ai failli m'arrêter de le caresser.
Son aveu m'a transpercée, et j'ai eu envie de lui dire que moi aussi je suis amoureuse de lui.
Encore une fois, je laisse ma chance passer et un petit rire m'échappe.
Je trouve Callahan absolument adorable dans son abandon.
Je repense au fait qu'on vient de se mettre en couple, mais cette nuit me semble tellement naturelle, tellement vraie.
Son liquide s'écoule par goulette sur mon ventre, alors qu'il murmure mon nom de façon frénétique.
— T'arrête surtout pas, me souffle-t-il avec urgence.
Callahan gémit, le son qui s'échappe de ses lèvres l'oblige à mordre sa lèvre. Il ne parvient pas à ouvrir les yeux.
L'extase me fait comprendre qu'il a l'air proche de la même satisfaction que moi. Mes mains deviennent plus déterminées, je veux lui donner autant de plaisir qu'il m'en a donné.
Je sens son pénis presque gonfler sous mes doigts. De légères pulsations se font ressentir, ma caresse devient plus glissante. Il approche son visage du mien, nos respirations s'entremêlent. Et il commence à émettre des gémissements plus profonds.
On dirait qu'il me supplie sans un mot de mettre fin à sa torture.
Mais je n'ai pas le temps de réagir car, dans un soupir rauque, suivi d'un gémissement, une sensation explosive le fait brusquement frissonner et un jet de sa semence se projette sur mon ventre.
Je sursaute légèrement de surprise en arrêtant mes mouvements.
La chaleur de son éjaculation sur ma peau me fait baisser les yeux.
En me voyant couverte de son sperme, je relève les yeux sur lui. Je respire lourdement moi aussi. Aussi, perdu, qu'excite après ce qu'il vient de se passer.
Callahan s'appuie sur ses coudes autour de moi pour stabiliser son corps submergé par les vagues de plaisir. Son souffle saccadé et chaud s'écrase sur ma gorge. Il tremble légèrement. Il finit par poser sa tête entre mes seins en tentant de calmer son exaltation.
Je lâche son pénis à ce moment-là en le sentant un peu vulnérable. Je sens qu'il cherche à se rapprocher de moi. Je pose mes mains humides sur ses côtes pour le rassurer.
Au bout de quelques longues secondes, je sens qu'il reprend un rythme de respiration moins effréné.
Il finit par se redresser, mais je constate tout de suite la gêne dans son regard. Je comprends vite pourquoi lorsqu'il tire sur le coin du drap pour essuyer délicatement mon ventre.
Tout en faisant cela, il me murmure :
— Më fal, (excuse-moi). J'ai pas...
— Tout va bien, je lui assure doucement.
Il s'arrête net dans ses mouvements. Et me fixe pendant quelques secondes. Son regard semble passer par une myriade d'émotions et de questions.
J'ai d'abord la sensation qu'il se demande si je dis vrai, puis en constatant que oui, il y a une sorte de surprise qui l'anime, avant de laisser une légère excitation le submerger :
— Ça ne te dérange pas... si j'éjacule sur toi ? me demande-t-il d'une voix basse.
Des frissons me parcourent.
À ce stade, je voulais le prendre dans ma bouche et qu'il éjacule dans ma bouche.
Donc étonnement, sa semence ne m'a pas dérangé.
— Non, tu peux, je réponds avec une voix douce et légèrement timide.
Mes mains se déposent délicatement sur son cou.
Je le regarde droit dans les yeux, en réalisant que j'accepte pleinement notre intimité.
J'accepte qu'il me touche, qu'il me regarde, j'accepte de me donner à lui, j'accepte d'être sa petite-amie.
Je l'accepte lui.
Callahan se penche et m'embrasse encore.
Cette fois-ci, ce baiser résonne plus comme un "merci, et désolé."
Un sourire étire mes lèvres parce que lire en lui me paraît tellement simple.
Lorsqu'il met fin à ce baiser, il se redresse doucement en remettant son boxer et son short de pyjama sur son sexe.
Il me regarde, avec un sourire charmeur sur le visage.
— T'es tellement sexy, putain ! me lance-t-il avec admiration.
C'est à ce moment que je me rappelle que je suis complètement nue.
Je rougis violemment et me redresse, en pliant les jambes et cachant ma poitrine avec mes mains.
— Tu-tu peux récupérer ma chemise ? je bafouille, un peu embarrassée.
— Tu l'as jetée où ?
Il rigole en regardant autour de lui dans la chambre.
— Franchement, je ne sais pas, dans le feu de l'action, je m'en souviens plus.
J'attrape la couverture pour me couvrir un peu plus.
Callahan se lève et allume la lumière de la chambre. En voyant son visage, je reviens sur terre et me rends compte qu'on s'est quand même bien amusé sur ce lit.
Je me sens rougir d'autant plus.
C'est un peu tard pour la gêne ma grande.
— Et.. elle est où, ma culotte et mon pantalon ?
— Franchement, je ne sais pas où j'ai balancé ça, mon amour.
On échange un regard, et éclatons de rire en même temps.
— Je vais te donner un boxer et un t-shirt. Tu veux te doucher ?
Mes mains collent, et ça ne serait vraiment pas de refus effectivement.
Je hoche la tête.
Callahan recule dans son dressing, et il revient avec un boxer et un t-shirt long pour moi. Je glisse sur le lit avec la couverture :
— J'ai plus le droit de profiter de la vue ?
— Aucun commentaire ! Pitié, dis-je en me couvrant maladroitement avec le t-shirt.
Son rire résonne dans la chambre et je m'embrasse de sortir de la chambre pour emprunter la salle de bain du haut.
Je fais rapidement ma toilette, et puis sous le jet de la douche, je réalise pleinement ce que je viens de faire... ou plutôt de vivre.
Je m'appuie contre les parois de la douche en y réfléchissant.
À ce stade, ce qu'en pense ma mère, ça ne me regarde plus.
La vérité c'est que j'ai adoré...
Mon cœur bat plus vite. Je pensais que je me sentirais mal, que je regretterais, que je me sentirais sale. Mais pas du tout.
Je joue avec la bague en rhodium autour de mon collier, désireuse de recommencer, d'aller peut-être plus loin...
Juste tout vivre, avec lui.
J'en suis convaincue, c'est l'homme de ma vie et je sais que je n'aimerais personne comme je l'aime lui...
Je n'arrive même pas à déterminer à quel moment ça m'est tombé dessus. Mais peu importe.
Après ma douche, je m'habille avec les vêtements qu'il m'a donnés.
Et en sortant de la salle de bain, je vois que Callahan monte les escaliers, ses cheveux légèrement mouillés. Il a pris une douche lui aussi, et sans me contrôler je lui demande :
— Tu peux me faire du thé ?
Callahan affiche un petit sourire en coin.
— Du çaj ?
Je hoche la tête.
— Viens là. Je vais t'apprendre comment le faire, me dit-il, m'invitant à le rejoindre dans la cuisine.
Je m'approche de lui avec un sourire.
Callahan prend ma main et nous descendons ensemble dans la cuisine.
Comme à son habitude, il me porte en passant ses mains sous mes aisselles pour m'asseoir près des plaques à gaz.
Nous commençons à parler de tout et de rien comme si de rien n'était. Il n'y a ni gêne ni regret. L'ambiance me paraît tellement familière, j'ai l'impression qu'on se connaît depuis toujours et que ce soir est un soir comme on pourrait en vivre mille autres.
Callahan sort même un bol de fruits qu'il avait laissés au frais, et nous mangeons ensemble pendant qu'il prépare le çaj, en me montrant toutes les étapes.
La soirée se déroule de manière incroyablement normale.
Il me taquine, et on ne re parle pas spécifiquement de ce qui vient de se passer, non pas parce que c'est tabou, mais juste parce qu'on a juste trop de choses à se dire.
Assise sur ce plan de travail, en buvant tranquillement notre çaj, je sens que les discussions risquent de durer toute la nuit.
Et pour lui, je suis prête à risquer l'insomnie.
✤
Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃
Ça-va ? ☕️
Bon 😎.
Bye.
IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout ! (En vrai il y a pas trop de théories là 🤣 !)
Bon que dire ? MDR.
Mes enfants ils sont en couples 😮💨, et puis voilà, premier spicytime 🌶️...
J'ai assez parler (j'ai rien dit PTDR et je vais rien dire parce que là, c'est entre eux j'ai pas mon mot à dire)
Bon j'y vais bisous, bye ! ❤️
BYE 🏍💨🪐 !
Stardust 🌶️
𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...
xo, Azra. ✿
IG: azra.reed
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