𝟹𝟾. 𝚂𝚘𝚕𝚎𝚒𝚕.

(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)






"Le croissant de la lune, dirigé vers le soleil, indique évidemment qu'elle en emprunte sa lumière."
Pierre-Simon Laplace.





𝙰 𝙲 𝚃 𝟺.

🎠 𝙳 𝚎́ 𝚌 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.





𝟥𝟪. 𝖲𝗈𝗅𝖾𝗂𝗅.





Cassie.





Lundi soir.


La soirée de ma mère bat son plein.

La salle de réception est baignée par la lumière dorée des lustres en cristaux suspendus aux plafonds. Leur éclat brille sur la peau de tous les invités présents. On est bientôt au réveillon de Noël, et pourtant, tout le monde a répondu présent. Mes yeux lorgnent sur les tables décorées de bougies, et les arrangements floraux qui parsèment la grande pièce.

L'ambiance de l'endroit est assez chaleureuse pour être honnête, mais moi, je suis déprimée.

Comme à chaque réception, finalement...

Je suis ma mère partout comme son petit chiot, un petit sourire idiot et commercial plaqué sur les lèvres.

Pitié... je veux rentrer.

Ma robe me colle au corps et me compresse. Mais j'ai tenu à la porter parce que c'est une création unique, offerte par ma mère comme cadeau de Noël.

Maman a tendance à m'offrir des choses onéreuses à chaque réveillon.

L'argent ne rattrapera jamais tous nos moments perdus...

La robe est couleur champagne, ornée de milliers de petites pierres brillantes qui soulignent chaque courbe de mon corps jusqu'à mes chevilles. Elle capte toute la lumière et la reflète sur le sol par moment. J'ai la sensation d'attirer tous les regards.

Mes talons fins et ouvert couleur peau se voient à peine. Je repousse mes boucles volumineuses derrière mon épaule en suivant ma mère qui me guide dans la foule.

— Davis !

Ma mère interpelle un homme au milieu d'une foule d'autres partisans. Sûrement des investisseurs.

Le Davis en question se retourne à l'entente de son nom, il salue solennellement ma mère et nous approchons d'eux.

Le stresse s'empare immédiatement de moi.

Combien de temps ces tortures vont-elles durer... ?

J'ose jeter un rapide coup d'œil derrière moi.

Il est là.

À même pas quelques pas.

Il est toujours là.

Mes yeux se baissent sur son costume bien taillé. Sa silhouette athlétique est parfaitement mise en valeur. Mais je ne m'éternise pas et détourne le regard la première. Mon attention se reporte sur ce fameux Davis.

Comme d'habitude, les scènes se répètent, cet homme me tend sa poigne que je serre en même temps que ma mère me présente.

Je me demande à quoi je lui serre dans ces moments. J'ai toujours cette sensation d'être sa vitrine.

— Je n'entends que de bons échos de votre campagne, déclare Davis en ajustant ses lunettes sur son nez. Votre fille va suivre vos pas, à coup sûr !

Je me retiens de dire que je ne rêverais jamais de cette vie-là, et ma mère enchaîne en disant :

— Absolument, elle suit déjà un cursus incroyable à Oxford. Elle fera des merveilles en politique.

Je tourne la tête vers ma mère.

Non, c'est faux !

— N'est-ce pas, Cassie ? renchérit-elle en rivant ses yeux dans les miens.

Elle me met au pied du mur pour impressionner ses investisseurs. Et sur le coup, mon amertume envers elle me revient un peu. Je me retiens de ne pas afficher un visage qui trahirait mes émotions et je finis par hocher la tête avec un sourire de convenance pour ce Davis.

— Voyez-vous ça, s'exclame Davis, un sourcil haussé. Margaret, vous avez là une alliée précieuse pour votre cause !

Ma mère saisit l'occasion pour entourer sa main autour de mon épaule et faire mes éloges comme si ça pouvait changer quoi que ce soit à sa carrière.

C'est ce qui m'attriste le plus chez elle. Je ne sais jamais quand elle est sincère et quand elle est calculatrice.

— Cassie comprend très bien l'importance de notre projet pour l'avenir. Elle incarnera à merveille le succès de notre programme à venir, soyez en sûr.

Elle promet des choses à ma place alors que je veux fuir le milieu politique à tout prix. C'est la dernière chose qui me donne envie dans cette vie.

Je mords l'intérieur de ma bouche. Mal à l'aise, entourée de tous ces gens, ces lumières...

Et encore une fois, Callahan et moi ne nous adressons aucun mot. C'est à peine si on se regarde et je ne pense pas qu'il m'encouragera comme la dernière fois.

Ma mère continue de briller et rire avec les différents poissons qui pourraient rentre sa campagne encore plus attractive et engager encore plus d'électeurs.

Toujours le même schéma. Je ne suis qu'un accessoire pour elle.

Même si ces derniers temps, j'ai bien senti qu'elle avait essayé d'être moins dure. Le naturel revient toujours au galop.

Je me sens toujours autant pas à ma place, et ma mère met toujours autant sa carrière avant mes sentiments.

Pendant une vingtaine de minutes, je reste plantée debout là à ses côtés. Ma paume glisse le long de mon bras nu. La salle me donne atrocement chaud, j'ai presque un léger mal de tête à force de subir ça. La solitude au milieu de tout ce beau petit monde. Se sentir invisible et passer inaperçue, même pour la femme qui m'a mis au monde.

Au bout d'une dizaine de minutes supplémentaires. Je n'y arrive plus...

Je fais une chose que je n'ai jamais faite avant.

Fuir ma propre mère.

— Je dois aller aux toilettes, lui chuchoté-je en me penchant discrètement vers elle.

Elle me toise un peu, mais je ne veux pas m'éterniser. Avant même qu'elle ne me dise quoi, je me tourne et croise le regard de mon garde du corps. Je détourne les yeux la première et commence à avancer dans cette salle somptueuse.

J'ai besoin d'air et surtout j'ai envie de donner un peu d'ordre à ces mille et une pensées envahissantes qui tournent en boucle dans mon esprit.

Au lieu de me diriger vers les toilettes. Mes talons me mènent vers le balcon.

Je pousse les épais rideaux en velours qui drapent la véranda et j'enjambe le rebord de la grande fenêtre qui donne accès.

Le contraste est surprenant. Ici le froid de l'hiver caresse cruellement ma peau.

Je me sens frissonner avec cette robe à fine bretelle, mais en réalité, la brise me fait énormément de bien...

Mes paumes se posent sur les rebords en ciment de la balustrade.

Seule face à la nuit étoilée, le lieu où nous sommes est surélevé. Alors je contemple la ville illuminée qui s'étend sur des kilomètres.

J'ai l'impression que je suis en train de remettre en question toute ma vie.

Entre septembre et aujourd'hui tout semble tellement différent.

Je suis totalement perdue, j'ai de moins en moins l'impression de me reconnaître, je ne suis même plus sûre de ce que je veux, et de ce que je ne veux pas...

Toute cette hypocrisie avec ma mère me pèse au point où ce n'est plus la tristesse qui m'anime, mais de la colère. Et ça, c'est nouveau. Je n'avais jamais vraiment été aussi frustrée envers elle...

Et puis... Ce truc qui se profile entre mon garde du corps et moi me retourne complètement le cerveau. Ce n'était pas prévu, et je m'étais pourtant promis de ne plus jamais laisser aucun homme entrer dans mon cercle.

Je m'imaginais être la copine qui mourrait avec ses chats, le nez plongé dans un bouquin. Mais maintenant... ?

Je m'égare complètement.

Quelle est la bonne décision à prendre ?

Lui faire confiance ? Mais si je me laisse aller, et qu'il me fait du mal ? Qui ne dit pas qu'au final, il me veut juste pour ce que j'ai entre les jambes ?

Et si je chute, je ne suis pas sûre de me relever cette fois-ci...

Alors peut-être que je devrais fermer mon cœur et ne pas me laisser tenter à succomber. Avancer seule, sans jamais me confier, comme je l'ai toujours fait.

Ça peut être juste, moi, avec moi-même...

Sauf que soudainement j'entrouvre les lèvres en sentant une chaleur sur mes épaules. Je reconnais immédiatement ce parfum qui me fait fantasmer. La veste de Callahan encore tiède me réchauffe instantanément.

J'ai la sensation de vagues brûlantes qui déferlent sous la peau de mon ventre. Mon cœur tambourine vivement dans ma poitrine et mes frissons me font pincer mes lèvres. Je me fige et n'ose pas me tourner.

Je sais qu'il est juste derrière moi.

Ma déglutition lente semble durer des heures.

Pendant de longues minutes, ni moi ni lui ne prononçons un seul mot.

Je fixe encore l'horizon sombre, éclairé par les constellations du ciel et les milliers de lumières scintillantes de la ville.

À chaque brise, son parfum doux et masculin me parvient et s'infiltre jusque dans mes poumons.

Et puis tout d'un coup, j'ai bien la sensation que mon dicton : « Juste, moi, avec moi-même. » tombe à l'eau.

Mon « moi » m'en demande un peu plus.

Parce que j'aime ce que ça me fait quand il tourne autour de mon petit monde froid et solitaire.

Parfois il me donne l'impression d'être mon soleil.

Mais dans notre univers, ce n'est pas la lune qui gravite autour de cette boule de feu, c'est lui qui tourne constamment autour de moi, sans faille.

Il m'illumine, me fait rire, me fait oser, me promet chaleur et une vie lumineuse. Sans réserve, sans hésitation.

Callahan me met au centre de son monde à lui. Toute son attention est dirigée sur moi, et plus les jours passent, plus je veux toujours plus qu'il m'inonde de ses flammes brûlantes.

Elles font éclore, dans le jardin de mon âme, des choses je ne pensais même pas avoir en moi.

Et oui... Là, le « juste moi, avec moi-même » se transforme en un potentiel... nous ?

Juste nous...

Soudainement, mes poings se crispent sur la surface de la balustrade glacée. J'entrouvre les lèvres en laissant un discret frémissement m'échapper lorsqu'il s'approche un peu plus de moi. Son torse musclé effleure mon dos. Sa présence écrase tout autour de moi.

Juste nous...

Qu'est-ce que tu en dis, Cassie ?

J'ai une sensation exaltante qui remonte le long de mes cuisses, jusque dans ma colonne vertébrale. Des frissons parcourent ma peau, et mon souffle devient légèrement plus profond. Mon cœur tambourine plus intensément dans ma poitrine.

— Tu ne peux pas tout affronter toute seule.

Il a soufflé ses mots près de mon oreille.

Je me raidis, intimidée. Mes joues s'embrassent et je tente de contrôler l'excitation qui prend possession de mon corps.

Ses mots s'écrasent sur ma conscience et me touchent profondément...

— Il faut que tu apprennes à me parler.

Je baisse les yeux sur mes mains fermées.

Mes dents emprisonnent un bout de mes lèvres. Mon sang bouillonne autant qu'une part de moi reconnaît qu'il n'a pas complètement tort :

— Je... Je ne sais pas si je peux tout te dire, murmuré-je.

— Pourquoi ?

Je hausse les épaules.

Je sens sa paume effleurer la peau de ma gorge. Son contact me coupe le souffle, il dégage délicatement mes mèches qui dissimulent mon cou. Ses doigts déplacent mes cheveux d'un côté, exposant mon cou.

Puis il se penche vers moi. Sa présence m'enveloppe complètement. Je plonge dans ses yeux, grave et doux à la fois. Je n'arrive pas à détourner le regard. Mon souffle s'intensifie, et la façon qu'il a de m'analyser m'immerge complètement dans le bleu profond de ses iris.

Putain...

Ses lèvres s'approchent de mon oreille. La tension devient si insupportable, qu'un léger frémissement m'échappe contre mon gré, et son souffle chaud provoque un violent frisson entre mes jambes :

— Pourquoi, me redemande-t-il d'une voix basse et contrôlée.

Je me sens défaillir sous son effet. Tout mon corps réagit à ses stimuli comme si c'était l'évolution naturelle de notre dynamique.

Ma faiblesse face à cet homme me fait me remettre en question sur mon instinct et ma propre dignité.

Il retrouve mes iris. Je sens l'exigence d'avoir une réponse dans son regard.

Et je suis incapable de lui résister, cette fois-ci j'obéis :

— Parce que j'ai peur, avoué-je enfin d'une voix tremblante.

Il ne répond pas tout de suite. Il parcourt les traits de mon visage. J'ai l'impression que les liens qu'on a un peu abîmés plus tôt se retissent pendant ce laps de temps.

— Tu peux me faire confiance, Cassie. Peu importe ce que c'est.

Cette fois-ci, le « Cassie » entre ses lèvres est aussi doux qu'une sucrerie. Il me fait même du bien comme s'il m'avait complimenté. J'ai un bref sourire que je n'ai pas réussi à contrôler. Mes yeux se baissent une seconde sur ses lèvres avant de retrouver son regard.

Sa voix ferme m'encourage un peu. De toute façon, ma carapace se brise à chaque fois qu'il me murmure quelque chose.

— Et si... Et si c'était quelque chose d'illégal ? le questionné-je douteuse.

Je le guette. J'ai presque l'impression que son expression me dit que justement, c'est encore mieux si c'est illégal.

— Encore plus si c'est illégal, tu n'as rien à craindre.

— Tu n'iras jamais... voir la police... ?

Sa poigne virile s'entoure soudainement autour de ma nuque. J'écarquille les yeux prise de surprise et un petit gémissement aigu m'échappe sans contrôle. Il m'approche de lui d'un mouvement autoritaire qui fait exploser des dizaines de spasmes chauds dans mon ventre. Choquée par son intervention, je respire grossièrement.

Je me sens totalement à sa merci lorsqu'il il me chuchote doucement à l'oreille d'une voix rauque :

— Cassie... Cassie... Même si tu tues un homme, c'est moi que tu devras appeler en premier. Pour toi, je l'assassinerais une seconde fois, juste pour prendre sur moi tous tes péchés et que tes mains restent pures et blanches comme neige. Ensuite, je l'enterrerais si profondément sous terre qu'on ne retrouvera jamais ses os et tu dormiras comme un bébé en sachant que, jamais, on ne remontera jusqu'à toi. C'est à ce point que tu peux me faire confiance, zemër. (Mon cœur)

Ses yeux retrouvent les miens, et dans leur profondeur, je ne lis aucune plaisanterie, mais bien la vérité.

Un truc en moi me dit qu'il est vraiment sérieux.

Et sa loyauté envers moi n'a pas l'air d'avoir de limite.

Mon choc me laisse figée pendant de longues secondes.

Ses promesses vont au-delà du simple fait de m'aider... Il me donne aussi une part de lui...

Sombre.

Mais aussi sombre soit-elle, il vient de m'avouer qu'elle existe, et qu'en cas d'extrême urgence, j'ai le droit de lui demander de l'utiliser.

Juste pour moi.

Sa main sur ma nuque accentue encore plus ce pacte qui se scelle entre nous ce soir.

Un frisson froid griffe ma peau.

Juste nous... hein Cal' ?

Je ne sais plus quoi penser au point où la seule chose que je me dis sur le coup c'est que mon nom entre ses lèvres me fait fondre d'une façon incandescente. J'arrive à peine à croire qu'il le prononce si naturellement après tout ce temps passé à ses côtés.

Je déglutis, incapable de savoir si je dois me sentir rassurée ou terrifiée.

— Je... je ne sais pas quoi dire, Callahan, balbutié-je, déchirée entre soulagements et la peur de ce que ça représente vraiment.

— Je ne te demande que la vérité et de retenir que je suis toujours là, même quand tu ne me vois pas, je suis là.

Tu seras toujours mon petit fantôme...

Son pouce caresse doucement ma nuque.

Malgré les épais frissons qui m'enveloppent, je me sens aussi extrêmement protégée.

J'appréhende un peu, mais je finis par hocher doucement la tête. Je crois que cette fois-ci c'est trop tard.

J'ai sauté les deux pieds joints dans le monde de monsieur Caine.

Et je plane en espérant que ce soit éternel.

— J'ai juste... besoin d'un peu de temps... murmuré-je.

— Tu l'as.

Ses mots me rassurent instantanément. J'ai l'impression qu'un poids s'envole de mes épaules. Il me lâche et se redresse. Sa hauteur m'oblige à lever le menton pour trouver ses yeux.

Il fourre ses paumes dans ses poches et reste derrière moi.

Sa protection me paraît absolue, sans condition, et éternelle, mais en revanche elle a un prix : la vérité absolue entre nous.

Je me laisse un tout petit peu de temps, parce que je sens qu'une fois que je me serais confiée, je n'aurais presque plus aucun secret pour lui, et les portes de mon monde lui seront éternellement ouvertes.

Son regard reste tout de même un peu sévère.

Mon silence de tout à l'heure ne lui a quand même pas plu.

Je tourne la tête vers la ville que j'admire, mes doigts resserrent la veste de Callahan sur mes épaules.

Je réalise à ce moment-là que mon cœur est enflammé, et que mes idées ne sont pas très saintes...

Mais je suis coupée dans mes pensées car sa voix prononce :

— Jolie vue, n'est-ce pas ?

Je crois sentir qu'il se colle légèrement plus à moi.

Frissonnante, je déglutis et sans me retourner. J'acquiesce simplement en me focalisant sur le paysage en face de moi.

— Je ne parlais pas de la ville, précise-t-il.

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine.

Je me tourne lentement et lève la tête vers lui. Accaparée par ce bleu nuit, une bourrasque d'émotion audacieuse se déverse sur moi.

Sans même me contrôler, je lui murmure :

— Si tu ne parles pas de la ville alors... à quoi tu penses... ?

Ses pas m'emmêlent aux miens, je recule au point ou mon dos rencontre les rebords de la balustrade et que nos torses se collent. Je ressens nos frissons qui s'alignent à l'unisson.

Il pose ses mains sur la surface du balcon, m'emprisonnant entre les bras. Mes lèvres s'entrouvrent, et je n'ai pas envie de le repousser. Sa proximité et son corps brûlant me font frémir, je pince mes lèvres sans détourner les yeux.

— Je pense que c'est le genre de robe que tu ne devrais mettre qu'avec ton mari...

— Je ne suis pas mariée.

— Et ça ne saurait tarder. En attendant, c'est toi la plus belle dans cette robe, des enculés te regardent, ça m'énerve.

Le compliment se plante en plein dans mon cœur.

J'en veux plus...

Mon sang est en ébullition totale mais je poursuis sur ma lancée provocatrice :

— Peut-être que... que j'aime bien qu'on me regarde...

Il plisse des yeux. J'entends un long et léger « hm » s'échapper de sa gorge, et qui me fait littéralement fondre de sensations.

Je ne sais pas ce qui me prend.

Et puis, c'est totalement faux, j'ai horreur des regards sur moi, mais j'ai envie de le provoquer ce soir, juste pour voir ce que ça pourrait donner...

Mais je veux juste...

Un peu de son attention...

Un peu plus de lui...

Je n'en sais rien.

La chaleur de mon corps m'affaiblit par vague. Et pire encore quand il se colle plus encore à moi. Je me retiens de baisser les yeux en sentant à travers nos vêtements, un gonflement au niveau de son entrejambe, effleurer la mienne.

C'est épais... Et je sais que ce n'est certainement pas son arme.

J'ai un haut le cœur brûlant et exaltant.

Le frottement de nos intimités me fait violemment rougir. Le frisson qui me saisit est inhumain, et je gémis discrètement face à cet échange intense. Il insiste dans notre proximité, me coinçant un peu plus entre ses bras, son torse qui m'emprisonne. J'ai presque la sensation de sentir son membre gonfler doucement entre mes cuisses. Et je ne peux pas imaginer ce qui se serait passé si nous n'étions pas en public, et habillé.

Son odeur m'envahit comme une punition supplémentaire, et je me sens submergée par un fort désir brûlant.

Il est beau. À mes yeux, j'ai rarement vu un homme aussi attirant, et mes envies charnelles montent en moi. Ça devient presque insoutenable.

— Et qu'est-ce que tu penses que j'aime moi ?

Sa voix est rauque et basse est chargée d'une intensité qui me fait fondre.

Callahan est jaloux, ça se voit dans son regard.

Il n'aime pas trop que je m'amuse à le provoquer, mais cette fois-ci, je ne peux pas m'arrêter.

— Tu aimes profiter de la vue... peut-être...

Sa paume autoritaire s'entoure autour de ma gorge. J'entrouvre les lèvres en même temps que ses sourcils froncés trahissent son excitation. Il me scrute un peu surpris par ma soudaine audace. Mais finalement un petit sourire enjoué et charmeur étire ses lèvres, il me chuchote :

— Madame Caine, c'est très dangereux ce que tu me fais là...

Madame Caine...

Mon Dieu, pourquoi ça sonne si bien...

Mes yeux ne le lâchent pas, Je sens nos entrejambes se chercher à travers l'épaisseur de nos vêtements. L'humidité entre mes cuisses me fait perdre la raison au point ou je mords légèrement ma lèvre inférieure.

— Je... j'ai envie... de prendre le risque... de jouer, soufflé-je chaudement.

Son pouce caresse doucement ma gorge et j'ajoute d'une voix faible :

— Avec toi...

Callahan ne me sourit en ne lâchant pas mes yeux. Le genre de sourire sombre et intense qui promet mille et une choses...

Il s'approche lentement de mon oreille, son souffle me fait frémir dangereusement. Et j'entends résonner en moi, le son grave de sa voix masculine :

— Je sais... Je sais... T'es tellement belle quand tu as envie de moi. Et ne t'inquiète pas, je le saurais quand tu seras prête.

J'ai retenu un gémissement, face à ses lèvres effleurant mon oreille.

Je ne suis pas sûre de ce que ça signifie. Mais en constatant que nous sommes toujours seuls, mon excitation me fait lever les paumes sur son torse brûlant.

J'avais envie de sentir les reliefs de ses muscles depuis un long moment. Quand mes mains glissent sur sa chemise noire, de ses pectoraux à son abdomen, je ressens les frissons qui parcourent et crispent son ventre. Il retient quelques frémissements en pinçant ses lèvres.

Son regard me donne l'impression qu'il pourrait faire qu'une bouchée de moi, là tout de suite.

— Qu'est-ce qui t'a rendu si...

Je m'interromps en arrêtant mes doigts juste au-dessus de sa ceinture.

Sa langue passe dans sa bouche créant une bosse, en même temps qu'il inspire profondément. Sa paume posée sur ma gorge retourne dans sa poche. Moi mes doigts s'agrippent au tissu de son vêtement.

— Si tenace, terminé-je finalement en espérant qu'il comprenne où je voulais en venir.

— L'armée.

Je l'interroge du regard, un peu surprise. Il a tout de suite compris ce que je voulais lui dire et n'a même pas réfléchi à sa réponse. Son regard s'est légèrement voilé d'un peu de nostalgie.

— Tu n'étais pas aussi... dur avant ?

— Non... pas vraiment.

— Pourquoi tu t'es engagé dans l'armée, osé-je ma curiosité piquée au vif.

— J'avais un ami, il était un peu gros, les gens se foutaient de sa gueule à cause de ça. Et sur une plaisanterie, on a décidé de s'engager dans l'armée en se disant que ça allait nous endurcir, en plus de nous donner un peu plus de muscles.

Son regard se perd un peu dans le vide. Je l'écoute attentivement, captivée par les souvenirs de son passé qu'il partage avec moi. Je ne m'attendais même pas à ce qu'il se confie à moi. Sa petite histoire étire un petit sourire amusé et admiratif sur mes lèvres :

— Tu t'es engagé dans l'armée pour soutenir ton ami ?

À son tour, un petit sourire creuse ses fossettes, il retrouve mes yeux :

— Ce n'était pas la seule raison. Mais en partie, oui, admet-il en reprenant un peu son sérieux.

— C'était courageux de ta part... murmuré-je sincèrement en enlevant mes mains de son torse.

Il me regarde, je crois que ma réponse lui a fait plaisir. Une satisfaction palpable illumine ses traits.

— Qui était ton ami ?

— Cassie ?

Mon cœur fait un bond faramineux et inquiétant dans ma poitrine.

Callahan se décale rapidement de moi en même temps qu'on constate tous les deux que ma mère tire les rideaux qui créaient une barrière entre les gens dans cette salle et nous.

Ma mère n'entre même pas sur la véranda, mais elle nous regarde étrangement tous les deux. Ses sourcils se fronce légèrement, et je vois la ride près de son nez se creuser. Quand elle fait cette tête, c'est qu'elle n'aime pas du tout ce qu'elle voit.

J'hyperventile en me sentant rougir, puis je me dépêche de venir vers elle en rendant la veste de Callahan qu'il prend.

— Oui, maman ? je réponds finalement, en appréhendant grandement sa réponse.

— Je te cherche depuis une dizaine de minutes, qu'est-ce que tu fiches ?

Son ton est sec, et accusateur.

Son regard est pire encore. Emplis de jugement et de ces critiques qu'elle arrive à me faire passer juste avec ses yeux. Ces iris qui me font me sentir inférieure à elle, qui me donne la sensation d'être une enfant de douze ans, incapable de répondre à toutes ses attentes.

Le regard qui me rend malade.

En la rejoignant, je comprends vite qu'elle a compris qu'il se tramait quelque chose entre Callahan et moi. Vu son expression réprobatrice.

Je remets un pied dans la salle de réception, Callahan me suit. Les bruits ambiants s'infiltrent directement dans mes oreilles, l'ambiance et la chaleur de la salle m'étouffent immédiatement.

— Qu'est-ce que c'était ça, me questionne discrètement ma mère en guidant vers une foule d'inconnu.

— De quoi tu parles ? je feins l'ignorance.

— Rien ne justifie que tu t'isoles avec ton garde du corps. Je n'aime vraiment pas ça, Cassie.

— J'avais juste besoin de prendre l'air...

Elle me toise de haut en bas, mais elle n'a pas le temps de me réprimander plus que ça puisqu'on se retrouve encore en présence d'hommes que je ne connais pas. Elle me les présente comme étant des figures importantes de sa campagne. Même si je serre des mains et que je mime des sourires crispés, je ne retiens aucun nom.

Ma tête est très loin de toutes ces futilités.

Mon cœur rythme encore aux souvenirs de ce qui s'est passé dans ce balcon, à l'abri des regards...

Discrètement, je tourne la tête vers Callahan qui ne se tient jamais loin de moi. Son regard intense ne me quitte pas quand, le doigt sur l'oreillette, il murmure quelque chose à l'intention de la personne de l'autre côté de ce dispositif.

Je m'efforce de revenir sur terre et participer à ce cirque avec ma mère. J'écoute à moitié, et réponds du mieux que je peux à tous ces gens. Mais je pense sincèrement que tout le monde voit que je ne suis pas à l'aise...

Les minutes se transforment en quart d'heure. Ça me paraît interminable. Cette soirée me prend toute ma batterie sociale. Sherlock me manque, j'ai envie de retrouver ma chambre et mes pyjamas.

Et pourquoi pas, retrouver Callahan, au moins le temps du trajet de retour...

Un serveur passe près de nous avec un plateau d'amuse-bouche à la main. Un des types en saisit un, et avec les encouragements de ma mère, ils m'incitent tous à manger quelque chose.

À contrecœur, je saisis un petit apéritif et décide de le manger.

Je mâche lentement en regardant ma mère poursuivre sa discussion avec cet homme.

Sauf qu'il ne me faut pas plus de temps pour comprendre que quelque chose ne va pas...

Tout de suite, mes palpitations cardiaques m'inquiètent, j'arrête immédiatement de mâcher et laisse la nourriture stagner dans ma bouche.

Je recule doucement en me sentant trembler légèrement. Ma mère ne réalise même pas que je m'éloigne d'elle.

Mon corps se met en alerte je me tourne et tombe sur les yeux de Callahan.

Il m'interroge du regard en fronçant les sourcils et j'ai déjà la sensation que ma gorge gonfle. Un stresse irradiant me submerge. Je fais des gestes pour lui indiquer que j'ai quelque chose dans la bouche.

— N...

Ses yeux s'écarquillent, il comprend tout de suite et réagit immédiatement. D'un pas, il réduit la distance entre nous.

— Crache ! Dépêche-toi.

Son ordre me fait ouvrir la bouche, je laisse la nourriture tomber sur sa paume et l'instant qui suit, son bras puissant s'entoure autour de mes côtes me soulève sans difficulté.

— Knight, appelle une ambulance ! Elle a mangé un truc contenant de la noisette, fait vite !

Sa voix est calme et contrôlée, contrairement à ma panique qui me submerge.

Je suis prise de sueurs froides. J'ai des difficultés respiratoires, on aurait dit que ma gorge m'interdit de laisser l'air passer. Mes étourdissements me font voir des étoiles noires, et une sensation de faiblesse me donne l'impression que je chute continuellement.

Callahan prend un verre d'eau au passage et se précipite vers la sortie de secours.

La porte en acier s'ouvre dans un fracas et se referme presque immédiatement de la même manière. Le froid de la cage d'escalier m'apporte une seconde de répit mais je commence à ressentir des démangeaisons dans la bouche, la gorge et une forte sensation de malaise qui me donnent des vertiges.

Non... Ma langue est en train de gonfler et m'étouffer.

Callahan m'assoit précipitamment sur les marches en métal, et reste accroupi une marche plus basse. Je me tiens à peine droite et je lutte pour respirer.

— Cassie, je vais te demander de respirer doucement. Zemër (mon cœur), tu peux faire ça pour moi, s'il-te-plaît ?

Ses iris me guettent et je sens légèrement son stresse dans le timbre de sa voix. Ma respiration est étouffée et paniquée, j'essaye de me calmer mais c'est presque impossible de laisser de l'air entrer.

Je suis en train de suffoquer.

Il fouille rapidement dans la poche de sa veste et sort un injecteur d'épinéphrine.

Il coince l'objet dans sa bouche et soulève à toute vitesse la jupe de ma robe jusqu'à mi-cuisse pour les exposer. Ses dents tirent le capuchon qu'il crache plus loin avant de planter le bout de l'injecteur dans le muscle de ma cuisse.

Au bout de trois secondes, le produit agit.

L'adrénaline, réduit instantanément le gonflement de ma gorge et ma réaction d'allergique. Je sens mes muscles se détendre et je reprends mon souffle en posant mes paumes sur ses épaules.

Je ne sais pas pourquoi, mais en sentant mes symptômes se calmer, j'éclate en sanglots.

Cette sensation de mort imminente ça faisait bien des années que je ne l'avais pas ressentie. Et elle reste toujours aussi traumatisante.

— C'est fini, microbe, calme-toi. C'est fini.

Callahan me tend le verre d'eau qu'il avait pris :

— Rince ta bouche.

Je mets de l'eau dans ma bouche et la fais gargariser avant de la recracher.

Il dépose le verre par terre en restant à mes pieds en attendant que je calme les larmes qui inondent mes joues.

Ses paumes masculines se posent sur mes cuisses nues, et je repose les miennes sur ses épaules.

C'est le choc qui me fait pleurer, même si au fond de moi, j'avoue que je suis infiniment reconnaissante pour la réactivité de Callahan.

Sans lui je serais morte.

— Merci... merci... murmuré-je d'une voix faible.

Je trouve ses yeux.

Et l'angoisse que je vois déformer les traits de son visage me frappe de plein fouet, au point de me couper le souffle.

C'est la première fois que je le vois aussi vulnérable. Qu'il me paraît si inquiet pour moi, comme s'il avait vraiment eu peur de me perdre.

Sur le coup, sa présence est la seule chose dont j'ai besoin pour m'apaiser. Doucement mes sanglots s'atténuent et je tente de me calmer sans quitter ses iris douces et captivantes.

Ce moment me paraît si intense et vrai que mes paumes glissent de ses épaules et se posent délicatement sur son visage.

Sa peau est tellement douce, je ne m'y attendais pas. Sans contrôle, mes pouces caressent doucement ses joues masculines. Son regard vif me fixe avec un mélange d'émotions qui passe dans les expressions de son visage. La peur, la surprise, le soulagement...

Je ne sais même plus ce que je fais...

Et je suis incapable de m'arrêter de caresser ses joues.

Et on dirait bien que plus personne ne sait ce qui se passe parce qu'il s'écoule une seconde...

Puis une deuxième qui fait disparaître le monde autour de nous.

Il n'y a plus que Callahan et moi sur cette terre.

Tout s'efface, sauf les mots qu'échangent nos cœurs.

Je baisse les yeux sur ses lèvres, une seconde. Je retrouve ses yeux, j'ai l'impression de voir son âme ensoleillée, et ça dure une belle éternité.

Alors sans réfléchir, poussé par un mélange d'adrénaline et d'émotions fortes que je suis incapable de définir correctement, je me penche vers lui et colle mes lèvres contre les siennes.

Nos bouches se rencontrent dans un baiser doux, et bref mais c'est suffisant pour retourner le monde entier.

Je me décolle de lui, ses sourcils sont haussés de surprise, il me fixe totalement déconcerté. Il ne s'y attendait pas du tout. Moi non plus, je ne sais plus où donner de la tête. J'ai agi sous l'impulsion.

Putain ?

Tu viens d'embrasser, Callahan... ?

Cassie... ?

T'as embrassé Callahan !

Notre moment est brutalement interrompu par le grincement de la porte de secours.

Je lâche Callahan qui se redresse immédiatement et met une distance professionnelle entre nous. Ma mère apparaît dans l'embrasure de la porte et me voit tout de suite :

— Mon Dieu ! Cassie, qu'est-ce qu'il s'est passé !?

Ma mère se précipite à mes pieds, ses paumes se posent sur mes cuisses. Ses iris bleu-gris parcourent mon visage à la recherche d'une réponse. Elle aussi semble sincèrement morte d'inquiétude, et sur le coup je n'arrive pas non plus à la repousser.

Et ça me fait du bien quand maman s'intéresse à moi, alors je lui réponds :

— J'ai mangé quelque chose avec... de la noisette...

— C'est impossible, Cassie !? Je n'aurais jamais pu mettre ça dans le menu, tu le sais très bien !

— Vous êtes absolument certaine que rien dans le menu ne contenait de la noisette ?

L'intervention de Callahan nous fait lever la tête vers lui. Sa voix est calme et ferme et je peux presque voir l'ombre d'indignation qui voile le regard de ma mère. Elle n'hésite pas une seule seconde :

— Je sais ce que je fais, Ghost. Je n'aurais jamais commis une telle erreur. Jamais je n'aurais mis en danger ma propre fille !

Le silence qui s'en suit me plonge dans mes pensées. La cadence de mon cœur accélère un peu plus, quand je vois l'expression grave qui surplombe le visage de Callahan. Il se perd un peu dans ses pensées lui aussi et j'ai l'impression que son cerveau va à mille à l'heure.

Mais nous n'avons pas le temps d'en débattre plus longtemps car la porte s'ouvre de nouveau. Des ambulanciers pénètrent la cage d'escalier et me prennent en charge.











Allongée dans mon lit, les événements de la soirée tournent en boucle dans ma tête. Je suis incapable d'apaiser la marée d'émotions qui me noie.

Mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles, la musique de Kehlani, Honey, enveloppe mes pensées dans une mélodie mélancolique et douce.

Je n'arrive pas non plus à contrôler le flot de larmes qui humidifie mes joues.

J'ai blotti Sherlock contre moi. Ses légers ronronnements me rassurent légèrement.

Mon regard se perd vers ma fenêtre. J'essaye de trouver des réponses à tout ce qui s'est passé ces derniers temps en fixant le croissant de lune brillant qui est visible dans cette nuit obscure.

Je me sens vraiment à la dérive...

J'ai peur de tout et surtout de ce que ça pourrait représenter de lui faire confiance les yeux fermés.

L'idée que peut-être, il puisse un jour disparaître, ou pire encore... me faire du mal me hante. Et pourtant je n'arrive pas à ne pas lui faire confiance. Et cette dualité m'empêche de trouver la paix.

Je ne sais pas ce qui m'a pris de l'avoir embrassé.

Putain, tu l'as vraiment fait Cassie... !

T'as embrassé un mec !

Enfin... pas un mec... Cal'.

Mon cœur se met à tambouriner brutalement dans ma poitrine en revivant ce moment.

J'étais incapable de lui résister. On aurait dit que toutes les étoiles étaient alignées et que tout en lui m'appelait et rendait presque obligatoire l'idée de franchir ce cap.

Je ne sais même pas ce que ça signifie pour le après.

Si ça se trouve, il voudra changer de cliente. Parce qu'à ce stade, ça fait bien longtemps que notre relation a dépassé le cadre professionnel.

L'image de son visage si près du mien réchauffe mon corps. J'inspire profondément en ayant le souvenir chaud de ses lèvres sur les miennes. Je suis parcouru de frissons.

C'était parfait...

Doux et simple.

Vraiment parfait.

Je suis perdue entre peur et euphorie. Le conflit intérieur que je subis décuple encore mes larmes et je redoute la suite. Je sais que je suis complètement en train de perdre le contrôle sur mes sentiments, et ça me pétrifie.

J'ai sincèrement envie de lui résister. Après tout, l'année prochaine, il ne sera plus là. À quoi ça rimerait de se laisser emporter ?

Mais ma solitude dans ma chambre et mes soubresauts me dépriment encore plus. J'essaye de reprendre mes esprits mais le flot de mes larmes me rend incapable d'avoir des idées claires.

Mais ma musique s'arrête soudainement.

Je me tourne, car j'ai laissé mon téléphone derrière moi.

Et mon cœur explose soudainement en voyant la raison de pourquoi la musique a cessé.

« Appel entrant : Burri im. »

Prise d'appréhension, je récupère mon téléphone à toute vitesse en y croyant à peine. Je fixe l'écran en laissant mon téléphone sonner.

« Mon mari... »

J'ai cherché sur internet en rentrant de notre soirée au marché de Noël, et j'avoue avoir ri en découvrant ça...

« Celui-là, tu le gardes dans la joie comme dans la peine, dans la richesse et dans la pauvreté, pour le meilleur et pour le pire et surtout... jusqu'à ce que la mort nous sépare, mon amour. »

C'est ce que les prêtres disent aux mariés...

J'ai des bouffées de chaleur, et j'hésite plusieurs secondes en redoutant que la sonnerie s'arrête si je prends trop de temps à répondre.

Un petit stresse me submerge, mais je me lance, et décide de décrocher le cœur tambourinant contre ma poitrine :

— A... allô ?

J'entends un bruit de clés de l'autre bout du fil, et son silence avant que sa voix grave n'articule finalement :

— Ne pleures pas.

Je reste choquée une seconde.

Et au lieu que ses mots me rassurent, ça fait tout le contraire. Ma tristesse se décuple encore plus parce que personne d'autre lui n'arrive à lire en moi comme il en est capable. Je ne compte pas le nombre de larmes que j'ai réussi à cacher sans que jamais personne ne les voie jamais.

Mais lui, il les devine sans même me voir...

J'ai peur de la place qu'il prend dans ma vie... Sa présence est si forte, qu'elle en devient indispensable.

J'essaye de calmer mes sanglots en reniflant discrètement et en m'essuyant les yeux. Mais mon cœur martèle ma poitrine et je suis choquée de l'intensité de mes sentiments et toutes ces petites choses qu'il me fait ressentir.

— Pourquoi tu pleures ?

Sa voix est douce, et je peux ressentir que ça le préoccupe...

— Je... j'en sais rien... Callahan... Je sais plus rien...

C'est un peu un mensonge.

Je crois que je commence à comprendre ce qui me fait pleurer.

Mais reconnaître quoi que ce soit c'est une autre histoire.

Il marque une pause et ne dit rien pendant un moment. Comme si tous les deux on savait qu'il ne vaudrait mieux pas pousser cette discussion.

Puis finalement il me dit :

— Tu ne dors pas ?

— Non...

— Pourquoi ?

— Je n'y arrive pas.

J'ai aussi envie de lui demander pourquoi lui non plus ne dort pas, mais les mots se coincent dans ma gorge.

— Écoute... je... commence-t-il, hésitant.

Je reste suspendue à ses mots, en attendant qu'il en dise plus, et plus finalement il m'explique :

— Quand je suis venu te récupérer après tes cours, je ne voulais pas te blesser ni te faire peur. Tu m'entends ?

Je ressens la petite pointe de regret dans sa voix.

Pour être honnête, je ne comptais même pas lui en tenir rigueur, mais le fait qu'il revienne dessus de lui-même fait fondre mon cœur encore plus profondément. Je place ma paume sur mes lèvres en y croyant à peine.

Il me donne littéralement l'espace pour me plaindre de lui...

Je déglutis difficilement et finis par en profiter pour lui avouer :

— Cal'... je déteste quand les gens crient sur moi... C'est vrai que ça me fait peur et ça me met mal à l'aise... Je n'aime vraiment pas ça.

— Je sais, et je suis désolé, zemër. (Mon cœur)

De nouvelles larmes discrètes glissent le long de mes joues. Je fixe mon plafond en ayant le son doux et repentant de sa voix.

Sa manière d'être avec moi me fait pleurer parce que je le trouve parfait.

C'est tout ce que j'ai toujours voulu... Quelqu'un qui voit quand j'ai mal et qui ose valider chacun de mes sentiments, qui me demande pardon sans même que j'ai besoin d'en parler moi-même...

J'ai l'impression qu'il s'accorde si bien à moi et c'est tellement agréable et réparateur. Je me sens si bien quand il me parle, quand il est proche de moi, quand il me montre de l'affection, qu'il me montre que j'existe.

Ça me change et ça me donne envie de me battre contre toutes ces pensées qui me font croire que je ne vaux rien.

— ...ne pleure pas, mon microbe.

Mon microbe.

Sans vraiment me contrôler, un sourire pousse mes pommettes. Il se mélange au poids qui pèse sur le cœur et toute la chaleur que je ressens à chacun de ses mots.

— Je suis désolée... soufflée-je.

— Tu n'as pas à l'être.

Je renifle en essayant de reprendre un peu contenance.

— Ta mère est là ? me demande-t-il.

— Euh... Oui... murmuré-je, mais je m'empresse d'ajouter, mais elle est dans sa chambre...

— Je peux venir ?

Sa question directe me prend totalement par surprise.

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine au point ou je me redresse brusquement sur mon lit. Partager entre le stress et l'excitation.

Mais la vérité c'est que je ne réfléchis pas très longtemps, au fond de moi, malgré mes peurs et mes hésitations, je brûle d'envie de le revoir.

— O-oui... Viens.

— Raccroche, mon amour.

L'emploi du terme "mon amour" me choque au point que je raccroche presque immédiatement.

Je place ma main devant ma bouche et me laisse submerger à mes émotions.

Finalement ma paume se cale sur mon cœur qui me donne l'impression qu'il va exploser.

Il va venir.

Je baisse les yeux sur Sherlock qui a de petits yeux et qui semble tomber de fatigue.

— Il va vraiment venir, Sherlock ! m'exclamé-je en saisissant la tête de mon chat.

Je suis partagée entre une joie immense et une terreur écrasante.

Je me lève de mon lit, incapable de rester sur place. En essuyant les derniers vestiges de mes larmes, je commence à ranger ma chambre en ayant un petit rire nerveux.

Putain à quoi tu joues ?

Et puis ta chambre est déjà rangée.

Pourquoi est-ce que je fais ça ?

Le stress !

Et puis soudainement, mon regard tombe sur le pull que je porte.

C'est le sien, celui qu'il m'a offert...

Merde ! Je l'enlève ou pas ?

Oh, Cassie, ça suffit, c'est juste un pull !

Sherlock s'est mis à m'observer, sans me contrôler je lui lance :

— Moi-même je ne comprends pas pourquoi je fais ça, ne me juge pas, s'il te plaît !

Je sors discrètement de ma chambre et me mène dans ma salle de bain. Je me rince la bouche, alors que je me suis brossé les dents plus tôt.

On ne va pas encore s'embrasser, Cassie, t'es complètement bar-jo ma pauvre !

Putain, je ne me contrôle plus au point ou je change mon protège-slip comme si je ne venais pas d'en mettre un neuf...

Qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer sérieusement ?

Est-ce que je défais mes cheveux ?

Non tant pis je garde la natte.

Parfum ?

Abuse pas.

Je retourne dans ma chambre et m'assois sur le rebord de mon lit en prenant mon chat que je caresse pour calmer mon euphorie. Mon estomac passe par un million de phases et je mords le bout de mon doigt, en attendant un message de sa part.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à stresser, mais quand l'écran de mon téléphone s'est illuminé que j'ai vu la notification de « Burri im », ainsi que mon nouveau fond d'écran de nous deux souriant, je me suis précipitée dessus :

« Burri im : viens m'ouvrir le portail. »

L'adrénaline me fait me lever presque dans un bond. Sherlock a sursauté :

— Désolée mon fils, je reviens.

Je me suis dépêchée dans mes escaliers en faisant attention à faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ma mère. J'ai eu l'impression que j'étais sur le point de commettre la plus grande folie de ma vie.

Je n'ai jamais fait ça.

Laisser un garçon venir chez moi en secret...

Et pourtant, en fourrant mes pieds dans mes crocs, et en ouvrant ma porte d'entrée d'une main tremblante, j'étais prête à lui ouvrir mon monde...

Le voir derrière mon portail met mon corps en fête. Il m'attend, avec une expression sérieuse et intense.

J'ai tellement hâte de lui ouvrir que je m'approche presque en courant.

Le froid me griffe violemment, alors je me dépêche d'ouvrir. Il franchit le seuil de ma maison sans un mot et referme le portail derrière nous avec précaution.

Je suis prise d'un mélange d'appréhension, d'excitation, de peur et d'attirance... Mais en réalité, l'émotion qui se dégage le mieux c'est du bonheur.

C'est presque automatique, mais le voir me rend toujours heureuse.

Il me pousse chez moi, d'une main dans mon dos et s'invite dans mon cocon le plus intime... en pleine nuit.

J'ai l'impression de flirter avec tous les interdits.

Avec le plus de discrétion possible, je verrouille ma porte d'entrée. Callahan me suit dans mes escaliers. On avance doucement, presque sur la pointe des pieds pour éviter de faire grincer le bois. J'ai peur d'alerter ma mère, mais nous arrivons finalement dans ma chambre.

Après avoir refermé ma porte, je me tourne vers Callahan qui enlève ses baskets et les laisse devant. Sa veste glisse le long de ses bras et instinctivement, je la prends et la pose sur le dossier de ma chaise devant mon bureau.

C'est à ce moment-là que nos regards se croisent et que le monde s'arrête.

Le silence qui s'installe entre nous est assourdissant. J'ai tout un tas d'émotions qui me secouent et je crois voir une forme d'intensité brûlante parcourir les traits de son visage.

Ce regard-là, c'est la deuxième fois que je le vois. La première fois c'était quand je lui ai proposé de lui faire à manger, quand il est venu chez moi.

Son intensité m'enflamme. Tandis qu'il me fixe, je le détaille. Il est en jogging et en pull. Mais son parfum masculin et sucré se diffuse déjà dans ma chambre. Mes frissons se rependent jusque dans mes cuisses.

Quand je pince légèrement mes lèvres, il fait un pas vers moi, qu'il arrête curieux en guettant ma réaction. Mon cœur est si agité que j'ai peur qu'il l'entende.

Mais en constatant que je ne bouge pas, Callahan amorce un nouveau pas vers moi.

Cette sensation est divine...

Avoir Callahan juste en face de moi. Me sentir enveloppée par sa présence. Avoir la sensation que le monde autour de moi s'évanouit, et qu'il n'y a plus que notre réalité à nous.

Je me perds dans la douceur et l'intensité de ses iris.

Puis, il lève lentement ses paumes, qu'il pose délicatement sur mes joues. Je frissonne en sentant la froideur de ses bagues contre ma peau. Sa tendresse s'infiltre en moi, dans ces yeux, nos deux mondes ne font plus qu'un, et je ne veux pas qu'ils se séparent...

Dans la joie comme dans la peine, dans la richesse et dans la pauvreté, pour le meilleur et pour le pire et surtout... jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Jamais...

— Cassie... murmure-t-il doucement.

Mon nom n'a jamais semblé être aussi sexy entre les lèvres de qui que ce soit.

Je brûle de désir, et ça me rend tellement fébrile que je me demande si je devrais avoir honte d'être autant soumise aux envies qu'il provoque en moi. J'ai l'impression que sa façon de l'articuler est unique et mon nom résonne comme un trésor quand c'est lui qui le prononce.

— Si je t'embrasse, tu me laisseras faire ?

Ma bouche s'entrouvre légèrement. Je sens mes paupières s'écarquiller un peu.

Et tout de suite, un oui muet fait céder mon désir. Je hoche doucement la tête.

— Dis-le-moi. Demande-moi de le faire.

— Je te laisserais faire... embrasse-moi.

Lorsqu'il plonge sur mes lèvres, le monde entier se réduit à la sensation de son baiser.

La sensation humide de sa bouche douce contre la mienne me perd dans un fantasme que je ne pensais même pas exister. Mon être tout entier frémit. On aurait dit que j'ai sauté d'une falaise, dans une mer paradisiaque et que la montée de notre excitation est la collision de nos corps dans cette eau chaude.

Tout devient plus intense, plus réel, et on se laisse s'emporter dans le tourbillon de nos sensations plaisantes et sensuelles. Je ressens un million d'émotions.

Malgré ma tension qui augmente, j'ai tout d'un coup un sentiment de paix qui me donne une clarté dans le cœur. Tout me semble si simple et tellement évident. C'était tout ce qui me manquait, tout ce dont j'avais besoin. Et je sens que je pourrais revivre ce moment pour le reste de ma vie.

Je me sens droguée sous la caresse de sa bouche, chaque mouvement me semble parfait et décuple des vagues de désir intenses sous a peau. La chimie de nos cerveaux nous donne envie de nous apprivoiser un peu plus fort. Je sens une de ses mains glisser le long de mon dos, jusqu'à se faufiler sous ma cuisse. Je suis soulevée par son bras libre sur mon dos et d'instinct mes cuisses s'entourent autour de ses hanches, mes bras autour de son cou.

Puis, je me sens m'enfoncer sur une surface moelleuse et je réalise que j'ai atterri sur mon lit.

Le baiser cesse, mais pas la tension qu'il y a dans cette chambre. Callahan, au-dessus de moi, enlève son pull qu'il balance quelque part dans ma chambre et reste en t-shirt.

Je baisse les yeux sur ses bras musclés et j'ai à peine le temps de ressentir de l'émotion, que je constate dans ses yeux intenses plongés dans les miens, qu'on est irrésistiblement attirés l'un par l'autre.

On n'attend pas plus longtemps pour reprendre ce baiser. Mes sens réagissent à chacune des caresses de ses lèvres qui cherchent les miennes.

Je m'entends gémir lorsque sa paume glisse sous mon pull. Le bout de ses doigts s'enfonce et explore ma peau brûlante. Je le veux plus près de moi, mes bras se croisent plus fort encore autour de son cou.

— Qu'est-ce que tu me fais... me souffle-t-il, d'une voix rauque qui envoie des vagues de frissons dans mon ventre.

Mon désir augmente d'un cran. Tout s'efface. Il ne reste que nos cœurs et les sensations chimiques de nos deux corps qui se cherchent et s'apprivoisent.

— Je ne me... reconnais plus, murmure-t-il contre mes lèvres, avant de m'embrasser de nouveau avec une passion qui nous consume.

Sa main glisse et remonte le long de mon ventre.

Mes doigts passent dans ses cheveux épais.

Mon Dieu, ils sont tellement doux que je ne m'y attendais pas à cette sensation, et pour une raison que j'ignore ça m'excite encore plus.

— Cassie, je...

Il ne finit même pas sa phrase, je ressens même l'urgence d'accaparer mes lèvres. Comme si parler lui enlevait un temps précieux qu'il pourrait utiliser pour m'apprivoiser.

— Pourrais...

Sa voix est juste un murmure contre mes lèvres, tandis que sa paume s'approche de ma poitrine. Le contact m'électrise et réveille une sensation absolument délicieuse...

— T'embrasser...

Ce mot s'échappe de lui entre deux baisers. L'humidité de sa bouche me paraît divine. Ma fierté, mon ego, tout disparaît pour ne convoiter que lui. J'ai besoin, j'ai envie qu'il m'embrasse plus fort encore.

Éternellement, finis-t-il en décuplant encore plus mon plaisir.

Ses lèvres deviennent mon refuge.

L'intimité du moment dépasse les mots. C'est plus fort que ça.

C'est divin, je ne pourrais même pas l'expliquer.

J'ai l'impression que le temps s'est arrêté.

Mais sa main effleure la rondeur de mon sein, un gémissement est sorti de moi sans contrôle et je sens mon dos s'arquer pris entre une sensation dévorante. Mais un frisson d'alarme me fait ouvrir les yeux :

— Attends ! Arrête ! S'il te plaît !

Je m'échappe presque de ses lèvres et il se redresse immédiatement, en me fixant plein d'inquiétude.

Il a raison... Je ne suis pas prête...

Mon cœur bat à la chamade, j'ai peur d'avoir tout gâché quand il recule encore pour créer une distance plus grande entre nous. Je m'appuis sur mes coudes et j'angoisse, mais il passe nerveusement sa main sur sa mâchoire avec le regard un peu paniqué.

— Putain, më fal (excuse-moi), me lance-t-il avec une expression de regret.

Il se redresse encore plus, au point de sortir de mon lit. Je m'assois à mon tour :

— C'est pas... enfin tu n'as rien fait de mal, je tente de le rassurer.

— J'voulais pas... te... putain, fait chier !

— Cal', dis-je doucement en prenant sa main dans la mienne. Tu n'as rien fait de mal. Je te jure.

Il reste quelques secondes perplexe, son autre main agrippée à sa mâchoire.

L'atmosphère se détend un peu. Et je suis poussée par mes propres envies, je lui demande alors :

— Euh... si tu veux... tu veux... dormir... avec moi ?

La crainte qu'il y avait dans ses yeux s'envole, et un grand sourire éclaire son visage.

Son expression me paraît tellement pure, que ça me fait sourire moi aussi.

— Comment je pourrais refuser une nuit dans les bras de ma femme, me lance-t-il taquin en enfonçant ses genoux dans mon lit.

Je ricane en levant les yeux au ciel, en même temps qu'il fait passer ses mains sous mes aisselles pour me porter jusqu'à lui. Je l'entoure de mes bras et nous nous allongeons sur mon lit.

— T'en as pas marre des trucs à imprimés de mamie, toi ?

Encore une fois mon rire perce le silence de ma chambre, quand il nous couvre de ma couverture à imprimé floral.

— Mais laisse-moi tranquille. T'as toujours quelque chose d'inutile à dire. T'es trop chiant !

— Fermez-la, madame Caine, m'ordonne-t-il ironiquement avant de regarder autour de lui. Où est votre patapouf d'ailleurs ?

Je me redresse en cherchant dans ma chambre. Je vois Sherlock près de la chaise où j'ai déposé la veste aviateur de Callahan. Il est en train d'essayer de la faire tomber.

Callahan et moi on se met à rire tous les deux :

— Sherlock ! l'appelé-je.

Mon chat tourne la tête vers moi et je tapote le lit pour qu'il vienne.

Il ne perd pas une seule seconde et bondit sur mon lit. Ses pattes agiles se frayent un chemin vers nous, mais je reste choquée en constatant que finalement, il se met derrière Callahan, et pose sa tête rousse sur son cou.

— Mais c'est une blague là ! Je suis choquée de mon fils ! C'est moi qui t'ai élevé hein, je me plains en caressant la tête de mon chat.

— Ouais, mais il préfère son père, ricane Callahan.

Je lève encore les yeux au ciel, tandis que Callahan me fait glisser vers lui. Je me blottis contre son torse. Ses bras forts m'enveloppent de la plus rassurante des manières.

Son parfum me fait planer... Je souris sans me contrôler.

Au bout de quelques secondes, ma joue écrasée contre ses pectoraux ressent le rythme de son cœur.

J'hausse les sourcils face à cette cadence qui me surprend. On aurait dit qu'il va exploser.

Je n'ose même plus bouger en réalisant que nos émotions sont probablement jumelles...

Ma solitude disparaît, tout ce qui compte c'est de savoir que la musique de mon cœur ne résonne pas toute seule. La paix du moment me fait oublier toutes les questions qui me faisaient pleurer quelque temps auparavant. J'ai même la sensation qu'il a répondue à tous mes doutes.

La nuit nous couvre, et je rêve de m'endormir protégée de ses bras.

Juste moi, et mon soleil.

Juste nous...

Mais je sens sa main glisser le long de ma natte. Je lève les yeux vers lui en remarquant qu'il aime bien prendre mes tresses quand j'en fais.

Mes doigts s'agrippent à son t-shirt.

— Tu sais quel goût ont tes lèvres ? me dit-il en s'amusant ave la longueur de ma natte.

— Non...

— Elles ont le goût de celles de ma femme.

Mon rire m'échappe sans contrôle. Il ne tarde pas à me suivre mais il se contente simplement de sourire.

— T'es super chiant, lancé-je.

— Mais je suis amoureux de toiii !

Il me serre très fort contre lui et mordille mon épaule pour m'embêter. La joie que j'ai ressentie a fait exploser mon ventre. Un sourire amusé a étiré ses lèvres, et moi je suis totalement hilare.

Je n'arrive pas à détourner le regard.

Ces mots se collent à mon cœur.

Il s'écoule plusieurs secondes, puis il se penche vers moi, et dépose doucement ses lèvres sur les miennes.

Je ne voulais pas me l'avouer, mais je suis déjà accro à ses baisers. Il me mettent dans une bulle de tendresse, et j'ai l'impression que je pourrais l'embrasser éternellement moi aussi.

« Je suis amoureux de toi. »

Pourrais-tu me dire ces mots... Jusqu'à ce que la mort nous sépare, peut-être.

Parce qu'ils comble mes crevasses, une à une...

— Aller dors, microbe, me chuchote-t-il avec douceur.

Je hoche la tête avant de le serrer contre moi en baissant les yeux.

J'entends encore les battements affolés de son cœur.

— Natën e mire, zemër.

— Natën e mire, Cal'...

Son petit rire a fait trembler son corps.

— Më pëlqen shumë kur me flet shqip ! (J'adore quand tu me parles albanais)

Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais je souris sincèrement.

Il me serre un peu plus fort contre lui, je ferme les yeux en sentant qu'il dépose un baiser sur le haut de mon crâne.

Sous son affection, une main sur mon dos, l'autre caressant la longueur de ma natte, je me sens prise dans un beau nuage ensommeillé.

J'ai l'âme tranquille quand il est là.

Le cœur léger, apaisée, je le laisse être le maître de ma nuit, et le petit soleil de mon cœur.

C'est juste nous.








𝙵𝙸𝙽 𝙰 𝙲 𝚃 𝟺.

🎠 𝙳 𝚎́ 𝚌 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.














Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃

Ça-va ? ☕️






IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !


Me, looking at the retourneuses de vestes qui avaient insultées Casbaby au chapitre précédant MDMDRR 😙☕️...

Ma foi 😙 !



Je voudrais juste prendre le temps de faire un gros bisous à, Cathy, Claire, Sema, Nadia, Charlotte, Licia, Izza, je pourrais pas venir sur le live d'aujourd'hui 🥹, but love you guys 🫶🏾, et merci à vous toutes de faire vivre Ghost comme ça ! Vous rendez l'expérience Ghostie tellement incroyable !

J'essaye de répondre à tout vos Tiktoks, ou au moins de les republier un maximum ! 😭

Je kiffe découvrir vos théories, ou juste avoir vos retours ! Sachez que je dors, et mange Ghost moi aussi ! J'aime tellement ce livre que je veux même pas arriver au moment ou on arrivera à la fin 😭 ! L'univers m'immerge et m'inspire tellement que j'en arrive au point ou je dois supprimer des scènes parce que sinon on va finir avec 100 chapitres à ce stade.

En tout cas, merci mes kunefettes d'être là, 4 ans après !

J'ai hâaateeee que l'aventure d'édition commence enfin et que vous ayez Valentina entre vos mains ! Je suis à fond sur ça aussi, et j'espère que la nouvelle version vous plaira, parce que moi je l'aime tellement ! 🫠


Sur ce, concernant ce chap... DAMN !?????

SHE KISS HIM FIRST ! 😙

Un jour j'ai vu quelqu'un dire dans les commentaires, j'espère qu'elle l'embrasse en premier, je voulais bloquer la personne HAHA, 🤣 ! Because, c'était exactement ce que j'avais prévu !

Cal' il était choookérrr, mais il pouvait plus résister, le monsieur il est revenu en rappel le soir même hahaha !

Et est-ce qu'on peut juste parler du moment ou Cal' il lui dit, "je tuerais pour toi ouuuuu ?" Non mais dites-moi carrément ?

Bref, mes deux amours je les aimes trop purée 🥲... Ils sont trop safe pour moi !

Dites à l'auteur de les protéger coûte que coûte en tout cas ! 😗

Aller j'en ai assez dit, bisous bye !


(PS : euh, on est enfin en janvier dans Ghost ??????? MDR)


Je sais pas si je vous dit que je vous rejoins sur Discord 😔 ! Je vous lis en vrai, mais parfois j'interagis pas systématiquement ! En tout cas si vous voulez papotez sur Discord, le lien est dans le bulle "Discord" sur Instagram !








BYE 🏍💨🪐 !




Stardust 🍓




𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...



xo, Azra. ✿



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