𝟸𝟿. 𝙻𝚒𝚝𝚝𝚕𝚎 𝚐𝚑𝚘𝚜𝚝.
On est le 05 janvier, on souhaite tous un joyeux anniversaire à Callahan ! 🎉
Gëzuar ditëlindjen, Ghostiiiie ! ❤️
(Le timing il est trop parfait, nouveau chapitre pile le jour de son birthday 😗!)
(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)
"Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour. Car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours."
Khalil Gibran
𝙰 𝙲 𝚃 𝟺.
🎠 𝙳 𝚎́ 𝚌 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.
𝟤𝟫. 𝖫𝗂𝗍𝗍𝗅𝖾 𝗀𝗁𝗈𝗌𝗍.
Cassie.
Je replace ma brosse à dents dans son étui avant de la ranger.
Mon regard se perd dans mon reflet fatigué du miroir de ma salle de bain.
Mes doigts glissent machinalement sur mon crâne. J'ai plaqué mes cheveux et fait une natte basse.
'Je suis toujours là, microbe.'
Le souvenir de ses paroles éveille des frissons sur ma peau.
Je n'ai pratiquement pas dormi de la nuit... Au lieu de ça, j'ai passé des heures à essayer de comprendre ce qui s'est passé hier.
Mais dans mon journal, les seuls mots que j'ai réussi à écrire étaient : « Je suis toujours là, microbe. »
Dans cette même soirée, je me suis fait la promesse de commencer à apprendre à me protéger de ma mère. Le fait qu'elle ne soit pas venue me voir hier a littéralement brisé quelque chose en moi que je ne saurais même pas expliquer. J'ai même l'impression d'être anesthésiée pour le moment... Je crois que je ne réalise pas vraiment.
Tout ce que je sais, c'est que je veux mettre le maximum de distance entre elle et moi. Et pour ça, je ne suis pas descendue petit-déjeuner ce matin pour éviter de la croiser.
J'ai déjà l'impression de me sentir cent fois plus seule dans cette maison alors que maintenant, j'ai conscience que ce n'est pas moi qui ai créé ce fossé entre elle et moi.
Et s'il faut que je réapprenne à manger... Callahan m'a bien fait comprendre que ce n'est pas avec elle dans les parages que je vais y arriver.
J'éteins la lumière et retourne rapidement dans ma chambre et prenant bien soin de refermer la porte derrière moi.
Je troque mon pyjama pour un pull à col roulé en laine et un pantalon taille haute à la coupe fluide, tous deux gris.
Je m'assois sur le bord de mon lit et déroule mes chaussettes.
Mais soudain, la porte s'ouvre après qu'on ait frappé deux légers coups.
Je lève rapidement les yeux et la tête de ma mère apparaît avec des traits anormalement préoccupés.
Qu'est-ce qu'elle fait là ?
Ça, c'est vraiment inhabituel...
Mon cœur se met à cogner violemment contre ma cage thoracique.
...Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Coucou, Cassie... murmure-t-elle sur un ton doux qui me réchauffe immédiatement. Je vais partir mais je ne t'ai pas vu prendre ton petit déjeuner ce matin...
Sans me contrôler, je fronce les sourcils en terminant d'enfoncer ma chaussette, mon pied retrouve lentement le sol.
Quoi... ?
Je suis complètement perdue par ses mots.
C'était quand la dernière fois qu'elle s'est souciée de me voir petit déjeuner... ?
Son attention envers moi est tellement inattendue que je reste figée, et je ne sais même pas quoi lui répondre. Ses yeux miroir des miens ne me quittent pas, et pour une fois... J'y vois un peu plus de douceur à mon égard.
Elle reste derrière ma porte, respectant mon intimité, seul le haut de son corps dépasse.
C'est irréel...
Elle vient vraiment de me demander ça ?
J'ai une boule dans la gorge et un sentiment chaleureux qui s'éveille dans ma poitrine.
Les mots me manquent, ma langue est comme... paralysée.
Je crois qu'elle attend une réponse et une part de moi n'a qu'une envie c'est de me lever et de plonger dans ses bras.
Mais je n'arrive pas à parler. Je suis trop confuse, et surtout partagée entre l'idée de tout oublier ou de rester fidèle à ma promesse de ne plus interagir avec elle.
Au bout de quelques secondes embarrassantes, elle me chuchote finalement, presque déçue :
— Bon, je... je te laisse alors. À ce soir, Cassie...
Mes mains tremblent, et alors que sa voix s'éloigne et qu'elle referme ma porte lentement, mon cerveau commence à tourner à mille à l'heure. J'ai envie de hurler « maman, attends ! » et me lever pour lui parler.
J'ai envie de lui dire que ça m'a fait plaisir qu'elle soit venue me voir.
Ça faisait des années qu'elle ne l'avait pas fait.
J'ai vraiment juste envie de lui parler.
Lui raconter n'importe quoi, lui dire que j'ai mal dormi cette nuit, ou que j'ai eu une très bonne note en statistique la dernière fois. Que j'ai avancé un peu sur mon roman que j'écris en secret ou que j'ai plus peur de la moto depuis que j'en fais avec Callahan.
J'ai envie de lui dire que je l'aime.
Et que je suis désolée pour tout.
Mais la porte se referme dans un cliquetis sourd.
Paralysée, je reste seule avec mes pensées et une étrange sensation de vide qui me fait anormalement très mal à l'estomac.
C'est la première fois que je ne réponds pas à ma mère.
Et je me sens atrocement seule.
Une vraie solitude, qui me dit que je vais devoir traverser un couloir sans lumière dont je ne connais ni les reliefs ni la destination finale.
Je suis effrayée à l'idée de marcher sans ma mère, de choisir de ne plus être son ombre aveuglément.
'Je suis toujours là, microbe.'
'Et même quand tu ne me vois pas, je serais toujours ton petit fantôme.'
Je sors de mes pensées en entendant finalement ses pas dans les escaliers.
Ce qui signifie qu'elle est restée derrière ma porte tout ce temps.
Je pince mes lèvres en sentant une bouffée d'émotion m'envahir.
Des sanglots m'envahissent. Je place ma paume sur mes lèvres pour les contenir mais les larmes glissent sur mes joues.
Pourquoi t'as rien dit, Cassie ?
T'as tout gâché !
Je regrette amèrement de ne pas avoir répondu à ma mère.
La culpabilité me noue l'estomac.
Et puis une part de moi ne comprend même pas pourquoi je me sens si coupable, puisqu'elle n'est même pas venue me voir à l'hôpital !
Sans réfléchir, je saisis mon téléphone branché sur ma table de chevet.
Je vois des messages des filles sur le groupe et un message de Lalita, mais je ne l'ouvre pas tout de suite. Mes doigts tremblants cherchent la conversation avec Callahan. Sans hésiter, je pianote rapidement :
« Tu as dit quelque chose à ma mère ? »
Je n'attends même pas une minute, sa réponse arrive presque instantanément :
« + 44 05 07 20 03 : Dis-moi plutôt c'est quoi le problème ? »
Le simple fait qu'il déduise qu'il se passe quelque chose, avant même que je ne lui dise quoi que ce soit, me donne immédiatement la sensation d'avoir un poids en moins sur les épaules.
« Elle est passée me voir dans ma chambre à l'instant, pour me dire qu'elle ne m'avait pas vue prendre mon petit déjeuner. »
« + 44 05 07 20 03 : Et c'est une mauvaise chose ? »
« Je ne sais pas... »
« + 44 05 07 20 03 : Qu'est-ce que tu lui as répondu ? »
« Je n'ai rien répondu... »
« Je ne savais pas quoi lui dire. »
« Elle n'a jamais fait ça avant. J'étais vraiment surprise. »
« Je ne sais pas si j'ai bien agi ou pas ? »
Dans l'attente d'une réponse, j'essaye de calmer mes pleurs.
Je prends un mouchoir dans mon paquet et me mouche.
Après quelques instants, la réponse de Callahan s'affiche sur mon écran :
« + 44 05 07 20 03 : T'as été parfaite, zemër. Ne passe pas la journée à y penser. »
De nouvelles larmes glissent sur mes joues.
Je place encore mes doigts tremblants devant ma bouche en ayant la sensation d'être aussi légère qu'une colombe.
Ses mots sont simples, directs... et mieux encore me réconfortent bien plus qu'il ne pourrait l'imaginer.
Ma culpabilité s'atténue plus que de moitié, et j'essuie mes larmes en reniflant.
Mes doigts glissent sur l'écran :
« Merci beaucoup, Callahan. C'est gentil. Je te souhaite une excellente journée. »
Il répond toujours aussi rapidement :
« + 44 05 07 20 03 : À ce soir, llukum. »
« + 44 05 07 20 03 : Et mange quelque chose. »
Je repose mon téléphone et fixe un point invisible dans ma chambre pendant de longues secondes.
Perdu dans le vide, j'ai bien la sensation que ses paroles font sens...
Je suis toujours là, microbe.
Un sentiment d'apaisement naît dans ma poitrine, et c'est vrai... Je n'ai pas envie de passer ma journée à y penser.
Quand bien même je sais que le poids de la culpabilité risque certainement de reprendre le dessus moi tôt ou tard, au moins, j'arrive à terminer de me préparer sans avoir une si grosse boule au ventre.
Et même quand tu ne me vois pas, je serais toujours ton petit fantôme.
✤
— Donc... les mots que nous choisissons de dire à nous-même ont un véritable pouvoir sur notre réalité, déclare Nelly, les yeux brillants d'enthousiasme.
Cherry, mange attentivement et hoche la tête captivée par ses paroles.
Puis, elle reprend une nouvelle fourchette de pâtes, mais cette fois-ci elle me la tend en mettant sa paume sous la portion pour éviter que la sauce déborde. Je souris un peu et ouvre la bouche pour la laisser me nourrir.
Depuis que nous sommes venues en pause déjeuner, Cherry me nourrit comme un bébé. Elle prend des pâtes de son plat pour elle, puis elle m'en donne à moi.
Honnêtement, je n'ai pas vraiment envie de manger. Mais, j'ai quand même envie de faire un petit effort.
Elles ont bien compris qu'aujourd'hui je n'étais pas vraiment dans mon assiette, et elles n'ont pas cessé de s'assurer que je ne m'évade pas dans un dédale de pensées destructrices.
Ces filles ont sincèrement une partie de mon cœur dans leur main. Et elles en prennent tellement soin...
— En fait, je vous explique, poursuit Nelly en poussant légèrement son Tupperware pour avoir la place de positionner ses mains sur la table. Le cerveau a cette capacité étonnante de se focaliser sur nos pensées et de les rendre réelles. Si on pense quelque chose de négatif, notre cerveau va s'efforcer de prouver que c'est vrai.
— C'est dingue quand même, ajoute Cherry, la bouche pleine. Et du coup, si on pense que du bien, on a que du bien ?
Nelly sourit avant de lui répondre.
— Alors, c'est un peu grossier comme conclusion, mais en soi, j'ai envie de dire oui. C'est pour ça que c'est super important de ne pas laisser les pensées négatives nous dominer. Plus on se concentre sur le positif, plus on attire de bonnes choses et surtout plus notre cerveau voit les bonnes choses autour de nous.
J'entends mon téléphone vibrer dans mon sac.
Absorbée par les mots de Nelly, je ne cherche pas tout de suite à prendre mon appareil.
Je l'écoute fascinée moi aussi. Elle dégage ses mèches châtains dans son dos et poursuit la conversation.
J'ai l'impression qu'il n'y a pas un sujet que Nelly ne maîtrise pas.
Elle sait tout, sur tout.
Allant de la spiritualité, au développement personnel, à l'estime de soi, à l'astronomie, même la gemmologie.
Sa culture est tellement impressionnante.
— Je ne sais pas quoi penser de ça, renchérit Lalita en mangeant une portion de son riz.
Mon téléphone sonne une seconde fois.
Je fouille enfin dans mon sac, les filles continuent de parler et je constate que j'ai raté un appel de Callahan.
Quoi ? Pourquoi il m'appelle ?
— Toi, t'es juste trop aigrie, réplique Cherry en me mettant une pâte dans la bouche.
— Cherry, rigole doucement Nelly. Laisse Lalita tranquille. Moi tout ce que j'essaye de dire c'est que parfois, changer de perspective, et de façon de penser sans en oublier la réalité, ça peut amorcer beaucoup de changement dans nos vies, vous voyez ce que je veux dire ?
Pile quand je déverrouille mon téléphone, un message apparaît :
« + 44 05 07 20 03 : sors. »
Je sens d'ores et déjà une chaleur prendre possession de mes joues.
Mes doigts glissent sur mon écran, et je réponds un peu hésitante :
« Qu'entends-tu par : 'sors' ? »
Alors que les filles continuent de débattre, je vois déjà la bulle de saisie apparaître et son message arrive vite :
« + 44 05 07 20 03 : viens devant le portail. »
« Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? »
« + 44 05 07 20 03 : microbe, tu poses trop de questions. Viens. »
Je m'éclaircis la voix en relevant les yeux sur mes amies et c'est sur les iris noirs de Lalita que je tombe.
Je ne sais même pas pourquoi une vague d'appréhension m'envahit et mon cœur bat un peu fort dans ma poitrine.
Le regard interrogateur et perçant de Lalita me fait rougir encore plus :
— Qu'est-ce qui se passe ? me demande-t-elle sans me lâcher des yeux.
— Rien... c'est... c'est Callahan, bafouillé-je. Il veut que je le rejoigne devant le portail.
Je ne sais même pas pourquoi je stresse à l'idée d'avouer ça.
Cherry, ma première supportrice, s'écrit enchantée :
— Mais c'est une nouvelle gé-nia-
— Pourquoi ? insiste Lalita.
J'allais lui répondre mais mon téléphone sonne de nouveau.
« Appel entrant : + 44 05 07 20 03 »
Mon cœur s'accélère et je ne réfléchis pas vraiment avant de décrocher.
— Oui... Allo ?
— Microbe, tonne la voix grave de Callahan. Arrête de demander l'approbation de tes copines. Et encore moins celle de l'autre aigri. Viens devant le portail. Je t'attends.
L'ordre est clair et surtout, son ton ne donne pas du tout lieu au débat.
Je rougis instantanément, en sentant le regard de Lalita sur moi.
— Euh... ok. J'arrive alors, répondis-je d'une voix basse, avant de raccrocher rapidement.
Je ne sais pas pourquoi je redoute autant que Lalita s'énerve à l'idée que j'aille le rejoindre. Mais à ma grande surprise. En me levant de ma chaise, elle ne dit absolument rien. Et elle ne semble pas non plus en colère contre moi.
D'habitude elle l'aurait insulté... ?
— Désolée les filles, je... je reviens tout de suite, OK ? balbutié-je en ayant un peu la sensation de les abandonner.
Nelly me lance un sourire doux et encourageant en ajoutant :
— Prends le temps dont tu as besoin.
— Tu vas tout déchirer ma babyyyy ! Ne reviens surtout pas ! s'exclame-t-elle en riant et en m'envoyant des bisous.
Je rougis de la tête au pied parce que sa voix criarde a attiré sur nous l'attention de beaucoup de monde dans la cafétéria.
Néanmoins, en enroulant mon écharpe autour de mon cou, j'avoue qu'un petit sourire enjoué s'est dessiné sur mes lèvres.
Je m'empresse de sortir de la cafétéria, le cœur battant à l'idée de savoir ce que Callahan peut bien me vouloir.
Il me faut quelques minutes pour longer rapidement les couloirs froids d'Oxford.
Et à peine ai-je dépassé le portail que je le vois.
Son casque sous le bras, il jouait à rassembler de la neige pour former une petite pyramide avec ses baskets.
Quand il relève la tête vers moi, je remarque tout de suite sa sucette coincée dans sa bouche.
Mais ce qui attire encore plus mon regard, c'est ce nouveau manteau aviateur en cuir marron, avec le col molletonné crème.
Ce manteau lui va si bien...
En m'approchant de lui, je sens mes joues s'empourprer immédiatement quand il me sourit.
Je baisse les yeux sur son pull col roulé noir, assorti à son pantalon de la même couleur. Ses mains gantées tiennent un sac plastique.
— Bonjour, murmuré-je mi-embarrassée, mi-enjouée. Euh... tu sais que je finis à 19 h ?
Il pousse un lourd soupir en rejetant la tête en arrière, un air désespéré sur son visage.
Je fronce les sourcils pour l'interroger du regard :
— Q-quoi ?
— Tu ne me dis plus bonjour 'Callahan' ?" me demande-t-il en retirant sa sucette de sa bouche avec une décontraction assumée.
Ça m'arrache un petit rire.
Il n'en rate vraiment pas une. Parfois je me demande même s'il ne fait pas une fixette sur ça exprès...
Encore plus rouge, je répète :
— Euh... et bien... Bonjour Callahan ?
Il rit cette fois-ci, ses fossettes se creusent de la plus charmante des manières.
— Fabuleux, dit-il en remettant la sucette dans sa bouche. Je sais que tu finis à 19 h, microbe.
— Oh, pourquoi tu es venu ?
Il me regarde avec une étincelle malicieuse dans ses yeux bleus.
— J'ai envie que tu t'habitues à ce que je te surprenne, me murmure-t-il avec un sourire espiègle au coin des lèvres.
Un éclat de rire incontrôlé m'échappe en même temps que me sente prendre un degré de plus.
Je me rends compte que Callahan est vraiment quelqu'un de très taquin. Et au final ses réflexions me font plus sourire que pleurer.
Pendant une seconde, ses yeux doux lorgnent sur mon visage.
Il a un petit sourire en coin, et les sourcils légèrement haussés. Il déplace lentement sa sucette dans sa bouche.
Puis finalement, Callahan me tend le sachet en plastique blanc qu'il tenait dans sa main.
— C'est pour toi.
— Qu'est-ce que c'est ? demandé-je curieuse en saisissant le sac.
— Regarde, m'incite-t-il d'un haussement de menton.
Je l'ouvre et découvre une barquette en aluminium d'où s'échappe une odeur vraiment délicieuse.
À l'intérieur, il y a des couverts en plastique et un morceau de galette comme celle du restaurant où nous étions allés la dernière fois.
Une sorte d'émotion agréable s'étend dans ma poitrine. Je pince les lèvres avec la sensation d'être submergée par un million de pensée...
Il m'a apporté à manger...
Je sens mes sourcils se tortiller légèrement et yeux me piquer, mais je me retiens.
— Je... t'étais pas... obligé... Je... ne sais pas quoi dire, murmuré-je émue par son geste.
— Par pitié, je veux juste que tu manges, microbe.
— Mais... tu sais j'ai mangé un peu de pâtes, et un yaourt, alors je n'ai vraiment pas faim du tout...
— Prends juste cinq cuillères devant moi, au moins, insiste-t-il.
Il prend la barquette du sachet et soulève le carton pour révéler la nourriture.
— C'est du tavë kosi de chez Jorik, tu sais le du restaurant de la dernière fois ? Il est comme toutes les mamans albanaises le feraient, donc c'est forcément le meilleur, m'informe-t-il avec un petit sourire fier.
Je ne sais pas pourquoi ça me touche autant.
Pourtant Cherry m'a donné à manger tout à l'heure aussi.
C'est incompréhensible l'explosion qui se passe sous ma peau. Je contemple le plat, c'est un plat doré et gratiné, avec quelques morceaux de viande. Ça a l'air délicieux, et honnêtement, je suis tellement touché par son geste et son attention que ça m'ouvre un peu l'appétit.
Il me tend la cuillère en plastique, et sans trop d'hésitation je plonge mon couvert dans le plat.
Sous son regard la nourriture se pose sur ma langue. Le goût délicieux enveloppe mes sens.
Je mâche lentement en profitant de cette saveur que je ne connaissais pas du tout.
Je n'ai goûté qu'un seul tavë kosi dans ma vie, celui-ci, mais je le crois quand il me dit que c'est le meilleur.
Je lève timidement les yeux dans les siens, son sourire est contagieux, j'ai même envie de dire enfantin... Je ne peux m'empêcher de lui sourire en retour :
— Ça te plaît, chuchote-t-il en enlevant la sucette de sa bouche.
— Oui, merci, dis-je sincèrement en hochant la tête. C'est vraiment super gentil... le plat est vraiment très bon, dis-je sincèrement en hochant la tête.
Il acquiesce satisfait.
Je me sens étrangement réconfortée, avec lui à mes côtés.
Et ça me fait du bien de manger...
Ou de partager ce repas avec lui ?
Je n'en sais rien...
« Je suis toujours là, microbe. »
Je crois qu'il dit vrai... Il est tout le temps là...
Je prends une nouvelle cuillère en savourant.
— Tu en veux ? lui demandé-je en prenant une portion que je tends vers lui.
J'adore son sourire.
Voilà, c'est dit.
Ses paupières se plissent tellement que le bleu nuit de ses iris disparaît sous ses longs cils noirs. Et puis ses fossettes rendent ses traits anormalement doux. C'est une facette de lui que je trouve vraiment belle.
La sensation que j'ai dans le ventre à chaque fois que sa joie transparaît sur les traits de son visage, c'est définitivement ce que je préfère chez lui...
Physiquement bien sûr. Et ça s'arrête là.
Bref.
Sa voix grave me répond avec toute la simplicité du monde :
— Je t'aurais bien embrassé, zemër, mais j'ai une sucette et je ne suis pas un fan des mélanges sucrés salés.
Je sens mon sang affluer comme une bombe sur mon visage.
Ce type est infatigable et je pèse mes mots.
Je reste bouche bée, mais il ricane doucement en me murmurant :
— J'ai mangé ne t'inquiète pas pour moi, merci.
Je hoche la tête et il repose son épaule contre le mur à côté de nous avec nonchalance calculée. Il enfonce bien ses gants dans ses mains. Son casque toujours, coincé sous son bras. Il me regarde manger, et je sens une vague d'embarras me prendre.
Je commence à paniquer à son regard intense.
J'espère que j'ai la bouche propre.
Qu'est-ce que je suis censée dire ?
Il va me trouver ennuyante à mourir.
— Tu fais quoi le 24 décembre ?
Sa question me prend par surprise.
Je voulais détourner les yeux, intimidée, mais finalement c'est sur ses lèvres qui jouent avec la sucette que je focalise mon attention.
— Euh... d'habitude, ma mère organise un repas, mais elle... elle finit toujours par travailler, alors je me retrouve seule avec des films de Noël. Mais une année, j'ai passé la soirée chez Nelly. C'était vraiment bien.
Je remue la cuillère dans le tavë kosi, un peu perdu dans mes pensées.
J'adore les périodes de fête... mais elles ont un sacré goût de solitude.
Heureusement que je les passe avec Sherlock et que ça me plaît de rester cloîtrée dans ma chambre devant un bon film et du chocolat chaud. Je n'en demande pas plus, mais c'est vrai que j'aurais aimé passer plus de temps avec ma mère.
Une boule noue ma gorge.
Je repense à ce qui s'est passé ce matin...
J'aurais peut-être pu demander à maman de passer Noël avec moi.
— Qu'est-ce que tu fais pendant tes soirées ? Tu regardes quels films ?
Sa voix rauque me sort de mes pensées. Je relève la tête vers lui, il joue toujours avec sa sucette et je prends une nouvelle portion de tavë kosi. Sa question me donne vraiment envie de parler.
— Alors, en fait, je fais toute ma routine du soir, je fais un masque à l'argile, et j'aime bien faire une natte parce que comme mes cheveux sont longs, j'ai tendance à les coincé n'importe où et c'est vraiment hor-rible.
Un petit rire m'échappe, et dans son regard amusé je peux voir qu'il partage ma joie.
— Et après, je mets, tu sais les pulls polaires super larges, avec un legging et des chaussettes de Noël. C'est un rituel o-bli-ga-toire. Et c'est moi qui décore le sapin avec Sherlock. On adore faire ça. Bon même si il tape toutes les boules que j'accroche.
Il rit doucement :
— Donc, si je comprends bien, tu ne cesseras donc jamais d'être une mamie ?
— N'importe quoi, ça n'a rien à voir. C'est juste super confortable !
— Les nuisettes en satin aussi c'est très confortable, ajoute-t-il sur un ton qui me provoque un lourd frisson dans le ventre.
J'entrouvre les lèvres choquée mais son rire franc provoque le mien sans que je me contrôle.
Je pousse doucement son bras en soufflant un « t'es un idiot. »
Puis je lui dis :
— Je ne vois pas pourquoi je me baladerais en nuisette en satin, alors qu'il fait froid.
— Parce que c'est sexy, réplique-t-il avec une simplicité déconcertante.
Je l'interroge du regard :
— Je n'ai pas de raison d'être 'sexy' chez moi, rétorqué-je.
Il laisse échapper un rire bas et séduisant.
— Une fois mariée, t'auras enfin une très bonne raison. Et j'adore quand il y a un peu de dentelle. Et le rouge c'est ma couleur préférée. Écris-le dans tes notes.
— Non je ne vais rien écrire puisque je ne vais jamais mettre des nuisettes pour toi.
Il tire une tête faussement outrée et je dois mordre l'intérieur de ma bouche pas ne pas péter de rire :
— Et je peux savoir pourquoi ça ? me demande-t-il scandalisé.
— Peut-être parce qu'on n'est pas mariés !
— Un mot, et je pose le genou au sol. Tous nos problèmes seront enfin réglés ! affirme-t-il avec un satané sourire en coin qui me donne légèrement chaud.
— T'es vraiment spécial quand même comme garçon, dis-je en avalant une bouchée de tavë rosi et en levant les yeux au ciel, faussement dépassée.
— Bon sang ! prononce-t-il en m'attrapant les épaules. C'est toi que je veux épouser, mon amour ! Tu ne comprends pas ça !?
J'éclate de rire en même temps que lui. Il se replace contre le mur en riant doucement et moi je détourne le regard en secouant la tête, rougissante.
Mon cœur cogne tellement fort contre ma cage thoracique.
C'était quoi ça...
— Bon bref ! Maintenant, t'arrête de dire n'importe quoi. Et en plus j'ai pas fini de tout te raconter, dis-je pour changer de sujet.
— Dis-moi, murmure-t-il d'une voix douce.
Cette voix...
Respire, Cassie...
— En fait... j'ai-j'ai une tradition de me préparer un chocolat chaud, avec plein de marshmallows dedans, et de la crème chantilly par-dessus.
— Mais quel désastre ! s'écrit-il en feignant l'horreur.
— Est-ce que tu as déjà goûté ? le questionné-je en mangeant.
— Non, Dieu merci, réplique-t-il en levant ses yeux et son index vers le ciel.
Je ris légèrement et lui aussi à un sourire en coin.
— Tu ne connais pas, c'est pour ça que tu dis ça. Qu'est-ce que tu bois toi ?
— Du çaj, me répond-il simplement.
Intriguée, j'incline la tête.
— C'est quoi du çaj ?
Rien qu'à son sourire, je suis sûre qu'il est content de ma prononciation. Je presse les lèvres amusée et il me dit :
— C'est du thé albanais. C'est facile à faire, je t'en ferais pour que tu goûtes.
Mon cœur fait un petit bond.
— Oh... ok ! Je veux bien goûter.
Et puis, sans que je ne m'y attende, Callahan tire son gant de moto avec ses dents. Il l'enlève lentement.
Puis, il s'approche de moi. Suspendue à son regard océan je me demande ce qu'il va faire. J'ai une seconde d'hésitation, j'ai failli reculer, mais je reste figée.
Avec une tendresse infinie, il écarte doucement une mèche de cheveux qui s'était échappée près de mes lèvres.
Son geste est tellement doux et enveloppant que ça me prend de cours et je suis prise de sensations aussi étranges qu'agréables.
Je me sens protégée...
Il n'en reste pas là, je le sens alors lisser la mèche sur mon crâne, et sa paume glisse jusqu'à atteindre le haut de ma natte.
Doucement, sa main parcourt doucement toute la longueur de mes cheveux tressés.
Je pince discrètement les lèvres et mon ventre se serre alors que nos yeux ne se sont pas quittés depuis le début de son toucher. Son regard est intense, j'ai une chaleur sournoise s'anime sous ma peau.
Instinctivement, je baisse les yeux.
Ses lèvres m'appellent.
Et je me retrouve encore une fois, à les contempler sans arriver à m'en défaire.
C'est une torture de les fixer comme ça. Mes joues sont brûlantes quand je retrouve ses iris.
J'ai l'impression qu'il y a un million de choses qui se disent dans ce silence lourd.
Un million de nuances de sensations.
Et sur le million de mots qui pourrait traverser ses lèvres, l'envie de réduire ce silence à un seul geste fait accélérer mon cœur anormalement vite dans ma poitrine.
C'est quand il lâche le bout de ma natte et qu'il recule de nouveau en remettant lentement son gant que je reviens sur terre.
Je respire grossièrement.
J'ai toujours la sensation de sa paume accaparante chose dans mes cheveux.
Il repose son épaule contre le mur et s'éclaircit la voix avant de déglutir. Je sais déjà que mon visage est rouge, et que ça ne sert plus à rien de cacher qu'il me fait de l'effet.
Il le sait déjà.
Et c'est la première fois que je n'ai pas honte d'avoir envie qu'il le sache.
Je m'éclaircis la voix moi aussi.
Un million de questions se bousculent dans ma tête.
Qu'est-ce qu'il fait... ?
Ou plutôt... qu'est-ce qu'on fait au juste ?
— Et ensuite, qu'est-ce que tu fais, microbe ?
La douceur dans sa voix me transperce.
Ça secoue quelque chose en moi.
Je sens mon cœur accélérer encore.
J'ai presque fini mon plat, mais là, je lutte pour me concentrer sur autre chose que ce bâtonnet en plastique blanc qui dépasse sur ses lèvres.
Elles ont l'air...
Cassie.
C'est horrible cette sensation...
Réveille-toi.
Calme-toi.
Respire.
— Et... et e-ensuite je me vais sous ma couette avec... Sherlock, et c'est là que commence ma-ma séance de films de Noël, murmuré-je frissonnante en finissant les dernières bouchées de ce tavë kosi.
Je sens son regard sur moi, patient et doux.
Mon souffle devient plus profond.
Mon Dieu, ses yeux...
Tellement bleu, je me noie dedans.
Il a vraiment une façon unique de me regarder. Je n'ai jamais expérimenté ça de toute ma vie...
C'est assez spécial et difficile à exprimer, mais...
C'est comme s'il me disait un million de choses à chaque fois.
Il me fait aussi me sentir belle quand il me regarde comme ça.
Il me fait sentir que j'existe.
Je n'arrête pas de jongler de ses yeux à ses lèvres et je trouve ça vraiment horrible.
Qu'est-ce qui me prend ?
Putain...
— Mhm ?
Le ton rauque de sa voix est en train de m'achever silencieusement.
Il m'encourage silencieusement à continuer à raconter ma vie, alors je prends le peu qu'il me reste de lucidité pour continuer :
— Je-je regarde Twilight... et M-maman, j'ai raté l'avion.
Ma voix s'élève à peine plus qu'un murmure. Je force un peu sur ma gorge pour m'éclaircir la voix :
— Twilight, ça ne m'étonne pas, mais il est trop bien l'autre ! prononce-t-il avec enthousiasme. Avec le petit qui fait la misère aux cambrioleurs là ?
— Oui, c'est ça ! C'est mon film confort de Noël, je le re regarde à chaque fois franchement, il est hilarant ! Et Sherlock, ne donne pas des coups de patte à l'écran. À chaque fois que je mets Twilight, il essaie de taper sur mon ordinateur, à croire que c'est lui qui l'a payé, lui raconté-je avec un rire léger qui s'échappe de mes lèvres.
Callahan ricane à son tour.
Sa décontraction a quand même réussi à me calmer un peu.
— Un vrai malade ton trashalluq. Mais s'il s'attaque à l'autre enculé de vampire, je le soutiens ouvertement dans son combat ! Au bûcher les vampires !
— Pfff... Tu mérites d'aller en prison juste pour ça.
Il rejette légèrement la tête à cause de son rire perçant qui se fond merveilleusement avec la beauté blanche de la rue. De légers flocons commencent à tomber sur nous, l'ambiance d'hiver dessine un tableau apaisant et je me mets à rire moi aussi.
— T'es une peste, microbe, murmure-t-il en me prenant la barquette vide de mes mains.
— T'es un idiot, répliqué-je incapable de retenir mon sourire.
Il jette la barquette dans le sac en plastique avec la cuillère et me murmure en se penchant légèrement vers moi :
— Tu mettras une nuisette pour moi si je viens ?
Un cri outré m'échappe, je lui pousse le bras et réplique au tac au tac :
— Connard ! C'est tout ce que t'as retenu de la conversation !?
Le problème c'est qu'à chaque fois qu'il rigole, c'est presque impossible pour moi de ne pas en faire tout autant.
Il referme le sac, ses yeux plissés par un rire et il ajoute :
— J'ai retenu ça, et ta boisson abominable, petite peste !
— Tu passes ton temps à critiquer mes goûts !
— T'as des goûts de mamie ! Je te donne entre 19 et 99 ans. Tu t'inquiètes pas de ça ?
Je lève les yeux au ciel et réplique :
— Je me demande ce que tu aimes toi ?
— Prison Break, Game of Thrones ? énumère-t-il avec assurance.
Je secoue légèrement la tête :
— Je n'ai jamais regardé ces séries.
— Ouais, ça ne m'étonne absolument pas, ma belle, me dit-il en glissant le bâtonnet de sa sucette dans le sac plastique.
— Tu es insupportable, Callahan.
— Menteuse, murmure-t-il avec un large sourire séducteur.
La chaleur qui a pris possession de mes joues a répondu pour moi.
Le fait est qu'il avait raison... Je ne le trouvais absolument pas insupportable.
Puis finalement, il brise le silence en me murmurant avec un sourire malicieux sur les lèvres :
— On les regardera ça ensemble, ne t'inquiète pas.
Je fronce les sourcils, je ne suis même pas sûre qu'il soit vraiment sérieux, mais sans réfléchir, je lui réponds spontanément :
— Et Twilight aussi, on pourra le regarder ensemble ?
Il me toise de haut en bas en grimaçant, j'avoue que j'ai ri avant même qu'il ne parle :
— J'crois pas non, t'es malade ?
Il met sa paume gantée sur mon front pour "prendre ma température". Je me mets à rire et je lui dit :
— Mais pourquoi ? C'est mon film préféré !
— Moi vivant, affirme-t-il en pointant son index sur son torse, je ne te regarderais jamais bander sur cet enculé de vampire, change de film préféré.
— C'est pas un enculé ! Mais t'es trop grave quand même ! répliqué-je en plaquant mes moufles sur mes joues, amusée.
— Merci, ma petite mamie d'amour, me taquine-t-il malicieusement.
J'ai pressé mes lèvres pour me retenir de rire. Il l'a très bien compris vu son expression enjouée.
Mon corps est en ébullition...
Et puis pendant une seconde... je me suis imaginé ce qu'une soirée de Noël avec lui pourrait donner.
Je me rétracte vite dans mes idées.
C'est plus qu'idiot. Et puis je suis sûr qu'il a une famille auprès de laquelle il voudrait passer son réveillon.
Soudain, il jette un œil à sa montre, et se décolle du mur.
C'est terminé.
Avant même qu'il ne dise quoi que ce soit, je mords déjà l'intérieur de ma bouche... je sais qu'il va partir.
— Microbe, je vais te laisser retourner en cours.
Sa voix sonne la fin de ce moment...
Je hoche doucement la tête, mais au fond de moi une vague de déception me traverse.
— Euh... merci pour le Tavë kosi...
Je réalise à ce moment-là que j'ai tout mangé sans broncher. Et que j'ai le ventre plein.
Et ça me fait vraiment du bien.
Avec un sourire est doux et rassurant, il s'approche de moi.
Tenant d'une main son casque et le sac plastique, son autre paume se cale avec délicatesse derrière mon crâne, une pression m'approche de lui. Puis, avec une tendresse inattendue, il dépose un baiser tendre sur mes cheveux.
J'écarquille les yeux, choquée et... touchée par son geste.
— Më pëlqen shumë kur me flet shqip, llukum. (J'adore quand tu me parles albanais), dit-il doucement, ce qui a pour effet de me provoquer une vague de frisson intense dans le ventre.
Mon cœur double en cadence. Entre confusion et émotion, je perds le fil de mes pensées.
Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais je trouve simplement que la musicalité de sa langue est sublime et c'est assez pour me faire frissonner au point ou je dois inspirer profondément pour réguler mon souffle.
Je n'ai jamais vu des yeux aussi pénétrants.
On dirait que je ne peux rien lui cacher.
Qu'il voit tout...
Finalement il me lâche, enfonce son casque sans me lâcher du regard et s'éloigne à reculons.
Avec un sourire séducteur, il me pointe de ses deux index et me lance :
— J'veux que tu manges tout le temps comme ça, microbe, me dit-il avec une fermeté bienveillante. À ce soir.
J'ai souri. Tristement. Mais c'était un sourire sincère.
Une vague d'émotions contradictoires s'est éveillée dans mon ventre.
C'est bizarre...
Je pensais avoir peur de la profondeur de l'océan... Mais avec lui, j'aime la sensation que chavirer dans cette étendue bleu nuit me fait.
J'aime bien me perdre dans cette mer... Parce que même si je ne sais pas où ses vagues douces m'emportent...
Je suis au moins sûre que c'est dans sa marée, que je ferai naufrage.
Et je sais qu'il sera toujours là.
Qu'il sera toujours mon petit fantôme...
Mes yeux m'ont piqué.
La sensation m'a fait autant de bien qu'elle ouverte la porte à un dédale de pensées effrayantes...
Je l'ai regardé enjamber sa moto. Il m'a salué d'un dernier geste de la main. D'ici je voyais ses paupières un peu plissées.
Il me sourit.
Je fais de même.
Moi aussi, j'ai secoué ma main pour lui dire au revoir.
Il baisse sa visière, et le moteur de sa BMW résonne bruyamment dans toute la rue.
Je le regarde s'éloigner, le cœur battant à mille.
Ces derniers temps, à chaque interaction que j'ai avec lui j'ai l'impression que ça me laisse des traces sur la peau, dans mes veines, dans ma tête... partout...
Je reste debout là quelques minutes, en appréciant la douceur de la neige qui a teinté la rue de blanc.
En baissant les yeux sur la petite pyramide qu'il avait créée avec ses baskets tout à l'heure... J'ai eu envie qu'il revienne.
Quoique ce sentiment soit...
C'est chaleureux et effrayant.
✤
Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃
Ça-va ? ☕️
IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !
C'est son birthday oh la la 🫠 my son vraiment qu'est-ce que je l'aime Ghost...
Et joyeux anniversaire à toutes celles qui sont nées le 5 du coup ! 🎉
Hmm... Je crois que j'ai pas grand chose à dire aujourd'hui ? 😗
Peut-être juste dire : arrêtez de vous méfiez de moi. Et profitez du calme, j'crampte pas cette méfiance exagérée pour ma personne. Profitez de votre lecture, immiscez vous dans l'univers, laissez-vous emportez les gars !
Ce chapitre était assez doux...
Mais ne vous inquiétez pas Ghostie ça va secouez tôt ou tard 😇 !
On se retrouve sur le Discord 😋 !
BYE 🏍💨🪐 !
Stardust 🍓
𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...
xo, Azra. ✿
IG: azra.reed
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