𝟸𝟽. 𝙲'𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚒𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚌̧𝚊.

(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)





"La culpabilité est la compagne la plus douloureuse de la mort."
Coco Chanel



𝙰 𝙲 𝚃 𝟺.

🎠 𝙳 𝚎́ 𝚌 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.





𝟤𝟩. 𝖢'𝖾𝗌𝗍 𝗉𝗂𝗋𝖾 𝗊𝗎𝖾 𝖼̧𝖺.







Cassie.





Assise au premier rang.

Mes yeux lorgnent sur le sourire doux de ma mère.

Ce sourire n'est pas pour moi.

Il est pour tous ces gens présents dans cette salle de conférence.

Honnêtement, c'est plus fort que moi mais son aisance, la confiance qui s'exalte d'elle me rend toujours aussi admirative de sa personne.

— Darren Mills, du Times, se présente un journaliste avant de poursuivre. Madame Bennett, comment envisagez-vous de concilier la croissance économique avec les impératifs écologiques ?

Je tourne la tête vers la voix masculine qui vient d'articuler cette question.

Des cheveux bruns un peu gras, un dictaphone en main, et un costume qui semble trop grand pour lui. Mes sourcils se froncent alors que je reconnais cet homme. C'est lui qui était venu m'interroger avec son dictaphone lors du gala du 18 novembre. Callahan l'avait fait partir en quelques secondes. 

— Nous devons nous tourner vers des sources d'énergie renouvelable, investir dans la recherche et l'innovation. C'est le seul moyen de garantir une croissance durable, répond ma mère avant de pointer sa main vers une autre journaliste.

— Emily Peters, du The Guardian. Beaucoup de personnes s'interrogent concernant les récentes critiques sur le coût de ces changements pour les consommateurs ? Qu'avez-vous à dire sur cela ?

Ma mère referme le bouchon de sa bouteille avec un léger sourire charmant, ses mains commencent à structurer ses idées et elle se lance :

— Il est vrai que la transition vers une économie verte a un coût, mais c'est un investissement pour notre avenir. Nous travaillons sur des mesures pour alléger ce fardeau financier pour les citoyens.

Je reste toujours impressionnée par sa capacité à se dédouaner de toutes les questions difficiles...

Parfois je me demande pourquoi je n'ai pas hérité d'elle en ce qui concerne l'aisance à l'orale ou la confiance en soi...

Elle s'impose dans une pièce sans avoir besoin de ne rien faire tandis que moi j'espère disparaître pour qu'on ne me voie jamais...

Je passe mon temps à bafouiller et à bégayer. J'ai la tête dans les nuages, et je ne fais attention à aucun détail. Parfois j'ai vraiment l'impression que ça me rend ridicule, et pire encore que ça me pourrit la vie d'avoir constamment honte.

De nouveau, le journaliste, Darren Mills reprend la parole :

— Et y aura-t-il un plan pour soutenir les industries qui seront les plus affectées par ces changements ?

Je n'entends pas la réponse de ma mère lorsque je tourne la tête vers Callahan.

Il ne se tient pas loin de moi, à côté d'un autre garde du corps que je ne connais pas.

Il garde un visage sérieux, mais quand il me surprend à le regarder, un petit sourire en coin pousse le coin de ses lèvres.

Je presse les miennes pour m'empêcher de trop exprimer ce que ça me fait ressentir.

De la joie. 

En détournant la tête la première, je me rends compte que malgré moi, j'ai un petit sourire moi aussi.

— Lucy Hammond, du Daily Mail. Madame Bennett, comment répondez-vous aux critiques qui prétendent que votre politique ne va pas assez loin en matière d'écologie ?

Je recentre mon attention sur ma mère et sur cette femme blonde, Lucy qui vient de lui poser la question.

Quand est-ce que ça va enfin se finir...

Je ne comprends même pas pourquoi ma mère veut que j'assiste à ça.

— Nous concernant, articule ma mère. Je suis d'avis de dire que nous faisons des pas mesurés mais significatifs. Le changement ne peut être précipité sans considérer les répercussions sur-

Tout d'un coup, la porte de la salle de conférence claque brusquement. Je sursaute en me tournant précipitamment. Je constate tout de suite qu'un groupe militant a fait irruption dans la pièce.

Certains sont torse nu avec des masques de cochons. Ils se frayent un chemin dans la conférence avec des pancartes en scandant des : « À BAS LA SURCONSOMMATION ! »

Mon cœur bat à mille à l'heure, mais je sens une pression puissante sur mon bras, qui m'oblige à me lever.

— Reste derrière moi, et ne lâche pas ma veste, articule mon garde du corps d'une voix grave.

Les voix enragées des militants créent un chaos sans nom. Je ne sais plus où donner de la tête.

Callahan me glisse rapidement derrière lui, et devient tout aussi vite la figure d'autorité de toute la salle.

Sa voix ferme se fait entendre malgré les cris, il donne des directives à tous les vigiles qui semblent débordés par la situation.

— Knight, j'ai besoin de toi à la sortie ouest. Urgent ! s'exclame Callahan dans son oreillette.

Je remarque vite que sa paume étrangle son arme, je m'agrippe à sa veste en cherchant rapidement ma mère des yeux.

Quelques vigiles ont créé un dispositif de sécurité autour d'elle. Elle s'est levée de son podium, elle lève les paumes pour essayer de calmer la foule :

— Restons civils, je vous en prie ! Il y a des moyens démocratiques pour exprimer vos inquiétudes, dit-elle d'une voix ferme mais qui se perd rapidement dans le vacarme.

Un des assaillants balance un ballon rempli d'encre rouge qui s'éclate contre le mur derrière elle. Je m'entends hurler un « maman ! » en constatant qu'elle a été tachée par cette peinture sinistre.

— Évacuez-la en priorité ! ordonne Callahan en désignant un vigile complètement dépassé par la situation.

Ma mère est rapidement emmenée à l'écart. Mon cœur s'accélère, je ne la quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse à travers une porte secondaire opposée à nous.

Mes doigts sont fermement accrochés à sa veste. Les ballons d'encre rouge éclatent autour de nous et éclaboussent tout sur leur passage. J'ai l'impression d'être en pleine guerre.

— Reste basse, on va sortir d'ici, me commande-t-il en nous faisant avancer à travers le chaos.

J'ai l'impression que mon cœur va sortir de mon corps.

Mon stress atteint un niveau critique. Entre les journalistes qui essayent de quitter la pièce, et le groupe de protestants. Je suis prise de fortes angoisses, qui me font littéralement trembler de peur.

— Knight, assure-toi que les flics soient là quand on sort, articule mon garde du corps d'une voix froide.

Il nous fait avancer avec assurance en esquivant toutes ces personnes paniquées et ses rafales de ballons piégés de peinture rouge.

Mais soudainement il y a un militant qui se montre encore plus agressif que les autres.

Il brandit vers nous un couteau, peint en rouge :

— Callahan ! hurlé-je comme s'il ne l'avait pas déjà vu se ruer vers nous.

— Reste derrière moi, ordonne-t-il, son ton ferme et assuré.

Il laisse l'assaillant venir vers nous en me poussant un peu vers l'arrière, il ne lui faut même pas quelques secondes pour réussir à saisir le bras armé de l'homme, et avec une technique militaire, il le projette violemment au sol dans un mouvement fluide et le bloque avec son genou enfoncé dans son dos.

Il fait glisser son arme blanche très loin de nous.

L'agresseur se débat en hurlant des « À bas la surconsommation ! » et Callahan interpelle un autre vigile, sur un ton autoritaire il lui ordonne rapidement :

— Occupe-toi de lui, et livre-le aux flics ! L'arme est là.

Le vigile intervient rapidement et vient maîtriser l'homme à terre.

L'instant qui suit, Callahan se redresse, et me tend la main dans un geste précipité.

Je lie mes doigts aux siens et il me guide à toute vitesse à travers la foule en panique. Malgré la peur qui tambourine dans ma poitrine, je me laisse guider pour franchir la porte d'entrée.





'Hey, ici la Gossip Girl de Londres.


Depuis l'attaque lors de la conférence de ma mère, il y a une semaine, l'atmosphère à la maison est devenue suffocante.

Horrible serait un meilleur mot.

Maman est constamment sur les nerfs, son stress pour la campagne politique se répercute bien évidemment sur moi.

C'est bien la première fois qu'elle est autant acharnée. Chaque fois qu'elle pose les yeux sur moi, je me sens comme si j'étais soumise à son microscope et ses yeux dénués d'affection...

Hier j'ai encore jeté mon petit-déjeuner.

Je suis TOUJOURS scrutée et jugée pour chacun de mes faits et gestes.

Je n'arrive pas à comprendre... Les parents nous accueillent dans ce monde et sont censés créer pour nous une zone de confort.

Non ?

En tout cas, c'est comme ça que j'aimerais que mes enfants se sentent avec moi.

En sécurité et aimé.

Et même si je monde entier est contre eux.

Je veux qu'ils se disent qu'ils peuvent toujours revenir panser leur plaie dans mes bras.

Je la regarde et je me demande chaque seconde, pourquoi je ne lui manque pas ?

« Cassie, tu es sûre de vouloir manger ça ? »

« Ça va faire beaucoup pour ce soir. »

« Pourquoi t'es dans les nuages comme ça ? »

« Fais attention ! »

Le temps passe et la nourriture devient un concept qui me donne des cauchemars.

L'idée de sauter des repas me réconforte presque, et ça me donne l'impression que je contrôle enfin tout.

Un de moins... qu'est-ce que ça change... ?

Pas grand-chose et au moins, maman ne fait plus de réflexions.

La semaine a été particulièrement éprouvante.

Je me sens faible, épuisée.

L'idée que maman est la moitié de moi me donne des frissons... comment ne peut-elle pas aimer son propre sang.

Pourquoi je ne mérite pas son attention ?

À quel moment les choses ont tellement changé que je suis devenue le fardeau de sa vie...

Et à chaque fois que je me regarde dans un miroir, je me demande si je suis assez bien pour elle ?

Parce que moi je ne vois qu'une gamine perdue qui essaie désespérément de trouver sa place dans un monde qui semble de plus en plus exigeant.

Xoxo, Cassie.'



Ma chambre est plongée dans le noir, la seule lumière est celle de la lune qui disperse son aura blanchâtre sournoisement.

Lorsqu'une goutte s'étale sur ma page, et ruine le mot : « maman », je me rends compte que je me suis laissé envahir par ma tristesse.

Je referme mon journal en reniflant.

Le bout de mes doigts essuie les larmes sur mes joues.

J'aimerais que ce geste puisse aussi essuyer les plaies sous ma peau.

Je me lève pour ranger mon journal intime dans ma bibliothèque.

En passant devant ma fenêtre, le monde me semble irréel. Je rêve que ce manteau blanc de neige m'ensevelisse moi aussi. Ainsi... peut-être que si je disparaissais, elle s'en rendra enfin compte.

Je retourne dans mon lit.

Juste avant de m'endormir, j'envoie « Stardust » avec mon émoji dans notre groupe.

Je dépose mon appareil sur ma table de chevet en faisant glisser la veste en cuir de Callahan vers moi, Sherlock s'approche de moi et s'enroule sous ma gorge dans des ronronnements adorables.

Je nous couvre de sa veste, j'entends trois vibrations émanant de mon téléphone.

L'odeur de son parfum m'endort.

J'ai l'impression qu'une part de lui est toujours là. Tout près de moi.

Je ferme les yeux...

Stardust.





8h00-10h00 : Macroéconomie.


Quand je m'assois dans la salle de cours, mon estomac vide cri de mécontentement. Instinctivement je place ma paume dessus.

J'espère qu'il ne va pas gargouiller trop fort...

Je déteste ça.

Et puis il choisit toujours de gargouiller quand il n'y a plus aucun bruit.

Il est à peine 10 h du matin, et pour la première fois, je me sens crever de faim.

Mais ce n'est pas que de la faim ; c'est aussi une lourdeur, une tristesse pesante qui semble m'envahir et ne jamais me quitter.

— J'ai un croissant si tu veux.

Je me tourne vers Nelly qui s'est penchée vers moi avec un joli sourire bienveillant.

Je hoche la tête en répondant à son sourire. Je décide de l'accepter parce que je me sens un peu étourdie aujourd'hui.

Nelly fouille dans son sac avant de sortir la pâtisserie emballée soigneusement dans un sachet en plastique. Elle me la tend :

— Merci beaucoup, Nelly, désolée, dis-je en la prenant.

Elle me sourit en secouant la tête, mais je poursuis :

— Je reviens.

— Où est-ce que tu vas ?

— Je vais le manger dehors. J'ai un peu honte de manger en classe, chuchoté-je.

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre, je me lève et sors de la classe tandis que le professeur continue son cours.

Mes pas s'empressent de me diriger vers les toilettes. Il fait très froid dans les couloirs d'Oxford — j'aurais dû prendre mon manteau — et j'ai horreur du sentiment lourd que j'ai dans la poitrine.

J'entre dans une cabine et referme la porte derrière moi.

Je regarde ce croissant. Et brutalement, la faim disparaît dans ma solitude.

Ça me dégoûte.

« Cassie, tu es sûre de vouloir manger ça ? »

« Ça va faire beaucoup pour ce soir. »

« Pourquoi t'es dans les nuages comme ça ? »

« Fais attention ! »

Je me sens juste submergée.

Faible, mes jambes me tiennent à peine. Mon dos glisse contre la porte et je me retrouve assise devant une cuvette. Je suis répugnée par la saleté, mais pas capable non plus de me relever.

Aller... mange.

J'ouvre le film plastique, mais directement l'odeur du croissant me donne la nausée.

Je me sens incapable d'avaler ça.

Il ne me faut pas beaucoup de temps avant de le remballer et le jeter dans la poubelle.

Qu'est-ce que tu fous... ?

Putain, qu'est-ce qui te prend ?

Il aurait mieux valu le rendre à Nelly au lieu de gâcher de la nourriture comme ça...

« Pourquoi t'es dans les nuages comme ça ? »

Des larmes incontrôlables commencent à couler sur mes joues, et je ne les remarque à peine.

Je ne sais pas pourquoi je suis autant tête en l'air, et perdue, et bête !

Je n'en sais rien moi !

Mon esprit est embrouillé par les critiques incessantes de ma mère, par cette pression constante qui pèse sur mes épaules.

J'ai une lourde sensation de vide, et surtout je me sens bonne qu'à être jetée à la poubelle. 

Mon estomac gargouille à nouveau, j'enfonce violemment mes paumes dans mon ventre à m'en faire mal dans l'espoir qu'il se taise.

Sauf que mon corps hurle famine et je reste quand même là à me morfondre, le dos contre le mur, perdu dans mes pensées.

Je ne fais rien pour changer ça.

La journée de cours s'annonce interminable, putain. Et j'espère ne pas faire une crise d'angoisse, je n'ai vraiment pas besoin de ça.

Je ferme les yeux un instant, tentant de rassembler mes pensées, de trouver la force de retourner en classe.

C'est bientôt les vacances, Cassie.

Plus que quelques semaines à tenir.

Tu ne peux pas toujours te laisser abattre...

J'expire bruyamment, et rouvre les yeux.

Je me redresse finalement, avec lenteur et faiblesse, tout en reprenant tant bien que mal mon souffle et mon calme.

Je sors de la cabine des toilettes.

Une part de moi aurait adoré croiser Sadie maintenant...

Mes pas font le chemin inverse, j'ouvre la porte principale des W.C mais je laisse un petit cri d'horreur m'échapper lorsque je me retrouve face à face avec Taylor.

Ses yeux noisette se plantent dans les miens et pendant une seconde j'ai l'impression qu'ils m'empoisonnent. Son expression surprise me signale qu'il ne s'attendait pas à me croiser là, non plus. Mon cœur bat si violemment que je le sens jusque dans mon ventre, une vague de terreur me submerge.

Ça faisait un mois que je ne l'avais pas revu à cause de l'incident du 31 octobre. Mais là, il se tient devant moi, une béquille sous le bras, son regard froid ne me lâche pas.

Je déglutis difficilement en restant figée à l'entrée des toilettes.

— Salut ma beauté... lance-t-il avec un sourire narquois et une voix diabolique. Je t'ai manqué ?

Son ton, son regard, tout en lui me terrifie.

Inconsciemment je recule d'un pas, tétanisée.

Il laisse un petit sourire en coin lui échapper face à ma réaction. Mais à ma grande surprise, il ne s'éternise pas et reprend sa route en boitant.

Paniquée, je ne perds pas une seconde et me mets à courir dans les couloirs pour rejoindre ma salle de classe.

"Je t'ai manqué."

La phrase résonne étrangement dans mon esprit...

Je t'ai manqué...

Je suis totalement essoufflée quand ma paume baisse la poignée de la porte de la salle de ma classe. Le professeur est tellement absorbé par son cours, et il ne fait que me lancer un regard distrait avant de continuer ses explications.

Je m'assois à côté de Cherry, qui mâche son chewing-gum à la cerise avec une nonchalance exagérée, elle prend des notes très sérieusement avant de me chuchoter :

— Elle parle trop lentement, c'est dingue !

Lalita, à l'autre bout de la rangée de nos tables, soupire :

— Mais je te jure, j'ai envie de dormir là.

— Et il n'est que 10 h du matin, ajoute Cherry.

—  Exactement, quelle horreur, renchérit Lalita.

Je tente un sourire face à leur conversation. Je me sens grimacer en prenant mon stylo Bic.

Nelly, à côté de moi, se tourne vers moi. J'ai l'impression que son regard est un peu inquiet : 

— T'as pu le manger ?

— Quoi ?

— Le croissant ?

Je mens, hochant simplement la tête, alors que mon estomac crie encore sa faim.

Nelly me regarde quelques secondes, elle pose sa main sur mon dos et le caresse chaleureusement avant d'acquiescer. Puis elle se tourne ensuite vers Lalita :

— Toi, tu as l'air K.O.

Lalita répond, épuisée :

— J'ai pas dormi de la nuit, Moises est malade, le pauvre, mon petit frère d'amour. Il me manque trop !

Nelly et Lalita engagent une conversation tandis que je me force à écouter le cours.

Mais c'est peine perdue.

Mon esprit est ailleurs, et je commence à ressentir de légers étourdissements...

Putain...

Mes lèvres se pincent, mon regard se perd dans le vide.

La journée promet d'être longue et éprouvante, entre faim et angoisse.

Je veux juste que tout s'arrête.


10h00-12h00 : Statistiques.


J'entends à peine les instructions du professeur Zimmer. Il marche lentement sur son pupitre en bois qui grince, en réajustant toutes les 5 minutes ses lunettes qui lui glissent sur le bout du nez alors qu'il inspecte la salle de ses yeux perçants.

Les chiffres et les graphiques projetés sur le tableau me donnent la migraine.

Mes paupières sont lourdes et ma concentration est en train de s'effilocher.

— Mademoiselle Bennett, pourriez-vous nous expliquer la différence entre la variance et l'écart-type dans le contexte de notre dernière série de données ?

Merde !

Je reviens sur terre totalement désorientée. Mon regard fait un peu le tour de la salle, je commence à rougir sous le regard du prof :

— Euh... la variance, c'est... euh..

Mon cœur explose dans ma poitrine, je n'ai absolument rien écouté et je suis incapable de dire de quoi on parle exactement ?

— Monsieur, la variance mesure la dispersion des données autour de la moyenne, et l'écart-type est la racine carrée de la variance, ce qui nous donne une unité cohérente avec celle des données originales.

Je ressens la pression sur mes épaules retomber drastiquement face à l'intervention de Cherry.

Dieu merci...

Le professeur Zimmer se tourne vers Cherry en baissant la tête pour la regarder par-dessus ses lunettes, ses sourcils sont légèrement haussés.

— Bien, Mademoiselle Tran. Restez attentives toutes les deux, s'il vous plaît. Ces concepts sont fondamentaux. Je disais donc...

Il reprend sa marche en mettant ses mains dans mon dos, et continue son cours sur, je cite : les nuances des distributions statistiques.

C'est ce qui est noté au tableau.

Je me penche vers Cherry :

— Merci... tu m'as sauvé la vie, murmuré-je doucement.

Cherry me regarde d'un œil inquiet.

— T'es toute pâle, ma baby, ça va ?

— J'ai juste hâte que cette journée se termine... soufflé-je, me sentant de plus en plus épuisée.

— Je ne te le fais pas dire, le mercredi c'est tellement long, en plus c'est des blocs de deux heures ! Horrible, omg ! s'exclame Cherry en mâchant son chewing-gum.

Je lui offre un sourire faible.

Il faut vraiment que je reprenne le contrôle avant la fin de cette journée.

Mais au fond de moi, je sens que cette journée s'annonce vraiment compliquée.



12h00-13h00 : Pause déjeuner.


J'ai cru que la pause de midi allait m'inciter à manger.

Mais le constat est toujours sans appel.

Je suis horrifiée à l'idée d'avaler quoi que ce soit.

« Cassie, tu es sûre de vouloir manger ça ? »

Assise avec mes amies, je lève les yeux vers Lalita qui pousse ses aliments avec sa fourchette dans son Tupperware, une paume sous la joue, son écharpe couvre sa bouche.

Je l'interroge doucement :

— Lali, ça va ? Tu ne manges pas ?

Moi aussi je fais semblant de manger, et je sais que ça ne va pas, alors sur le coup, je trouve ma question vraiment hypocrite.

— Eh, je suis à ça de sécher là... soupire-t-elle en avalant une de ses pâtes. J'en ai maaaarre de cette journée, joder ! (putain)

Mes yeux se plissent accompagnés d'un petit sourire. Je hoche la tête en déplaçant les tomates de ma salade dans ma gamelle pour donner l'illusion qu'il y a du mouvement dans mon assiette.

— Oui, pareille, murmuré-je. J'ai aussi l'impression que je pourrais dormir pendant des jours.

Lalita me jette un regard curieux. Je me mets à rougir.

Merde...

Elle plisse un peu les yeux en me fixant, je détourne le regard la première.

Et puis finalement, elle ne dit rien.

Je constate que mon cœur a cogné très fort dans ma poitrine et que Nelly nous observe toutes les deux avec une expression inquiète. Elle mange son sandwich puis nous dit :

— Toutes les deux, vous m'avez l'air vachement épuisée.

— Moi je propose qu'on aille au café qui vient d'ouvrir après les cours, s'exclame Cherry en buvant une gorgée d'eau.

— Franchement si je ne risquais pas de m'endormir toutes les secondes je t'aurais bien dit oui, mais là j'ai besoin de dormir, lui annonce Lalita.

Cherry est déçue, et se met à supplier Lalita, ce qui la fait rire. Lalita se met à négocier des conditions pour accepter cette escapade après les cours et Nelly débat avec elles en ajoutant d'autres règles qui les font rire toutes les trois.

Autour de nous, d'autres étudiants bavardent, je me laisse disparaître dans les brouhahas environnement. 

Je me contente de boire en sentant le rythme de mon cœur accélérer toujours un peu plus.

Je suis épuisée. 



13h00-15h00 : Microéconomie.

Mes mains ont tremblé toute l'heure.

J'ai eu le vertige à chaque fois que j'ai essayé de parler.

Je ne sais pas ce qui a été dit dans ce cours.


15h00-17h00 : Économie avancée.


La journée arrive enfin à sa fin.

Les yeux rivés sur la grande horloge murale, je me fais violence pour résister aux dernières minutes.

Une paume soutient ma joue, je prends de grandes inspirations et les palpitations de mon cœur rythment l'anxiété qui monte en moi.

J'ai vraiment l'impression que je vais faire une crise d'angoisse...

Je m'efforce à me concentrer sur les paroles de la professeure dans ce grand amphithéâtre.

Nerveusement, mon pied tremble sous la table.

— Donc, la stratégie dominante, mesdames et messieurs, explique madame Patrick, est celle qui offre le meilleur résultat pour un joueur, peu importe les actions de l'adversaire. Qui peut me donner un exemple du dilemme du prisonnier ?

Je tente de suivre. Mais je ne comprends rien et en plus sa voix semble s'éloigner et devenir de plus en plus lointaine à mesure que le temps passe.

Je dois parfois cligner très fort des yeux pour enlever les étoiles qui aveuglent ma vision.

La salle s'obscurcit quand même.

Je suis ramenée sur terre en entendant la voix d'un élève.

— C'est quand deux complices sont interrogés séparément et doivent choisir entre coopérer ou trahir pour minimiser leur peine.

Je respire à peine.

D'un coup, j'ai un peu chaud.

Je me fais du vent avec ma paume.

Cassie ?

Ce n'est pas ma voix.

Je tourne la tête vers Lalita assise à côté de Nelly.

Elle a les sourcils froncés.

— Tu veux qu'on sorte, t'as l'air pas bien depuis ce matin, j'aime pas ce que je vois là.

Je continue de me faire de l'air avec ma main et j'essaye de la rassurer en secouant la tête.

— Exactement, acquiesce la voix de la professeure. Et que se passe-t-il si tous deux trahissent ?

Cherry, toujours aussi attentive au cours, lève la main et réponds :

— Ils reçoivent tous les deux une peine plus lourde que s'ils avaient coopéré, madame.

— Très bien, Mademoiselle Tran. En nous basant sur ça, on nous montre comment la confiance et la coopération peuvent être cruciales en économie. Parlons maintenant de l'équilibre de Nash...

Mais je me sens de plus en plus mal.

Ma respiration s'accélère, ma vision se rétrécit.

— Je... murmuré-je d'une voix si faible qu'elle se perd dans un murmure inaudible.

Cassie ?

J'entends des voix féminines m'appeler.

Je suis prise de sueur froide. Il faut que je sorte de cette salle.

Mes lèvres s'entrouvrent, mais aucun mot n'en sort, tout devient noir et je me sens m'effondrer sur ma table dans un silence angoissant.










Ghost.





Putain de plafond.

Les dalles rectangulaires et les lumières blanches m'hypnotisent.

Assis — affalé — nonchalamment sur le fauteuil à côté de son lit. Ma position commence à me faire mal à la nuque.

Mes jambes sont allongées devant moi, mais je sens mon pied bouger nerveusement. C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à contrôler ce tic dans cet endroit.

J'essaye de me détendre, mais tout me répugne ici.

L'odeur.

L'ambiance.

Les sons des machines.

Tout ça, ça me donne des frissons et ça me rappelle des souvenirs que je préférerais oublier.

Le simple fait d'être ici réveil une migraine sournoise que je sens s'installer doucement.

J'en ai pour deux, trois jours de cauchemar, je le sais déjà.

Mon casque de moto repose sur mon ventre, j'ai croisé mes bras dessus.

Un cure-dent coincé entre mes lèvres, je fixe sans cligner des yeux ce plafond blanc, pour essayer penser à autre chose que cette salle aseptisée et l'odeur de désinfectant.

Le bruit incessant de l'électrocardiogramme me hante.

Tu-tu-tu...

Je l'ai entendu si longtemps qu'il m'a suivi pendant de long mois après ça...

Mais je finis par baisser les yeux.

Sur elle.

Sur ses paupières close.

Elle dort « paisiblement. »

Un masque à oxygène sur le nez.

Pour « maintenir un niveau d'oxygénation adéquat dans le sang. »

C'est ce que le médecin m'a dit.

Il m'a aussi dit qu'elle avait besoin de repos et l'ont mise sous sédation pour l'aider à se stabiliser.

Quand je la regarde, je la trouve trop pâle, trop fragile piégée dans ce lit d'hôpital.

Mortellement allergique à la noisette.

Et anémique.

Je ne savais même pas qu'elle était anémique.

Et puis après cette découverte, j'ai demandé à Knight de m'envoyer tout son dossier médical.

Ce n'était pas répertorié dessus, mais je mets ma main à couper qu'elle est probablement en proie à des troubles alimentaires et qu'elle doit aussi souffrir d'une forme d'anxiété sociale, ou quelque chose qui s'en approche en tout cas.

Ça fait vraiment chier, putain !

Dans un soupir, ma main passe nerveusement sur mon visage.

Donc elle crevait de faim sous mes yeux, et je n'ai même pas vu ça venir, putain !

Je sens mes dents grincer à cause de pression que ma mâchoire exerce.

Comme à chaque fois, je loupe trop de truc qui me passe sous le nez avec cette fille.

Comment peut-on avoir un visage aussi expressif, être à peine capable de mentir, mais garder autant de secret à la fois ?

Là, microbe, dans cette chambre, tu me rends vraiment impuissant. Et j'ai déjà horreur de ce sentiment.

Donc, elle ne mange pas, elle ne dit rien, et il y a probablement un tas d'autres trucs que je ne saurais jamais si elle ne décide pas de me les confier.

J'ai jamais vu une fille aussi secrète qu'elle. Même en creusant, si elle décide qu'elle n'a pas confiance en moi, et qu'elle ne veut rien me dire, je ne saurais jamais rien. Même si je fouille chaque ligne de sa vie, c'est elle qui décide.

J'aurais au moins pu voir ça... ses troubles alimentaires. C'est pas si compliqué à deviner avec une mère pareille.

Margaret, t'es une véritable salope jusqu'au bout toi.

Merde putain, je viens la récupérer tous les soirs après ses cours, et j'ai manqué ça !?

Je me sens tellement frustré que je pose mon casque par terre et croise les bras sous ma poitrine en expirant bruyamment. Mon cure-dent subit nerveusement les mouvements de mes lèvres.

J'ai vraiment manqué ça...

Soudain, je sors de mes pensées en sentant mon téléphone vibrer.

Je plonge ma main dans la poche de ma veste et jette un œil au message.

« Seiji : Des nouvelles ? »

J'allais répondre, mais une voix féminine m'interpelle.

— Qu'est-ce que tu lui veux à Cassie ?

Je lève les yeux sur l'aigrie de service, Lalita, assise sur le fauteuil de l'autre côté de la salle, à l'opposé de moi.

Repliée sur elle-même, ses bras s'enroulent autour de ses genoux.

Comme si elle se protégeait.

Son regard noir est intense, presque accusateur.

Pendant une seconde... juste une. J'ai même l'intuition qu'elle me reproche de ne pas avoir anticipé ça.

Ou peut-être qu'elle se le reproche à elle-même.

Je verrouille mon téléphone et le range sans répondre à Seiji.

Je la fixe en me demandant ce qui préoccupe sa petite tête à cet instant.

Qu'est-ce qu'elle veut savoir exactement ?

Et de qui elle se protège ?

D'elle-même ?

De la situation ?

Ou peut-être même de moi ?

Je me redresse légèrement en ajustant bien ma position sur le fauteuil pour lui faire face.

Même si je ne suis pas vraiment d'humeur pour les joutes verbales ces soir, je me demande quand même à quelle sauce elle veut que je la cuisine.

Et j'ai un tas d'épices bien piquantes juste pour elle.

Mon cure-dent nargue ses iris noirs.

Je sais qu'elle sait que je ne détournerais jamais le regard, malgré ça, je sens son ses yeux peser sur moi.

Elle cherche à sonder mes intentions.

Elle déglutit discrètement.

De quoi tu as peur... ?

Pour combler le froid qui s'est installé dans cette chambre, elle me lance de façon directe, presque enragée :

— Si t'as aucune bonne intention envers Cassie, et que tu la veux juste pour un soir, tu ferais mieux de la laisser tranquille.

Dès qu'il s'agit de microbe, je suis tout ouïe, maintenant elle a toute mon attention.

— T'as vu ? continue-t-elle en la pointant du doigt. Elle est trop fragile pour que tu lui brises le cœur. Et un gars comme toi serait vraiment capable de la bousiller. Je ne veux plus jamais qu'elle retombe dans ça.

Je fronce les sourcils.

Retomber dans ça ?

Elle a piqué ma curiosité à vif.

— Retomber dans quoi ? demandé-je en inclinant la tête.

— Si tu lui fais le moindre mal, je trouverais un moyen pour t'infliger pire, sache-le.

J'aimerais bien voir ça.

Je ne suis pas impressionné... mais je la crois.

Rien qu'à son ton, je sais qu'elle ferait n'importe quoi pour la protéger.

Mentalement je note ce point.

Lalita surprotège microbe.

Pourquoi ?

— C'est moi qui t'ai dit que je lui voulais du mal ? rétorqué-je finalement.

— Je sais pas, éclaire-moi ?

— Papa, c'est toi ? me moquais-je.

Lalita semble frustrée par ma réponse. Son regard s'assombrit, et elle souffle exaspérée.

— T'es puéril.

— Et je m'enfoutiste, ajouté-je un demi-sourire.

Elle me lance un énième regard noir, j'espère que mon sourire l'enrage encore plus que ça.

C'est toujours passionnant de voir les gens se démener pour faire face à mon indifférence.

Je vois qu'elle se mord les lèvres, elle cherche probablement les bons mots pour répliquer et je ne pense pas qu'elle les trouvera.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire intérieurement.

Mais je reprends un peu mon sérieux parce que ses mots m'ont interpellé.

— Retomber dans quoi ? répété-je d'une voix plus ferme cette fois-ci.

Je veux vraiment savoir ce qu'elle sous-entend.

Pourquoi elle la protège autant ?

Lalita se raidit et avec une pointe d'agacement elle rétorque :

— On n'est pas copines, pendejo. Je n'ai rien à te dire sur sa vie privée. Cassie est trop gentille, et sa naïveté lui porte préjudice. Et ça, tu le sais très bien, petit connard. Elle n'a surtout pas besoin que tu lui fasses croire au prince charmant, surtout quand on sait, toi et moi, que tu n'en es pas un.

Je ne peux m'empêcher de sourire, un peu amusé par son audace.

En arquant un sourcil je lui demande :

— Et si j'ai envie d'être son monstre charmant, tient ? C'est toi qui vas m'en empêcher ?

J'avoue que c'est de la provocation, mais je suis bien tenté de voir jusqu'où elle ira.

Je vois la colère déformer les traits de son visage :

— C'est limite juste un pari pour toi, pour flatter ton égo immense ! s'exaspère-t-elle avant de poursuivre. Mettre une gentille fille dans ton lit jusqu'à ce que tu sois lassée par ton jeu. Laisse-la tranquille, putain ! Et rends-lui sa bague d'ailleurs, cette promesse ne t'appartient pas.

Mon collier pend à mon cou. Je suis tenté de le ranger.

Mais ma décision est claire.

Microbe est mienne.

Je l'observe minutieusement et derrière cette façade de colère, c'est clair, elle est vraiment inquiète pour elle.

Lalita garde les yeux fixés sur moi, mais je sens qu'elle se retient pour ne pas les baisser.

Elle a du cran, je dois l'admettre.

Le truc, c'est qu'elle n'a pas encore compris que j'ai une obsession cette année.

Et c'est mon microbe.

Alors si même mon grand-père ne peut pas me dissuader de ne pas l'approcher, qu'elle soit sa copine d'enfance ou non, je m'en branle pas mal de ses menaces.

— Moi, je t'ai demandé comment tu allais t'y prendre pour m'en empêcher, répliqué-je mes yeux plongés dans les siens.

Je remarque soudainement qu'elle est extrêmement mal à l'aise.

Ses ongles vernis de noirs s'enfoncent nerveusement dans le dos de sa main à l'en faire rougir, presque jusqu'au sang.

Elle est stressée.

Non.

Angoissée ?

Non...

C'est pire que ça.

Elle a peur de moi.

Je dirais même qu'elle est terrorisée par moi et ma présence dans cette chambre fermée.

Est-ce qu'elle sait qui je suis ?

Ou cette terreur est influencé par le simple fait que je suis un homme ?

— Voilà. Tu vas rien faire, c'est bien ce que je pensais, enfonçais-je le clou une dernière petite fois presque déçu de son silence.

— Callahan... ? m'interpelle une petite voix que je reconnais très bien.









Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃

Ça-va ? ☕️ 



IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !


Et guys, de base j'allais me plaindre des gens qui se plaignent de mes chapitres mais, si ils sont plus courts c'est pour vous évitez que vous attendiez 5 ans avant que je ne poste la suite. C'est plus facile pour moi d'écrire un chapitre de 5K de mots, que 10K, ça me prend le double du temps... Là, si vous voulez je peux poster les 2 autres parce qu'ils sont prêt, mais en tout cas, sachez que la suite ne viendra pas avant 1 mois. 

Après je sais que vous oubliez l'histoire et ça donne pas envie de reprendre, autant garder un rythme que je sais je peux assumer plutôt que de me rendre malade à écrire 10K de mots et pas pouvoir travailler Sur Valentina à côté de ça... 

Je ne sais plus quoi dire je vous jure... c'est mieux je m'arrête là... 🫠



BYE 🏍💨🪐 !





Stardust 🍓 




𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...



xo, Azra. ✿



IG: azra.reed

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