𝟸𝟻. Œ𝚞𝚟𝚛𝚎 𝚍'𝚊𝚛𝚝. (𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝟸)

(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)








"Quand l'amour grandit en toi, la beauté fait de même. Car l'amour est la beauté de l'âme."
Saint-Augustin








𝙰𝙲𝚃 𝟹.

🌰 𝚗 𝚘 𝚟 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.






𝟤𝟧. Œ𝗎𝗏𝗋𝖾 𝖽'𝖺𝗋𝗍. (𝗉𝖺𝗋𝗍𝗂𝖾 𝟤)








Cassie.












Callahan scanne méthodiquement ma chambre jusqu'à se tourner et me trouver dans le coin à l'opposé de lui.

— Je këtu... murmure-t-il d'une voix rauque et ensommeillée en passant sa main sur son visage. J'veux dire... t'es là.

Sa voix est si profonde que je m'éclaircis la gorge pour revenir sur terre face au frisson dévastateur que j'ai ressenti.

Il se tourne vers la table de chevet et saisit la petite bouteille d'eau.

— C'est la tienne, je suppose ? me demande-t-il.

Je hoche la tête.

— Parfait, j'avais envie de t'embrasser, lance-t-il avec un sourire en coin.

Je ris sans contrôle, à moitié surprise, à moitié amusée par le fait que ce soit une des premières choses à laquelle il pense, alors qu'il vient tout juste de se réveiller. Il ricane doucement également.

Ça se voit qu'il est satisfait de sa blague.

— Tu es vraiment un idiot... murmuré-je avec un petit rire en avalant une cuillérée de mon yaourt.

— Tant que je suis le tien, réplique-t-il en ouvrant la bouteille d'eau.

Il s'appuie sur un coude et boit, je me sens rougir en observant sa pomme d'Adam bouger à chaque gorgée.

Je commence à m'inquiéter moi aussi.

Je n'ai jamais eu autant de pensées comme ça depuis qu'il est arrivé dans ma vie.

En même temps... physiquement, je ne peux rien lui reprocher... Il est parfait... 

Je sursaute un peu lorsqu'il écrase la petite bouteille d'eau vide en ses mains musclées. Je louche sur ses bras, ses veines qui parcourent sa peau, ses bagues, dont la chevalière ornée du drapeau albanais.

Il se tourne et tapote deux fois sur l'écran de son téléphone pour regarder l'heure.

Il est 17 heures passées.

De nouveau, il s'affale sur le dos en retirant la couverture sur lui. Dans un geste mécanique, il range ses plaques militaires sous son t-shirt qu'il se met à le secouer pour se faire un peu de vent.

— Ton chat donne tellement chaud, dit-il d'une voix rauque et amusée.

— Oui, c'est vrai... murmuré-je en hochant la tête dans un petit rire.

Il lève légèrement un sourcil et me demande :

— Tu dors tout le temps avec lui ?

Je hoche de nouveau la tête.

— Une fois marié, il dégage de notre lit. Ses grosses fesses m'ont réveillé.

Un bruit choqué m'échappe :

— Tu es un vrai malade ! Arrête de dire n'importe quoi !

Malgré moi, sa réflexion m'a fait rire.

Lui aussi, son sourire s'élargit, révélant ses fossettes.

— Tu manges quoi ? me demande-t-il en jetant un regard curieux sur mon yaourt.

— Du yaourt avec des céréales et des framboises.

— Vous les bourgeoises...

Il fait semblant d'être dépité en secouant légèrement la tête et en levant les yeux au ciel, ce qui me fait rire de plus belle.

— Mais tu n'avais pas une black card toi ? riposté-je en le pointant de ma cuillère, dans le but de le taquiner.

Il éclate de rire, mais au bout de quelques secondes il commence à se masser le crâne.

Merde, je crois que sa migraine n'est pas partie...

— J'peux goûter ton yaourt veggie là ?

— Non, c'est pas veggie, c'est juste du yaourt avec des fruits, le corrigé-je.

— Bref, c'est bio, c'est ça ? Fait avec des produits du terroir ?

Je ne retiens pas mon petit rire. Je fronce un peu les sourcils intrigués par ses réflexions, je lui demande :

— Tu... tu veux que je t'en fasse un ?

— Non, non, fais-moi goûter le tien, me dit-il en s'appuyant sur un de ses coudes.

Je le fixe. Je ne m'y attendais pas honnêtement.

— Mais euh...

— Aller, viens-là, microbe, me commande-t-il d'un geste de la main.

Une vague de sensations étranges envahit mes jambes.

Je me lève et m'approche timidement de lui sous son regard, jusqu'à ce que j'arrive devant lui et qu'il se redresse et s'assoit sur mon lit sans me lâcher des yeux.

— Euh... mais j'ai mis ma bouche sur la cuillère ; je peux t'en chercher une aut-

— Si tu savais de quoi j'ai rêvé, la cuillère, c'est petit. Donne moi ça, tu es en train de réaliser mes rêves là, affirme-t-il sur un ton qui me fait douter de sa plaisanterie.

Il est vraiment sérieux, je crois ?

Je me pince les lèvres en me sentant toute faible.

Je lui tends mon yaourt, nos mains se frôlent.

Il est brûlant comme toujours.

Je me suis sentie frissonner.

Il goûte à mon yaourt. Sa tête fait une légère grimace, mais il reprend une cuillère. Et plus il grimace, plus il continue de manger :

— C'est pas bon ? T'aime pas, demandé-je incertaine.

Il finit carrément mon yaourt en me regardant dans les yeux quand il lèche la cuillère.

Une chaleur s'allume au niveau de ma poitrine. Je prends ma natte pour me distraire l'esprit. 

— Bon... prononce-t-il finalement en raclant les restes. Je sais que je ne deviens pas végétarien en tout cas.

— C'est pas-enfin ça n'a rien à voir. Mais tu dis ça alors que tu as fini mon yaourt !

Je suis sûre qu'il a aimé.

— Mais !? Qu'est-ce qui a petite peste, tu veux pas partager avec ton mari c'est ça ?

Le sang a afflué comme une flèche lancée à toute vitesse au beau milieu d'une cible. Je me suis entendu m'écriée face au « avec ton mari. »

— M-mais si ! C'est pas ce que j'ai insinué ! protesté-je.

Cassie, t'as oublié de le contredire pour le "mon mari".

J'ajoute immédiatement :

— Et arrête de dire n'importe quoi !

— Non mais j'ai bien compris que t'étais un petit rat !

— Mais j'ai pas dit que je ne voulais pas partager avec toi !

Je ne veux pas rire, mais sa façon de me taquiner m'oblige à pincer les lèvres pour m'empêcher de céder.

— Je t'en achèterai des tonnes de yaourts nature bio avec ma black card, ne t'inquiète pas, me dit-il en me rendant mon pot de yaourt vide.

— Mais c'est pas-

— Je te taquine, panique pas, Llukum, me coupe-t-il avec un petit sourire en coin.

Je secoue la tête en feignant d'être exaspérée. La vérité c'est que cet échange m'a je l'avoue beaucoup amusée.

J'observe Callahan s'étirer comme un gros bébé en se rallongeant.

Pendant une seconde, on se fixe. Je reste debout là et le regarde se tapoter le ventre avec une décontraction qui m'étonne :

— Tu veux pas me faire quelque chose à manger, microbe ? me demande-t-il soudainement. Même tes toasts. C'était bon. 

Sa requête me prend par surprise.

J'avoue, je me sens flattée.

Je range une des mèches de mes cheveux derrière mon oreille :

— T'as faim ? demandé-je doucement.

Quand il hoche la tête, je sens le même petit stresse que j'ai eu quand il m'a demandé le toast.

Champignons...

Je lui réponds alors :

— OK... Alors si tu veux, je peux te faire du riz au poulet avec de la sauce aux champignons.

Mon cœur bat la chamade.

Je ne sais pourquoi j'ai proposé de faire ça...

— Putain, j't'adore, microbe, dit-il en se massant la tête avec un sourire en coin. J'veux bien, s'il-te-plaît.

Je ris en secouant la tête. Mais je remarque qu'il se masse encore le crâne alors je lui demande :

— T'as toujours ta migraine ?

— Ça va passer si je mange, c'est juste un petit fond, heureusement ça s'est atténué.

— Oh super ! Je suis vraiment contente de savoir que tu te sent mieux. Bon... je reviens alors dans... 20 minutes, ça te vas ? 

Il s'est redressé sur ses coudes en fronçant légèrement les sourcils.

Et il m'a juste fixé.

Son regard est tellement intense que j'ai l'impression qu'il entre carrément dans ma tête, je sens mes joues s'empourprer.

Ce regard-là, je ne l'avais jamais vu avant :

— Q-quoi, m'inquiété-je.

Il se redresse et se lève. Je dois lever le menton pour trouver ses yeux tant il est grand comparé à moi. Il reprend son pull sur la chaise et l'enfile en s'asseyant sur cette dernière.

Il prend quelques secondes avant de me répondre : 

— Rien microbe. Pas de problème, je t'attends, me répond-il finalement d'une voix douce.

Je hoche la tête avant de reculer doucement.

En descendant mes escaliers, je me rends compte que j'ai chaud au niveau de ma poitrine et le regard qu'il m'a lancé s'est ancré dans ma tête.

Je n'arrive pas à l'oublier.

J'arrive dans la cuisine, et je commence à me mettre au travail.

Je me sens nerveuse comme si je préparais un repas pour le président.

J'espère que ça sera bon.

Pourquoi je stresse déjà ?

Il faut vraiment que j'arrête de faire ça.

C'est pas le président ni mon mari. On s'en fout si c'est pas bon.

Mais j'espère quand même.

Bon tais-toi, Cassie.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, je termine de cuisiner son plat.

Je remonte en tenant l'assiette remplie de riz au poulet et de sauce aux champignons, entre mes paumes.

J'en ai mis beaucoup pour lui.

Mon cœur bat fort en approchant de ma chambre.

En entrant, Callahan tourne la tête vers moi et je le vois jeter son cure-dent dans la poubelle sous mon bureau.

Il est assis confortablement sur ma chaise, avec Sherlock installé sur ses cuisses. Ses doigts caressent doucement la gorge de mon chat. Sherlock semble plus qu'aux anges de sa dose d'attention et il entoure ses pattes autour du poignet de Callahan.

Je lui tends l'assiette, un peu nerveuse mais espérant qu'il aimera quand même.

— Je peux prendre mon chat si ça te dérange, lui dis-je alors qu'il prend l'assiette.

Mais il secoue la tête pour refuser doucement.

— T'as pas du pain ?

Avec un air perplexe, je le regarde en inclinant la tête :

— Du pain... avec du riz ?

— Ouais.

Je ne m'y attendais pas, mais je lui réponds rapidement :

— Euh... si si, j'en ai. Je reviens.

Je descends rapidement dans la cuisine et prends la moitié d'une baguette.

Je la place sur un plateau avec un grand verre d'eau et la bouteille ainsi que quelques mouchoirs. Je remonte, posant le plateau sur mon bureau juste derrière lui.

— Merci, microbe, dit-il avec un sourire en coupant un morceau de la baguette.

Il commence à manger tout en tenant son assiette de l'autre main.

Parfois j'aimerais être aussi à l'aise que lui.

On dirait que rien ne lui fait honte, ou ne le gêne.

Je pince légèrement mes lèvres en acquiesçant doucement. Je me dirige vers mon pouf pour fermer l'écran de mon Mac. Je range mes écouteurs dans leur boîtier et place mes affaires sur mon bureau.

Puis je vais m'asseoir face à lui sur mon lit, je croise les jambes.

— On mange tout avec le pain, en Albanie, m'explique-t-il.

Je comprends mieux pourquoi il m'a partagé du pain au restaurant, et pourquoi il m'a dit de manger mon pasul avec ça aussi.

En réalité, j'aime beaucoup quand il me parle de sa culture.

Je prends un coussin et le cale entre mes cuisses, et croise mes mains dessus.

Je sens sournoisement l'odeur de son parfum imprégnée sur mes draps.

Bon sang...

Mes draps sentent lui.

Je...

Peu importe si c'est pas le plus hygiénique à faire... mais... je ne compte ab-so-lu-ment pas changer mes draps ce soir !

Bref.

La voix de Callahan me tire de mes pensées :

— Si je veux te dire 'viens manger', je vais te dire 'hajde ha buk'. Et 'bukë' en albanais, ça signifie 'pain'. Donc, 'hajde ha buk' ça se traduit littéralement par 'viens manger du pain', c'est à ce point, m'explique-t-il en mangeant.

Mon sourire s'élargit.

Non seulement je comprends qu'il est très attaché à sa culture, mais je trouve ça vraiment très intéressant de connaître ce genre de petits détails sur un pays. Ça donne la sensation d'y être.

— Quoi ? demande-t-il avec un petit sourire curieux en coin, tout en mangeant son plat avec son pain.

Je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille, un peu gênée.

— Je connaissais pas du tout la culture albanaise... enfin, t'es le premier Albanais que je rencontre...

— Je suis le premier et le dernier, tu peux déjà ajouter ça, rétorque-t-il avec assurance.

Je ris légèrement. Son assurance me sidère toujours autant. Mais je décide de me lancer et de lui demander : 

— Et... ça veut dire quoi... L... Llukum ?

Il hausse un peu les sourcils, visiblement surpris par quelque chose, mais il me dit tout de suite avec un petit sourire fier :

— Tu prononces vraiment bien les mots en albanais...

Sa voix douce et son expression réjouîtes me fait rougir d'un coup. Je me sens embarrassée devant son compliment.

Il se coupe un autre bout de pain et se tourne vers moi.

— C'est un loukoum, c'est une sorte de confiserie. Mais quand je te le dis, c'est plus dans un sens de : t'es mignonne ou ma mignonne.

Je suis surprise et encore plus rouge. Ma main se plaque sur ma joue sans contrôle, et il laisse un petit rire lui échapper face à ma réaction.

Moi je ne connaissais pas du tout cette expression et je crois que ça se voit sur mon visage car il me dit :

— Tu connais pas les loukoum ? C'est les friandises moelleuses ? Ça vient de l'Empire Ottoman mais on en consomme beaucoup dans les pays des Balkans. T'as jamais goûté ? me questionne-t-il

Je secoue doucement la tête et lui confie :

— Non, jamais.

— Une vraie petite Anglaise toi, on va changer ça bientôt, réplique-t-il avec un grand sourire.

Je ricane doucement en jouant distraitement avec ma bague de promesse sur mon l'annulaire droit.

Je suis un peu intimidée je l'avoue, mais à chaque fois qu'il mentionne en rapport avec l'Albanie ça me touche toujours autant.

Je baisse les yeux vers Sherlock, qui repose paisiblement sur ses cuisses — qui m'ont l'air tout aussi musclées que le reste de son corps — tandis qu'il continue de manger, complètement à l'aise, comme s'il était chez lui.

— Tu as mis quoi dedans ? me demande-t-il, pointant son assiette du doigt tout en faisant glisser la chaise roulante pour prendre un nouveau morceau de pain sur mon bureau.

— Rien... enfin, j'ai cuit le riz dans un bouillon de poulet et j'ai préparé les champignons dans la même poêle où j'ai préparé le poulet.

— C'est pour ça, c'est bon, microbe. Merci.

Le rouge m'est monté aux joues à la vitesse de l'éclair !

Ses fossettes vont m'achever, c'est sûr et certain !

Je lui souris en retour en osant à peine le remercier.

J'ai tellement du mal à accepter les compliments parfois. À part quand c'est mes amies, et encore je rougis à chaque fois.

Et puis sur le coup, je suis sincèrement touchée qu'il aime ma cuisine parce que c'est une chose que j'adore faire. 

— T'as mangé ? me demande-t-il soudainement.

Il me scrute de son regard bleu en finissant de mâcher.

— Je vais manger après, répondis-je.

Il me lance un regard qui me fait comprendre qu'il voit clair dans mon jeu. Je vois ses yeux me dire : ne te fous pas de ma gueule.

Prise au dépourvue je lui réponds :

— J'ai pas faim... enfin, de toute façon, j'ai mangé un peu mon yaourt et-

Mais avant que je puisse finir ma phrase, il s'approche avec la chaise roulante. Il prend une portion de nourriture avec du pain.

— J'ai pas-

— Ouvre la bouche, m'ordonne-t-il.

Un frisson intense me parcourt.  La fermeté dans sa voix, son autorité, tout en lui me submerge.

— Shijoje me bukë (Goûte avec le pain), murmure-t-il d'une voix assertive, avant d'ajouter en rapprochant la portion qu'il tient dans sa main devant ma bouche :  Hap gojën. (Ouvre la bouche)

A.l.e.r.t.e !

R.o.u.g.e.

Je suis toute rouge !

Je ne sais même pas comment mais je comprends tout à fait qu'il vient de me dire de manger avec du pain, et qu'il m'a demandé d'ouvrir la bouche.

Il approche encore sa main, au point de m'effleurer.

Timidement, j'obéis et ouvre doucement les lèvres, et il me nourrit en déposant la nourriture sur ma langue.

Je suis parcourue par des sensations qui m'empêchent de mâcher et de respirer.

— Mange.

Il est proche de moi. Ses yeux ne me quittent pas et captivent toute mon attention.

Il va me tuer...

Je me mets à mâcher sous son regard perçant.

Tôt ou tard, ce mec va m'assassiner avec tout ce qu'il me fait subir.

J'arrive à peine à mâcher — j'ai le ventre en compote — mais je le fais quand même.

— Tu as vu, c'est bon avec, me dit-il sur un ton grave et un petit sourire.

Ses yeux sont légèrement plissés et rieurs.

Je hoche la tête pour confirmer qu'il a raison.

Il me tend sa fourchette — celle avec laquelle il a mangé — et me dit :

— Termine.

Je sens bien l'insistance dans son ton. 

— Vraiment, je-

— Tout, me coupe-t-il en me l'ordonnant avec ses yeux.

— Mais... et ta migraine ?

— C'est passé déjà, ne t'inquiète pas, Llukum.

Il recule sur sa chaise au milieu de ma chambre et reprend un nouveau cure-dent en le mâchouillant pensivement.

Je commence à manger la moitié de son assiette. Et je suis vraiment contente de constater que c'est vraiment très bon.

Il boit son verre d'eau totalement et le remplit à nouveau. Il se déplace vers moi toujours sur la chaise roulante et pose le verre près de moi sur ma table de chevet.

Je me sens rouge de gêne.

En fait il partage tout le temps.

J'ai vraiment l'impression qu'il est vraiment généreux.

Callahan se penche pour attraper la petite peluche de Sherlock, et il commence à la faire jongler d'une main à l'autre.

Quand il recule, sa voix m'interpelle :

— Tu as un vrai délire dans ta chambre toi, me dit-il en jouant aussi avec le cure-dent dans sa bouche.

Je bois une gorgée d'eau, curieuse.

— Comment ça ?

— T'es dans ton petit monde.

Il observe chaque recoin en balayant ma chambre du regard.

Je suis intriguée et je lui demande :

— Pourquoi, toi... ta chambre, elle est comment ?

Je regrette ma question à la seconde où elle a dépassé mes lèvres.

Il affiche un sourire diabolique, et là, je me rends compte de mon erreur.

Je viens de lui donner l'occasion parfaite pour ses réflexions salaces :

—  Je retire ce q-

— Tu ne te souviendras que du plafond quand tu viendras la visiter de toute façon, dit-il avec un sourire narquois.

— Putain ! Callahan !

— Quoi !? Elle a dit putain, je suis choqué ! se moque-t-il en riant.

— Tu fais vraiment chier !

Son rire m'empêche de garder mon sérieux et il continue à m'embêter en me disant :

— Mais sinon, j'ai un grand lit deux places moelleux contre le mur et-

Sans réfléchir, je lui lance l'oreiller que j'avais entre les jambes.

Il l'attrape en vol en éclatant de rire. Sherlock se lève soudainement et s'enfuit.

Son satané rire me fait sourire malgré moi.

Callahan rejette la tête en arrière dans son hilarité. Mais il laisse sa nuque reposer contre le rebord de la chaise.

Il étend ses jambes, croise les chevilles et serre l'oreiller contre son ventre.

Je l'observe jouer nonchalamment avec mon élastique sur son poignet, les yeux fixés sur le plafond.

Il balance lentement chaise de droite à gauche, tout en mâchouillant son cure-dent, et toujours aussi détendu.

Moi je finis mon assiette, et termine les dernières bouchées. J'avale le reste d'eau dans mon verre. Puis je décroise les jambes et me lève pour prendre le plateau sur mon bureau pour le ranger.

Il redresse la tête et arrête mon mouvement en posant sa paume sur mon ventre.

Une onde de sensation s'infiltre sous ma peau. Mes yeux s'écarquillent un peu, sans cacher que je suis prise de frissons.

Il jette son cure-dent dans mon assiette qu'il prend de mes mains et la pose lui-même sur le bureau derrière-lui.

Toujours assis sur sa chaise, il exerce une pression légère sur mon ventre, ce qui me fait entrouvrir les lèvres, je les mords tout aussi rapidement en reculant jusqu'à ce que l'arrière de mes jambes entre en collision avec mon lit et que je suis forcée de m'asseoir. 

Il m'encercle de ses jambes, sa main toujours posée sur mon ventre. Je ne sais même plus comment respirer. 

Je me sens toute petite et prise au piège sous son aura dominante. Ses sourcils créent une ombre sur ses yeux, rendant son regard dans le mien extrêmement intense, voire même brûlant. 

J'avale difficilement ma salive et mes doigts se crispent sur mes draps. Je sais qu'il sent sous sa main les vagues que subit mon ventre. Mon cœur bat à tout rompre.

Je suis complètement à sa merci.

Il est vraiment imprévisible.

Comme appelé par une force invisible, je baisse les yeux vers ses lèvres.

Je n'arrive pas à détourner le regard d'elles, et j'ai l'impression que les miennes me brûlent.

Cette fois, je prends vraiment le temps de les observer.

Elles sont bien définies, la lèvre inférieure plus pleine que la supérieure. Sans la moindre imperfection, elles ont l'air incroyablement douce. Et le pire c'est que leur couleur pêche naturelle s'harmonise parfaitement avec le teint blanc de sa peau.

Mon regard est captivé, non... hypnotisé.

J'ai la sensation de fondre.

La chaleur intérieure de mon corps me donne l'impression de ne plus avoir de cerveau.

Quand je relève les yeux vers lui, je remarque qu'il les relève lui aussi dans les miens.

C'est la première fois que je le surprends en train de regarder mes lèvres.

Je vais crever. Ce n'est pas possible de ressentir autant de spasmes alors qu'il ne fait que me regarder.

Il se passe un truc quand nos regards s'accrochent. Un non-dit criant qui remplit la pièce et mon corps.

Je me rends compte que par nervosité, je joue avec ma bague de chasteté sans être capable de détacher mon regard du sien.

Mais un petit son m'échappe quand il s'approche de mon oreille et qu'il me chuchote :

— Couche-toi.

Mes lèvres s'entrouvre choquée. 

— Q-quoi ?

— Je veux que tu t'allonges, maintenant, insiste-t-il sur ce ton qu'il sait très bien me rend complètement malléable.

Sa main faisant pression sur mon ventre me fait tellement frissonner que je me mords les lèvres involontairement et j'obéis. Je recule sur mes draps — qui sentent Callahan — et je et m'allonge dans le sens de la longueur du lit, ma tête s'enfonce sur l'oreiller.

Il reste assis sur sa chaise et me fixe. Ses doigts tapotent mon ventre et chaque impact me fait mordre mes lèvres encore plus fort.

Finalement, il m'articule d'une voix basse qui est presque un murmure :

— Je veux savoir...

Quoi ? Savoir quoi... ?

Je vois sa main se lever, mon regard suit sa paume qui s'approche de mon cou.

J'appréhende sa sentence, puis, doucement, il enroule ses doigts autour de mon collier de perles.

Mon cœur bat tellement fort, je m'entends respirer un peu plus profondément.

L'atmosphère est électrique.

— Il t'a touché ?

Je comprends sa question en une fraction de seconde.

Je veux me lever pour ne pas y répondre, mais sa main s'enfonce intensément dans mon ventre et me cloue sur place. Un gémissement involontaire m'échappe, mes doigts entourent son poignet et mon autre paume se presse devant ma bouche, prise de honte.

Je le regarde choquée par la sensation que je viens d'avoir. Ma peau est brûlante sous son regard. 

— Ne m'oblige pas à répéter, insiste-t-il sur un ton qui ne laisse même pas place au débat.

Sa main sur mon ventre envoie des spasmes à travers mon corps. Je replie mes jambes, et alors que j'inspire à grosse bouffé, Callahan m'enlève doucement ma main devant ma bouche. 

— Réponds-moi quand je te pose une question, ordonne-t-il en m'emprisonnant le poignet.

— C'est pas... ça-ça ne te concerne p-pas... balbutié-je complètement enflammée par la situation.

Callahan glisse sa main lentement le long de mon ventre, entre mes seins, jusqu'à entourer ma gorge. Je sens mes sourcils se tortiller et mes yeux s'écarquiller un peu.

Il serre légèrement, mais cela ne fait qu'intensifier les frissons qui longent mon corps.

Je croise les chevilles et serre mes lèvres pour ne pas gémir.

— Moi j'ai décrété que ça me concernait, affirme-t-il gravement.

J'ai l'impression que sa voix traverse la pièce, et chaque pore de ma peau.

Après ses fossettes... sa voix... c'est...

— Cal...lahan... je... soufflé-je d'une voix tremblante.

Il se penche vers moi, son parfum m'envahit immédiatement, je prends une grande inspiration.

— Je veux juste entendre ta réponse, dit-il doucement.

Je cède, incapable de résister plus longtemps à cette intensité : 

— Juste un... peu... avoué-je d'une voix à peine audible.

— C'est quoi un peu ? insiste-t-il en intensifiant un peu la pression autour de mon cou.

— Je... j'ai... 

Ma voix se perd dans un gémissement, face à la pression de sa main sur ma gorge.

Je sens le froid de ses bagues contre ma peau, et je ne lâche pas son poignet, totalement immergée dans ce rapport de force que je suis en train de perdre lamentablement.

Mon corps répond à chaque mouvement, chaque contact, chaque demande venant de lui.

Je me sens carrément dépassée par son intensité.

— Qu'est-ce que c'est, 'un peu' ? répète-t-il aussi doucement que fermement.

J'ai un peu honte de dévoiler ça. J'hésite encore quelques secondes mais en plongeant dans ses yeux, ma langue se délie :

— Ju-juste, ma poitrine.

— Tu étais nue ?

Il ne prend, visiblement, aucune pincette.

Je secoue la tête pour dire non, en baissant les yeux, gênés par mes aveux.

— Et toi, tu l'as déjà touché ?

Je le regarde, mes yeux emplis de pitié, de beaucoup de regret, et je sens même une légère peur me prendre.

Et si il me jugeait... ?

— Qu'est-ce que tu as fait avec lui ?

La fermeté dans sa voix me fait détourner le regard une nouvelle fois. Mais il resserre son emprise sur ma mâchoire et me force à le regarder de nouveau.

Il est tellement proche, son regard me submerge totalement.

Il attend ma réponse.

— Tu lui as touché l'entrejambe ?

Sa question tombe comme un coup de massue.

J'ai l'impression que je ne peux rien lui cacher...

Je hoche la tête. Ma honte se colle à ma peau.

— Combien de fois ? insiste-t-il.

J'ai un sentiment horrible dans le cœur.

Parce que j'ai peur de passer pour une salope.

Comme toutes ces dernières années...

— Je ne suis pas en train de te juger, si c'est la question que tu te poses. Je veux savoir combien de fois tu l'as touché.

Je le fixe, les yeux écarquillés.

Et ces simples mots agissent comme un pansement sur mon cœur.

Je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il me rassure sur le sujet. Et sur le coup, ça agit comme un booster. Je me décide à lui dire dans un murmure :

— Une seule fois.

— Il était nu ?

Je rougis instantanément, mais tout de suite je secoue la tête négativement :

— Non.

— Qu'est-ce que tu as fait d'autre avec lui ?

Il est persévérant. J'ai vraiment l'impression que dans ses yeux, une jalousie qu'il ne cache pas me hurle de tout lui dire.

— J'ai dis ; quand je te pose une question, tu me réponds, ordonne-t-il fermement.

— R-rien... je n'ai rien fait de plus, affirmé-je.

L'expression de son visage devient graduellement plus intense. J'ai même l'impression de voir ses pupilles s'étendre et rendre ses yeux plus sombres. Il scrute mon visage comme si j'étais une œuvre d'art.

C'est étrange à dire... mais, sous ses yeux bleus, je me sens vraiment belle...

— Tu es toujours vierge alors ? me murmure-t-il avec une délicatesse qui me fait pincer mes lèvres en caressant doucement ma mâchoire de la pulpe de son pouce.

Je hoche la tête pour confirmer.

Son regard est tellement profond. Je ne saurais même pas retranscrire ce que je vois.

Mais je sens que Callahan libère ma gorge et fait glisser sa main le long de mon bras droit.

Alors que je le regarde, confuse en me demandant ce qu'il a en tête.

Je crois comprendre lorsqu'il atteint ma main, et sans me quitter des yeux, je sens ses doigts sur mon annulaire droit.

Doucement, il tire sur ma bague de chasteté.

Elle glisse avec lenteur le long de mon doigt.

Mon cœur est en train d'exploser dans ma poitrine.

Il se penche vers moi en enfonçant une paume à côté de ma tête. Ses lèvres se collent à mon oreille, et il me souffle d'une voix contrôlée :

— Cette promesse n'appartient qu'à moi maintenant, zëmer. (Mon cœur)

Zëmer ?

Il ne me laisse même pas le temps d'être choquée, son nez plonge dans mon cou, et ses lèvres mouillées s'emparent de ma peau. Un petit cri m'échappe, je ressens une petite douleur, agréable, intense.

Ma main se pose sur son torse — non, plutôt, j'agrippe son pull — mes chevilles se croisent et se décroisent frénétiquement sur mon lit, et je serre mes cuisses en tentant de gémir le plus doucement possible.

La douleur se transforme en une sensation enivrante qui rougit mon cœur et fait pulser des frissons jusqu'à mon entrejambe.

Il arrête brutalement, plante ses iris bleus dans les miens. Rouge, je le regarde les yeux écarquillés sans lâcher son pull. Mais encore une fois, il me surprend en décalant ma tête de sa paume autoritaire, pour avoir une vue sur ma mâchoire. Il regarde ce qu'il fait et sourit avec fierté avant de s'approcher une nouvelle fois et de me lécher la zone de cou qu'il a embrassé, ce qui me fait gémir sans contrôle.

Puis il me lâche et se redresse en même temps que je ne m'assois et recule sur mon lit complètement choquée par ce que je viens de le laisser faire. Ma paume se pose sur ma peau humidifiée.

Son sourire est éclatant, il a l'air très fier de ce qu'il vient de me faire.

Il place ma petite bague entre ses lèvres, lève les mains vers sa nuque et enlève son collier portant ses plaques militaires. Puis, il y glisse ma bague avant de le remettre et de ranger sa chaîne sous son pull avec un putain de sourire de séducteur.

Je reste sans voix en le fixant les yeux écarquillés.

J'ai vraiment l'impression de sceller cette promesse avec lui.

Ma main ne quitte pas mon cou, mes sensations sont toujours présentes dans mon ventre et je me souviens des petits gémissements qui m'ont échappé.

Callahan me regarde lui aussi avec un air indéchiffrable dans ses yeux, sa paume passe sur sa mâchoire, puis il reprend sa veste en cuir sur le dossier de la chaise et l'enfile rapidement.

— Je t'apprendrai à t'occuper de moi, quand tu seras prête, ma petite peste préférée, dit-il avec un sourire en coin. Et je prendrais soin de toi aussi, ne t'inquiète pas.

Quand je dis... qu'il va me tuer avec ses mots... sa voix...

Je le pense vraiment, je n'ai jamais eu aussi chaud de ma vie, et j'ai la sensation que je vais fondre sous son regard.

C'est la première fois que j'ai envie de faire une douche froide à la veille du mois de décembre.

Tout est bon, pour me faire perdre tous mes moyens.

Son aura magnétique, sa présence dominante, l'autorité dans sa voix et cette manière de s'exprimer avec assurance...

Je suis submergée de frissons, je mords l'intérieur de ma bouche sans un mot de plus.

Il reprend son casque de moto posé sur le bureau, et sort un nouveau cure-dent qu'il place entre ses lèvres tout en enfonçant ses chaussures à ses pieds.

Il ouvre la porte en se tournant vers moi :

— Natën e mire, Llukum. Merci pour la nourriture.

La seconde qui suit, il disparaît dans mes escaliers. Et j'entends ma porte d'entrée claquer.

Son départ laisse un vide dans la pièce.

Néanmoins, seule dans cette chambre, la première pensée qui me vient c'est : une douche s'impose...

Le pire... c'est qu'à aucun moment... je ne voulais le repousser. 

À au-cun moment, je ne me suis dit : arrête Cassie.

Au contraire...

Je suis... dans la merde...






𝙵𝙸𝙽 𝙰𝙲𝚃 𝟹.

🌰 𝚗 𝚘 𝚟 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.











Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃

Ça-va ? ☕️



IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !




En fait... BYE 🏍💨 ! 

Ces 2 derniers chapitres je- 

Non pardon ! 🫠🤚🏾 Jusqu'à j'ai pas les mots, au revoir. 


En tout cas nous entrons dans le mois de décembreeeee 🎄☃️🧣 OMG ! 🤭 

CAN'T WAIT ! J'ai prévu des p'tits épisodes SIMPA 🤭 ! 



Bon on se retrouve sur le Discord pour impatiente d'avoir vos théories 😋 ! (Bon y'a pas 1000 théories à faire, mais vos avis quoi MDR) 







BYE 🏍💨🪐 !





Stardust 🍓




𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...



xo, Azra. ✿



IG: azra.reed

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