𝟸𝟸. 𝙱𝚘𝚗𝚜𝚘𝚒𝚛, 𝙲𝚊𝚕𝚕𝚊𝚑𝚊𝚗.

(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)





"Nous sommes tous des requins tournant en rond, en attendant que des gouttes de sang apparaissent dans l'eau."
Alan Clark





𝙰𝙲𝚃 𝟹.

🌰 𝚗 𝚘 𝚟 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.






𝟤𝟤. 𝖡𝗈𝗇𝗌𝗈𝗂𝗋, 𝖢𝖺𝗅𝗅𝖺𝗁𝖺𝗇.






Ghost.









Je savais déjà que microbe m'avait menti.

C'était trop évident. Ce jour-là dans sa cuisine, quand je lui ai demandé s'il y avait un type dont je devais me méfier. Elle a vraiment eu une sale façon de déglutir — un peu trop forcée — et son évitement sur la question m'avait déjà mis la puce à l'oreille.

Ah... Je vais tellement t'enculer fumier.

Je vais t'en-cu-ler.

Ma main se resserre sur le guidon de ma moto, la pression décuple la vitesse.

J'aurais dû le voir venir, putain ! Quel con !

Il est 21 heures passé maintenant, et je fuse dans les rues de Londres.

Le temps est brumeux, humide. Mes vêtements viennent tout juste de sécher à cause de l'averse qu'on s'est pris avec microbe tout à l'heure devant le restaurant de Jorik.

J'ai l'impression que novembre file sous mes yeux. Le temps passe trop vite.

Je ne sais pas si je pense ça à cause de la sensation bouillonnante qui tourne dans mon ventre.

Je savais qu'il se passait quelque chose, putain, c'était juste sous mes yeux !

Je me mets à ruminer au point où je crains que ça me réveille une migraine.

Taylor de merde ! Putain la simple idée qu'il a eu un accès à elle... Qu'il ait pu avoir une part d'elle.

Enculé.

Je sens mes dents grincer les unes contre les autres.

Il lui a fait faire des photos de nue pour lui !

Elle avait 15 ans.

Donc techniquement, les photos qu'il détient sont à caractère pédopornographique.

Si je peux faire sauter ce fumier avec ces arguments, je le ferais.

Mais il ne faut surtout pas que ces photos circulent quelque part. Personne ne doit les voir. Ma priorité — avant de bousiller ce fils de pute — c'est de les faire disparaître et peu importe combien ça va me coûter.

Après une trentaine de minutes de route, j'arrive enfin dans le quartier de Pimlico, près de Moreton Street, c'est pas loin des locaux du MI6.

Comme d'habitude, je fais passer ma moto sous l'arche qui mène dans la petite ruelle.

Je m'enfonce, le sol en pavé irrégulier fait légèrement trembler mon corps. Je baisse la béquille de la S1000RR et coupe les phares en même temps que j'enlève mon casque que je glisse entre mon bras.

J'ai besoin d'un truc pour occuper ma bouche parce que vu la tension que je ressens dans ma mâchoire, je me sens capable de ternir ma promesse d'arrêter de fumer pour me détendre.

Je fouille dans ma poche et saisis mon petit paquet de cure-dents pour en mâchouiller un nerveusement.

Fait chier, ça m'a mis sur les nerfs cette histoire.

Je sors mon téléphone et trouve le contact de Knight.

Il faut que je classe ce problème au plus vite. Je cale mon téléphone à mon oreille la tonalité ne sonne qu'une seule fois.

Il répond toujours immédiatement quand je l'appelle.

— Oui, Callahan ? commence-t-il de sa voix calme et posée.

— T'es en chemin ? demandé-je sur un ton qui trahit un peu mon sentiment d'impatience.

— Où es-tu ? 

— Dans la ruelle, rue Moreton, répliqué-je en scrutant les alentours sombres et déserts.

— Je serais là dans 10 minutes.

Je raccroche et garde mon téléphone que je fais claquer dans mon autre paume.

La nuit est froide, je lève la fermeture éclair de ma veste en faisant les cent pas. Je mâchouille nerveusement mon cure-dent.

Il n'y a que le faible éclairage d'un lampadaire pour mettre un peu de lumière dans cette ruelle qui n'a rien d'effrayant.

Les événements de la journée tournent en boucle dans mon esprit.

Elle a donc deux problèmes : un stalker depuis quatre ans et un ex de merde.

Les deux possèdent ses photos.

Est-ce que les deux sont la même personne ? Est-ce qu'ils se connaissent ?

En tout cas, si ce n'est pas le cas, un harceleur rôde autour d'elle depuis suffisamment longtemps pour avoir eu accès à ces photos.

J'enlève mes gants en tirant sur les bouts avec mes gants. En regardant dans mon album photo, je swipe pour voir les différents messages qu'il lui a envoyés.

Un truc en moi me donne l'impression qu'il hésite encore à devenir plus intrusif. Ces messages ne révèlent rien, ils restent du harcèlement de surface pour faire passer le message qu'il est toujours-là et qu'il ne l'abandonnera pas aussi facilement, même quand elle pense l'oublier.

En revanche, ce qui m'inquiète, c'est la photo de son bras avec le message « j'ai entendu dire que tu aimais les hommes musclés. Je m'entraîne pour toi, Cassie. J'espère que tu aimeras. »

Parce qu'aux dernières nouvelles... Le seul homme qui gravite autour de microbe, c'est moi.

Donc s'il se base sur moi pour supposer qu'elle aime ce genre d'homme, c'est que non seulement ce stalker a accès à ses pensées, et qu'en plus il connaît mon existence. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il m'a certainement déjà vu.

Peut-être même que je l'ai déjà croisé moi aussi.

Il faut que je le trouve lui, et que j'éclate l'autre petit bâtard.

Elle a gardé ce secret toute seule pendant quatre ans...

Est-ce que c'est ça qui rend tes yeux si tristes... ?

Mes pensées s'interrompent lorsque j'entends le claquement de pas contre le pavé humide.

Je lève les yeux pour apercevoir la silhouette de Knight. Toujours vêtu de son long manteau noir et son costume de travail impeccable. Il fait craquer ses mains gantées de cuir et s'arrête comme à son habitude — toujours — à une distance respectueuse.

— Que se passe-t-il ? me demande-t-il curieusement.

Sans détour je lui dis en lui tendant mon téléphone :

— J'ai besoin que tu traces un numéro.

Wayne prend mon appareil commence à l'examiner.

Je comprends vite qu'il saisit l'urgence de la situation lorsqu'il enlève ses gants et sort ses lunettes pour les glisser sur son nez.

Je le fixe manipuler mon téléphone et le sien, en croisant mes bras sur mon torse, impatient. Ses doigts pianotent rapidement sur son écran et le mien, il s'envoit rapidement les photos, et quelques instants plus-tard, je vois un affichage de ligne de code qui défilent rapidement et se reflètent sur le verre de ses lunettes.

Je capte l'expression légèrement étonnée de Wayne. Ça ne dure qu'une seconde, mais il fronce les sourcils avant de détendre son visage.

Il relève les yeux sur moi :

— Il utilise une faille dans le système de signalisation, m'annonce-t-il en me rendant mon téléphone. Je ne peux pas le tracer depuis mon téléphone. Je regarde ça quand je reviens au bureau.

Je n'ai rien compris à ses explications techniques, mais je suppose qu'il sait de quoi il parle.

— OK. Et je veux que tu fouilles le téléphone de Bennett, ajouté-je.

— Cassie Bennett ?

Il me regarde avec un air qui se veut neutre, mais à la façon dont ses yeux me scrutent, je vois que ma demande le surprend.

Je hoche la tête sérieusement.

— Je pensais que tu ne voulais pas que j'entre dans son intimité. Tu as changé d'avis.

Ce n'est pas une question mais bien une affirmation.

— J'ai changé d'avis, confirmé-je. Épluche tout ce que tu peux.

— Explique-moi quel est le problème, demande-t-il de façon professionnelle.

— J'en ai deux, mais le premier c'est qu'un type la harcèle avec des photos d'elle depuis quatre ans. Fais-les disparaître.

Knight hoche la tête en ajoutant :

— Je dois lui envoyer un malware pour avoir accès à l'ensemble de ses données.

J'acquiesce à mon tour, même si intérieurement, l'idée que Wayne ait accès à chacun de ses petits secrets me fait déjà légèrement vriller. Mais je n'ai vraiment pas le choix.

— Je vais lui dire, soufflé-je.

— Et quel est ton deuxième problème ?

J'enfonce mon casque sur ma tête pour me préparer à partir.

— Taylor, c'était un des potes de Calvin, non ? Finalement c'est lui qui m'intéresse, répliqué-je durement.

Knight range ses lunettes dans son étui à l'intérieur de son manteau, je recule vers la BMW.

— En parlant de Taylor... commence-t-il.

Je m'apprête à remonter sur ma moto, mais il me révèle :

— Son nom, c'est Taylor Armitage.

Je m'arrête de mâcher mon cure-dent, et me tourne rapidement vers lui.

— Quoi ?

Knight acquiesce de hochement lent de la tête dans un professionnalisme qui moi me fige sur place.

— Je te l'ai envoyé dans mon rapport le soir d'Halloween. Je suppose que tu n'as pas eu le temps de l'éplucher étant donné que tu avais ton rendez-vous, et que ta migraine s'est étalée sur plusieurs jours.

Je le fixe, choqué.

Effectivement ouais, je n'ai pas eu le temps de feuilleter son rapport.

Ce putain de Taylor est en fait Taylor Armitage ?

Le fils du concurrent direct de Margaret Bennett, Winston Armitage.

Si son père est nommé premier ministre, le risque potentiel que ça représenterait pour les affaires des Caine serait catastrophique.

Ça compliquerait sérieusement les choses pour l'Ordre ou Rendi Holdings.

— Tu te fous de ma gueule ? lâché-je après que ma minute de choc soit passée.

— Malheureusement, c'est lui que tu as envoyé à l'hôpital le soir d'Halloween, ajoute Knight.

Je reste sidéré.

Alors... l'ex de microbe, c'est un fils de pute d'Armitage.

Si je m'en prends à lui, je risque de créer un conflit majeur entre nos deux empires.

Les Caine contre Armitage, ça risque de partir en couille !

Mais com-ment je vais lui niquer sa mère à ce fumier, putain !?

J'ai une main massant nerveusement ma mâchoire. Ma tête bourdonne de scénarios, mais dans tous les cas, je ne peux pas agir n'importe comment. 

— Tiens-moi informé, articulé-je en montant sur ma moto.

J'enfile mes gants en sentant une satanée colère bouillonner au fond de moi.

Fais chier !

Je baisse ma visière, Wayne me regarde reculer avec le bolide. Le vrombissement de la BMW résonne toujours aussi profondément entre mes os.

J'ai la sensation lointaine qu'une migraine approche putain.

C'est pas le moment.

Il faut que je décharge la tension que j'ai dans le corps.

Je démarre, les roues glissent sur le bitume mouillé et une pluie fine commence à glisser sur moi.

J'avance dans le noir de cette soirée, la ville s'étend sur des kilomètres devant moi, les lumières des lampadaires me dépassent et font briller le sol. Je me faufile dans les quartiers qui se vident.

Elle est vraiment sortie avec ce bâtard ? Un Armitage en plus !

Putain, non ! Il faut que je lui nique sa mère pour effacer tout ça. Autrement je ne vais jamais pouvoir bien dormir la nuit.

Au bout d'une bonne vingtaine de minutes plus-tard, je gare ma moto de nouveau dans ce quartier tranquille.

Mais je ne me lève pas tout de suite.

Je reste assis un petit moment avant de sortir mon téléphone de ma poche.

J'ôte mes gants avec mes dents, et je glisse dans la conversation avec microbe.

Mes index se mettent à tapoter les rebords de mon téléphone.

Je ne sais même pas pourquoi j'hésite alors je commence à pianoter :

« Tu vas recevoir un message avec un lien. Clique dessus. »

Je patiente un peu, le téléphone en main je continue de faire tapoter mes index contre les contours de mon appareil.

Au bout de quelques minutes, elle répond enfin :

« Microbe : Bonsoir Callahan. J'ai bien cliqué dessus, mais il ne s'est rien passé. »

Fais chier putain...

Je lève la tête vers le ciel en regardant les étoiles.

J'expire bruyamment en pinçant mes lèvres.

La décharge brûlante que j'ai reçue dans mon ventre et qui est descendue entre mes jambes juste pour un putain de 'Bonsoir Callahan.'

Ça me fait vraiment, chier...

Je suis plus excité par un seul message que par ma venue dans ce quartier pour faire mes affaires.

Kaja nanen ! (Putain)

Elle a une façon de parler qui me piège à chaque fois...

Je replace ma tête normalement et tape ma réponse rapidement :

« C'est normal. »

Je range mon téléphone et me dépêche de traverser la rue pour entrer dans l'immeuble. Je prends les marches des escaliers deux par deux. Ma mâchoire est crispée, et il ne me faut pas longtemps avant d'arrivée au cinquième étage.

Sa porte est déjà ouverte, elle m'attend devant avec un sourire et un préservatif entre les doigts. Je longe le couloir de son hall et baisse les yeux sur son ensemble de pyjamas en jersey. Un pantalon long et une chemise gris clair.

Pas d'imprimés, pas de pyjama polaire...

Dès que j'enlève mon casque, elle m'agrippe par ma veste et m'attire à l'intérieur de son appartement.

— Tu m'as manqué, murmure-t-elle en cherchant mes lèvres. J'étais tellement pressée que tu reviennes !

Elle sait pourtant que je ne l'embrasse jamais.

Je pose mon casque sur son meuble à l'entrée, ses mains effleurent mon cou, mes doigts ont déjà ouvert les premiers boutons de son chemisier pour en sortir sa poitrine généreuse et se sont maintenant faufilé dans sa culotte. Ma veste en cuir glisse sur le sol dans le couloir.

Ses paumes parcourent mon corps — j'ai des frissons en repensant au « bonsoir Callahan » — j'entends la fermeture éclair de mon jean, puis je sens la pression de ses doigts autour mon sexe qu'elle masse généreusement. Des sensations chaudes se propagent en moi.

La montée d'adrénaline nous guide dans la chambre. Je prends le préservatif dans son autre main. L'instant d'après, je la positionne en levrette sur ses draps en prenant ses bras pour les emprisonner d'une seule de mes mains dans son dos. Je ne sais même pas quand est-ce qu'elle a baissé son pantalon, mais c'est le cadet de mes soucis lorsque je me protège en glissant le silicone autour de mon entrejambe.

« Bonsoir, Callahan. »

Je la pénètre à ce moment-là.

« Bonsoir, Callahan. »

Bon sang.

« Bonsoir, Callahan. »

J'ai sa voix dans ma tête.

« Bonsoir, Callahan. »

Mes va et viens s'intensifient.

« Bonsoir, Callahan. »

Petite peste, putain t'es trop forte !

« Bonsoir, Callahan. »

C'est toi que j'aurais voulu voir ce soir.

« Bonsoir, Callahan. »

Pris dans mon élan charnel, je serre les dents en reconnaissant la sonnerie de mon téléphone retentir dans le couloir.

Putain, pas maintenant !

L'intensité de mon plaisir augmente par vagues de sensations, qui s'accumulent et chauffent mon ventre et mon corps tout entier. Les vas et viens effréné sont plus intenses, et elle m'adresse des compliments en murmurant des gémissements qui remplissent cette chambre.

Pas de posters de vampires.

Pas de livres.

Pas de vinyles.

Pas de gros chat.

La sonnerie reprend et merde alors, c'est vraiment pas le moment !

Dans un élan d'empressement et d'urgence intense, je décide d'accélérer la cadence. Nos souffles s'accordent, je me penche au-dessus d'elle, mon torse contre son dos, j'entoure mon bras fermement autour de sa gorge. L'emprisonnant contre moi.

Mon urgence fait que l'ébat devient plus rude, plus sauvage. Elle ne peut pas s'empêcher de crier son plaisir, et laisse ses sensations la prendre. Je ressens la tension entre nos deux sexes, et pendant que mon téléphone sonne toujours dans le couloir, je conclus sur des va-et-vient plus brutaux et plus profonds.

Jusqu'à ce qu'enfin, délivrance, la sensation atteint son paroxysme, elle exprime son extase dans des gémissements étouffés et j'ai une vague brûlante de chaleur se dispatche dans mon ventre libérant la tension qui s'était accumulée tout ce temps entre mes jambes. Mon nez dans ses cheveux, je ralentis doucement.

Elle sent pas comme ça...

Je reprends mon souffle le temps de quelques secondes, avant de me retirer lentement.

Ces cheveux ne sont pas cette couleur-là non plus.

Je retire le préservatif, le jette, et je me rhabille rapidement.

Elle aussi fait glisser son pantalon sur ses fesses et reste dos à moi. J'ai trouvé ça bizarre, mais honnêtement je n'en avais rien à foutre.

Je reboutonne mon pantalon et m'apprête à quitter la chambre, mais sa voix m'interpelle :

— T'as oublié comment je m'appelais... ?

Une main contre l'encadrement de la porte, je pivote légèrement pour la regarder. Elle allume une cigarette, ce qui m'étonne car elle ne fume que très rarement.

Je fronce les sourcils, mais je ne réponds pas.

Mes pas traversent son appartement et me dirigent vers l'entrée où j'ai laissé mon casque et ma veste en cuir.

— Je m'appelle Donna, pas Cassie, me dit-elle d'une voix accusatrice en me suivant et en réajustant son chemiser sur ses épaules

Je me fige une seconde.

M'arrêtant au beau milieu de son salon.

Qu'est-ce qu'elle vient de dire ?

Je suis choqué de moi-même.

Je n'ai quand même pas lâché son nom sans même m'en rendre compte ?

Je ne me retourne pas vers Donna et prends mon casque à l'entrée.

— Cassie hein... souffle-t-elle en aspirant une taffe de sa cigarette.

Cette fois-ci en glissant ma veste dans mes bras, je croise son regard.

Des cheveux bruns coupés au carré, ses yeux noisette, et je réalise mon erreur.

— T'en as une nouvelle... c'est ça ? profère-t-elle presque avec dégoût et douleur tout en soufflant la nicotine.

J'ai une sale palpitation inquiétante qui se fait sentir dans ma poitrine.

— Il est tard, répondis-je en ajustant correctement ma veste en cuir.

— C'est à elle que tu pensais la dernière fois que tu m'as baisé, n'est-ce pas ? Et ce soir encore ? C'est pour ça que t'es aussi excité quand tu viens maintenant ? Qu'est-ce qu'elle a de différend ?

Même si elle essaye de montrer le contraire, je peux sentir d'ici que sa voix tremble presque.

Je mets mon casque sans un mot, mes pensées se bousculent.

Son nom m'a échappé, et le pire, c'est qu'à aucun moment je ne m'en suis rendu compte...

C'est un problème.

Un gros problème.

Parce qu'elle est ma cliente et ça commence à empiéter un peu trop sur d'autre aspect de ma vie.

— Moi tu me baises, puis tu te casses en me laissant toute seule, alors que Cassie tu lui fais l'amour et tu restes en la rassurant, c'est ça ?

Ça va foutre la merde cette histoire.

Je la fixe, mais pour une fois, je n'ai pas de réponse qui me vient.

— J'étais sûre que ça allait arriver un beau jour de toute façon... dit-elle en écrasant sa cigarette dans le cendrier dans sa cuisine.

Je n'aurais jamais dû venir ici.

Ma paume contre la poignée de sa porte d'entrée, elle me lance une dernière phrase :

— Ça fait un an qu'on couche ensemble et tu vas tout arrêter parce que tu penses en avoir trouvé une meilleure que moi !? Pour une putain de Cassie ?

J'ai senti ma mâchoire se contracter.

— Pour une putain de quoi ? répété-je en la menaçant d'un regard noir.

Ses yeux légèrement effrayés se détournent vite des mains, elle n'osera pas répéter ça encore une fois.

J'ouvre la porte, et sors rapidement de l'appartement en laissant Donna visiblement affectée.

Elle parle d'elle comme si elle la connaissait, putain, ça m'a énervé encore plus !

Dans les escaliers, je reprends mon téléphone et constate que j'ai 4 appels manqués de Seiji. Un petit haut-le-cœur soulève mon ventre. Je le rappelle immédiatement. Heureusement il répond à la première sonnerie :

— Quoi ? craché-je agacé.

— Ramène-toi vite au 707 au lieu de passer tes nerfs sur moi, m'avise Seiji sur un ton sérieux.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandé-je en passant une main sur ma mâchoire pour essayer de me calmer.

— Loris est là. Blade l'a coincé à l'étage. Apparemment, il est prêt à coopérer.

— Ne le laissez pas partir. J'arrive dans 20 minutes, expliqué-je en traversant la rue déserte.

L'instant qui suit, je remonte sur ma moto. J'enfile mes gants en cuir.

Sauf que je lève les yeux vers l'appartement de Donna et la vois à sa fenêtre qui me regarde.

« Donna, pas Cassie. »

Fait chier putain !

Ses mots résonnent dans ma tête.

Je baisse ma visière et détourne le regard, en me forçant à oublier cette conversation.

Je ne perds pas de temps pour démarrer rapidement.

En roulant, je me sens déconnecté. Les roues glissent sur le bitume humide de la ville, et à cause de l'heure tardive, elle est de moins en moins fréquentée. Ma BMW passe le Tower Bridge. La froideur du vent glisse jusque dans mes os. J'ai le regard qui se perd un moment sur les eaux de la Tamise, les lumières créent des reflets dansant sur le fleuve.

Le fleuve devient doré, les rues disparaissent.

Sous mes roues, l'eau devient un sable chaud et mouvant. Le rugissement de ma moto se transforme en celui d'un véhicule tout-terrain militaire et s'enfonce dans le silence oppressant du désert qui s'étend sur des kilomètres dans les plaines d'Irak.

Je porte mon regard au loin, la terre et le ciel se tordent et semblent se fondre dans un mirage de chaleur. Oppressé par la lourdeur de ma combinaison militaire de 30 kg sur mon corps, je sens la sueur couler le long de mon dos. Chaque inspiration assèche toujours un peu plus mes narines.

Perdu dans ce tableau d'or qui donne l'impression de s'étendre à l'infini, le spectacle est aussi majestueux qu'impitoyable. Aucun nuage à l'horizon, aveuglé par le soleil, je tourne la tête.

Mes iris rencontrent les yeux verts malicieux de mon frère d'armes à côté de moi.

Il rit, et chantonne Billie Jean — il chantonne toujours du Michael Jackson.

...Tout va bien.

Un instant.

La seconde qui suit, son expression change. Son visage déformé laisse ses yeux s'écarquiller dans une forme pure d'horreur, qui fait violemment battre mon cœur dans mon ventre. Il s'approche de moi, me saisit les épaules fermement au point de me secouer :

RÉVEILLE-TOI CALLAHAN ! hurle-t-il d'une voix qui perce le vacarme du désert.

Un klaxon retentit et me ramène violemment à la réalité. La chaleur étouffante du désert s'évapore brusquement. Il fait froid, je suis de nouveau à Londres, sur le Tower Bridge, et il y a un feu rouge devant moi.

Je ne réfléchis pas, instinctivement, je saisis fermement les freins. Le contact des leviers sous mes doigts me rappelle la puissance de BMW. Les disques se retrouvent férocement pressés contre les plaquettes de frein sous la pression de mes mains.

Le bruit strident du crissement des pneus perce mes oreilles dans un son aigu.

Il faut plusieurs longues secondes avant que la moto s'arrête net, à quelques centimètres seulement du feu rouge.

L'odeur de caoutchouc brûlé flotte dans l'air, la réalité reprend le dessus, mais l'image de l'horreur dans les yeux de mon frère d'armes reste violemment gravée dans ma mémoire.

Les phares des véhicules qui passent m'éblouissent. Je respire à grosse bouffée, mon cœur tambourine partout dans mes entrailles, j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine.

L'automobiliste à côté de moi ouvre sa fenêtre, je crois qu'il me dit quelque chose que je n'entends pas.

Putain !

J'ai failli y passer à cause de ces souvenirs qui ne me quitteront jamais.

Mes sens sont en alertes maximales. Je relève ma visière et baisse les yeux sur mes mains.

Elles tremblent violemment.

C'était trop réel, trop terrifiant.

J'essaye de reprendre mon souffle et d'oublier ces flash-back de guerre.

Ce soir j'aurais vraiment pu crever à cause de ces hallucinations.

Je dois reprendre le contrôle et surtout reprendre rendez-vous pour mon traitement.

Ces épisodes deviennent trop fréquents, trop intenses, ça devient trop dangereux pour moi.

En revenant un peu sur terre.

La première chose que me traverse l'esprit c'est : « Je m'appelle Donna, pas Cassie. »

Putain, c'est une blague !

Et puis sournoisement, je sens qu'une migraine — une grosse migraine — s'insinue dans ma tête. Elle arrive comme un serpent qui rampe rapidement, caché dans l'herbe avant de bondir et paralyser sa proie.

Fais chier !

Quelque chose ne tourne pas rond, et ça, c'est pas bon. Ça va m'exploser au visage. C'est sûr ! Mon problème c'est que je ne sais pas quand.

Je redémarre ma moto après que le feu soit passé au vert.

Merde, je ne me souviens pas avoir laissé échapper son nom. À ce stade, j'ai carrément la rage contre moi-même.

L'oppression de mon cerveau devient de plus en plus palpable. C'est sûr, je ne vais pas échapper à ce mal de crâne.

« Ça fait un an qu'on couche ensemble et tu vas t'arrêter parce que tu penses en avoir trouvé une meilleure que moi ? Pour une putain de Cassie ? »

Le problème c'est que ce n'est même pas la question.

Le vrai problème, c'est que, quand j'y pense, je n'arrive pas à comparer microbe à qui que ce soit.

Elle n'entre dans aucun classement.

Il y a les filles et il y a microbe.

Mon microbe.

La moto défile encore dans les rues de Londres.

Mieux vaut oublier ça, ma migraine est déjà en train de me plomber le crâne.

Une vingtaine de minutes plus tard, je gare ma moto sur le trottoir en face du club. Je glisse mon casque dans bras et mon masque de Ghost glisse sur mon visage.

Je traverse rapidement la rue, et sans un mot, les vigiles se poussent pour me laisser entrer dans le club. 

L'atmosphère électrique, et la musique résonnent immédiatement dans mon ventre.

Aveuglé par les néons violets, je me dirige directement à l'étage, sans perdre de temps. Je dépasse le carré VIP.

Mon regard toise brièvement celui du parrain de la mafia russe à Londres, Dimitrov Tsarine. Mais cette fois-ci, il n'est pas seul.

Il est accompagné de son frère, Volokine Tsarine. Une alerte se réveille dans mon cerveau.

Je ne sais pas ce qui se passe ce soir, mais notre échange visuel est lourd de tension, surtout avec Volokine qui me lance un sale regard noir.

Pendant une seconde, j'hésite à m'arrêter pour lui demander s'il cherche à ce que je l'encule sur la table. Non seulement je n'ai jamais porté les Tsarine dans mon cœur mais Volokine, c'est encore pire que tout. Ce type est fourbe, et le genre de fourberie dangereuse pour un business.

Je poursuis tout de même ma route, parce qu'entre Taylor, le stalker et tous les problèmes qui nous pendent au nez depuis début septembre, je préfère agir intelligemment.

J'atteins le fond du couloir VIP.

Je pousse la porte arrière et me retrouve dans les coulisses du club, où se tasse une accumulation de loges et de salles de stockage. Les lumières verdâtres donnent à l'endroit une ambiance mystique. Je ne me sens pas à l'aise, et pire encore, ça accentue drastiquement ma migraine.

Soudain, une porte s'ouvre. Neo sort la tête, et me fait signe de le rejoindre d'un geste sec de la main.

Putain qu'est-ce qu'il a lui aussi. J'ai directement senti qu'il était tendu.

Je m'engouffre dans la pièce et je résiste à l'envie de lever les yeux au ciel en voyant la scène chaotique qui se profile devant moi.

Tu fais chier Neo, merde !

Loris est mollement assis sur une chaise au milieu de cette loge en désordre, entourée de racks de vêtements et d'une coiffeuse sur lequel s'éparpille du maquillage usé. Le visage de Loris est ensanglanté, je dirais même qu'il est maculé de sang, et il a sûrement dû se prendre une sale raclée.

Je toise Neo en lui lançant un regard qui lui demande silencieusement, « Tu l'as déjà frappé ? »

Je n'ai même pas besoin qu'il me répondre pour comprendre que c'est le cas. Rien qu'à sa mâchoire crispée, je sais qu'il a perdu ses moyens.

Et j'aimerais bien savoir pourquoi ?

Je referme la porte derrière moi.

Mes yeux trouvent ceux de Seiji qui attend l'air blasé, les bras croisés sur son torse. Son regard me fait comprendre que Neo est à bout, et qu'il vaut mieux que je le surveille.

Je m'approche de Loris en lui imposant ma présence.

L'effroi dans ses iris quand il croise les miennes me fait comprendre que ça sera peut-être moins chiant que prévu de le faire craquer.

Je dégaine tout de même mon cran d'arrêt et le déplie devant lui.

Loris, visiblement terrifié, commence à paniquer.

— É-écoutez ! Écoutez-je-je j'ai bien c-compris, OK ? lance-t-il en me montrant ses dents noyées de sang. 

— Tu sais que les retards ne sont pas tolérés dans nos accords pourtant, Loris ? l'informé-je d'une voix froide en restant debout devant lui.

Il secoue la tête et me répond nerveusement :

— Tout est prêt ! J'ai tout arrangé ! Pas besoin d'en venir aux mains, non ?

J'hésite un moment. Loris fait passer son regard de moi, Seiji et lorsqu'il s'arrête à Neo, je vois ses lèvres se plisser de dégoût. Il finit par cracher à ses pieds.

Je n'ai même pas le temps de réagir que Neo lui a déjà mis une puissante gifle qui a fait pivoter sa tête de l'autre côté. J'agrippe le hoodie de Neo pour l'empêcher d'approcher encore alors qu'il allait encore charger toute sa nervosité sur lui.

— Dégage d'ici Blade ! ordonné-je en lançant un regard à Seiji. Fais-le sortir d'ici, tout de suite !

Seiji intervient, saisit Neo et emmène à l'extérieur avant qu'il n'explose de nouveau.

Putain Neo est incontrôlable par moment.

Une fois seul, mon regard perçant se plante dans celui de Loris.

Je me rapproche de Loris, la pointe de mon cran d'arrêt se plante sur le dos de son poignet.

— À-attendez ! Pitié ! s'écrit-il en cherchant à reculer sur son siège.

— Si ça ne tourne pas comme prévu, tu connais le prix, Loris ?

— Je sais bien ! Et je vous ai déjà dit que j'avais déjà tout réglé ! Notre arrangement reste clair ! J'ai fait la transaction dans l'après-midi ! Mais votre fils de-

J'enfonce brutalement la pointe de mon poignard dans son poignet, sans lui trancher la main, mais au grognement qui s'échappe de lui. Je sais que la douleur l'abstiendra d'insulter un des miens.

Essoufflé, transpirant, les mains de Loris tremblent sur la chaise. Il me regarde avec pitié alors que je ne le lâche pas des yeux :

— Il n'y aura plus de retard, je te le garantis. C'était juste une erreur... une seule ? Par pitié... j'ai une famille... d-des enfants... !

Sa nervosité résonne dans sa voix.

— Je sais, articulé-je en lui tapotant l'épaule pour qu'il se souvienne bien de moi. Je vais te laisser partir, et en chemin, je demanderais à un de mes hommes de se placer devant la maison de... Magalie c'est ça le nom de ta femme, non ? Et comment ils s'appellent tes gosses déjà... Nicolas et Tara ?

Le désespoir dans ses yeux m'assure que plus jamais il ne continuera à jouer avec nos financements.

— Cet homme attendra mon appel, si je ne vois pas la transaction en rentrant chez moi, tout le monde saute. Sauf toi, petit chanceux, le taquiné-je sur un ton menaçant.

Il acquiesce de façon exagérée. Doucement je retire mon cran d'arrêt que j'avais enfoncé dans son bras. Sous mon regard intransigeant, en déglutissant difficilement, il glisse nerveusement sa main valide dans sa veste.

Loris en sort une feuille pliée qu'il me tend en tremblant :

— C'est-c'est la preuve que les opérations ont bien été faites, chuchote-t-il.

— Mais merci beaucoup, comme c'est gentil, Loris, murmuré-je doucement en récupérant le document. La prochaine fois, ne m'oblige pas à me déplacer, tu as compris ? Sinon, je la prends cette main.

Loris hoche la tête.

Une paume sous son bras, je le soulève et le jette dehors.

Il s'éloigne rapidement, d'abord il marche à toute vitesse en se retournant, puis très vite il se met à courir et disparaît derrière les portes du 707.

— Il a payé, me demande Seiji à ma droite.

Mais je ne réponds pas, car sans perdre une seule seconde, mon regard croise celui de Neo qui a les poings serrés et fait les cent pas à côté de Seiji.

J'amorce immédiatement une confrontation en me plaçant tout juste devant lui. Il est tellement en colère que je sais qu'il ne flanchera pas devant moi. Il préfère que je le cogne plutôt que capituler devant qui que ce soit :

— Qu'est-ce qui t'a pris de le toucher avant que j'arrive ? l'interrogé-je froidement en l'obligeant à reculer à cause de mon rapprochement.

— C'est bon, tu vas pas m'casser les couilles toi aussi, c'fils de pute le méritait ! rétorque Neo au tac au tac.

Une violente rage m'envahit.

Sans réfléchir, je le saisis par le col et le plaque brutalement contre le mur.

— Hé, les gars, c'est bon ! C'est bon ! intervient Seiji en plaçant sa paume sur mon bras. Lâche-le Cal'.

— Redis-moi ça pour voir, petit con ? l'ignoré-je en menaçant Neo.

— Ce type bosse avec Dimitrov ! s'exclame Neo avec une colère grandissante.

— Ce type peut même bosser avec ta grand-mère que j'en aurais rien à foutre ! Tout ce qui m'intéresse, c'est que son argent passe dans mes caisses à la fin du mois. Et puis c'est quoi ton problème avec Dimitrov, putain !?

— T'as aucune idée de ce dont Dimitrov est capable de faire !

— Et depuis quand tu t'intéresses à ce type toi ?

Je suis en train de l'écraser contre le mur, ma patience part en fumée, et Neo n'en démord pas. Ça peut partir en couille à tout moment et ça ne serait pas la première fois.

Seiji, agacé, tente une nouvelle dois de nous séparer en plaçant ses paumes entre nous, mais je lui résiste alors il s'énerve :

— Ne m'obligez pas à vous niquer tous les deux, putain ! C'est bon là ! L'affaire est réglée, Neo, tu fermes ta gueule, et Cal', laisse-le !

— Non mais qu'il me dise c'est quoi son putain de problème, celui-là ! craché-je en fixant Seiji, puis je me tourne de nouveau vers Neo. T'as retrouvé sa fille et t'es frustré de pas pouvoir l'approcher ou quoi !? Parce que je ne vois pas ce qui aurait pu autant attiser ton attention envers les Russes !

Neo me pousse violemment, si ses yeux avaient été des mitraillettes je serais mort et enterré aujourd'hui même.

— Va te faire voir, Cal' ! me crache-t-il le visage déformé par la colère. C'est pas comme si tu ne passais pas tes journées à draguer noisette toi !?

La tension est à son comble, et dans son regard, je comprends tout de suite que j'ai misé sur le bon cheval.

Le petit bâtard... !

Il n'a quand même pas osé... ?

Il ne répond même pas et je le regarde commencer à mordre la peau de pouce. Il fait ça à chaque fois qu'il est angoissé.

— T'es pas sérieux rassure-moi, le questionné-je partagé entre un choc et un rire nerveux qui m'échappe. Pitié, dis-moi que j'me goure là !

— Neo, qu'est-ce qu'il se passe ? le questionne Seiji tout aussi surpris que moi.

Il évite nos regards, en faisant les cent pas. Il reste silencieux.

— Neo, réponds-moi quand je te parle. T'as retrouvé la fille ? insisté-je sur un ton plus dur.

Alors que Neo me lance des regards, je reste sur le cul.

Je n'avais pas envisagé qu'il puisse trouver la fille de Dimitrov, celle que lui-même cherchait depuis un bon moment déjà.

Je sens monter en moi une sorte de frustration sous couvert d'une d'urgence angoissante.

Je ne sais pas ce qui se passe cette année, mais j'ai l'impression que mis à part, Knight on est tous en train de partir en couille.

— Neo, tu sais très bien que tu ne peux pas t'approcher d'une Tsarine, lui rappelé-je. Tu fais carrément pire que Benjamin toi !

— Ce n'est pas... commence-t-il avant de s'interrompre brusquement comme s'il réalise enfin ce qu'il se passe. Déjà, ne me compare pas à ton emmerdeur de cousin.

Il l'a presque dit sur un ton léger, mais il est toujours aussi remonté contre je ne sais quoi et aucun d'entre nous n'avons envie de rire.

— Tu veux foutre en l'air l'Ordre en nous mettant la mafia russe sur le dos, ou quoi ? Tu joues à quoi exactement ? Je ne comprends pas bien ce que tu fais ?

Ma voix montre clairement mon irritation.

— C'est juste... elle a juste besoin... Eh, laissez tomber ! Vous m'avez cassé les couilles là, finit-il par lâcher avant de s'éloigner précipitamment.

— Hé ! Petit merdeux ! appelé-je alors qu'il pousse les portes des coulisses et disparaît dans le club.

Je masse ma tête.

Ma migraine est devenue un tambourinement qui m'écrase le cerveau.

— Petit con, murmuré-je en me tournant vers Seiji. Ça va foutre la merde son histoire.

— Depuis quand il s'intéresse à une fille, lui ? me demande Seiji tout aussi surpris.

— Je sais même pas, hier encore il jouait à Mario Kart ! Il me casse les couilles putain, de toutes les nanas qu'il y a dans cette ville, c'est sur la Russe qu'il s'arrête putain !

J'avance vers la sortie des coulisses, j'entends le petit rire de Seiji, mais c'est un rire nerveux.

On sait tous les deux que se mettre à dos la mafia russe est la dernière chose dont nous avons besoin en ce moment. Entre Orpheus Communication, les Armitage, et la mission que mon grand-père m'a donnée, c'est déjà un terrain miné et ça risque d'exploser salement !

En sortant de l'arrière-salle, je m'arrête net avec Seiji car nous tombons nez à nez avec Barbie.

Occupée à faire glisser des verres à des clients à une table VIP. Elle se redresse en nous voyant dans un petit bruit surpris. Elle est toujours en petite tenue, et quand c'est pas Neo, c'est Seiji qui reste figé un instant.

C'est la merde.

La fille nous regarde l'un après l'autre, mais comme à chaque fois, son regard s'arrête toujours sur Seiji.

Je saisis le bras de Seiji et le tire pour continuer notre chemin, le sortant de sa transe. Je ne sais pas à quoi il joue lui aussi, mais j'ai la mâchoire crispée, et la tête qui menace d'exploser.

En passant, je remarque les Tsarine qui me fixent encore.

Maintenant je comprends mieux le regard de Volokine.

Ça va créer une guerre.

Je le sens venir d'ici.

Je lâche Seiji alors que nous descendons rapidement les escaliers en colimaçon pour quitter le club.

Une fois dehors, je suis giflé par le vent froid.

J'inspire profondément en me menant vers ma moto :

— Tu viens au Rendi ou pas me demande Seiji en séparant nos routes, car sa moto est garée plus bas.

— Non.

Je n'ai rien à ajouter.

Je n'ai même pas envie de lui demander s'il se trame quelque chose avec la fille du 707.

La migraine que j'ai risque de m'assommer pour au moins les deux jours à venir.

J'ai juste envie de rentrer chez moi.
















Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃

Ça-va ? ☕️




IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !

Je suis fan de ce chapitre, je sais pas pourquoi 😭 ! Et j'aime trop les transitions quand Callahan à des moments de déréalisation et qu'il se trouve projeté en Irak.

En tout cas 🤣, Taylor ça va pas être aussi simple de le monter en l'air, 🤭... On va voir ce que va faire Ghostie baby hein !



(Kinght 👨🏻‍🏫, avec ses lunettes là, c'est trop BYE !)


Et pardon, notre Neo d'amour, c'est un gros nerveux MDR 🤣, je voulais trop faire contraster son personnage, parce que OK il rigole h24, mais en fait il y a plus que ça 🤭 et puis on dirait que le monsieur à d'autres intérêts que Mario Kart ?

Bon en vrai, Seiji il joue a quoi lui aussi 🤭 hmmmm nous verrons tout cela et pas dans les plus brefs délai MDR.


On se retrouve sur le Discord pour les Red Paper 🍒🩰 ! Impatiente d'avoir vos théories 😋 !

(Pour le rythme des publications : je ne garantis pas un chapitre par semaine, mais je vais tenter d'être la plus régulière possible !)



BYE 🏍💨🪐 !





Stardust 🍓




𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...



xo, Azra. ✿



IG: azra.reed

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