𝟷𝟽. 𝟹𝟷 𝙾𝚌𝚝𝚘𝚋𝚛𝚎. (𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝟸)
(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)
"L'obscurité restaure ce que la lumière ne peut pas réparer."
Joseph Brodsky
𝟣𝟩. 𝟥𝟣 𝖮𝖼𝗍𝗈𝖻𝗋𝖾. (𝗉𝖺𝗋𝗍𝗂𝖾 𝟤)
𝙰𝙲𝚃 𝟸.
🍂 𝚘 𝚌 𝚝 𝚘 𝚋 𝚛 𝚎.
Ghost.
Il y a deux choses que j'ignorais avant ce vendredi 13.
La première, c'est que je ne savais pas que le petit gémissement d'une femme aussi mignonne pouvait durcir à ce point mon entrejambe et me faire presque cracher contre son postérieur.
La deuxième — même si je m'en doutais — enrouler deux fois cette natte autour de mon poing a dépassé toutes les attentes que je pouvais imaginer en termes d'extase. J'aurais non seulement pu faire un troisième tour, mais le pire, c'est que je ne savais pas que ce rêve était sur ma liste de chose à faire avant de mourir.
Maintenant, sur ma paume, la sensation de ses cheveux est restée gravée depuis ce jour.
Épais, doux, et bon sang qu'ils sentaient bon.
Mes paumes étranglent le guidon, la pression de mes mains fait fuser la moto dans les rues de Londres. Le sifflement puissant du vent glisse sur les reliefs de mon corps.
Juste pour qu'elle s'accroche un peu plus fort.
Depuis quelques semaines, elle a pris pour habitude de coller sa tête contre mon dos.
Je croyais que tu ne voulais pas me toucher, microbe ?
Un sourire narquois étire mes lèvres.
Vite effacé par ses derniers mots.
« Peut-être qu'il vaut... mieux leurs baguettes magiques que- »
J'espère que c'était la première et dernière fois qu'elle me parlait d'enculés qui auront le malheur de croiser ma route.
C'est ma partie, je ne l'ai pas encore gagné, pour le moment, c'est entre toi et moi.
Putain, la façon dont cette fille m'a provoqué tout en étant extrêmement gênée ?
C'est quoi ce délire ? Parce que c'est bien la première fois que je vois une fille aussi timide essaye de me rendre jaloux.
Et elle y arrive à merveille.
Petite peste...
Une chose est certaine, j'aurais pu faire semblant de m'en foutre, malheureusement cette putain de soirée d'Halloween m'énerve déjà. Et la mini-jupe me fait bien plus chier que prévu !
Le problème c'est qu'elle ne se rend pas compte que les hommes la regardent.
Tout le temps.
Et avec cette tenue, ça sera encore pire.
Une vingtaine de minutes plus tard, ma moto se gare sur le trottoir d'en face de la maison de Mindy David.
La fête d'Halloween bat déjà son plein : musique assourdissante qui vibre jusque dans ma poitrine, rires et cris d'étudiants déjà pas mal éméchés. Les déguisements défilent de partout. Le lieu lui aussi a été complètement redécoré, avec de faux squelettes, des sorcières en plastique posées devant le portail, des citrouilles et fausses toiles d'araignées.
Je jette un coup d'œil plus approfondi à l'endroit. C'est plutôt un manoir qu'une simple maison. Derrière lui, le clair de lune se fraye un chemin à travers la forêt qui l'entoure. Les branches des pins jettent une ombre malaisante sur la maison. Comme de mauvais présages.
J'ai l'impression de vivre le cliché d'un thriller d'horreur.
J'absorbe un peu l'atmosphère, et ça ne me dit déjà rien qui vaille. Je veux bien croire que ce soir, la seule menace sera les histoires de fantômes et les légendes urbaines que ces étudiants se raconteront, mais je n'y crois pas une seconde. Ma vigilance est déjà sur alerte.
Je sens sa paume s'appuyer sur mon épaule pour descendre de la moto, et un frisson me parcourt. Ma lèvre inférieure glisse entre mes dents, j'inspire lentement.
Putain, ces sensations je ne m'en lasserais jamais, microbe !
Néanmoins, j'entends le son de ses talons à plateforme frapper contre le sol, et ma mauvaise humeur reprend le dessus.
Je descends de ma moto, enlève mon casque et je fixe le mien et le sien à la machine.
Elle récupère son téléphone et son sac citrouille dans mon coffre. Je remarque qu'elle envoie tout de suite un message à ses copines : « Je suis arrivée. »
Instinctivement, ma main trouve sa place sur sa nuque, mes doigts se mêlent à la douceur de ses cheveux qu'elle a pris soin de boucler. Elle ne dit rien à mon contact tandis que nos pas se mènent vers ce manoir.
J'essaye de ne pas penser au "hmm" qui s'est échappé de ses lèvres dans cette cuisine.
Le son tourne en boucle dans ma tête depuis deux semaines.
Si je peux l'entendre toute une nuit, je ne garantis rien de sa survie ce soir-là.
En tout cas, c'était la meilleure mélodie que j'aurais entendue cette année.
Prions pour qu'aucun enculé ne me fasse vriller ce soir.
Nous suivons la foule qui pénètre le manoir attiré par la musique qui bat son plein à l'intérieur.
Mes yeux cerclent la zone, analysent et cataloguent tout ce qui a besoin d'être recensé : qui est ivre, qui pourrait être un problème, quels endroits pourrait être un abri en cas de besoin.
Une fois que mon cerveau à enregistrer toutes ces informations, je baisse les yeux sur elle. Caressé par les boucles douces de ses cheveux tombent sur son manteau en fourrure.
Elle sent l'argent et j'adore qu'elle soit une petite gosse de riche.
À mesure que nous approchons, je sens que Microbe est légèrement mal à l'aise, mais pas encore paniquée.
Elle n'aime pas les endroits bondés, et pourtant ce soir, elle ne montre pas de signe évident d'angoisse.
Pas pour le moment.
Je reste en alerte malgré tout. Peut-être parce que nous ne sommes pas encore entrés dans la maison, et il y aura beaucoup plus de monde à ce moment-là.
Mon doigt se pose contre mon oreillette pour l'activer :
— Knight ?
À l'entente de ma voix, Microbe se tourne vers moi et me jette un regard interrogateur. Elle n'avait pas remarqué l'écouteur.
Quelques secondes plus tard, la voix de Wayne résonne dans mes oreilles :
— Je t'écoute, articule-t-il simplement.
— Essaye d'avoir un visuel sur la forêt.
— Entendu.
Intriguée, microbe fronce les sourcils.
— Qui est ce « Knight » ?
Je plonge mon regard dans la couleur grise et bleue de ses yeux. Un sourire en coin souligne mon amusement face à sa curiosité.
T'as certainement pas besoin de le savoir, microbe.
— Cette information ne te servira à rien au quotidien, répliqué-je après l'avoir pensé.
Elle soupire en levant ses sourcils fins avec son petit air de capricieuse frustrée.
— Vous êtes vraiment très chiant ce soir, marmonne-t-elle.
Je ris doucement face à sa réflexion.
— Ne boude pas, petite peste. J'adore te taquiner.
— Cassiiie ! s'écrit une voix sur ma gauche. T'as touuuut raté !
Je tourne rapidement la tête vers la source du bruit. Sous mes doigts, je sens les épaules de de microbe se relâcher. Je retire ma main quand elle se précipite vers ses copines.
Elles sont toutes habillées pareil.
Pour la soirée, je compte retenir les noms.
Microbe est happée par ses amies, elles l'entourent et se mettent toutes à la complimenter.
Bien sûr elle rougit déjà.
J'en profite pour scanner le groupe :
Cherry – Rouge. Visiblement déjà éméchée, un verre à la main, boisson rouge. À déterminer.
Non seulement elle est intenable, mais sa voix me donne presque la migraine. Et en plus son ivresse est un potentiel danger pour Microbe.
Nelly – Jaune. Un shot à la main, boisson claire — probablement de la téquila.
Niveau de dangerosité à déterminer. Elle ne semble pas bourrée — ou alors elle le cache très bien.
Lalita – Violet foncé. Tire sur sa cigarette, semble déjà chercher la confrontation avec moi avec ses regards noirs qui me défient silencieusement.
Si elle cherche le conflit, je suis son homme pour la soirée.
Idiote.
— Alors là, Cassie, s'exclame Cherry, t'as vraiment touuuut raté ! Mindy a fait un strip-tease, elle a presque fini toute nuuuuue !
Leurs éclats de rire s'élèvent.
Le problème c'est qu'à cause de cette petite conne de Lalita j'ai raté le petit rire de microbe, étant donné que ça fait bien une minute que je ne compte pas détourner le regard avant qu'elle ne le fasse.
Attends-toi. Essaie seulement de dire quelque chose, et je m'occupe de ton cas.
— Mais vous êtes sérieuses ? demande microbe tandis que Nelly et Cherry l'attrapent par les bras et l'entraînent vers l'entrée du manoir.
Je les suis, en ne lâchant pas des yeux l'aigrie de service.
J'ai presque un petit sourire en coin.
J'attends juste un seul mot.
Un seul.
— Ah oui, ma chérie ! Tiens, un petit remontant ! déclare la voix criarde de Cherry.
J'abandonne tout de suite le combat visuel pour me tourner vers elles. La cerise tend un verre à microbe qui le prend entre ses doigts fins.
— C'est pour te mettre dans l'ambiance et-
— Hn, hn, m'interposé-je en m'emparant du verre.
Toutes les filles se retournent vers moi, l'air curieux.
— C'est quoi ? demandé-je froidement.
Cherry, avec ses joues rougies par l'alcool et ses gestes exagérés, explique :
— Oh mais vous êtes là, vous ! C'est de la sangria, avec du multifruit ! C'est pas fort, hein ! J'ai fait exprès de prendre ça pour notre bébé Cassiiiee. Ne vous inquiétez pas, même si vous êtes le garde du corps le plus sexy que je n'ai jamais vu, nous aussi on veille sur elle, vous savez !
Je renifle légèrement le contenu du verre et confirme mentalement qu'il est bien alcoolisé et que c'est bien de la sangria.
Ces trois sottes vont me faire chier, putain, je le sens déjà.
Ça me dérange fortement cette facilité avec laquelle ses amies encouragent microbe à boire.
Surtout Cherry avec son enthousiasme éméché, je crois qu'elle ne se rend pas compte du degré auquel elle pousse microbe dans ses retranchements.
Je me retiens de soupirer, et même si je suis tenté de jeter le contenu du verre sur la face de l'aigrie de service, je reprends contrôle et tends le verre vers ma peste avec un regard, je le sais sévère :
— N'en abuse pas, l'avisé-je.
— Mais quoi !? s'insurge Lalita. Elle fait ce qu'elle v-
Je la coupe net.
Parfait, c'est le moment.
— Rappelle-moi le moment exact ou c'est à toi que j'ai adressé la parole ?
Elle me fixe, révoltée. Son expression passe d'une sorte de déconcertation à de la colère. Elle se tourne vers ses amies.
— Il parle à qui là celui-là ?
Entendre sa voix me hérisse les poils autant que je suis pressé de voir comment son visage va changer quand j'en aurais un peu trop dit sur son cas.
Nelly intervient en tentant de calmer la situation.
— Lalita, c'est bon... pitié, pas ce soir.
C'est une très bonne chose que quelqu'un essaie de la ramener à la raison.
— J'espère pour toi que tu ne laisses pas ce cabrón te parler comme si t'étais sa chose, Cassie, crache Lalita avec un mépris pour moi clairement affiché.
Cherry glousse en cachant sa bouche avec sa paume. Je crois qu'au contraire, l'idée que je puisse avoir un quelconque ascendant sur sa copine la remplit de joie.
Un petit rire incontrôlé m'échappe, j'ai un sourire en coin :
— Pourquoi, tu veux que je te montre comment je traite les petites connes comme toi ?
Lalita lève ses sourcils fins, outrés. Je ne la lâche pas du regard et le coin de mes lèvres est retroussé.
J'espère que tu rages bien, idiote.
— Pendejo ! Ne lui donne pas d'ordre ! lance-t-elle le visage se déformant de colère.
— Hé ! Non... arrêtez... murmure microbe, visiblement prise au piège entre son amie et moi.
Je peux voir microbe se crisper légèrement en triturant ses doigts. Ses joues prennent une teinte pivoine et une forme de désespoir déforme un peu ses traits. Elle a l'air de nous supplier du regard d'arrêter.
Elle n'aime pas ça du tout.
Et elle ne sait pas comment désamorcer la situation et le malaise grandissant.
— Je peux te montrer qui donne les ordres ici puisque t'a l'air d'aimer ça, finissé-je par répondre. Et je peux aussi t'humilier devant tes petites copines, là, maintenant si c'est aussi ce que tu cherches, petite conne.
J'entends le son d'inquiétude de microbe lui échapper. Mes mots sont tranchants, je sens que l'aigrie de service perd patience avec moi, ses poings se serrent et se relâchent comme si elle se retenait de me frapper.
J'ai un sourire aussi large que sa haine.
J'attends que ça.
— S'il vous plaît... murmure la voix douce de microbe qui a l'air presque aux bords des larmes.
Les conflits, elle déteste ça. Sa copine se tourne vers microbe, et instantanément, son regard semble s'adoucir.
L'aigri lui prend le bras en me lançant un dernier regard noir.
Ça vaut mieux pour toi, budall.
— Bois autant que tu veux, Cassie, l'avise-t-elle en la tirant vers l'entrée du jardin.
Un petit ricanement m'échappe.
On verra ça.
Et c'est à ce moment-là que je décide de glisser mon masque sur mon visage.
Je marche juste derrière microbe, quand elle se retourne vers moi. Pendant quelques secondes, elle rive ses yeux écarquillés vers moi en analysant mon masque. Mais elle ne s'éternise pas et je sens ma mâchoire se crisper alors qu'elle me tourne le dos et qu'elle avale ce verre de Sangria d'une traite.
Je ne sais pas ce qu'elle a ce soir, mais ça fait bien deux mois que je la côtoie tous les jours et elle ne m'a jamais autant provoqué qu'aujourd'hui.
Ses amies commencent à lui partager les derniers potins, leurs éclats de rire se mêlent à la foule d'étudiants qui s'entasse dans le jardin. Mes yeux balayent le jardin. Je me mets à observer et analyser chaque visage, chaque petite interaction. L'ambiance festive bat son plein, entre les étudiants qui ont déjà un peu trop bu, les couples qui s'éclipsent, ceux qui dansent et ceux qui ne font rien d'autre que discuter.
Mentalement, je note tout.
— Knight, y'a un type assis seul sur une chaise. Au fond du jardin, l'air dépressif, et une bouteille à la main, surveille-le, lâché-je le regard fixé sur la silhouette isolée.
— Bien, me répond-il sans plus de détour.
À peine ai-je baissé mon bras, qu'une étudiante — manifestement ivre — titube vers moi. Je lève un sourcil en priant le Seigneur qu'elle ne s'approche de moi par pur désintéressement de ma part.
Je la fixe à peine, mais elle s'approche quand même.
Fais chier.
Avant même qu'une remarque cinglante ne sorte de ma bouche, elle lance avec un sourire maladroit :
— Vous êtes déguisé en Simon Riley monsiiieur ?
— Non, en assassin de chieuses comme toi, répliqué-je sèchement, alors que nous montons les marches du perron du manoir.
— Oooh, et cette arme est une vraie ?
Je tape sa main en voyant qu'elle a failli avoir l'audace de toucher mon holster à ma ceinture.
— Je peux essayer de tirer pour vérifier. Allez, dégage.
— Oooh t'ees vraiment pas drôle heiiiin !
J'entends un « Britney revient » et Dieu merci, elle se précipite vers ses amies.
En entrant dans la maison, l'ambiance vibrante de la fête se colle à ma peau en même temps que je réalise que microbe me lance un regard accusateur. Comme si elle me demandait d'arrêter de faire mon rabat-joie.
Si tu me le demandes gentiment. J'y penserais peut-être.
Je lui offre un sourire hypocrite, qui lui dit clairement : « tu peux encore courir longtemps. » Et elle lève les yeux au ciel. J'ai un petit sourire en coin.
Le problème...
Mon problème, c'est quand ma peste fait glisser son manteau le long de ses épaules.
Pendant un moment, ma queue prend possession de mon cerveau.
Je rattrape son manteau par réflexe, elle se tourne rapidement pour regarder qui touche à ses affaires, mais elle me laisse le prendre en voyant que c'est moi. Malgré la musique assourdissante, je vois le mouvement de ses lèvres m'articuler un « merci. »
Mais je t'en prie.
Je le laisse pendre à mon bras en me laissant guider par elle et son groupe de copine à travers la foule vers le salon bondé.
Mon regard glisse lentement le long de ses courbes.
Accrochée aux bras de la jaune et la violette, j'admire la danse de ses jambes fines, et l'élégance dans sa démanche. Les talons lui donnent dix bons centimètres — c'est quand même la plus petite — et pourtant elle marche comme ma petite star. Je me perds sur ses longues ondulations miel rebondissent jusque dans le creux de son dos.
Si seulement elle avait pu faire une natte juste pour moi.
Si elle a des millions de fans, comptez-moi dedans.
Si elle n'en a qu'un, c'est moi.
Si elle n'en a aucun, c'est que je suis mort.
C'est trop.
C'est vraiment trop pour moi.
Elle n'a même pas besoin de parler pour que sente les muscles de mes cuisses se serrer.
Microbe, t'es ma pire torture depuis deux mois.
Libère-moi, par pitié.
Ses mains lissent ses petites fesses gonflées. En la suivant parmi la foule, je sens d'ici qu'elle n'est pas à l'aise dans cette tenue.
Si elle savait l'effet qu'elle faisait, cette tenue.
Et entre les danseurs et les buveurs, je la garde toujours dans mon champ de vision. Je continue de donner des instructions à Knight à chaque fois qu'un truc me paraît anormal ou potentiellement dangereux pour la sécurité de microbe. Knight me donne des noms et pirate leur téléphone dans la seconde.
J'ai déjà lancé des sales regards à quatre gars qui sont passés devant elle en la regardant un peu trop longtemps à mon goût.
Putain, elle n'en remarque aucun.
Aucun.
J'ai presque envie d'en rire. Cette fille n'a d'attention pour personne si ce n'est ces trois copines.
Et son gros patapouf.
Je réajuste sa fourrure sur mon bras.
Mets-moi un peu à l'épreuve petite fée.
En franchissant le seuil de la pièce principale, le salon est animé par une foule de jeunes totalement en euphorie. Plein de groupes se sont formés autour de tables sur lesquelles sont posés des gobelets rouges à moitié pleins et des bouteilles de tout type d'alcool haut de gamme.
Je reste en retrait, en m'appuyant sur l'encadrement du salon.
— Je n'ai rien à signaler pour le moment, prononce la voix grave de Knight dans mon oreillette.
Je ne réponds rien.
Les flashs des smartphones capturent ces moments, certains étudiants se prennent dans les bras l'un l'autre pour chanter. La musique résonne, et cache à peine les conversations et les éclats de rire. Un type sabre une bouteille de champagne pas loin de microbe, l'alcool jaillit un peu sur son épaule, mais elle est rapidement entraînée plus loin par ses copines.
Soudain, elles arrivent autour du réservoir d'alcool installé au milieu de la pièce. Lalita, se laisse soulever par la foule pour boire. Ils se mettent tous à hurler « encore, encore, encore ! » Alors que microbe plaque ses mains sur sa bouche, et regarde sa copine aussi stupéfaite qu'amusée.
Les verres circulent, et même elle se laisse aller à boire avec ses amies.
C'est le deuxième verre pour le moment.
Et à sa tête à chaque gorgée je sais qu'elle n'aime pas ça.
Putain.
La soirée bat son plein.
Knight, m'explique la configuration de la piscine extérieure à l'arrière de la maison, mais je remarque que Nelly tente de faire danser microbe en la guidant avec ses mains mais elle est tellement timide qu'elle n'arrive pas à suivre la cadence.
Je retiens à peine mon sourire en coin face à sa réserve.
Elle se débrouillerait mieux si je lui apprenais le Valle.
Danse traditionnelle albanaise qui ne nécessite pas une série de mouvements si compliquée que ça. Et ça serait moins gênant pour elle que de danser aussi sensuellement que Lalita et Cherry à côté d'elle qui ont l'air d'être beaucoup trop intime pour des « amies. »
Mentalement, je note ce détail.
— Attends, arrêté-je Knight dans son explication.
Je remarque que microbe chercher quelque chose dans la foule. L'expression de son visage semble refléter une forme d'inquiétude évidente. Mais ça cesse lorsque ses yeux se posent sur moi.
Je suis fan, putain.
Elle se penche vers Nelly pour lui dire quelque chose à l'oreille, sa copine hoche la tête, et l'instant qui suit, elle se faufile dans la foule pour se rapprocher de moi.
Enfin ! Le meilleur moment de la soirée est arrivé !
Mes yeux se baissent sur les courbes élégantes de son corps, rien qu'en approchant, je commence à avoir chaud sous mon masque.
— Je ne savais pas où vous étiez ? prononce-t-elle d'une voix élevée pour que je puisse l'entendre à travers la musique en se plaçant devant moi.
Une chose est sûre, les traits sur son visage ne semblent pas du tout ennuyés de me voir.
Elle avait besoin de moi ?
D'un geste bref de la main je lui somme d'approcher. D'ici je vois ses joues s'empourprer, néanmoins, ses Versace comblent la petite distance qu'il y avait entre nous.
Je me penche lentement vers elle, et mon visage arrive près de son oreille. Elle tourne la tête vers moi en pinçant les lèvres.
Frissons.
— Qu'est-ce qui se passe, microbe ?
Avec son expression intimidée de son visage, et l'effet que ça m'a provoqué sous la peau, sur le coup, je me sentais prêt à résoudre tous ses problèmes, sans exception.
— Euh... articule-t-elle en baissant par moment ses yeux sur mes lèvres. Euh... Je me demandais si ça vous dérangerait de garder mon téléphone ? J'ai un peu peur de le perdre alors... j'ai pensé que...
J'étends ma main.
Je garderais même tes petites culottes si tu me le demandais encore de cette façon.
Elle me le donne :
— Merci, c'est gentil. Et est-ce que ça vous dérangerait de garder mon sac ? Enfin ce n'est pas obligé mais-
— Donne, microbe.
Encore une fois elle me pose l'objet dans la main. Un nouveau merci s'échappe de ses lèvres.
Putain mes remerciements risquent d'être épiques.
Elle se met à rougir et je me redresse, elle doit lever la tête pour trouver mes yeux.
Nerveusement, elle fait glisser ses cheveux derrière ses oreilles, ses bras se croisent sous sa poitrine.
Fait chier, la façon dont elle me regarde avec ses yeux légèrement tombants, toujours un peu grand ouverts. La chaleur corporelle de mon corps me donne envie d'enlever mon masque.
— Je.... Je suis désolée pour tout à l'heure, je...
— Ne t'excuse jamais pour les autres. Encore moins pour cette idiote-
— Arrêtez, me coupe-t-elle sur un ton sévère.
Mhm... Microbe peut se mettre en colère alors.
La gravité dans son regard me fait vite comprendre que pour ses amies, elle se battrait bec et ongles.
Je finis par ricaner sans le vouloir.
Elle est fantastique.
Un petit choc passe sur son visage, je décide d'avoir mon excitation de la soirée parce que je commençais à manquer de ma dose quotidienne de microbe :
— De toute façon, t'es la seule fille qui m'intéresse, petite peste.
Elle lève les yeux au ciel, et me tourne le dos en me lâchant un : « Vous êtes super lourd ! »
Un nouveau rire m'échappe, mais mon bras libre s'enroule autour de son ventre pour la ramener à moi. La surprise s'affiche sur son visage. Dans un geste bref, ma paume se cale derrière sa nuque, je la rapproche de mon visage :
— Arrête de boire, ordonné-je sur un ton plus sérieux.
— Mais j'ai-j'ai pas bu beaucoup, répond-elle clairement perturbée.
— Je sais, mais c'est suffisant. Pour la soirée, décidé-je.
— Vous savez que vous n'avez pas à me dire ce que je dois faire hein ! se rebelle-t-elle sur son petit ton de bourgeoise que j'adore tant.
— Mais je vais le faire quand même, allez oust, petite peste.
Je la pousse doucement, et la regarde s'éloigner.
Elle se retourne plusieurs fois avec un regard complètement perdu.
Moi je baisse les yeux sur son corps, et je ne m'en lasse pas. De ses cheveux à ses pieds, j'adore son corps de fée.
Quand elle rejoint ses copines, j'analyse l'iPhone de ma bourgeoise.
Elle a personnalisé sa coque avec un assemblage d'image en collage : Twilight.
Entre des bouts de texte appartenant au roman, les protagonistes collés ensemble, le panneau indiquant "CITY OF FORKS " et j'en passe.
Elle est vraiment obsédée par ce truc.
Edward de merde.
En tournant l'écran vers moi, je note la fissure dans le coin supérieur de l'écran.
D'un double clic, l'écran s'illumine, et son fond d'écran m'apparaît comme une réponse à mes plus profondesprières.
Elle est en pyjama, un petit top débardeur avec un shorty, imprimé nounours. À la luminosité de la photo, je devine qu'elle a été prise en été. Microbe est assise sur son lit, elle embrasse et serre très fort son patapouf dans ses bras. Je ne sais pas laquelle de ses copines à pris la photo mais rien que d'y penser, ça m'énerve.
Je veux cette photo.
Je swipe pour laisser le code apparaître, je tente : 0 7 0 5 2 0 0 3.
La zone de saisie vibre pour m'indiquer que je fais erreur.
Putain.
À tous les coups c'est l'anniversaire de son immense chat.
Je glisse l'appareil dans la poche intérieure de ma veste, à côté du mien, et relève les yeux vers la soirée.
Elle a un nouveau verre dans la main.
Elle me cherche ou quoi ?
— Bon les gars, s'écrit une voix. Hé, Trent ! Baisse un peu la musique !
Mon attention est immédiatement reportée sur la voix masculine qui vient de résonner dans le salon. Un type déguisé en quarterback monte sur une petite table basse près de la cheminée et prend la parole.
— Trouve-moi qui c'est, murmuré-je à Knight à l'oreillette.
— Ce soir, cher étudiant... commande le quarterback en s'adressant au public d'étudiant qui se sont assemblé autour de lui. On va jouer à un petit jeu que j'ai solennellement nommé : un gage ou un sort !
Microbe est dans les bras de Lalita, attentive aux paroles de ce type. Il énonce les règles de son jeu de la bouteille. Les règles sont simples : quand la bouteille désigne quelqu'un, cette personne doit absolument réaliser le gage qu'on lui donne. Autrement, il a la responsabilité d'infliger un bizutage.
Hn, l'idée ne me dit rien qui vaille.
— Travis Baldwin, me répond-il Knight. Son père travaille dans l'immobilier et ses affaires marchent très bien. Une plainte pour viol de Katy Smith a été déposée contre lui il y a deux ans, mais a été retirée, deux semaines plus tard. Ami les plus proche, Calvin, Taylor, et Douglass.
— Ils vont jouer au jeu de la bouteille, je sens que ça va dégénérer bêtement. Avance la voiture, au cas où j'aurais besoin de la faire sortir rapidement d'ici.
— Entendu. Je serai là dans quinze minutes, me répond Knight.
Une ronde se forme autour de ce Travis.
À tous les coups, cette plainte de viol contre lui s'avérait vraie, et en plus la victime a certainement dû être forcée à l'enlever.
Microbe, casse-toi d'ici.
Mais elles sont déjà assises à côté d'autres étudiants et le jeu commence, dans l'agitation typique de ce genre de soirées.
La bouteille tourne, j'ai l'impression que le temps se suspend, jusqu'à ce qu'elle s'arrête sur un gars. Les cris fusent dans le salon. Le mec en question d'appelle Fred. Et on lui demande de boire de la sauce mélangée avec de l'alcool.
Pas très méchant comme gage pour le moment, mais je sais déjà que ça va escalader.
Du coin de l'œil, je la surveille : allongée sur Lalita. Je ne pense pas qu'elle soit vraiment ivre, mais en je sens bien qu'elle a quelques grammes d'alcool dans le sang. Ses joues sont empourprées, et son regard légèrement voilé.
Cherry, en revanche est complètement éméchée pour se rendre compte de quoi que ce soit, elle se penche vers microbe et lui chuchote un secret.
Elle rougit d'un coup et lève les yeux vers moi.
Je me retiens de sourire alors que microbe se redresse légèrement pour s'asseoir plus droite. Les jambes allongées, elle tire sur son bout de tissus qui ne couvrira jamais ses cuisses comme elle le voudrait.
Ces jambes-là...
Reste concentré, Cal'.
— CASSIE BENNETT ! crient-ils tous.
Je me redresse immédiatement, mon instinct militaire reprend tout de suite le dessus. Ma mâchoire se serre. C'est microbe qui a été choisi pour un gage.
Pourquoi ça ne m'étonne pas.
Sa gêne est palpable d'ici, je me tiens déjà prêt à intervenir et pose son manteau à fourrure et son sac que je cache dedans sur le petit sofa derrière moi.
Travis, le faux quarterback, lance son défi :
— On veut que tu embrasses... CALVIN !
J'ai failli ricaner.
Mais l'envie de rire est passée vite quand Travis a pointé du doigt le Calvin en question, dans la cuisine ouverte, en train de sabrer une bouteille de champagne. Entouré d'étudiants qui s'extasient et boivent autour de lui.
Dans ma tête, une colère froide monte.
Non. C'est hors de question.
Je presse l'oreillette discrètement.
— Knight, essaie d'arriver plus vite, commandé-je d'une voix dure.
Ah... La colère a tendance à me provoquer de sacrées migraines, et là je commence à en sentir une qui émerge sournoisement.
Je vois bien Lalita et Nelly lui dire qu'elle n'est pas obligée de le faire, mais le vacarme des autres étudiants noie tout le courage de microbe. Ils hurlent « Le bisou ! Le bisou ! » Et la connaissant, face à la pression, elle va céder.
Elle est rouge comme une pivoine. Elle se lève maladroitement en essayant malgré tout de sourire. Ça ressemble plus à une grimace qu'autre chose.
Elle est extrêmement mal à l'aise mais elle y va quand même.
Ça, c'est l'effet de l'alcool.
Elle ne le tient pas l'alcool, ça se voit qu'elle ne boit jamais.
Je ne peux m'empêcher de sentir une rage monter en moi. Elle n'aurait jamais dû boire !
Je peux parier que si elle avait été sobre, elle n'aurait jamais osé.
La foule se lève et se déplace avec elle. Mais moi aussi je me faufile à travers la masse vers la cuisine où elle s'est dirigée, pour atterrir près de cet enculé.
Sur mon passage, je saisis le téléphone d'un étudiant qui filme la scène, et sans un regard, je le saisis et le balance contre le mur où il s'écrase. J'entends son cri d'indignation mais j'ai décidé que la fête était finie.
Je sens mon sang bouillir alors que les étudiants continuent de scander pour ce baiser.
J'entends la voix de Lalita hurler aux gens de reculer et dire à microbe qu'elle n'est pas obligée.
J'avance rapidement alors qu'elle est déjà dans la cuisine, face à Calvin, le type est déguisé en fantôme.
— Euh... hésite-t-elle un peu tremblante.
— Alors c'est toi mon gage pour la soirée, lui répond-il avec un sourire qui ne présage rien de bon. Calvin enchantée.
Il lui tend sa main, elle baisse les yeux dessus mais elle ne la prend pas et tire nerveusement sur ses manches en lançant des regards à la foule qui se sont agglutinés dans la cuisine et lui mettent la pression pour qu'elle le fasse. Je presse le pas et pousse quelques étudiants pour passer.
— Je ne suis pas sûre d'avoir envie... de faire ça... Callahan.
L'entente de mon nom a failli de me cracher dans mon pantalon, mais l'urgence de la situation ne me permet même pas de profiter de mon nom entre ses lèvres.
— Non, je viens de te dire que moi c'est Calvin, la corrige-t-il. En tout cas, avec ce petit remontant, t'auras envie que je te fasse tout ce que tu veux.
Il lui tend un gobelet rouge, sa main tremblante s'apprête à le saisir mais j'arrive enfin. Je saisis le verre des mains de microbe et le vide dans l'évier.
— Allez, casse-toi, lancé-je froidement à ce type en me plaçant devant elle.
Il me toise avec une grimace, il a l'air complètement bourré.
La foule réagit par un "oooooh" collectif, en savourant le spectacle.
— Et t'es qui toi, Simon Riley ? me défit-il avec une arrogance et un petit rire en coin qui m'a fait serrer du poing.
— Ton meurtrier, si tu ne dégages pas vite d'ici. La fête est finie.
— Hé ! On faisait que parler avec la demoiselle, mon pote !
D'un mouvement rapide, je le saisis par le col et le plaque violemment contre le frigo, mon visage à quelques centimètres du sien. J'entends l'indignation collective des étudiants face à mon geste.
— C'est comme tu veux. Je t'assassine dans cette cuisine ou tu comprends maintenant quand je te dis « la fête est finie » ?
— Callahan... c'est pas-
Je tourne la tête vers microbe, mais sa voix est coupée par hoquètement.
Elle se précipite vers la poubelle sous l'évier et vomit, provoquant une vague de dégoût parmi tous les spectateurs qui finissent par se mettre à rire et s'éloigner de la scène.
Je lâche ce fils de pute et m'empresse de venir à ses côtés, je trouve un rouleau de sac poubelle et en tire un que j'ouvre dans un mouvement sec. Ma paume s'entoure autour de son bras, je lui place le plastique sous le nez, elle le prend et régurgite à plusieurs reprises.
— Knight ? demandé-je à l'oreillette.
— Dans cinq minutes.
Rapidement, je nous fraie un chemin parmi la foule déçue nous emmène à l'étage.
— Hé ! Tu l'emmènes où pendejo !?
Ses amies essaient de suivre, mais je ne suis pas d'humeur à débattre avec elles.
— Je m'en charge, ne me fais pas chier, grondé-je vers l'aigrie de service.
— Cabrón ! hurle-t-elle en restant tout de même en bas des escaliers avec un regard furieux.
— C'est bon, Lalita, intervient Nelly, essayant de calmer le jeu.
— Petite conne !
Je trouve une chambre au calme. J'ai l'impression que c'est celle des parents. Je vois une porte dans le fond qui s'avère être la salle de bain lorsque je l'ouvre et nous précipite rapidement vers la cuvette.
Elle s'agenouille et se met à vomir, son corps frêle est secoué par les spasmes. Elle s'accroche à la céramique comme si sa vie en dépendait. Je baisse mon masque sous mon menton.
— Je t'avais dit de ne pas forcer dessus, lui rappelé-je avec une pointe de reproche dans la voix.
— C'est boon, je sais ! rétorque-t-elle, un peu ivre mais je sens qu'elle est tout de même lucide.
Alors qu'elle continue de vomir, je rassemble ses cheveux épais dans mes mains.
Est-ce que c'est vraiment le moment de bander sur des cheveux longs ?
Putain non, mais bon sang que je les adore.
La texture soyeuse glisse dans mes doigts, je dois me retenir pour ne pas fourrer mon nez pour les sentir encore plus.
Au lieu de ça, je laisse mon professionnalisme reprendre le dessus et je lui dis sur un ton catégorique :
— Tu ne devrais vraiment pas faire ça.
— Quoi... me demande-t-elle en me regardant confuse.
— Boire pour montrer que tu es 'normale'," précisé-je en m'accroupissant à côté d'elle. Ce n'est pas toi ça.
— Ce n'est pas... ce que j'ai fait... se défend-elle faiblement en fuyant un peu mon regard.
— Je ne sais pas ce qui te prend ce soir, et c'est ça mon problème, commencé-je en ajustant ses cheveux dans ma poigne, mon regard se fait plus dur. Si c'est mon attention que tu cherches, microbe, tu l'as déjà. Et tu sais que tu n'as rien besoin de faire pour l'avoir. Alors, arrête-moi ces conneries pour me provoquer avec des hommes ou de l'alcool. Et tes amies... elles ne sont pas une bonne influence pour toi si elles t'encouragent à te plier à ce que les autres attendent de toi.
Son visage se teinte de rouge en une seconde, je ressens sa honte et je sais qu'elle sait que j'ai raison.
— Arrête de dire ça...
Elle vomit de nouveau, elle gémissant d'avoir mal au ventre.
— Ne recommence jamais ça, lui ordonné-je.
C'est un ordre, mais au fond de moi c'est une supplication.
Elle hoche la tête et me murmure en me regardant avec un peu de pitié :
— Désolée...
J'avoue que ça me surprend. Je ne m'y attendais pas et dans ses yeux, je lis sa sincérité à mon égard.
Pendant une seconde je me demande si elle sincère ou simplement polie.
Et puis, je ne sais pas si c'est à cause de l'alcool mais j'ai une légère impression qu'elle commence à se soucier de l'idée de ne pas me décevoir.
Je ne déteste pas l'idée.
Tant qu'elle fait attention à moi.
— Ça va mieux, demandé-je en tirant sur le rouleau de papier toilette pour en arracher.
Elle hoche la tête et j'essuie sa bouche. Elle n'a vomi que l'alcool qui stagnait dans son ventre.
Je me redresse avec elle, tire la chasse et la mène devant le miroir où elle se rince la bouche et se brosse les dents avec les doigts.
Après ça, je l'emmène dans la chambre et l'aide à s'allonger sur le lit.
Elle s'étale sur le dos et fixe le plafond.
Alors que je la regarde, je prends conscience que mes mains tremblent un peu.
C'est sûr qu'en rentrant ce soir, j'aurais une migraine.
— Je suis là, prononce la voix grave de Knight dans mon oreille.
Je reste appuyé contre la porte en hésitant un instant à répondre. Je l'entends se plaindre d'avoir mal à la tête et de se sentir terriblement mal.
— Attend encore une dizaine de minutes, commandé-je à Wayne.
— C'est même pas bon en plus... soupire-t-elle.
Le derrière de ma tête se plaque contre la surface en bois de la porte, je ne la lâche pas du regard. Et j'essaye sincèrement de ne pas dévorer chaque courbe qui s'enfonce dans ce lit mais je dois quand même placer mes paumes devant mon entrejambe en sentant cette bonne vieille chaleur s'infiltrer dans chacune de mes veines.
C'est l'effet : miss Bennett.
— L'alcool ? la questionné-je pour confirmer ce qu'elle essaie de dire.
Elle hoche simplement la tête.
— C'est surtout pas bon pour ta santé, souligné-je en croisant finalement mes bras sur mon torse.
Elle me regarde avec un air confus elle se redresse légèrement en s'appuyant sur ses coudes.
— Tu vas me dire que tu ne bois pas ?
— Très rarement.
Mon ton ferme indique clairement que c'est un sujet clos pour moi.
Elle semble choquée par ma réponse et s'affale de nouveau sur le lit, fixant le plafond.
— T'es... spécial... murmure-t-elle.
Un petit rire bref m'échappe.
J'adore le compliment.
— C'est horrible... comment t'es... c'est...
Microbe cherche ses mots, je me contente de la regarder. J'attends le moment ou elle dira la chose de trop.
— De la torture finit-elle par lâcher.
Je reste silencieux.
Je suis d'accord avec elle.
C'est une torture de la côtoyer chaque jour, d'éprouver toutes ces sensations qu'elle éveille en moi.
— Et puis, je te déteste toujours autant hein... ajoute-t-elle soudain comme pour se rassurer.
— Tu n'auras pas besoin de m'aimer pour goûter à ma-.
— Ferme-là ! s'écrit-elle en prenant le cousin derrière elle avant de le lancer dans ma direction. Va te faire foutre, putain !
Un rire me prend, je l'attrape au vol et le lui renvoie. Le cousin l'atteint en plein milieu de sa tête. Elle geint de douleur. Et je suis mort de rire alors qu'elle se couvre le visage de ses mains en se plaignant.
— Enculé !
C'est nouveau ça.
Mmh... je préfère connard, mais j'aime bien.
Elle se met à se masser les tempes et me murmure un :
— Je me sens pas bien...
— Avec tout ce que t'as bu, encore heureux. Cette soirée est une véritable perte de temps, lancé-je un brin frustré.
Elle, s'appuie de nouveau sur ses coudes. Sa poitrine mise en avant, je dois m'y prendre à deux fois pour déglutir et résister à l'envie d'enfoncer mes genoux dans ces draps pour la prendre maintenant.
Un peu vaseuse elle me répond :
— Je voulais... pas vraiment venir... m'explique-t-elle un peu embarrassée.
— Et pourtant t'as bu presque trois verres.
Elle détourne le regard un peu honteuse et avale sa salive.
Pitié.
Tout ce qu'elle fait m'excite.
— Ça valait le coup ? lui demandé-je ironiquement, je connais déjà la réponse.
Elle soupire doucement et rejette innocemment la tête en arrière pour réfléchir. Une de ses jambes glisse légèrement hors du lit.
J'ai un nouveau rêve qui s'ajoute à ma bucket list.
Elle, nue, mais avec des bas blancs qui serrent ces cuisses, et juste ses Versace bleu satiné.
La torture...
Et puis si on m'avait dit qu'une gorge aurait pu me provoquer autant d'effet, je n'aurais pas autant polémiqué dans le bureau de mon grand-père pour accepter cette mission. Je fixe son collier de perles duquel pend un petit pendentif de grand-mère.
Putain, c'est quelque chose. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne se rend même pas compte de l'effet qu'elle fait. Que ce soit à moi, ou tous les types de sa fac.
Finalement sa tête reprend sa position normale, elle me fixe timidement, et me répond :
— Non... m'avoue-t-elle d'une voix basse avec un regard qui semble chercher mon approbation.
— Apprends à connaître tes limites.
— Ça a l'air facile à dire pour toi...
Je note la réflexion. Pas sûre de ce qu'elle signifie vraiment. Mais je n'ai pas vraiment le temps de poursuivre cette discussion car elle glisse sur le lit.
Je décroise les bras et me décolle de la porte en même temps que sa mini-jupe roule un peu et me dévoile presque sa culotte. Mais elle se lève et baisse le tissu avant que je n'aie le temps de voir quoi que ce soit.
Elle glisse ses doigts dans ses cheveux pour les arranger.
Ses ondulations ont perdu de leur splendeur, mais moi j'ai juste la sensation de leur douceur contre ma paume qui me revient.
— Je vais y retourner. Mes copines vont s'inquiéter, me dit-elle en vacillant légèrement vers moi.
Alors qu'elle arrive devant moi, ma paume s'empare de son visage. Un petit son choqué lui échappe — il me fait mourir de l'intérieur — je la force à me regarder.
— On rentre. T'en as assez fait pour ce soir, dis-je sur un ton autoritaire.
— Pfff... Je te rappelle que tu n'as pas d'ordre à me donner, s'agace-t-elle.
Sa réplique me fait hausser les sourcils. Sous alcool, ce n'est vraiment pas la même fille.
Elle est un peu plus... téméraire, disons-le comme ça.
Avec une pointe de sarcasme, je lui rétorque :
— Je m'assure surtout que tu ne finisses pas la soirée dans une benne à ordures, ou pire.
— Je fais ce que je veux, s'exclame-t-elle en essayant de repousser ma main.
Sans réfléchir, je la plaque contre la porte. — Les sons surpris qui s'échappent d'elle, j'en ai besoin de plus. Pour ma santé mentale. Merci bien. — J'élève ses bras au-dessus de sa tête et emprisonne fermement ses poignets d'une seule de mes mains.
— Qu'est-ce qui te prend ce soir ? demandé-je, d'une voix calme mais autoritaire.
Je sens qu'il y a quelque chose au-delà de l'alcool qui la pousse à se rebeller comme ça.
Elle tente de me repousser en forçant son ventre contre le mien.
Elle va me baiser et je ne pense même pas que je le supporterais.
En tout cas, son contact chaud contre moi fait déjà gonfler ma queue. Ses mouvements sont faibles, et je la bloque avec mon corps et mes jambes qui s'emmêlent aux siennes. Elle comprend vite qu'elle n'a plus d'échappatoire. De ma main libre, j'accapare une nouvelle fois sa mâchoire au point de pousser sa petite bouche rose presque en cœur.
Elle est toute rouge.
Par grâce, ayez la bonté de me faire la faveur de l'avoir, par pitié !
— Je ne ferai pas ce que tu veux de moi ! s'exclame-t-elle déterminé.
Mon cerveau fait tout de suite le lien entre ses mots et ce vendredi 13 dans sa cuisine où je l'ai obligé à dire mon nom.
Un ricanement m'échappe suivi d'un lourd frisson.
— Je t'ai encore rien demandé, petite peste, murmuré-je doucement à son oreille en contrôlant ma voix pour être sûre que ça lui fasse de l'effet. Mais j'ai l'impression que si je demandais quoi que ce soit, maintenant, tu te mettrais à quatre pattes pour m'obéir sans hésiter.
Un petit — moyen — gémissement s'échappe d'elle.
Il est encore mieux que celui du vendredi 13.
Le 31 octobre restera gravé à vie dans ma chair pour se son qui me fait mordre les lèvres. Nos corps se frottent à cause de ses gigotements et je sens la tension entre nous monter.
Elle me repousse, mais d'une manière qui ne semble pas tout à fait convaincue. Elle me demande autant de rester que de partir.
J'a-dore ce jeu dangereux !
— Qu'est-ce que tu cherches, ma petite bourgeoise adorée, soufflé-je doucement à son oreille. T'as envie d'entendre des mots d'amour ? Que je te chuchote quelques phrases pour te draguer ?
La sensation que sa température grimpe est comme une évidence. Je sens les contractions de son ventre à chaque murmure que je gémis à son oreille.
— T'as envie que ton connard te fasse du bien ? Qu'est-ce que tu veux ?
Ses seins contre mon torse. Ses yeux suppliants plongés dans les miens. Elle mord ses lèvres et je suis sûre qu'elle se rend à peine compte de comment se manifestes toutes ses envies sur les traits rougit de son visage.
— Je... va... va te faire... bégaie-t-elle en arrivant à peine à maintenir ses yeux dans les miens.
— Regarde-moi dans les yeux quand tu me parles, la coupé-je.
Le spasme qu'elle a ressenti dans son ventre, je l'ai senti moi aussi. Et il m'a fait serrer la mâchoire, j'ai dû inspirer pour reprendre mon souffle. Mon nez s'est glissé dans sa gorge qui sent tellement bon, que mon sexe s'est tout d'un coup retrouvé un peu trop à l'étroit dans mon jean. Elle a susurré quelque chose, un son, un mot, je n'en sais rien, ça a failli me faire gémir.
J'ai une folle envie de la mordiller, mais au final, mes lèvres se sont collées à son oreille et je lui ai juste répondu :
— Mon foutre, je le garde pour toi, ma petite peste préférée. J'irais me faire foutre seulement si c'est avec toi. En attendant, j'ai dit : on rentre.
Alors que les battements de son cœur cognent contre le mien, un gémissement puissant lui échappe, au point où j'ai l'impression que ça me fait exploser l'entrejambe moi aussi. Soudain, elle se dégage brusquement en me poussant.
— Je ne voudrais j-jamais f-faire quoi que ce soit avec toi-vous-toi ! C'est clair ! Connard de merde ! s'écrit-elle avec sa petite voix aiguë qui est trop douce pour moi pour paraître crédible malgré son visage grimaçant.
Elle ouvre la porte et s'éclipse rapidement. Je place ma paume sur ma mâchoire en fermant mes yeux une seconde. Je suis pris de spasme violent qui pulse jusque dans mon sexe.
C'est trop, et ça ne fait que deux mois.
Deux mois. Deux mois que je travaille avec elle et je suis déjà à bout de forces.
J'implore, je conjure... une nuit, pour me libérer de ces tourments.
Cette fille coche toutes mes cases, putain de merde !
— C'est pas le moment, Cal', marmonné-je pour moi-même en soufflant et en sortant précipitamment de la chambre.
Je relève mon masque sur ma bouche.
Je suis allé trop loin, et je ne peux pas non plus la laisser sans surveillance.
J'enfonce mon doigt sur le capteur de mon oreillette pour l'activer :
— Knight, elle est où ? demandé-je en descendant rapidement les escaliers bondés d'étudiants.
Entre-temps, j'aperçois Lalita qui s'occupe tant bien que mal de Cherry complètement éméché. Nelly est cotée, elle a récupéré le manteau en fourrure de microbe ainsi que son sac.
— Elle est dehors. Côté Nord. Ghost, tu devrais te dépêcher, répond Wayne.
Un froid tombe dans mon estomac, je fronce les sourcils avec la réalisation soudaine que je n'aurais vraiment jamais dû la laisser seule dans un premier temps.
— Pourquoi ? Putain, qu'est-ce qu'il se passe ? Knight, donne-moi sa position exacte ! m'empressé-je de le questionner en courant dans cette maison à travers la foule.
— Il y a un homme avec elle. Le même que tout à l'heure, Calvin Baldwin. Elle se déplace, je ne sais pas ce qui se passe, mais elle court vers la forêt, sort par le grillage à l'arrière. Dépêche-toi. Je crois que le type lui court après. Ils sont quatre.
Merde !
Mon cœur rate un battement avant de s'emballer, je le sens jusque dans ma gorge.
Merde ! Merde ! Merde !
Mes jambes sont prises par un sentiment d'urgence qui me propulse jusqu'à l'arrière de la maison. J'arrive très vite dans la cour arrière, repère la grille qui mène vers la forêt, dépasse la piscine où la fête continue. Une fille plonge dans l'eau glacée, la musique bat son plein.
Mon cerveau cherche à comprendre en poussant le grillage, et je comprends vite. Je ne suis pas le seul à courir vers la forêt. Les étudiants rient, les flashs de leurs téléphones allumés ils se précipitent avec moi.
Un cri collectif se forme, une vague : « Bizute-la ! Bizute-la ! »
Ils veulent sa tête pour tout à l'heure, parce qu'elle a refusé d'embrasser Calvin.
Je sors mon cran-d'arrêt, et détale comme un fou pour la retrouver, dans une pleine d'herbe que la nuit rend bleue.
Je rattrape et vois au loin un groupe de gars courir et disparaître dans les premiers arbres de la forêt.
La panique m'envahit, une rage sourde monte en moi.
Je ne la vois pas encore, putain ! Mais le mec de tout à l'heure, Calvin est là, il la poursuit, un couteau à la main, en lui hurlant en riant : « Je n'ai pas eu mon gage, Cassie Bennett ! »
Les rires des étudiants derrière moi bourdonnent dans mes oreilles.
L'air froid de la nuit me frappe au visage alors que je m'élance à travers la forêt.
Je n'aurais jamais dû la laisser seule.
C'est ma seule pensée qui m'anime quand je m'enfouis dans les bois sombres.
J'entends, des pleurs féminins effrayés. C'est elle ! Je suis sa voix, ma respiration saccadée, mes pieds font craquer les branches mortes sous mes bottes.
L'ambiance sinistre des bois aux arbres longs et fin s'infiltre sous ma peau.
Je dépasse un tronc, soudain, le paysage change.
La fraîcheur se transforme en une chaleur écrasante, le sol forestier devient du sable et de la roche sous mes pieds.
Sous le soleil, coincé dans des montagnes Irakienne qui m'entourent et m'oppressent, le bruit de la forêt est remplacé par des rafales lointaines de balles.
Mon frère d'armes est à mes côtés.
Je tire.
La guerre et la chaleur de mon uniforme militaire disparaissent brutalement.
Il fait de nouveau nuit noire, je suis toujours dans cette forêt londonienne.
Sa voix appelant à l'aide me parvient comme une évidence, mes pas se précipitent et se rapprochent d'elle.
Mon cerveau se déconnecte encore : ciel clair, désert, guerre, civils.
Je cligne des yeux, le monde change, je reviens dans cette forêt noire.
Un cri étouffé me parvient, tranchant le silence angoissant de cette forêt.
Je n'hésite pas une seconde, ma trajectoire suit sa vie. Je dévale un terrain accidenté en manquant presque de trébucher, et reprends ma course pour tomber sur la scène que je n'aurais jamais dû voir ce soir.
Elle est prise au piège, avachie sur le sol, entouré par une meute de quatre gars qui essaient de l'agripper par les chevilles.
Ses hurlements me suffisent.
Je n'ai pas besoin de plus d'informations, mon corps se souvient déjà de ce qu'il doit faire.
Pendant un instant, mon cerveau s'éteint, je balance d'un mouvement vif mon cran-d'arrêt qui se plante dans le mollet de l'un d'eux. Son grognement de douleur me satisfait et m'indique juste que je dois continuer et anéantir les trois autres.
Je me jette sur le premier agresseur, il ne voit même pas le coup venir qui l'envoie au sol. Il est déjà inconscient avant de même toucher le tapis de feuilles mortes. Un second tente de m'attaquer par-derrière, mais je l'ai senti venir ; une esquive rapide et un crochet du droit sous son menton s'occupent de lui. Il tombe raide.
Le troisième, c'est justement cet enculé de Calvin !
Je réfléchis encore à comment je vais lui faire payer. Il hésite un peu. Je prends la seconde pour jeter un coup d'œil à microbe qui a reculé totalement tétanisée. J'entends une sorte de hurlement de courage, et je vois le poing du type levé venir vers moi. J'attrape son poignet, enfonce mon poing plusieurs fois violemment dans son ventre, puis je le retourne avec une torsion qui le force à se plier à genoux devant moi.
— De toutes les filles qu'il y a dans ce putain de campus... craché-je légèrement essoufflé. C'est la toute dernière à laquelle tu devrais penser à emmerder. Crois-moi que tu ne veux surtout pas la déranger.
Je lui assène un coup sec à la nuque.
Il tombe inconscient lui aussi.
Je respire à grande bouffée en entendant les cris et rires des étudiants qui eux commencent seulement à arriver. Dans quelques secondes ils seront tous ici. Je ne perds pas de temps.
Malgré ses pleurs, et la terreur que je vois dans ses yeux, j'approche rapidement d'elle. Elle recule un peu.
Je crois que je lui ai fait peur moi aussi.
Mais la colère que je ressens m'empêche de synthétiser correctement toutes les émotions qui tournent autour de moi.
Les étudiants commencent à s'approcher, je me saisis de son bras, et la redresse rapidement. Je sens la mollesse de son corps contre moi. Ses jambes flageolantes tiennent à peine debout.
D'un bras ferme, je l'entoure en soutenant son ventre. Elle s'effondre en larmes.
Je sors rapidement de ses bois et tombe directement sur ses copines mortes d'inquiétude qui se précipitent vers elle :
— Cassie ! s'écrit Nelly en courant vers moi avec Lalita qui a l'air d'avoir eu la peur de sa vie, je vois une véritable terreur dans ses yeux.
L'aigrie me casse les couilles, mais c'est indéniable, elle aime vraiment microbe.
J'arrache le manteau en fourrure des mains de Nelly et le pose maladroitement sur les épaules de microbe.
Ses copines me parlent, mais je n'entends que ses pleurs à elle. J'ignore toutes les questions et la mer d'étudiants qui entourent la scène, certains hurlent pour qu'on appelle une ambulance, d'autres sont choqués avec les mains sur la bouche.
Et moi je m'en bats les couilles en me dépêchant de quitter les lieux.
Tout ce qui m'importe, c'est sa sécurité, et la mettre en lieu sûr.
Je m'éclipse de la maison dans la précipitation. Dans la rue, je repère vite la Mercedes de Knight sous un lampadaire. Wayne sort de sa berline, et baisse les yeux une seconde sur microbe qui tente de calmer ses pleurs.
Wayne m'ouvre la porte arrière, je me dépêche de l'installer, je boucle sa ceinture sans un mot.
Knight ne dit rien non plus, il comprend sans que j'aie besoin de parler.
Je lance un dernier regarde vers elle, ses larmes inondent ses joues, elle est en état de choc.
Je ferme la portière, Wayne sait déjà ce qu'il a faire, il se glisse déjà derrière son volant, l'instant qui suit, il démarre la voiture.
Mes pas rapides se dirigent vers ma moto que j'ai garée sur le trottoir d'en face du manoir.
Lalita, Nelly, et quelques autres étudiants regardent, choqués. Mon casque glisse sur ma tête, j'enfile mes gants enfilés, et le moteur de la S1000RR vrombit bruyamment dans nuit.
En relevant la béquille, mes paumes serrent le guidon, je suis la trajectoire de Knight en entendant la musique de gyrophares derrière moi.
✤
Vingt minutes plus tard, nous arrivons devant son pavillon à Blackheath.
Pour une fois, je me gare normalement.
Knight se tient déjà à côté de sa voiture. Toujours vêtu de ses longs manteaux noirs élégants, et ses gants en cuir. Il scrute le quartier en faisant craquer ses doigts — il fait toujours ça — jusqu'à ce que je m'approche de lui. Je tiens mon casque à la main, et lui lance :
— Je veux tout savoir ce type.
— Calvin Baldwin, me répond-il sur un ton qui suggère qu'il a déjà fouillé le sujet.
Je ne suis même pas surpris. Knight a toujours une longueur d'avance.
Même sur moi.
— Épluche tout, lui ordonné-je en ouvrant la portière de la voiture.
Ma préférée est là. Repliée comme une ombre. Les yeux bouffis par des larmes qu'elle tente d'essuyer du dos de la main.
En temps normal je lui aurais bien dit que je l'avais prévenu. Mais je retiens mes mots.
C'est pas le bon soir pour la morale.
— Approche, microbe, dis-je en lui tendant la main.
Elle baisse les yeux sur seconde sur le cuir entourant ma paume, mais elle finit par la saisir quand même.
De petites larmes longent lentement sur les joues alors qu'elle se glisse hors du siège. Je l'aide à sortir de la voiture avec douceur.
Mes dents tirent sur le cuir de mes gants, je les enlève, puis j'essuie ses larmes.
— Ne pleure pas, murmuré-je tandis qu'elle serre son manteau autour d'elle.
Son regard de biche me fixe un peu surpris, elle renifle et me laisse faire comme si ça sonnait comme une évidence.
Finalement, elle se tourne vers Wayne qui observe la scène de l'autre côté de sa voiture. Elle lui murmure d'une voix enrouée :
— Merci, monsieur.
Wayne hoche doucement la tête en guise de réponse.
Je lui adresse à mon tour un signe de tête quand il annonce :
— Je t'envoie tout ce soir.
Il remonte dans sa voiture et disparaît sans un mot de plus.
J'escorte microbe jusqu'à sa maison. Elle a l'air vachement sonnée.
Arrivés à sa porte d'entrée, elle me donne les clés, j'ouvre et je n'attends pas avant de de glisser mon bras derrière elle. Je la soulève en la soutenant fermement d'un bras dans son dos et sous ses genoux.
Un son de surprise lui échappe, mais elle ne résiste pas non plus.
Elle est légère entre mes bras, alors que je monte les escaliers pour l'emmener dans sa chambre.
Je fléchis légèrement les genoux pour atteindre sa poignée, et à peine ai-je ouvert la porte que le vent qui s'engouffre fait danser lentement ses rideaux.
Son chat sort de sa cachette sous le bureau et se précipite vers nous. Il suit mes pas jusqu'au lit dans de petits miaulements.
Je me penche pour la déposer.
Son patapouf saute sur le lit et s'installe sur sa poitrine.
Microbe le serre dans ses bras comme à la recherche de réconfort et d'affection, tandis que moi je m'accroupis pour défaire les sangles de ses talons.
Je lui retire ses Versace, et juste avant de me redresser je lui murmure simplement :
— Dors.
Lentement, sans quitter ses yeux qui ne pleurent plus, je me redresse. Mes pas me mènent vers sa porte.
Au moment où je l'ouvre et m'apprête à la refermer derrière moi, sa petite voix m'arrête :
— Attends.
Je me retourne, mes yeux se posent sur elle.
— M-merci de m'avoir aidé... Callahan, murmure-t-elle.
Les images de la forêt me reviennent en tête, et c'est pour cette raison qu'aucun sourire ne franchit mes lèvres. En revanche, je hoche la tête en silence. Et dans ses yeux je sais — je vois — qu'elle comprend parfaitement ce que les miens lui disent.
— Dors, microbe, prononcé-je d'une voix basse.
Je referme la porte derrière moi.
Mes bottines font un peu grincer ces escaliers. Je dépose ses talons à l'entrée avant de me diriger vers le bureau de Margaret.
Elle voulait me voir.
Je toque en entre sans attendre qu'elle m'invite :
— Ah ! Ghost ! articule-t-elle en se levant légèrement de sa chaise pour m'accueillir. Avez-vous revu les plans de sécurité pour le gala ?
Je referme lentement la porte derrière moi. Elle relève ses lunettes sur son nez pour les glisser dans ses cheveux.
— J'ai déjà prévu des hommes en civil qui se mêleront aux invités. Le personnel de sécurité sera renforcé aux points d'entrée et sortie.
Les gants et le casque dans la main. Je la regarde alors qu'elle baisse de nouveau ses lunettes sur ses yeux et s'affaire à chercher un document sur son bureau :
— Bien et... eum... attendez, hmm, pour tout ce qui est surveillance électronique ? Ce meeting est le plus gros depuis le début de la campagne, ça risque d'être angoissant, rit-elle en me regardant.
Je sens ma mâchoire se contracter.
Elle ne me demande pas comment va sa fille ?
Comment ça s'est passé ?
— Tout est en place. Détecteurs de métaux supplémentaires et caméras thermiques pour les zones moins éclairées, expliqué-je froidement.
Margaret hoche la tête, prenant des notes.
Elle me relève les yeux sur moi :
— C'est super, je compte vraiment sur vous pour ce gala, Ghost, c'est l'un des plus déterminants. Tout doit se passer à merveille.
Son silence sur microbe me fait grincer des dents. Elle enchaîne sur tout un tas de questions et je sens mon souffle contre mon masque se faire de plus en plus brûlant.
Elle se met à me faire un topo sur la soirée du 18 novembre. La discussion s'approfondit, et je n'ai toujours aucune mention de sa fille, aucun questionnement sur le déroulement de la soirée catastrophique qu'elle a passée.
Margaret Bennett, tu me donnes la migraine putain.
✤
Cassie.
Le mur de mon plafond comment à devenir de plus en plus flou à mesure que des larmes silencieuses glissent sur mes joues.
Mes paupières sont lourdes, mais mon corps ne veut pas céder au sommeil.
Je me sens sale.
Mes bras se resserrent autour de Sherlock qui dort contre mon cœur qui bat encore trop vite. La paix qu'il dégage contraste avec l'orage que j'ai dans l'âme.
Je me sens alourdie par l'alcool, et par les images que j'ai d'eux quatre m'entourant dans ces bois. Je n'avais même pas reconnu Calvin...
Un des meilleurs amis de Taylor.
J'ai bien cru que j'allais y passer.
Mon estomac se noue et je déglutis difficilement.
« Ne pleure pas. »
J'essuie mes larmes avec ma paume, puis je donne des bisous à Sherlock.
Encore une fois... Sans lui, je ne sais pas ce qui aurait pu m'arriver.
Je me sens tellement... vulnérable.
Mon corps réclame d'être nettoyé. J'ai l'impression que le bois et la boue de cette forêt sont toujours sur ma peau.
Je dépose délicatement Sherlock sur mes draps, et je me glisse hors du lit.
Je prends mon peignoir et m'enfonce dans ma salle de bain.
L'instant qui suit, je me débarrasse de ce costume que j'enfonce dans la poubelle.
C'est la dernière soirée d'Halloween que je fais de ma vie !
Je fais une toilette rapide en me brossant les dents et mon visage et mes pas me mènent sous la douche, et je laisse l'eau me brûler la peau. Je veux qu'elle enlève tout ce que ça m'a fait d'être seule contre le monde dans le noir de cette forêt. Toute la peur que j'ai ressentie. La tristesse et la colère face à cette énième injustice.
« Ne pleure pas. »
Ma lèvre se retrouve légèrement emprisonnée entre mes dents.
C'est très dur de ne pas pleurer.
Après avoir passé peut-être une vingtaine de minutes sous la douche. Je me sens m'étouffer à cause de la vapeur. Une légère migraine s'émerge sournoisement.
Je sors, enfile mon peignoir et effectue mon rituel habituel.
Je sèche mes cheveux avant de faire une tresse.
Quand je reviens dans ma chambre, j'enfile un pyjama polaire qui j'espère me tiendra chaud, mes pieds glissent dans mes chaussons effigie vache.
Je m'enveloppe dans mon plaid épais, et mon chat que je berce dans mes bras.
Mes pas me mènent dans mon entrée, j'ouvre la porte de chez moi, et décide m'asseoir dehors. Sur les marches fraîches de ma maison.
Sherlock se blottit dans le pli de mes jambes. Je le couvre de ma couverture et lève la tête vers la lune :
— Regarde la lune, Sherlock...
Il ne regarde rien du tout, et grâce à lui, j'arrive à avoir le premier sourire de ma soirée. Je me penche pour poser un bisou sur son dos tout chaud.
Je trouve qu'il fait un peu froid, ma mâchoire se contracte et mes doigts cherchent instinctivement l'élastique que j'ai toujours au poignet, mais je me rappelle que je ne l'ai plus.
— Ghost...
Je sursaute et laisse un cri m'échapper en entendant des pas derrière moi.
J'ai serré Sherlock contre moi, et la silhouette imposante de Callahan apparaît dans la nuit.
Il baisse son masque sous son menton. Je déglutis difficilement alors que de lourdes sensations se réveillent immédiatement sous ma peau.
C'est complexe.
Je suis surprise et en même temps un peu soulagée.
— Je... pensais que vous-tu étais rentré...
— Je suis toujours là.
Je ne sais pas vraiment comment interpréter sa réponse, mais je la trouve réconfortante...
Callahan descend lentement les marches en pierres devant ma maison, il laisse son pied reposer sur la dernière marche. Il sort un cure-dent qu'il glisse nonchalamment entre ses lèvres, avant de mettre une main dans la poche, tandis que l'autre tient son casque de moto qu'il tapote lentement contre sa cuisse.
Il a une attitude aussi décontractée que complètement désintéressée. Je ne sais même pas comment il fait pour dégager ce genre de magnétisme.
Il me regarde, et je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours cette sensation qu'il comprend ce que je ressens.
Il a toujours compris.
La brise froide me fait frissonner, mais dans son regard je vois une forme de brûlure chaude qui éveille des tourbillons dans mon ventre. Je me protège de mon plaid, et je baisse les yeux sur lui.
Je me mets à le détailler malgré la faible luminosité de la nuit. Ses tatouages sur sa main, je vois des traces d'encre dépasser légèrement de son pull — il doit en avoir sur le torse.
Ses bagues, sa veste en cuir, ses bottes militaires. Ses cheveux sombres.
Mon élastique autour de son poignet... ?
Il ne l'a pas enlevé... ?
Mais une chose capte mon attention. Ce sont les plaques militaires qu'il porte autour de son cou. L'une est intacte, l'autre trouée.
— C'est quoi ces plaques ? demandé-je sans même m'en rendre compte qu'elle m'a échappé.
Je vois bien que son regard change, comme si ma question lui rappelait un passé sombre dont il n'aurait préféré jamais se souvenir.
— J'étais militaire, réplique-t-il simplement.
— Plus maintenant ?
— Est-ce qu'on cesse vraiment de l'être un jour ?
Je ne sais pas s'il me pose la question à moi ou à lui, mais une chose est sûre ; au ton qu'il a employé, il n'attend pas de réponse.
Je me mets à renifler. Mon regard se pose sur mon chat que je caresse, puis en réajustant mon plaid, je lui demande :
— Tu es allée à la guerre ?
Pour réponse, j'ai le droit à un simple hochement de tête lent. Mais en réalité, je me fais une idée des horreurs qu'il a dû voir... ou faire...
— Et... tu-tu t'es pris une balle... ?
J'ai redouté un peu de lui demander ça, mais ma curiosité a pris le dessus.
Il enlève sa main de sa poche un instant pour saisir ses plaques et les cacher sous son pull.
— Pas moi. Et ce n'était pas une balle, rétorque-t-il d'une voix ferme qui clôt sans appel cette conversation.
Je ne pousse pas la réflexion plus loin, je sens la frontière qu'il érige pour que je ne la franchisse pas alors je hoche la tête.
Il ne veut pas en parler, alors je n'insiste pas.
Un petit silence s'en suit. Rien ne peut expliquer ça, mais... Je crois qu'il avait raison lorsqu'il me disait que personne ne pourrait mieux me protéger que lui. Je me sens en sécurité avec lui.
Mes doigts passent dans le pelage de Sherlock qui a fermé les yeux.
Puis soudainement, je vois un objet rectangulaire devant moi.
Mon téléphone !
Je lève les yeux vers lui, je l'avais complètement oublié.
— Merci... murmuré-je.
Je tends la main pour le prendre et en double cliquant dessus je me rends compte qu'il n'a plus de batterie.
— Rentre, microbe, tu vas attraper froid, m'avise-t-il sur un ton qui m'indique qu'il est sur le départ.
— Je n'arrive pas à dormir... répliqué-je en serrant ce plaid qui ne me réchauffe pas.
Une petite seconde passe.
Puis sans un mot, il me présente son casque. Je fronce les sourcils confuse et étends les paumes pour le prendre. La seconde qui suit, il enlève sa veste en cuir et me la tend.
J'entrouvre les lèvres, et écarquille un peu les yeux prise par un sentiment d'ébranlement.
Un souffle de chaleur se réveille dans mon ventre alors qu'il pose délicatement sa veste dans mes paumes — sans me lâcher du regard — et qu'il reprend son casque. Le parfum boisé de son vêtement s'infiltre directement dans mes narines, et je la glisse dans mes bras en me sentant prise de frissons indescriptibles.
Mon cœur se serre tant elle sent bon, et tout de suite, je me dis qu'il faut que je trouve un moyen pour ne jamais lui rendre.
C'est totalement puéril Cassie, n'importe quoi.
La fermeture éclair glisse le long de mon buste, et même si je me noie dedans, je la trouve étonnamment confortable et extrêmement chaude.
Il est toujours chaud.
— Ta tenue était jolie, commente-t-il soudainement.
Hein ?
Un feu embrase mes joues alors que je relève vivement les yeux sur lui.
Il m'a dit que ma tenue était jolie là ?
J'entrouvre encore les lèvres, et je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit car il enchaîne :
— Mais ne remets plus jamais quelque chose comme ça devant moi. Pas dans ces contextes-là, en tout cas.
Son ton est ferme, presque autoritaire.
Au début je reste un peu bouche bée.
Je suis toujours encore choquée du : « Ta tenue était jolie. » Je sens mon cœur tambouriner contre ma cage.
Mais je finis par légèrement froncer les sourcils. J'ai l'impression que parfois il veut m'imposer un peu cette possessivité qui lui est propre et que je ne suis pas sûre de bien comprendre :
— Je t'ai déjà dit que je fais ce que je veux, répliqué-je.
Il ricane en déplaçant ce cure-dent dans sa bouche. Et c'est à ce moment que je choisis de baisser les yeux sur son pull qui lui compresse le torse.
Je me sens serrer des cuisses et pincer des lèvres en osant imaginer ce qu'il peut y avoir en dessous, mais sa voix grave me coupe dans ma réflexion :
— Ouais... Tu fais ce que tu veux jusqu'à ce que je tabasse chaque homme qui regardera tes fesses, et un jour t'en auras marre que je les cogne tous.
Je fronce encore les sourcils.
J'ai l'impression que mon cerveau est en cours de chargement, et qu'il cherche à déchiffrer exactement ce qu'il vient me dire.
Cassie ne comprend pas... ou n'est pas sûre de bien comprendre...
La confusion me prend. Je me sens m'enflammer autant qu'un mélange complexe d'émotions s'empare de moi.
— C'est un discours très narcissique et macho, répliqué-je finalement.
Cassie... comme d'habitude, ta répartie est tellement nulle...
— Je m'en tape, réplique-t-il au tac au tac. Et je suis pire que ça, d'ailleurs. Fais-moi confiance.
Son assurance me déstabilise.
Parce que pourquoi ces mots me donnent envie de serrer les cuisses à chaque fois.
Mais je choisis de lui dire :
— J'ai rarement détesté des gens, mais toi... je ne sais même pas comment te classifier.
Ce mec me déroute un peu trop, et je n'arrive même pas à réfléchir correctement quand il est là, ou quand il parlera.
Mais, j'ai une sensation dévastatrice qui me donne la sensation de mouiller ma culotte lorsqu'il monte rapidement les marches. Je ressers immédiatement Sherlock dans mes bras, et sa paume faisant pression sous ma gorge m'oblige à me lever.
Ça m'a donné la sensation de fondre sous ses doigts, et ses bagues froides n'ont rien arrangé à mon état.
Il me fait reculer à toute vitesse, je m'entends laisser des petits sons chauds m'échapper.
Mon dos rencontre les contours du mur de ma maison, je tiens Sherlock d'une main, et une de mes paumes se pose instinctivement contre son torse. Sa mâchoire masculine se contracte.
Putain !Il est super musclé.
J'ai des frissons dans les jambes et...
Ne pense pas à sa alors qu'il a sa main sur sa gorge.
J'ai des frissons partout, merde !
Fait chier, j'arrive à peine à retenir les petits gémissements qui m'échappe face à sa proximité, à la pression qu'il exerce contre moi.
Cette tension s'étire encore plus lorsque ses lèvres frôlent mes oreilles.
C'est le pire.
C'est ma pire torture quand il fait ça !
— Mais moi je t'adore, microbe. Et pendant que tu me détestes, je suppose que je suis au moins dans la case : je veux coucher avec toi, rétorque-t-il avec une franchise brutale qui me fait écarquiller les yeux.
— T-tu ne penses qu'au se... qu'à ça ! m'écriée en proie à un embarras qui je le sais m'a rendu complètement rouge.
Son rire a tellement creusé ses fossettes que j'ai eu envie de le trucider sur le coup !
Il resserre sa main sur ma gorge, je serre les dents et ma paume glisse légèrement le long de ses abdos couverts de son pull épais.
Il fronce les sourcils et son regard s'intensifie dans le mien. Je lis le désir criant qui assombrit ses yeux.
Pitié... c'est une torture !
Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je serre les cuisses et pourtant je sens bien qu'une chaleur s'allume entre elles. Les sensations qui roulent sous mon ventre sont encore pires !
— Et si je glisse mes doigts dans ta culotte, microbe, tu seras toute mouillée. N'est-ce pas ?
Oui !
— Non ! lancé-je directement.
Cassie putain !
Un petit rire horriblement agréable lui échappe et je fixe ses yeux ou ses fossettes ou ses lèvres, je ne sais plus ce qu'il faut regarder dans des situations comme celle-ci.
J'ai besoin d'un mode d'emploi : Ghost/Callahan !
D'urgence !
La tension devient insupportable. Je respire fort, chaque inspiration est plus lourde que la précédente.
Et puis merde, il a cette façon intense de me regarder ! J'ai l'impression d'être la chose la plus appétissante qu'il n'a jamais vue de sa vie.
Je croise encore les jambes pour essayer de cacher toutes mes émotions, et ses yeux se baissent vers mes cuisses.
Son sourire me fait mordre les lèvres, et je baisse les yeux sur les siennes avant de les relever dans ses iris bleu foncé. Il me plonge dans son abîme, il me plonge dans un océan piégé qui m'entraîne encore une fois trop loin du rivage.
Maintenant je meurs de chaud.
Il se penche de nouveau vers moi, sa présence dominante m'enveloppe totalement. Son souffle brûlant se pose sur mon oreille, et le monde devient noir, car je ferme les yeux face à la sensation dévastatrice qui se propage dans mon corps et qui me coupe le souffle.
Sa main ferme glisse sur ma gorge je sens qu'il m'accapare encore plus.
J'ai vraiment l'impression d'être sa... sa...
J'entends sa respiration profonde à lui aussi, et il me chuchote, d'une voix si basse, si rauque et si mielleuse que mes lèvres s'entrouvrent naturellement avant que je les morde finalement :
— La prochaine fois que tu penseras à ensorceler quelqu'un, microbe, assure-toi que je ne sois pas là pour le voir. Ou fais en sorte que ce soit moi, compris ?
J'ai failli hocher la tête et dire, oui, Callahan.
Tant le ton utilisé me rend complètement dingue !
Mais j'arrive à prononcer quand même un mensonge plus gros que mon excitation :
— Je te hais... énormément, articulé-je avec le cœur qui cogne contre ma cage thoracique.
Son rire m'oblige à le regarder droit dans les yeux. Il est tellement proche, j'oublie que Sherlock est écrasé entre nous deux :
— Mais j'adore que tu me détestes, ma petite peste préférée, me sourit-il dangereusement.
— S-sale connard... ouais... t'es juste un sale connard, voilà !
Cassie tais-toi, j't'en prie !
Pourquoi tu cherches toujours à vouloir le dernier mot avec lui, tu perds toujours !
— Et viendra un beau jour, ou tu me supplieras à quatre pattes devant moi d'être ton connard, souffle-t-il sur un ton dominant. Mais pour ça, il faudra d'abord que tu sois ma régulière, petite peste !
— Mais tu rêves ! hurlé-je presque en essayant de le pousser, ce qui est peine perdue, car il bouge à peine.
— Toi et moi, on n'arrive pas à dormir la nuit. Ça deviendra bien réalité ne t'inquiète pas.
Et je suis libérée après qu'il décide de me lâcher finalement.
S.O.S.
Help me !
Je reste choquée, tandis qu'il descend les marches à reculons sans me tourner le dos.
Mes cuisses sont toutes chaudes, et je ne veux pas parler de la sensation humide que j'ai entre elles.
— Rentre, maintenant, m'ordonne-t-il accompagné d'un haussement de la tête.
Mon cerveau ne réfléchit même plus, je recule à sa demande.
Je rentre chez moi, et claque la porte derrière moi. Mon front se cale contre ma porte pendant une seconde, les yeux écarquillés.
Je suis choquée.
Qu'est-ce qu'il est en train de me faire ?
Je suis en train de devenir... sa... salope... ou quoi ?
Qu'est-ce qui me prend putain !
Mes palpitations aussi cardiaques que physiques me font quitter mon entrée.
Je me précipite dans ma chambre avec mon chat dans les bras.
Ma porte claque, je balance mes chaussons à la volée, charge mon téléphone, et plonge dans mon lit comme une cinglée.
Je me réfugie sous ma couverture en serrant Sherlock très fort :
— Enculé... de-de merde ! craché-je toute seule comme s'il pouvait l'entendre.
Le museau de mon chat se frotte à mon nez.
Toute façon, c'est Sherlock l'homme de ma vie.
Mais mes chevilles se croisent sous mes draps et je suis prise de spasmes sous mon ventre.
— Putain... sale merde... gémissé-je désespérée de mes sensations.
Je ne veux pas voir ce qui se passe dans ma culotte et c'est encore pire, quand une odeur masculine me revient dans le nez.
Je pince le cuir que j'ai autour de moi.
Un gémissement de rage m'échappe, j'enlève la couverture sur moi et dézippe la fermeture. J'enlève la veste et la balance plus loin dans ma chambre. Elle s'affaisse dans un son plat en même temps que je ne me cache de nouveau sous ma couette.
Sherlock s'enroule en boule sous ma gorge.
Une minute passe pendant laquelle je rumine.
— Je le hais, putain !
Je me redresse de nouveau et glisse hors de mon lit.
Et me précipite vers sa veste et la saisit entre mes doigts.
Je reviens sous mes draps — avec la veste.
— Viens mon amour, commandé-je à Sherlock qui ne comprend plus rien.
J'enlace mon chat et cette veste dont l'odeur me donne un réconfort que j'arrive à peine à comprendre. J'ai l'impression qu'elle est toujours aussi brûlante et agréable. Je la serre très fort contre moi.
Mais j'entends soudainement un vibrement. Mon téléphone vient de s'allumer. Je me tourne vers ma table de chevet et le déverrouille.
J'ai une trentaine de messages et d'appels des filles.
Rapidement, je tape ma réponse et je leur dis :
« Cas Noisette : je vous raconte tout demain les filles. Mais tout va bien, merci pour vos messages. Je vous aime. Stardust. »
J'ajoute l'émoji saturne et je mets le mode ne pas déranger avant de déposer mon téléphone.
Je replonge sous mes draps, avec Sherlock et cette veste.
« Ta tenue était jolie. »
Son compliment me revient comme un coup de poing dans le ventre.
C'est vrai ça ? Il m'a trouvé jolie ?
Je me sens rougir. Mon regard se perd sur la lune à travers ma fenêtre.
Je me rends compte que je suis en train de sourire.
Sherlock se roule de nouveau en boule et se blottit sous ma gorge. Je ferme enfin les yeux en serrant un peu plus le cuir de sa veste contre moi.
J'ai l'impression d'être protégée.
Maintenant, tu peux dormir Cassie.
𝙵𝙸𝙽 𝙰𝙲𝚃 𝟸.
🍂 𝚘 𝚌 𝚝 𝚘 𝚋 𝚛 𝚎.
✤
Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃
Ça-va ? ☕️
(Euh pardon, le chap il fait 13K de mots, BYE, PLUS JAMAIS ! J'espère il est bien j'en avais trop marre depuis 14H je suis dessus c'est quoi ça !? JPPPPP 🤣)
Là je suis plus capable de savoir si j'ai fais un bon travail, par pitié dites moi c'était speed svp j'ai besoin d'être saucée je vous jure 😭 !
IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !
En tout cas, j'peux pas faire une longue NDA, je vois vos messages et j'entends les TUTU du Discord MDR j'ai qu'à posté illico ! Et on rentre dans le mois de NOVEMBRE ! En tout cas gros Gala pour Margaret ! 🤭 Hmmm on en reparlera !
DE PLUS : MERCI POUR LES 500K EN 1 MOIS ? LIKE ???????? DAMN ! JE SUIS TROP CONTENTE QUE GHOST VOUS PLAISE (Je peux pas m'éterniser purée mais 1000 merci d'être là mes bombes, j'suis désolée de poster aussi tard même BYE !)
On se retrouve sur le Discord pour les Red Paper 🍒🩰 ! Impatiente d'avoir vos théories 😋 ! (J'ai mis lenouveau lien sur Instagram)
BYE 🏍💨🪐 !
Stardust 🍓
𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...
xo, Azra. ✿
IG: azra.reed
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