𝟶𝟿. 𝚂𝚎𝚙𝚝𝚎𝚖𝚋𝚛𝚎.
(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)
"Il est difficile de combattre un ennemi qui sait lire dans votre esprit."
Sally Kempton
𝟢𝟫. 𝖲𝖾𝗉𝗍𝖾𝗆𝖻𝗋𝖾.
Cassie.
— ... concepts clés de l'économie moderne : l'élasticité des prix. C'est...
Aller...
J'essaye vraiment de me concentrer.
Ne dors pas, Cassie après tu vas devoir demander à Cherry de tout t'expliquer.
Mes paupières deviennent de plus en plus lourdes.
Il est bientôt 19 h, et on n'en peut plus. La journée du vendredi est vraiment un supplice.
Sauf pour Cherry.
— ...un indicateur qui mesure la réactivité de la quantité demandée ou offerte d'un bien à une variation de son prix...
— ...parlez de l'élasticité-prix de la demande, articule la voix de Cherry à ma droite. Mais si...
Mon esprit se perd déjà dans un autre univers.
Hier soir j'ai réussi à écrire un chapitre de mon histoire.
Rien que pour ça, je suis contente.
J'ai hâte de rentrer pour continuer à écrire la suite et la poster.
En regardant ma montre, je vois qu'il reste encore quinze minutes de cours, je résiste encore durement à l'envie de céder au sommeil.
Les lumières tamisées de la salle d'économie n'arrangent rien à ma fatigue.
Il n'y a que Cherry qui semble complètement absorbée par les explications de monsieur McMiller. Je tourne mollement la tête vers elle.
Franchement, je l'admire.
Cette fille est toujours au top, de 8 h du matin à 19 h du soir. De sa posture, à la qualité de son maquillage, et même l'énergie qu'elle dégage.
Je n'ai même pas la force de relever ce truc qui se passe entre elle et le prof. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment vrai. Si ça se trouve, c'est juste un arrogant, et elle crush sur lui. Comme n'importe quelle fille de nos âges.
Et puis il est pas mal.
Il ressemble au président dans Scandal.
En un peu plus jeune.
En tout cas pour le moment, je ne préfère pas l'accuser de quoi que ce soit, surtout qu'elle ne nous a rien avoué. Ça serait injuste de ma part mais... je finirais bien par lui en parler...
— ...cette élasticité peut être soit élastique, unitaire ou inélastique, en fonction...
J'utilise le peu d'énergie qu'il me reste pour me tourner vers Nelly et Lalita.
Pour faire simple, Nelly, d'habitude très sérieuse, est en train de scroller depuis quarante minutes sur son application. Lalita n'a même pas cherché à comprendre quoi que ce soit, elle à la tête dans ses bras depuis le début du cours, ses cheveux s'éparpillent sur la table. Elle dort carrément. Nelly a dû la pousser plusieurs fois parce qu'elle se mettait à ronfler.
Je me retiens de rire devant notre manque total de sérieux.
Cette journée est vraiment interminable.
— ...une élasticité élastique si une variation de 1% de son prix entraîne...
Par pitié...
Je baisse les yeux sur ma montre. J'ai presque un regain d'énergie en voyant qu'il ne reste que trois minutes :
— Euh, monsieur, on en peut plus, articule un élève au fond de la classe.
Monsieur McMiller s'arrête au milieu de la salle.
Il nous fixe tous. Un léger rire lui échappe alors qu'il passe sa main dans ses cheveux. Il remonte ses manches sur ses bras avant de claquer ses paumes entre elles et les coller contre sa bouche :
— OK, on s'arrête ici pour aujourd'hui-
Le brouhaha dans la salle de classe commence à s'élever. On commence tous à ranger nos affaires, j'entends Nelly réveiller Lalita. Elle a de petits yeux gonflés, et son visage est griffonné des plis de son pull. Elle avait même mis ses écouteurs qu'elle arrache en demandant ce qui se passe.
— Mais, mais, mais ! nous interpelle McMiller. Attendez ne vous levez pas maintenant ! Je veux que pour vendredi prochain vous me rédigiez un petit exposé sur les variations.
Un mécontentement général se fait entendre. Je souffle moi-même en sachant pertinemment que jeudi soir, on sera toutes les quatre en FaceTime avec Cherry pour qu'elle nous explique le cours.
Je range calmement mes affaires dans mon sac en entendant les bulles de chewing-gum de Cherry exploser à côté de moi.
— T'as compris, me demande-t-elle en rangeant ses affaires à la hâte.
Je secoue la tête négativement, elle fait éclater une nouvelle bulle :
— Je vous enverrai les fiches. Vous abusez à dormir en cours.
— J'en pouvais plus, se plaint Nelly. En tout cas j'ai vu un masque au coréen à la bave d'escargot, il faut que je l'achète.
— Ah non ! Ça m'a donné plein de boutons moi.
Nelly lui répond surprise. Elles se mettent à débattre de leur routine soin du soir. Moi, j'ai qu'une hâte, c'est de prendre un bain, laver mes cheveux, et dormir avec Sherlock jusqu'à samedi 14 h.
Et écrire mon chapitre aussi !
— Putain, s'étire Lalita en bâillant bruyamment. J'ai rien suivi il a dit quoi lui ?
Je souris en regardant Lalita.
— J'crois que c'est un peu tard là, ricane doucement Nelly en rangeant ses affaires.
— Envoyez-moi le cours sur le groupe, il parle trop.
— Tu dois arrêter de dormir en cours hein, lui signale Cherry.
— Jamais vu plus ennuyant que ce mec.
Je me retiens de rire après la réflexion de Lali'. Je me lève de ma chaise. Mon manteau coupé mi-cuisse bleue marine passe dans mes bras. J'arrange mon col roulé de la même couleur dans mon jean noir et prends mon sac en le faisant passer sur mon épaule.
J'avance devant la porte en attendant les filles.
Cherry est la première qui me rejoint. Elle pose la tête sur mon épaule en serrant ses bras autour de mon ventre.
— T'es fatiguée hein, demandé-je.
— Non... ça va, mais ce soir j'ai un tas de trucs à faire avec mes parents et Diane, et ça me fatigue déjà...
— C'est vos réunions ?
— Ouais... quelle horreur...
Les parents de Cherry sont des chirurgiens très réputés ici à Londres. Ils organisent parfois de grands repas ou ils invitent des familles influentes de Londres, uniquement des Vietnamiens.
Cherry n'a jamais réussi à se conformer à cette « tradition. »
En voyant Nelly et Lalita s'approcher de nous, je sors de la salle de classe.
Mais je m'arrête net.
J'entends le « aïe » de Lalita, suivit d'un « à quoi tu joues Cassie ? »
Mon cœur tambourine brutalement dans ma poitrine :
— Hé Cas', hurle cette voix de l'autre côté du couloir.
Il l'a hurlé si fort que tous les élèves qui sortent de classe rivent leurs yeux vers moi :
— On y va Cassie, me suggère Nelly en comprenant ce qui se passe.
Je commence à me sentir trembler. Mes yeux plongent dans ceux de Taylor, et il commence à mimer une levrette, ses amis élitistes se mettent à rire avec lui. Des filles qui l'entourent me méprisent en suivant le groupe dans leur moquerie.
Pourquoi certaines femmes sont nos propres ennemies...
Tout le monde autour de nous commence à rire. Je me sens brusquement placé sous le feu des projecteurs. J'ai de plus en plus chaud, et Taylor n'arrête pas de mimer cette scène horrible. Un autre type, je ne me souviens plus de son nom mime une fellation. Taylor balance sa main devant ses parties génitales pour imiter une fessée et même temps que ses hanches continuent des mouvements de va-et-vient.
J'ai ma gorge qui gonfle, je veux partir, mais mes jambes sont comme tétanisées.
Tout le monde se moque de moi.
Ils savent tous.
La honte me griffe la chair. J'ai envie de me défendre mais rien ne sort.
— Lalita arrête !
Le cri de Nelly me sort de ma transe. Elle retient Lalita par le bras de toutes ses forces, tandis que cette dernière est en train de finir d'attacher ses cheveux noirs dans un chignon négligé.
— Lâche-moi Nelly putain ! crache-t-elle prête à en découdre, en forçant pour s'approcher d'eux. Puisqu'il a un problème, on va régler le sien, et celui de ses pétasses !
Je sens mon cœur s'accélérer face à l'explosion de colère de Lalita. Mais sa rage est ce qui me permet de bouger à nouveau. Moi aussi, je la retiens en posant mes mains sur son ventre, alors qu'elle est en train d'hurler sur Nelly pour qu'elle la lâche :
— On s'en va, s'il-te-plaît ! s'il-te-plaît ! s'il-te-plaît ! supplié-je en la regardant avec pitié et désespoir.
— Qu'est-ce qu'elle a la ritale là ! s'écrit Taylor. T'en veux un peu toi aussi ! Oh oui, Taylor, plus fort, plus fort, plus fort !
J'ai l'impression que le couloir devient un brouhaha d'horreur, d'angoisses. L'atmosphère est tellement oppressante que j'ai même la sensation d'avoir les oreilles qui bourdonnent. J'ai mal au ventre.
Les yeux de Lalita s'assombrissent et s'injectent de colère, elle me pousse littéralement pour passer. Une agglomération d'étudiants se crée. Je m'écris désespérée en attrapant le bras de mon amie :
— Oh ! Qu'est-ce qu'il se passe ici là !?
La voix de McMiller résonne comme dans un grondement dominant dans les couloirs d'Oxford. Les vagues de chuchotements s'intensifient.
Je me sens coupable de vivre cette scène comme un grand moment de solitude, alors que je ne le suis pas vraiment.
— Lâchez-moi, maintenant ! Je vais vraiment le tuer cet hijo de puta ! gronde la voix de Lalita.
— Fais pas de conneries, quémande Cherry avec une inquiétude palpable sur le visage. On y va maintenant, Lali' ! S'il-te-plaît... Cassie est mal là...
Lalita regarde Cherry et j'ai presque l'impression que son regard s'adoucit légèrement. Elle finit par me regarder moi, je tiens sa main pour l'empêcher de se battre.
— C'est quoi tout ce raffut ? réprimande McMiller, qui s'est positionné au milieu de la foule créant une barrière entre le groupe de Taylor et nous. Aller dispersez-vous ! Ce comportement est inacceptable pour des étudiants de l'université d'Oxford ! On n'est pas au zoo !
— On s'en va, j't'en prie, supplié-je Lalita, qui ne lâche pas Taylor des yeux.
Une sorte de silence agrémenté par un brouhaha de tous ces élèves tombe sur nous. Ils nous jugent et nous regardent tous. — J'ai l'impression de salir la réputation de mes amies. —
Pendant un moment, j'ai très peur qu'elles ne veuillent plus me parler à cause de cet enfer que je leur fais vivre depuis quatre ans. J'entends les pestes qui adhèrent au comportement de Taylor rire avec les mecs qui le suivent comme un toutou.
Nelly revient avec le sac de Lalita qu'elle avait laissé tomber devant la salle de classe. Mon amie me prend le bras, et crée une ouverture dans la foule qui s'était créée autour de nous en hurlant des « dégagez ! » Les voix commencent à s'élever à la seconde où nous quittons ce couloir. J'entends tous ces murmures sur nous.
Sur moi.
Les apparemment elle a couché avec untel.
Apparemment elle à...
Apparemment.
Apparemment.
Apparemment...
Ma réputation qui ne me quittera jamais.
Pourquoi j'ai fait ça !?
Putain, pourquoi je suis sortie avec ce mec !?
Putain pourquoi !?
Pourquoi !?
POURQUOI !?
Les talons de Cherry martèlent contre le sol en pavé de l'université. Les décors gothiques datant de plusieurs siècles se dessinent devant nous. Mes anxiétés liées à l'école me prennent à la gorge ! Je n'aurais jamais dû essayer la fac !
J'aurais dû prendre ce train et partir depuis le 3 septembre déjà !
Nous suivons la cadence effrénée de Lalita qui a l'air de bouillonner de l'intérieur.
— Lalita ! l'interpelle Nelly. Hé, Lali' !
Nous arrivons dans la cour devant l'entrée. L'odeur de l'herbe et des roses fraîchement coupées s'immisce dans mes narines.
Nelly l'attrape par l'épaule. Lalita s'arrête brusquement, elle se tourne vers moi, son index se plante brusquement sur mon buste :
— Tu dois laisser per-sonne, PER-SONNE, te traiter comme ça !
— Lalita... murmure Nelly je ne pense vraiment pas que ce soit ce dont elle a bes-
— Tu m'entends, Cassie !? la coupe-t-elle en ne me lâchant pas du regard. Te laisse pas faire putain !
Mes joues prennent la teinte de mon sang. J'ai honte de moi. Je serre la mâchoire. J'ai une boule à la gorge qui me rappelle à quel point ma vie me glisse toujours entre les doigts. Je n'ai aucun contrôle sur ce qui m'arrive. Une pression intense alourdit mon cœur. Mes yeux se mettent à briller mais je refuse de me laisser pleurer ou de paraitre encore plus faible :
— O-oui, murmuré-je en hochant la tête. Je sais, je suis désolée... vraiment désolée...
L'expression de colère agrippée au visage de Lalita semble fondre en un instant sous mes yeux.
Elle enlève son doigt sur mon buste et je lis de la douleur dans son regard qui se brise. On dirait même que ses yeux rougissent et qu'elle se retient de pleurer.
Elle hausse lentement les sourcils. En la fixant, le cœur meurtri, je sens bien qu'elle est en train d'avoir mille pensées à la fois. Tout d'un coup, elle me tire par le poignet. Nos corps entrent en collision, je sens ses mains autour de moi me serrer si fort que ça m'emplit d'émotions.
Mes mains se croisent très fort dans son dos.
— T'es tellement pure comme fille... murmure-t-elle d'une voix intente et sincère. Tu ne mérites pas ça...
Entre une lourde peine, et un désespoir interminable... Je renifle en me retenant du mieux que je peux de pleurer. Notre étreinte devient plus forte encore et elle me chuchote :
— Ne t'excuse jamais pour ça... Je suis désolée de t'avoir criée dessus, Cassie. Ce n'est pas contre toi que je suis fâchée... excuse-moi...
— Merci, Lali', chuchoté-je. Pardon... euh...
Un petit rire lui échappe, elle me murmure un : « c'est pas grave, tu y arriveras. » Elle sait que je la remercie pour tout. Pour sa protection et sa dévotion pour moi.
Je sens une nouvelle chaleur m'envelopper à ma droite, et l'odeur enchanteresse de la vanille vient titiller mes narines. Nelly vient de se joindre à nous dans ce câlin.
Il ne faut pas beaucoup de temps à Cherry de se frotter à nous.
On reste soudées toutes les quatre au milieu de cette cour pendant de longues minutes. Tout le monde retient ses larmes.
C'est vrai qu'aucune d'entre nous ne pleure beaucoup. Et à choisir, depuis ses dernières années je dirais que je suis celle qui a le plus pleuré. J'ai vu Lalita pleurer une seule fois. Nelly, les seules fois où elle l'a fait c'était pour des moments touchant, ou de joie. Et Cherry, je n'ai jamais vu une seule larme glisser le long ses joues...
J'ai l'impression que dans leur bras, mes angoisses se dissipent un peu.
J'arrive à venir ici sans vomir grâce à elles.
Elles ne s'en sont pas rendu compte, mais leur simple présence a sauvé ma vie.
Je sais que sans elles je n'aurais pas été là. Mon cœur cogne très fort, mais il se répare vis-à-vis de ce qui vient de se passer. J'arrive à avaler ces horreurs et me dire qu'on est bien trop fortes ensemble.
— Vous êtes toutes des bad bitches les filles, ne l'oublier jamais, murmure Cherry en nous enveloppant un peu plus fort dans ses bras, la fourrure de son manteau me pique le nez. Et puis, comme une grande artiste internationale l'a dit : mais qui est la plus bonne-bonne-bonne de mes copines, ah mes copines-
Nous avons toutes les quatre explosé de rire au beau milieu de la cour.
Une larme rebelle s'est échappée de ma joue, très vite essuyée par Lalita,
— Allez, on oublie tout ça les filles ! On va au Starbucks !? propose Nelly en prenant ma main ainsi que celle de Lalita.
Lalita prend celle de Cherry et Cherry scelle le cercle avec la mienne.
— Moi je ne pourrais pas... se plaint Cherry en balançant nos mains. Et je vous in-ter-dit, de laisser Cassie parler à Cinnamon Boy sans moi ! Pfff, sans mes conseils elle ne pourra jamais lui-
— Ferme ta gueule !
Encore une fois, après la réflexion de Lalita, nous nous mettons à rire. Cherry tire sur nos mains et nous pousse toute les quatre vers la sortie d'Oxford.
Mais mon corps n'a même plus envie de faire une introspection sur l'altercation qui vient de se passer. Car en dépassant la grande porte en bois avec l'écusson du département où j'étudie...
Je suis sûre,
Et certaine...
D'apercevoir, une ombre noire familière qui se détache de l'ombre, à quelques mètres du portail d'Oxford.
Un frisson me griffe le dos.
Putain non !
Par pitié, pas ça !
Pas lui !
Un sentiment d'urgence monte en moi. Mon cœur cogne violemment contre ma cage ! J'en suis tellement sûre de reconnaître cette silhouette sur deux roues, que je me dépêche de glisser mes mains sous les bras de Cherry et Lalita qui marchent devant moi pour tenter de les entraîner avec moi et d'accélérer la cadence du groupe :
— Qu'est-ce qu'il t'arrive Cassie, me questionne Nelly derrière moi, avec un petit rire intrigué.
— Rien du tout... je suis pressée de rentrer, pas vous ?
Mes bottes hautes de cavalières couinent sous les dalles de pierre mouillées.
Je dois fuir cette rue au plus vite !
Problème.
Tout s'effondre quand un sifflement perçant résonne jusqu'à mes oreilles, suivies du rugissement puissant d'un moteur qui fait gronder Londres et Oxford tout entier !
Il vient de me siffler là !?
Et puis, le son du moteur de sa moto qu'il fait exprès de faire rugir attire l'attention de tous les élèves aux alentours qui se mettent à fixer ce connard !
— Cassie ! Qu'est-ce qui te prend, s'écrit Cherry qui arrive à peine à suivre mon rythme.
— Mais c'est pas-
— Non, c'est pas ça, coupé-je Lalita pour qu'elle ne finisse pas sa phrase. On y va, par pitié !
J'essaye de longer rapidement la rue, les talons de Cherry claquent rapidement, et je ne suis pas vraiment désolée de lui infliger ça.
Nelly est hilare. Je me tourne une seconde. Mon garde du corps est assis avec arrogance sur sa moto, les bras croisés sur le guidon. Il lève la visière de son casque. Nos regards se croisent, d'ici je le vois sourire comme il a tant l'habitude de le faire : avec autant de nonchalance que d'arrogance.
— Hé, microbe !
Sa voix grave a porté jusqu'à ici et a résonné dans toute la rue putain !
La honte m'envahit. Je sens mes joues devenir rouge, j'ai l'impression que tout le monde me regarde. Cherry s'arrête net, se retourne, et déclare d'une voix amusée :
— Oh mon Dieu ! Mais c'est ton garde du corps ! Pourquoi tu t'enfuis, t'es malade ?
Je ne comprends même pas son excitation et sur le coup, son arrêt vient de signer mon arrêt de mort !
— Pourquoi tu t'es arrêtée, me plaigné-je.
— Je serais venue à quatre pattes pour grimper sur cette moto !
Elle a fait une petite danse excitée en serrant ses poings.
— T'as fini avec tes réflexions salaces toi, râle Lalita.
— Je crois que je suis amoureuse d'un motard... murmure Cherry sur un ton dramatique. Aideeeez-moi !
— T'es complètement à côté de la plaque, rigole Nelly en secouant la tête.
Je lève les yeux au ciel et me tourne vers lui.
— Qu'est-ce que vous voulez, m'écriée-je au loin en le questionnant d'un geste de la main.
Sans dire un seul mot, Callahan pointe son index ganté dans ma direction.
Moi.
C'est moi qu'il veut.
Puis, sa paume dans un geste vif m'invite à m'approcher de lui.
Je sens vraiment tous les regards des élèves fixés sur moi. J'entends les chuchotements de filles, et sens la pression de la situation peser trop lourd sur mes épaules.
Cherry me donne une légère poussée vers lui.
— Ce n'est pas moi qui vais t'empêcher de vivre cette vie-là en tout cas ! Ça serait trop vache de ma part ! On lui dit toutes au revoir, les filles ! s'écrie-t-elle avec un sourire malicieux et en m'envoyant un bisou.
Poussés par Cherry, mes pas me dirigent vers le connard qui m'attend sagement sur ce bolide que je rêve toujours autant de rayer.
Mes bras croisés sous ma poitrine, mon cœur bat la chamade. J'ai l'impression d'avoir les joues en feu, alors que je m'avance, à contrecœur, vers mon pire cauchemar.
Le soleil commence à se coucher. Il ne me lâche pas des yeux une seule seconde. Même mes copines il ne les regarde pas. En me tournant, je vois que les filles n'ont pas bougé, et Cherry est en train de me filmer comme une maman qui filme la première rentrée de sa fille. Elle place son pouce sur son index et je vois ses lèvres articuler un : « tu es par-faite ma chérie. »
Je ne vais jamais m'en sortir, on dirait que tout le monde me regarde.
Il vient de me foutre la honte devant toute ma fac !
Ses yeux rieurs et intenses descendent sur l'ensemble de mon corps, et sur le coup, c'est comme s'il venait de m'asperger d'essence, et sans hésiter, il m'a lancé le briquet sur la peau.
Je ne distingue pas entièrement sa bouche à cause de son casque noir, mais je suis sûre qu'il mâchouille encore ce fichu cure-dent. Tout chez lui hurle : P R O V O C A T I O N. Et je suis la première à tomber dans le piège de la colère que ça me provoque !
Arrivée à son niveau, il se redresse :
— Ne me sifflez plus jamais, craché-je d'une voix fluette et chargée d'émotion. Je ne suis pas votre chienne !
Son sourcil se lève, m'observe une bonne seconde ou deux.
Puis, il ose, avec ce ton insouciant et ce petit sourire moqueur en coin :
— Tu pourrais l'être, si tu me le demandes gentiment.
J'entrouvre les lèvres encore prises de choc ! Mes yeux se durcissent, une tempête de rage bouillonne en moi. J'ai dû me retenir de ne pas lui mettre un coup sur le bras !
Vu la taille de son bras dans cette veste, je préfère m'abstenir de toute violence...
Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir résister.
Il me met sur les nerfs !
Je m'avance d'un pas vers lui, ma fureur me donne un peu de courage :
— Maintenant, vous allez arrêter avec ce petit jeu dégueulasse ! J'en ai par-dessus la tête de vos sottises. C'est compris !?
Il me fixe intensément, sans dire un mot. Sa stature, son silence, tout chez lui est intimidant.
Mais je tiens bon, me tenant droite face à lui.
Un léger sourire en coin tire doucement ses lèvres.
Je ressens soudainement une bouffée de honte face à mon audace. Il n'a même pas eu besoin de parler pour que tout d'un coup je regrette de m'être emportée.
Il se penche un peu vers moi, ce qui me fait reculer d'un pas :
— T'as fini, petite peste ? murmure-t-il enfin, d'une voix enjouée et tranchante.
Je déglutis en cherchant mes mots, mon est souffle court. Je ne compte plus le nombre d'altercations qu'on a eu, mais comme il me l'a dit dans cette gare ; je dois faire des efforts pour réussir à lui clouer de bec ! Parce que pour le moment c'est pas gagné !
— Ne venez pas me chercher ! rétorqué-je finalement moins assurée que tout à l'heure.
Il soupire, exaspéré en se redressant correctement. Comme si le jeu était fini pour lui :
— J'ai des factures à payer, enfile ça.
Sans un mot de plus, il me tend un casque noir. Mon regard jongle de l'objet à ses yeux bleus. Il ne me laisse pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit, que face à ma lenteur, il me le place le casque dans mes mains. Je sens son poids sous mes paumes.
Je le fixe, puis je commence à essayer de réaliser que je vais devoir rentrer avec sa sale moto.
Les languettes à l'intérieur du casque s'emmêlent entre mes doigts maladroits.
— Pitié. Le temps que tu mettes ce casque, ton adorable mère sera déjà élue, rouspète-t-il.
Soudain, une force me tire en avant, un son surpris m'échappe.
Je dois poser une main sur le cadre bombé de sa moto, pour arrêter la course à laquelle il m'a soumis. Je me retrouve à quelques centimètres de lui, pris au dépourvu par son geste.
J'ai l'impression que c'est la guerre dans ma tête.
Avec une aisance qui contraste fortement avec mon manque d'assurance, il glisse rapidement ce casque sur ma tête et boucle la sangle sous ma gorge. Son cure-dent danse nonchalamment entre ses lèvres tandis qu'il me tend des gants de moto.
— J'aurais pu le faire toute seule, murmuré-je en essayant de masquer ce sentiment de vulnérabilité qui me prend la gorge.
Avec un sourire malicieux en coin, il répond :
— Je n'en doute pas que tu excelles dans bien des choses en solo.
— Ça n'a aucun rapport, lancé-je frustrée.
— Le rapport il est dans le fait que tu vas adorer que je me serve de mes doigts pour t'aider.
C'est pas possible !
Mes joues s'embrasent, la chaleur monte au mon visage.
Ce type à vraiment le feu aux fesses ça en devient effrayant !
Je le fusille du regard, il ricane légèrement.
— Aller monte, poursuit-il en démarrant sa moto, le rugissement augmente ma nervosité.
Je me mets à jouer avec mon élastique. Je le vois furtivement baisser les yeux sur mon poignet avant de river ses yeux dans les miens. Je finis par avouer :
— Je ne suis jamais montée à moto...
Un sourire joueur apparaît sur ses lèvres.
— Je suppose que je serai ton premier, alors.
La surprise me coupe le souffle, le rouge montant encore à mes joues.
— Vous n'êtes pas sérieux là !
Sans attendre, Callahan ricane encore, il jette son cure-dent et abaisse sa visière. Ses yeux disparaissent sous cette vitre noire :
— T'as rien à craindre, montes, microbe. J'ai pas que ça à faire.
La rage m'envahit, une énergie brûlante me parcourt et me fait serrer des dents. En m'approchant de son bolide, je murmure un :
— Je vous déteste, connard de merde !
Il se tourne légèrement vers moi, me baisse la visière de mon casque et j'entends d'ici le sourire qu'il a sur les lèvres :
— Et j'ai tellement hâte que tu me détestes tellement que tu demandes de t'insulter moi aussi. Je me demande quel nom tu choisiras quand j'aurai ma main sur ta gorge.
Un cri choqué m'échappe, alors que je glisse sur sa moto. J'écarquille les yeux. Ma stupéfaction es telle que je lui donne une petite tape dans son dos qui m'a l'air plus dur que sa moto elle-même.
Et à ma grande surprise, il éclate de rire en murmurant un « Ah, j'adore ! ». Il a le genre de rire si sincère et contagieux que je me sens soudainement enflammée.
Je ne m'y attendais vraiment pas en sentant mes cuisses collées les siennes. Ce frôlement allume une électricité que je trouve tout bonnement insupportable. En finissant de m'installer, je peux sentir la chaleur de son corps à travers ses jambes.
La surprise me prend lorsque sa paume épaisse glisse sous ma cuisse. Il me guide avec une certaine autorité pour positionner mes pieds sur le repose-pieds.
J'ai envie de descendre !
Faites-moi descendre !
Par pitié !
Cette proximité ne devrait pas avoir lieu, ce silence est comblé par le ronronnement doux de son moteur. Je sens l'odeur du cuir, mais pire encore, une senteur masculine qui se glisse sous mon casque.
Putain ! Il aurait au moins pu sentir mauvais !
— Vous auriez pu venir en voiture comme tout le monde, râlé-je mais ma voix trahit une pointe de nervosité que je tente de masquer par cette plainte.
Il tourne légèrement la tête vers moi.
— Je suis unique dans mon genre, microbe, réplique-t-il avec confiance et assurance.
Arrogance plutôt.
— Vous êtes uniquement un connard.
— Je vais finir par me lasser, petite peste.
Je sens deux petites tapes contre ma cuisse, je baisse les yeux et vois ses gants en cuir :
— Tes mains, m'invite-t-il.
Je comprends tout de suite ce qu'il veut, mais j'hésite une seconde à m'accrocher à lui.
Finalement, je soupire, et, par fierté, mes doigts se referment timidement sur les bouts de sa veste en cuir.
— Comme tu voudras, murmure-t-il.
Avec un démarrage soudain, mon cœur rate un battement. Je m'écrie, et en une seconde, mes bras s'enroulent instinctivement autour de son torse.
La moto décolle à toute vitesse dans les rues de Londres. L'adrénaline me donne l'impression que mon cœur va exploser. Protégée par son corps imposant devant le mien, je sens à peine le vent qui siffle et glisse sur nous. Tout ce que je ressens, c'est la vitesse, ce danger qui éveille un petit quelque chose en moi...
Et lui.
Les rues de Londres défilent. J'observe les avenues aux façades victoriennes comme si c'était la première fois que je les voyais. Nous glissons entre des bus rouges, des taxis noirs pendant que la moto traverse la tamise, les reflets du ciel colorent l'eau du fleuve d'une teinte violacée.
Le soir approche, les lampadaires commencent à s'allumer un à un.
Soumise à son expertise, et les deux roues qui glissent dans ma ville mélancolique. Je reste presque fascinée par cette vision que m'offre ce voyage. Je m'émerveille à regarder les quelques feuilles sur les trottoirs qui virevoltent à son passage.
Mon esprit se vide, je n'ai plus aucune pensée. J'observe juste cette vie autour de moi.
J'oublie tout. Plus de Taylor, plus de Margaret Bennett, plus de stalker, plus de terreurs.
Plus rien.
Finalement, je crois que je comprends pourquoi il aime autant cette moto... Il y a vraiment quelque chose de libérateur dans chaque virage qu'il prend, dans la musique du vrombissement de son moteur. J'ai un sentiment tout nouveau de sécurité me donne l'impression d'être si familier.
J'ai la sensation que mon cœur s'aligne à la carrosserie, et elle est libre, elle.
J'inspire profondément lorsque nous ralentissons à un feu rouge.
Ghost slalome entre les véhicules et va se placer en tête de file.
La moto glisse lentement, je le vois descendre un pied, puis l'autre contre l'asphalte mouillé. Il assure l'équilibre de la moto en utilisant ses jambes et s'arrête complètement.
J'enlève immédiatement mes mains autour de lui.
Sa silhouette s'impose au milieu du feu de croisement ou nous sommes. Il se penche en avant, appuie ses coudes contre le réservoir bombé à l'avant de sa moto, et attend sagement que le feu passe au vert. Je l'entends tapoter à l'intervalle régulier, la même fréquence que la dernière fois dans la voiture.
Mes yeux se baissent sur son dos large et musclé caché sous sa veste en cuir.
L'idée qu'il pourrait vraiment briser n'importe qui avec une stature comme la sienne me donne des frissons.
Mon regard glisse sur ses épaules, et descend le long de sa colonne vertébrale.
Quand Ghost est là, il occupe tout l'espace autour de lui.
Autant physiquement que psychiquement.
On aurait dit qu'il prend toute la place, et qu'il ne laisse le choix à rien ni personne de reconnaître sa présence.
Je m'étais déjà fait cette réflexion ce soir-là à la gare.
Je me souviens qu'à la seconde où il est apparu, tout autour avait disparu.
C'est assez bizarre cet effet qu'il provoque.
En tout cas, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme ça.
Je suis coupée dans mes réflexions lorsqu'il se redresse, et je suis surprise de sentir deux petites tapes contre ma cuisse droite. Je comprends tout de suite, sa main me prévient qu'on va repartir et m'invite encore à m'accrocher à lui.
Machinalement, mes mains gantées se glissent autour de sa taille. Ses poumons poussent contre mes bras à chacune de ses expirations, j'ai l'impression que nos souffles se synchronisent sur la même cadence.
Le feu passe au vert, il ne perd pas une seconde, le rugissement de sa moto éclate dans la ville mouillée. Les feuilles orange qui ne sont pas collées au bitume s'envolent brusquement à son passage.
Malgré la vitesse, je crois que j'aime vraiment la sensation de plénitude qui m'envahit.
La moto fuse, et au lieu des quarante minutes habituelles pour rentrer chez moi en taxi. Ça en a pris juste quinze.
Fuir les embouteillages, j'avoue que c'est assez satisfaisant !
Callahan monte la dernière pente qui mène jusqu'à ma maison.
Il ralentit une nouvelle fois en s'approchant de mon trottoir, et comme une sale habitude, il monte dessus à moitié avant de s'arrêter devant ma porte. Je me retiens de souffler.
Je ne perds pas une seconde de plus. Et descends rapidement de son véhicule en enlevant mon casque sur ma tête :
— Je ne vous remercie pas, lancé-je en lui rendant son casque et les gants qu'il m'a prêtés.
— Tu sauras me remercier d'une autre manière plus tard, microbe. Ne t'inquiète pas trop pour ça.
— Aller vous faire foutre, craché-je en sortant mes clés pour ouvrir le portail devant chez moi. Et ne revenez pas en moto !
— Je n'attends que ça, microbe ! Et personne ne me dit ce que je dois faire, à lundi. Garde les gants !
Il me les jette et je les rattrape maladroitement en vol. Je manque d'en faire tomber un.
Je sursaute presque lorsque l'écho assourdissant de son moteur déchire le silence de mon petit quartier. Je reste plantée quelques secondes, devant ma porte, le regard fixé sur la silhouette qui s'éloigne rapidement jusqu'à disparaître bientôt dans la brume légère de la nuit.
Les vibrations de sa moto continuent de résonner dans mes oreilles, mais elles finissent par s'essouffler.
Il est parti.
Connard !
Il faut vraiment que je trouve autre chose à dire...
Il a raison ça devient presque lassant à la longue.
Je m'empresse de rentrer chez moi, en refermant le portail à clé. Ma mère l'a réparé en début de semaine. Je lui avais demandé de le faire dès qu'il s'est cassé l'année dernière. Je suis assez contente qu'elle m'ait enfin écoutée.
La maison est vide pour ne pas changer.
Le bout de mes pieds contre mes talons enlève mes bottes. Je laisse mon écharpe et mon manteau à l'entrée avant de monter rapidement dans ma chambre. J'ouvre la porte.
— Sherlock ?
Je fronce les sourcils en scrutant la pièce.
La pression ressentie en ne le voyant pas sous mon lit s'est envolée en le trouvant sous mon bureau :
— Hé... qu'est-ce que tu fais là toi ?
Je pousse ma chaise et je me glisse sous mon bureau pour le rejoindre. Sherlock s'enroule dans le creux qui s'est créé entre mes cuisses pliées et mon ventre.
Je le caresse doucement en lui déposant plein de bisous sur sa tête.
Une tristesse grisante s'empare de moi.
J'aurais dû prendre ce train...
Partir une bonne fois pour toutes cette fois-ci.
Repenser à Taylor me donne des nausées.
Lalita a encore failli se battre contre lui.
Ça aurait pu partir trop loin.
Trop loin...
Mon cœur est lourd, et le mois de septembre se termine ce soir.
Demain on sera en octobre et l'année ne fait que commencer.
Mes problèmes ne font que se décupler...
Je ferme les yeux un instant.
J'ai l'image de Ghost et je me demande ce qui se passerait s'il savait.
Dis-lui.
Non... et si Taylor utilisait mon erreur contre moi, ma mère ?
Peut-être que si tu lui disais, il s'en occuperait comme ce type : Jason Seval.
Ça risquerait de causer plein de problèmes...
Le choix du silence me pèse très lourd sur les épaules.
Mais j'ai trop peur des conséquences si mes secrets venaient à exploser.
𝙵𝙸𝙽 𝙰𝙲𝚃 𝟷.
🍞 s e p t e m b r e.
✤
Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃
Ça-va ? ☕️ (Commencez à me rep quand je vous demande si ça-va aussi 😤)
IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !
ME CONCERNANT ? Pardon...
C'est mon chapitre préféré BYE ! 🏍💨
Non mais je me suis cassé le VENTRE à l'écrire, c'était le goût des chiken dips du QUICK ! 🫢🤚🏾
On termine l'acte 1 (comme si j'avais précisé quand il avait commencé, je l'ai ajouté après à l'interlude MDR). On entre dans le mois d'octobre ! Et qui dit octobre dit... 🎃...
Can't wait for it ! 😮💨
En tout cas moi, mes doubles C, je les aime comme pas permis ! Là, je profite trop que je ne sois pas encore lancé dans la correction de Vava mais comment ils vont trop me manquez quand je pourrais pas poster tous les jours DAMN !
Bon... On se dit à la prochaine (J'ai plus de chap d'avance la 💀🤚🏾) à très vite je l'espère bien !
On se retrouve sur le Discord pour les Red Paper 🍒🩰 ! Impatiente d'avoir vos théories 😋 ! (La ref à Scandal oui c'est grâce à (purée j'ai oublié le nom please help !)
BYE 🏍💨🪐 !
Stardust 🍓
𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...
xo, Azra. ✿
IG: azra.reed
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top