𝟶𝟾. 𝚂𝚞𝚌𝚛𝚎𝚛𝚒𝚎𝚜.

(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)




"Les membres d'une même famille grandissent rarement sous le même toit." 
Richard Bach




𝟢𝟪. 𝖲𝗎𝖼𝗋𝖾𝗋𝗂𝖾𝗌.




Cassie.




La littérature est le seul cours qui me donne vraiment un peu de bonheur.

Je l'ai choisi en option pour cette première année, et je ne regrette pas.

Je suis littéralement absorbée par les paroles de madame Doolttle qui nous décortique l'impact de la Révolution industrielle sur la littérature anglaise du XIXe siècle.

Elle nous parle de tous ces grands auteurs qui ont été les précurseurs de nombreux bouleversements sociaux, culturels et économiques engendrés par l'industrialisation.

Pendue aux mots de ma professeur, j'ai un regard presque admiratif sur toutes ses connaissances. En fait, je l'aime trop, madame Doolittle. C'est une mamie adorable qui porte toujours des châles colorés, et elle ne s'arrête jamais de sourire.

J'ajuste mon bandeau beige sur ma tête avant de placer ma paume sous ma joue. Tout ce qu'elle écrit au tableau je le note moi aussi.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Et à la fréquence des messages, je sais que ce sont les filles. — À tous les coups, Lalita et Cherry sont encore en train de se chamailler. — On a toutes choisi une option différente, du coup le jeudi soir personne ne termine à la même heure et je rentre souvent toute seule.

— ...vous pouvez y aller. La prochaine fois je vous parlerai de Dickens, et de sa manière poignante de mettre en lumière les inégalités sociales exacerbées par la Révolution industrielle.

Ma camarade à côté de moi referme son ordinateur, je ferme mon cahier de cours.

Madame Doolittle rassemble elle aussi ses documents, et en ajustant la bandoulière de mon sac à mon épaule je lui lance un timide : « Au revoir madame. » Auquel elle me répond par un sourire chaleureux.

En quittant la salle, la fraîcheur du couloir m'enveloppe doucement. Le contraste avec ma veste d'aviateur et mon écharpe en laine est assez agréable. La fourrure douce caresse mes joues. Je tire les manches de mon pull blanc en mailles pour croiser mes bras sous ma poitrine. J'ai oublié mes gants à la maison. Je renifle en marchant vers la sortie d'Oxford.

Ce rhume ne veut pas s'en aller, bon sang !

En déambulant vers la sortie, je repense aux mots de madame Doolittle et ça me rappelle mon roman que je n'ai toujours pas terminé. Je l'ai publié sur une plateforme il y quelques mois de ça. Je ne l'ai dit à personne —pas même aux filles — et pour le moment, je n'ai pas beaucoup de lecteurs mais c'est suffisant pour moi...

Ce cours m'a vraiment donné envie de me replonger dedans.

Je quitte cette faculté où je me sens constamment écrasée et insignifiante. Le temps est brumeux. Je sens que le froid s'installe doucement. Je lève la tête vers l'arc-en-ciel d'orange qui rappelle l'automne et cette mélancolie qui est rattachée à cette saison.

Même si j'avoue avoir toujours un peu le nez bouché, l'odeur de la terre humide, et de la pluie me prend en pleins poumons.

Je presse le pas, impatiente de rentrer chez moi et de retrouver mon chat et de me plonger un peu dans cette ambiance.

Mais sur le chemin vers les taxis, je passe devant le Starbucks.

En le contournant, à travers les baies vitrées je constate qu'il est pratiquement vide. Il n'y a que quelques étudiants qui profitent de la fin de journée pour réviser.

Mes yeux scrutent l'enseigne...

J'hésite un moment...

Non, laisse tomber.

Aller, ça ne coûte rien.

Laisse tomber !

Juste, un matcha.

Ma paume pousse la porte vitrée.

Une fille récupère sa boisson à la caisse, c'est à ce moment-là que je réalise qu'il est là.

Dani.

Ses iris hazel plongent dans les miennes. Immédiatement il se met à rougir légèrement. Je retiens mon petit sourire en coin face à sa timidité.

J'aurais aimé dire que pour une fois que ce n'est pas moi qui rougis, mais je sens moi aussi une chaleur sur mes joues, prise de gêne.

— Salu... enfin, bonjour, désolé, se corrige-t-il, puis rapidement il me dit ; un matcha c'est ça ?

Je hoche la tête positivement.

Je crois que c'est la première fois qu'on se parle directement.

Ça va, sa voix est un peu grave.

Pas autant que Cal-

Hein ?

Cassie, ressaisis-toi !

T'es folle !?

Je ferais mieux de ne pas commencer à comparer tout le monde à ce sale connard !

Je me reconcentre sur ce qui se passe dans le café. L'atmosphère douillette me laisse à la contemplation. Dani prépare consciencieusement mon matcha.

Je renifle, et avant même d'avoir le temps de sortir un mouchoir de mon sac, sa main me tend un mouchoir. Nos regards se croisent brièvement, le sien esquive le mien.

OK, c'est mignon.

— Il commence à faire un peu froid, murmure-t-il en même temps que je ne saisisse le mouchoir.

C'est vraiment la première fois qu'on se parle.

Avant ça il y avait toujours quelqu'un d'autre à la caisse, ou alors, j'ai tendance à laisser Lalita commander pour moi parce que ma timidité prend le dessus et j'ai toujours peur de buter sur mes mots, rougir, ou me tromper devant un employé.

Mais aujourd'hui il n'y a pratiquement personne.

Ses cheveux blonds sont en bataille, mais ça lui donne un air genre... surfeur sauvage ? Il a la peau un peu mate. Je le sens un peu stressé, je crois même que ses mains tremblent. Et je remarque qu'il a inscrit Cassie sur mon gobelet.

Il a donc retenu mon prénom. Je me sens devenir un peu plus rouge et les paroles de Cherry me reviennent en mémoire...

Si ça se trouve, il ressent vraiment quelque chose pour moi ?

Est-ce que j'essaye d'engager la discussion ?

Pourquoi tu ferais ça, Cassie ?

Il est mignon, c'est vrai...

Je fais quoi... ?

Je fais quoi... ?

Je fais quoi... ?

— Et voilà pour toi, ça fait 6,20£.

Sa voix me sort de mes pensées.

Je sors mon téléphone pour payer en Apple Pay en même temps, il contrôle la porte du stock à l'arrière. Il prend un paquet en carton et fourre un cinnamon roll à l'intérieur. En revenant derrière la caisse il glisse vers moi les deux gourmandises.

Je lève la tête vers lui.

Encore un cadeau.

Un petit sourire timide pousse ses pommettes et je me sens devenir pivoine. Je sens quand même le coin de mes lèvres se lever.

— M-merci... murmuré-je en prenant les articles.

— Tu... devrais sourire plus souvent.

Sa suggestion me surprend un peu.

Je déteste qu'on me dise ça, parce que c'est ce que ma mère me demande de faire la plupart du temps quand elle m'emmène à ses meetings.

Mais sur le coup, j'ai fait abstraction des mauvaises sensations que me provoque cette phrase, et je lui ai donné un deuxième sourire auquel il a répondu.

Je suis partie rapidement en me sentant paniquer devant lui.

Mes vans couinent contre le pavé mouillé. Je frôle un tas de feuilles orange qui ont été rassemblées sur le trottoir sûrement pour être jetées et me dépêche de dégainer mon téléphone portable.

Une fois que j'ai dépassé le Starbucks, je m'arrête au beau milieu de la rue et prends en photo mon matcha et la petite boîte blanche qui contient la pâtisserie qu'il m'a donnée gratuitement :

« le WINX CLUB : Cas Noisette : Il m'a offert un autre cinnamon !!! »

Une nuée de notification arrive en rafale. Je me mets à rire en reprenant ma marche vers là où sont stationnés tous les taxis :

« le WINX CLUB : Nelly The Witch : T'es allée au Starbucks toute seule ? »

« le WINX CLUB : Cherry Waldorf : RACONTE ? »

« le WINX CLUB : Lalita from Euphoria : J'espère que c'est pas un chien de la casse. »

Je commence à rédiger mon message sur tout ce qui vient de se passer. Qu'il a retenu mon prénom, qu'il m'a donné un mouchoir, et m'a parlé du temps.

Lalita ne l'aime pas. Cherry veut que je couche avec lui avant la fin de l'année. Et Nelly me conseille de prendre mon temps.

Prise de rire face aux réactions des Stardust, je manque même de me cogner à une fille. Je m'excuse immédiatement.

J'arrive à prendre un taxi tout en restant branchée sur notre conversation.

En buvant quelques gorgées de mon matcha, je me demande s'il n'est pas peut-être temps que je me laisse un peu tenter par Dani... ?





La colère que je ressens en délassant mes vans est à peine descriptible.

Je suis passé d'un semblant de joie à la rage en un claquement de doigts.

Pourtant, en scrutant mon salon, je ne vois pas l'ombre d'un fantôme ni ma mère.

Alors pourquoi sa foutue moto est garée sur mon trottoir.

J'ai failli la pousser avec mon pied dans l'espoir qu'elle se casse.

— Maman ? appelé-je en enlevant mon écharpe ainsi que mon manteau que je laisse à l'entrée.

Je me dirige vers la cuisine où je dépose mon matcha et mon cinnamon.

— Mamaan ?

Dans ce silence, je verse de la litière fraîche dans le bac de Sherlock. J'égalise la surface avec ma paume.

Et en me redressant, j'entends effectivement la voix de ma mère dans le couloir :

— ...c'était toutes les informations.

Je fronce les sourcils et range la litière dans le placard.

Ma mère ne reçoit aucune réponse, ma curiosité l'emporte.

Par pitié... faites que ce ne soit pas cet emmerdeur !

Je me dirige vers le couloir, mais je m'arrête net lorsque deux silhouettes familières font leur introduction dans le salon que je suis en train de traverser. Je m'arrête net.

Mon cœur cogne violemment contre ma cage.

Putain !

Non !

— Qu'est-ce qu'il fait là ?, craché-je sans même un bonjour en laissant mon regard jongler de ma mère à cet énergumène.

Le sale sourire qu'il fait à chaque fois qu'il me voit me coupe le souffle. J'ai l'impression de me sentir vulnérable quand il est là. Et je déteste toujours autant cette manie qu'il a à mâchouiller ces cure-dents.

— Cassie, j'ai donné rendez-vous avec Ghost parce que-

La sonnerie stridente du téléphone de ma mère l'interrompt dans sa tirade.

Elle me somme d'attendre en me présentant son index. Comme à son habitude, ses lunettes glissent de ses cheveux à son nez, elle répond à l'appel en glissant son index sur l'écran :

— Philipe, quel est le problème ? demande-t-elle en quittant le salon pour se mener vers son bureau.

Je reste plantée là, au milieu de mon salon. Seule, avec mon cauchemar de l'année.

Un sentiment contradictoire de vouloir le tuer rapidement tout en ayant envie de le voir longuement souffrir me prend. J'ai une bouffée de chaleur qui m'envahit quand, dans une démarche assurée, il s'approche lentement de moi.

L'air taquin qui ne quitte jamais son visage me fait serrer des poings. Sa stature dominante, son assurance, tout chez lui me met mal à l'aise.

Ses doigts gantés de cuir enroulent son cure-dent. J'ai une envie folle de le lui arracher des mains pour le planter avec.

Peut-être qu'il arrêtera de sourire bêtement après ça.

Il s'arrête à côté de moi. Je sens mon cœur battre dans mon ventre quand il s'incline légèrement vers moi. Ses lèvres sont si proches de mon oreille, j'ai l'impression que son souffle est brûlant contre ma peau.

Mes poils se hérissent, j'ai du mal à déglutir.

Ses approches ne vont quand même pas commencer à devenir une habitude ?

— Qu'est-ce qu'il t'arrive microbe, on aurait dit que tu as vu un fantôme ?

Quand je tourne la tête, son visage est juste là.

Très drôle le jeu de mots...

Je rêve de lui foutre la gifle de sa vie, mais je ne fais pas dans la violence alors en serrant les dents je lui lance :

— Non, j'ai juste vu un connard.

Ses yeux se plissent à cause du petit ricanement narquois qui lui échappe. Son rire me fait bouillir de colère et d'exaspération ! On dirait que rien ne le blesse, ou le touche d'une quelconque manière.

Je ne peux pas gagner contre ce mec !

Et je donnerais tout pour qu'on lui retire ses fossettes, je n'ai jamais vu quelqu'un ne pas les mériter à ce point !

C'est peut-être lâche, mais je décide de fuir en m'éloignant de lui. Ne pouvant plus supporter ses yeux sur moi. Je me mène dans ma cuisine ou je dépose un plateau pour y rassembler mon matcha et mon cinnamon.

De toute façon je vais bientôt avoir mes règles, et je suis prise de fringales à cette période. Autant en profiter pour manger le maximum de cochonneries.

Alors que je dépose un yaourt aux fruits, j'entends un bruit sourd contre le marbre de l'îlot.

Non seulement il m'a suivi jusqu'ici, mais en plus il vient de déposer son casque qu'il a traîné partout dans ma cuisine propre !

Je n'ai jamais vu plus impoli que ce mec pour faire des trucs pareils chez les gens !

Je l'assassine du regard, mais ça n'a pas l'air de le perturber du tout. Au contraire ses gants en cuir glissent le long ses doigts, il les pose sur son casque et puis le tintement du métal de ses bagues contre le marbre captive mon attention.

J'avoue... je baisse les yeux discrètement sur ses mains masculines en disposant un paquet de gâteau sur mon plateau.

Elles me donnent l'impression qu'il pourrait me casser rien qu'en serrant un peu trop fort...

Des veines épaisses parcourent sa peau blanche, malgré les quelques cicatrices que je peux voir, ses mains sont soignées, ongles courts et propres. Je distingue mieux les bagues qui ornent ses doigts. Une chevalière, je crois voir un aigle noir sur fond rouge.

Il est albanais ?

Il porte aussi un anneau en argent gris foncé, et sur son autre main qui n'est pas tatoué, un anneau noir sur l'index.

Quand je relève les yeux, il me fixe toujours, mon ventre se serre violemment. Je sens mes lèvres s'entrouvrir légèrement, mais je les referme très vite. Mon sang me monte aux joues.

Il se met à jouer avec son cure-dent sans jamais me lâcher du regard.

— P-pourquoi vous me fixez toujours comme ça ?

J'ai l'impression d'avoir une voix fluette et aiguë qui trahit ma gêne et mon irritation.

Fais au moins semblant d'avoir un minimum d'assurance, Cassie...

C'est pas gagné avec mes bégaiements...

Il hausse un sourcil, et me répond simplement :

— Tu viens de passer dix minutes à fixer mes mains, non ?

— Je n'ai pas-

Je ferme la bouche.

— Peu importe, soufflé-je en me menant vers le frigidaire.

— J'en ai envie, répond-il à ma question initiale.

À l'entente de sa voix rauque, ma main reste sur la poignée du frigo. Je me fige tandis que quelque chose s'éveille dans mon corps tout entier. Cette sensation m'empêche de déglutir et se loge dans mes jambes jusqu'à mon ventre.

Reprends-toi tout de suite !

C'est un chien de la casse comme dirait Lalita.

J'ouvre la porte du frigo et récupère une brique de jus de raisins.

— Je croyais que j'étais un microbe, répondis-je en essayant de rester la plus sérieuse possible.

— Je n'ai jamais dit que c'était un supplice de te regarder, microbe.

J'ai failli faire tomber ma brique. Je la dépose bruyamment sur mon plateau en ayant l'impression que la tournure de cette discussion risque de très mal se terminer.

— Vous avez fini, oui !?

— Ça ne fait que commencer, affirme-t-il en inclinant légèrement la tête.

— Vous n'avez pas de maison ? Pourquoi vous êtes tout le temps ici ?

— J'en ai une. Grande et spacieuse, mais ton chez-toi a ce petit quelque chose que le mien n'a pas.

Agacé, mon plateau claque un peu contre la surface.

— Je veux que vous dégagiez !

Le son amusé qui est sorti de sa gorge a décuplé ma frustration.

Je suis sa distraction de l'année, et je ne peux pas l'accepter !

— Tu penses pouvoir m'éviter, microbe. Comment on fera quand tu ne pourras plus te passer de moi ? me questionne-t-il sur un ton moqueur.

— Jamais ni votre présence ni votre protection ne m'intéresseront ! Arrêtez de débarquer chez moi sans prévenir et de me parler ! Ma mère avait précisé que vous ne seriez là que pour les occasions spéciales, donc rien ne justifie votre venue aujourd'hui ! Et apprenez à garer correctement votre moto, ce n'est pas votre trottoir ! Si monsieur Garcia intente un procès, je témoignerais contre vous en tout cas !

— Tu parles comme une petite capricieuse, microbe.

J'ai eu horreur du sourire qu'il m'a fait. Je crois qu'un son indigné m'a échappé, j'ai eu l'impression d'avoir lâché mon monologue pour rien.

Et pour couronner le tout, il me dit :

— N'ait crainte, j'ai un faible les petites pestes bourgeoises comme toi. Plus besoin de demander à tes copines si tu es mon genre. C'est le cas.

J'ai failli lui balancer ma brique de jus sur la face :

— Mais qui vous a embauché à la fin !? Je ne comprends pas comment vous pouvez parler comme ça à quelqu'un qui est censé être votre cliente !

— Il faut savoir. Une fois tu ne veux pas de moi comme garde du corps, les autres fois, tu es ma cliente ?

— Je ne veux pas de vous enfoiré !

— Et si tu me supplies poliment, j'accepterais de t'insulter avec des noms bien pires, que personne d'autre que moi n'oserait te dire. Je sais que tu en rêves, et je peux en faire une réalité, chantonne-t-il presque avec un sourire aussi blanc que le sang qui quitte mon visage.

La seconde qui a suivi, j'ai senti mes joues chauffer en un instant !

Je suis redevenue rouge en un claquement de doigts.

Pour rien au monde, je ne voulais avoir accès aux pensées de ce sale type. Je pense que je tomberais de bien haut !

Ma frustration face à sa répartie atteint son paroxysme, à ce stade, je ne sais même plus si je dois toujours être choquée ou juste enragée.

— Vous êtes tellement obsédée, qu'avec vous, je serais morte avant décembre, je gémis désespérée par sa répartie.

Il ricane légèrement en arquant un sourcil.

J'ai qu'une envie c'est de le voir brûler avec sa moto, et lui ça le fait marrer.

— Si tu veux mourir, demande-moi de t'étouffer, sage comme je suis, j'obéirai.

Les gants qu'il avait laissés sur sa moto, je les ai saisis sur un coup de tête. D'un mouvement brusque, je les balance sur lui. C'était sans compter son agilité. Il a tendu la main et les a interceptés juste avant qu'ils ne s'écrasent son visage.

Un rire moqueur s'est échappé de ses lèvres.

J'aurais préféré qu'il s'écrase sur sa face et ma colère à parler à ma place :

— Ne comptez pas là-dessus, putain cassez-vous d'ici ! craché-je les poings serrés.

Il a relevé un sourcil, un sourire arrogant étire ses lèvres, creuse ses joues :

— Ah, j'adore quand tu t'énerves !

— Oh ! Je vous hais de tout mon cœur !

Il s'est penché vers moi en appuyant ses coudes contre le marbre, son sourire devient de moins en moins supportable, il me pointe du doigt en tenant ses gants :

— Je sais, microbe, murmure-t-il. Déteste-moi encore plus fort encore !

J'ouvre la bouche pour lui lancer une nouvelle insulte, mais en entendant la voix de ma mère résonner dans le couloir, et ses talons claquer contre le sol, je m'arrête net et recul presque d'un pas.

Jamais personne ne m'avait autant donné envie de hurler que lui ! Je le regarde avec tellement de haine que je sens mon souffle s'intensifier. Lui me sourit avec la plus grande décontraction que ce monde n'ait jamais porté, avec ce cure-dent qu'il s'amuse à balader de droite à gauche dans sa bouche.

Je sens ma frustration me monter dans la gorge, mes poings se serrent.

Ma mère arrive enfin au salon, le téléphone toujours vissé sur l'oreille, elle s'approche de nous dans la cuisine, j'essaye de desserrer mes poings et décide d'arrêter de le regarder.

— Philipe, demain, on parlera de la réunion stratégique, mais ce soir ce n'est pas le sujet, tranche-t-elle en coinçant son téléphone sous son épaule alors qu'elle ouvre la porte du frigo.

Elle finit par secouer la tête exaspérée en levant les yeux au ciel. Elle prend son thermos en raccrochant.

C'est à ce moment qu'elle me remarque.

Je baisse immédiatement les yeux sur son sac qu'elle tient dans sa main, je fronce les sourcils.

— Maman, tu t'en vas ? demandé-je un peu déçue.

Elle a soupiré, l'air fatigué.

— J'ai une grosse soirée, Cassie...

Son regard passe de moi au plateau sur l'îlot :

Je deviens toute rouge. Une sensation de honte et une pression constante dans mon ventre me donnent le sentiment qu'il faut que je me justifie tout de suite.

— J'ai faim... mais-mais je ne vais pas tout manger.

Ma mère a secoué la tête.

Elle n'a même pas besoin de parler pour que je comprenne qu'elle n'est pas d'accord avec mes choix culinaires. Je ressens toute sa déception et la sensation de ne jamais être assez bien s'agrippe à mon cœur.

Je lance un regard furtif à Callahan. Il fixe la scène sans même faire semblant. Je détourne rapidement les yeux prise de honte.

La voix de ma mère perce le silence :

— Je comprends que tu aies faim, mais tu devrais vraiment penser à manger quelque chose de plus sain. C'est important pour toi, pour ton image. Tu es le reflet de cette famille, Cassie.

Sa remarque me fait perdre tout appétit.

Je me sens toujours écrasée sous ses attentes.

T'es trop maigre.

Tu devrais faire ça.

Sa remarque me brûle, comme si elle avait jeté de l'acide sur une plaie ouverte.

Je déteste quand elle parle de ça devant des gens.

Je ne veux pas qu'on parle de ma nourriture, de mon poids, et des problèmes que j'ai avec en face d'inconnu. Et elle fait tout le temps ça. Margaret ne s'en cache jamais. J'ai une boule à la gorge.

Je sens les larmes qui menacent, mais je refuse de lui montrer à quel point elle a réussi à me toucher, surtout pas devant lui.

Et comme à son habitude, elle change de sujet comme si rien ne venait de se passer :

— Ah oui, Cassie. À partir de demain, Ghost viendra te chercher après les cours et il te déposera ici.

— Quoi !? m'écriée-je abasourdie en toisant Ghost qui me regarde toujours. Mais c'est trop là ! J'ai accepté qu'il soit là pour tes meetings, mais ça va trop loin !

Elle m'a fixée d'un regard sévère.

— Cassie, là, j'ai une migraine pas possible, se plaint-elle en massant son crâne. Je dois retourner travailler. Cette campagne risque d'être vraiment corsée, je ne veux pas prendre de risques ! Tu comprends ça ?

— C'est juste de la politique ! J'ai pas besoin d'un baby-sitter qui va me déposer après l'école ! protesté-je.

— Justement, c'est ça la politique ! Ce n'est pas aussi joli que tu le crois. De toute façon, je n'ai pas le temps d'en discuter avec toi. Ne mange pas ces cochonneries, et prépare quelque chose de plus nourrissant ! Et ne te couche pas trop tard, il faut que tu sois en forme pour la réception de la semaine prochaine.

Je bouillonne de l'intérieur. Elle ne prend même pas le temps de m'écouter, son thermos dans la main, je la regarde faire claquer ses talons vers la porte de sortie.

Je tourne la tête vers Ghost qui prend son casque de moto. Cette fois-ci, son regard me paraît plus dur. Il mâchouille ce cure-dent en terminant d'enfiler ses gants.

— Mange, m'ordonne-t-il en désignant mon plateau d'un haussement de menton.

Je fronce les sourcils en ne m'attendais pas à ce qu'il me dise ça.

Je reste choquée un moment, il enfonce son casque sur sa tête, son visage disparaît derrière sa visière noire. Sans un mot de plus il suit les pas de ma mère vers la sortie.

La porte claque.

Il disparaît tel un fantôme.

Je me retrouve seule avec mes questions.

Seule... jusqu'à ce que le bruit de son moteur fasse trembler tout le quartier.

Tout de même, je baisse les yeux sur ce plateau. Je le prends et l'emporte avec moi dans ma chambre.

« Mange... »

C'est vrai que j'avais vraiment envie de sucre...

Ce n'est pas si grave si je mange juste des gâteaux de temps en temps, non... ?

En ouvrant la porte de ma chambre, je vois Sherlock roulé en boule sur mon lit.

Je pose mon plateau juste à côté de lui avant de le prendre dans mes bras avec un large sourire. Il se réveille dans un doux ronronnement qui m'apaise instantanément. Je serre son corps chaud contre moi, sa bouille trop mignonne me fait parler toute seule comme à chaque fois. Je lui dis qu'il m'a manqué et son museau contre le mien c'est ma récompense de la journée.

Après de longues minutes à chouchouter mon fils. Je le repose sur mon lit avant de me décider à prendre une douche. Une fois séchée, je fais une natte rapidement et enfile un pyjama polaire.

Je reviens dans ma chambre, et lance Twilight, pour me détendre. Je baisse mes rideaux et allume les bougies parfumées sur mon étagère.

L'ambiance tamisée et douillette me fait oublier tous mes problèmes. Je prends mon journal intime et me glisse dans mon lit en faisant attention au plateau de nourriture.

Je commence à griffonner mes pensées en grignotant de temps en temps mes gâteaux au chocolat.

J'écris une seule ligne sur Dani.

Un paragraphe sur ma mère, et comment tout était mieux avant que mon père ne meure. Elle souriait tout le temps. J'ai l'impression qu'elle s'acharne autant sur sa carrière pour perpétuer la mémoire de mon père et lui prouver qu'elle n'a pas abandonné son rêve...

J'essaye de développer mes sentiments, mais mon cerveau est assiégé par ce foutu motard.

Là, j'ai tout un tas de trucs à dire.

Je sens mon poignet se mouvoir rapidement au rythme de mes pensées qui se bousculent les unes contre les autres.

Frénétiquement, le mot « connard » revient au moins une bonne dizaine de fois. Je précise bien à quel point je ne supporte pas ce mec. Mon agacement se retranscrit sur les pages bleues de mon journal, et je dois tourner la page pour continuer à lui cracher dessus dans son dos.

En général, je déteste faire ça, mais ce mec mérite trop !

Je repense à tout ce qu'il m'a dit et maintenant qu'il est parti, je pense à toutes les répliques que j'aurais pu lui sortir.

C'est toujours comme ça !

Je pense à mes répliques quand la dispute est déjà finie.

Mais au moins, sur papier, j'arrive à me créer un monde où je lui aurais cloué le bec à cet emmerdeur !

Sur le ton de la plainte, j'écris qu'il m'a dit de manger quand ma mère me l'a presque interdit...

Mon ventre devient de plus en plus chaud à mesure que je pense à lui.

Sale connard !

Je refuse de me laisser emporter par ces bagues à la con, ou ce casque noir sur sa tête.

J'espère que quelqu'un va rayer sa moto !

Je l'écris en gras sur mon journal et le souligne au moins quatre fois.

Parler de lui m'énerve encore plus ! Je referme brusquement mon cahier. Sherlock sursaute.

— Désolée, murmuré-je avec un petit sourire pour lui.

Je me lève pour aller cacher mon journal dans ma bibliothèque.

Je souffle sur les bougies et reviens sur mon lit pour manger mon cinnamon et finir de boire mon matcha.

Putain, par pitié ! Faites qu'il ne vienne pas me chercher demain !

Et que quelqu'un raye enfin cette sale moto ! 











Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🎃

Ça-va ? ☕️



Juste... Pardon mais ça fait 2 semaines que je suis active sur GHOST les stars 😭... On est parle des 200K ouuuuuu ???? ✋🏾😨🤚🏾

Non pardon, c'est incroyable mes kunefettes/os, y'a même pas 10 chapitres 🥹... Merci beaucoup de me suivre dans cette nouvelle aventure. Franchement je vous dis honnêtement, moi même j'étais impatiente de commencer GHOST, mais là vos retours, DÉ-PASSENT mes attentes !? Like PLS ?

Merci pour tout ! De prendre le temps de me lire, de me faire des retours, vos édits, vos messages, vos investissements, je 😮‍💨🤚🏾 DAYUM ! Vive les kunefettes/kunefetos pardon, le goût de la glace ! 🪐



IT'S TIIIME TO TAKE THE TEA : ☕️, je veux tout entendre, vos impressions, vos ressentis, vos théories, vos retours pour ce chapitre ? Dites-moi tout !


J'ai fais exprès de mettre l'heure du thé avant le MARGARET TALK / LE MARGARET TV !



BREAKING NEWS, NEWS THAT ARE BREAKING ! 


📰


Dans les actualités, d'aujourd'hui ? 

S'il-vous-plaît, dites moi pourquoi j'ai fait une note d'auteur aussi longue avant de commencer GHOST, pour quand même voir des COMPARAISONS ? 💀 

ILé KoM (nom d'un type qui ne fait pas partie de mes fils) ? 

ROH ! 😤 Fé chié ! 

Comment on éradique ce fléau par pitié, donnez moi la solution ? SEND HELP ! 


Dans la suite de l'actualité, nous nous retrouvons en meurthe et moselle ou, Cal' un bad boy albanais se fait malheureusement calomnier car c'est un PLAY-BOY ! Like please 😭... 

C'est son personnage, dayummm ! 

Après si je le fais trop gentil ça va m'attraper pour me dire "On EsT qU'aU cHaPiTrE 2 !" 

Non pardon 😭 moi je veux être crédible le mec il en a vu des 🍑, donc pour le moment il ne pense qu'à ça oui (Je rappel qu'il a accepté cette mission JUSTE pour ça ! C'est son seul moteur de gérer la plus belle de Londres, sinon il aurait même pas daigné à se déplacer vous le connaissez de toute façon)

Non parce que, j'ai pas encore créé le bookboyfriend qui est un parfait entre-deux entre le gentlemanisme et la batardise, donc oui, Cal va rester un play-boy pour le moment, et oui il a chaud 🏍💨 BYE  !  

DE PLUS, OUI, il a un petit côté "je domine et tu vas faire quoi". Mais est-ce qu'il peut faire le mal alphaaaa ouuuuu ✋🏾😗🤚🏾 ? Non mais faut m'dire ? Non mais ? svp ? 😮‍💨 DAMN ! 



END OF THE MARGARET TALK !


📰



Bon bref, quoi qu'il en soit 😇 ! 


Vous voyez, j'ai aimé écrire ce chapitre... 

Attendez le chapitre de demain seulement 🙃... On en reparlera... 


BYE 🏍💨🪐 ! 


On se retrouve sur le Discord pour les Red Paper 🍒🩰 ! Impatiente d'avoir vos théories 😋 !





Bisous, on se retrouve très vite pour la suite ! 🪐








Stardust 🍓 




𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...




xo, Azra. ✿



IG: azra.reed

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