𝟶𝟶. 𝚒𝚗𝚝𝚎𝚛𝚕𝚞𝚍𝚎
(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)
𝙰𝙲𝚃 𝟷
🍞 𝚜 𝚎 𝚙 𝚝 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.
"Certains n'emploient les paroles que pour déguiser leurs pensées."
Voltaire
𝟢𝟢. 𝗂𝗇𝗍𝖾𝗋𝗅𝗎𝖽𝖾
Underground.
Catford Bridge, railway station.
Londres, Royaume-Uni.
00h41.
Cassie.
"Le national express numéro 707 à destination de Birmingham Airport, départ 1h10, stationne en gare, voie H".
J'ai pris des heures avant de me décider.
J'écrase mon mouchoir dans ma main en expirant lentement.
L'air humide et frais a cette odeur caractéristique de gare et de pluie.
J'ai toujours aimé l'odeur de la pluie. Pour tout dire, je la trouve réconfortante.
La voix de cette femme qui résonne dans la gare devient très vite qu'un simple bruit de fond, noyé dans le bourdonnement de tous ces gens qui courent pour ne pas rater leur train.
Peut-être devrais-je faire de même. Courir après ce train.
Après tout, t'es là pour ça, hein, Cassie ?
La nuit est tombée depuis bien longtemps maintenant. Assise sur un des bancs, je me suis réfugiée sous l'abri sur le quai. La pluie s'écrase violemment sur le toit, et j'observe les gouttes s'étaler de façon hypnotique contre la chaussée devant moi.
À Blackheath, j'ai toujours pensé qu'il faisait assez froid en automne. Du moins, la brise est glaciale. Je tousse en plaçant ma paume devant ma bouche. Ma gorge me brûle à chaque fois que j'avale ma salive.
Ça c'est vraiment ma spécialité, à tous les automnes, dès qu'il y a un peu de vent, je tombe directement malade. J'ai beau prévoir le coup et m'enrouler d'écharpe en laine, ou rester en plaid et pyjama polaire sous ma couette, ça ne me rate jamais.
J'aurais dû le prévoir, je me sens frissonner, et pourtant je reste immobile. Vêtue de cet ensemble de jogging et d'une simple veste en cuir, je me dis que j'aurais mieux fait de prendre un manteau plus couvrant. Mes cheveux longs sont tressés dans une natte qui s'emmêle dans ma capuche que j'ai rabattue sur ma tête.
Mon téléphone vibre dans ma poche.
Trois fois.
C'est les filles...
"Stardust."
Ça veut dire poussière d'étoile mais ça fait bien cinq ans que ce mot à pris une signification toute particulière pour nous. Chaque soir, on s'envoie toutes les quatre sur notre groupe WhatsApp ce simple mot en guise de bonne-nuit. Si une d'entre nous ne réponds pas, c'est qu'il faut commencer à s'inquiéter. Cette tradition est partie d'une plaisanterie qui est est finalement devenu notre petit rituel du soir.
On ajoute même parfois l'émoji qui nous représente le plus :
Lalita, le clap de cinéma.
Cherry, la cerise.
Nelly, le miel.
J'envoie toujours la planète saturne.
Stardust est plus qu'un mot pour nous. C'est notre refuge à toutes les quatre. Il représente peut-être l'idée qu'il y a toujours une petite lumière qui brille dans l'obscurité... ?
Non, malheureusement, je n'ai pas envie d'y croire ce soir, tout est noir...
Je ne sors pas mon téléphone de ma poche. Les minutes défilent devant moi...
J'attends encore.
Ma main serre un billet de train, le papier est devenu humide sous mes doigts. Il a carrément ramolli. De mon autre main, je caresse machinalement Sherlock, mon chat, qui dort paisiblement sur mes genoux.
C'est tout ce que j'ai tenu à emmener avec moi. Ce petit être roux qui s'avère être l'une de mes seules sources de réconfort à l'heure actuelle. Il ne demande rien d'autre que mon affection et sa chaleur adoucit le chaos que j'ai ma tête.
Ne me déçoit pas, Cassie.
C'est ma carrière qui est en jeu, tu ne dois pas l'oublier.
Tu devrais manger un peu plus. T'es trop maigre ! Que vont dire les médias, que je ne te nourris pas ?
Ne me fait pas honte !
La sensation morose qui m'écrase l'estomac m'empêche de déglutir normalement. Ces maux tournent dans ma tête.
Et devant moi, la porte de ce train reste ouverte.
J'ai presque la sensation qu'elle me nargue, qu'elle me défie. Ce monstre de fer m'invite à enfin sauter le pas. À prendre le courage de prendre le large et de m'évader d'ici une bonne fois pour toutes.
Mes yeux jonglent du billet à la porte ouverte, mais mon hésitation ne cesse de grandir en moi.
Aller... Cassie, casse-toi d'ici !
Monter ou ne pas monter ? Partir et abandonner tout ce que je connais ? Tout recommencer, en Écosse ou aux Pays de Galles pourquoi pas ? Du moment que c'est très loin de Blackheath...
Plus grande sera la distance, plus courte sera la peine.
Ou alors est-ce que comme chaque année, je vais répéter le même choix que je fais depuis sept ans après que ce drame ait saccagé ma vie : rester et encaisser encore ?
Le soir du trois septembre marque le septième anniversaire de la mort de mon père.
Le temps passe trop vite, et ce chagrin crée une ombre toujours plus large sur la surface fissurée de mon cœur. Les années défilent sous mon nez et j'arrive de moins en moins à faire semblant que tout va bien. Que l'absence d'un père ne me touche pas. Que sa présence n'est pas vraiment nécessaire.
Les pères partent tout le temps de toute façon...
Et même quand ils sont présent physiquement, ils sont quand même absent. Lalita m'a toujours dit ça...
Néanmoins, je pense oublier la douleur, l'hiver, le printemps, l'été, mais elle resurgit à chaque automne. Cet anniversaire est tellement cruel, et ce soir, plus que jamais je me sens anormalement consumée par mes souvenirs...
Je le sens, cette année a un parfum différent. Il y a quelque chose de plus sombre à Blackheath et sous mon pull, je sens mes poils s'hérisser.
Entre ma mère, sa voix criarde qui me demande d'être exemplaire devant des hommes d'affaires et politique qui ont le triple de mon âge, ses attentes irréalistes sur mon corps, mon poids, ses reproches sur mon état mental, sa pression constante qui pèse lourd sur mes épaules... Ajouté à ça, le fait d'apprendre la semaine dernière, que j'allais être dans la même université que lui, je ne suis pas sûre de pouvoir supporter cette année.
C'est trop tard pour me réorienter, ma mère n'acceptera jamais que je quitte la faculté d'Oxford. Et à cause de cette connerie que j'ai faite avec lui lorsque j'avais quinze ans, il ne m'a plus jamais laissé tranquille depuis quatre ans maintenant.
La simple pensée de passer mes cinq années de fac en sachant qu'il ne sera jamais bien loin, que nos chemins finiront encore par se croiser, que je devrai encore tout faire pour éviter son regard, retenir mon souffle à chaque fois qu'il s'approche de moi...
C'est plus que ce que je peux supporter.
Je reviens à moi à cause de ma toux. La pointe de ma vans pousse une feuille orange mouillé collée sur le sol. Malgré l'heure tardive, la gare plongée dans la nuit s'anime autour de moi, bercée par cette pluie torrentielle et morose, elle continue de vivre, elle.
Alors pourquoi je n'y arrive pas, moi ? Pourquoi moi je reste figée dans un passé qui lui m'a oublié ?
Les gens vont et viennent, portant leurs valises, leurs espoirs, leurs peurs. Les gens avancent et construisent leur monde dans lequel je n'y suis pas.
Et moi j'hésite encore à vivre.
Ce nœud de pression constant dans mon estomac se resserre toujours un peu plus chaque jours. Une angoisse décuple ma cadence cardiaque. Je respire profondément en réalisant que je suis en train de faire claquer nerveusement mon élastique contre la peau de mon poignet qui rougit.
Ça, c'est le signe que je suis en train de laisser l'anxiété prendre le dessus sur moi.
Mais je m'interromps soudainement lorsque quelqu'un s'assied à côté de moi.
J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne l'ai pas vu arriver.
Le bruit discret du tintement d'un métal contre un métal attire mon attention. Un collier militaire avec deux plaques.
Je relève les yeux, et remarque immédiatement le cure-dent coincé entre ses lèvres.
Sa peau blanche contraste avec ses vêtements totalement noirs.
Il porte une veste de motard en cuir sur les épaules, ça lui donne un air aussi décontracté que dangereux. Et dans une de ses mains entièrement tatouée d'épées qui se croisent, il tient son casque de moto qu'il pose sur sa cuisse. Le reflet de la vitre réfléchit la lumière du lampadaire qui éclaire faiblement la gare.
Il est grand, très grand. Sa présence bouffe immédiatement l'espace autour de moi. Il s'installe confortablement, les jambes écartées. Toutes mes pensées brûlent et partent en fumées et tout de suite j'ai ce sentiment qu'il s'immisce et s'impose dans le mètre carré d'intimité que je m'étais créé.
Quand ses yeux trouvent les miens, à cause de la faible luminosité et l'ombre de ses sourcils sombre, ses iris me semblent dans un premier temps presque noirs.
Mais lorsque la lumière du lampadaire frappe son visage, je découvre en fait qu'ils sont d'un bleu très profond, un peu comme un océan en pleine nuit.
Je reste bloquée un moment sur son visage.
Je mentirais si je n'avoue pas qu'il répond tous les fantasmes possibles et imaginables. Et le pire... c'est que je sais qu'il le sait.
Je reviens vite à moi en le toisant du coin de l'œil. Je me fais la réflexion qu'il doit bien avoir une dizaine de bancs libres le long du quai et que de tous les sièges disponibles c'est sur le mien qu'il a décidé de prendre place.
— Relax, je ne fais que m'asseoir sur un banc dans une gare publique, murmure-t-il, son regard nonchalant toujours posé sur moi.
Son intervention me surprend. Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'adresse la parole.
— C'est vrai qu'il y a vachement de quoi être détendue, rétorqué-je. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y a une tonne de sièges vides à perte de vue.
— Et même ta voix aiguë d'aigrie dans mes oreilles ne va pas me convaincre de changer de place.
Ma première réflexion c'est : Quel culot ! Quel connard !
Il fait mine de regarder autour de lui, en replaçant son cure-dent dans sa bouche avec une aisance déconcertante.
Il ne fait rien de spécial mais il y a une forme de désinvolture dans ses gestes et sa façon de parler. Un peu comme s'il se jouait du monde qui l'entourait, et qu'il espérait bien que tout le monde comprenne son petit jeu arrogant.
— Et puis, au lieu de t'inquiéter pour ton siège... Ce serait pas ton train par hasard, crache-t-il en pointant mon billet de train d'un haussement de menton.
— Je crois que c'est aussi le votre.
Je pointe à mon tour le billet qu'il a coincé entre ses doigts, ce qui me fait remarquer les trois bagues qu'il porte sur sa main droite.
Lui ne me regarde plus. Son regard froid est rivé droit devant lui.
Je déglutis sans trop comprendre quand et comment la situation a changé aussi rapidement.
Pendant quelques longues secondes, il n'y a que les lumières des lampadaires et la pluie, qui créent cette atmosphère électrique. L'orage gronde parfois, et je pense au fait qu'il a eu le temps de m'agacer et me couper de mes réflexions juste en s'asseyant à côté de moi.
— Tu devrais te moucher, m'avise-t-il.
Merde !
Par réflexe, je renifle en m'essuyant rapidement les narines avec le mouchoir écrasé que j'ai dans la main.
— Vous pourriez trouvez un autre siège si vous avez peur des microbes.
Il lève un sourcil en me lançant un satané regard en biais qui me donne immédiatement envie de le gifler pour lui enlever cet air de supériorité qu'il a sur le visage.
— Ce que je peux faire, c'est te dire que je ne crois pas que ce soit l'endroit idéal pour un chat aussi gros, m'ignore-t-il.
Un chat aussi gros !?
Me sentant insultée, je baisse rapidement les yeux sur Sherlock qui dort toujours. Sherlock n'est ab-so-lu-ment pas gros !
Ma main passe sur ses poils roux comme une façon de me conforter dans le choix que j'ai fait de l'emmener. Je le préfère encore dans une gare froide avec moi, que cloîtré entre les murs de ma maison avec ma mère.
J'allais lui répondre quelque chose pour qu'il s'en aille mais il ne me laisse pas en placer une. Pire encore, son index dessiné à l'encre noir soulève la patte de mon chat. Je sens le pli que font mes sourcils en les fronçant, et sa voix grave prononce :
— Twilight ?
Il n'a rien eu besoin de dire de plus pour que mon cerveau traduise ce simple "Twilight ?" par : "T'as l'air d'être une gamine aussi débile que ton livre."
Je fronce les sourcils en me rappelant que j'avais coincé ce livre sous mon chat, disons que c'est la seconde chose que j'ai tenu à prendre avec moi. J'ai supplié mon père de m'acheter Twilight le jour de mon douzième anniversaire et celui-ci est dédicacé par l'auteure, Stephanie Meyer en personne. J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux.
J'ai dû lire cette saga au moins une bonne vingtaine de fois, et je ne compte plus mes heures de visionnage des films, ma chambre est décorée dans la même ambiance que cette saga et je garde encore fièrement quelques posters de Bella et Edward — Et Carliste. — Avec le temps, je me rends compte que l'univers m'obsède un peu plus qu'il ne devrait.
Tout dans sa façon de me regarder, de pointer mon livre du doigt me signale qu'il s'est assit ici dans un seul but : m'emmerder.
— Tu sais, microbe, les vampires tuent les filles comme toi.
"Microbe ?"
Je sens mon visage grimacé, outrée par son putain de culot !
Il est sérieux lui ? Je lève un sourcil en restant bloquée sur le "microbe" qu'il vient d'articuler avec un calme qui me déconcerte carrément. Et en plus, sa phrase me fait froid dans le dos pour une raison que j'ignore.
— Quelque chose t'excite à l'idée qu'un homme puisse tuer, peut-être ?
Je trouve que cet énergumène a vraiment une audace monstre qui frise l'insolence et ses réflexions me donnent de sales frissons dans le dos. Je n'aime vraiment pas ça.
Je déteste déjà la façon qu'il a de planter ses iris dans les miennes et je me sens le fusiller du regard. Lui, continue de mâcher ce cure-dent avec ce regard blasé qui semble me dire : "tu es la personne la plus ennuyante que je n'ai jamais rencontrée de ma vie."
Et en plus de ça, c'est peut-être futile, mais ces commentaires sur mon livre m'énervent d'autant plus.
J'ai l'impression qu'il piétine le fantasme que j'entretiens avec Edward — Peut-être un peu Carliste — depuis des années. Et pire encore, qu'il se moque ouvertement de moi en faisant tourner son maudit cure-dent dans sa bouche d'énergumène comme pour accentuer sa moquerie !
— Je ne sais pas ce qui vous donne l'impression que j'ai quelque chose à faire de ce que vous me dites, mais j'ai vraiment pas signé pour ce cinéma ce soir.
— Parce qu'il y a des nuits où tu te laisserais tenter à signer pour autre chose ?
La vitesse avec laquelle il a formulé sa réponse me prend presque au dépourvu.
Son regard poignarde le mien, la cadence de mon cœur résonne comme un tambour dans mon ventre. Son ton sombre me donne des frissons, je sens les poils de mes bras s'hérisser...
De quoi il parle exactement ? Parce que moi, ça ne me fait plus rire.
Pas certaine de ce que ces mots signifient vraiment, je sens mes lèvres s'entrouvrir légèrement pour me laisser respirer plus facilement. Il me donne cette sensation étouffante qu'en un claquement de doigt, il pourrait tout détruire autour de nous.
Moi, lui, le monde autour. Tout brûlerais.
Et je ne suis pas sûre que tu aimerais ça, Cassie.
— Pourquoi ça vous intéresse ? répliqué-je sèchement, sur un ton je l'espère assuré. Vous êtes un dégénéré qui s'amuse à jouer ou peut-être tuer des filles seules dans des gares à une heure du matin ?
Il plisse légèrement les yeux avant de me lancer un énième regard en biais, je remarque encore ce rictus qui étire légèrement le coin de ses lèvres. Finalement il avoue :
— Mmh... Je ne tue pas les femmes, non.
Pendant un moment, je ne le lâche pas du regard, je sens la confusion s'attaquer à mon corps. Mes frissons ne cessent toujours pas, pire encore, ils s'intensifient.
— Quoi... Je te fais peur, maintenant ?
Sa voix basse me plonge dans un sentiment d'insécurité. On dirait qu'il s'est légèrement incliné vers moi. J'ai envie de me lever et de fuir en courant, mais j'ai l'impression d'avoir les jambes paralysées et que ses yeux m'ordonnent presque de ne surtout pas bouger :
— Non. Pas du tout ! je mens la voix fluette. Mais vous m'emmerdez, oui !
— "Vous m'emmerdez" répète-t-il d'une voix presque inaudible en accentuant bien sur le "vous".
Je ne sais même pas pourquoi je le vouvoie d'ailleurs, mais je ne me vois pas faire autrement.
Ses doigts font tourner ce cure-dent dans sa bouche, son air ennuyé semble changer un instant pour quelque chose d'un peu plus sombre.
De l'amusement... Et du défi. Je déglutis, et sa voix rauque retentit comme un gong dans la nuit :
— T'es une petite menteuse... microbe.
J'ai horreur que l'on m'insulte de menteuse. Je le prends mal, honnêtement. L'envie de l'insulter me fait serrer des dents. Je ne comprends même pas pourquoi sa présence ici me frustre autant.
— Faites attention, je crois que vous êtes un peu un connard, et que vous vous en êtes toujours pas encore rendu compte, craché-je en le toisant de haut en bas.
— Serait-ce ce petit côté connard qui te garde ici ? Parce-que tu n'as encore rien vu.
— J'en ai déjà assez vu, connard ! affirmé-je cette fois-ci.
Un sourire plus prononcé creuse de légère fossettes sur ses joues. J'ai du serrer le poing pour résister à l'envie de le baffer.
Bien-sûr, il fallait qu'il ai des fossettes en plus !
Vraiment quel enfoiré !
Et je ne sais pas si je dis ça pour son attitude ou ces foutues fossettes.
— Pourquoi une fille si bien élevée se retrouve seule dans une gare déserte ? réplique-t-il sans même se soucier de mon insulte.
— Je sais être très mal élevée, au besoin.
— J'aimerais bien voir ça, parce que pour le moment, c'est pas gagné.
Je fronce les sourcils en me sentant grimacer. Chacun de ses mots me donne toujours plus envie de lui foutre mon poing en plein visage. J'ai me faire violence pour ne pas lui casser le nez dès ce soir.
— Je me trompe alors ? Tu n'en ai pas une ?
Une gentille fille c'est ça ?
Je lève les yeux sur son visage en sentant une légère frustration :
— Parler à un inconnu dans une gare déserte, c'est assez rebelle pour vous ?
Merde !
L'idéal aurait été que je lui dise d'aller se faire foutre.
Et de me la fermer !
Ma réponse n'est pas crédible, et j'ai presque l'impression de me justifier alors que je devrais déjà être en train de courir pour le fuir. Depuis le début, je fais profil-bas, mais en réalité, tout chez lui me donne des frissons, de sa posture, à ses iris froides et ennuyés dans les miennes.
À ma grande surprise, un léger rictus étire ses lèvres, il fait habilement passer son cure-dent de l'autre côté de sa bouche et me réponds d'un ton moqueur :
— C'est littéralement ce qu'une fille bien élevée aurait répondu.
J'ai senti mon visage s'enflammer. J'ai de moins en moins de patience, et ses yeux sombres me plongent de plus en plus dans une état d'insécurité. Il a raison, il me fait peur, mais je me sens incapable de fuir.
— Si je voulais un avis, je l'aurais demandé.
— Exact, prononce-t-il en se levant d'un coup. Mais j'attendais juste de ruiner la soirée de quelqu'un. Sur ce...
Dans un long soupir, il sort son téléphone de la poche arrière de son jean.
Je relève la tête et nous nous fixons sans un mot pendant un instant. Décidément ses yeux ont vraiment la couleur d'un océan nocturne... Une lueur sombre et bleu marine qui semble tout engloutir sur son passage.
Mais cet échange ne dure pas plus longtemps, il se penche et laisse finalement son billet de train sur le banc.
— V-vous ne prenez pas votre train ? Lui demandai-je, surprise en prenant son billet dans ma main.
— Non, pas cette fois.
Seuls les échos des annonces et le grondement sourd des trains en mouvement troublent ce silence qui tombe alors qu'il s'éloigne.
Les traits de son visage disparaissent sous son casque noir qu'il enfile. Je le regarde s'enfoncer dans les couloirs de la gare jusqu'à descendre les escaliers et disparaître définitivement.
Il n'est plus là, mais sa présence demeure.
Tel un fantôme...
Perdue par ce qui vient de se passer, je reste là, assise à ressasser toute la discussion pendant de très longues minutes.
Sherlock sur mes genoux et nos deux billets de train dans ma main, je suis happée par le bruit des portes de mon train qui se referment devant moi.
Je me sens étrangement très seule tout d'un coup.
— Pas cette fois, répété-je dans un souffle.
Je fais glisser nos deux billets de train dans les pages de mon livre et décide finalement de me lever. Je blottis Sherlock contre mon torse.
Autant rentrer, de toute façon, je viens de rater mon train pour la septième fois.
Je sors mon téléphone de ma poche, et mes doigts tapotent rapidement contre l'écran. J'envoie un simple "Stardust" aux filles, et mes pas suivent ceux de cet inconnu hors de cette gare.
Peut-être que cette année n'est pas la bonne pour quitter Blackheath.
Non, pas cette fois.
✤
Bonsoir bonsoir, bonsoir ! 🍓
Welcome to the new era 🎃 !
Alors déjà, comment ça-va ? ☕️
Pour vous dire, on est le 1er juin, 4h28 quand je termine d'écrire ce prologue 🫠 ! (UPDATE 08/11 : En vrai je l'ai modifié 1000 fois après ça, même avant de le poster je viens d'ajouter une phrase MDR (Et pourquoi je stresse même ?))
(D'ailleurs, c'est pas tant que ça un prologue, c'est comme un premier chapitre introductif, on entre direct dans le vif du sujet c'est pour ça que c'est assez long.)
Truth is, je peux pas attendre, allons-y FRANCO, c'est l'heure du Tea time ☕️ : Dites moi, TOUT, TOUT, TOUT ce que vous avez pensé de cette interlude ?
En parlant de Tea Time:
Pour les nouvelles ou les anciennes, j'ai mon serveur Discord "KUNAFA Coffee Time". C'est comme un grand groupe ou vous pourrez toutes vous retrouvez, pour que vous puissiez débattre, échanger vos théories, ou tout simplement parler des chapitres ou de mes histoires en général.
Pour le rejoindre, je vous laisse le lien dans ma bulle "Discord" sur mon profil sur Instagram ! (Thank you to my lovely modos : Hind, Natacha et Marion ! ❤️)
J'ajoute également : pour celles qui le voudrait, un groupe d'amies va faire des lives les mercredis pour les réactions sur GHOST, je vous partage son compte Instagram pour celles qui voudrait y participer, IG: e_readsabooks (Merci Eloïne, Noemie, Mélanie et Juliette ❤️)
🪐
SINON, je suis tellement excitée à l'idée de commencer Ghost, et qu'on plonge au cœur des rues de LONDON là, mamama ambiance pluie x orage + dark academia x Halloween x Twilight, PARDON ça va être trop goûtuuuu 🤭 ! Et mon fils Ghost ? Ma baby girl Cassie baby ? Non I can't WAIT NO MOOO ! (Imaginez que j'ai collé un gif drôle pour illustrer mon excitation)
Je suis cro cro pressée, MAIS PAR CONTRE, Sachez que les indices de tout plots-twists vont être ARCHI subtils, parce que j'ai peur de me faire cramer MDR. (Je vous laisse pousser la réflexion, mais tout ce que j'ai à dire c'est que chaque détails compte. 😇 Après Mariposa, j'ai vu que vous me faisiez plus trop confiance donc je vais plus rien dire, bon chance, ça va aller !) *gif drôle*
Pour ce qui est de mon rythme de publication, je préfère annoncer dès maintenant : sachez que toute la première correction que j'avais fait sur Valentina elle part au oubliettes, donc je vais devoir tout recommencer à 0. (Rien que d'y penser la... 😭) donc vous vous doutez que je pourrais pas toujours être focus...
Quand bien même mon objectif est de vraiment être régulière sur cette histoire, je sens que je vais tellement m'amuser à l'écrire que je vais pas résister MDR !
Mais voilà, je préfère vous dire que je mettrais Valentina en priorité, même si je vais tenter de rester régulière sur Ghost, dites vous que si je ne poste pas, c'est pour Toto et Vava 🫶🏾 !
Alright, j'espère que vous êtes aussi excités que moi et que Gostie et Casbaby vont vous séduire autant que moi ! 🏃🏾♀️💨
(Avant de clôturer, j'aimerais juste aussi remercier mes bêtas lectrices, Elsa, Jasmine et Eva (Et S, je sais pas si tu veux que je balance ton nom ici MDR) pour avoir pris le temps de me lire et de me conseiller love you guys 🥹 !)
+ (Merci à toutes celles qui font dejà vivre cette histoire en ayant crée des comptes Instagram pour ghost, pour leur groupe de copines avec Lalita, Cherry et Nelly, et aussi pour les futurs lives GHOST 😭🫶🏾)
𝚂𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞 𝚜𝚘𝚘𝚗 🕰...
xo, Azra. ✿
IG: azra.reed
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