• Rannett •

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Ils seraient ce genre de meilleurs amis en couple qui ne savent pas comment passer le cap ou agir comme un couple parcequ'ils n'ont aucune expérience et personne peut me faire changer d'avis.
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Angst
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જ ✾ ❀࿔₊° ʚĭɞೃ ˏ✎

Razor aimait beaucoup Bennett. Il aimait le suivre dans ses aventures, l'écouter parler de tout et de rien avec enthousiasme, il aimait manger de la viande et des patates bien cuites avec lui. Ce qu'il n'aimait pas, c'était voir le garçon aux cheveux blancs tout déprimé parceque sa malchance avait encore frappé : mais s'il le fallait, l'adolescent le rassurerait à chaque fois.

Razor considérait un peu Bennett comme son lupical, et il savait que Bennett l'aimait aussi.

Alors à ce moment précis, quand, allongé par terre, il lui fit signe de le laisser seul, le garçon loup refusa. Il n'abandonnerait pas son ami, son instinct lui disait qu'il ne devait absolument pas – en aucun cas – le laisser seul. Pas ici, parcequ'il savait que le blanc n'allait pas bien. Avec une main contre son ventre ensanglanté et des coupures partout sur les bras, il savait que ce n'était pas bénin.

« Razor, je ne pourrais pas repartir. Va à Mondstadt, retournes-y, joue avec Klee. Ne t'en fais pas pour moi, ça va aller. »

Il secoua vivement la tête.

« Bennett blessé. Rester pour soigner Bennett.

— Tu peux pas ... T'es pas Barbara idiot, il sourit doucement et grimaça de douleur l'instant d'après.

L'air renfrogné, Razor reprit :

— Je peux ?

— Hein ? Euh, oui ? l'adolescent ne savait même pas de quoi le grisé parlait. »

Alors le garçon loup s'approcha, prit le bras de Bennett dans sa main, doucement, et commença à lécher ses blessures. Les joues du malchanceux commencèrent à tourner au rouge, assez embarrassé, mais il ne rajouta rien. Il n'en avait pas vraiment la force.

« Ah- arrête, Razor ... souffla-t-il doucement, J'ai froid et ta langue n'aide pas ...

— Froid ? En été ? »

En le voyant grelotter, le visage moins rougi et plus pâle que d'habitude, il ne questionna pas plus longtemps ses dires.

« Ça va aller. Bennett pas fermer les yeux, murmura-t-il avant de se mettre en boule contre son ami, pour le réchauffer, Suis là pour Bennett. »

Il se colla un peu plus contre lui et se mit en boule en le voyant se mettre à tousser brusquement, des éclats de sang quittant ses lèvres à chaque fois qu'une quinte de toux le prenait. Après une trentaine de secondes, il expira doucement et regarda le ciel.

Si seulement ils n'étaient pas tombés sur ses fichus pilleurs de trésor ... C'était encore à cause de sa malchance qu'ils en étaient là ...

Heureusement qu'il avait poussé Razor. Il n'aurait pas supporté de le voir blessé à cause de lui. Au moins, là, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

Il avait peur, mais avoir son ami contre lui le réconfortait. Il se sentait bien. Il se sentait ... Chez lui. La chaleur humaine du grisé lui donnait presque l'impression de ne plus avoir mal. Il ne sentait plus ses jambes, ni ses mains d'ailleurs. Il avait un peu peur, mais les cheveux de Razor chatouillant doucement son épaule lui donnaient plus envie de s'assoupir en silence. Il n'avait pas à être effrayé quand il avait son copain à ses côtés.

Il se sentirait tellement mieux après une petite sieste, il en était sûr.

« Ça te dérange si je dors un peu Razor ? croassa-t-il doucement, les sanglots coincés dans sa gorge l'étranglant de manière peu agréable.

— Bennett ... murmura l'adolescent, Promets de te réveiller ?

— Bien sûr. Ne t'en fais pas– il se remit à tousser brusquement, un peu plus violemment encore, Je promets ...

— J'attendrai que tu réveilles alors, déclara fermement Razor.

— Merci ... Pour tout. »

Pour toutes les aventures qu'ils avaient vécues ensemble. Pour toutes les fois où ils avaient partagé un repas, pour toutes les fois où il avait vu la joie sur le visage de son ami quand il lui donnait une de ses fameuses galettes patte-patte et pour toutes les fois où ils avaient longuement discuté en regardant les étoiles – Bennett parlant plus que Razor, mais ce n'était pas grave. Le blanc savait que le garçon aimait l'écouter, et lui adorait lui raconter des anecdotes improbables.

Est-ce qu'il avait dit au moins une fois à Razor qu'il l'aimait ?

Oui. Il s'en souvenait vaguement. Le gris l'avait regardé, avait cligné des yeux en silence et avait dit qu'il ne comprenait pas l'amour mais que ses sentiments étaient réciproques et sincères. Ils étaient revenus à Mondstadt main dans la main et Kaeya les avait regardé comme s'il savait absolument tout, et même plus qu'eux sur leur propre relation.

Il se sentit plus léger. Comme si un poids sur ses épaules venait de le quitter. Alors il ferma les yeux, doucement.

Venant de très loin, ou c'était peut-être dans sa tête, il entendit Razor parler fermement :

« Je te protégerai. Je quitterai pas Bennett, jamais. Tu es ... Mon lupical. »

C'était probablement dans sa tête. Il n'en savait franchement rien, mais il sourit un peu plus. Ce fut la dernière chose qu'il entendit avant de finalement se laisser aller dans les limbes du sommeil.

L'adolescent loup resta collé contre Bennett, dans la mare de sang de son copain qui commençait à imbiber ses vêtements. Il donna un autre coup de langue rapide sur une des blessures de l'aventurier. En n'ayant aucune réaction, un couinement plaintif quitta ses lèvres, et il enfouit son visage contre le creux de l'épaule de son compagnon pour le garder contre lui.

Razor resta plusieurs jours collé contre Bennett. Régulièrement, il le secouait un peu, appelait son nom tristement et nettoyait un peu ses blessures. Sans jamais s'éloigner, il essayait désespérément de réchauffer son corps froid. Le soleil, la Lune, il les observait sans y prêter plus d'attention. Quand il se réveillait, il observait Bennett, pour remarquer avec amertume qu'il n'avait toujours pas bougé. Le gris lui avait fait sa toilette, l'avait nettoyé avec un peu d'eau, mais quoi qu'il fasse, le corps de son copain commençait à puer.

Un matin, Razor se fit réveiller plus brusquement, par un cri absolument strident.

« OH BARBATOS ! »

Il leva la tête immédiatement, sur le qui-vive. À quelques mètres de lui se tenait Amber, une main plaquée sur sa bouche alors qu'elle l'observait avec pure horreur.

« KAEYA ! AETHER ! s'étrangla-t-elle, totalement désemparée, ILS SONT LÀ !!! »

Quelques instants plus tard, c'était le cri de Paimon qui se faisait entendre alors que le voyageur se précipitait aux pieds de Bennett, les mains tremblantes, visiblement désemparé. Kaeya s'approcha plus lentement, clignant des yeux en silence.

« Pas toucher Bennett ! s'écria Razor en retirant le corps de son copain des mains d'Aether dans un grand mouvement brutal, Bennett blessé ! J'ai promis de le protéger, voyageur pas toucher Bennett !

— Il est mort. Bennett est mort, murmura le blond, comme pour se convaincre lui-même, Razor il ... Il est–

— Non ! Il a promis de se réveiller ! s'exclama-t-il, et au loin, Amber détournait le regard, incapable de contenir ses sanglots, Va se réveiller !

— Razor, commença Kaeya, chancelant un peu, Donne moi Bennett. S'il te plaît. »

Il n'eut qu'un grognement en simple réponse, et l'adolescent serra un peu plus le cadavre du garçon contre lui. Le capitaine de la chevalerie serra un peu les dents.

Quand il avait accepté d'aller à la recherche des deux jeunes avec Amber et Aether, il n'avait pas voulu accepter le fait de devoir calmer un garçon loup dans le déni et de ramener le cadavre de Bennett à la ville. Seulement, entre Amber qui était en train de pleurer sans réserve contre un pilier en pierre et Aether qui était occupé à vomir à ses tripes sur le sol, quelqu'un devait bien rester responsable.

« Razor. C'est fini. Il ne se réveillera pas. »

Ces mots eurent l'air de faire hésiter le gris quelques instants.

C'est fini.

Il ne se réveillera pas.

Il est mort.

Razor connaissait la mort. Toute sa famille de loups était morte devant ses yeux le jour où il avait reçu son œil divin.

Il avait souffert. Il avait eu du mal. Il ne s'était jamais réellement senti à sa place, que ce soit chez les loups ou chez les humains.

Avec Bennett, il s'était senti à sa place.

« Il ne se réveillera pas, répéta Kaeya avant de s'agenouiller devant l'adolescent. »

Mais au final, Bennett n'avait pas tenu sa promesse.

Il ne s'était pas réveillé.

Et lui, il souffrait encore.

Lentement, il laissa le cadavre de celui qu'il aimait tomber devant lui, et il se laissa aller dans les bras du capitaine de la chevalerie, qui, un peu déstabilisé, finit quand même par le serrer dans ses bras. Il ne connaissait pas le garçon, pas personnellement, et le gris ne le connaissait pas non plus. Il était par contre assez familier avec la douleur de perdre ses proches, et il savait à quel point c'était dur de n'avoir absolument personne.

Oui, au final, Razor souffrait encore.

જ ✾ ❀࿔₊° ʚĭɞೃ ˏ✎

Vous vous sentez comment :D ?

Personnellement, je me déteste, c'est mes deux plus gros comfort characters ahah j'ai envie de pleurer putain j'aurais tellement dû écrire du fluff sur eux.