8.
Aujourd'hui c'est le grand jour. Je me réveille aux côtés d'Edan qui me regarde dormir. Parce que, oui, nous dormons ensemble et je dois avouer que depuis que je m'endors et me réveille à ses côtés, je dors beaucoup mieux.
- C'est aujourd'hui, me dit-il en souriant de sa voix endormie.
Je l'embrasse tendrement.
- Je suis pressée, dis-je finalement.
Nous nous levons et nous prenons notre petit-déjeuner sur la terrasse.
- Tu veux faire quoi aujourd'hui ?
- Rien, répondis-je, je n'ai pas envie de m'agiter, je veux juste rester ici avec toi.
Il me sourit.
- Entendu.
Je monte me préparer après avoir mangé et je décide de mettre un short en jean et un haut couleur corail avec un décolleté dans le dos. Edan opte pour un short et ne met pas de t-shirt, je ne conteste pas, au contraire j'approuve. Nous ne savons pas quand nos tenues nous serons livrées mais je ne comprends pas trop le but. Je passe ma mâtiné à lire et Edan, toujours à porté de vue, écrit un article sur les maladies génétiques dégénératives. En un mois, sa carrière au laboratoire à littéralement explosée et je suis fière de lui. Il est tout simplement parfait. Je sors de ma rêverie et je me rends compte que je n'ai rien retenu des deux pages que je viens de lire. Je soupire et Edan rit.
- Si tu arrêtais de penser à moi tout le temps, tu avancerais plus vite.
Il ne me regarde pas alors je décide de lui lancer un petit caillou qui me tombe sous ma main. Il atterrit sur son torse et il lève les yeux et se lève doucement. Je l'imite. Il s'approche de façon féline et ses yeux lancent des étincelles de défi.
- Je te conseille de courir.
Mais je ne bouge pas et mes sourcils s'arquent d'eux-même.
- Oh. C'est un défi ?
Il sourit et j'éclate de rire. Je peine à reprendre mon souffle et il vient me prendre par dessus son épaule et il tourne sur lui-même. J'ai perdu tous repères et je ne peux plus m'empêcher de rire. La voix qu'il a prise était vraiment trop drôle et ça ne lui ressemblait tellement pas que c'était extrêmement drôle. Il me pose et me stabilise sur mes deux jambes car j'ai la tête qui tourne.
- Tu es vraiment trop mignonne quand tu rigoles.
Il affiche un sourire tendre et ses yeux oscillent entre mes yeux et mon sourire. Ses yeux sont pétillants. À cet instant précis je veux lui dire. Là, maintenant. Mais je ne dis rien et notre échange silencieux est interrompu par la sonnerie de la maison.
- Les tenues sont arrivées, dis-je en prenant la main d'Edan et en le guidant vers la porte.
- Bonjour, dit une voix, je suis Claire et je viens vous livrer vos tenues pour ce soir.
C'est une jeune femme qui doit avoir mon âge. Elle est plus petite que moi et elle possède des traits doux. Ses cheveux noirs sont tirés vers l'arrière et ses yeux verts font un grand contraste avec sa chevelure.
- Bonjour Claire, allez-y entrez, dit Edan en souriant.
Ses bras sont chargés de nos tenues et elle traîne une valise derrière elle. Elle s'installe dans le salon et dans sa valise se cache un petit dressing qui se déploie et elle accroche nos costumes dessus.
- Je vous conseille de vous habiller et de faire quelques pas avec vos tenues, nous conseille-t-elle.
Nous approuvons et nous partons nous changer. Edan va dans la cuisine alors que Claire m'accompagne pour m'aider à enfiler mes robes. Nous commençons par la valse. J'ai du mal à descendre les escaliers avec cette robe imposante, mais une fois dans les bras d'Edan, tout me semble plus simple.
Un. Deux. Trois.
Je pensais que cela allait être plus délicat, mais finalement le plus dur est pour Edan qui doit éviter de marcher sur ma robe.
Un. Deux. Trois.
Il est vraiment magnifique et en observant de plus près, les reflets bleus du nœud papillon sont de la même couleur que ses yeux.
Nous arrêtons et Edan prend le temps de m'observer de plus près, il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et me dit de sa voix suave :
- J'ai hâte de te voir ce soir dans tes différentes robes.
Puis il se penche et termine en chuchotant dans mon oreille :
- En revanche, je ne sais pas si je pourrai me contrôler après la salsa.
Je rougis et son sourire en coin me donne chaud.
Le tango est un peu plus compliqué car le rythme est plus soutenue et j'ai du mal à lâcher Edan des yeux.
Mais le plus délicat reste la salsa. Après avoir enfilé ma robe, Claire me dit :
- Vous êtes vraiment magnifique dans celle-ci, c'est ma préférée.
Je lui souris amicalement et la remercie gentillement. Le fait de marcher avec des talons hauts est très déstabilisant mais je m'habitue vite, par contre, danser avec ne sera pas une tâche facile. Edan m'attend dans le salon avec un sourcil haussé. Il semble détendu. Son costume lui va vraiment bien et je lui souris. Lorsque je le rejoins et que je m'approche de lui pour effectuer les premiers pas, je sens que sa respiration s'alourdie, tout comme la mienne et je sens aussi son regard sur mon décolleté et je le frappe légèrement dans les côtes. Puis nous commençons à danser. Je me tords plusieurs fois la cheville et heureusement qu'Edan est là pour me rattraper. Nous reprenons plusieurs fois jusqu'à ce que je gagne un peu confiance. Finalement je m'attendais à pire. Nous enlevons nos costumes et Claire repart peu de temps après. Au final, je suis bien heureuse d'avoir pu danser en tenue avant le bal, je suis un peu moins anxieuse.
Nous mangeons le repas du midi et peu à peu je me détends. Le bal commence à vingt heures mais nous devons être là-bas à dix-huit heures pour que les maquilleuses et les coiffeuses puissent avoir le temps de faire ce qu'il faut. Même si c'est un peu risqué, je décide d'aller voir Louise cet après-midi. Je sais comment notre rencontre s'est déroulée la première fois et j'aimerais que ça ne se reproduise pas. Je suis allée la voir tous les samedis et je ne vois pas pourquoi aujourd'hui échapperait à la règle. Je me prépare donc et je file vers l'orphelinat non sans avoir prévenu Edan et avoir passé plusieurs minutes dans ses bras pour lui dire à ce soir. Il faisait comme les enfants qui ne voulaient pas laisser leurs parents partir le jour des visites : il s'accrochait à moi. Un véritable gosse.
La route me paraît courte jusqu'à l'orphelinat mais je ne vais pas m'en plaindre car je suis pressée de retrouver Louise. Après les démarches habituelles et un peu d'attente, je me retrouve dans sa jolie chambre. Je l'embrasse et je lui confie tout d'abord le déroulement de la semaine. C'est vrai que depuis samedi dernier beaucoup de choses sont arrivées. Je commence avec l'homme de lundi qui se trouverait être mon père, puis le moment où Edan le frappe et ce qu'il s'ensuit.
- Tu es sûre qu'il peut être ton père Aurore ?
Ses sourcils sont plissés en signe d'attention. J'hausse les épaules.
- Qui ça pourrait être d'autre ?
Elle secoue la tête et hausse à son tour les épaules : elle n'en a pas la moindre idée.
Puis je viens rapidement à la bataille d'eau de mardi. Ses yeux forment maintenant deux orbites parfaitement ronds et sa bouche s'ouvre en un grand sourire.
- JE LE SAVAIS ! Je le savais ! Aurore ! Je le savais !
Elle crie encore quelques fois la même chose sous mon regard amusé puis elle me prend dans ses bras et me dis :
- Tu vas vite devoir me présenter ton bel Apollon !
- Oui oui, j'y comptait ! Dis-je en rigolant.
Enfin je lui raconte ce qu'il s'est passé pendant la séance d'essayage, mais je suis toujours un peu gênée alors j'évite de la regarder. Quand j'ai terminé de tout lui dire elle me donne une tape virile sur l'épaule.
- Ça va être dur de devoir te partager, je ne sais pas si je vais bien le vivre.
Elle me regarde sérieusement et ses lèvres sont pincées, mais en un éclair un sourire déforme sa grimace triste. Et j'éclate de rire, elle m'accompagne joyeusement dans ce fou rire. Finalement nous nous quittons dans les habituelles embrassades et elle me souhaite bonne chance pour ce soir. Je rentre le cœur léger à la maison où Edan m'attend pour partir. En effet il est bientôt dix-huit heures. Un taxi nous attend devant notre maison et nous montons dedans, le trajet est silencieux mais l'atmosphère est paisible. Quand nous arrivons, je suis bouche-bée, la salle des fêtes est totalement transformée. La façade est hornée de belles lumières et nous marchons sur un tapis rouge pour rentrer à l'intérieur. Des personnes en smoking nous accueillent gentillement et nous dirigent vers les loges. L'intérieur de la salle est encore plus époustouflant et je ne reconnais même pas le lieu. Je suis choquée à l'idée que cette salle à été le premier endroit où mes yeux se sont posés sur Edan. La salle principale est méconnaissable, de jolies tables rondes sont disposées proprement devant la piste de danse qui est entourée de spot lumineux. Les tables sont joliment dressées et nous avons une place attitrée. Le repas est fourni et nous restons manger après le concours. Beaucoup de bougies sont positionnées sur les tables et le service en porcelaine blanche se fond parfaitement avec les nappes de couleur argent. Le plafond est décoré de tissus rouge et, dans chaques coins de la pièce, il tombe en de belles volutes. L'ensemble est éclairé d'une lumière tamisée ce qui donne un côté mystérieux et très flatteur à la pièce.
Edan me prend la main et je le suis toujours très étonnée. Il m'emmène dans ce qui semble être les coulisses, c'est un grand couloir et Edan s'en va au fond. Puis il me dit lentement :
- Ta loge est juste ici et la mienne est en face. Si j'ai finis de me préparer avant toi, ce qui est fort probable, je viendrai te voir ici d'accord ?
J'acquiesce puis je l'embrasse.
- À tout à l'heure, dis-je.
Je suis enfin prête. Edan n'est pas venue me rejoindre mais il m'a dit qu'il m'attendait dans le couloir. La coiffeuse et la maquilleuse ont fait un travail remarquable et absolument fabuleux. Les trois danses sont de styles vraiment différents mais elles ont réussi à associer ces trois styles à merveille. Mes cheveux d'habitude lisses sont relevés en un chignon haut sur mon crâne et quelques mèches s'en échappent, ce qui donne un côté structuré et sauvage en même temps. Pour mon maquillage, elle à réalisé un smocky discret dans les tons taupes et elle m'a surtout fait un magnifique trait d'eye liner qui fait ressortir mes yeux gris. Mes cils sont d'une longueur stupéfiante et d'un noir intense. Ma bouche est colorée d'un rouge à lèvre pêche et mes pommettes sont joliment rosées. Claire est maintenant arrivée et elle m'aide à mettre ma robe pour la valse. Quand je me regarde dans le miroir je ne me reconnais pas, c'est fou ce que l'on peu faire avec du maquillage. Le concours commence dans dix minutes avec les premiers candidats et nous passons en troisième position. Je sors de ma loge et je pars à la recherche d'Edan. Finalement je le trouve en train de parler avec un couple de danseurs. Quand il m'aperçoit, ses yeux se plongent dans les miens avant de me détailler toute entière. Il n'est qu'à quelques mètres de moi et je m'approche de lui. Ses mains sont dans ses poches. Lorsque je suis enfin à côté de lui, je salut le couple et je prends Edan par la main en l'emmenant plus loin, plus au calme. Sa bouche est entrouverte et cela lui donne une expression étonnée qui est assez drôle.
- Alors ? Tu me trouves comment ? Demandé-je en tournant sur moi même.
Ses yeux refont le chemin tête-pieds puis -pieds-tête encore quelques fois et je vois briller dans ses yeux la flamme de l'amour. Veut-il me dire quelque chose ? Pense-t-il a la même chose que moi ?
Puis il reprend ses esprits.
- Tu es la femme la plus magnifique de ce monde Aurore.
Ses yeux se sont assombris et j'en connais la cause, je devine que les miens sont aussi devenus plus noirs car la chaleur qui tient sa source depuis mon ventre diffuse des ondes de chaleur dans tout mon corps.
- Tu ne m'as pas vu dans ma robe de salsa ... dis-je malicieusement en relevant un sourcil.
- Tu me rends fou Aurore.
Je ne peux m'arrêter de fixer ses lèvres mais ce serait malpoli que je saute sur lui dans un lieu comme celui-là.
- Tu n'es pas trop mal non plus, lui fais-je remarquer.
Puis les lumières s'éteignent et le premier couple s'élance sur la piste.
Les deux premiers couples étaient à couper le souffle, je me sentais vraiment minable à côté d'eux. Pendant le passage, on effectue les trois danses, ils faut donc être prêts en loge pour changer rapidement les tenues. Puis vient notre tour, je ne lâche pas la main d'Edan et je dois surement la serrer trop fort car il me dit souvent de me détendre. Enfin on nous appelle et le silence se fait, glacial. Nous nous plaçons sur la piste et j'essaie de me détendre et de me concentrer sur la main d'Edan sur ma taille. Il me tient vigoureusement et cela m'apaise. La musique retentit et nous commençons à tournoyer.
Un. Deux. Trois.
Regarder Edan. Regarder Edan. Regarder Edan. Il esquisse un sourire et je trébuche mais sous l'épaisseur de ma robe cela ne se voit pas.
Un. Deux. Trois.
Le mouvement commence à se faire plus fluide et je relâche mes épaules. Mes yeux ne quittent pas ceux d'Edan mais j'ose les aventurer sur son visage en passant par ses joues, son nez, sa bouche et ses mâchoires.
Un. Deux. Trois.
Tout semble aller pour le mieux. Et je souris face à sa beauté incomparable. Et je le pense. Je le pense fort et ces mots résonnent en moi.
Un. Deux. Trois.
Je t'aime.
Un. Deux. Trois.
Je t'aime tant Edan.
Un. Deux. Trois.
Transportée par les mouvements lents et romantiques de la valse j'arrive à prononcer les mots qui avaient tant de mal à franchir mes lèvres :"Je t'aime Edan". Des frissons le prennent. Et son visage devient plus harmonieux et lumineux. Il sourit de son plus beau sourire.
Un. Deux. Trois.
"Je t'aime Aurore"
Ces trois mots suffisent pour faire fondre mon cœur et je me rends compte qu'à partir de maintenant il m'a toute entière : corps et âme. La chaleur augmente dans mon corps et mes frissons deviennent incontrôlables.
Enfin, quand je crois que tout va basculer, la musique s'arrête. Nous saluons le public et nous partons vite nous changer. Arrivés dans la loge, je me jette sur Edan et je l'embrasse aussi passionnément que je peux et avec tout l'amour que j'éprouve pour lui. Il répond avec ardeurs à ce baiser. On se lâche enfin et tout s'enchaîne très vite. Je change de robe, je vais sur la piste avec Edan, nous dansons le tango et nous revoilà parti dans la loge. Vient le moment de la salsa et ce soir plus que jamais je désire violemment Edan. Je veux l'avoir rien que pour moi. Son costume noir est magnifique et ses yeux sont devenus de la même couleur. Maintenant en le touchant la chaleur qui s'empare de moi est insupportable. Je prie pour que la danse se termine au plus vite et quand la musique s'arrête nous partons en trombe de la piste et nous nous dirigeons directement vers la sortie de la salle sans prendre le temps de retirer nos tenues. Un taxi est là et nous montons dedans. Le trajet pour rentrer à la maison et interminable et lorsque nous sortons enfin de la voiture et que nous rentrons dans la maison, Edan me plaque contre la porte et nous nous embrassons fougueusement. Il me porte et j'enroule mes jambes autour de sa taille. Je me serre le plus possible contre lui. Il monte et il m'allonge sur notre lit, il vient ensuite se placer au dessus de moi. Nous essayons en vain de reprendre notre souffle, mais le désir est trop important, je ne peux plus attendre et lui non plus. Mon cerveau ne répond plus, je ne suis qu'un corps qui en attend un autre. Edan à du mal à enlever ma robe alors que lui est déjà torse nu. Il la tire violemment par-dessus ma tête et il la déchire au passage. Je suis maintenant pratiquement nue devant Edan. Ses yeux voyagent sur mon corps en fusion et je crains de fondre. Il enlève son pantalon et je l'attire vers moi. Sa bouche descend sur mon cou avant d'embrasser ma poitrine nue. Je gémis de plaisir et mes mains dans ses cheveux le poussent encore plus près de moi. Mes jambes sont enroulées autour de son bassin et je me presse contre lui, le désirant ardemment. Il relève sa tête et nous nous débarrassons de ce qu'il nous reste de vêtements. Son corps chaud tout contre le miens me procure des sensations nouvelles que seul lui peut me faire ressentir. Son odeur presque bestiale prend possession de mon être insatiable. Je nous retourne et nous roulons dans notre grand lit. Je dépose baisers sur ses lèvres charnues, sur sa mâchoire contractée, sur son cou délicatement tendu, sur sa poitrine et enfin au-dessus de son nombril. Je n'ose pas descendre plus bas. Mon cœur bat la chamade, mon souffle se fait court et j'attaque de nouveau ses lèvres. Nous nous retournons une nouvelle fois, je suis donc sous lui. Mon corps pressé contre le sien en demande plus. Sa peau est douce et quelques marques rouges viennent colorer son cou. Bon sang. Je cherche ses yeux d'un bel océan bleu. Il me regarde de ses pupilles brûlées par le désir et doucement il est là. Je n'oublierai jamais cette image de lui, les cheveux en bataille, les lèvres gonflées par nos baisers et ses yeux en flamme. Je pensais que cela allait être douloureux mais je ne ressens pas de douleur, ou alors, elle doit être cachée par le plaisir saisissant qui m'envahit. Mes poils se hérissent, et je suis frappée par des décharges électriques si puissamment agréables que je me cambre de plaisir. À mon grand regret, je suis obligée de fermer les yeux et je pousse quelques gémissements. J'entends Edan pousser de longs soupirs au-dessus de moi. Je sens que je me rapproche de plus en plus du septième ciel et dans un unique mouvement, nous y sommes tous les deux. Tout vient en même temps : les frissons, l'onde électrique et la chaleur. Tous ces facteurs me font tordre de plaisir. Je ressens pour la première fois l'incroyable et le puissant plaisir charnel. Edan s'allonge à côté de moi et nos souffles sont saccadés. Je redescends peu à peu du nuage et avant de m'effondrer dans le sommeil je prononce :
- Je t'aime Edan.
Il me répond d'une voix suave et rauque.
- Je t'aime Aurore.
Et nous nous endormons ensemble dans un même souffle.
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