6.

Deux semaines se sont écoulées depuis mon petit dérapage après ma visite chez Louise. Les semaines sont passées à une vitesse folle et une petite routine semble s'être installée entre Edan et moi. Notre relation s'est stabilisée et même si nous continuons d'être très proche, je me mets des barrières et j'arrive à tenir l'engagement que j'ai avec Louise qui est de "faire attention". Edan continue de dormir sur le canapé du salon et je me retrouve seule tous les soirs dans l'immense lit.
Le concours de danse à lieu le dix-neuf Juin et trois jours plus tard, c'est l'anniversaire de Louise. Il reste cinq jours avant le bal. Nos cours de danse sont devenus plus sérieux et j'arrive mieux à me concentrer même si parfois mon cœur s'emballe à cause du sourire d'Edan et de son contact brûlant. Notre coach dit que nous maîtrisons parfaitement la valse, nous avons donc commencé à apprendre le tango qui est beaucoup plus dur. En effet c'est la femme qui domine et je me sens incapable de dominer Edan qui est beaucoup plus fort et confiant que moi.

Aujourd'hui nous sommes lundi et je me lève pour aller travailler. Edan à fait en sorte d'avoir les mêmes horaires que moi et nous travaillons exactement les mêmes jours. Comme tous les matins, je descends donc les escaliers et je réveille Edan en lui déposant un baiser sur la joue. Pendant qu'il sort de son sommeil je met la table et il me rejoint ensuite pour manger, il me dit bonjour en embrassant aussi ma joue.

- Dernière ligne droite avant le bal, me dit-il en souriant, tu es sûre que tu veux le faire ?

Je ne sais pas pourquoi, mais il me demande tout le temps si je suis encore désireuse de faire ce bal.

- Oui ne t'inquiète pas. Pourquoi tu me demande toujours ça ?

- Je n'ai juste pas envie de te forcer à faire quelque chose que tu ne veux pas.

Il me regarde intensément, les sourcils froncés. J'ai une vague de frissons.

- C'est bon ne t'inquiète pas, lui répété-je.

Après le petit-déjeuner, nous nous préparons chacun de notre côté et on se rejoint dans l'entrée. Puis nous nous séparons pour aller travailler.
Depuis quelques jours Lucille me permet d'aller prendre des photos en dehors de la boutique, par exemple lorsque quelqu'un désire être prit en photo devant sa maison, c'est moi qui m'en occupe. Ça me permet de sortir et de tester de nouvelles choses.

- Bonjour Lucille, dis-je en arrivant, vous allez bien ?

- Bonjour Aurore, je vais toujours bien moi !

Elle me sourit et je vais dans le bureau pour voir le programme de la journée. Je suis surprise de voir que rien n'est noté pour cet après-midi.

- Je n'ai rien à faire cette après-midi ? Demandé-je.

- Non, me répond Lucille, je pensais que tu voudrais peut-être te reposer, tu fais déjà tellement de choses. Et puis le bal est samedi, tu veux peut-être t'entraîner.

- Vous êtes sûre que vous n'avez pas besoin de moi ?

- Oui ne t'inquiète pas !

Surprise mais contente, je regarde donc ce que je dois faire ce matin : photos d'identités, puis shooting au lac avec un monsieur qui veut des photos de lui. J'attends les premiers clients. Je dois bien en photographier une dizaine mais dix heures trente arrive et je vais rejoindre le monsieur que je dois photographier au lac. Je rentrerai directement à la maison après la séance de photos. Je prends mon temps et je savoure la chaleur matinale. Lorsque j'arrive au lieu de rendez-vous j'attend quelques minutes et je vois un homme arriver. La quarantaine, il est bedonnant et tous ses cheveux sont gris. Il s'approche et me dit :

- Vous êtes bien Aurore, la photographe ?

- Oui c'est bien moi enchantée.

Nous nous serrons la main puis je continue :

- Quel genre de photos voulez-vous ?

- J'aimerais des photos "portraits" où on me verrais de face, centré sur ma tête et mes épaules.

- Très bien, je vois ce que vous voulez dire. On pourrait peut-être commencer ici ?

- C'est vous la photographe.

Je prends quelques clichés mais sa présence me met mal à l'aise. C'est un homme très hautain dans sa façon de regarder l'objectif. Il me paraît très antipathique.
Nous changeons plusieurs fois d'endroits et au bout d'une heure je dis :

- Très bien, je pense que ça suffira, vous pourrez venir mercredi matin pour que je puisse vous montrer les photos et pour que vous choisissiez celles que vous voulez.

- Ça me convient, au revoir Aurore.

Il est onze heures trente-cinq et je vais donc remonter à la maison, Edan ne sera sûrement pas arrivé mais peu importe. À mi-chemin, je me retourne et je découvre que l'homme me suit. Je presse le pas mais cela ne suffit pas car arrivée devant chez moi il est toujours derrière moi. Je lui lance :

- Que voulez-vous ?

Il ne dit rien et un sourire mauvais est sur son visage. Il s'approche et nous voilà maintenant proches.

- Tu ressembles beaucoup à ta mère petite garce.

J'écarquille les yeux d'effroi. J'ai peur et il me saisi le poignet.

- Qui êtes-vous ?! Je demande affolée.

- Tu n'as toujours pas deviné ?

Il hausse ses sourcils et sa tête se rapproche de la mienne quand tout à coup, il est projeté vers la gauche. Des larmes coulent sur mes joues. Edan le frappe alors que l'homme est à terre, recroquevillé.

- Ne la touche pas espèce de salaud !

- Arrête, s'il te plait, ce n'est pas grave vient.

Je prends la main d'Edan et je le tire à l'intérieur. Je referme la porte et je pose mon front sur sa poitrine. Je prends sa main et je la mets sur mon cœur et je mets ma main sur le sien. Nous restons dans cette position quelques instants puis je lève la tête, mes yeux sont encore brouillés de larmes. Je le regarde profondément et il me porte doucement. J'enroule mes jambes autour de sa taille et je pose mon front sur le sien de telle sorte à ce que nos nez se touchent. Il s'assied dans le canapé. Sa main est toujours contre mon cœur, mais elle se déplace vers le bas et elle vient se poser sous mon t-shirt, dans mon dos. Il fait de même avec sa main libre et de mon côté je prends en coupe ses joues. Je ferme les yeux et je me détends, j'essaie de profiter de la situation. Il fait tourner ses pouces dans mon dos et il me rapproche de lui. Nos ventres sont collés, je commence à ressentir la chaleur qui inonde mon corps à chaque fois que nos deux peaux se touchent. Mes joues sont encore humides de larmes et doucement Edan se penche pour récolter les dernières gouttes salées dans sa bouche. Puis il recule et ses mains remontent dans mon dos, mes yeux sont encore clos. Dans le sillage de ses doigts, Edan laisse une multitude de frissons. J'ouvre les mieux et je me penche vers son oreille, puis je chuchote :

- Merci, merci beaucoup Edan.

Son corps se tend à l'appel de son prénom et je me recule pour regarder ses yeux brûlants. Je ne bouge plus mais le mouvement de ses mains et leur contact dans mon dos sont un véritable supplice. Je veux plus, toujours plus. Doucement, il lève la tête vers moi jusqu'au moment où nos lèvres s'effleurent juste. Il m'a à peine touché mais je suis électrisée. Mon corps s'est tendu et il l'a senti alors il me glisse dans l'oreille :

- Derien Aurore.

Puis il se lève et me dépose sur le canapé. Je l'entends monter à l'étage et aller dans la chambre.
J'ai envie de crier tout ce que je peux, je veux vider mes poumons de leur air. J'ai tout gâché. Je me lève péniblement je vais dans la cuisine et je pense à ce qu'il vient de se passer. J'avais tellement envie qu'il presse ses lèvres contre les miennes, je voulais sentir son corps entier contre moi. Je voulais enfouir mes mains dans ses cheveux et caresser son torse de mes doigts. Mais je n'ai pas eu le courage de le faire car quand je suis près de lui, toutes mes pensées me quittent et je subie simplement ses caresses sans pouvoir en donner.
Je me remplie une assiette de salade de riz et je vais la manger dehors. J'entends Edan descendre les escaliers et je me retourne pour le voir. Il me regarde, se sert une assiette et vient me rejoindre. J'essaie d'oublier ce qu'il s'est passé et je dis :

- Lucille n'a pas besoin de moi à la boutique, du coup je ne vais pas travailler.

Il me regarde puis répond.

- Il est hors de question que je te laisse ici toute seule, je vais rester avec toi.

Je lui souris pour le remercier puis il continue :

- On pourra s'entraîner à danser si tu veux ?

Je secoue la tête.

- Non je préfèrerais qu'on joue aux cartes ou à des jeux de société.

Il me regarde et dit :

- Comme tu voudras.

Lorsque je me réveille le lendemain, je suis en pleine forme. Je m'habille directement et je descends à la cuisine. Il fait déjà chaud. Je mange au côté d'Edan et nous rigolons à plusieurs reprises : nous sommes tous les deux de très bonne humeur. Je décide de prendre un livre et je vais sous le saule pour lire, allongée dans l'herbe. Edan me rejoint. Il est assis face à moi et il arrache la pelouse frénétiquement, ses sourcils sont foncés sous la concentration et ses lèvres sont pincées. Il contractre et décontracte sa mâchoire. Son air concentré le rend adorablement beau. Je dois sûrement le regarder avec trop d'insistance car il tourne la tête et me regarde droit dans les yeux. Je lui souris, puis je retourne à ma lecture.

L'après-midi est écrasante de chaleur. Et lorsque notre coach arrive nous transpirons déjà.

- Bien ! Le bal est samedi et vous me semblez prêts. Aujourd'hui, on va se contenter de faire les trois danses et jeudi nous retravaillerons celles pour lesquelles vous avez des difficultés, ça vous va ?

Nous hochons tous les deux la tête. Edan est torse nu et il porte un short, de mon côté j'ai aussi un short mais je porte un débardeur.

- Commençons par la valse, dit le coach.

Nous nous mettons en position mais c'est très désagréable car Edan colle même malgré la chaleur qui m'envahit.

- Tu colle, lui dis-je.

Il ne répond rien et se contente de me sourire.
Un. Deux. Trois.
Un. Deux. Trois.
Un. Deux. Trois.
Nous tournons et nous nous arrêtons seulement au signal du coach.

- Stop ! Je vois que vous maîtrisez. Passons au tango.

J'ai plus de difficultés avec cette danse mais j'arrive tout de même à me débrouiller.

- Stop ! Je pense que nous devrons retravailler cette danse jeudi. La salsa maintenant.

La salsa est ma danse préférée, j'aime beaucoup le rythme.
Nous terminons de danser et tout semble plus ou moins au point, nous disons au revoir au coach et il repart comme il est venu. Edan propose :

- Si on faisait une bataille d'eau ? J'ai trop chaud.

Je le regarde tout sourire, et je peux voir un air de défi sur son visage.

- Ok, je vais me changer j'arrive.

Je cours dans la chambre et j'enfile mon maillot de bain. C'est un maillot de bain blanc assez simple doublé de dentelle fine. Le haut est un bandeau et le bas est une simple culotte. Je m'attache les cheveux par la même occasion. Puis je sors doucement de la chambre : la partie à déjà commencée. Je descends les escaliers et je vais dans la cuisine, Edan n'est pas là. Je prend une bouteille d'eau que je remplie d'eau froide. Puis je vais dehors. Je détecte un mouvement sur ma droite mais c'est déjà trop tard, je reçois en pleine figure un sceau d'eau glacée. Je reste sur place et je vois Edan se tordre de rire. J'ai l'air d'une minable avec ma bouteille mais je cours dans sa direction et je lui lance tout au visage. Puis je me retourne et je cours vers le saule. Edan me suit à la trace et il arrive à me plaquer contre la pelouse. Il se met à califourchon sur moi et dit :

- Alors comme ça on fait la maligne ? Me dit-il avec son regard malicieux et son sourire espiègle qui ont le dont de me donner chaud immédiatement.

Puis il se rue sur mes côtes et me chatouille. Je n'en peux plus et mon rire résonne tout autour de nous. Je ne peux même plus parler. Mes jambes battent dans le vide et finalement il se lève et me prend par-dessus son épaule. Je tente de le frapper avec mes poings ridicules mais je n'ai même pas l'impression qu'il sente mes coups. Il m'emmène à l'étage et me jette sur le lit. Je suis trempée et j'ai des morceaux d'herbes collés partout. Il se met à califourchon sur moi et fixe mes mains au dessus de ma tête avec une main puis avec sa main libre il me chatouille le ventre. Je n'en peux plus, je veux qu'il arrête ça tout de suite et entre mes rires j'arrive à bégayer.

- Edan ! ... Ed ... Edan ! S'il ... s'il te ... plait ! Arrête ! ... Arr ... arrête !

Il s'arrête tout de suite et me regarde. Je suis à bout de souffle et je dois avoir l'air dépravée. Mais Edan fait bouger ses yeux lentement vers mon cou, puis vers ma poitrine simplement recouverte par mon maillot. Et enfin vers mon ventre nu. Il revient à mes yeux et mon cœur s'emballe. Le voir au-dessus de moi, torse nu et ruisselant d'eau est l'une des meilleure chose que j'ai pu expérimenter en terme de vue. Ses pectoraux sont tendus sous l'effort et ses abdominaux bien dessinés me donnent l'eau à la bouche. Nos respirations sont lourdes et saccadées puis je l'entends doucement dire :

- Putain Aurore ...

C'est comme une longue plainte, sa voix rauque envoie une onde de chaleur en moi et me donne des frissons partout. Puis il se penche et enfin nos bouches se touchent et bougent ensemble. La situation est incroyablement érotique et j'ai extrêmement chaud. Ma langue se mêle à la sienne et il lâche mes mains que je vais directement placer dans ses cheveux mouillés. Je cambre mon dos pour que nous soyons collés et qu'aucune molécule d'air nous sépare. Il place sa main droite sous mon dos et me serre contre lui. Nos corps sont en fusion et nos bouches sont encore collées, nos langues bougeant à l'unisson. Je brûle intérieurement, je ne pensais pas le désirer aussi violemment, je ne suis que de la bouillie est les émotions qui me submergent sont beaucoup trop puissantes. Sa bouche se détache de la mienne et elle vient trouver refuge dans mon cou. Mes mains descendent de sa chevelure et se placent sur son dos contracté. Ma respiration est lourde et mon cœur bat tellement vite que je ne le sens même plus dans ma poitrine. La bouche d'Edan descend petit à petit et suis ma clavicule et un gémissement m'échappe, elle descend encore vers ma poitrine et je retiens mon souffle. Mais il se détache et il plante ses yeux noirs de désir dans les miens.

- Ça fait trop longtemps que j'attends de faire ça.

Sa voix est rauque et suave. Puis je le ramène contre moi et je l'embrasse avec force. Je me détache et je réponds :

- Moi aussi.

Nous restons longtemps comme ça, à nous embrasser. Mais la nuit tombe et nous sommes exténués, nous sombrons dans le sommeil en même temps, nos jambes entrelacées et nos corps collés l'un contre l'autre.

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