49.

Cela fait deux semaines que je suis revenue de la mission.

Deux semaines que je n'ai pas de nouvelles de Louise ou de la mission d'infiltration en cours.

Deux semaines que je n'ai parlé ni à Edan, ni à Jude.

Deux semaines pendant lesquelles j'ai vu passer chaque seconde.

Mes journées sont mornes, et le froid de l'hiver approche à grand pas. Finit les balades sur la plage avec Anouk. Je passe maintenant l'intégralité de mes journées dans mon appartement à attendre désespérément la visite de quelqu'un.

Mais ces deux semaines ne m'ont pas fait aidées plus que ça. Je devais réfléchir, selon Edan. Mais je suis toujours aussi perdue. À vrai dire, il serait surement plus simple pour tout le monde que je ne prenne pas de décision. Mais je me vois mal continuer à vivre de la sorte.
Edan est celui avec qui j'ai passé les moments les plus agréables de ma vie, il m'a fait sentir tout aussi euphorique que délaissée. Mes émotions ont oscillé du plus heureux des sentiments au plus triste. Edan embrase mon corps, et mon esprit ne peut s'empêcher de tourner autour de lui quand il est près de moi. Mais du haut de mes pauvres dix-huit ans, est-ce que je peux dire que c'est l'homme de ma vie ? Il symbolisait la vie parfaite que nous avions à Rarya, mais depuis que nous sommes partis, je sais que plus rien ne sera comme avant. Nous avons changé, et nos routes se sont séparées.

Avec Jude, tout est différent. Il m'a accompagné, et nous avons fait des choses incroyables ensemble. Penser à lui m'enveloppe d'une douce chaleur et sa présence réchauffe mon être entier sans le brûler. Loin d'être obsédée par sa présence, je suis réconfortée et bercée par ce qu'il me donne. Il a toujours été compréhensif avec moi, et il possède un sang-froid que j'admire énormément. C'est assez dur de s'imaginer ce qu'il pense. Et à l'inverse d'Edan, Jude ne m'a jamais fait souffrir. Peut-être qu'il n'a jamais eu de possibilités de le faire. Mais il a toujours été là pour moi, je veux donc être là pour lui. Je me suis toujours sentie inconditionnellement heureuse en sa présence, et loin de me faire ressentir une tornade d'émotions, il m'apaise et me fait oublier tout ce qu'il ne va pas.

Lorsqu'on frappe à ma porte, je sursaute en faisant presque tomber ma Boisson à terre. Je me précipite pour ouvrir la porte et j'en oublie mon accoutrement déplorable.

- Salut Aurore, me dit Anouk. Ça te dit qu'on aille se promener ?

Le temps que je sorte de ma rêverie, elle est déjà rentrée et assise sur le canapé.

- Je vais t'attendre ici, le temps que tu te prépares.

Cela ne me laisse pas le choix de répliquer et c'est donc sans un mot que je vais dans la salle de bain pour m'habiller.
À chaque fois qu'elle me rend visite, j'espère que c'est pour me donner des nouvelles de la mission. Pour me dire qu'ils ont besoin de moi. Pour me dire qu'ils ont sauvé Rarya et que Louise m'attend dans une chambre du centre hospitalier. Mais je me rends presque instantanément compte que nous sommes loin de vivre dans un monde aussi simple, malgré ce que veut nous faire penser Utopia.
De plus, tout comme moi, Anouk n'est tenu au courant de rien. Cette mission est ultra-confidentielle et très peu de gens à Utopia savent ce qu'il se passe.

En arrivant ici, je pensais que la vie allait être comme un long fleuve tranquille et qu'à l'image de son nom, Utopia allait refléter une ville presque parfaite. Mais plus Anouk me parle de l'histoire d'Utopia, plus je me dis que cette ville est loin d'être parfaite. D'ailleurs, le monde en général est loin d'être parfait.
Elle m'a parlé plusieurs fois de la Pandémie, et tout porte à croire que ce n'était pas quelque chose de vraiment anodin. Elle évite le sujet constamment, et j'ai beau lui poser des questions, elle trouve toujours quelque chose pour contourner le sujet. Mais quand elle me demande de sortir, c'est généralement pour me dire quelque chose dans le genre.

Je revêts un jean noir ainsi qu'un pull épais pour me protéger du vent glacial. J'ai pris l'habitude de me maquiller légèrement, comme pour me souvenir de ma vie à Rarya. Je coiffe mes cheveux et je les attache en queue de cheval pour éviter qu'ils soient tout mêlés à la fin de la journée.
Je rejoins ensuite Anouk dans le salon.

- Tu es prête ? Me demande-t-elle.

- Oui, on peut y aller, je lui réponds en souriant.

J'enfile des bottines et un gros manteaux chaud.

- On va au musée aujourd'hui, ordre du Conseil du Monde.

Mon cœur s'accélère, est-ce que je vais enfin savoir ce qu'il se passe à Rarya ? Ayant vu mon sourire triomphant et mon visage illuminé, Anouk calme mes ardeurs.

- Je ne sais pas si c'est ce que tu crois, ils ont voulus regrouper tous les anciens Sauvages, et je ne sais pas vraiment ce qu'ils comptent vous dire.

Nous descendons de l'immeuble et entrons dans le batram aussi vite que possible. Le vent glacial fouette nos joues.
Ses paroles semblent enfin avoir atteint mon cerveau : tous les anciens Sauvages, y compris Jude et Edan. Une boule se forme dans mon ventre instantanément.

Mais pour ainsi regrouper les anciens Sauvages, c'est surement pour nous révéler quelque chose d'important, et je crois que c'est surtout ça qui est la cause de mon angoisse. Que vais-je encore découvrir ? J'ai maintenant une sorte d'aversion pour les révélations, comme si elles détruisaient à chaque fois le petit pont qui me permet de relier deux rives : la réalité, et ce que je sais.

Le musée est toujours aussi majestueux, il surplombe l'océan. Il y a une dizaine d'année, une énorme tempête à fait rage et beaucoup de bâtiments situés très proches de la plage ont été gravement endommagés. La première chose qu'ils ont reconstruit est le musée. Et aujourd'hui, je crois qu'il pourrait faire face à n'importe quelle tempête.

En entrant dans le bâtiment, l'ambiance se fait légère et bienheureuse. C'est l'innocence à l'état pur. Anouk m'emmène à l'étage et nous entrons ensuite dans une pièce qui offre une vue panoramique sur l'océan et l'horizon. Les tables sont disposées exactement de la même faon qu'au Conseil de la Paix et en arrivant toutes les têtes se tournent vers moi. Je baisse les yeux pour ne pas avoir à croiser le regard de Jude ou encore celui d'Edan. Après avoir passé deux semaines sans voir leur visage, je ne suis pas encore prête à subir leurs regards envoûtants ou leurs yeux expressifs.

Je repère Théo et je vais m'asseoir à côté de lui, Anouk se place à côté de moi. Et lorsque j'entends la voix de Jude, c'est plus fort que moi, et je lève la tête vers l'endroit où le son est produit. Il parle à une femme qui doit avoir le même âge qu'Anouk et je devine alors que c'est Sandy, son accompagnatrice. Son visage est tourné vers elle, ce qui m'empêche de voir ses yeux, je distingue simplement ses cheveux blonds et sa nuque. Un rapide coup d'œil autour de la table m'informe qu'Edan n'est pas arrivé. Je me reconcentre ensuite sur la nuque de Jude. Quand il passe sa main dans ses cheveux, je mords mes lèvres.

Retourne toi bordel !

Mais quand il daigne enfin tourner la tête vers moi, et que nos regards se croisent pendant un millième de seconde, je détourne les yeux.
Je garde la tête baissée jusqu'au moment où la porte de la salle est fermée par une dame au sourire charmant.

- Bonjour à tous ! S'exclame-t-elle de bonne humeur. J'espère que vous allez tous bien. Comme vous avez dû le remarquer, il n'est pas anodin que vous soyez tous, anciens Sauvages, réunis dans cette salle. En effet, le Conseil du Monde a décidé qu'il était désormais primordial de vous révéler certaines informations.

Encore et toujours des révélations. J'ai l'impression que mon monde tourne aujourd'hui autour de ce que je vais apprendre le lendemain, et que rien n'est défini jusqu'au prochain moment où je vais de nouveau voir mes repères s'éffondrer.

- Tout d'abord, pour vous donner quelques informations concrètes, je fais partie du Conseil du Monde, et je m'occupe des communications entre les différents Etats du monde entier. Je représente aussi les citoyens d'Utopia au Conseil.

Elle fait une petite pause et tourne la page qu'elle lit.

- Je ne sais pas exactement ce que vous savez sur notre monde et la société d'aujourd'hui, et je suis sûre que vous avez encore beaucoup de choses à apprendre. Sachez que ce que je m'apprête à vous dire n'est pas su de tout le monde. Ce n'est pas non plus un secret, mais cela reste un sujet tabou pour la plupart des habitants, peu importe de quel pays vous venez.

Alors comme ça, le monde cache des choses ? Je ne suis même plus choquée de rien, comme si j'étais immunisée contre les révélations.

- Vous savez surement que la Terre a été frappée par une Pandémie meurtrière il y a cela plusieurs siècles. Trois siècles pour être précise : la Pandémie a été déclarée mondiale en 2117. Nous sommes aujourd'hui le Lundi 25 Octobre 2451.

J'observe les réactions autour de moi. Les Sauvages regardent la dame avec attention et certains plissent les sourcils, dubitatifs. Jude a les coudes posés sur la table et les mains jointes devant sa bouche. Il pense. Je cherche Edan des yeux, mais la dame reprend son discours avant que je n'aie réussi à le trouver.

- Si on vous disait à Rarya, ou au village Sauvage, que les causes de la Pandémie étaient inconnues, on vous mentait. Nous savons tous exactement pourquoi il y a eu cette Pandémie. Et sans prendre de gants, je vais vous expliquer brièvement.

Elle lève la tête de son morceau de papier et nous regarde tour à tour :

- Nos ancêtres ont ravagé la Terre de ses ressources. Elle se desséchait au fur et à mesure, et ce phénomène ne ralentissait pas, au contraire, il s'accroissait de jour en jour. En 2110, ce qu'on appelait anciennement l'ONU a confié une mission secrète à une équipe de scientifiques d'ethnies, d'origines, de croyances différentes pour mettre au point un virus mortel seulement pour l'homme et contre lequel les symptômes étaient très peu gênants, mais aussi sans remèdes possibles. Le but était simple : tuer la grande majorité de l'humanité pour repartir sur de bonnes bases.

L'arrêt que fais volontairement la dame laisse la pièce dans un silence assourdissants. J'ai l'impression que personne ne réagit.

- Pendant leurs recherches, les scientifiques ont trouvé que les humains possédaient un gêne qui était en mesure de produire une protéines spécifique pouvant détruire des cellules. En déréglant ce gêne, la protéine est produite en trop grande quantité et elle s'attaque donc à toutes les cellules. Le virus créé par les scientifiques infecte donc une cellule et commence à produire cette protéine destructrice : vous mourrez de l'intérieur car la protéine attaque toutes vos cellules.

Devant l'horreur de cette maladie, je m'oblige à tourner la tête quand la dame croise mon regard. Des images me viennent à l'esprit, et je me retiens de sortir de cette salle. Ma curiosité l'emporte, je reste donc sagement assise à ma place.

- Bien évidemment, ce virus aurait été capable d'infliger une mort douloureuse et abominable à tout être humain qui était touché. Ils ont donc continué leurs recherches et ils ont finalement élaboré un virus qui pouvait aussi envoyer un message nerveux au cerveau pour créer plus de morphine, ce qui atténue, ou supprime, toutes douleurs. Ainsi, ce virus aurait été capable de nous tuer sans que nous souffrions. Et un beau jour, complètement pourris de l'intérieur, vous ne vous réveillez plus.

La façon dont elle débite ces paroles me met mal à l'aise. Son sourire a disparu et on voit clairement qu'elle a un ton grave. Quiconque l'écouterait serait absorbé par ses propos.

- Le virus a été finalisé en 2116. Puis il a été relâché sous plusieurs souches dans la nature à des endroits très différents du globe. La machine était en route, il suffisait d'attendre. Mais conscients du carnage que cela allait être, les scientifiques ont aussi décidé de créer un immunisant, un remède, contre ce virus. Ils se sont d'abord immunisés eux-mêmes, puis ils ont fait le tour du monde pour essayer d'immuniser un maximum de personnes. Des personnes de toutes ethnies, de toutes origines, de toutes croyances ; à l'image de leur équipe.

La dame continue son récit. Elle nous explique comment le monde s'est peu à peu éteint. Comment la population a de plus en plus décliné et comment elle a réagit. Elle nous explique comment le monde est passé de dix milliards d'habitants à une centaine de millions. Elle nous explique comment les scientifiques se sont battus pour essayer de sauver le plus de monde possible, mais comment ils ont échoué. Comment ils se sont sentis coupables et monstrueux.

Et enfin, elle nous explique comment l'humanité s'est soudée pour s'organiser. Comment elle a réussi à recréer une société et une politique qui ne mettait en péril personne et qui conservait la paix. Comment le monde s'en ait sorti.

- Aujourd'hui, le ravage fait par les hommes d'autrefois continue, mais nous ne l'accélérons plus. Aujourd'hui, les animaux vivent en paix, sans subir l'oppression des hommes. Je sais que l'origine de la Pandémie est cruelle et honteuse. Mais en regardant le monde dans lequel nous vivons, peut-être que cela était nécessaire.

Je la regarde avec une colère qui monte crescendo. Sous-entend-elle que le monde dans lequel nous vivons est "parfait" ? N'oublie-t-elle pas qu'en ce moment même, des gens vivent dans l'ignorance la plus totale, exclus du monde et de la vérité ? Notre Monde est-il aussi tranquille qu'elle le décrit ?

Sous ces pensées qui tourbillonnent dans mon esprit, je ne peux m'empêcher de dire à haute voix :

- Il semblerait que le monde ne soit pas aussi serein que votre description.

Ma voix se fait tranchante et mes yeux assassins.

- Nous y remédions, commence-t-elle. Et je suis sûre que ...

- Vous n'êtes sûre de rien, très chère dame. Rien n'est jamais tout rose, et sachez que le bien et le mal sont indissociables. Sans l'un, l'autre ne représente rien qu'un alignement de lettres.

- Nous combattrons tout cela ensemble, mademoiselle.

Je la fixe encore quelques instants. Je n'ai rien à répondre, je sais qu'elle voit dans mon regard à quel point je doute de ses paroles. Être prisonnière dans l'ignorance est quelque chose que j'aie vécu pendant trop de temps, à présent, ne pas savoir ce qu'il se passe réellement me ronge.

Je me lève, avec tout le sang-froid qu'il me reste, j'adresse un très faible sourire à la dame et je déclare ensuite :

- Au revoir, passez une bonne journée.

Puis je sors de la salle sans demander mon reste.

***

- Tu y es allée un peu fort, me fait remarquer Anouk.

Je pousse un profond soupir en enlevant mon manteau.

- Je suis en colère, contre tout le monde à priori, je n'y peux rien.

Anouk soupire à son tour. Je vais me vautrer dans le canapé et je prends un coussin entre mes bras pour le serrer fort contre ma poitrine. Je fais un câlin au coussin. Pour être honnête, l'affection que me portait Jude et Edan me manque, et le seul réconfort que j'aie est ce pauvre coussin.

Malgré tout, je ne peux pas regretter ce que j'ai dit. Je le pensais et je le pense encore, ce n'est pas un voyage en batram qui va me faire changer d'avis.

- Tu étais au courant, toi, de l'origine de la Pandémie ? Demandé-je à Anouk.

Celle-ci se dirige à son tour vers le canapé et s'y installe.

- Oui, tout le monde le sait plus ou moins tu sais. On étudie ça à l'école. Mais personne n'ose en parler. Très peu de gens pensent que cela ait été vraiment bénéfique. Certains disent que nous referons toujours les mêmes erreurs, inlassablement, et que rien peu nous sauver d'une auto-destruction. Car tout le monde pense que nous allons nous auto-détruire.

Je regarde Anouk, puis l'écran noir de la télévision éteinte. Je ne pense pas avoir assez de recul pour prédire l'avenir de l'humanité, mais l'auto-destruction est surement la possibilité la plus envisageable. Le pire ennemi de l'Homme est l'Homme lui-même après tout.

Je sens soudain le désire de me confier. Depuis le début de mon arrivée ici, Anouk m'a accordé sa confiance, et je me décide enfin à lui parler :

- Je ne sais pas du tout quoi faire, avoué-je. Je suis là, je n'ai aucuns projets, aucuns buts. La seule chose qu'on me demande c'est d'attendre. Mais l'attente n'est pas mon idéologie. Je veux les réponses et je veux les actions.

- Je sais, dit-elle. Je sais.

J'hésite à continuer, je ne sais pas du tout comment formuler ma phrase. Mai au risque de paraître ridicule, je me lance :

- Tu sais, Edan est venu me voir il y a environ deux semaines. Je crois qu'il veut que je choississe. Entre lui et Jude ...

Anouk me regarde avec un sourire en coin.

- Ah oui ?

J'hoche la tête sans la regarder.

- Tu penses que je devrais faire quoi ?

- Écouter ton coeur ?

- Mon coeur n'a pas la science infuse, rétorqué-je.

- Non, mais tu as dix-huit ans, et l'erreur est ce qui te fera avancer. Tu peux essayer, tu peux échouer, mais rééssaie encore et toujours. Le véritable échec, c'est quand on arrête d'essayer.

Je réfléchis quelques secondes à sa phrase.

- Je ne pense pas avoir le droit à l'erreur pour ça.

- Je sais, dit-elle. Mais, je te l'ai déjà dit ; écoutes ton coeur.

Je pousse un profond soupire.

- La réponse est à l'intérieur, je t'assure ... Et puis, tu peux toujours choisir de ne pas choisir !

Je relève la tête, lâche un rire, et je lui lance l'oreiller que je serrais contre moi.

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Coucou les loulous !

J'espère que vous allez bien !
Je sais que ce chapitre arrive tard, mais je n'étais pas chez moi aujourd'hui, donc je ne pouvais pas poster ... Désolée ...

J'espère que ce chapitre vous aura plus, on y apprend une ultime révélation, j'espère que le rendu est bien, et que cela ne fait pas trop "cheeté"...

Bref, dites-moi tout ! :D

Je tiens aussi à vous prévenir qu'il n'y aura pas de chapitres samedi, mais que j'essaierai de poster dimanche. Je ne suis pas disponible samedi non plus, mais je vous assure que je vais faire de mon mieux pour essayer de vous poster quelque chose dimanche, mais j'ai mon bac blanc de français la semaine prochaine alors bon ... Faut que je révise quand même ! (Même si j'avoue que je ne sais pas du tout quoi réviser ... o.O)

Enfin bon, j'arrête de vous raconter ma vie !

Passez une bonne soirée/nuit/journée !
Bisous les loulous !


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