28.

Il me guide à travers les rues désertes, certaines parties du village ne sont pas habitées. Elle servent juste d'entrepôt de nourriture ou simplement d'ateliers. À cet instant, je regrette mon appareil photo. J'aimerais figer tout ce que je vois. J'aimerais conserver un souvenir indélébile de ce magnifique village.

Lorsque nous sommes arrivés au village, le soleil commençait à décliner dans le ciel, mais maintenant les rues sont sombres et le soleil est couché depuis quelques temps. La fatigue se fait ressentir. Tous mes muscles deviennent lourds et mes genoux sont semblables à du coton.

Après avoir fait plus ou moins le tour du village, Edan m'emmène à un petit lac. C'est la réserve d'eau des Sauvages.

- Viens, on va se laver.

La perspective de me jeter dans l'eau et de me débarrasser de la saleté qui s'est accumulée sur mon visage me rend presque euphorique. En voyant mon visage s'illuminer, Edan prend l'initiative d'enlever son pull. Il fait un peu froid mais je ne tiens pas à mouiller l'intégralité de mes affaires. J'enlève à mon tour mon pull puis mon jean. Je suis donc en culotte et tee-shirt et il fait très froid. L'eau va sûrement être encore plus froide.

- Enlèves ton tee-shirt aussi, me dit Edan qui se trouve être simplement vêtue de son boxer.

Une onde de chaleur me traverse. J'obtempère.
Edan me tend ensuite sa main et nous nous dirigeons ensemble vers l'eau.

- Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas très profond.

Il me sourit puis s'assoit au bord de l'eau avec ses pieds qui trempent dans le lac. Il me fait un signe de la main pour que je vienne m'asseoir à côté de lui. Je me rapproche le plus possible pour que son corps réchauffe le mien qui est grelotant.
En mettant mes pieds dans l'eau, je me rends compte qu'elle est tiède.

En voyant mon étonnement, Edan m'explique :

- C'est une source chaude. Je ne veux pas t'inquiéter, mais c'est une chaîne de montagne où se trouvaient autrefois des volcans. Aujourd'hui, ils sont endormi et ils ont laissé ces supers sources chaudes rien que pour nous.

Il termine son explication en m'embrassant. Je trouve son côté monsieur "je sais tout" très craquant.

- Vas-y, rentre dedans, me dit-il.

- Non, s'il te plaît vas-y en premier ...

Il sourit et saute dans l'eau en se soulevant avec ses bras. L'eau lui arrive à la taille.
Je fais comme lui et je me retrouve dans l'eau chaude, à ses côtés.
La sensation est exquise.

Edan s'avance puis s'immerge complètement. Il fait très sombre alors j'ai du mal à discerner sa silhouette. Je vais le rejoindre quand il réapparaît et je fais comme lui : je plonge la tête sous l'eau.
Ça fait un bien fou. Je ne veux plus jamais sortir de l'eau. Je relève ensuite la tête et je me frotte le visage pour désincruster la crasse de ma peau. Puis je répète l'action sur tout mon corps. Je me frotte vigoureuse chaque partie de ma peau avec mes mains. Quand je pense avoir terminé Edan me regarde avec amusement.

- Tu n'aimes pas te sentir sale hein ?

- Non, je réponds en riant. Mais qui aime se sentir sale ?

Il lève les mains.

- J'avoue, personne.

Son rire résonne dans la nuit noire et silencieuse. Je le regarde avec admiration. Il est magnifique, dans l'eau, les cheveux mouillés, le visage un peu sale. L'éclairage de la lune magnifie ses beaux traits. Je m'avance vers lui et je prends son visage entre mes mains avant de l'embrasser.

Je ne me lasse jamais du goût de ses lèvres et de la chaleur de sa langue. Je pourrais passer ma vie à embrasser Edan. Il se saisit de ma taille et me soulève. Je passe alors mes jambes autour de son bassin et il m'entraîne vers le bord du lac toujours sans séparer nos lèvres. Lorsque nous sommes suffisamment près, il se baisse dans l'eau pour s'y asseoir, je suis donc assise sur des cuisses. L'eau m'arrive au dessus de la poitrine. Je sépare nos lèvres et je passe mes bras autour de son torse, sous ses bras. Je descends ma bouche sur son cou puis sa clavicule que j'aime tant. Je suçote la fine peau qui la recouvre.
Sa respiration devient anarchique.

Son odeur que j'aime tant est atténuée par l'eau mais elle est toujours présente. Je me rapproche un peu plus de lui pour coller nos corps respectifs. Je veux les sceller. Je remonte ensuite délicatement ma bouche pour la redéposer sur ses lèvres roses. Il sourit alors je regarde ses yeux.

- Tu es splendide, me susurre-t-il.

Des frissons me traversent en même temps qu'une bouffée de chaleur. Je sens mes joues me chauffer un peu, heureusement qu'il fait suffisamment noir pour ne pas qu'il s'en aperçoive.

Et puis c'est à son tour de m'embrasser. Il commence par ma bouche puis mon cou dans lequel il dépose des baiser délicats. Il se contente de simplement poser ses lèvres, en effleurant presque ma peau. Son souffle chaud s'écrase dans mon cou. Je ferme mes yeux et laisse ma tête tomber en arrière. Des vagues de frissons m'assaillent de toutes parts. Ses mains remontent doucement dans mon dos, puis redescendent. Il me touche comme si j'allais me casser, c'est tout aussi frustrant qu'ennivrant. J'aime quand je ne ressens que des frissons interminables et que la passion emporte ma raison dans l'au-delà. Mais la façon qu'Edan a de m'effleurer de la sorte est tout aussi agréable, si ce n'est plus. Je peux profiter de chacunes de ses carresses, je peux sentir chacunes de ses respirations sur ma peau, je peux presque sentir son coeur battre contre le mien.
C'est comme si nous chutions très doucement dans la caverne qui nous aspire au lieu de nous laisser dégringoler, envahis par la passion.

Edan descend de plus en plus bas vers mon décolleté, ses baisers sont toujours aussi doux.
Je ne veux jamais que ça s'arrête.

Malheureusement, après quelques minutes à savourer ce délicieux supplice, il stoppe ses délicieux baisers et ses carresses prodigieuses pour me regarder. Bien que le noir de la nuit ne me permette pas de le voir correctement, je sens que ses yeux expriment un désir passionné et beaucoup d'amour. Il prend mon visage entre ses mains et l'approche du sien pour coller nos fronts.

- Tu es parfaite Aurore, murmure-t-il.

L'émotion de sa voix m'émeut.

- Tu es parfait, dis-je à mon tour.

Nous nous embrassons encore, plus doucement, pour pouvoir tout explorer de l'autre.
Enfin, et non sans frustration, nous nous detâchons et nous sortons de l'eau.

Mes doigts sont fripés et dès que la brise frappe mon corps, je me mets instantanément à trembler. Edan vient m'entourer de ses bras pour me réchauffer, son ventre contre mon dos.

- Cet endroit est magique, dis-je.

La forêt borde le lac et la Lune presque pleine apparaît au dessus de celui-ci. Son reflet dans l'eau peu agitée rend la scène devant mes yeux encore plus mémorable.

- En effet, avoue Edan.

Le silence nous enveloppe, créant ainsi une bulle d'intimité infranchissable autour de nous. Un cocon doux et moelleux dans lequel je veux plonger tous les jours.

- Tu penses que tout va bien se passer ? Que nous allons rester ici pour toujours ? Demandé-je soucieuse.

Je sens la respiration d'Edan plus intense. Il soupire.

- Je l'espère profondément ...

- Et ... qu'est-ce que tu vas faire pour ta mère ?

Je n'osais pas poser cette question. Je sais à quel point sa mère compte, et il est venu ici tout d'abord dans le but de la retrouver.

- Je n'en sais rien ... Soit le Gouvernement nous cache autre chose, soit elle est tout simplement morte ...

La tristesse inonde sa voix tremblotante. À cet instant, c'est Edan l'enfant qui parle. L'orphelin qui n'a pas connu sa mère et qui cherche désespérément à savoir d'où il vient.

- Je ne sais pas si c'est une bonne chose de m'acharner à la retrouver, me confie-t-il. Ça fait des années que j'imagine des choses aussi barbares les unes que les autres et c'est malsain. Très malsain. Je ne veux pas devenir fou, surtout que j'ai de nouveau quelque chose à perdre maintenant ...

Je souris contre mon gré. La situation ne s'y prête pas mais Edan est toujours romantique, même dans ces moments.
Je me laisse aller contre lui. Je veux lui montrer que je serai toujours là.

Nous restons plusieurs minutes, ou plusieurs heures je n'en sais rien, à admirer le spectacle devant nos yeux. Quelques fois, nous voyons des oiseaux voler au dessus du décor paradisiaque ajoutant de la féerie au paysage.

Nous décidons finalement de rentrer. Je revêts le tee-shirt d'Edan car il cache ma culotte. On pourrait presque croire que je suis en robe. Edan met simplement son jean.
Nous faisons le chemin inverse en silence, trop fatigués pour parler.

En arrivant, nous constatons agréablement que des bottes de pailles nous attendent devant notre maison ainsi que de nouveaux habits en lin, ceux que tout le monde met. Nous nous changeons donc, heureux d'avoir des vêtements propres sur nous. Le pantalon en lin tient sur mon bassin à l'aide d'une corde que je serre en guise de ceinture. Le haut est un simple tee-shirt à manche longue, assez large. Cette tenue me paraît minimaliste en vue de l'arrivée de l'automne, j'espère qu'en hiver, nous aurons des vêtements plus chauds.

Nous nous occupons ensuite du deuxième lit que nous plaçons à côté du premier déjà en place. Nous réaménageons un peu l'espace pour les faire se toucher et nous obtenons un lit deux places dans lequel nous pourrons dormir tous les deux.

***

Je suis réveillé par le chant des oiseaux. C'est la meilleure nuit que j'aie passé depuis trois jours. C'est comme si je me sentais revivre. Je me lève et je m'étire en laissant Edan dormir encore. Mon ventre cri famine. Je fouille dans mon sac à la recherche d'une dernière boîte de conserve mais je ne trouve rien. J'ouvre alors le sac d'Edan et c'est avec soulagement que je tombe directement sur des pousses de soja. Ce n'est pas ce que je préfère, mais c'est mieux que rien. Je vérifie qu'il reste une autre conserve pour Edan avant d'entamer la mienne. Je ne sais pas combien il en a amené, mais il en reste trois !

J'ouvre ma conserve et je pique au hasard dans la boîte avec la fourchette qui était dans mon sac. Manger fait un bien fou !

Une fois repu, Edan n'est toujours pas réveillé. Je vais le laisser dormir en paix alors je décide d'aller voir Alphonse maintenant. Après tout, il a dit que nous pouvions aller le voir n'importe quand. Avant de partir, je prends ma montre. Il est onze heure et demie. On a dormi longtemps, mais on avait indéniablement besoin de ce sommeil.

Je sors de la maison en essayant de faire le moins de bruit possible et je rejoins la rue. Je ne me souviens pas très bien du chemin pour aller à la maison du Grand-Maître mais le village est petit alors je devrais y arriver.

J'effectue quelques virages et je tombe sans problèmes sur la place du puit. Je m'approche de la belle bâtisse et je m'arrête à l'entrée où deux gardes me toisent avec attention.

- Je viens voir Alphonse, déclaré-je. Je suis Aurore, il voulait me voir.

L'un d'entre eux opine de la tête et m'ouvre la jolie porte d'entrée. À l'intérieur, un autre garde est devant les escaliers. Il me laisse passer mais me suit lors de mon ascension.
Quand j'entre enfin dans la pièce, Alphonse est sur son siège et est toujours dans la même position. Ses yeux s'orientent vers nous lorsque nous entrons.

- Elle a dit que vous l'aviez demandé Grand-Maître, dis le garde.

Alphonse hoche la tête.

- Aurore ?

Je ne dis rien mais je devine qu'il va me reconnaître grâce à ma voix.

- Oui c'est moi. Vous vouliez me voir.

- Absolument, allez-y venez. Vous pouvez vous en aller Côme. Merci.

Le Côme en question hoche la tête puis retourne à son poste, au pied des escaliers.
Je m'avance vers Alphonse et quand il lève la main je m'arrête et je m'assois.

- Je vois que vous vous habituez vite Aurore. J'espère que vous avez bien dormi.

Toujours mal à l'aise vis à vis de lui, je n'ose pas épiloguer sur ce qu'il dit.

- J'essaie d'anticiper un maximum Grand-Maître. En effet, c'était une nuit réparatrice.

- Tant mieux, dit-il.

Le silence se fait.
C'est lui qui m'a convoqué non ? Pourquoi est-ce qu'il ne parle pas ?
Je commence doucement à angoisser. Mon malaise ne cesse d'accroître.

- Vous vouliez me dire quelque chose ? Demandé-je enfin.

Alphonse sourit. Ses yeux ne me regardent pas, je me sens donc un peu plus calme qu'hier.
Il tape deux fois dans ses mains puis demande à ses gardes de s'en aller : l'heure des confidences est arrivée.
Une fois que nous sommes seuls dans la pièce, Alphonse se décide enfin à me regarder et je tressaille mais par respect je ne tourne pas le regard. Je ne devrais pas avoir peur de lui.
Il se lance ensuite sans préambule dans son récit :

- Lorsque j'avais ton âge, je me suis vu attitré une partenaire. Comme tout le monde. Ma quatrième partenaire s'appelait Louna et c'était la femme de ma vie.

Il soupire.
Je suis assez étonnée qu'il me raconte son histoire, je pensais que c'était à moi de le faire et que c'était justement la raison de ma venue. Il reprend.

- Nous savions pertinemment que nous allions devoir nous quitter après deux ans révolus. Mais nous ne voulions pas penser à ces choses là. Nous avons donc vécus une année mémorable dans une maison pleine de charme. Un jour, Louna est tombée enceinte. Lorsque j'ai appris cette nouvelle, je devais être l'homme le plus heureux. Au fil des mois, elle devenait de plus en plus resplendissante. Les neuf mois se sont écoulés à une vitesse folle. Et puis un matin, Louna à ressenti de terribles contractions. Nous sommes donc allés à l'hôpital pour qu'elle puisse accoucher. La travail fut long et fastidieux, je la voyais souffrir et cela me brisait le coeur ...

Alphonse s'interrompt. Sa voix tremble et ses yeux brillent. Je suis tout aussi émue.
Il prend une longue inspiration.

- Elle a fait une fausse couche.

Cette phrase me fait l'effet d'une douche froide. Voilà pourquoi il se sent terriblement triste. Plusieurs secondes s'écoulent pendant lesquelles Alphonse reprend un peu de contenance.

- Nous étions dévastés suite à cette nouvelle. Louna encore plus que moi. Elle est devenue une femme triste, rongée par les remords. Je sentais que je la perdais. Elle ne dormait plus, et j'avais même l'impression qu'elle ne m'aimait plus. Elle devenait folle, elle faisait des cauchemars. Rien n'allait. Cette fausse couche l'avait littéralement détruite. Nos deux ans allaient bientôt toucher à leur fin et je ne voulais pas laisser Louna seule avec un autre partenaire. Alors j'ai rassemblé les amis que j'avais et j'ai planifié notre fuite. Je voulais fuir cette ville qui avait ravagé l'âme de Louna. Comme si fuir allait régler les choses. Malheureusement, j'avais déjà perdu Louna. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Avec mes amis et leur partenaire, nous avons finalement réussi à fuir cette ville maudite. Nous avons suivi la rivière et nous sommes finalement arrivés dans ces ruines. C'était un immense espoir pour nous. Nous avions une septième chance, un endroit où nous reconstruire. Nous avons érigé cette communauté et elle s'est agrandi d'années en années. Mais les espoirs que j'avais mis dans cette fuite se sont révélé vains. Louna n'avais jamais vraiment remonté la pente. Le jour où elle est de nouveau tombée enceinte, je me suis dit que tout allait rentrer dans l'ordre. Elle était redevenue la femme dont j'étais amoureux. Elle avait repris vie. Et puis, le jour de son accouchement, elle y a laissé sa vie.

Il s'arrête.
Je ne sais pas quoi penser. Sa vie est un véritable drame. Une larme coule sur sa joue, il ne prend pas la peine de l'essuyer.

- Les années ont passé et je me suis occupé seul de ma petite fille. Aujourd'hui, je suis fier de dire que j'ai deux magnifiques petits enfants.

Je devine que son récit est terminé par le regard qu'il me jette. Un petit vent frais vient frapper mes joues et c'est avec surprise que je vois qu'elles sont humides de mes larmes. Je m'empresse d'essuyer mes yeux est mes joues.

Je respecte vraiment cet homme.

- Vous êtes très courageux, dis-je d'une petite voix.

- A cet instant précis Aurore, je me sens pitoyable. La majeure partie du village me considère comme une personne sénile.

Je fronce les sourcils, comment peut-il avoir si peu d'estime pour lui après tout ce qu'il a traversé ? Comment peut on le voir ainsi ?

- Non, je vous assure.

Il rigole tout doucement.

- Vous êtes une personne extrêmement gentille Aurore.

Je ne sais pas quoi dire.

- Merci Grand-Maître.

Je me demande pourquoi il m'a raconté son histoire. Peut-être pour établir l'égalité entre nous. En me disant quelles étapes il a traversé, je m'attache à lui et je lui accorde ma confiance.
On peut dire que cela fonctionne car je ne le vois plus du tout comme un vieil homme fou et despotique mais plutôt comme un petit papy que l'on veut réconforter.

- Tu te demandes pourquoi je t'ai exposé ma vie ? Tout simplement car je voyais en toi la méfiance que tu portais à mon égard. Je ne vais pas te demander de ma raconter ta vie, tu ne me fais pas suffisamment confiance pour ça.

Il laisse échapper un petit rire. Je suis déstabilisée par son attitude. Il est vraiment courageux.

- Merci Grand-Maître, je répète encore une fois.

- Je t'en prie Aurore.

Il me fait un signe de tête et tape de nouveau dans ses mains. Les gardes accourent. Je pense que cela met fin à notre entretient. Je me lève donc.

- J'aimerais vous revoir, dit Alphonse. Lundi si vous le voulez bien.

Sa proposition me prend de court mais j'accepte.

- Mais je vais travailler.

Il secoue la tête.

- Ne vous en faites pas pour ça, vous viendrez me voir tôt le matin avant de partir travailler, si vous loupez une heure de travail cela ne sera pas grave.

Je fais un signe de tête pour le remercier. Je ne sais toujours pas s'il peut voir ou non. Puis je m'éclipse et je sors de sa maison.

Ses révélations me troublent énormément.
Sur le chemin du retour, je me rends compte que je n'ai pas vu Jude depuis que nous sommes arrivés. Si Edan dort encore, je vais aller lui rendre visite.

En entrant dans la maison, c'est presque avec soulagement que je vois Edan encore allongé sur le lit. Je cherche quelque chose qui pourrait lui signaler que je suis avec Jude mais je ne trouve pas alors je m'en vais sans rien faire.

Finalement, je pense que même s'il était réveillé, je serai tout de même allée voir Jude.

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