20.

Les semaines se sont écoulées à une vitesse phénoménale. Septembre à fait son apparition en entraînant avec lui les journées plus courtes et légèrement moins chaudes.
Chaque jour, je nourris l'espoir en moi qui me dit qu'Edan va franchir le pas de notre maison. Mais à chaque fois, c'est seulement Jude que je vois dans le jardin.

Je n'ai toujours pas ouvert mon dossier, et je m'en veux. Je devrais le faire, seulement par respect pour Jude. Samuel et Judith m'avaient demandé de leur dire si j'arrivais à trouver le deuxième étage ou si au moins, j'accedais à des informations importantes. Du coup, c'est ce que j'ai fait. Je leur ai raconté toute l'histoire de A à Z. Ils ont été compréhensifs tout le long et je les considère désormais comme mes amis. Ils m'ont aussi raconté leur histoire, à eux. Comment ils vivent leur statut de Bannis, etc. Leurs parents étaient des parents exemplaires, ils n'ont jamais enfreint les règles établies par le gouvernement. Leur mère avait trente-quatre ans lorsqu'ils sont nés. C'est Samuel qui est sorti le premier ! Moi qui pensais que c'était Judith ...

Le jeudi, j'avais décidé de démissionner, tout d'abord parce que je n'avais plus rien à faire au Gouvernement, mais aussi parce que j'étais horriblement fatiguée. J'ai besoin de mes jours de repos le mardi et le jeudi.

Mon boulot à l'agence de photo me comble particulièrement. Je suis heureuse de me lever pour rejoindre Lucille. Elle m'a donné plus de responsabilités ces derniers temps. Maintenant elle ne gère que les petites choses sans grandes importances comme les photos d'identités par exemple. Quelques fois, j'ai même eu le privilège d'être la patronne pendant une journée ! C'était enrichissant, mais fatiguant. Malgré tout, je sais que c'est ce métier que je veux faire.

Aujourd'hui, nous sommes vendredi. Je me lève et Jude fait de même : il a trouvé un poste d'enseignant à l'orphelinat. Je pense que le jour où il m'a appris à nager à été une révélation pour lui ! Il s'est découvert des talents de pédagogue et même s'il lui manque un peu de patience, je reste persuadée que c'est un métier qui lui va à merveille.

Nous nous levons donc ensemble et nous petit-déjeunons ensemble aussi. Son travail commence plus tôt que le mien alors il part un peu avant moi.
Je prends mon temps sur le chemin de l'agence. Quand j'arrive Lucille m'accueille à bras ouverts.

- Bonjour Aurore ! Dit-elle avec son enthousiasme habituel. Je ne suis pas là aujourd'hui, je pensais que tu pouvais pendre la boutique en charge ?

Je suis surprise par sa demande, mais je ne cache pas ma joie.

- Absolument, aucuns problèmes, merci énormément. Vous n'avez pas peur que ...

Elle me coupe la parole, ne me laissant pas le temps de terminer ma phrase.

- Non, aucuns problèmes ! Je te fais entièrement confiance !

Elle me fait un clin d'oeil, ce qui me fait rire. Je vais dans le bureau pour déposer mes affaires et elle m'explique ce que je dois faire.

- Ce matin, tu ne t'embêtes pas, tu dois juste faire des photos pour une campagne de pubs, la société a laissé les informations sur le type de photos et tout, je t'ai mis le papier à l'étage.

J'hoche la tête, elle semble littéralement surexcitée !

- Cet après-midi tu fais un shooting en extérieur. Je t'ai mis l'adresse ici, c'est un appartement dans les combles. Je crois qu'un propriétaire veut des photos pour pouvoir vendre cet appartement. Enfin bon ! Si tu as tout finis avant et bien ne te gêne pas, tu peux rentrer chez toi, comme ça tu auras un week-end plus long !

Elle me tire la joue, un geste que faisait régulièrement Mme Desroliers. Puis elle s'échappe par la porte arrière. Wow ! Quelle énergie !

Comme elle me la dit, je retrouve les informations relatives à la campagne de publicité de la société. A mon grand étonnement, c'est une promotion pour la vente de bouteilles d'eau. Génial.
Sur la mezzanine je découvre les instructions laissées par Lucille.
Je mets toute la matinée pour faire ces photos, carrément moisies pour être franche. La société ne voulait pas le reflet du flash dans l'eau, il voulait des plans rapprochés du versement de l'eau dans un gobelet de couleur jaune.
Je mets cependant tout mon coeur à l'ouvrage et je rentre ce midi assez fatiguée.

- Jude ?

Je l'appelle à travers la maison, mais il ne répond pas. Je vais manger toute seule, ça ne me dérange pas plus que ça. Je suis habituée à la solitude depuis quelques temps. Nous mangeons rarement ensemble car un repas est servi pour tous les enseignants à l'orphelinat.
Depuis la scène sous la douche, j'ai essayé de garder mes distances. Avec Jude c'est compliqué car il est très tactile.
Ce n'est pas que je voulais oublier cet événement mais il me mettait mal à l'aise.
C'était une erreur de ma part.

Après le déjeuner morose, je retourne au travail rapidement et je vais au rendez-vous. C'est une adresse non loin de chez moi, dans un bel immeuble du centre. Je rentre le code inscrit sur le petit papier et j'utilise les escaliers pour aller au dernier étage, de toute façon, il n'y a pas d'ascenseur.

Dans le couloir, je sens le doute s'insinuer dans mes veines. Le couloir est délabré et il sent l'humidité.
Et si c'était mon père qui me donnait ce rendez-vous ?
Et s'il voulait me faire du mal ?
J'atteins la porte numéro douze et je tends la main devant moi pour frapper.
Je prends une grande inspiration et je toque trois fois.
J'attends quelques secondes qu'on vienne m'ouvrir mais il ne se passe rien. Je retends la main pour frapper de nouveau, mais la poignée s'active et la porte s'ouvre devant un magnifique visage.
Le sien.
Celui d'Edan.

Ma vue se trouble et je crains de tomber dans les pommes.
Sous le choc, je laisse mes mains tomber le long de mon corps.
Il s'empare de l'une d'entre elles et me tire à l'intérieur. Je le regarde toujours. Il a changé. Il a maigri. Ses cheveux ont poussé et une fine barbe s'étend sur ses joues et son menton. Ses joues sont légèrement creusées.
Et enfin je regarde ses yeux.
Ses superbes yeux bleus qui brillent d'une lumière resplendissante malgré la douleur que j'arrive à percevoir. Il est beau. Magnifique. Une boule se forme dans ma gorge. Je sens les larmes monter et mes yeux s'embuer.

Je ne sais pas combien de temps je reste là, à contempler sa beauté littéralement stupéfaite.
Je n'étais pas prête à le voir. Je m'attendais à affronter l'affreux visage de mon père et finalement, il se trouve que c'est Edan qui m'a ouvert la porte.
Edan.
Je tends la main vers son visage et je pose ma paume sur sa joue piquante. La chaleur qui me semblait habituelle s'empare de moi. Je ferme les yeux et les larmes coulent enfin.
C'est donc vrai ?
Il est de retour ?
C'est bien lui qui est debout devant moi ?

- Ne pleure pas, me chuchote-t-il d'une voix rauque ce qui a le don d'accentuer mes larmes.

Il me sert contre lui et je respire son odeur si particulière, son odeur de menthe et de réglisse. Il m'a manqué bon Dieu. J'ai soif de lui et de son corps. Je le serre contre ma poitrine, quitte à m'étouffer.
Je n'arrive pas à y croire.

- Tu es là ? C'est vraiment toi ? Demandé-je sanglotante.

Il me prend le menton et me relève la tête.

- Oui Aurore, je suis de retour. Je ne te quiterrai plus jamais. Plus jamais.

Mon nom sur ses lèvres intensifie les sensations que je ressens. Mais ses paroles suivantes me bouleversent d'autant plus.
Je ne sais pas quoi faire, trop de choses me viennent à l'esprit. Je veux l'embrasser, le prendre dans mes bras, le toucher, enfouir mes mains dans ses cheveux. Je veux me rendre compte qu'il est là, enfin, après tout ce temps.
Je pleure dans ses bras.

- Edan. Je t'aime Edan. Edan. Edan. Edan. Edan.

Je répète son prénom, encore et encore. Je veux rattraper le temps perdu. J'ouvre les yeux.

- Tu es beau, tu es magnifique Edan. Je t'aime bon sang, je t'aime.

Un nouveau sanglot étouffe mes paroles.
C'est à ce moment là qu'il m'embrasse. Ses bras vigoureux entourent ma taille et je passe mes mains dans ses cheveux. La chaleur augmente au fur et à mesure. Des frissons me prennent et je me délecte de ces sensations. Je ne veux plus jamais le quitter. Je ne veux plus jamais être séparée de lui.
Je me rends compte seulement maintenant qu'il m'a manqué plus que je ne l'aurais imaginé.
Notre baiser est passionné et impatient, mais il reste tout aussi tendre et romantique.
Trop de sentiments me prennent. Son odeur envoûtante et son contact prennent possession de mon âme et de mon corps.
Il s'allonge sur le petit lit et je me mets au-dessus de lui. Je me détache de lui et il laisse échapper un grognement de désapprobation.
Je souris enfin.
Je dois avoir une tête affreuse : des yeux bouffis et rouges, des cernes noires, des cheveux semblables à de la paille et un sourire pitoyable. Malgré cela, de sa voix rauque Edan me dit :

- Tu es magnifique Aurore. Je t'aime. Bon Dieu je t'aime.

Je laisse échapper un rire et je me penche de nouveau pour l'embrasser. Cette fois-ci, ce baiser est plus impatient et plus passionné, il retranscrit la frustration que j'ai eu à être éloignée de lui, mais aussi le désir d'en vouloir toujours plus.
J'ai du mal à imaginer qu'il est là. Devant moi.
Son odeur mentholée avec quelques touches de réglisse.
Ses cheveux soyeux et le piquant de ses joues.
Sa bouche chaude sur la mienne. Les frissons et la chaleur qui se répandent et s'intensifient sur ma peau.
Ses yeux bleus profonds qui me réclament.
Sa voix rauque et suave qui m'appelle.
Mes cinq sens sont enivrés de son être.
Il est là.
En chair et en os.
Ses mains tiennent fermement ma taille et je prends l'initiative de passer mes mains sous son tee-shirt. Sa respiration se fragmente quand je laisse courir mes doigts sur son ventre tendu par ses abdominaux. Je sens qu'il est prit de frissons et ses mains chaudes glissent aussi sous mon tee-shirt.
Mon corps réagi immédiatement, mon coeur s'emballe et ma respiration suit le même mouvement infernal. Je prends l'ourlet de son tee-shirt et je le passe par dessus sa tête. Puis je m'arrête.
A califourchon sur lui, à la lumière du jour, je remarque de façon flagrante sa perte de poids. Il n'a pas atrocement maigri, mais suffisamment pour que je puisse apercevoir ses côtes.

- Edan ... murmuré-je dans un souffle.

Les larmes me montent de nouveau aux yeux. Qu'a-t-Il subi ?
Je dessine son ventre de mes doigts, je passe par sa clavicule puis je remonte sur son cou. Je verrouille mes yeux aux siens et je vois qu'il me regardait avec attention.

- Ne t'inquiètes pas Aurore, dit-il tout bas, je vais bien et je suis là, avec toi. C'est tout ce qui compte.

J'hoche la tête puis je regarde encore son torse aminci. Je l'embrasse tendrement cette fois-ci et je m'allonge à ses côtés.
Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. J'ai tant de questions à lui poser et tant de choses à lui dire. Or, tout reste bloqué dans ma gorge nouée.
Je ne sais pas ce qu'il pense, ni ce qu'il ressent. Nous restons enlacés plusieurs minutes quand je brise le silence.

- Où étais-tu ?

Il souffle longuement. Alors je me redresse et j'embrasse sa joue recouverte de sa barbe. Je ne sais pas si je l'aime comme ça où pas. Je crois que je le préfère sans, mais je pense qu'il la laisse pour ne pas paraître trop maigre.

- Désolée, je comprends que tu ne veuilles pas en parler ...

Je baisse la tête et je m'appuie sur son torse. J'écoute les battements de son coeur. Il me répond enfin.

- Non ne t'inquiètes pas, je suis parti par moi-même ... j'étais ... perdu, en quelque sorte ... Je ...

Je le coupe en posant un doigt sur sa bouche.

- Non tais-toi finalement. Je veux juste être avec toi, là, maintenant. On verra les détails plus tard.

Je lui souris d'un vrai sourire franc.

- Je n'aime pas trop ça, dis-je en touchant sa petite barbe, ça pique quand je t'embrasse ...

Il hausse les sourcils et me regarde de façon suggestive. Doucement sa main remonte dans mon dos sous mon tee-shirt.

- Et moi, je n'aime pas ça ...

Il détache mon soutien gorge.
Surprise, je me relève brusquement, sous le regard amusé d'Edan. Ivre d'un désir insatiable, je le dévore des yeux et enlève mon soutien gorge sans enlever mon tee-shirt. Par chance aujourd'hui, j'avais un joli ensemble bleu marine en dentelle. Je le jette sur le côté du lit et je me place à califourchon sur Edan.

- Nous sommes à égalité maintenant ...

Je désigne son tee-shirt au sol, puis mon soutien gorge jeté à côté.
Edan me dévore de ses yeux bleus foncés, assombris par son désir grandissant, tout comme moi je suppose.
J'attends ce moment depuis tellement de temps. Je n'arrive toujours pas à croire que je peux le voir. Il est tout à moi.

- Edan ...

Ma voix sonne comme une plainte, mais des frissons parcourent sa peau à l'entente de son prénom. Il attrape mes bras et me tire à lui pour m'embrasser sauvagement. La chaleur qui s'empare de moi maintenant est plus violente, nos mouvements se font plus brusques. Soudainement, je me sens projetée du lit toujours collée à Edan. J'enroule mes jambes autour de sa taille et mes bras autour de sa nuque. Je perds mes mains dans ses cheveux et Edan fait glisser les siennes dans mon dos pour me soutenir. Je prends de grandes inspirations de son parfum si doux et fort à la fois. Le picotement de sa barbe sur mon menton n'est pas très agréable mais je pense m'y faire.
J'ai chaud.
Puis, très délicatement, il me pose sur le carrelage froid. Le contraste entre le sol et sa peau me donne quelques frissons qui sont eux, très désagréables.
Nous sommes dans la salle de bain. Edan me quitte pour aller chercher ce qui doit être une trousse de toilette et il en sort un rasoir ainsi que de la mousse à raser.

- Je te laisse faire, je veux pouvoir t'embrasser sans que tu trouves ça désagréable, et sans limites.

Oh mon Dieu, cet homme est parfait.

Je m'approche de lui et je l'embrasse encore. Je ne veux plus jamais quitter ses lèvres roses et pulpeuses, gonflées par nos baisers incessants. Edan me soulève et me pose sur le meuble du lavabo. Assise devant lui, en pleine lumière je peux encore constater son état. La seule chose qui n'a pas changé chez lui, ce sont ses bras. Ils sont toujours aussi vigoureux et sculpté. Ses avants bras bronzés se tendent dans l'effort. Je glisse mes doigts dessus, absorbée. Il me regarde avec son sourire en coin adorable et sexy.
Il me tend le nécessaire de rasage mais avant il se mouille le visage et applique la mousse à raser. Il forme une épaisse couche blanche sur ses joues, son menton et son cou. Puis il me regarde et il dit :

- Essaie de ne pas abîmer mon beau visage.

Il me fait un clin d'oeil et je roule des yeux.
Je commence finalement à faire glisser le rasoir sur sa peau.
Les minutes passent et J'évite de perdre ma concentration pour ne pas le couper. Il prend la main dans les endroits compliqués puis lorsque j'ai terminé, il se rince le visage et me sourit de toutes ses dents. Je prends son visage en coupe et je caresse ses joues douces avec mes pouces. Il me reprend par la taille et m'emmène dans la chambre.

- Enlève ça s'il te plaît ...

Il désigne mon jean. Je le regarde un peu étonnée, ses yeux sont doux alors je ne peux pas résister. J'ôte donc mon pantalon et je me retrouve en shorty bleu en dentelle, qui est assorti à mon soutien gorge sur le sol, et en tee-shirt alors qu'Edan à toujours sont jean.
Je me relève, je m'approche de lui et je coince mes doigts dans les passants de son jean.

- A ton tour, déclaré-je.

Il me sourit malicieusement, comme si c'était la seule chose qu'il attendait depuis longtemps. Je commence à avoir des bouffées de chaleur plus insupportables encore.
Je ne sais pas ce qu'il va se passer par la suite, mais je pense que tout va déraper rapidement.
Ça fait trop longtemps que nous sommes loin l'un de l'autre.
Il déboucle d'abord sa ceinture et je mords ma lèvre du bas. Puis il se baisse, dos à moi. C'est à ce moment que je vois sa cicatrice. Cette fameuse cicatrice. Elle se trouve sur son côté gauche, elle s'étend de l'os de son bassin et elle se perd sous son caleçon dans le bas de son dos. Elle est rose et un peu boursouflée, ça devait être une blessure profonde pour lui laisser une telle marque. Je m'en veut un peu de ne pas l'avoir remarquée avant. Je m'approche de lui et j'effleure la marque rosée. Il sursaute presque puis il se retourne. Mes yeux sont toujours fixés sur sa cicatrice que je retrace du bout du doigt. Je pars de son bassin et je passe mon doigt sous l'ourlet de son caleçon pour terminer le chemin. Une nouvelle boule se forme dans ma gorge en repensant à ce qu'il dû traverser. Je suis à fleur de peau, l'avoir retrouvé me redonne énormément de force tout en m'affaiblissant en même temps. Je ravale mes larmes et je prends le courage de lever la tête sur les yeux d'Edan. Son regard est triste mais surtout reconfortant.

- Tu sais ? Demande-t-il.

J'hoche seulement la tête car si je prends le risque de parler, je sens que mes larmes vont couler.

- Viens là.

Il me tend des bras et je m'y blotti. Je me concentre sur la chaleur qui m'inonde. Nous sommes tous les deux à moitié dénudés, le contact de nos peaux est revitalisant et vivifiant. Il me relève la tête et m'embrasse doucement. Il interrompt notre baiser puis demande.

- On danse ?

- S'il te plait, je réponds.

Cette idée m'excite au plus au point. Disons que la danse est notre moment d'intimité à nous deux.
Il pose une main sur ma taille et de son autre main se saisi de la mienne. Je suis un peu étonnée que l'on danse la valse, d'habitude c'est toujours la salsa. Mais je ne bronche pas, c'est une danse plus lente et plus romantique. Elle s'accorde mieux au moment présent.
Nous commençons à tourner et nos yeux restent verrouillés. Il prend une grande inspiration.

- Promets moi de ne pas m'interrompre.

Je ne sais pas pourquoi il me demande ça, mais j'acquiesce quand même.
Il reprend.

- Merci Aurore. Je t'aime et je suis désolé, vraiment tu dois être convaincue de ça. Je t'aime et je suis désolée.

Je suis touchée par ce qu'il me dit. C'est le genre de chose que tout le monde rêve d'entendre. J'embrasse sa clavicule désormais un peu plus apparente. J'aime particulièrement cette partie de son corps.

- Je ne comptais pas te faire du mal et crois-moi j'ai souffert énormément d'être loin de toi. C'était comme si une épée transperçait mon coeur chaque jour. Mais je savais que j'allais te retrouver. Contrairement à toi qui ignorait vraiment où j'étais. Et j'en suis profondément désolé. J'aurais voulu t'emmener avec moi, mais je ne voulais pas te mettre en danger.

J'essaie de ne pas rompre notre contact visuel. Cela rend l'instant encore plus mémorable et magnifique. Jamais je n'aurais imaginé de plus belles retrouvailles. La voix d'Edan est pleine d'émotions et je crois déceler quelques larmes se former dans ses yeux. Ma vision se trouble aussi.
Je n'ai pas la force de penser à autre chose qu'à sa présence ici et à ce qu'il me dit.

- J'étais en dehors des limites de la ville, plus loin que la clairière. Là-bas, il y a un petit peuple d'exilés qui comme moi, ont fuit l'oppression de notre ville. Ils se nomment les "Sauvages".

Il fait une pause, pour regarder ma réaction je suppose. Mais je reste impassible. J'ai un peu de mal à imaginer ce qu'Edan me dit. Il continue un peu plus difficilement.

- Je t'expliquerai tout en détail plus tard ne t'inquiètes pas ...

Il prend une grande inspiration et tourne la tête. Nos yeux ne sont donc plus en contact et enfin il me demande :

- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose avec Jude ?

Sa question me surprend un peu, mais je comprends son angoisse.
Je stoppe notre danse pour qu'il me regarde, je ne supporte pas son attitude un peu distante. Mais quand il tourne ses yeux pour me regarder, j'y vois la douleur qu'il ressent. Je m'affole soudainement, il a mal interprété ma réaction. Je prends son visage dans mes mains.

- Non Edan. Non, tu es le seul. Le seul. Je t'assure. Je t'aime. Tu es parfait vraiment. Je t'aime.

Je vois des larmes rouler sur ses joues et je les essuie.
Je sanglote aussi.

- Il ne s'est rien passé. Strictement rien. Je t'aime Edan. Je t'aime.

Je presse mes paupières pour clarifier ma vue, mais cela fait juste couler mes larmes un peu plus.

- Ne pleure pas, dit Edan. Ne pleure pas, je te crois. Je t'aime Aurore.

Mes larmes s'intensifient, je suis soulagée. Il essuie mes larmes de la même façon que j'ai essuyé les siennes.

- Je t'aime, dis-je. Je t'aime Edan.

Enfin, nos bouches sont de nouveau liées. Je ne sais pas trop ce qu'il vient de se passer. J'ai eu trop de révélations pour la journée pour pouvoir voir clairement dans mes pensées. Je sais juste que j'aime Edan et qu'à cet instant, je veux juste sentir son corps contre le mien.
Comme pour répondre à ma prière muette, Edan prend le bas de mon tee-shirt et la passe par dessus ma tête.

- Là nous sommes à égalité.

Je souris face à son commentaire. J'admirerai toujours son courage et la façon qu'il a de se contrôler. Il est fort et sa carapace est d'une dureté inouïe.
Il me porte comme il sait si bien le faire et il m'allonge sur le petit lit. Il s'appuie ensuite sur ses coudes de chaque côté de moi pour éviter de m'écraser. Il décolle sa bouche de la mienne et vient embrasser la peau de mon cou. Ma respiration se bloque plusieurs fois et elle devient très irrégulière. La pluie de baisers laisse une sensation de chaleur intense sur ma peau et une vague de frissons dans son sillage. La pression dans mon ventre augmente considérablement, elle électrise chaque parcelles de mon corps. D'autres frissons plus forts font leur chemin le long de ma colonne vertébrale. Je tire légèrement sur les cheveux d'Edan pour le rapprocher encore plus de moi. Il relève ensuite la tête pour me regarder dans les yeux et nous nous embrassons une nouvelle fois. Je passe mes jambes autour de son bassin et il bascule sur le côté. Il se relève ensuite, je suis donc assise sur ses genoux. Il prend mon bras et décolle sa bouche de la mienne pour la replacer sur la peau fine du creux de mon coude. Je ferme les yeux et je laisse échapper un soupir de mes lèvre. Il se détache de nouveau et cette fois-ci, c'est à moi de l'assaillir de mes baisers. Il prend appui sur ses bras quand j'embrasse son cou et le suçote légèrement pour y laisser une petite marque rouge. Je passe mes mains dans son dos tout en continuant de répandre mes baisers sur son torse. Je le griffe doucepent puis effleure sa douce peau avec mes ongles. Des frissons parcourent sa peau et combiné à un de mes baiser sur sa clavicule, il gémis faiblement. Un courant électrique passe dans tout mon corps à l'entente de se bruit mélodieux. Ses mains empoignent à leur tour ma taille alors que j'arrête un instant de l'embrasser. Il fait courir ses doigts sur mes côtes. Chez moi cet endroit est particulièrement sensible et je crois qu'il la remarqué, il prend alors l'initiative de nous rebasculer et il descend son visage jusqu'à mes côtes. Je le regarde en essayant de contrôler ma respiration devenue chaotique. Son souffle chaud s'écrase sur ma poitrine puis sur mon ventre ce qui me donne la chair de poule. J'ai de plus en plus chaud et l'électricité qui circule entre nos deux corps ne cesse de monter en intensité. Il pose furtivement ses lèvres sur un de mes côtés au niveau de mon nombril puis il réitère son geste de l'autre côté. Je souffle fort et je gémis à plusieurs reprises. Mes mains son enfouies dans ses cheveux. Il se redresse et remonte sa bouche sur mon corps, en passant par ma poitrine, mon décolleté, et mon cou, pour arriver à ma bouche. Il me sépare de ce qu'il me reste sur mon corps, à savoir ma culotte et il enlève à son tour son boxer.

Je m'abandonne alors à toutes les sensations qui me submergent et je quitte finalement la terre ferme pour rejoindre le paradis que seul Edan est capable de m'offrir.

Je suis à lui.
Il est à moi.

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Hey les amis !
Voilà. Le chapitre tant attendu (je pense ...). Sincèrement, j'étais tellement impatiente d'écrire et de poster ce chapitre c'est fou ! *.*
J'espère que les retrouvailles entre Aurore et Edan ne vous ont pas déçues ...
Dites moi tout !

S'il vous plaît dites moi ce que vous pensez de ce chapitre ! Perso je crois que c'est mon préféré ! :o
Il est vachement long (environ 4000 mots) et j'ai hésité à le faire en deux parties, mais je suis gentille alors le voilà tout en entier !
Je ne sais pas quoi dire d'autre juste de commenter s'il vous plaît et merci énormément, je vois de plus en plus de commentaires prouvant que mon histoire vous plaît et ça me rend très très heureuse !
Merci encore !
Bisous et à demain pour la suite !

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