18.

Cette journée de vendredi se passe très bien. J'ai été faire un autre shooting photo avec Sophia qui est une fille adorable ! J'ai appris qu'elle travaillait tous les jours sauf le dimanche et ses horaires de mannequin sont assez strictes. J'espère que ce n'est pas une Bannise, elle mériterait vraiment d'avoir un partenaire.

Je ne comprends vraiment plus le gouvernement. Ils arrivent à trouver plusieurs partenaires pour une seule personne, en revanche ils n'arrivent pas à en trouver minimum un pour une autre personne. Ça n'a absolument aucun sens. Je commence à ressentir doucement la colère contre le gouvernement s'immiscer en moi et l'horrible docteur Rose apparaît dans ma tête à chaque fois que je pense à ma société et aux enfants. C'est vraiment très désagréable. Comme si, grâce à ses yeux mesquins et perçants, elle pourrait voir à travers moi et lire dans mes pensées. Mais en réfléchissant elle l'a déjà fait en installant ces foutus caméras dans ma maison.

En arrivant le soir à la maison, c'est avec joie que je retrouve un Jude de très bonne humeur. Il semble avoir complètement oublié nos légères discordes et c'est à mon plus grand bonheur. Je vais peut-être attendre avant de retourner au Gouvernement. Je ne sais pas. Je me déciderai au fil de la soirée.

- Il fait vraiment chaud tu ne trouves pas ? Me demande-t-il lorsque je le rejoins à sa place habituelle dans le jardin.

- Oui c'est vrai.

Je suis simplement vêtue d'un short et d'un débardeur alors je supporte plutôt bien la température.

- Tu as fait quoi aujourd'hui ? Continue-t-il.

- J'ai fait un autre shooting photo avec Sophia, tu sais la mannequin. C'était tout aussi génial que la dernière fois, c'est une fille pétillante et super agréable !

Il ne semble pas plus intéressé que ça par les qualités de Sophia. C'est dommage.

- Et toi qu'as-tu fait ?

- J'ai été voir à la manufacture de bois de la ville, je pense à devenir ébéniste, mais j'avais raison ils ne prennent que les Bannis.

Il soupire et je fais la moue.

- Mais bon ce n'est pas grave hein ! Je vais pouvoir glander dans cette baraque toute la journée !

Il me fait un clin d'oeil et je lève les yeux au ciel. Un ange passe.

- Tu en sais beaucoup sur moi finalement, déclare Jude, mais j'en sais peu sur toi ...

- Que veux-tu savoir ? Demandé-je.

- Tout ?

Nous rigolos tous les deux.

- Non plus sérieusement.

- Tu sais, tu m'as emmené chez une certaine Louise un jour, son partenaire s'appelle Nhoa je crois.

J'acquiesce et il continue.

- Je voulais savoir comment vous vous êtes rencontrées, ce genre de choses tu vois ?

Je souris, il est un peu gêné j'ai l'impression. J'essaie de rassembler mes souvenirs.

- Je ne peux pas te garantir que je vais raconter la stricte vérité, c'est plutôt lointain tout ça.

- Peu importe, je t'écoute.

Je souris comme pour le remercier et je commence mon récit :

- Nous avions sept ans et c'était le jour de la rentrée. J'étais un peu en retard et je suis arrivée dernière dans la classe. Nous étions peu alors il y avait des places un peu partout mais quand j'ai vu qu'il y avait une place de libre à côté de Louise, j'y ai couru ! Je l'avais déjà remarqué notamment grâce à ses super cheveux de déesse et à ses yeux captivants. Elle m'intriguait beaucoup et elle paraissait vraiment très très gentille. Je me suis donc installée à côté d'elle et j'ai sorti mes affaires. Elle m'a regardé et elle m'a dit :"Salut, moi c'est Louise. Je suis contente que tu sois ma voisine." Je lui avait répondu quelque chose comme :"Salut moi c'est Aurore et je suis contente aussi !" Elle m'avait souri de toutes ses dents et elle m'avait dit qu'elle aimait beaucoup mon prénom. J'étais très touchée. Je l'ai remercié et j'ai dit que j'adorais ses yeux. Je me suis tout de suite dit qu'elle allait devenir ma meilleure amie. Depuis ce jours nous ne nous sommes jamais quittées ! Comme si mon voeux s'était exaucé.

Jude me regarde d'une façon bienveillante. Il m'encourage à continuer.
Je lui raconte le jour où nous nous sommes introduites dans les cuisines de l'orphelinat et où nous avons fait un gâteau au chocolat rien que pour nous ! Malheureusement madame Desroliers nous avait surpris.
Je lui raconte aussi des moments plus tristes comme celui où une de ses soeurs avait eu une allergie aux concombres. L'avantage c'est que j'avais pu piquer son lit et qu'on avait pu dormir dans la même chambre. Nous n'avions pas arrêté de parler pendant toute la nuit et le lendemain avait été une journée particulièrement éprouvante. C'était notre première nuit blanche et nous avions dix ans à l'époque. Je m'attarde sur des souvenirs anodins mais qui m'ont beaucoup marqué comme le jour ou je l'avais vu vomir pour la première fois. C'était dégueulasse, mais j'en ai mal au ventre à force de rire quand je le raconte à Jude.

- Vous ne vous êtes jamais disputées ? Me demande-t-il.

Sa question m'intrigue, ma relation avec Louise paraît sûrement parfaite mais ça n'a pas toujours été le cas. Peut-être qu'il m'envie car il n'a pas eu le même sort avec Edan.

- Si bien sûr, répondis-je, mais c'est normal non ? On se dispute dans toutes les relations. Par contre je ne m'en souviens pas trop, c'était des trucs à la con généralement. Même quand nous étions fâchées l'une contre l'autre nous mangions ensemble !

Je rigole un peu fort et cela semble contagieux car Jude m'imite. C'est vraiment agréable de faire ressurgir ce genre de souvenirs, je suis bien loin de la nostalgie de Jude quand il parle de ses expéditions avec Edan.
Nous reprenons notre souffle.

- Et tes frères et soeurs ? Demande Jude.

C'est une question banale pour tout le monde, sauf pour moi et elle suffit à refroidir l'atmosphère de façon drastique. C'est toujours un sujet très délicat pour moi. Dieu sait que les enfants sont exécrables entre eux et je n'ai pas échappé aux moqueries incessantes sur le fait que je sois fille unique. J'ai sûrement des demies-soeurs ou des demis-frères, car mon père a continué sa vie. Mais je suis la seule à être sorti du ventre de ma mère.

- Je n'en ai pas, je réponds enfin.

Je regarde Jude qui est étonné, mais il arbore vite une expression compatissante qui me met plus à l'aise.

- Tu veux en parler ?

J'hésite un peu mais je sais que je peux avoir confiance en Jude.

- J'ai découvert ça le jour de mes quinze ans. Ma mère était battue par son partenaire et lors de son accouchement, elle est morte. J'étais son premier enfant

J'évite de le regarder, je ne veux pas subir sa pitié car sinon je vais me mettre à pleurer. Je ne sais pas pourquoi ça m'influence autant, mais je suis toujours à fleur de peau quand j'en parle. Il ne faut surtout pas me poser trop de questions car je suis aussi très irritable.

- D'accord, répond-il simplement.

Puis je sens ses bras m'entourer et je me laisse aller.
C'est décidé, je n'irais pas au Gouvernement ce soir.

Jude me relâche peu de temps après et nous nous levons. J'essaie de chasser l'ambiance morose et nous nous installons à table pour manger. Le repas ramène un peu de joie et nous montons nous coucher.
Je m'endors paisiblement.

Le lendemain, je me réveille très doucement. J'ouvre les yeux et je remarque que Jude est assis contre la porte de la chambre avec un oreiller dans les bras. Il me sourit puis dit :

- Salut.

Je lui souris en retour.

- Salut.

Je m'étire et je sors du lit. Jude se lève et il me lance l'oreiller en me disant :

- Tu vas en avoir besoin.

Je ne comprends pas trop pourquoi mais mon cerveau est trop embrumé pour lui poser la question. Je sers donc l'oreiller chaud contre ma poitrine. Il me laisse passer devant lui et je vais dans la cuisine. Je prépare mon café et je vais dans la salle à manger.
Soudain mais yeux se posent sur trois choses posées à la va vite sur la table. Il y a un dossier avec "Edan" noté dessus et un autre avec mon prénom. Le troisième truc est un livre qui s'intitule "Pardonner son partenaire en dix leçons". Mon cerveau se réveille instantanément et je me tourne rapidement. Jude me regarde, appuyé dans l'encadrement de la porte.

- Tu n'as pas fait ça ?

Je laisse échapper un rire de désespoir. Il fait la moue puis sourit de nouveau. La colère se reprend dans mes veines, empoisonnant chaque parcelle de mon corps. Je reprends un air sérieux.

- Putains Jude, c'est une blague ?

Il secoue la tête. Je vois rouge et je comprends l'utilité de l'oreiller. Je me précipite sur lui et je l'attaque à coups d'oreiller. Il s'enfuit en courant et en rigolant mais son comportement me met encore plus en rogne. Il a été au Gouvernement ce sale connard ! Sans moi ! Surtout qu'il refusait strictement d'y mettre les pieds ! Et en plus il a osé ramené des informations ! Putain, il ne voulait pas que j'y aille car il ne voulait pas que je lui vole la vedette en fait ! Comment il a pu osé !

- Tu n'es qu'un sale con Jude !

Je continue de courir après lui en l'assaillant de coups. Il monte à l'étage et va dans la salle de bain. Son rire retentit contre les murs. Il va sous la douche et je le rejoins. Je le frappe encore et encore quand tout à coup, je sens de l'eau gelée couler sur mes cheveux. Je sursaute et je lâche l'oreiller qui est inutilisable car rempli d'eau. Je me sers de mes main pour le frapper mais je vois bien qu'il ne ressent rien.

- Tu ne mérite même pas que je te frappe !

Il rit encore plus fort et ses mains viennent soudainement saisir mes poignets. Il me pousse contre le mur pour m'immobiliser. J'ai envie de lui cracher dessus mais je chasse très vite cette idée. Son visage est lumineux car il est éclairé par son sourire resplendissant. Je ne sens même plus l'eau couler sur moi. Nous sommes tous les deux trempés et son t-shirt lui colle à la peau et cela laisse apercevoir son torse joliment sculpté. Je remonte les yeux et il me détaille de façon narquoise avec un sourcil haussé. Je me rends compte que je peux encore me servir de mes jambes pour le frapper mais il semble lire dans mes pensées et il se colle à moi. Il n'y a plus d'espace entre nous et je le trouve dangereusement trop près de moi. Mais je continue de le regarder de façon hautaine. Je veux lui prouver qu'il n'a rien gagné. Je sais que dans un sens, je suis soulagée de ne pas à aller au Gouvernement pour trouver moi même ces informations. Mais le con ! Il aurait pu me prévenir quand même. Il pose son front contre le mien mais je ne baisse pas les yeux. Je ne suis même pas intimidée. Dans un autre contexte, cette situation aurait été l'une des plus sensuelle de ma petite vie. Mais la colère m'aveugle littéralement.
Jude sourit toujours et je sens bien qu'à force de le fixer ma colère va s'amenuiser.

- La seule raison qui t'a poussé à faire ça, c'est parce que tu savais qu'Edan avait réussi et que tu voulais te prouver que tu pourrais y arriver aussi ! Lui craché-je.

Je ne peux vraiment plus bouger et sa pression sur mes poignets commence à me donner des fourmis.

- Non, je n'arrivais pas à dormir et je m'ennuyais alors je me suis dit que c'était une bonne option pour échapper à cet ennui.

Il est toujours aussi prétentieux. Putain ! Je fixe toujours ses yeux bruns profonds et la malice que j'y vois me fait quelque chose que j'ai du mal à interpréter.

- Lache-moi, dis-je entre mes dents.

- Non, tu vas recommencer à me frapper. J'ai pas envie.

La rage refait surface et une idée me vient. Une mauvaise idée mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Mon regard s'adoucit et Jude semble un peu étonné. Je me détends et je me concentre sur ses orbes chocolat. Puis je baisse les yeux sur ses lèvres.
Je suis sûre que si je l'embrasse, il me relâchera.
Nos fronts sont toujours collés, il suffit juste que je me penche de quelques centimètres. Je regarde toujours ses jolies lèvres rosées et pulpeuses. Et j'ai soudain vraiment envie de les presser contre les miennes. Je m'imagine leur goût délicat et fruité. La chaleur de ses lèvres opposée à la froideur de l'eau qui ruisselle sur nous serait une expérience des plus vivifiante. Il passe délicatement sa langue sur sa lèvre inférieure et je suis prise de très légers frissons. Je commence à me pencher et je ferme mes yeux. Je m'attends à rencontrer la douce peau de ses lèvres mais Jude me lâche d'un coup. Il s'éloigne rapidement et ferme la porte de la salle de bain, me laissant seule.
Je ne comprends pas du tout ce qu'il vient de se passer.
À quoi je pensais merde ?!
Je me souviens que l'eau coule encore, et qu'elle est toujours aussi froide. Je l'éteins et je suis prise de frissons, je ne ressens plus la chaleur du corps de Jude. J'éssors mes cheveux et je les attache. J'ouvre la porte et je vois que Jude n'est pas dans la chambre. J'en profite donc pour me sécher et pour vêtir une tenue plus agréable. Je respire un bon coup encore un peu sonnée par les événements et j'ouvre enfin la porte pour rejoindre Jude en bas.

Je le retrouve dehors, sous le saule avec une tasse de café. Je vais le laisser seul. La situation est trop bizarre et extrêmement gênante. Il m'a repoussé finalement, et même si c'est très humiliant, j'en suis contente car cela m'a empêché de faire une énorme connerie. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il se serait passé si nous nous étions embrassés. Il faut que je me ressaisise.
Je m'assieds à ma place habituelle dans le salon. Je regarde d'un oeil mauvais les dossiers, sûrement jetés à la va vite sur la table. Je n'en veux pas à Jude, ou du moins je ne pense pas. Je suis extrêmement soulagée qu'il soit sain et sauf, et le fait qu'il soit allé chercher les dossiers seul m'enlève un poids des épaules. Il a dû se rendre dans une salle des archives pour trouver nos dossiers, je suppose qu'il y a toute notre vie écrite sur ces feuilles. Le dossier d'Edan est légèrement plus épais que le mien. Il doit contenir toutes les informations sur sa mère je suppose. Sûrement pareil pour le mien. Je louche sur la couverture en cuir. Le dossier est fermé par un ruban rouge rubis poussiéreux. Les feuilles à l'intérieur sont volantes, rien ne les relie. Le fait d'avoir à porté de main toutes les informations que je demande sur ma mère, sur sa vie d'avant, me perturbe. Je suis angoissée. Peut-être que ce dossier renferme des secrets bien plus lourds que je ne le crois. Peut-être que tout mon monde va s'écrouler rien qu'en lisant une seule page de ce truc. Je ne pense pas que je vais lire le dossier d'Edan, ça ne me concerne pas et je ne veux pas trop m'introduire dans sa vie privée, voire intime, sans son accord. Parce que je pense que ce truc répertorie plus d'informations sur nous que nous pouvons l'imaginer.
Ce n'est pas vraiment le genre d'informations que je cherchais, mais au final, je pense que je vais grandement me contenter de ça.

- Salut.

Je sursaute à l'entente de la voix de Jude. Je me retourne pour le voir.

- Salut, répondis-je, tu les as lu ?

Je désigne du doigts les dossiers sur la table sans le quitter des yeux. Une gêne s'est installée entre nous. Il secoue la tête .

- J'ai prit celui d'Edan, je me suis dit que tu voudrais peut-être y jeter un oeil, et bien évidemment j'ai prit le tien.

- Merci.

Je tente de lui sourire, mais ma tentative est vaine. Jude ne me regarde toujours pas.

- Tu as été où pour trouver ces trucs ? Demandé-je.

Il relève enfin la tête avec un petit sourire victorieux sur les lèvres. Sa fierté, encore et toujours.

- Je ne te le dirais pas, tu serais capable d'y retourner.

Il lève les sourcils et je sens sa malice dans sa voix.

- Je ne compte pas y retourner, je pense que j'ai tout ce qu'il faut, remarqué-je en rigolant.

- Je ne te crois pas, dit-il avec un air hautain.

Je lève les yeux au ciel et je me retourne pour regarder les dossiers.

- Je ne pense pas que je vais les lire. Ils renferment trop de secrets, je pense que c'est malsain.

Je me retourne pour regarder discrètement sa réaction. Il hausse les épaules visiblement déçu.

- J'ai fait ça pour rien ?

- Non bien sûr que non. Je ne me sens juste pas prête à les lire maintenant.

Je lui esquisse un sourire et il me répond un sourire aussi.

- Merci, dis-je enfin.

Il me fixe toujours avec la même intensité puis il me répond :

- J'ai cru que tu n'allais jamais le dire !

Il rigole, ce que détend un peu l'atmosphère. Je respire un bon coup et je termine mon café. Une fois fini, je vais voir Jude qui est de nouveau sous le saule.

- Je m'excuse pour tout à l'heure, lâche-t-il finalement.

Je le regarde, incrédule.

- Non c'est moi qui doit m'excuser, je ne sais pas ce qu'il m'a prit. Désolée, dis-je.

Il hoche la tête, le regard dans le vide. C'est très embarrassant. J'espère que la gêne que je ressens quand je suis avec lui va se dissiper au fur et à mesure des jours. Je ne tiens pas à avoir une relation "tendue" avec lui. J'aurai l'impression que nous ne sommes pas naturels. Je me decrispe soudainement et cela ne lui échappe pas.

- Non, c'est moi qui suis désolé, dit-il.

Je ne sais pas pourquoi il s'excuse. C'est vraiment bizarre, d'autant plus qu'il l'a déjà fait notamment un soir dans le lit. J'hausse les épaules .

L'ambiance devient de plus en plus détendue au fil de la journée et j'en suis heureuse. Je n'ai plus l'impression d'être écrasée par un poids. Je remarque que pendant toute la journée, Jude me glisse des regards insistants. Je ne sais pas ce que ça veut dire. J'espère simplement qu'avec la scène de la douche ce matin qu'il ne s'est pas imaginé des choses. J'aime Edan. Je le sais et j'en suis certaine. Mais d'un autre côté, j'ai du mal à comprendre la pulsion de ce matin. Je ne sais vraiment pas pourquoi l'envie soudaine d'embrasser Jude s'est déclarée. Je me dis que c'est parce qu'Edan me manque et je l'espère de tout mon coeur.

Le soir venu, nous allons nous coucher en silence et Jude se fait de plus en plus insistant. Je baisse la tête à chaque fois que nos yeux se croisent. Nous nous disons bonne nuit et Jude tombe rapidement dans les bras de Morphée. J'ai plus de mal à trouver le sommeil et je regarde l'heure. Puis mes yeux dérivent sur la date du jour et je comprends instantanément le comportement de Jude.
Nous sommes le quatorze août et c'est son anniversaire.
Sa respiration lourde me prouve qu'il dort profondément. Je ne vais pas le réveiller pour simplement lui dire "Bon anniversaire" non ? Je n'ai même pas de cadeaux ! Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que je dois faire ?
Finalement, prise au dépourvu je me penche sur sa joue et je l'embrasse quelques secondes. Puis je lui chuchote.

- Bon anniversaire Jude, je suis désolée.

Je lui redépose un autre baiser et je ferme les yeux pour profiter du contact de sa joue douce et chaude sur mes lèvres. J'inspire longuement et je sens son odeur caractéristique : il sens l'écorce d'arbre. Une odeur forte mais qui lui va à ravir. Puis je me décolle et je me recouche.

Qu'est-ce qui m'arrive bon sang ?!

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