Partie 7

Je fis un grand coup, non seulement je prouvai que l'incohérence n'en était pas une, mais, plus fort encore c'est grâce à E=MC*2, une formule incomprise et délaissée que je réussis ce tour de force. Ainsi E=MC*2 et ma nouvelle théorie n'en sortaient que plus solides. Et comme une trainée de poudre la communauté scientifique reconnaissait le sérieux de mes travaux et certains commencèrent même à travailler sur E=MC*2, qui pourtant existait déjà depuis dix ans. Je reçus de multiples sollicitations ; des lettres m'arrivaient des quatre coins du monde à une telle cadence que je pouvais plus répondre à tout le monde. Mais il me restait toujours à prouver par l'observation la courbure de la lumière. Pour cela il fallait observer la lumière qu'émettait un astre situé derrière le soleil, car le soleil est l'astre le plus massif à proximité de nous il est donc le plus susceptible de déformer de manière significative la trajectoire de l'astre que l'on veut observer ; je rappelle que plus un corps est massif, plus son accélération modifiera la trajectoire de tous ce qu'il se trouve autour de lui ; ainsi, si la lumière provenant de cet astre parvient à nos yeux alors qu'elle se trouve derrière le soleil, on admettra qu'elle a subi la gravité du soleil, si l'on ne voit rien ma théorie est fausse.

Pour faire une telle observation il fallait aller au ****, mais pendant la guerre, aucune expédition de cette ampleur n'était envisageable. Il fallut attendre l'année 1919 pour qu'une expédition soit menée. Mon salut vint d'Outre-Manche ; l'astrophysicien Arthur Stanley Eddington mena l'expédition et malgré les mauvaises conditions météorologiques il observa bien que la lumière était courbée par soleil.

Le monde entier ne parlait plus que de cela. Au sortir de la guerre les gens avait besoin de nouvelles pensées, de nouvelles visions. Des ruines toutes fraiches de la guerre commençait à émerger un nouveau monde ; s'il était important de reconstruire matériellement l'Europe de 1918, il était encore plus important qu'une vision du monde nouvelle apparaisse. Quoi de mieux qu'un astrophysicien britannique ayant prouvé la véracité d'une théorie issue d'un physicien allemand.

Voilà, nous y sommes, ma théorie de la relativité générale est établie. C'est une théorie sur le comportement des objets macroscopiques. Ma théorie explique comment les entités massives évoluent dans l'univers. C'est une théorie sur la gravité cette force mystérieuse qui n'en n'ai finalement pas une.

Si la gravité existe bien, il est néanmoins faux de dire qu'elle est une force. La gravité est la déformation de l'espace-temps provoqué par les objets, tout corps qui possède une masse déforme l'espace-temps, possède donc une gravité. Le soleil attire la terre et la terre attire la lune. Mais la terre attire aussi le soleil, de moindre mesure certes mais quand même. Imaginez un trampoline d'où l'on déposerait une boule de bowling, la surface du trampoline serait alors déformée par ce corps ; on verrait alors la boule s'enfoncer dans le trampoline changeant inévitablement la géométrie initiale du trampoline. Si l'on observait le trampoline de côté, on verrait qu'un creux s'est créé faisant penser à un trou que l'on aurait creusé. Il se passe exactement le même phénomène dans l'univers, la boule de bowling devenant un astre massif et le trampoline l'espace-temps. Les objets massifs déforment le tissu spatio-temporel créant ainsi une sorte d'attraction avec les autres astres. Imaginons ensuite que l'on mette une bille dans ce trampoline ; la boule de bowling attirera la bille vers elle, vers le fond du creux ; il se passe la même chose avec la terre et nous. Si à la place de la petite bille on aurait mis un gros ballon de football, rien n'aurait changé elle serait attirée de la même façon vers le creux parce que, comme on l'a vu, tous les objets tombent à la même vitesse indépendamment de leur poids. Si maintenant, au lieu de simplement poser la bille sur le trampoline nous décidons de lui donner une accélération ; nous lançons alors la bille tout droit – elle avance d'abord droit, mais très vite en tournant elle se retrouve aspirée par la boule et finis sur elle. Mais si l'on met la bonne accélération dès le début, la bille pourra tourner indéfiniment autour de la boule de bowling ; elle orbitera alors autour de la boule sans jamais tomber sur elle car sa vitesse de rotation est conséquente mais sans jamais non plus s'extraire de l'attraction de la boule. Il se passe le même phénomène entre la lune et la terre. La lune attirée par la terre ne s'écrase jamais sur elle car a une accélération suffisante pour ne jamais s'écraser mais cette accélération ne demeure pas assez forte pour que la lune s'extrait de l'attraction de la terre. Tantôt attirée par la terre, tantôt animée d'une formidable vitesse, la lune est perpétuellement au voisinage de la terre. Et penser qu'elle ne tombe pas sur la terre serait faux.

La lune ne fait que tomber vers la terre. Pour comprendre cela, il faut imaginer un canon avec une boule à l'intérieur ; une fois le canon en marche, la boule est propulsée vers le haut et suit un certain angle de jet ; la boule, bien qu'elle ait acquit une accélération tombera plus loin sur terre, sa chute formera une courbe. Mais disons que l'on prenne maintenant un canon plus puissant et qu'on l'active, la boule pourrait acquérir une plus grande vitesse et peut être même s'extraire de l'atmosphère, mais elle reviendra fatalement vers la terre. Pourtant cette fois-ci elle a acquis une telle vitesse qu'en retombant sur terre, elle passe derrière l'horizon de la terre pour passer derrière elle, évitant ainsi le contact avec la terre. Sa chute formera maintenant une courbe complète qui donne une ellipse. Et il se passera à chaque fois la même chose lorsqu'elle chutera vers la terre, elle passera toujours derrière l'horizon, se dérobant continuelle. C'est ce qu'il se passe avec la lune, elle tombe éternellement sur la terre mais comme sa vitesse est très grande, elle passe toujours derrière cette dernière. C'est ce qu'il se passe avec la terre qui chute vers le soleil, avec Jupiter qui chute vers le soleil, Vénus Mars et ainsi de suite.

Mais revenons un peu en arrière...

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