Chapitre 9
Alors que les jeunes déjeunaient, quelque part dans le royaume, une réunion des plus capitales se tenaient dans le bureau du roi.
— Je ne sais pas pour combien de temps nous y serons, mais il est de ton devoir d’agir comme un Roi.
Ben écoutait silencieusement les conseils de son père.
— Et puis, certains gardes d’Arcopolis et de Comores ont déjà été avertis de notre départ. Ils vont se relayer pour assurer la protection des villes de notre royaume.
— Bien père, tu peux compter sur moi. Je ferai mon devoir.
Ben était dans le bureau de son père depuis une demi-heure déjà. Hormis les changements climatiques, énormément de choses étranges se produisaient dans le royaume. La garde des sceaux ainsi que le ministre de la défense avaient effectué plusieurs interventions pour essayer de maintenir le calme sur Auradon. Mais certaines familles déploraient la disparition des leurs.
— La sortie de demain risque d’être une ouverture pour de nouvelles catastrophes. Et comme il nous est impossible de l’annuler sans troubler la quiétude du peuple, je te conjure de garder l’œil sur tout mais aussi qu’à chaque étrangeté, tu puisses me faire un rapport.
La plupart des parents ayant une responsabilité liée de près ou de loin à Auradon devaient se rendre sur Arcopolis car il y aurait dans quelques jours une réunion de crise afin de trouver une solution pour les situations à venir. Ainsi, Ben accompagna son père jusqu’au carrosse de la bonne fée marraine.
Pendant ce temps, dans le réfectoire, les trois clans discutaient en mangeant.
— Bien, étant donné que Mal est la propriétaire de l’idée, je crois que c’est à elle d’établir un emploi du temps très précis afin de nous aider à avancer.
Yolo qui jusque-là n’avait rien dit, balança son idée comme si de rien n’était. C’était assez bizarre pour tous les autres de l’écouter parler car, d’habitude c’est Katana qui parlait ou encore Zen, le plaisantin.
— Ton idée est superbe Yolo, j’ai moi aussi une idée à soumettre, s’écria Gil.
Ils le regardèrent tous, étonnés. Si écouter Yolo parler était très rare, Gil parlait beaucoup, cependant il ne disait presque jamais rien d’intelligent. Alors oui, ils étaient intrigués d’écouter sa suggestion…
— Vas y, on t’écoute, annonça Evie d’un ton doux, sûrement pour le mettre en confiance.
— La dame a dit que nous avions trois mois pour travailler. Maintenant, nous sommes à la moitié du mois de septembre puisqu’aujourd’hui, nous sommes le 15. Et si on se retrouvait pour donner nos idées un weekend sur deux on aurait assez de temps pour tout finir avant même que Noël n’arrive. Ainsi, jusqu’au 30 septembre, on donnera nos idées telles qu’elles viennent. Nous les classerons ensuite selon l’idée la plus utile à la moins utile, de la plus drôle à la moins drôle et enfin, de la plus heureuse à la plus triste. Comme ça, on saura au moins sur quoi débuter.
Si le simple fait de proposer une idée était inattendue, réaliser que celle-ci était assez logique laissa les autres hébétés.
— Ouais il a raison, déclara Evie en y réfléchissant bien.
— Il n’y a finalement pas que de l’eau dans sa tête, ajouta Harry.
— C’est pas bête comme idée, déclarèrent Jay et Carlos.
— Finalement, Gil je te souhaite la bienvenue dans le monde des intelligents, se moqua Zen.
Ils éclatèrent tous de rire, ce qui eu le don d’attirer l’attention de tout le monde dans le réfectoire. Finalement, la collaboration serait facile. Se moquer était inné chez chacun d’eux, ils n’auraient qu’à l’utiliser dans le bon sens pour gagner encore plus de points. Personne ne voulait retourner sur l’île, du moins pour l’instant et même s’ils ne le disaient pas haut, ils se plaisaient énormément à Auradon, malgré les cours et tout le tralala.
Alors qu’ils riaient encore à la remarque de Zen, un cri strident retentit dans la salle. Pas besoin de se retourner pour savoir que c’était Audrey qui faisait encore des siennes. Cependant, le silence qui régna juste après ce cri, et la tête que faisaient tous les autres, poussa les trois clans à regarder dans sa direction. Ils étaient surpris de la voir sans cet état, tous, sauf Mal qui en était l’auteure.
— Que lui est-il arrivé ? s’écria une voix aiguë.
— Elle ressemble à une vieille ? se moqua un brun.
— Trop génial ! s’exclama une blondinette. Qu’elle sache ce que c’est l’humiliation.
Audrey qui rayonnait de par sa beauté, ressemblait à une vieille chaussette désormais. De toutes les tables, des rires fusaient. Pour une fois que la princesse parfaite vivait un drame aussi énorme. Cette euphorie était tellement contagieuse que leur table aussi se joignit aux rires. Ben qui sortait à peine de sa concertation avec son père, apparut comme par magie au milieu de la salle, on aurait cru qu’il s’était téléporté.
— Que s’est-il passé Audrey ? Quelqu’un pourrait m’expliquer la situation ?
— On ne sait pas non plus Ben. On était là, discutant de la sortie de demain quand subitement la peau d’Audrey a commencé à s’affaisser. On ne sait pas comment c’est possible. Ensuite ses cheveux sont devenus si ternes et si secs qu’on les confondrait à une serpillère.
La fille qui avait parlé ressemblait à une poupée. Elle portait une robe bleue et si on se rapprochait un peu plus, sa robe semblait parsemée d’étoiles. Ses cheveux bruns toujours en queue de cheval, brillaient d’aussi loin. Son visage rond et charnue respirait la beauté et l’innocence…
— Bien, Ingrid est en déplacement…
— En déplacement, alors que je l’ai vu ce matin ? demanda t-elle d’une voix douce et mélodieuse. Maman ne m’a pas dit qu’elle voyagerait.
— Désolé Jane, mais tout à l’heure, mon père m’a brièvement parlé de leur voyage, lui ainsi que les rois voisins et les nobles ne seront pas là. Je n’en sais pas plus.
Voilà deux nouvelles qui en réjouissaient certains. Tout d’abord, Jane était la fille de la fée ce qui serait très utile. Ajouté le fait que les parents seraient absents, il n’y aurait donc pas de cours spécialisés. Même si les cours normaux seraient obligatoires. Qui avait besoin d’apprendre à calculer des chiffres mélangés à des lettres alors que la magie était là hein ?
— Enfin, je disais qu’étant donné l’absence de ta mère, Audrey restera à l’infirmerie jusqu’à ce que les autres médecins puissent lui rendre son apparence, donc elle ne participera pas à la sortie de demain. Les autres, n’oubliez pas d’être présent à l’heure demain.
Il disparu avec la princesse défraichie et chacun repris ce qu’il avait interrompu.
— Bon, j’ai fini mon repas. A plus les nases.
Uma se leva de table, suivi de près par son toutou Gil, qui pour une fois avait dit quelque chose d’intelligent.
— C’est pas pour vous abandonner mais on a des trucs à faire nous aussi.
Yolo et Zen aussi se levèrent de table. Jay et Carlos firent de même.
— Bon, Evie j’aurai besoin de ton aide pour ma tenue, vient on va dans ma chambre.
Evie et Mal aussi disparurent, ne laissant que Katana avec le mec le plus casse-pied de l’univers.
— Alors, ma petite Kathy, es-tu prête pour demain ?
Son caractère exaspérant contrastait énormément avec sa beauté. Il était tellement sexy malgré son comportement de chien. Kat pensa même au fond d’elle que s’ils n’étaient pas tout le temps en discorde, elle aurait pu tomber sous son charme.
— Tu sais quoi Harry, tu devrais retourner devant la glace pour t’admirer et apprendre à laisser les autres respirer. Sur ce, à plus.
Le brun adorait ce genre de réaction venant des filles. Il resta là alors que Kat débarrassa son plateau. Ils avaient quartier libre, il décida alors de faire un tour en salle de sport. Après tout, ce corps devait être entretenu puisqu’il avait à présent le matériel adéquat.
*
Allongée sur son lit, Uma lisait un bouquin sur l’histoire d’Auradon. Elle y lut qu’avant d’être ce roi aimant et juste, le père du prince était une bête affreuse, résultat d’une malédiction parce qu’il avait un cœur de pierre. Elle y apprit beaucoup de choses jusqu’à ce que des bruits suspects lui parviennent de la porte. Toujours prête au combat, elle se mit en position, mais fut morte de honte en voyant que ce n’était que Mal et son amie Evie, deux filles qu’elle avait appris à détester durant sa plus tendre enfance.
— Que faites-vous là ? demanda t-elle, en tentant de cacher sa gêne.
Mal la toisa sans rien dire et ramena son amie de l’autre côté du rideau. Assez fin comme tissu, le rideau lui permit quand même d’espionner leur conversation.
— Alors, que veux-tu comme tenue pour demain ? interrogea Envie en s’avachissant sur le lit aux draps mauves et violets.
— Tu sais bien que j’ai décidé de porter des robes en ce moment. C’est toi la créatrice, fait moi rêver.
Depuis sa plus tendre enfance, Evie rêvait de créer ses propres vêtements. Sur l’île, elle n’avait pas assez de matières mais elle se débrouillait pas mal. A son arrivée au royaume, elle avait appris qu’un atelier de couture était présidée par Cendrillon et lors de sa punition, elle avait au moins réussi à y obtenir une place.
Uma jugeant que cette conversation lui était d’aucune utilité, retourna à sa lecture. Les filles passèrent une trentaine de minutes à parler chiffon. La jeune femme s’ennuyait à présent de sa lecture, sauf que la nouvelle conversation retint son attention.
— Harry n’a pas arrêté de te suivre ces derniers jours, que cherche t-il ? lança Envie alors qu’elle rassemblait les cheveux de son amie en une natte.
— Ce cher Harry ne cessera jamais ses histoires. Il veut que l’on redevienne amis.
Uma tomba de haut. Comment Harry pouvait vouloir retourner dans les bonnes grâces de cette sorcière ?
— Pourquoi ne change t-il pas ? S’il veut réellement redevenir ton ami, il peut bien se sacrifier, n’est-ce pas ?
Elle soupira. Mal était carrément entrain de soupirer. Et la fille aux cheveux bleus ne savait réellement pas comment le prendre. Mal soupira une seconde fois…
— Evie, je crois qu’il aimerait à nouveau faire partie de ma vie. C’est vrai que ça fait pratiquement quatre ans qu’on n’est plus amis. Depuis la dernière fois, quand il a choisi son camp…
Uma ressentit un grand coup dans son cœur qui la fit littéralement tomber de son lit. Comment Harry pouvait-il penser retourner auprès de Mal, après tout ce qui s’était passé ? Sa chute ne passa pas inaperçue et par le biais d’un sortilège, Mal fit relever sa colocataire pour mieux la regarder, tout en se tordant de rire.
— Tu sais Uma, le commérage ne te va pas au teint. Arrête de nous espionner et peut-être que tu ne tombera plus de ton lit. Pauvre conne ! se moqua Evie.
Mal continuait de rire après la réplique d’Evie. La black se demanda si elle était si mauvaise espionne. Evie était vêtue d’une jupe bleue et d’un haut blanc, avec une veste en jeans. Elle fit la bise à son amie et s’en alla. Mal ne tarda pas à se rende dans la salle de bain, laissant Uma les pieds emmêlés dans la couette.
Assise sur son lit, Uma fut assaillie par de multiples questions. Harry regrettait-il tant de l’avoir rejoint ? Leur relation datait à présent de deux ans, ça tout le monde le savait. Mais apparemment, sa meilleure amie…enfin son ancienne meilleure amie lui manquait toujours autant. Une sorte de rage monta en elle. S’il voulait rompre avec elle, il n’avait qu’à le faire immédiatement. Elle sortit de la chambre tout en claquant la porte.
Casque sur les oreilles pour ne pas se faire interpeller, elle déambulait dans les couloirs, sans pour autant trouver Harry. Dans la cour il n’y avait toujours aucune trace de lui. Elle se rendit ensuite sur le terrain de foot, et là, elle le vit assis sur les gradins à regarder les autres jouer à une sorte de balle au prisonnier mais en utilisant leurs pouvoirs : télékinésie, télépathie, téléportation…
— Hey !
En la voyant, il lui offrit un sourire à en faire craquer plus d’une. Uma sentit son cœur fondre face à lui.
— Salut ma chérie, je ne t’ai pas vu de l’après midi.
Elle s’assit près de lui, déposant sa tête sur son épaule tandis qu’il déposait sa main sur la cuisse de la jeune fille.
— Je suis désolée, mais comme tu es resté à table je suis partie me reposer. Je t’ai vu discuter à plusieurs reprises avec Mal, as-tu un quelconque problème ?
Penser à Mal avait tendance à titiller une plaie béante dans le cœur d’Harry. Cette situation le rendait de plus en plus triste. Et maintenant qu’il était loin de l’influence néfaste de son père, revoir tout ce qu’il avait fait dans le passé était une vraie torture.
— Harry, tu n’es pas heureux avec moi ? demanda t-elle d’une petite voix, alors qu’il n’avait pas donné une réponde à sa première question.
Harry releva le visage d’Uma et il la regarda droit dans les yeux pendant quelques instants, ensuite il l’embrassa langoureusement. Au même instant, Mal, Carlos et Jay venaient de s’installer un peu plus loin dans les gradin. La fille aux cheveux violets les vit s’embrasser et encore une fois, la perte de son ami était grande dans sa vie. Cependant, il avait choisi sa voie et elle ne voulait pas se retrouver dans le pétrin à nouveau. N’empêche que l’action de son ancien ami l’avait blessé à jamais.
— Cela fait quatre ans que l’on se connait entant qu’amis, et deux ans qu’on est en couple. Si quelque chose me déplaisait, serais-je resté avec toi ?
Cette simple réponse calma les craintes d’Uma. Passer du temps avec lui comme ça, l’aidait à se sentir mieux. Tout le monde quitta le terrain, même les quelques spectateurs qui s’étaient réfugiés ici, à l’abri des effusions dues aux préparatifs de la sortie du lendemain.
— Uma, nous devons retourner dans nos chambres avant qu’il ne fasse super tard.
Aucun d’eux n’avait assisté aux entrainement de l’équipe de foot d’Auradon, sous la présidence du prince. Ils marchèrent main dans la main jusqu’à la chambre de cette dernière.
— Oh non ! s’écria t-elle en réalisant son erreur. J’ai oublié mes clés. Et si Mal était sortie se promener ? Je ne veux pas rester ici longtemps.
Il frappa à la porte à plusieurs reprises et quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit sur une Mal en pyjama blanc avec des petits canards jaunes. Son côté enfantin n’était jamais révélé au monde. Sous peine d’amende et de réprimande, Harry le savait très bien.
— Pourquoi me réveiller si tard, maugréa t-elle devant la porte d’entrée.
La jeune femme s’était assoupie en repensant à l’île ainsi que tous les souvenirs qu’elle y avait. Aussi bizarre que cela puisse paraître, sa mère lui manquait et elle regrettait que celle-ci ne soit pas si aimante envers elle.
— Oh Uma, dit-elle en réalisant que c’était eux, je t’ai appelée plusieurs fois dans les gradins mais tu étais trop concentrée. Tu avais laissé tes clés, et je ne voulais pas être réveillée comme ça en fait…
— Désolé, dit-elle assez confuse que Mal l’ait appelé mais qu’elle n’ait pas suivi.
Uma embrassa furtivement Harry et elle s’engouffra dans la chambre. Celui-ci souhaita également une bonne nuit à Mal, et la fille aux mèches bleues ressentit un léger pincement au cœur. Quand Mal retourna dormir, Uma rejoignit la salle de bain, se mettre en pyjama pour une nouvelle nuit sur Auradon.
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Cc à tous. J'espère que ça va bien aujourd'hui !!!
J'ai récemment publié une nouvelle histoire. Si vous pouviez y jeter un œil et me dire ce que vous en pensez. Merci.( Le Miracle de Noël c'est le titre)
Bonne lecture.
09 février 2022
Stéphanie 🖤
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