Chapitre 7

Ben dû s’avouer que voir cette jeune fille porter une robe n’était pas commode du tout, vu son caractère. Elle semblait plutôt être un garçon manqué mais bon, les apparences pouvaient être trompeuses par moment.

—Ah ils sont là, soupira Evie, en voyant Uma Ben et Mal les rejoindre dans le hall bondée de plusieurs jeunes qui les regardaient de travers.

Celle-ci regarda Mal avec une expression heureuse. Son amie avait suivi son conseil en ramenant ces vêtements. Ici au moins, sa mère n’avait pas à dire quoique ce soit sur ces tenues.

—Eh Mal, tu changes enfin de look ? lui demanda Harry, le sourire aux lèvres. Ton côté féminin l’a t-il emporté sur ton côté masculin ?

Mal lui fit un simple doit d’honneur comme réponse, heureusement que personne ne l’avait remarqué car la bonne fée venait à nouveau de débarquer au milieu d’eux. Tous ceux qui étaient présents dans le hall se dispersèrent et Katana remarqua le duo de deux filles, l’une avec les cheveux bruns vêtue d’une robe rose poudrée et l’autre vêtue d’une robe bleue fleurie, avec de longs cheveux noirs qui ne cessait de les regarder. Elle fit signe à Zen mais celui-ci était trop concentré à regarder les filles présentes dans le hall.

—Hey, Yolo, regarde ces deux filles… J’ai l’impression que celle en robe rose veut nous trucider.
—T’as raison, murmura celui-ci après avoir vérifié. Mais c’est quoi ces agissements ? J’ai l’impression qu’ils sont tous gamins ici.
—On sait tous que c’est toi le mature, se moqua Zen, mais avoue que toutes ces filles sont très jolies. On a vraiment peu de choix sur l’île !

La bonne fée réclama l’attention de la bande.

—Parfait ! En ce qui concerne les cours de bonne conduite dont je vous ai parlé tout à l’heure, vous allez donc apprendre la gentillesse, la politesse, l’art de se tenir à table ou encore devant des gens. Bien évidemment je ferai partie de vos professeurs spécialisés.
—Pourquoi avons-nous besoin d’apprendre tout cela ? Moi pour ma part, je suis bien comme je suis hein !
—Détrompez-vous Mal, ces choses qui vous paraissent insignifiantes pourront plus tard vous être bénéfique.
Celle-ci roula des yeux. Non sans marmonner des paroles inintelligibles.
—Permettez-moi d’intervenir s’il vous plaît.
—Bien sûr mon prince, faites donc.
—Bien, dites-moi un peu Mal, avez-vous déjà assisté à un bal costumé ?
Celle-ci fit non de la tête évidemment, et dire qu’elle n’avait pas besoin de ces cours.
—D’abord, on ne parle pas avec des signes à moins que vous ne soyez muette, on parle avec la bouche. C’est mal poli de parler avec la tête. Ensuite, ces matières n’ont pas été choisies par hasard. Ce n’est pas par hasard que vous êtes ici, rappelez vous en. J’aimerais donc que vous gardiez cela en tête.
—Oui Majesté, disent-ils en cœur.

Cette réplique était pleine de sarcasme et Ben s’en rendit immédiatement compte. La rivalité qui les animaient il y a une semaine avait soudain fait place à un esprit de solidarité ? Un vrai mensonge !
—Bien, vous pouvez continuer madame Ingrid.
La bonne fée gratifia le prince d’un sourire avant de continuer.
—Merci. Maintenant, je serai votre professeur pour les cours de gentillesse et de politesse. La reine Cendrillon sera votre professeur de savoir vivre et de bonnes manières. Pour le reste des matières, cela dépendra de votre évolution. Il y a aussi la fée Morgane, mais celle-ci a tant de choses à faire en ce moment qu’elle ne pourra pas vous enseignez.
Ingrid dû se déplacer un instant, et les autres commencèrent à discuter entre eux. Yolo ne cessait de réprimander son frère qui faisait un l’idiot, Jay contemplait les tableaux, imaginant ce qu’aurait fait son père s’il se trouvait là. Uma était jalouse des autres filles qu’elle voyait au loin. Chacun avait quelque chose qui l’occupait. Quelques bribes de la conversation entre Harry et Mal parvinrent aux oreilles de Ben. Curieux d’en apprendre davantage sur les relations entre les différents groupes, il se rapprocha d’eux.

— … Ça fait vraiment plaisir, tu es magnifique dans cette robe.
—Harry s’il te plaît laisse moi respirer, répliqua Mal.
Mal n’en pouvait plus des répliques sarcastiques du brun ténébreux et aujourd’hui il était vraiment sur le point de faire déborder le vase. Comme toujours d’ailleurs…
—Allez, pourquoi es-tu si distante envers moi ? Je croyais que nous étions amis.
—Harry, comme tu l’as dit, nous étions amis. Et maintenant, tu as choisi ton camp, s’il te plaît laisse moi tranquille.
—Je ne sais pas pourquoi tu reviens toujours là-dessus. Ne suis-je pas ton ami pour la vie ? plaisanta t-il en battant des cils.
—Tu l’étais Harry, mais parfois les gens en qui on a le plus confiance, sont ceux qui peuvent facilement nous trahir.
—Je sais que c’est impardonnable ce que j’ai fait, mais s’il te plaît…
Cette fille avait du caractère mais ce Harry insistait trop, et Ben décida d’intervenir.
—Mal, est-ce possible que nous ayons une discussion ?
—Bien sûr, Majesté.
Résigné, Harry dû rejoindre sa bande, avec une Uma très en colère de le voir tout le temps roder autour de la fille aux cheveux violets.
—Eh bien je vous écoute, dit-elle, quand Harry fut assez loin.
—Je voulais savoir une chose, comment vous avez trouvé mon idée sur les couleurs de votre chambre ?
Elle sourit, son expression faciale rassura le prince que c’était une idée géniale. Bien joué !
—J’en étais sûre, ça m’a sauté aux yeux que la chambre puisse carrément avoir la couleur de nos cheveux. Bien évidemment, vous avez jeté je ne sais quel sort pour que ce soit si bien fait. C’est quoi cette obsession avec les couleurs ?
—Eh bien, lors de mon investigation sur l’île, j’ai remarqué que vous aviez tous une couleur voire plusieurs couleurs spécifiques propre à vous-même. J’ai donc décidé de m’amuser avec.
—Oh je vois, sourit-elle. Euh, merci de cette attention, ça facile vraiment le partage.
Ingrid, la fée, revint avec un lot de clé qu’elle remit à chaque nouvel élève.
—Mettez-vous au centre de la pièce s’il vous plaît.

Ils s’exécutèrent tous sans faire du bruit. Cette femme avait un certain truc qui ne donnait pas envie de désobéir à ses ordres.

—Bien, vous aurez donc cours du lundi au vendredi. Samedi vous êtes de repos, dimanche c’est le sport. Des casiers ont été mis à votre disposition d’où les clés que je vous ai remis. Les cours ont déjà commencé, demain c’est le premier jour de la semaine, de grâce soyez prêt à huit heures tapantes.
Elle insista en regardant Katana et sa bande. C’est vrai que s’ils étaient arrivés plus tôt à l’embarcation, ils seraient déjà à table à l’heure qu’il est.
—Ok, vous prenez le Petit déjeuner à neuf heures, le déjeuner à quatorze heures et le dîner c’est à vingt heures. Tâchez de bien vous comporter. C’est vrai que je vous l’ai déjà dit, mais il faut vraiment que vous reteniez ça, je ne reviendrai plus dessus.
Elle laissa le temps à chacun d’enregistrer les informations dans leurs nouvelles tablettes qui allait les permettre de communiquer sur Auradon et peut être plus tard avec leurs familles sur l’île.
—Ben, veuillez donc escorter nos invités à la salle à manger. Vous avez déjà un léger retard.
« Elle n’aurait pas pu parler rapidement ? Mon père déteste le retard ! » maugréa Ben, tout en escortant ses invités.

Katana était subjuguée par la beauté des lieux. Déjà, le fait que sa chambre ait été départagée grâce aux couleurs de leurs cheveux l’avait agréablement ébahie. La chambre qu’elle occupait avec Evie était pareille que celles des deux autres rivales, hormis la couleur de chaque espace. Dans la leur, le côté d’Evie était dominé par le bleu de nuit avec quelques petites touches colorées et celui de Katana était d’un ton orangé agréable, avec quelques touches de blanc et de noir.

Evie ne savait que penser de sa colocation avec la fille aux cheveux oranges. Toutes les fois qu’elles s’étaient vues, cette animosité était présente, même si avec Mal elle était beaucoup plus forte. Le temps allait vraiment déterminer beaucoup de choses. A elle aussi, la beauté des lieux la conquit. Habituée aux odeurs nauséabondes, aux détritus de part et d’autre mais aussi à la désolation de l’île, ça faisait du bien de respirer un air pur et de rêvasser sur la couleur d’un mur ou sur un beau tableau. Ce couloir semblait interminable mais elle s’en fichait, il était drôlement beau. « Maman aurait apprécié » pensa t-elle.

Ben s’arrêta devant une porte tellement haute qu’il aurait fallu au moins cinq hommes de plus de deux mètres pour toucher le haut.

—C’est vrai que vous n’avez pas encore reçu de cours sur les bonnes manières mais aujourd’hui, vous devez vraiment vous comportez comme des nobles. Mes parents sont extrêmement exigeants sur la tenue en société. Faîtes donc de votre mieux.

La nervosité de chacun était vraiment palpable. On ne devrait normalement pas les laisser manger à la table du roi s’ils n’étaient pas encore prêt. Même Ben était nerveux quand il frappa à la porte.

—Waouh...On se croirait dans la caverne d’Ali baba.

Katana essayait de réprimer son fou rire à cause de la réplique de Yolo, et même s’il l’avait murmuré, les autres aussi l’avait entendu. Aucun mot ne pouvait décrire la beauté de cette pièce. Plein de chandelles ornaient la table, ainsi que des verres et des couverts en argent tous plus somptueux les uns que les autres. Les serviettes semblaient être en soie et le parfum de la pièce était assez frais, la table à manger était vraiment très grande. Les nouveaux arrivants remarquèrent qu’elle était déjà occupée par la famille du prince ainsi que deux autres familles, sûrement des amis intimes. Audrey, toute aussi somptueuse que l’était la salle à manger, les regarda de haut et Katana reconnut la jeune fille du couloir. Elle se demanda si quelqu’un de bien éduqué était censé se comporter de la sorte.

Passant outre son comportement, elle vit qu’un jeune homme aux cheveux blonds légèrement ondulés était présent aussi. Ses yeux verts ne cessait de la fixer, ce qui fut déstabilisant pour elle pendant un instant mais elle se reprit rapidement pour rejoindre les autres qui avaient déjà pris place à table. Il leur était facile de trouver où se mettre, il y avait un écriteau avec leurs noms sur le dos des sièges.

—Bien, maintenant que tout le monde est là, je vais lever mon verre afin de souhaiter la bienvenue à nos invités.

Le roi se mit debout et il leva sa coupe en argent aussi haut qu’il pouvait. Tout le monde fit de même juste après. Ils se rassirent et le roi prit la parole.

—Je voudrais une nouvelle fois vous souhaitez la bienvenue à Auradon. C’est vrai que les règles sont différentes sur l’île et que vous aurez certainement du mal au départ, mais je souhaite vraiment que votre intégration soit assez agréable. D’ailleurs, comme vous le savez, ici les coups bas, les caprices de méchants et tout consort sont formellement interdits . Alors si vous souhaitez rester longtemps parmi nous, il vous suffit de respecter les règles de bonne conduite. De fournir des efforts en classe, mais aussi d’apprendre à se laisser guider par son instinct. C’est très important.

Gil n’avait qu’une seule chose en tête : manger. Uma et Mal assise l’une en face de l’autre, ne cessaient de se fixer, ne prêtant même pas attention à ce que disait le roi. L’attention de Jay était rivée sur tous ces objets de valeur que son père aurait pris plaisir à revendre. Et Carlos… Et bien, il était scotché sur l’image d’un chien blanc avec des tâches noires, un dalmatien peint sur un tableau se trouvant près de la porte d’entrée. « Ça alors, j’aimerais tellement voir la réaction de maman devant cette image » se dit-il en essayant de dissimuler son sourire.

—Pourriez-vous arrêter d’être aussi mal élevé et enfin prêter attention aux paroles du roi ? Claqua la voix d’Audrey.

On pouvait entendre une mouche voler. « Ce que cette fille peut être insupportable », pensa Katana en levant les yeux au ciel. Non seulement elle les regardait de travers depuis leur arrivée, mais il fallait aussi qu’elle fasse sa princesse… Le roi la gratifia d’un sourire, maintenant que ses convives l’écoutaient vraiment.

—Bien, je tenais aussi à vous prévenir que la moindre erreur vous ramènerait sur l’ile, illico presto. Tâchez donc de vous comporter tel qu’on l’attend de vous. Sur ce, que le repas soit servi, et bon appétit.

Aussitôt dit, plusieurs domestiques sortirent d’une pièce adjacente à la salle à manger royale, avec des chariots plein de mets délicieux. L’odeur qui s’y dégageait était à lécher. Il y avait de très bonnes choses à manger, de l’onctueuse soupe au poulet rôti, en passant par les pommes de terres sautés ainsi que les petits pains encore tout chaud. Ils avalèrent littéralement leur repas sous le regard mi choqué des familles royales. Leur façon de manger était grotesque et parfois, un morceau de poulet de l’assiette de Katana, se retrouvait entre les mains d’Harry. Les tentions ne tardèrent pas à se développer et les deux clans se mirent à se piétiner sous la table, de façon assez discrète pour ne pas attirer l’attention de leurs hôtes.

Mal et ses amis regardaient la scène tout en savourant leur repas. Après tout, sur l’île de l’oubli, il n’y avait pas d’aliments aussi frais. Venu l’heure du dessert, de succulentes coupes de glace furent mises à leur disposition. Ce soir, Mal n’avait rien fait comme bêtise mais Uma et Katana n’arrêtaient pas de se crêper silencieusement le chignon. Et puis, Audrey ne cessait de Faire des remarques désobligeantes qui poussèrent le Roi à écourter leur entrevue.

—J’ose espérer que ce repas vous aura plus. Maintenant, je crois qu’il est temps pour nous de se séparer. Pour les nouveaux, je vous demanderai de veiller à ne pas créer d’esclandre. Et en ce qui vous concerne, princesse Audrey, votre comportement risque de vous coûter. Tâchez de retourner sur le bon chemin car les conséquences peuvent être irréversibles.

Sur ces paroles, il quitta la salle avec son épouse à son bras. Il y avait une belle complicité entre eux, ils se regardaient amoureusement et le peuple était toujours sous le charme. Ben s’en alla, prétextant avoir des choses à faire pour ne pas se faire rabâcher les oreilles par ses amis.

Quelque part dans le parc, Audrey fulminait.

—Il aurait pu me faire cette remarque après le départ de ces énergumènes. Pourquoi donc l’humilier de la sorte ? Que penseront-il de moi maintenant ?
Elle n’arrêtait pas de marcher le long d’un banc.
—Tu devrais peut-être te calmer, commença Chad. Tu n’avais pas à être aussi désobligeante avec eux. Tu ne les apprécies pas, mais ce n’est pas une raison de te rabaisser de la sorte.
—Mais n’empêche que maintenant, je serai vu comme celle qui se fait réprimander par le Roi. Je peux t’assurer qu’ils n’auront plus envie de rester ici.

Elle était devenue rouge de colère. Rien ne garantissait qu’ils se tiendraient réellement à carreau.

*****************

Nouveau chapitre avec de petites modifications.

Bisous 😘😘

9 février 2022

Stéphanie 🖤

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top