Chapitre 5
Quatre jours depuis leur visite sur l’île, Max dû y retourner afin d’avoir une réponse sûre de la part des trois groupes. Habitué à l’étrangeté du voyage entre l’ile et Auradon, Max n’était plus si atteint par la nausée ni même les secousses.
Il portait une perruque blonde pour ne pas se faire repérer. Sa mission était d’écouter ce que disaient le peuple, il n’avait pas le droit de parler aux concernés de façon directe. Il se rendit tout d’abord au nouvel entrepôt qu’occupaient les gardes censés faire la loi sur l’ile. Contrairement à tous les édifices de l’ile, cet entrepôt était super bien entretenu. Le secteur qu’il occupait n’était pas en piteux état et même l’air était agréable à respirer.
— Bien le bonjour chers messieurs, dit-il en pénétrant le bureau principal.
Deux hommes vêtues de la tenue officielle des gardes d’Auradon discutaient, les pieds croisés sur le bureau. Max avait un statut plus élevé qu’eux et, l’ayant reconnu, ils se mirent au garde à vous.
— Bonjour monsieur Anzilotti, scandèrent-ils à l’unisson.
— Repos, lança t-il.
Il sortit une tablette reliée directement au palais. C’est ce qui le permettait de recevoir ses ordres quand il se trouvait sur l’ile. Il le mit en marche et le prince Ben apparu sur l’écran.
« Bonjour à vous chers gardes.
À partir d’aujourd’hui, tous les vivres devront être remis à un prix normal aux habitants de l’île. Le Roi est au courant de vos magouilles et il tient à vous rappeler qu’il est capable de vous ramener au statut de berger ou encore de sherpa. Alors, tâchez de faire correctement votre travail.
Aussi, nous enverrons une délégation d’ouvriers afin d’assainir un peu plus les maisons ainsi que les rues de l’île. Au besoin, votre entrepôt sera un refuge pour tous ceux qui n’auront pas de toit pendant la période d’assainissement.
N’oubliez pas, tout est minutieusement surveillé autour de vous. Passez une excellente journée ».
L’écran s’éteignit aussitôt que le message fut passé et Max n’eut pas besoin de rajouter quoi que ce soit, tous les gardes étaient réunis devant la porte du bureau et ils avaient tous entendu les ordres. Personne ne pourrait y déroger sans être puni.
Max était heureux de les voir comme ça. Il y a un an, il n’était pas encore haut gradé, et chaque visite dans cet entrepôt était un calvaire pour lui. L’un des gardes avait pour habitude de le maltraiter, le rabaisser ou le donner des ordres. La chance sourit à Max car son travail était parfait, ainsi son grade fut élevé et il prit un malin plaisir à le faire comprendre aux gardes de l’île de l’oubli.
Il déambulait dans les rues de l’île et se stoppa devant le restaurant d’Ursula. La bâtisse était assez démodée et rien qu’en voyant la porte d’entrée, on savait qu’elle pourrait s’envoler avec une rafale de vent puissante. En y entrant, il vit Uma et sa bande dans un coin, elle n’était pas de service. Et la conversation l’intéressa.
— Mes affaires sont déjà prêtes, mais mon père essaye de me convaincre de rester, déclara Harry après avoir bu une gorgée du liquide bleuâtre contenu dans son verre.
— Eh bien, il n’a pas son mot à dire. C’est ta vie après tout et si tu veux t’en aller de l’île, il ne te retiendra pas. Je l’ai dit à ma mère et elle a compris que je ne changerai pas d’avis, balança Uma.
Au loin, une jeune serveuse aperçu Max et elle vint lui demander ce qu’il voulait
— Pas grand-chose. Juste un verre de lait et votre délicieux gâteau mousseux.
Habitué à s’y rendre, il savait quoi éviter pour ne pas se retrouver aux toilettes une journée entière. Les tables n’étaient pas vraiment dressées de sorte à faire envie, la peinture corail des murs était défraîchie et seule la petite télévision plaquée en plein mur faisait office de distraction pour ceux qui venaient seuls au restaurant.
Le reste de la conversation ne lui apporta que la confirmation qu’il attendait, les deux autres groupes aussi seraient là. Et donc, après avoir terminé sa collation, il laissa un énorme pourboire et retourna à la voiture qui l’attendait dans un endroit caché au bord de l’océan.
***
Depuis la visite du prince sur l’île de l’oubli, tout fut minutieusement vérifié pour l’arrivée des « rebelles » à Auradon. On pouvait sentir la tension dans l’air. Les jeunes d’Auradon avaient été effrayés par les histoire qu’Audrey ainsi que le club anti méchants colportaient çà et là. Ben ressentait cette tension au plus profond de son être. Quand Max revint avec la confirmation que tous les groupes viendraient, la reine fut prise d’un étourdissement. Elle ne s’attendait pas à autant de monde en une seule fois.
— Tu es content de toi ?
Chad qui n’avait pas vraiment fait allusion à l’action de Ben depuis la semaine passée, vint le rejoindre sur l’un des bancs présent dans le jardin royal.
— Qu’est ce que tu veux dire par là ?
Chad, cheveux bouclés, peau laiteuse et corps d’athlète, pouvait faire fondre le cœur de n’importe quelle demoiselle sur Auradon. Il avait un charisme que Ben appréciait, même si la plupart du temps il se laissait utiliser par Audrey pour arriver à ses fins.
— Toi et moi savons très bien que si tu n’avais pas décidé de ramener les enfants de méchants ici, on ne serait pas si tendu que ça. Je ne veux pas remettre en cause tes décisions, mais là on est tous très stressé par rapport à la suite de cette histoire.
— Écoute Chad, ce programme est très important à mes yeux. Beaucoup n’ont pas eu l’occasion de vivre bien. Beaucoup doivent s’accommoder aux limites qu’ils leurs sont donnés. Il est de mon devoir de cesser l’injustice entre mes sujets.
— Je ne te comprendrais jamais. Tu as le don de toujours fourrer ton nez là où ça ne te regarde pas, déclara t-il en riant, dévoilant ses dents blanches parfaitement alignées.
— Oui, je sais…, ajouta t-il en souriant.
Audrey vint se lever devant eux. Sa beauté était à couper le souffle. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon coiffé décoiffé qui lui donnait un air assez sauvage. Et sa coiffure s’accordait bien avec son tempérament tantôt fougueux, tantôt sage. Sa robe vert émeraude mettait en valeur ses yeux en amande.
— Je ne sais pas pourquoi tu y tiens tant, mais je ne sais pas si je pourrais te soutenir sur ce coup là. C’est au dessus de mes forces Ben.
Elle s’assit aux côtés de ses amis et ils restèrent là à contempler le paysage paradisiaque du jardin royal. Demain, les choses seraient différentes et chacun réfléchissait à la suite des événements.
***
— Dans quoi je me suis encore mise, murmura Mal.
Depuis ce matin, elle n’arrivait pas à tenir sur place. D’un côté, elle était stressée de ce qu’elle aura à vivre sur Auradon, elle avait la boule au ventre. Et d’un autre, sa mère n’arrêtait pas de l’agacer avec telle ou telle chose. Ses affaires étaient moindre, elle n’avait pas grand-chose à ramener avec elle, contrairement à Evie qui avait débarqué la veille avec deux grandes mâles.
— N’oublie pas ce grimoire ma fille. Il est dans la famille depuis deux cents ans maintenant, un vrai trésor. Et je peux t’assurer qu’il contient des merveilles.
Elle s’en contrefichait de ce grimoire, il ne fonctionnait même pas en plus. Sa mère n’avait jamais cessé de lui parler de ce que pouvait faire ce grimoire. Pourtant, quand elle l’interrogeait sur l’endroit où son père était, elle ne lui donnait jamais la même réponse. Tantôt il était mort, tantôt les gardes de l’île l’avait emprisonné, elle ne savait absolument rien de son géniteur.
— Au fait, quand vous traverserez la barrière magique, tu pourras lancer tous les sortilèges qu’il y a dans ce merveilleux bijoux. De l’autre côté de la barrière, les pouvoirs sont réactivés.
Là, le livre devint intéressant aux yeux de la jeune fille.
— Et surtout, tes amis et toi, n’oubliez pas de trouver un moyen de nous sortir d’ici.
Vêtue d’un pantalon noir, d’un top noir et d’une veste violette, elle mis le grimoire dans son sac et rejoint ses amis qui attendaient dehors.
— Evie ma jolie, t’es sûre de n’avoir rien oublié, railla Jay.
— La ferme, s’emporta t-elle en prenant Mal par la main alors que Carlos et Jay s’efforçait de tout ramener jusqu’à la place du marché.
Les choses étaient bien plus facile pour Uma. Cette histoire de programme pour méchants paraissait assez banale pour sa mère. Mais quand elles en avaient discuté, sans qu’elle ne s’en rende compte, Ursula l’avait appris qu’elle n’aurait plus à travailler pour elle, et cet aspect lui plaisait beaucoup. En sortant de chez elle, à l’arrière du restaurant, Harry l’y attendait déjà, mais Gil était toujours en mode porté disparu.
— Bonjour Harry, dit-elle en le rejoignant. Je peux te poser une question ?
— Oui, qu’est-ce que tu désires ?
— Que fabrique encore cet enfoiré de Gil ??
Harry leva les bras au ciel, signe qu’il n’en avait aucune idée.
— Hey, Uma ! Il y a une très longue voiture qui nous attend. Vous fabriquez quoi encore ici ?
— Ou étais-tu passé ? s’impatienta t-elle devant l’air désinvolte qu’avait son interlocuteur.
Il sortit un sac de sa poche qui contenait des sandwichs au jambon, de la salade, de la mayonnaise et une sorte de boisson bleuâtre, la même qu’Harry buvait au Fish & Chips, le restaurant d’Ursula, il y a quelques jours.
— Tu n’arrêtera donc jamais de t’engraisser hein !
— Tu peux toujours courir, rétorqua Gil, tout sourire.
Ils se dirigèrent tous vers la voiture, et là, Uma se souvint que sa pire ennemie alias Mal-élevé et sa bande de chiens aussi seraient à Auradon. Ce petit détail qu’elle avait oublié l’énerva énormément, surtout qu’ils attendaient tous quelque chose, sans vraiment savoir quoi.
Or, Katana et ses amis n’étaient pas encore là. La veille, Yolo et Zen avaient débarqué chez elle, une bâtisse où elle vivait pratiquement seule depuis ses douze ans. Son père était mort avant sa naissance, sa mère était tout le temps en vadrouille, elle ne la voyait peut être que trois fois par semestre.
Yolo et Zen étaient toujours là. Leurs parents moururent lors d’un soulèvement des rebelles dirigé par Maléfique et sa bande. C’était très dur pour eux de les perdre, elle aussi ça l’avait affecté car ils s’occupaient d’elle comme leur propre fille. Elle les a toujours considéré comme ses grands frères, puisqu’ils ont deux ans de plus qu’elle.
Avachis à même le sol, entourés de leurs affaires, les trois amis étaient endormis. Un oiseau se heurta à la petite fenêtre de la bâtisse, ce qui fit sursauter Katana. En voyant le ciel déjà tout bleu, elle réveilla les jumeaux, paniquée.
— Vite, debout les gars. On va être en retard.
Ils se préparèrent très rapidement, heureusement que la maison avait deux chambres, chacune équipée d’une minuscule salle de bain. De retour au salon, le son d’une trompette retentit, les faisant comprendre à quel point ils étaient en retard.
— Oh zut ! Zen porte les sacs, moi je porte Katana.
Ils s’exécutèrent, et elle se retrouva sur le dos de Yolo. En moins de dix minutes, ils arrivèrent au lieu de départ. Les jumeaux étaient vêtus pareillement, étant japonais, ils raffolaient des tuniques de combats, noir de préférence. La robe blanche de Katana était à présent froissée vers le bas. Ses cheveux étaient naturellement ondulés et elle n’avait pas eu besoin de les coiffer. Malgré la précarité dans laquelle elle vivait, elle resplendissait de beauté.
— La princesse et ses sbires daignent enfin nous honorer de leur présence ?
— Pour une fois, je suis d’accord avec toi Uma, déclara Mal.
— Je n’ai pas besoin de lèche-bottes, Mal-Berta.
Yolo et Zen éclatèrent de rire et le type désagréable qui accompagnait le prince la semaine dernière, descendit de la voiture.
— Eh bien Miss orange, vous et vos copains devrez apprendre à être à l’heure. Maintenant que tout le monde s’installe, nous avons du retard à rattraper.
Zen balança leurs affaires avec celles des autres et ils grimpèrent dans la longue limousine. Le chauffeur roula aussitôt vers l’océan.
— Euh excusez-moi, mais comment allons nous faire pour traverser cet océan ? demanda Gil, la bouche pleine.
Le chauffeur abaissa la vitre et, tout en se moquant d’eux, Max répondit.
— Que chacun de vous s’accroche à quelque chose. Les secousses risquent de vous rendre malade.
Rapidement, les trois groupes attachèrent leurs ceintures et Uma vit qu’au dessus de leurs têtes, il y avait de petites sangles.
— Les gars, je crois que les ceintures ne suffisent pas, accrocher vous à ces sangles.
Elle le chuchota pour que seuls ses amis et elle puissent écouter, mais le mouvement qu’elle fit pour le montrer aux autres alerta le reste des passagers. Ils s’y accrochèrent tous et juste après, ils avaient l’impression d’être enfermés dans une roue de hamster. Il y avait tellement de secousses que leurs estomacs se compressaient. Pendant un bon moment, la voiture était secouée dans tous les sens. Petit à petit, elle se stabilisa et des sacs en plastique apparurent devant chacun d’eux. Sans hésiter, ils vomirent tous. Quand le malaise fut passé, Uma eu la force de se moquer des autres. Ils ressemblaient tous à des morts-vivants. La vitre s’abaissa à nouveau.
— On est arrivé, vous pouvez descendre, déclara Max, réprimant à son tour un fou rire.
Il arrive qu’une situation donnée vous fasse perdre tous vos sens... C’est exactement ce qui se passa quand les dix rebelles voulurent sortir de la limousine. Tels des animaux en proie à un prédateur, ils se bousculaient tous pour retrouver la terre ferme.
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Cc tout le monde. J'espère que vous alleeeezzzzzz trèèèès bien.
Surtout n'hésitez pas si il y a quelque chose à arranger 😏. je suis preneuse 😊😊.
Bonne lecture 🤗🤗🤗
30 Janvier 2022
Stéphanie 🖤
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