Chapitre 4

En rentrant au palais, Ben appréhendait juste la confrontation avec Audrey et Chad. Ces derniers étaient réputés pour ne pas garder leur langue, et Ben savait qu'il n'avait plus besoin de faire une annonce. Le peuple avait pris peur et le prince fut surpris d'apprendre qu'un club anti île de l'oubli existait déjà.

Ce qu'il voulait réellement, c'était que l'harmonie et la paix règnent entre les deux camps afin qu'il n'y ait plus de problème. Mais bon, un adage dit : « on a pas toujours tout ce qu'on désire ! » Il avait donc pour but d'arranger mes choses, mais tout ne se passerait peut-être pas comme il l'aurait souhaité. Il s'allongea sur son immense lit, les pensées dans les vagues.

***

La nuit était noire sans étoile, et même le peu de lumière qui filtrait à travers les nuages ne suffisaient pas pour éclairer cette partie de la terre. Une grande pluie s'annonçaient et que ce soit sur l'île de l'oubli ou au sein d'Auradon, plus personne ne sillonnaient les rues.

Une ombre encapuchonnée marchait au milieu des arbres, laissant derrière lui des feuilles mortes. Sa seule présence tuait toutes les plantes. Les animaux s'étaient réfugier très loin dans cette forêt, l'aura malveillante qui y régnait les faisait fuir. L'homme s'arrêta de marcher quand elle arriva en plein cœur de cette forêt. En regardant le ciel, un nuage s'éloigna et la lumière de la lune éclaira précisément l'endroit où se trouvait l'ombre.

Celle-ci s'agenouilla, leva les mains au ciel et débuta des incantations. Un tourbillon de feuilles mortes s'éleva autour d'elle et en un rien de temps, trois autres ombres semblaient émerger de leur cachette. « Ce ne sont que des mortels, mais ils me seront d'une grande aide » pensa l'ombre en se levant. Dès qu'elle fit ce geste, les nouveaux venus se prosternèrent.

- Ô vénérée puissance, nous voici en ce lieu pour te prêter allégeance. Ordonne seulement, et nous exécuterons. Mais n'oublie pas ta clémence envers nous le temps venu.

Cette phrase, tous les trois la répétèrent à plusieurs reprises jusqu'à ce que l'ombre lève sa main pour réclamer le silence.

- Braves disciples. Maintenant que cela a été fait, j'aimerais poser quelques bases.
Les trois disciples avaient les yeux baissés, tellement l'ombre dégageait de la puissance.
- D'abord, personne ne fait quoique ce soit son mon autorisation. Ensuite, je suis le seul qui aurait le privilège de vous contacter. Et enfin, nos rencontres se feront toujours dans un lieu différents. Des questions ?
Aucun d'eux n'eut la force de dire quelque chose.
- Bien. Maintenant, écoutez moi attentivement...

Marchant tout autour d'eux, l'ombre dicta ce qu'ils devaient faire, comment le faire et quand le faire... Dès qu'elle eut terminé, la pluie qui menaçait depuis tout ce temps se déversa enfin sur la terre. Les disciples retournèrent chez eux et l'ombre resta là, sous la pluie, sans qu'aucune goutte ne le mouille. Les choses prenaient enfin le sens qu'elle voulait. Plus rien ne serait comme avant et personne n'aurait la force de se mesurer à elle.

Un immense sourire se dessina sur son visage. Un sourire diabolique à en faire pâlir Voldemort. L'ombre se remit en marche. Quelque soit le temps que ça prendrait, elle finirait par sortir victorieuse.

« Aucun de ces misérables ne peut se préparer à ce qui va arriver !» pensa t-elle en disparaissant dans le noir, sous cette pluie énorme.

***

- De quel côté es-tu Ben ?

Audrey avait enfin décidé de débarquer dans les appartements du prince afin de lui transmettre toute sa fureur. Il en avait pourtant l'habitude, mais à chaque fois elle augmentait tellement le niveau qu'il n'arrivait pas à s'y faire.

- Bonjour à toi aussi très chère amie. Ta journée a-t-elle bien débutée ?

Elle s'assit sur le grand lit King size de Ben, attacha ses cheveux en un chignon et s'adressa enfin à lui.

- Tu veux vraiment savoir si j'ai bien commencé ma journée ?

Sa question et le ton qu'elle avait utilisé lui donnèrent des frissons sur la nuque. Ce qu'elle pouvait paraître menaçante parfois... Il opina cependant de la tête pour l'inciter à continuer.

- Eh bien, il y a deux jours, ton père m'a donné une information des plus capitales. Le comble c'est que mon soit disant meilleur ami a perdu la tête.
- Quoi tu veux dire que Chad a perdu la tête.

Il se met à rigoler pour essayer de détendre l'atmosphère. Il se rendit compte qu'il était plus facile de faire rire toute une assemblée de « méchants », que de faire rire son amie d'enfance.

- Oh c'est ça ! Moque toi bien de moi. Comment as-tu pu faire une chose pareille, Ben ?
- De quoi parles-tu Audrey ? Qu'ai-je donc fait pour t'offenser ?
- Je parle du fait que sa majesté Benjamin King ait décidé de faire sortir des enfants de rebelles de leur zone pour venir polluer le merveilleux royaume d'Auradon. Ne vois-tu que c'est offensant ?
- Ton opinion sur eux est très limitée. Tu ne vois pas la réalité en face.
- De quelle réalité tu veux parler. Un enfant de méchant reste un méchant. Un bandit ne peut qu'engendrer un bandit... Tu ne les connais pas, ne les a jamais côtoyé et tu oses me dire que je ne vois pas la réalité en face.

Elle croisait et décroisait ses jambes, tel que sa mère faisait lors des réunions pour se contenir. C'est vrai que Ben n'avait jamais vécu avec les « Rebelles » mais juste le peu de temps passé sur l'île lui montra à quel point ils avaient été injustes envers eux. Méchant ou pas méchant, c'était des êtres humains, avec des droits et des devoirs.

- Je vois que tu as déjà fait une étude sur la question...

Elle leva sa main afin qu'il arrête de parler. Normalement, cela constituerait une offense a l'encontre du prince héritier, mais Ben savait que son amie détestait qu'on puisse lui couper la parole. Et il se délectait de ses réactions.

- Merci. Alors je disais quoi déjà... Ah oui, un lion n'engendre pas un chat. Tout comme une sorcière n'engendre pas une princesse. Tout ça pour dire que tu n'aurais pas dû les faire venir ici. Ne penses-tu pas à ces jeunes enfants qui grandiront avec la peur de ces méchants ?
- Oh je vois. Les pauvres enfants... ironisa t-il. Maintenant j'aimerais te poser une question.
- Vas y, je suis toute ouïe, accepta t-elle en se te redressant un peu plus.
- As-tu déjà vécu dans un endroit où tout est limité ? Partant de là où tu vis à ce que tu veux faire ?
- Non ! s'exclama t-elle, surprise.
- Eh bien, je ne suis pas sûre que tu auras réponse à toutes mes questions.
- Pose les pour voir.
La brunette avait une lueur de défi dans les yeux, prête à en découdre avec toute cette histoire. Ben savait comment faire réagir les gens, surtout Audrey.
- Ton père et ta mère, t'ont t-il déjà imposé une conduite ?
- Oui !
Ben comprit que son ami utilisait la technique « un mot, une réponse ». Celle qu'ils utilisaient tous devant leurs parents ou leurs professeurs pour les faire chier un peu. De vrais enfants gâtés... Mais en grand connaisseur, il ne se laissa pas toucher par ça.
- Bon maintenant dit moi...
- Je ne sais pas ce que tu vas encore me demander mais la réponse c'est non.
- Oh, mais attends que je parle voyons !
- C'est bon, c'est bon. Je t'écoute.
Elle souffla sur une mèche qui lui tomba sur le visage. Subitement tous ses cheveux retombèrent.
- Oh non ! s'écriât-elle dégoutée.
- Qu'est ce qu'il y a encore ?
- Par ta faute, mon élastique c'est rompu.
- Hein... Comment ça par ma faute ? Arrête de faire ta gamine par moment.
- Tu parles trop ! Voilà pourquoi.

Ben ne sût pas comment il devait le prendre. Audrey était pourtant gentille et aimable, mais parfois son côté capricieux détruisait sa beauté intérieure. Là, elle commençait à s'amuser avec ses cheveux, une vraie petite fille. Mais il comprit que s'il continuait à prêter attention à ses interventions, elle aurait gagné car il ne lui poserai plus de questions. C'était son but depuis le début, reconnu t-il.

- Bon Audrey, t'es-tu déjà sentie comme une esclave dans ta propre maison ? As-tu déjà vécu dans une sorte de prison à vie ?
Cette fois-ci elle ne savait pas quoi répondre.
- Et alors ! Tu n'as plus rien à dire ? Tu te permets de juger les autres de ce que tu entends ou de ce que tu vois. Tu l'as toujours fait d'ailleurs.
- Mais...
- Non attends je n'ai pas fini. Toi et moi vivons dans le luxe depuis notre enfance. En plus, on a pas grandi en étant détestés de tout le monde. Sans oublier que nos parents ne sont pas accusés d'avoir fait de mauvaises choses. Alors sors moi tous ces préjugés de ta cervelle ma petite Audrey chérie, et regarde les choses en face.

Audrey marmonna quelque chose d'incompréhensible et, elle se rua hors des appartements de Ben. Celui-ci souffla bruyamment avant de se lever près de la fenêtre, et de regarder droit devant. A présent, il pouvait discerner l'île au loin. Et il ne faisait que penser à ce qui s'y était passé.

L'île de l'oubli et ses nombreuses personnes qui y vivaient...Cette bagarre improvisée...Son choix sur les candidats... Il espérait vraiment avoir fait le bon d'ailleurs... En y repensant, c'est vrai que sa meilleure amie ne l'avait pas rendu visite le jour même pour le réprimander. Elle avait fait l'effort d'attendre deux longs jours, oui deux jours pour le faire culpabiliser. Mais aussi pour travailler ce qu'elle aurait lui dire. L'ayant connu depuis toute petite, Ben savait comment elle réagissait.

Quand elle attachait ses cheveux en chignon, cela signifiait qu'elle avait écrit et réécrit ce qu'elle devait dire. Quand elle coupait la parole à quelqu'un, c'est parce qu'elle improvisait autre chose que ce texte qu'elle avait préparé. Quand elle croisait ses pieds, c'est parce qu'elle prenait confiance en elle. Et quand elle marmonnait des trucs incompréhensibles, c'est qu'elle se sentait mal pour ce qu'elle avait pu dire. Mais étant assez orgueilleuse, elle ne s'excuserait pas aussitôt, elle irait plutôt au SPA pour se relaxer, une vraie princesse quoi...

Épuisé d'autant réfléchir, Ben s'allongea sur le lit. Et il se remémorait sa rencontre avec Katana. Elle paraissait mieux éduquée que Sandra la nouvelle copine de Chad. La scène de la bagarre aussi lui revint à l'esprit.

Katana la fille aux cheveux oranges.
Mal la fille aux cheveux violets.
Uma la fille aux cheveux bleus.

Trois couleurs différentes, appartenant à trois filles ayant le même tempérament. Cette façon de voir les choses était bien amusante. Il avait fortement apprécié la bagarre. Il s'était aussi amusé à s'imaginer me battre avec mes meilleurs amis et les connaissant, ils auraient trouvé cela assez barbare. Il se souvint alors que les trois groupes choisis ne semblaient pas s'apprécier et il se demandait à présent si ce n'était pas une mauvaise idée de les avoir tous choisi. La situation lui paraissait désormais assez ardue. La fatigue l'emporta finalement sur ses interrogations, il s'assoupit en ne pensant qu'à une chose...

Vivement que l'aventure commence...

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Bonne lecture 🤗🤗🤗.


Stéphanie 🖤

28 Janvier 2022

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