Chapitre 14

Assise sur un banc près du lac où l'on donne les cours de peinture, Mal repensait à tout ce qui s'était passé depuis son départ de l'ile. Grace à ce voyage, beaucoup de choses de leur quotidien n'étaient plus pareils. Ils vivaient dans un endroit protégé, plus de moustiques ni de chaleur, et surtout les repas qu'ils prenaient étaient tous très délicieux. Et le plus important, ils n'avaient plus cette pression que leur infligeaient leurs chers parents adorés. La jeune femme se surprenait même à admirer les tableaux du château. Alors que sa mère ne supportait pas de voir un seul dessin dans la maison. Elle les détruisait tous.

Elle se sentait bizarre de trainer avec ceux qu'elle avait toujours considérés comme des ennemis. Ils mangeaient ensemble, passaient leur temps libre à peaufiner les détails du spectacle qui auraient lieu, et parfois ils trainaient juste ensemble et s'amusaient. Elle se sentait hypocrite par moment de rire avec eux alors que sur l'ile elle faisait de son mieux pour les dénigrer ou pour se moquer d'eux.

Gil et Carlos s'entendaient super bien, peut-être était-ce dû au fait de cohabiter et d'avoir un même sens de l'humour. Uma et Katana restaient les mêmes, mais en moins sarcastique. Jay se fit un nom à Auradon comme étant le meilleur escrimeur, étant ainsi plus fort que le prince Chad qui ne cessait de se vanter. Carlos ne vivait plus selon les préjugés de sa mère, les chiens n'étaient pas si cruels que ce qu'il croyait. Il en avait même un, surnommé Camarade. Ils s'entendaient bien et des fois ils faisaient des blagues aux autres. Contre toute attente, ce chien pouvait parler. Issu de la famille des 101 dalmatiens, Cruela mourrait si elle apprenait cela.

Evie avait finalement su toucher le cœur de Cendrillon et des fois, elle l'aidait à confectionner des vêtements pour sa collection. Mal aimait bien Evie parce qu'elle avait du goût, un grand atout pour confectionner les tenues du théâtre. En effet, dès le 30 octobre, tout était déjà prêt. Il ne restait que la tenue de scène d'Harry.

Après avoir découvert la relation cachée d'Evie et Yolo, les choses semblaient étrangement faciles dans les rapports des trois groupes. Tout le monde semblait vraiment s'adapter à cette nouvelle situation, seule la fille aux cheveux violets n'avait pas encore trouvé sa place.

— Hey Mal, c'est à toi qu'on parle !

— Hein ! Qui me parle ? demanda t-elle en sortant de ses pensées. Oh c'est toi Uma.

— Bien sûr que c'est moi. Qui voulais-tu que ce soit ?

Bon, après tout, Uma restait la même !

« Chassez le naturel, il revient au galop, pensa t-elle ».

— Bref, je disais...

— Hey, les scénaristes, on vous attend depuis une demie heure.

— Mais, regarde Harry. C'est Mal, elle est dans les nuages depuis tout à l'heure.

— Uma, je suis là. Pourquoi crois-tu que je rêvais ?

— Je t'appelle pour qu'on aille manger depuis un moment déjà. Les autres nous attendent.

Fatiguée de se prendre la tête pour des bêtises, Uma se montrait quand même de plus en plus gentille envers les autres. Et Mal se rendit compte qu'elle ne lui avait pas crié dessus de toute la journée.

— Ok, capitula Mal. Allons manger.

Ils quittèrent donc la cour près du lac pour le réfectoire qui vu l'heure avancée, était déjà plein.

— Venez, on a déjà pris vos plats, les informa Jay.

Il était devenu usuel de les voir manger ensemble et cela ne remplissait plus la salle de rumeurs alléchantes. La découverte de leurs pouvoirs ne fut pas non plus un sujet de commérage, mais parfois certaines têtes en parlaient ouvertement, présidés par Audrey qui avait subi de grandes crises de colère récemment.

Grace au grimoire de Mal, Jane avait déjà changé plusieurs fois sa coupe de cheveux, ainsi que d'autres filles. Ce qui les avait permis de crever l'abcès et d'avoir certains acteurs pour la pièce de théâtre. Le temps avait filé assez rapidement, ils étaient déjà le 8 novembre et la pièce se produirait pour les fêtes de Noel.

— Mal, tu deviens trop distraite en ce moment.

Elle regarda Gil qui venait de lui parler, sur la défensive.

— Et qu'est ce qui te donne le droit de dire ça ?

— Tu n'es plus avec nous depuis que tu as mis pied dans le réfectoire. N'oublie pas que j'ai cette capacité de voir quand ça va ou pas.

En effet, depuis cette affaire près du lac Miroir, il avait développé une empathie exceptionnelle car elle avait deux volets. Elle était d'abord cognitive puisqu'elle lui permettait de comprendre les idées des autres, elle était aussi émotionnelle puisqu'elle le permettait de partager les sentiments des autres.

— Ok. Ok. Je ne sais pas pourquoi vous m'attaquer tous depuis ce matin. Toi Evie, tu ne fais que dire « Mal reviens sur terre », toi Uma, tu n'as pas cessé de me rabâcher les oreilles depuis tout à l'heure. Et là, c'est Gil qui en rajoute une couche. Laissez-moi respirer, bon sang !

— Mais, Mal, pourquoi tu es si agressive en ce moment ? Chacun de nous essaye de mettre nos différents de côté, mais toi tu envenimes les choses, déclara Jay.

— Bon, je n'ai pas ma place ici. Vous pouvez continuer votre repas sans encombre.

Elle prit son plateau et s'éloigna de quelques tables. Mais elle n'arrivait plus à avaler quoique ce soit, elle se sentait bizarre depuis un certain temps et ça la rendait exécrable.

— De toute façon, vous n'avez pas besoin d'elle, dit une voix qu'elle reconnaitrait entre mille.

— Je vois que ton séjour à l'hôpital n'a pas obstrué ton cerveau, répliqua Mal, sur un ton moqueur.

Audrey vint se mettre devant la table, vêtue d'une tunique rose poudrée avec des collants noirs et une paire de bottine de la même couleur. Ses cheveux étaient relevés dans un chignon sophistiqué et elle portait un maquillage léger sur sa peau bronzée parfaitement. Ses amis suivirent l'action et ils étaient tous en alerte.

— Écoute moi bien sale petite sorcière, ne prend pas tes aises avec les petits tours de magie que tu fais sur mes amis. Toi et ta bande n'avez rien à faire ici. Et...

— Audrey, maintenant tu vas te taire. Compris ! J'en ai marre de tes inepties sans fondement. Je n'ai rien à faire de ce que tu penses de moi, va, toi ainsi que tes sbires, faire joujou avec vos broutilles.

N'ayant plus faim, la jeune femme prit son plateau et elle n'eut à peine le temps de le déposer qu'une main s'empara fortement de ses cheveux. La douleur était telle qu'une colère longtemps enfuie se réveilla des profondeurs de son être, et elle réussit à se détacher. Elle donna une claque à la fille en rose, effarée de s'être fait humiliée devant tout le réfectoire, Audrey lui donna un coup de pied, la faisant ainsi tomber sur ses genoux.

De plus en plus en colère, les pouvoirs de Mal s'activèrent d'eux-mêmes et ses cheveux se dressèrent sur sa tête à cause de l'électricité statique. Uma s'approcha alors pour lui déverser un seau d'eau, et Mal s'écroula sur le sol en marbre du réfectoire.

— Mais t'es malade Uma, l'eau et l'électricité ne se mélangent pas. Tu veux la tuer ou quoi !

— Désolé Ben. Je ne savais pas quoi faire.

Elle pouvait entendre ce qui se passait autour d'elle mais elle ne pouvait ni bouger ni parler et elle avait peur de se retrouver dans cet endroit bizarre dans lequel elle s'était retrouvée il y a deux jours. C'était si sombre et si froid, et cette voix était si glaciale qu'elle en avait des sueurs froides.

*

— Une nuit ici, et vous irez bien, déclara l'infirmière avant de sortir de la chambre dans laquelle elle se trouvait.

Le silence de la pièce était apaisant et elle décida d'ouvrir ses yeux. Mais que ne fut pas son étonnement en voyant Harry sur le siège près du lit.

— Ha... Harry ! Que fais-tu ici ?

— Les autres sont au bureau avec le prince. Moi je t'ai emmené ici pour qu'on te soigne.

— L'infirmière a dit que j'irai bien demain. Pourquoi ta copine m'a t-elle versé de l'eau ? Elle est stupide ou quoi ?

— Attend, tu ne vas pas l'insulter pour cette erreur. Elle était sous pression.

— Si t'es là pour la défendre, tu peux t'en aller. J'aurai pu me retrouver avec les neurones grillés.

— D'accord, désolé. Je suis ici pour voir si tu avais besoin de quelque chose.

— Tu l'as vu, je n'ai besoin de rien. Tu peux t'en aller.

— Ne sois pas si agressive, s'il te plaît. Pourquoi tu n'essayes pas de me pardonner ?

C'était là une question à laquelle elle n'avait malheureusement pas de réponse. Pourtant, de l'eau aurait du couler sur les ponts depuis belle lurette, mais elle n'y arrivait pas. Elle resta alors silencieuse, regardant fixement le plafond.

— Mal, je sais que je t'ai fait du mal en brisant la confiance que t'avais en moi. Mais c'est passé depuis quatre ans maintenant, malgré ça, tu gardes cette rancune envers en moi. Je me suis excusé à maintes reprises, ça ne change rien.

— Comme tu l'as dit, ça ne change rien. Je ne vois pas pourquoi tu insistes encore. Je regrette notre amitié depuis le jour où tu es parti. Tu m'as trahi et en même temps, tu m'as abandonné. Je ne sais pas si on pourra à nouveau être amis.

— Ok.

Il ne dit plus rien pendant un moment puis, il déposa un bouquet de fleurs sur la table de chevet, avant de s'en aller.

Parfois les promesses que l'on faisait sur le coup de l'émotion pouvaient ruiner des vies. Mal, ne le vivait pas bien et malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à pardonner son ami. Il l'avait peut-être trahi mais elle l'aimait toujours. Il était son meilleur ami après tout. Elle pleura pendant un bon moment avant de s'endormir, fatiguée et désemparée.

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Cc mes loulous. Alors comment ça va par ici ? Et un autre chapitre de fait, j'espère qu'il vous plaira.

Bonne lecture 🤗🤗🤗.

30 mai 2022

Stéphanie

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