Chapitre 10
Ce samedi s'annonçait ensoleillée. Il était presque l'heure du rendez-vous et Ben ne savait pas quoi mettre. Il était peut-être le prince, mais aujourd'hui il voulait se sentir normal. Par la fenêtre, plusieurs jeunes étaient prêts et ils attendaient patiemment. Ben retourna dans la salle de bain pour coiffer ses cheveux après avoir choisi sa tenue : un pantalon bleu de nuit, un t-shirt, une veste en simili cuir noire ainsi que des chaussures noires.
Après s'être admiré dans la glace, il décida quand même de porter sa couronne. Après tout, il était aux commandes du royaume jusqu'au retour de ses parents et il ne voulait rien laisser au hasard. Il descendit enfin pour rejoindre les autres. Audrey toujours vielle et défraîchie, était assistée par Chad, ce qui arrangeait Ben car ces deux-là se montraient vraiment vicieux et mesquins ces temps-ci.
— Bonjour votre Altesse.
Deux filles en classe inférieure à la sienne lui firent une révérence timide avant de partir. Il les salua en retour, heureux de voir que ses sujets n'avaient pas peur de l'approcher. Il se rendit d'abord à la bibliothèque pour y rendre quelques bouquins. C'est vrai que tout était à présent numérisé mais lui, il préférait l'odeur des bouquins, cette odeur de vieillerie le transportait chaque fois qu'il consultait le livre sur les sortilèges de cuisine de sa mère.
— Bonjour Ben, lança une voix guillerette à son encontre.
— Oh, bonjour à toi Jane, répondit-il en découvrant la brunette au visage d'ange devant la porte de la bibliothèque. Comment vas-tu aujourd'hui ?
— À part le fait que mon amie soit à l'hôpital, je vais bien, dit-elle en souriant, ses yeux brillant de plus en plus, à croire qu'elle était faite de paillette.
— Tu comptes sortir avec nous ? interrogea le prince alors qu'ils se rendaient à l'extérieur.
Elle lui sourit. C'était très rare qu'elle fasse ce genre de démonstration en public et Ben n'en fut que plus ravi. Avec Audrey, Jane n'avait pas vraiment l'occasion de se laisser aller. Ben lui en parlait souvent mais un jour, la brunette lui fit comprendre qu'Audrey était son amie et qu'elle la soutiendrait.
— C'est vrai que mon amie ne va pas bien, mais moi je dois en profiter. L'an dernier je me suis cassée la jambe et j'ai raté la sortie. Audrey m'en a parlé pendant longtemps, cette année c'est à mon tour. J'ai hâte de voir son visage plein de rage.
Cette réplique les fit rire aux éclats. Voir Jane aussi taquine cet après-midi était bon signe pour le prince. La jeune fille n'accepterait plus longtemps les agissements de son amie.
— Je compte sur toi pour ne rien lui dire, Ben. Tu connais Audrey, toujours aussi impulsive.
Jane commençait vraiment à se libérer et ça c'était cool. Jane rejoignit ses amies, dont l'une, sûrement asiatique, portait une robe traditionnelle bleue. Ses cheveux bruns étaient relevés en deux chignons retenus par des baguettes. Elle était belle et son sourire illuminait son visage fin et soyeux.
Ben quant à lui, rencontra Katana.
— Bonjour majesté, dit-elle en faisant une révérence digne des grands films princiers.
— Bonjour Kat', appelle moi Ben, c'est plus pratique
Elle rougit légèrement. Elle était mignonne avec ses cheveux blancs/oranges regroupés en deux nattes. Elle portait une combinaison noire avec des taches de peinture, identique à la blanche qu'elle portait sur l'ile.
— Alors, tu es prête pour tout à l'heure ? demanda le prince pendant qu'il rejoignait le centre de la cour.
— En fait, je ne sais pas vraiment. Je n'ai jamais fait ce genre de chose.
C'est vrai que sur l'île, la plus grande distraction était de chopper les bonbons des petits, de pratiquer le vol à l'étalage ou encore de se battre en groupe.
— Ne sois pas stressée, c'est un bel endroit que nous irons visiter.
Elle esquissa un faible sourire avant de s'éclipser. Ben se demanda sur qui il tomberait encore. Se souvenant qu'il devait passer voir Audrey, il fit demi-tour pour l'infirmerie et là, il vit Harry et Mal en train de se disputer. Ce n'était peut-être pas la première qu'ils avaient une altercation mais les deux arboraient une mine assez triste. Ben se demanda ce que ces deux-là avaient comme passé pour ne pas se supporter, surtout du côté de Mal.
Depuis leur arrivée à Auradon, les choses étaient bien plus gaies et, piqué de curiosité, Ben s'avança assez pour les écouter sans être aperçu.
— Mal, je t'en prie écoute moi, supplia le brun, vêtu d'un simple débardeur noir et d'un pantalon de la même couleur, la température était assez chaude pour ça.
— Harry, tu es avec Uma...
Cette phrase fut dite sur un ton de colère et de tristesse à la fois.
— Peut m'importe qu'elle soit ma copine, tu me manques Mal. On se connait depuis tout petit, tu étais ma force, laisse-moi me faire pardonner.
— Ce jour-là, tu as fait ton choix et je n'y peux rien. On se connait depuis le bac à sable c'est vrai, mais tu m'as trahi en complotant avec Eva pour voler la seule chose que j'ai de mon père, c'est impardonnable même après quatre ans.
Une larme avait coulé de son œil gauche, elle l'essuya avec le revers de sa main. Grâce à ses cheveux cachant la moitié de son visage, Harry ne le voyait pas mais Ben était assez concentré pour voir ses yeux remplis de larmes.
— Mal, tous les jours je me sens mal à cause de ça, j'étais avide de pouvoir et cette sorcière me l'avait promis. Si Uma n'était pas arrivée, elle m'aurait tué ce soir-là. Eva m'a manipulé et notre amitié a été vraiment touchée. Je t'aimerai toujours car tu es et tu seras toujours ma meilleure amie, la sœur que je n'ai pas eue, celle qui m'a sorti de ma dépression après la mort de ma mère. Je te demande encore une nouvelle fois de me pardonner.
— Je ne veux pas être un obstacle pour vous, Harry. Uma et moi ne nous supportons pas et malgré le mal que tu m'as fait, je sais que tu es heureux alors, laisse-moi tranquille.
Il s'en alla, tout triste et Mal resta plantée là. Les larmes dégoulinaient complètement sur le top blanc qu'elle portait sur un pantalon bleu.
— Chut ! fit Ben en se rapprochant d'elle. Ne pleure plus, les choses vont s'arranger. Toute amitié rencontre ce genre de situation.
Ben comprit que chacun avait besoin de lâcher prise à un moment donné. Être fort de caractère n'était pas un obstacle pour les larmes. Et Mal en était la preuve incarnée.
— Vous avez tout entendu hein ? demanda t-elle après avoir essuyé ses larmes.
— Oui, désolé mais quelquefois je deviens indiscret, surtout avec vous dans les parages. Vous êtes tellement palpitants !
Cela fit sourire la jeune femme et Ben se demanda s'il ne devait pas devenir psychologue.
Uma avait assisté à toute la scène du début à la fin. C'est vrai qu'elle connaissait l'histoire de la trahison d'Harry, mais jamais elle n'avait su à quel point la relation entre ces deux-là était forte. Ils se connaissaient depuis si longtemps qu'elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi Harry s'était comporté de la sorte. Même pour sa pire ennemie, elle n'aurait pas souhaité pareille chose.
Harry s'en alla, et pour la première, Uma vit Mal pleurer. D'habitude elle se serait moquée mais à cet instant, la situation était trop complexe. Elle préféra suivre son petit ami.
— Oh Harry ! fit-elle en le prenant dans ses bras.
La tristesse qu'elle lut dans les yeux d'Harry déchira son cœur. Elle sécha ses larmes et lui fait plein de bisous pour le faire sourire un peu. Elle portait un tee-shirt noir sur un short gris, heureusement qu'il n'était pas blanc.
— J'ai entendu ce que tu lui as dit. Pourquoi ne pas m'en avoir parlé ? Je t'aurai aidé, j'aurai même fait des efforts pour que tu lui parles de nouveau.
— ...
— Bon, c'est vrai que je n'ai pas été présente ces derniers mois à cause du restaurant mais tu aurais dû m'en parler. Ça me rend triste que tu souffres autant sans que je ne fasse quoique ce soit.
— Uma, tous les soirs je pense à cette histoire et ça me brise le cœur...
Il souffle un peu avant de continuer.
— ... Quand j'étais petit, elle m'a beaucoup aidé. Quand ma mère est morte, j'ai eu beaucoup de chagrin. Mon père n'est pas vraiment un père, tu le sais. Depuis mes neuf ans, Mal m'était d'une grande aide. Mais quand Éva est arrivée, tu sais ce qu'il s'est passé. Ce soir-là, je devais voler le grimoire du père de Mal, son seul souvenir de lui...
Uma compris qu'elle n'avait pas vraiment soutenu Harry. Elle était juste heureuse que le meilleur ami de Mal l'ait trahit qu'elle n'avait pas vu la souffrance de celui-ci.
— Mal m'a surpris et notre amitié a été brisée. Je me suis enfuie de chez elle et par malchance, Eva m'a retrouvé et m'a frappé. En ce temps-là, certains endroits de l'île n'étaient pas protégés, elle pouvait donc user de magie.
Elle le laissa parler même si elle savait ce qui c'était passé, cela lui faisait sûrement du bien de se défouler.
— Oh je vois et c'est là que je l'ai trouvé entrain de t'envoyer toutes ces décharges. Elle t'a ligoté, bâillonné et à l'aide d'un sortilège puissant elle t'a emprisonné dans cette cage remplie de scorpions venimeux.
Le brun acquiesça en reniflant.
— Harry, ce soir-là je comptais me jeter du haut de la falaise, mais en te voyant, cette idée m'est complètement sortie de la tête. Toi aussi d'une certaine manière, tu m'as sauvé la vie. Je t'aime et je ne veux plus te voir souffrir.
— Je t'aime aussi Uma.
— Promet moi de me parler si jamais tu as des soucis, je suis là depuis quatre ans, je ne te laisserai pas tomber.
Il hocha la tête et l'embrassa très longuement. Quand le top fut donné pour le départ, ils retrouvèrent les autres à l'endroit indiqué.
— Bien, chers gens, nous allons faire un tour au Lac Miroir. A tous ceux qui sont nouveaux ici, sachez que ce Lac est ensorcelé donc il joue parfois des tours à ceux qui s'en approchent trop. Faîtes attention à ce que vous direz ou ferez.
Juste après son discours, de grands bus arrivèrent. Ben à avait dressé plusieurs listes et pour son plus grand malheur, Uma de retrouva donc dans le même bus que Yolo et Evie, ainsi que Jay et Jane, qu'Uma identifia comme cette fille qui ne cessait de suivre la peste d'Audrey.
Quand tout le monde fut installé, les bus commencèrent à rouler sur une voie encore jamais vu par les enfants de l'île. Assise au fond, juste derrière le siège d'Evie et de Yolo, la jolie black avait la possibilité de tout observer. Entendre Evie glousser, la rendit curieuse et les écouta.
— Tu es vraiment bête, le sais-tu ? se moqua la fille aux cheveux bleu nuit, de sa voix douce et captivante.
— Oh Evie, je prendrai cela comme un compliment aujourd'hui.
Pour des ennemies, leur conversation était assez bizarre quand même.
— Mais je veux vraiment que tu répondes à ma question.
À cet instant, Uma tendit l'oreille et se concentra sue la suite.
— Arrête Yolo, tu sais bien que c'est impossible.
Evie se mordillait le pouce alors que Yolo s'amusait avec les franges des manches de sa robe noire.
— Pourquoi as-tu si peur de ce que pensent les autres ?
Elle regarda autour d'elle pour voir si quelqu'un les écoutait, si elle avait regardé derrière, elle se serait ravisé de répondre.
— Ce n'est pas ça, Yolo. Je viens à peine de m'en rendre compte. Laisse-moi du temps s'il te plaît.
Ce dernier ne fit plus de commentaire et il nouât ses doigts à celle de la jeune femme. Uma ayant vu le geste, comprit ce qu'ils se disaient. Même si la douleur de Mal l'avait ému, elle ne comptait pas la laisser tranquille.
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Salut salut. Comment allez-vous ? Bien, j'espère que ce chapitre vous plaira. Je reviens avec un bon retard et j'espère que vous aimez toujours autant l'histoire. Bonne lecture 🤗🤗🤗.
4 mai 2022
Stéphanie 🖤
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