Chapitre 4
Le président :
Je le suis volontiers. Il ramasse son arme au passage , pour le confier à sa secrétaire. Celle-ci l'attrape comme un objet poisseux. Elle reste sur nos talons, comme par peur de se faire à nouveau surprendre. L'homme qui me précède, entre dans un salon style année 50. Il me demande de m'assoir dans un fauteuil et se place devant.
Je suis très nerveuse , je pense que la dernière fois où je l'ai été autant, c'était durant mon oral de bac . Je ne dis rien , j'attends qu'il prenne la parole. On nous ramène le thé et malgré le fait, que j'ai horreur de ça, j'en bois.
-" Vous avez donc assisté à la scène dans le bureau ?"
-" Oui..."
-" Je vois. Christine ? Pouvez-vous appeler notre médecin ? Cette jeune fille a besoin de soins rapidement. "
Je regarde leur échange timidement. Le président me sourit et se lève alors. Une fois la secrétaire sortie, il prend de nouveau la parole.
-" Je suppose que vous avez utilisé un des portails qui mènent au bureau oval."
Aucun son ne sort de ma bouche. Mes mains se mettent à trembler. Comment peut-il être au courant pour les passages ? Mon sang commence à tambouriner dans mes oreilles. Mes sens sont en alerte. Le danger se ressent dans tout mon être. Je n'ai aucune échappatoire.
-" J'ai donc bien fais de conserver ce portail. J'avais hâte de voir la nouvelle génération."
Par pur réflexe, je me lève et me place derrière le fauteuil. Je suis sur mes gardes. J'hésite un instant , est-ce un ennemi ? Le président tourne alors la tête en ma direction, mais son expression n'a point changé.
-" Vous n'avez pas à me craindre . Je suis une tombe , jamais personne ne connaîtra votre secret. C'est une promesse."
-"Comment ..."
-" Je suis président et mon devoir est de protéger mes concitoyens. Si une espèce inconnue au monde des hommes, venait à apparaître, je dois être en mesure de les défendre."
-" Qui vous a dit pour moi ?"
Il rigole et avance de manière décontractée vers moi. De sa main tendue, il me désigne le fauteuil que je viens de quitter. Toujours sur mes gardes, je m'y assis. Il prend sa tasse de thé et la dépose sur ses lèvres. Le silence commence à être vraiment pesant.
-" À chaque nouveau mandat, le président doit prendre ses nouvelles fonctions. Dans celles-ci, il y aussi le devoir d'apporter notre aide, si besoin, aux gardiennes des mondes. Gardiennes que nous connaissons , car, à l'origine de votre naissance , un homme de loi, a fait le serment d'aider et de protéger cette réalité."
-" Alors c'est vous l'homme dont ma grand-mère me parlait ? Elle me disait que quelqu'un de haut placé lui avait apporté son aide et l'avait sauvée à de nombreuses reprises."
L'homme se met alors à rire de bon cœur.
-" Si c'était le cas, je serais déjà mort. Non, c'était mon prédécesseur."
J'ai encore du mal à digérer cette nouvelle. Donc, mon rôle est si important, que même le président est mis dans la confidence. Ce n'est pas plus mal , peut-être qu'une belle alliance est née. À travers la vitre, je remarque que la nuit est tombée. Il se fait tard et les filles doivent être mortes d'inquiétude. L'homme en face de moi remarque mon changement de comportement.
-" L'un de mes chauffeurs va vous ramener."
-" Ce ne sera pas nécessaire. Je vais utiliser le portail."
-" Malgré le risque que vous vous retrouvez je ne sais où ?"
Il marque un point , mais au moins je rentre directe si j'y arrive. Enfin, si le portail ne me fait pas un caprice.
-" J'ai l'habitude."
Je lui souris chaleureusement. Nous nous levons en même temps et je m'approche de la porte.
-" Si vous avez besoin..."
Me dit-il, en me tendant une carte. Il y a son nom et un numéro de téléphone privé. Je le remercie et me prépare à partir. La clé en main, je refais le même manège qu'un peu plus tôt. Par chance , j'atterris chez moi.
Ma maison est une demeure de banlieue, à la Wisteria Lane.Je vis chez mon oncle depuis quelques mois maintenant. J'ai toujours mes parents , mais les études m'ont poussées à ne pas suivre mes créateurs. Je suis heureuse ici et au moins, je n'ai pas eu à abandonner mes meilleures amies, ainsi que mes habitudes. Nos voisins sont charmants , un peu invasifs , mais on ne s'ennuie jamais avec eux.
Actuellement , Liam, mon oncle, est porté absent. Il s'avère qu'il voyage à travers les mondes. C'est un chasseur de prime. Son métier est l'une des raisons qui ont poussés mes parents, à couper les ponts avec. Il ne revient que quelques jours par mois , afin de s'assurer que tout va bien sur terre. Ma grand-mère, qui était donc sa mère, l'emmenait avec elle parfois. Il était indiscipliné et elle pensait que ces voyages pourraient le calmer...résultat, il a tellement aimé ça, qu'il n'a jamais quitté ces autres mondes. Quand ma famille a décidé, que Liam serait mon tuteur , j'ai eu peur. Peur, qu'il me juge , qu'il ne me trouve pas assez bonne pour ce travail. Pourtant, cet homme que je redoute, ne m'a jamais évalué. Pour dire vrai, nous n'avons jamais échangé plus de trois mots. Une aubaine pour moi, j'étais beaucoup trop timide pour me confronter à lui.
J'aime être seule chez moi, pour faire ce que j'ai envie , sans limites. Du coup, à part les cours, je profite du temps libre pour emmener mes meilleures amies en road trip. Nous ne quittons pas la terre , la gardienne ne doit traverser les portails que pour apporter son aide , si elle est demandée. Pas de soucis , je franchis les passages, direction Florence, Melbourne ou Paris. Hanna adore cette capitale. Vous voyez , lieu de la mode et des grands créateurs. Bonnie est plus simple , tant qu'il y a de quoi manger, ça lui convient. Pour ma part , c'est les châteaux. Les trésors de notre patrimoine. Récemment, nous avons littéralement atterris à Versailles. Pas devant , non, à l'intérieur. Heureusement, que c'était le soir, j'aurais eu du mal à expliquer notre arrivée soudaine. Nous nous limitons quand même, franchir de tels portails, me demandent autant d'énergie qu'invoquer un esprit. J'aime cette liberté acquise . Le monde est vaste et j'ai bien l'intention dans decouvrir chaque centimètre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top