Chapitre 3
Je tourne mon regard vers le ciel , en effet il se couvre bien trop vite. Cela signifie soit tempête, soit créature désireuse de notre chair .
-" Les filles ! C'est maintenant ou jamais ."Dis-je en prenant une accélération vers elles.
Je saisis la clé qui ne quitte jamais mon cou et laisse ses ailes se déployer. Je la tourne dans le vide , comme si une porte invisible se tenait devant moi. L'eau commence à se creuser et forme une sorte de trou noir. Le vent devient plus puissant. La clé chauffe rapidement , signe que ça marche.
-" Terre..."
Ces quelques mots, suffisent en général, à nous mener au bon endroit. J'aide les filles à monter sur le bord et l'une après l'autre, elles sautent. À mon tour , je me place , m'aidant des cordes tenant les voiles. Je lance un dernier regard au capitaine .
-" On se revoit bientôt."
Après avoir vu ses lèvres formées un sourire , je saute . Malgré ma chute dans l'eau, aucune gouttelette ne vient me toucher . Je suis entraîné par une force magique vers le fond. Je peux respirer , l'eau est comme bloquée et je peux même apercevoir les poissons. C'est un arrêt sur image et c'est fabuleux. Je n'ai pourtant pas le temps d'observer cette scène, que je suis tiré en arrière cette fois-ci. C'est comme être dans un grand huit et se demander quand est-ce que ça s'arrête. À présent, je tombe tête la première et dans la dernière descente , je viens me cogner de plein fouet à un meuble. Atterrissage raté. Ma tête me brûle si fort , que je n'arrive plus à me remettre debout. Je pense que je vais avoir une sacrée bosse. Le plus inquiétant dans tout ça, c'est que je n'entends pas un bruit. Je m'aide de mes coudes pour me relever . Mon regard se pose sur l'objet que je viens de heurter et je ne le reconnais pas au toucher. Une fois sur mes pieds , je cherche un moyen d'éclairer la pièce.
Mon portable étant chez moi , pour plus de sécurité , car je crains qu'il me fasse passer pour une menace auprès des peuples, je n'ai aucune lumière sur moi. À part une ou deux planètes, les autres sont encore au temps des épées et des arcs. Je me dirige à tâtons et après avoir heurté deux ou trois coins , je trouve un interrupteur. Lorsque je l'actionne, je suis choquée et terrifiée. Un homme mort se trouve sur une chaise, que je viens d'effleurer. Il ne semble pas être plus vieux que moi , mais quelque chose trahit un signe de vieillesse. Je m'approche doucement et vérifie son état. Il ne respire pas , pourtant son corps ne montre aucun signe de décomposition. Que lui est-il arriver ? Soudain, des bruits de pas se rapprochent de cette pièce. Je me cache rapidement sous le bureau et prie pour qu'ils ne me découvrent pas. Deux hommes, dont leur visage m'est caché, entrent et s'approchent du cadavre. Je suis soudain gênée par un liquide dans mes yeux. En touchant , je peux facilement distinguer le sang. Mince , le coup m'a ouvert l'arcade.
-" Il est bien résistant ce fils de pute."
Ce n'est pas la grossièreté de ses mots qui me choque, mais le fait que le type soit encore "résistant" . Alors il n'est pas mort.
-" Attends , ça, ça va le réveiller."
L'un des deux gorilles, lui injecte une seringue dans le torse. Sans crier garde , l'homme revient à la vie , comme si de rien n'était. J'ai un hoquet de surprise et je prie pour que ce soit passé inaperçu. Mes deux mains sur la bouche , je louche à travers l'ouverture du bureau. Le jeune est mal en point , son visage est blanc et il tremble. Pourtant , il ne semble pas apeuré par ses deux kidnappeurs. L'étranger semble même sourire. Je le prends pour un fou, car je vois les armes cachées dans le pantalon des deux gars. Je ne sais pas quoi faire , si j'utilise mon don , je vais enfreindre les règles. Les habitants de la terre, ne doivent jamais connaître l'existence de la magie. C'est une règle sacrée, car ils auraient les moyens de me faire du mal, pour entrer en communication avec les autres mondes.
Je commence à me sentir faible et j'en connais l'origine. Ici , je n'ai pas la même force que sur les autres planètes. S'ils ne sortent pas d'ici, je vais me faire tuer. Le jeune homme blessé se redresse alors et sans une hésitation, tord le cou de ses adversaires. Ils tombent alors raide morts. Pour de vrai cette fois. Je pousse un cri , impossible à dissimuler.
-" Qui est là ?"
Je me recroqueville un peu plus et blêmis à chaque nouveau pas . Deux jambes se tiennent devant moi et je sens que je vais pleurer. Sur cette planète, je suis transparente et faible. Le courage est absent chez moi. Alors qu'il allait s'abaisser, un bruit de porte le stoppe. Quelqu'un vient d'entrer et il est déterminé à tuer le jeune homme. Des balles volent partout et je suis surprise de ne pas en recevoir. Les deux jambes prennent une impulsion et vont briser la vitre. Je comprends alors qu'il s'est enfui. Un visage apparaît alors devant moi et je hurle de toutes mes forces. L'homme se met devant moi, mains levées.
-" Du calme , du calme. Je ne te ferais rien. Tout va bien . Regarde."
Il pose son arme face à moi et recule . Son regard est doux et aucune méchanceté ne m'est destinée. Je me tais alors. Lorsqu'il remarque que je ne suis plus terrifiée, il tend sa main vers moi. Je mets du temps à comprendre , mais je finis par la saisir. Il m'aide à me remettre debout. Je n'avais pas remarqué à quel point il m'était familier. Il est plus grand que moi et semble aimer la nourriture. Il a des cheveux mi-longs et les yeux noisette. Ce qui me frappe le plus, c'est que c'est le portrait craché d'un président. Oh mon Dieu...Ce n'est pas son portrait craché, c'est le président, celui qui dirige les États-Unis d'Amérique.
-" Vous semblez bien plus surprise que moi."
Il me sourit tendrement , ce qui efface toutes mes peurs. Je souris comme à mon habitude et je m'apprête à prendre la parole , quand...
-" Monsieur le président ! Vous allez bien ? C'est pas vrai !"
Une femme entre dans la pièce et vient de remarquer les deux cadavres au sol. Elle ne remarque même pas ma présence. La nouvelle venue recule tellement qu'elle heurte la porte et manque de tomber.
-" Allons Christine , ne vous mettez pas dans un tel état. Ce n'est pas les premiers morts que nous voyons."
Christine valide difficilement, les yeux emplis de peur. Le président se tourne alors vers moi, toujours souriant.
-" Et si nous allions prendre une tasse de thé ?",
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top