Chapitre 1

Seria , monde hostile et le plus dangereux que j'ai arpentée. On n'a pas idée de s'y rendre , lorsqu'on est lucide. La violence et la lubie de ses habitants pour les jeux de guerre, ne sont pas choses à prendre à la légère. Je n'ai pourtant pas le choix , je dois entrer dans l'arène principale . Le Téfur, lieu ou le spectacle final, est la mise à mort des prisonniers. Ma seule voie d'accès est le toit. L'ascension est plutôt difficile , surtout quand on n'a aucune aptitude physique comme moi. Pourtant , les murs fissurés par l'histoire et les guerres, me permettent une bonne accrochent. Il me faudra une bonne vingtaine de minutes pour atteindre le toit, sans compter mes nombreux arrêts pour reprendre mon souffle , ou mon courage. C'était plus simple que je le pensais et me voilà bien à huit mètres de haut et le sol semble se rapprocher dangereusement. L'escalade n'est pas mon hobby d'habitude, mais faut croire que l'adrénaline aide beaucoup.

- " Oh bordel , c'est haut !"

C'est génial d'être une gardienne et de flipper à cause de la hauteur. Ce n'est pas comme si on m'avait préparé à être courageuse. Je pose mes genoux sur le sol et regarde les jeux qui se déroulent sous mes pieds. Malgré les hurlements de la foule et les mouvements rapides des combattants , j'arrive à percevoir le centre de l'arène et les deux personnes emprisonnées. Quand bien même les deux personnes accrochées à ces poteaux , ne seraient pas mes deux amies d'enfance et à ce jour meilleures amies , j'aurais tout fait pour les sauver. C'est mon devoir en tant que gardienne des mondes , je dois protéger tous ceux qui m'en font la demande. Je suis à la fois une médiatrice et une héroïne.

Dans ma tête, tout se chamboule. Je dois trouver un moyen de les sauver. Un bruit insistant arrive jusqu'à mes oreilles , mais je n'ai pas le temps de réagir, qu'une main saisit mes cheveux et m'oblige à me redresser. Mes yeux se plongent dans deux énormes pupilles vertes , qui me font frissonner. Un Serien, armé, me fait face et j'en aperçois deux autres qui montent sur le toit, pour nous rejoindre. Ces êtres ressemblent à des Vikings, mais plus gros , bleus et moins intelligents. Je lui assène un coup en plein ventre,comme j'ai dû l'apprendre, mais il ne bronche pas. La position commence à être désagréable et si d'ici les cinq minutes qui viennent , il ne me lâche pas ,je vais perdre des cheveux . La réflexion doit être rapide dans ce genre de situation.

Je me sers de son bras comme appui et je donne un coup violent dans sa tête avec la mienne. Ne me demandez pas comment j'ai réussi à faire ça, je n'en sais rien. Ce que je sais , c'est que ses capacités m'ont été données à la mort de ma grand-mère. Le Serien perd l'équilibre et je lui mets une droite, avant de le jeter dans le vide. Ses collègues me dévisagent méchamment et je sens que je vais passer un sale quart d'heure. Pourtant, en quelques minutes , je les mets hors d'état de nuire. Je suis assez fière de moi.
Un bras vient alors heurter mon cou et je suis projetée jusqu'au bord du toit. Ma respiration est coupée et je perds connaissance un court instant. C'est un balèze celui-là, un de ceux qu'on n'affronte pas pour le plaisir. Armé jusqu'au dent , la bave coule de sa bouche. Il dégage une envie de meurtre et ses yeux lancent des éclairs. Si je ne réagis pas assez vite , je suis morte . Je regarde autour de moi .

N'importe quoi ferait l'affaire, comme cette corde par exemple. Je roule sur mon côté droit et m'appuie dessus afin de me soulever. Le Serien attrape mon pied et je tombe lourdement sur mon ventre. La douleur est puissante , mais je m'efforce de l'oublier. Je saisis la corde et m'en sers comme arme. D'un revers de la main, je balance le bout dans son visage . La force du mouvement le marque. Il manque de glisser et je profite de ça pour le cogner et le balancer du haut. Je respire difficilement et prends quelques minutes pour me calmer. La corne de fin de jeux retentit. Je n'ai plus beaucoup de temps. Dans quelques minutes , elles seront mortes. J'attache mon arme sur un des poteaux qui ressort du bord du toit et accroche le reste à ma taille.

Ce que je m'apprête à faire est complètement fou et mon vertige oppressant stimule ma circulation. Je cours à toute vitesse et saute dans le vide. J'approche du sol et je me détache alors. Heureusement, j'atterris sur les pieds, mais en plein milieu de l'arène. Un silence de mort s'abat alors sur l'environnement. Je me relève et fais le tour des gradins, en gardant un œil mauvais. Ma nature douce , donne à ce regard, un air de faux-semblants.

- " Alice ! Tu es en retard."

Je souris à mon amie . Hanna , jolie blonde, toujours à la dernière mode et actuellement en piteux état. Je ne devrais peut-être pas la détacher de suite...

-" Derrière toi !"

Bonnie vient de me sauver la mise, car je peux empêcher un garde de m'attraper. Un croche pied le fait tomber du poduim dans un bruit sourd. Je regarde le roi qui trône sur cette arène et le dévisage.

-" Vous connaissez mes lois Artreïl ! Vous payerez pour ça !"

Un tressaillement de peur le submerge. Pourtant, ça ne l'empêche pas de me répondre de manière hautaine.

-" Tu vas échouer à sauver ces étrangères, gardienne. Le monde connaîtra alors ton inefficacité !"

-" Ça cest ce qu'on va voir. " dis-je dans un murmure.

Je tends ma main , paume vers le sable trempé de sang et je sens mes yeux changés de couleur. Ils prennent une teinte violette quand j'invoque un esprit. Je sais exactement qui je vais invoquer pour nous sortir de ce merdier.

-" Ô porte des esprits, entends mon appel, ouvrent les portes du destin. C'est toi que j'appelle, esprit des dunes .Vient à moi Beteclope!"

Un coup de vent vient emporter quelques grains de sable. Je baisse la main et approche mes amies. Les Seriens qui osent approcher, vont vite le regretter. Le sol se met alors à trembler et le sable bouge au gré de ses déplacements. Une ombre sort et pousse un cri aigüe. Mon esprit est la. C'est une créature de sable et de marbre , de la taille d'un éléphant et au visage de dragon. De nombreux dessins aztèques habitent son corps. Sa puissance est-elle, que les murs fissurés de l'arène, semblent perdrent leur solidité.

Je sors mon poignard secret , offert par le roi du clan de la terre. Toujours le garder dans son pantalon.

-" Dépêche-toi, je souffre."
-" Hanna ...tu ne m'aides vraiment pas, là."

La jeune fille souffle. L'avantage de cette arène, c'est que les fers sont rongés par le sang et le temps . Ils ne résistent pas à mon arme et je détache mon amie aussi vite . La jolie blonde prend mon poignard et se dirige vers Bonnie. Je garde un œil ouvert sur l'esprit et cherche un moyen de sortir. L'entrée principale est bien gardée, mais c'est notre seule issue. Beteclope me rejoint et je comprends qu'il nous a débarrassé des ennemis. Il attend mes ordres.

-" Les filles , par la !" Dis-je en désignant la cavité.

Nous prenons de la vitesse en évitant les jets de pierres. Bonnie désarme rapidement les gardes et nous nous enfonçons dans la noirceur de l'arène. Les hurlements de nos poursuivants deviennent de plus en plus éligibles.

-" On fait quoi maintenant ?"
-" Le bateau est à l'extérieur de la ville . À pied, on ne s'en sortira pas."

Hanna et bonnie me regardent , espérant que je trouve un moyen. La gardienne c'est moi, d'accord, mais ça ne signifie pas que j'ai réponse à tout. Beteclope a disparu, je ne suis pas encore assez puissante pour le garder longtemps. Aucun de mes esprits ne peut m'aider. Si j'en appelle un maintenant, je mourrais d'épuisement.

Hanna se liquéfie sur place et quand je me retourne, je comprends sa réaction brutale. Les Seriens sont certes pathétiques, mais la créature qui leur sert de divertissement , elle, est monstrueuse. Justement , elle se traine sur le sol en direction de notre position. Le bruit des nombreux maillons de chaînes, accrochés vif à sa peau , résonnent dans le chemin. C'était lui le clou du spectacle. La botte secrète du roi.

- "Alice..."
-"Je sais..."

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