~XIII~

Luna retira ses lèvres du verre presque vide et le posa sur la table. Autour de celle-ci étaient assis Ben, Oscar, Roméo, Galaxy et Armada. L'équipe était au complet, malgré le fait que l'homme au masque vénitien s'était incrusté au groupe et était devenu un bon ami de celui qu'on appelait « Le Corbeau ».

« Donc, si j'ai bien compris, cet anti-dieu essaie de s'emparer de toutes les gemmes, quitte à passer sur la peau des divinités. », résuma Oscar tout en faisant tournoyer sa dague entre ses doigts.

- C'est cela, confirma le dieu des étoiles.

- Le vrai problème est encore plus gros, car il y a des milliers de dieux dans l'univers et il lui faudrait des siècles pour accomplir sa mission. Il lui suffit d'amadouer la puissance d'une seule gemme afin de détruire l'univers, affirma Ben, tournant son regard vers l'un des individus autour de cette table.

Tout les aventuriers fixèrent Galaxy, concerné par les mots du mercenaire. Il confirma l'affirmation de Ben:

« Depuis la mort de Créos, qui, selon la légende racontée à son propos, serait le dieu capable d'utiliser n'importe quelle gemme, il n'y a plus qu'un seul dieu qui peut protéger l'univers: moi. »

- Pourquoi, demanda Roméo, intrigué.

- Galaxy est le protecteur de l'univers. S'il tombe et que sa gemme s'éteint, l'univers implosera, répondit Armada.

Luna soupira et reprit une gorgée de limonade. Dans une lueur d'espoir, Oscar fit remarquer aux autres:

« Avec nous à tes côtés, tu es entre de bonnes mains. Il n'arrivera jamais à t'atteindre. »

- Si seulement la vérité était si belle... Voyez vous, il peut aussi m'atteindre à distance. Par exemple, s'il s'attaque aux sous-dieux de l'univers, cela m'affaiblira et pourra potentiellement me tuer, répondit désespérément le dieu des galaxies.

Ben frappa la table violemment. Le verre de Luna se renversa.

« Sympa. »

Ben se leva et se mit à faire les cent pas. Tout en fixant le sol, l'homme indiqua:

« Il finira forcément par nous trouver, non? »

- Certes. Sa première destination sera probablement la Terre, répondit sincèrement Galaxy.

Ben savait qu'il y avait forcément une solution. Il sortit à l'extérieur et observa le ciel étoilé. Toutes ces étoiles étaient contrôlées par le dieu des étoiles et ses sbires. Quand on réalise cela, c'est très vite un choc. En s'asseyant contre le mur, Ben se mit à réfléchir. Si ce « diable » était aussi puissant que cela, ils n'avaient aucune chance. Or Ben souhaitait donner une chance à l'univers, même s'il devait mourir dans le processus. Dans les deux cas, il finirait par mourir, que cela soit lentement ou rapidement. Alors qu'il s'apprêtait à s'endormir, apaisé par l'environnement, quelqu'un vint le rejoindre.

Roméo s'assit près du soldat. Il observa le ciel lui aussi et Ben lui demanda:

« Pourquoi vous n'enlevez pas ce masque? Vous êtes de l'Insurrection? »

- L'Insurrection n'est plus, et vous le savez très bien. De toute façon, je pense que nous avons dorénavant tous un ennemi en commun, que l'on soit mercenaire ou résistant, répondit Roméo.

Il n'avait pas tord. Cette menace concernait toutes les espèces. Si les dieux se retrouvaient seuls face à ce dictateur sans aucune aide quelconque, ils n'avaient aucune chance. L'union fait la force, c'est le cas de le dire.

Ben aperçut une lumière à une centaine de lumières de sa position. Elle n'éclaircissait pas le ciel telle une étoile mais le champ où Ben aimait se balader avec son amie Luna. Soudain, d'autres lumières apparurent. Le mercenaire sortit son arme et fit signe à l'homme masqué de faire la même chose.

« Restez derrière moi. Ces gens là ne viennent pas en paix, surtout pas à une heure pareille. Selon le niveau de luminosité de ces lumières, je pourrais même deviner que ce sont des lampes faites exprès pour des mitrailleuses. Ils sont armés, quoi. », annonça Ben, tout en essayant de ne pas déclencher son arme trop tôt.

Roméo acquiesça et suivit les instructions du soldat à la lettre. Les lumières se rapprochaient. Ben se jeta dans l'herbe et se coucha. L'une des personnes ne se trouvait maintenant qu'à une dizaine de mètres du soldat. Roméo s'accroupit dans le chemin d'un autre inconnu, près de Ben. Soudain, le père de familles balaya l'individu qui se trouvait devant lui tout en pointant son arme sur son crâne et Roméo mit un coup de crosse au deuxième qu'il attrapa par les épaules. Les deux otages se laissèrent faire sans embrouille.

« Je veux voir toutes les armes par terre, ou sinon je le bute! », hurla Ben, réveillant tout le village.

Roméo serra l'homme fortement, voulant montrer qu'ils étaient prêts à exécuter les deux étrangers. Ben fit tourner son arme de droite à gauche afin de voir les visages des autres individus qui avaient jeté leurs armes au sol. Il reconnut l'un des visages. Le soldat grogna et appuya sur la gâchette. l'otage s'effondrant.

« Ben! Ils n'ont rien fait! », hurla Roméo en laissant son otage rejoindre le groupe.

- Rien fait? Laisses parler les grands, répondit Ben, furieux.

Roméo se tut. Ben marcha sur le corps et s'avança vers l'homme qu'il pointait avec son arme. Lorsque le canon du pistolet atteignit son front, Ben s'arrêta et demanda à l'étranger:

« Je n'ai toujours pas oublié l'erreur que tu as commis, résistant. Si c'est Guerrus qui t'envoie, tu es à mauvais port. »

L'homme posa sa main sur le canon et Ben la dégagea d'un coup de crosse dans le visage de l'individu. Celui-ci mit sa main devant sa bouche ensanglantée et répondit:

« La dernière fois que j'ai vu maître Guerrus, il se faisait poignarder dans le ventre par le conquérant qu'on appelle Setyl. Nous avons du fuir et revenir à nos origines. »

- Tu es un faible, Khan, répondit Ben en retirant la sécurité.

- Je le suis, certes, mais je pensais à mes hommes... mes amis... mes frères! Nous avons perdu: l'Insurrection n'est plus. Il est l'heure de rentrer chez nous.

Ben fronça les sourcils. Il se mit à ricaner et annonça:

« Tu ne rentreras pas chez toi. Pas après tout ce que tu as fais... »

Khan ferma les yeux, acceptant son sort. Tout à coup, Roméo marcha vers eux et baissa l'arme de Ben, s'interposant entre les deux adultes.

« Remémores toi, Ben. Nous avons tous un ennemi en commun. »

Ben sentit comme une sensation d'apaisement. La voix de l'homme masqué l'ensorcelait, comme si ce n'était pas la première fois qu'il recevait des conseils de la même bouche. Il baissa son arme et soupira.

« D'accord, mais écoutez moi bien: si l'un d'entre vous me déçoit, c'est tout le monde qui prend. »

Les hommes acquiescèrent. Khan s'avança vers Ben et lui tendit sa main.

« Je n'ai plus de chef, et toi non plus. Nous sommes dans le même bateau. Combattons ensemble. Sauvons l'univers puis partons dans des chemins différents. Cela fait une vingtaine d'année que je ne vois plus ma femme. Je veux reprendre ma vie en main. »

Après une dizaine de secondes d'hésitation, Ben accepta de serrer la main du résistant. Ils mirent leurs différences de côté. Ils n'avaient plus qu'un seul objectif: éliminer ce fameux Setyl.

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