~X~
L'homme planta le couteau dans la table en bois. Il fit un signe à l'un de ses amis qui le rejoignit avec une clé à molette.
« Parles. Tu ne voudrais pas perdre tes jolis doigts de voleur, n'est-ce pas? », l'homme fit remarquer au détenu.
Le prisonnier ricana, le sang coulant de son front. Ses mains attachées derrière la chaise sur laquelle il était assis, il ne put pas se défendre face à la claque qu'il reçut en pleine face. De toute façon, les coups ne lui faisaient ni chaud ni froid.
« Même mon appartement à Nadir est mieux rangé que le vôtre qui est entretenu par un dieu, en plus. », affirma le détenu en souriant de manière narquoise.
L'un des malfaiteurs s'approcha du prisonnier avec la clé à molette, indiquant qu'il allait s'attaquer aux doigts du jeune homme qui était plus têtu qu'une mule. En voyant l'outil de torture s'approcher vers ses mains soyeuses, l'homme tenta de faire diversion:
« Vous savez, Guerrus n'a pas véritablement de pouvoirs divins. S'ils en avaient vraiment, vous ne pensez pas qu'il aurait capturé tous mes amis d'un claquement de doigts? »
Les trois kidnappeurs à cagoules se regardèrent. Ils ne souhaitaient pas s'opposer au dieu au cas où il en était vraiment un, mais la tentation était forte. L'homme déposa la clé à molette sur la table en bois et prit le couteau qu'il cacha derrière son dos en entendant des bruits de pas.
« Est-ce que le prisonnier s'est enfin décidé de donner la position de ses amis? », demanda Guerrus en rentrant dans la salle.
- Il ne parle pas.
- Pas de problème. Je sais exactement ce qui le fera parler.
Guerrus se dirigea vers le couloir d'où il était entré. En revenant, il tenait le bras d'un homme qui semblait se débattre, effrayé. Quand il reconnut « Le Corbeau », il resta bouche-bée.
« Oscar! Aides moi, s'il te plaît. »
- Je ne peux pas, Pat', répondit désespérément l'ancien mercenaire.
Guerrus mit Patrick sur ses genoux et pointa une arme sur sa tête. Il retira la sécurité, sans quitter Oscar du regard. L'un des malfaiteurs s'avança lentement vers le dieu.
« Je pensais qu'il n'y avait que les humains pour utiliser des armes à feu. Où sont vos pouvoirs, dieu de la guerre? », demanda l'homme en brandissant son couteau.
- Je vais te les montrer aussitôt, affirma Guerrus, en poussant Patrick vers l'avant et en changeant de cible.
Patrick atterrit aux pieds d'Oscar. Ceux-ci s'échangèrent quelques regards et « Le Corbeau » ordonna au fonctionnaire:
« La clé à molette, Pat'. Brises les tiges métalliques qui me retiennent prisonnier. »
L'homme acquiesça. Il se faufila vers la table sans faire un bruit. Guerrus visa le garçon qui voulait le poignarder et lâcha son arme par terre. Le deuxième preneur d'otages se rua dessus, atterrissant aux pieds du dieu de la guerre. D'un simple mouvement de pied, le dieu brisa le dos du malfaiteur avec la force de son pied. Il serra les poings et reçut une balle dans le torse, qui ne lui fit aucun effet. Il attrapa le canon de l'arme et tordit l'objet avec une main seulement. Il se dirigea vers l'homme pétrifié, qu'il attrapa et plaqua contre le mur.
Patrick accourra vers la chaise et se mit à trafiquer les cordes métalliques. En moins d'une minute, Oscar fut défait de ses liens.
« On se tire d'ici, d'accord? Suis mois! », ordonna Oscar à son ami.
Les deux hommes se ruèrent vers le couloir. Oscar ramassa l'arme de Guerrus, vérifiant qu'elle était belle et bien chargée. En regardant derrière lui, il s'arrêta net.
Guerrus regardait « Le Corbeau » fuir en tenant Patrick avec sa main droite. Il l'éleva vers le plafond et montra à l'ancien mercenaire comment il l'achevait en lui brisant la nuque. Dans un élan de haine et de colère, Oscar se rua vers la sortie tout en vidant un chargeur sur le visage intact du dieu de la guerre.
Arrivé à l'extérieur, il remarqua que Guerrus n'avait même pas essayé de le rattraper. Il se faufila dans une ruelle sombre et en essayant de se projeter dans les airs, il se rendit compte qu'il n'avait pas ses « ailes ». Déçu, il se cacha derrière une poubelle où dormait un petit chat noir aux yeux verts émeraude.
« Malédiction... », il murmura.
Il entendit des bruits de pas. C'était étrange de voir quelqu'un se promener à ces heures tardives. Oscar jeta un rapide coup d'oeil et vit un homme qui semblait se diriger vers sa position. Le criminel retira le chargeur de son arme et regarda combien de balles il lui restait. Il en conta deux. Il réinséra le composant de l'arme dans celle-ci et se leva, pointant l'homme au bout de la ruelle.
« Si c'est Guerrus qui t'envoie, tu as tapé à la mauvaise porte! », indiqua Oscar, les mains tremblantes.
L'homme ne s'arrêta pas. Il portait une cape noire et une capuche de la même couleur. En plus de cela, son visage était caché par un masque vénitien lugubre et légèrement usé. Il tendit ses mains vers Oscar, montrant qu'il ne lui voulait aucun mal particulier.
« Tu es « Le Corbeau », n'est-ce pas? Je te cherchais partout. », affirma cet individu mystérieux.
- Tout le monde me cherche de nos jours. Qu'est-ce qui me montre que tu n'es pas l'un des leur, demanda Oscar au monsieur tout en enlevant la sécurité.
L'homme se retroussa les manches. Il montra son avant-bras à l'ancien mercenaire. Oscar se retroussa les manches aussi, comparant son tatouage avec celui de l'individu masqué. Le premier chiffre du matricule de l'homme était un « 1 » et le deuxième était imperceptible, caché par de nombreuses cicatrices. Oscar fut sûr qu'ils étaient du même côté lorsque l'homme lui montra le chiffre situé en dessous du matricule: 2080, soit l'année dans laquelle lui et Oscar furent assignés à une même escouade.
« Tu étais dans l'escouade Nova? Quel est ton nom? », demanda le criminel en baissant son arme.
- Pour l'instant, tu m'appelleras « Roméo ».
- Retires ton masque, tu n'as rien à craindre avec moi, affirma le dealeur.
- Je tiens à garder mon anonymat. En dix ans de solitude, les gens peuvent changer. Je ne prends jamais de risques.
Oscar acquiesça en s'allumant une cigarette. Il scruta l'individu de la tête aux pieds et il lui demanda sarcastiquement:
« T'es un super héros? Un prêtre? »
- Je suis un vétéran, répondit Roméo, en levant sa cape afin qu'Oscar puisse voir son arme.
L'homme fixa le bras droit du mercenaire et lui dit:
« C'est une belle blessure que tu as là. »
- Comment sais-tu que je suis blessé? Je porte trois tonnes de vêtements et je ne saigne même pas!
- Disons que j'ai une vue assez développée, répondit Roméo, en se touchant les yeux à travers son masque.
L'homme sortit un outil de l'intérieur de sa tunique. Un pied de biche. En le faisant virevolter entre ses mains, il proposa au criminel hautement recherché:
« J'ai vu tes amis descendre à la surface de la Terre. Je sais comment y accéder, il te suffit juste de me suivre. Si tu penses que je te joue un mauvais tour, tu peux toujours m'achever sur la route. »
Oscar n'avait plus rien à perdre. Il murmura des jurons et releva la tête afin de croiser le regard de l'inconnu.
« Soit. En route. », confirma le jeune homme, retirant le chargeur de son arme et le rangeant dans sa poche.
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