~IX~

Les aventuriers entendirent des petits bruits de talons qui semblaient provenir de l'étage au dessus de leurs têtes. Une femme apparut en haut des escaliers, vêtue d'une belle robe beige. Elle descendit calmement les marches, heureuse d'accueillir les invités. Arrivée en bas des escaliers, elle serra la main de tous les aventuriers.

« Hostia, enchantée. Je vous aie déjà vu, jeune homme. Votre visage me dit quelque chose... », affirma la déesse de l'hospitalité tout en se touchant le menton et en plissant les yeux.

- Je m'appelle Ben, maîtresse. J'étais l'un de vos clients il y a une dizaine d'années.

- Oh! Je m'en rappelle, dorénavant. Vous savez, je n'oublie jamais l'un de mes visiteurs, qu'il soit mort ou vivant.

Armada se mit à contempler les tableaux accrochés au mur de la salle. Elle remarqua une oeuvre d'art qui l'intrigua énormément.

« Ne serait-ce pas Zénith, par hasard? », demanda l'ancienne générale des armées de cette même ville.

- En effet. Aquarélia m'a offert ce tableau avant de partir pour Cuba. C'est une représentation du passé, malheureusement, rappela Hostia à l'ensemble des invités.

Hostia se tourna vers l'escaliers et hurla:

« Styla! Descends, s'il te plaît. »

- Oui, maîtresse, répondit la styliste depuis l'étage.

Une main se déposa contre la barre en fer des escaliers. Une jeune femme apparut. Elle portait un joli jupon noir et tripotait une rose qu'elle faisait tournoyer entre ses doigts fins et gracieux. Elle jeta un tendre regard à Ben, qui baissa les yeux immédiatement, ne voulant pas rentrer dans ce jeu sans issue. Galaxy prit la main de la styliste lorsqu'elle atteignit le bas des marches, déposant un tendre baiser sur celle-ci.

« Que je suis heureux de m'être réveillé afin de pouvoir à nouveau savourer ta beauté. », confessa Galaxy dans l'oreille de la divinité.

- Je suis contente que tu sois là, Gal', affirma la jeune femme, ne semblant pas être intéressée par le dieu de l'espace qui lui faisait la cour.

Styla s'avança vers Ben d'un pas décidé. Elle l'attrapa par le col de sa chemise et lui dit:

« Comme tu as mûri en seulement dix ans... Tu peux venir te faire tailler un costume quand tu veux. Ça serait gratuit pour toi, bien sûr. »

- J'en serais ravi, Styla, mais je suis marié. J'ai une fille, répondit froidement la légende de Zénith.

Styla lâcha l'homme immédiatement. L'expression de son visage vira totalement, passant d'un désir ardent à une subite déception. Elle s'en alla derrière le comptoir, ne lâchant pas le mercenaire du regard avec ses tristes yeux. Armada s'avança vers le comptoir et déposa ses armes, avant de parler:

« Nous aimerions nous reposer. J'imagine qu'il y a une auberge pas loin, n'est-ce pas? »

Hostia fit signe de ne pas avoir aimé cette question. Elle marcha jusqu'à la porte d'entrée et répondit à la générale:

« Une déesse de l'hospitalité qui ne possède pas d'hôtel! Quelle blague! Suivez moi, voyageurs. »

Les quatre individus suivirent la déesse jusqu'à l'extérieur de la mairie. Ils tournèrent à droite et se mirent à marcher dans la longue rue terreuse. Des coqs se baladaient, laissant leurs plumes traîner sur le sol couvert de mauvaises herbes. Les villageois regardèrent les inconnus lorsqu'ils passèrent devant eux. Les enfants avaient cessé de jouer au ballon et regardaient comment les touristes se déplaçaient. Un village comme les autres, et pourtant, administré par une déesse.

Ils arrivèrent devant une belle auberge traditionnelle. En observant l'architecture, Ben demanda à Hostia:

« Où sommes nous? »

- Vous avez atterri en Allemagne, dans un village près d'Hambourg.

L'Allemagne était le pays d'origine de l'épouse de Ben, Jeanne. Elle lui manquait profondément. Il pensait à elle chaque minute et sentait comme un vide sans elle près de lui. Sa fille était aussi portée disparue. Le cauchemar d'un père.

Ils rentrèrent dans l'auberge et saluèrent le barman qui nettoyait des verres à bière. Celui-ci sourit aux invités, dévoilant sa dentition en or massif.

« Je vous présente Hans, un originaire du coin. C'est l'un des nôtres. », précisa Hostia.

- En quoi cela est important, demanda Luna, trouvant cette information très inutile.

- C'est bien de le savoir car le jeune homme travaillait pour Ventis avant de laver les tables de cette auberge, répondit Hostia.

Ben brandit son arme et visa l'allemand. Il se frotta le nez et tira une balle dans le verre que l'homme nettoyait. L'allemand sursauta et se mit à couvert rapidement.

« Arrêtes tes bêtises, Ben! Il ne va rien faire, regardes le! », indiqua Luna en montrant le physique peu imposant du serveur.

- Un homme armé est un homme dangereux, Luna, répondit brutalement le fermier.

Armada posa sa main sur le canon de l'arme. Elle la baissa doucement, tout en fixant Ben.

« Luna a raison. Il aurait déjà essayé de nous faire du mal s'il était vraiment l'un des siens. », affirma la générale en rangeant l'arme de l'homme sur sa ceinture.

- Deux chambres ou je t'explose la tête, la choucroute, ordonna Ben, coincé dans sa colère.

Le barman acquiesça et donna deux clés aux aventuriers. Ben donna l'une d'elle aux filles et se tourna vers Galaxy qui semblait être neutre dans chaque situation.

« Vous dormez avec moi, maître. Ne vous inquiétez pas, je ne ronfle pas. », dit Ben, tentant de rassurer le dieu des étoiles.

~~~

La nuit tombée, les deux individus rentrèrent dans leur chambre d'hôtel. C'était une petite pièce avec un lit seulement. Ben soupira, s'imaginant la nuit catastrophique qu'il s'apprêtait à vivre. Il ferma les volets et ouvrit l'armoire où il déposa ses armes. Il s'allongea dans le lit et se tourna vers Galaxy.

« Les dieux sont-ils atteints par le sommeil? Doivent-ils dormir afin de recharger leurs batteries internes? », demanda sarcastiquement le mercenaire.

- Je n'ai jamais dormi de toute mon existence. La méditation, voyez vous, est un recours beaucoup plus sain et spirituel. Ça me permet notamment de faire le point sur mon travail, répondit le dieu de l'espace.

- Comment ça?

- Mon âme parcourt l'univers et vérifie que tout se passe bien. Par exemple, je regarde quel dieu spatial fait bien son travail et qui le fait de manière déplorable. De nos jours, il m'est totalement inutile de méditer, car il n'y a malheureusement plus rien à administrer, remarqua Galaxy en soupirant.

- Que faisiez vous tout ce temps? Je veux dire, quand vous dormiez, quoi.

- J'étais coincé dans une sorte de trou noir. Un jour, quelque chose est rentré dans mon esprit. J'ai vu une météorite.

- Nous l'avons vu aussi, celle là, répondit ironiquement le fermier.

- Lorsque celle-ci a crée une sortie dans ma vision, je l'ai suivie. Dorénavant, j'étais comme un fantôme spectateur de tout. Je fus attiré vers une lumière qui brillait d'un jaune indescriptible. Ma gemme. Quand tu as tué Ventis, ma gemme m'a attrapé et depuis ce jour j'étais retenu prisonnier par ma propre création.

- Et comment vous êtes vous réveillé?

- Lorsque Guerrus a tenté de soutirer la gemme de mon corps comme Ventis l'avait fait autrefois, je redevins conscient. J'ai du jouer le mort jusqu'à ce que vous veniez me chercher, car j'étais plus que certain que quelqu'un viendrait à mon aide, un jour ou un autre.

Ben était fasciné par l'histoire racontée par le dieu galactique. Le dieu s'avança vers le balcon de la chambre et s'assit près du bord, en position de méditation.

~~~

Il médita pendant de longues minutes puis il se réveilla brusquement, essoufflé.

« Que se passe t'il, maître? », demanda, angoissé, le père de famille.

- J'ai eu un horrible pressentiment. Il y a quelque chose de terrible qui se dirige droit vers notre système solaire. Quelque chose de beaucoup trop... puissant.

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