~XVII~
Ben déposa Tom tendrement sur le sol. Il ferma ses paupières et se leva, ému. Il entendit des pas. Des personnes s'approchaient de lui. Le jeune fermier brandit sa machette et se retourna.
« Qui va là? », il demanda, angoissé.
Les personnes apparurent, serpentant entre les tentes. Ben aperçut Jeanne, Luna et Léonardo...Franck apparut peu après, tirant la brouette où Anne était allongée. Franck s'était remis de l'événement de la grotte et Anne l'avait remplacé sur le traîneau. Elle ne semblait pas grièvement blessée, mais elle n'avait pas l'habitude de saigner autant, étant une fille d'aristocrates autrichiens. Ben était réjoui de revoir tous ses amis. Il leur sourit et annonça, en pointant Ventis du doigt:
« Nous avons réussi à l'endormir. Il ne s'est pas laissé faire, malheureusement. Sa peau nous a coûté très cher. », confirma Ben en regardant le cadavre de Tom.
Oscar, saignant du crâne mais bien réveillé, contempla le corps inanimé de son bon ami. Il s'effondra et fut rattrapé par Franck.
« C'est trop tard, Oscar. Il est parti en véritable héros, et il doit sûrement être en train de festoyer avec les dieux en ce moment même dans les Catacombes, affirma Franck, tentant de consoler le jeune adolescent.
Le camp avait été vidé de sa vermine répugnante. Ils avaient gagne. Leonardo et Ben se pressèrent d'attacher Ventis avec tout ce qu'ils purent trouver. Après tout ce qu'ils avaient enduré, le dieu du vent n'allait pas s'en tirer aussi facilement. Une vie pour une vie. Histoire de montrer que les efforts de Tom avaient payé.
Un bruit ahurissant stoppa net toutes les activités en cours. Quelque chose était apparu dans le ciel. Un hélicoptère.
« Armada. », indiqua Luna, suivant le volatile mécanique des yeux.
Plusieurs tentes s'envolèrent lors de l'atterrissage du véhicule. Quand celui-ci s'était complètement posé, les portes s'ouvrirent. Armada apparut, accompagnée de deux hommes lourdement armés.
« Excusez nous du retard. Nous ne l'avons pas trouvé- », affirma Armada qui tenta de se justifier mais qui remarqua très vite que le reste du groupe avait fait son travail à sa place.
Elle s'arrêta net devant le corps du géant et le retourna afin de s'assurer que c'était bien lui. Elle ordonna aux deux hommes l'accompagnant de l'emmener à l'intérieur. Ils se mirent à tirer Ventis vers l'hélicoptère, le traînant dans le sable, rouge de son sang.
« Merci infiniment. Excellent travail. Vous serez lourdement récompensés et les dieux seront mis au courant de vos exploits. », promit Armada.
L'ensemble des survivants entrèrent dans l'hélicoptère. Les portes se refermèrent et tout le monde s'assit à une place. Ils attachèrent leurs ceintures, et le véhicule volant se mit en marche. Le fait qu'Armada soit venue les chercher à ce moment précis paraissait étrange. S'ils savaient déjà où ils se trouvaient, pourquoi être intervenus aussi tard?
« Pourquoi? », demanda Ben, la tête tournée vers Armada.
- Nous fûmes pris de retard. Un dangereux criminel du nom de Artus nous a causé de nombreux ennuis à Kiev. Il travaillait pour Ventis, répondit l'officier.
Ben acquiesça, même s'il n'était que très peu convaincu par cette excuse. Par la fenêtre, il put apercevoir le commandant Boa, le seul survivant de l'escouade Vipère, livré à lui-même dans le désert. Si Ben ne l'eut pas tabassé, il serait probablement mort dans le sous-sol avec ses hommes, là où Léonardo eut une idée magistrale. Plus jamais il ne voulut revoir cet homme.
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Après quelques heures de voyage, les soldats se ruèrent aux fenêtres. Ils purent voir de nombreuses îles flottantes qui leur étaient devenues familières avec le temps. La ville était magnifique, tant de l'intérieur que de l'extérieur. Ben mit sa main dans sa poche. De celle-ci il sortit une lame. Avant de quitter le camp au bord de l'hélicoptère, Ben l'avait arrachée de la lance de Tom, en hommage au jeune homme mort pour le bon déroulement de la quête. Il jura de la garder dans sa poche pour l'éternité.
Arrivés à destination, les soldats descendirent sur la plateforme d'atterrissage. Sans réfléchir, Ben et ses collègues lâchèrent tout leur équipement sur le sol et coururent vers l'intérieur de la caserne. Ventis était un individu lourd et difficile à traîner seul, surtout après un long voyage comme celui là. Armada dirigea la marche vers les cachots, accompagnée de dix gardes, au cas où le dieu des vents se réveillerait.
La prison était le seul endroit de la caserne que Ben n'avait pas visité. Toutes les cellules étaient vides, due au fait que la criminalité était très peu présente dans cette ville. Ventis fut jeté dans l'une de ces cages et attaché à un poteau. Il lui fut accordé le luxe de s'asseoir, de s'allonger et de se mettre debout, mais pour garder ce luxe, il devait parler.
Un homme entra dans les donjons. C'était Créos, roi des dieux et fondateur de la ville de Zénith. En rentrant avec ses gardes, il ordonna:
« Tout le monde dehors, sauf le mercenaire du nom de Ben Ramsay. Gardes, patientez à l'entrée. »
Tout le monde se mit en marche vers la sortie. Ben obéit et resta aux côtés de la divinité.
« Magnifique travail, Ben. Tu ferais un très bon dieu. Tu étais là quand Ventis a été endormi? », demanda le dieu.
- En effet. J'étais là. C'est même moi qui l'aie endormi, répondit Ben.
Créos acquiesça. Il se tourna vers Ventis, qui venait de se réveiller. Il murmura aux deux individus:
« Tuer ce jeune garçon fut l'une des choses les plus jouissives de toute mon existence, et les dieux savent que j'ai vécu longtemps... »
Les poings serrés, Ben se retint de frapper Ventis. Il espérait que Créos prenne la bonne décision, qui lui semblait évidente.
« Que va-t'on lui faire? », demanda Ben au dieu de la création.
Créos fixa le détenu. Au fond de lui, il souhaitait éclater la tête du traître contre le mur, mais il ne pouvait pas se laisser emporter comme cela après ce qu'il avait promis à son peuple: justice.
« L'interroger. Le juger. Puis, éventuellement, le punir avec la mort. Tout d'abord, il faut récupérer la gemme. », insista Créos.
Le dieu de la création s'avança vers le prisonnier. Ben se rappela du discours d'Aqua et de la « rencontre » avec Galaxy. Cette gemme était très importante aux yeux des dieux. Sa puissance pouvait surmonter celle de Créos. Elle permet la stabilisation de l'univers. Les gemmes apparaissaient toujours sous forme d'anneaux, donc Créos vérifia les poings du dieu du vent. La gemme en forme de nuage scintillait, montrant qu'il l'avait récemment utilisée. Pourtant, quelque chose manquait aux mains de Ventis.
« Sacrilèges! Il ne porte pas la gemme de Galaxy! », affirma Créos, démuni, sous le rire machiavélique de Ventis.
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