~VIII~

Ben se plaça au milieu du hall. Près de lui, il y avait Léonardo et cette fameuse fille. Elle avait de jolies boucles blondes, des yeux verts dévoilant un regard doux et charismatique à la fois et des lèvres d'un rose attirant. Elle portait au cou un joli pendentif orné d'une émeraude. Jusqu'à maintenant, le jeune fermier pensait que Styla était la plus belle de l'univers. Pourtant, la beauté de cette femme surpassait celle de la stylise au service de la déesse Hostia. Ben ne trouvait pas le bon moment pour se présenter. Quand l'ascenseur se mit à monter, il tenta quelque chose.

« Bonsoir, moi c'est Ben. Et toi, comment tu t'appelles? »

- Moi c'est Léonardo, mais tu peux m'appeler-, tenta d'ajouter le collègue de Ben, vite interrompu par son ami qui lui donna un coup de coude.

- Je m'appelle Jeanne. Je suis originaire d'Allemagne. C'est curieux que l'on soit convoqués, vous ne trouvez pas, demanda la femme, plongeant son regard dans celui de Ben.

Ben se mit à rougir, gêné. Il lui sourit et répondit:

« Oui, j'aime bien le curry, oui... »

- Pardon, dit Jeanne, confuse par la réponse de Ben.

- Très curieux, très curieux, s'exclama Ben, aveuglé par la beauté de l'allemande.

Léonardo se retourna et se mit à rire discrètement, la main devant la bouche. Ben lui mit un autre coup de coude. Ils étaient presque arrivés.

Jeanne avait une goutte de sang sur son uniforme, plus précisément près de l'épaule droite. Ben se proposa de la nettoyer. Elle fut agréablement surprise. Elle eut un léger sourire, ses yeux fixant les lèvres du jeune homme. Ben avait-il fait bonne impression? L'ascenseur s'arrêta et interrompit la scène. Une grande pancarte au fond du couloir affichait:

« Bureau de Batalla. Toquer avant de rentrer. »

Les trois guerriers marchèrent vers le bureau. Léonardo s'arrêta brièvement pour contempler un tableau collé au mur. C'était un portrait de Batalla.

« Mégalomane... », murmura Léonardo.

La porte était entrouverte. Ben tenta de regarder ce qu'il se passait à l'intérieur car Batalla n'était pas seul. scène à travers le petit espace. Il venait de recevoir la visite de Guerrus.

« Vermine...Un soldat tué le premier jour! Tu es complètement fou! Ne parlons pas de l'incident d'hier. Te rends tu compte? Un fiasco! », cria Guerrus tout en frappant Batalla violemment.

- Je peux tout vous expliquer, je...Ils nous ont eu par surprise-, répondit Batalla tout en se prenant une sévère claque.

- Je t'ai dis te de la boucler sur ce sujet, il me semble! Je vais m'occuper des recrues moi-même, et toi, tu resteras près de moi, tel le bon toutou que tu es! Deux jours d'entraînement et déjà sept morts en contant les terroristes. Comment veux-tu que j'envoies 93 terriens en mission si dans deux semaines il ne sont plus que...Je ne sais pas...Deux! Pourquoi pas! Je t'ai connus meilleur que cela, Batalla. J'ai besoin de toi, mais là, tu me déçois. Cela fait des milliers d'années que nous travaillons ensemble et tu n'es même pas fichu de faire un effort avec la seule escouade qu'il nous reste!

Il y eut un grand silence, la conversation interrompue pour quelconque raison. Les bruits de pas s'approchèrent peu à peu de la porte. Alors que Ben essaya de reculer, la porte s'ouvrit. Guerrus jeta un regard strident sur les trois individus et se tourna vers Batalla. Il lui dit:

« Ne me déçois pas. »

Il sortit de la salle et se faufila entre les trois apprentis. Il prit l'ascenseur pour remonter à la surface. Batalla leur fit un signe indiquant qu'ils pouvaient dorénavant rentrer dans le bureau. Il était à genoux sur le sol, son sang coulant de son nez. Il nettoya quelques gouttes de sang avec un tissu. Les mercenaires avaient vu chaque facette du dieu en seulement quelques jours. Hautain à l'entraînement et victime de violence dans son propre bureau. Il se releva et s'installa doucement sur sa chaise. Il paraissait d'un coup beaucoup moins menaçant.

« Asseyez vous, s'il vous plaît...», proposa t'il à Ben et à ses collègues.

Les trois prirent place sur de grands sièges en bois. Sur la table, il y avait une photo de Batalla jeune. Les dieux vieillissaient, en quelque sorte, mais ne mouraient jamais. Le rêve de n'importe quel humain.

« Pour commencer, merci d'être venus et surtout d'être intervenus hier soir. Ce fut un acte de bravoure qui ne sera pas laissé de côté. Bref, commençons par le commencement. Expliquez moi la scène. Léonardo, s'il te plaît. », demanda Batalla, tout en le montrant du doigt.

- Ben m'a réveillé. Il était 4h46 du matin sur l'horloge. Il m'a chuchoté que je devais me lever pour aller jeter un coup d'oeil avec lui dehors, répondit Léonardo.

- Cela est vrai, Ben?, demanda Batalla.

- Effectivement. J'avais entendu un coup de feu. Je n'arrivais pas à dormir. Si je n'avais pas eu d'insomnie, il y aurait eu plus de décès, car les bruits provenants de l'extérieur sont très compliqués à entendre depuis les chambres. Je me suis levé et j'ai voulu agir sans réfléchir, acte très maladroit de ma part, je dois l'avouer. C'est là que les deux autres terroristes sont intervenus. Puis Jeanne est arrivée et les a tués.

- Je te vois distante, Jeanne. Parles-moi un peu de ce que toi tu as fais, demanda Batalla tout en se tournant vers elle.

- Je...

La jeune fille eut un moment d'hésitation. Puis, elle reprit:

« Hier, j'ai déjeuné avec eux. Cela peut paraître fou, mais ce n'était pas un choix volontaire. Un hasard, ma parole. Ils se sont assis à côté de nous et l'un d'eux s'est mis à draguer Luna, ma colocataire de chambre. Elle n'a pas apprécié les commentaires. Elle s'est fâchée. Il a insisté mais a fini par lâcher l'affaire. Ils ont commencé à discuter d'un plan. Ils ont indiqué la date et l'heure. Ils se réveilleraient tous à 4h30 du matin. Le plan débuterait à 4h45. Luna et moi avons trouvé cela bizarre. Nous nous sommes réveillées vers 4h du matin pour parler, puis à 4h30 nous avons entendu des bruits malgré le silence qui régnait dans le dortoir. J'ai entendu le même cliquetis que Ben vers la même heure.
John a tué son colocataire car celui-ci a tenté de l'arrêter dans sa folie. Il s'appelait Lucas. Il vivait dans la même ville que moi, soit Berlin. »

Touchée par ses propres mots, Jeanne s'arrêta brièvement et regarda ses doigts qui étaient crispés de peur, puis elle reprit:

« Paix à son âme. J'ai donc demandé à Luna de me passer l'arme à feu, afin de les prendre par surprise, vers 4h45. Quand Ben est sorti de sa chambre, l'un des terroristes n'était pas loin de la mienne chambre. J'ai demandé à Luna de me tenir la porte pendant que je chargeais l'arme. Ils savaient que nous connaissions le plan. Celui qui avait dragué Luna s'est rué sur notre chambre, sûrement dans le but de nous tuer aussi vite que possible. Nous ne savions pas de quoi ces gens étaient capables. Nous ne voulions pas prendre de risques. Quand il a ouvert la porte, Luna s'est collée au mur près de celle-ci et j'ai fais de même. Nous étions dans l'obscurité la plus totale, cachées. Quand il s'est retourné, j'ai retiré la sécurité et je lui ai mis la balle sans négociations. J'ai couru à l'extérieur et j'ai achevé le deuxième. Celui-là s'appelait Fred, si vous avez besoin de noms pour l'enquête. Ben s'est occupé de John, comme vous l'avez sûrement remarqué après. »

Batalla, pensif, répondit tout de suite à ce témoignage:

« Intéressant. Je vois, je vois...Connaissez vous l'Insurrection, chers apprentis? »

Ils nièrent tous connaître ce mouvement indépendant. Batalla prit un grand plaisir à leur présenter leur ennemi:

« Parfois, certaines personnes sont contre les idées d'un gouvernement. Cela fait des billions d'années que Zénith possède le même gouvernement et la même idéologie basée sur l'union de tous les territoires de l'univers, pacifiquement, évidemment. Ventis a quitté Zénith afin de répandre son idéologie à lui, créer une nouvelle civilisation non régulée et libre de faire ce qu'elle veut. Une anarchie. Toutes ces personnes qui le suivent, ses sbires, sont appelés Nuages, car ils obéissent à Ventis et ressemblent à de petits fantômes atroces. Ils agissent dans la discrétion la plus totale. En plus de ces « Nuages », Ventis est aussi accompagné de déserteurs, tels que ces trois individus morts ce soir. De plus, comment croyez-vous que John et ses deux amis sont passés sous notre nez sans qu'on ne s'en rende compte? Ils ont des gadgets pour pirater la reconnaissance faciale, des modificateurs de voix hyper-développés, et j'en passe. Ils achètent leurs produits sur le marché noir des Munkis, situé à Nadir, dirigé par des petites bestioles qui sont connus pour vendre tout types de gadgets. L'Insurrection est fourbe. Son objectif principal consiste à mettre la main sur Zénith et ses habitants afin d'instaurer une dictature, tout en éliminant chaque dieu et sous-dieu de cette île. S'ils réussissent, les humains seront « libérés » et obligés de se joindre à leur cause. Si moi, en tant que dieu, j'avais le même choix que vous, je préférais mourir. Bref, je m'étale peut être un peu trop sur le sujet. Venons en aux récompenses! »

Batalla se plia en avant afin d'ouvrir un tiroir. Il en sortit trois petits sacs. Léonardo eut un petit rire narquois. Il n'avait presque rien fait, et pourtant, il recevait une récompense. Ça s'appelle être au bon endroit au bon moment.

« La récompense est adaptée selon vos goûts et nécessités. », ajouta Batalla.

Ils prirent chacun un sac et contemplèrent leurs intérieurs. Léonardo avait reçu une paire de lunette intelligente. Il enleva ses anciennes lunettes pour essayer son nouvel objet favori.

« Wow, la classe! Je peux tout voir avec ce truc! Chaque atome, chaque information...Ben, 20 ans, 1m87, brun, yeux verts, localisé en France... Tout!, Incroyable! », dit Léonardo tout en souriant, un peu gêné d'avoir reçu une telle merveille.

Jeanne avait reçu une clé USB, mais pas n'importe laquelle. Elle pouvait renfermer des personnes dans une prison imaginaire. Il suffisait qu'elle active un laser pour que la personne touchée soit transportée dans un monde parallèle. Malheureusement, les places étaient limitées à trois.

C'était au tour de Ben. Il ouvrit son sac et découvrit une arme. Il la prit en main. Elle était assez légère. Elle était équipée d'un silencieux, d'un viseur holographique, d'un laser vert...Elle pouvait contenir 90 fléchettes. Car oui, c'était une arme pour endormir les ennemis. Idéal pour capturer des ennemis et pour passer inaperçu.

Après que les trois mercenaires aient découvert leurs cadeaux, Batalla reprit:

« Maintenant, sortez rejoindre l'escouade dans le jardin de la caserne. On va vous répartir dans des groupes pour les missions à suivre. »

Ils acquiescèrent et se mirent en route vers l'ascenseur, en direction la surface, possédant maintenant leurs nouveaux bijoux technologiques. Ils espéraient tous trouver un intérêt à ces objets, un jour ou un autre. Ils découvriront probablement leurs rôles dans peu de temps, lors de leurs futures missions.

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