~V~
Il contempla chaque petit recoin de sa chambre. La toiture était animée et montrait un ciel étoilé, alors que dehors, il faisait jour. C'était une chambre magique. Il y avait une armoire avec des cintres volants et un tiroir qui flottait dans la chambre et que l'on pouvait tirer n'importe où. La meilleure chose dans cette chambre était la vue. Du haut su 36ème étage de l'immeuble, Ben avait une vue splendide sur cet archipel volant. La fameuse ville: Zénith.
Après avoir fait le tour de cette chambre, il ouvrit la porte pour découvrir un long couloir. Il menait à un ascenseur. Il atteignit l'ascenseur malgré sa fatigue et découvrit qu'il y avait exactement 546 étages, et à peu près 100 chambres par étage. C'était un hôtel immense qui pouvait accueillir des milliers de touristes. Le problème, c'est qu'à Zénith, il n'y avait pas beaucoup de touristes. En voyant plusieurs personnes sortir de leurs chambres, il se rendit compte qu'il n'était pas le seul dans cette situation. D'autres humains avaient été sélectionnés. C'était presque un cas d'enlèvement. Il n'était pas au bout de ses surprises.
En sortant de l'ascenseur et en arrivant à la réception, il aperçut un comptoir où une femme âgée d'une quarantaine d'années - en vérité, des milliers d'années - l'attendait. Elle souriait et fixait l'entrée de l'hôtel, tel un robot. Il avança calmement vers elle et se mit devant elle afin de capter son attention. Son regard croisa le sien et elle lui dit:
« Bonjour, Ben. Avez-vous passé une bonne nuit? Je me présente, je suis Hostia, déesse de l'hospitalité et de l'hôtellerie. Aqua t'a confié à moi, ne t'en fais pas. Bienvenue à Zénith, veux-tu que je te conseille quelques endroits à visiter avant la réunion de cet après-midi? D'ailleurs, tu as oublié de t'habiller, dis donc! »
Ben regarda ses pieds, puis ses jambes, puis son corps en son intégralité et remarqua qu'il était dénudé. Il ressentit une honte qui lui fit presque s'effondrer. Il tenta de se cacher mais Hostia reprit:
« Ne t'inquiètes pas, j'ai la solution. Styla, s'il te plaît. »
Une jeune femme - probablement du même âge que Ben - rentra dans le hall d'entrée. Elle avait de longs cheveux blonds et de magnifiques yeux verts. Son regard était plus pénétrant que celui d'un chat. Styla ne semblait pas avoir du sang divin, faisant la même taille que Ben. Pourtant, Hostia assura au jeune homme que c'était sa fille, outre le fait que son père était un vieux client de l'hôtel et qu'il n'est jamais revenu. Styla s'avança vers Ben et le contempla. Elle était pensive. Après l'avoir scruté de la tête au pieds, elle claqua des doigts et des petites créatures volantes survolèrent Ben. C'étaient des petites fées qui portaient des tissus de différentes couleurs et ornés de motifs distincts. Le tissu se déposa contre les parties du corps de Ben, et après quelques secondes, il était habillé. Il portait une veste rouge avec des motifs telles que des fleurs, puis un pantalon noir. Il n'aimait pas trop sa tenue, mais cela ferait l'affaire. Ses chaussures étaient lisses et rayonnantes, récemment cirées. Ben rougit un peu et remercia Styla d'un hochement de tête timide. Il n'avait jamais vu une aussi belle femme de sa vie.
Il décida de refuser les directions conseillées par Hostia. Il souhaitait découvrir Zénith par lui-même, « au feeling », comme on dit. C'était une grande ville, certes, mais elle avait une limite. À un moment donné, il finirait par atteindre une certaine frontière, non? Il se dirigea vers la porte de l'hôtel tout en jetant un dernier coup d'oeil sur Styla. Il sortit de l'hôtel et fut abasourdi par ce spectacle.
Des centaines de personnes marchaient dans une rue étrange. Cette rue était bossuée et partait dans tous les sens. Les architectes de la Terre auraient été en colère devant l'art de Zénith. Ben, lui, était amusé. Ces rues formaient une colline étrange qui raviva de nombreux souvenirs d'enfance au jeune fermier. Il y avait une sorte de gravité privée qui permettait aux citoyens de faire le tour d'une île à 360 degrés. Les gens s'amusaient, rigolaient...Et pourtant, ce n'étaient pas des passants comme des autres: c'étaient des dieux, des sous-dieux, des bâtards mais il y avait aussi quelques humains qui trainaient un peu partout dans la ville, comme Ben. Les dieux et les sous-dieux, peu importe leur importance, avait un rôle considérable et permettait la bonne maintenance de l'univers tout entier. L'un s'occupait des poissons et l'autre de la médecine, par exemple. Comme des employés qui travaillent pour une cause bien plus importante qu'un salaire. L'économie devait se faire par troc de services ou d'objets spéciaux et magiques, comme l'avait expliqué Aqua avec la tomate. Il y avait comme un effet de « zoom » parmi les familles de dieux, qui étaient de moins en moins importants de génération en génération. Un dieu ne mourrait jamais à part si sa gemme était détruite, donc les familles pouvaient parfois être très grandes.
Il se jeta au sol et posa son oreille sur le sol pour écouter ce qu'il se passait sous lui. Il entendait les coups de pioche de tout à l'heure et un brouhaha approbateur. Le bruit devint si fort que Ben se releva en sursaut et reprit sa route. Encore une découverte étrange.
Ben marcha dans la ville de Zénith pendant de nombreuses heures. Au bout d'un certain temps, quelque chose tomba du « ciel » pour atterrir près des pieds du jeune garçon. C'était un paquet enveloppé d'un jolis ruban jaune. Il prit le paquet et remarqua son nom sur un petit papier:
« Ben Ramsay »
Il détacha le ruban et ouvrit le paquet. Dans celui-ci se trouvait une lettre blanche. Il l'ouvrit et dedans il trouva un simple petit papier avec une adresse écrite à la main:
« Parlement de Zénith, 25 rue Opaque »
Il comprit vite le message. Il prit un taxi local, qui était en fait un nuage ambulant et sans conducteur. Ces taxis étaient financés par Ventis, qui gérait la mobilité aérienne. Les voitures volantes existaient à Zénith. Tout existait à Zénith.
Arrivé à destination, il fut accueilli par un majordome élégant. Cet homme avait un bandeau sur la bouche et des petits yeux. Il indiqua d'un signe de main qu'il soit suivi. Ce n'était pas un dieu. Il paraissait plus humain que les autres, de part sa taille mais aussi grâce au fait qu'il était vieux et que les dieux ne vieillissaient pas autant. Il fut mené dans une grande salle avec beaucoup de sièges occupés par des hommes et des femmes. La salle se tut en voyant le jeune entrer.
« Voici note dernier invité. Nous pouvons commencer. », indiqua l'homme qui organisait cette réunion.
Il y avait une place de libre près d'Aqua. Il s'assit près du dieu et contempla la salle en détail. Aqua toucha l'épaule du jeune homme et prononça ces mots:
« Écoute bien ce qui va se dire. Pour ton bien et pour le bien de tous. »
Avant que la cérémonie ne commence, Ben fixait le majordome et se demandait pourquoi il était muet. Il demanda donc à Aqua:
« Pourquoi cet homme a-t'il été traité comme cela? »
- C'est un humanoïde, comme toi, il me semble. Lorsqu'il a été convoqué pour accomplir sa mission en tant que mercenaire, il a refusé. Depuis, il est bloqué ici et a été puni de cette manière, répondit Aqua.
- Mercenaire?
- Oui. Maintenant, écoutes.
L'homme au bout de la salle était un homme vêtu d'une longue robe grise. Il avait au bout de sa main un long bâton illuminé par une gemme blanche. C'était Créos, dieu de la création, et roi des dieux. La légende raconte que c'est lui qui a donné naissance à l'univers, aux hommes, et à tout ce que l'on peut rencontrer dans l'univers. Le prophète des dieux. Il donna trois coups de bâton sur le sol et commença son discours:
« Pour commencer, bienvenue à tous. Les jours sont difficiles, chers amis. Ventis est toujours en cavale et nous avons souffert de nombreuses pertes. L'armée de Ventis s'agrandit de jour en jour suite à son exploitation de la gemme de Galaxy. Il controle les astéroïdes, les étoiles et bien plus. Les sous-dieux de l'espace ne peuvent rien faire face au pouvoir de cette gemme. J'ai moi même essayé de trouver une solution, mais en supprimant la gemme de Galaxy, je supprimerai des archives temporelles telles que le Big Bang et bien d'autres événements. Et surtout, les galaxies ne seront plus stables. Notre but est de sauver les mondes, et non pas de rendre le travail de Ventis plus facile. Voilà pourquoi Ventis est un génie fanatique. Il ne peut être arrêté... Mais il y a toujours de l'espoir, mes chers amis! Nous prions tous pour que notre prochaine horde de mercenaires soit concluante et bénéfique à notre cause. Je demande aux concernés de se lever. Ils sont une centaine ce soir. »
Plusieurs personnes se levèrent. Créos se mit à conter:
« Dix, vingt, trente, quarante...quarante-cinq...soixante, soixante-dix...quatre-vingt...quatre-vingt-quinze...quatre-vingt-dix-neuf... »
Il prit une pause. Il scruta la salle et il y eut un silence perturbant. Pourtant, il manquait quelqu'un. Aqua se tourna vers Ben et lui dit:
« Ah oui, j'ai oublié de te le dire, mais c'est toi le centième. C'est pour cela que tu es là. Pour sauver notre civilisation. Allez, lèves toi. »
Ben se leva sans discuter malgré sa confusion face à cette annonce. Il descendit les escaliers et rejoignit le groupe de jeunes adultes. Créos continua:
« Je vous présente l'escouade Nova imaginée par le dieu de la guerre, Guerrus. Je comprends vos critiques envers ce nouveau bataillon, mais ils seront entraînés- »
Créos fut interrompu par une vague de hurlements montrant un immense désaccord. Une femme se leva dans la tribune et cria:
« Pourquoi ne pas envoyer la Légion Levant? »
- Nos effectifs ne le permettent pas, chère Ursula. La Légion Levant ne peut pas quitter Zénith, pour le bien de notre cité, répondit Créos à la déesse de la voix.
La Légion Levant était le meilleur groupe de guerriers de tout l'univers. Selon la légende, ils ne seraient pas sortis de leur caserne depuis des centaines d'années car ils s'entraînent afin de faire face à la plus grosse menace de l'univers.
Créos donna un autre coup de bâton sur le sol et toute la salle se tut. Il continua:
« Ces guerriers seront entraînés intensivement, je vous l'assure. S'ils échouent, les supérieurs seront évidemment punis. Je ne pense pas que Guerrus et Batalla risqueraient leurs postes d'une telle manière. Fin de la réunion. Maintenant, sortez! »
La foule se leva et quitta immédiatement la salle de réunion. Créos se tourna vers l'escouade Nova et prononça quelques derniers mots:
« Prenez garde, mes enfants, dit il tout en se tournant vers Guerrus. Je t'ordonne de les conduire à la caserne. Je te donne deux semaines. Si je te vois prendre une seule minute de repos avec Lovaria, je te jette dans la fosse de Zanka, et je te déshérite, petit-fils. Est-ce bien clair? »
L'homme concerné, le dieu de la guerre, hocha la tête pour ensuite se retourner vers son second, Batalla. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille puis se retourna vers Ben et ses nouveaux compagnons.
« Par ici, je vous prie. », dit il à ses nouveaux apprentis.
Le troupeau suivit le dieu en file indienne et ils quittèrent le Parlement. Peu après, ils étaient arrivés devant une maison faite de métal, ornée d'armes à feu et d'armes de mêlée. La seule arme de mêlée que Ben connaissait, c'était le balai de la vieille quand il lui annonçait que la récolte n'avait pas été fructueuse. Il n'avait jamais vu de tels objets. Devant la grande porte de la caserne, Guerrus se retourna et dit:
« Bienvenus chez moi. Chez vous, plus précisément.»
Il poussa la porte avec ses deux mains. Ben fit une grimace de mécontentement. Il se demanda si la ferme n'était finalement pas plus confortable comme endroit. Ces deux semaines allaient être longues. Très longues.
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