Chapitre 25: Euh... On peut replay s'il vous plaît?
Bon. On reprend tout depuis le début.
Quand j'étais rentrée à moitié ivre et le visage badigeonné de noir, à cause de mes larmes (note à moi-même: penser à moins forcer sur le maquillage d'Halloween la prochaine fois) mon père a faillit m'arracher la tête. Surtout parce que j'étais moyennement fraîche. Enfin, je pense.
Quoi qu'il en soit, il était parti illico pour l'hôpital et m'avait demandé de le rejoindre le plus tôt possible demain. Et pendant que belle-maman me réservait rapidement un billet de train, je faisais la migration pendulaire "miroir-toilettes/toilettes-miroir". Puis je m'étais enfermée dans la douche et mes larmes amères se mêlèrent à l'eau et au shampooing.
Une fois démaquillée et un peu moins barbouillée, j'entrepris de faire ma valise. Vous avez déjà préparé vos affaires la veille de votre départ, en plein milieu de la nuit, en pleurant comme une madeleine et en courant de temps à autre pour vomir votre "pomme empoisonnée de Blanche-Neige" au W.C.? Non? Franchement, c'est une expérience géniale, vous devriez essayer. Non, je blague.
J'avais aussi envoyé un message à Guillaume. Il dormait à cette heure-ci, mais j'avais besoin de dire à quelqu'un ce qui se passait. Pourquoi pas Jeanne? Parce que je préférais lui téléphoner. Puis j'étais partie me coucher, à trois heures du matin, sachant que je devais me réveiller deux heures après. Bien évidemment, je ne trouvais pas le sommeil. Je passais mon temps à ressasser mes souvenirs avec ma grand-mère, me répétant qu'à son âge, ça pouvait être l'arrêt cardiaque ou une mauvaise chute, qui avait provoqué une hémorragie interne...
Les pires scénarios tournaient en boucle dans ma tête, encore dans les brumes de l'alcool, ce qui me faisait mal à la tête en plus de me faire pleurer sans discontinuité. Et pour ne rien arranger, face à mon lit, il y avait une toile délicate représentant le bateau de mon père, un joli petit voilier bleu et blanc. Tableau offert par mamie Grandy, lors des quarante ans de son fils. Bref, je redoublais en pleurs, en me disant que plus jamais jamais, je ne la reverrais penchée au-dessus de ses toiles crèmes, où son pinceau traçait de façon nette et précise l'esquisse d'un nez, d'un arbre, d'une silhouette. Je la revoyais dans ce parc, le parc où elle allait si souvent. Elle en avait même fait une peinture qu'elle nous avait offert, à moi et maman, et qui était accrochée dans le salon.
Sébastien l'avait vu la première fois qu'il était venu. Il en était resté pantois, les sourcils légèrement froncés. Eh oui, elle a du talent ma mamie!
Quand Antoine était entré dans ma chambre pour me réveiller au petit matin, je fixais le plafond, scrutant chaque centimètre carré comme s'ils allaient me révéler si ma grand-mère pouvait s'en tirer ou pas.
Machinalement, je m'étais habillée d'un pull gris et d'un jean, trop déprimée pour mettre de la couleur. Je m'étais à peine peignée les cheveux, encore humides. Je ne m'étais même pas maquillée. A vrai dire, je m'en contrefichais de la tête que je pourrais avoir, je pensais juste à l'odeur de la salle d'attente, à ses sièges inconfortables, au train que j'allais prendre...
En m'amenant à la gare, la mère d'Antoine m'avait expliqué qu'ils arriveraient tous les deux en début d'après-midi, que mon père viendrait me chercher à la gare ou m'enverrait un taxi... Je n'écoutais que d'une oreille. Puis je ne me souviens de rien. J'étais ailleurs. Je me rappelle seulement d'avoir marché, en traînant ma valise derrière moi. Je me rappelle à peine de tout le reste.
- Allô? m'avait répondu mollement Jeanne, la voix plus qu'endormie quand je l'avais appelée dans le train.
Comme je ne disais rien , elle s'était emportée.
- Oh Cass', t'as idée de l'heure qu'il est? Il est six heures et demi du mat espèce de tarée! J'espère que tu as une excellente de me réveiller aussi tôt en vacances, ou je te tue.
Comme elle m'avait entendue sangloter, elle s'était aussitôt radoucie. Et après que je lui ai tout raconté:
- Oh la la! OK, euh... Tu arrives dans combien de temps? Environ une heure et demi? OK alors... Ouais, je te rejoins immédiatement à la gare! Guillaume est au courant? Non mais je voulais juste savoir, comme tu lui parles pas mal en ce moment... Bah oui, je le sais, il me l'a dit! Mais oui, on parle un peu! De quoi? De tout... Oh zut, tu m'embêtes! Bon je t'attendrais, envoie moi un message quand tu arrives...
Ce petit moment plutôt léger m'avait aidé à me calmer un peu. Mais aussitôt l'appel terminé, la tristesse m'enveloppa de nouveau, tel un épais manteau, lourd à porter, et qui me forçait à voûter mes épaules. "Un manteau noir, de deuil" j'avais pensé, ce qui minait mon moral un peu plus.
Le reste du trajet, la tête appuyée contre la vitre, je regardais d'un air morose le spectacle au dehors. C'était beau, le soleil se levait, des nappes de brouillards glissaient entre les troncs des arbres, aux feuilles jaunes. C'est la Toussaint aujourd'hui. La fête des morts. A cette pensée, mon visage s'était rembruni et mes yeux, embués de larmes.
Et je me suis remémorée tout ça jusqu'à maintenant. Ce moment où je pose un pied sur le goudron glacial de la gare. Et où je vois Jeanne se précipiter vers moi, en me sautant au cou.
Et il est avec elle. Il reste en retrait, et me dévisage.
Sébastien.
A sa vue, mon cœur s'emballe, je sens que mes joues se teintent de rouge. Mais il fait quoi ici lui?
- Désolée, murmure Jeanne à mon oreille.
OK. Il va y avoir un double meurtres ici. Elle... et lui. "Oh mais arrête d'être jalouse comme ça, pour cette histoire avec Mélissa, c'est pas possible! Il lui a pas roulé un patin sous tes yeux! Calme toi!" me sermonne ma conscience. D'accord elle a raison. On reste calme, tout va bien.
Il s'avance vers moi et rebelote, ajoutez juste les mains moites et c'est nickel. Vous avez le combo parfait de la "nana-pas-stressée-du-tout". Puis avec Jeanne accrochée à mon cou comme un koala...
Je ne sais pas ce qui me prends mais les larmes se mettent à couler toutes seules. Elles brouillent ma vue, dévalent mes joues en laissant une traînée froide qui me glace de l'intérieur. Elles glissent le long de mon cou et viennent se perdre dans la chevelure frisée de ma meilleure amie.
Je ne sais pas exactement pourquoi je pleure. Sans doute un trop plein de... tout. Un besoin de vider un cœur trop lourd, trop lourd de pleins de choses pas forcément très importantes, mais qui viennent s'ajouter à tout ce qui se passe. Tout ce qu'on tait, parce qu'il faut toujours paraître fort, parce que les plus faibles, on les ramasse à la petite cuillère, tout ce qu'on supporte, et notre orgueil, et notre égo, et nos sentiments,et nos faiblesses... Tout ça explose un jour et on pleure quand on ne peut plus rien porter, quand la charge est suffisamment importante et qu'on vient vous rajouter un truc dessus.
On pleure silencieusement, on pleure nos échecs, notre stupidité, et sur tous les "et si...", les faux espoirs, les non-dit, les lueurs trop lointaines quand on se balade en plein brouillard, toutes ses conneries sur quoi on a fondé notre avenir, nos idées. On se sent lessivé, terriblement fatigué.
Alors, je me réfugie dans la tignasse de Jeanne, qui me serre un peu plus fort contre elle.
Dans ma tête, c'est le bazar: je pense à ma maman, que j'aime. C'est pas facile d'être mère, surtout quand on bosse comme elle. Je pense à mon père, que j'adore et qui doit être terriblement mal en ce moment. Je pense à sa chérie et à Antoine, que j'adore aussi. Puis y a Mamie Grandy, et je refuse qu'elle parte, il y a encore trop de choses qu'on n'a pas vécu ensemble.
Il y aussi Jeanne, ma Jeannou, elle si elle disparaissait, je mourrais de tristesse. Guillaume aussi... Guillaume, si beau, si génial. Derrière ce côté "enfant du ghetto" et "sale gosse", il y a quelqu'un de... De super attentionné. De bienveillant. Je pense également à Sébastien, sans trop savoir ce qu'il y a derrière tout ça. Du chagrin, de l'amour, de l'affection, de la rancœur sûrement. Puis Shiva et Rob, le "couple secret", ils me font bien rire, je les aime beaucoup.
Lorsque je redresse la tête, les yeux probablement rougis, la mine déconfite et les lunettes de travers, mon petit ami se dresse devant moi. Je me prends de plein fouet son regard étrange, vert, pénétrant. Bam. J'ai l'impression de revenir quelques années en arrière, lorsque mon grand-père décéda. C'est lui, Sébastien, qui m'avait consolé. Ce jour là, j'avais eu l'impression que quelqu'un d'autre que ma mère, que Jeanne, pouvait voir ce qui se cachait derrière l'intellote pas très dégourdie à lunettes.
Tout doucement, je repousse ma meilleure amie et m'avance vers mon petit copain. Je ne suis qu'à quelques dizaines de centimètres de lui quand je m'arrête. Timidement, me sentant même carrément maladroite, je lui prends la main et la tiens entre les miennes, sans oser lever les yeux vers lui.
Il m'appelle par mon prénom, tout doucement, comme une invitation à le redécouvrir, avec des yeux différents. Et là, je le vois enfin. Le garçon délicat, doux, généreux et rieur qui m'a fait craqué il y a longtemps. Celui-ci même, face à moi.
- Oh Sébastien!
Je me jette dans ses bras, où nous nous serons mutuellement l'un contre l'autre. Je ne cesse de lui murmurer à l'oreille qu'il m'a manqué, que je l'aime, que je suis désolée tandis que mes doigts caressent ses mèches aux reflets clairs. Son odeur emplit mes narines. Cette odeur... c'est des souvenirs, des émotions, des moments de partage.
Quand nous nous dégageons de l'étreinte de l'un et de l'autre, je passe mes mains sur sa nuque et lui, sur mes hanches. Je me mets sur la pointe des pieds, et pose un petit bisou sur son nez. D'abord ma grand-mère. Ensuite, les amourettes.
- Cassandre?
Papa! Je me retourne et cours jusqu'à lui, avant de lui faire un gros câlin, comme lorsque j'étais gamine. Bon OK, il fait une drôle de tête en voyant Jeanne, et encore plus étrange en voyant Sébastien.
- Euh, papa, j'ai prévenu Jeanne, et elle est venue...
- Pour l'accompagner à l'hôpital, complète-elle, le sourire aux lèvres.
- ...pour m'accompagner à l'hôpital et elle est arrivée avec...
- Son petit ami, enchanté, lance Sébastien en venant serrer la main de mon père.
- ...avec Sébastien qui je suppose...
- Va aussi nous suivre pour voir ta grand-mère, termine mon père, en soupirant. Je vous mets où tous? Dans le coffre?
Tentative d'humour échoué mon petit papounet.
C'es donc à quatre et non à deux que nous rejoignons la voiture, une valise en plus. Les jeunes s'entassent au fond et le vieux... Seul au volant.
Chaque kilomètre que nous parcourons me tord un peu plus le ventre. Que vais-je voir? J'appréhende tellement ce moment, que je ne suis presque pas étonnée de voir Jeanne envoyer des regards insistants et me pointant du menton, en direction de l'italien qui fronce les sourcils et fait quelques gestes d'agacement à son intention.
Psychopathes.
Nous arrivons enfin devant l'immense établissement, et mon cœur se serre. Cet endroit dégage un côté austère, sinistre. Et ma mamie est là dedans, courageuse et seule. En descendant de la voiture, je cours plus que je ne marche jusqu'à l'entrée. Et là...
- Maman!
Je lui saute au cou. Ne devait-elle pas être en voyage d'affaire? Je lui pose la question, toute déboussolée. Elle me répond qu'elle avait pris le premier avion en apprenant ce qui s'était passé et que c'est elle qui avait prévenu mon père.
En fait, mamie Grandy avait fait une mauvaise chute alors qu'elle avait du monde chez elle. On l'avait contactée en première, parce qu'elle vivait le plus près. Sauf que là, elle était absente.
Je m'assois alors à ses côtés, vite rejointe par Jeanne qui salue ma mère et mon petit ami, qui devient rouge écarlate à sa vue. Aïe, c'est vrai, j'avais oublié l'épisode du tee-shirt à la maison! Je rougis également #JeNeMeFaisPasGriller.
Mes parents se font la bise et discutent très rapidement, à voix basse, avec un air inquiet que je n'apprécie pas.
Passe une longue heure où... rien ne se passe. J'ai envie d'aller secouer les infirmières et les médecins qui passent en trombe devant moi, sur mon siège en plastique inconfortable, et leur demander des nouvelles de ma grand-mère. Mais rien. Puis mon portable est H.S.: plus de batterie.
Puis il y a les deux autres zozos qui se lancent des drôles de regards depuis tout à l'heure. Agacée, énervée, fatiguée, je m'exclame:
- Mais merde, qu'est-ce qui se passe?
Jeanne soupire.
- Dis lui, Seb, elle peut le savoir quand même!
Savoir quoi? Ne me dites pas qu'il va m'annoncer qu'il sort avec l'autre poufiasse de Mélissa?! Je l'entends prendre une grande bouffée d'air, je n'ose pas le regarder.
- Bon Cassandre, voilà...
De nouveau, les larmes me picotent les yeux. Je renifle piteusement.
- ... Je ne suis pas venu seulement pour toi. Mais pour Mme Miles.
Pour ma mère?! Ah mais non, elle est divorcée, elle a repris son nom de jeune fille. Alors Mme Miles c'est... c'est... Mamie Grandy. Et là ça me revient: la façon dont il avait fixé le tableau de ce parc, qui était accroché au mur de mon salon.
- Je l'ai connu y a deux ans, commence-t-il, le regard perdu dans le vague. J'avais ma guitare et j'avais décidé d'aller jouer dehors. Je suis arrivé dans ce parc, et j'ai commencé à gratter un peu les cordes. Je travaillais sur un morceau mais ça m'énervait, parce que je trouvais qu'il manquait quelque chose, sans trop savoir quoi. Ta grand-mère, en passant, avec tout son matériel sous le bras, s'était arrêtée et après un petit moment de face à face, s'était installée à côté de moi. Après ça, je ne sais pas comment définir ça... Un espèce de lien étrange qui unit deux artistes. On parlait pas mal de musique, et de peinture. Grâce à elle, j'ai pu le terminer, ce foutu morceau! A vrai dire, elle m'a pas mal inspiré. C'est quand je suis venu chez toi que j'ai compris qui elle était. Mais j'ai décidé de taire ça. Je ne sais pas, j'avais peur que si je lui avouais que toi et moi sortions ensemble, elle ne me considère plus de la même façon, surtout si on venait à rompre... Je ne t'en ai pas parlé non plus, j'avais peur que tu lui dises...
Il se tait et je reste pantoise, sous le choc de cette révélation. Comme ça, mon copain avait noué une relation privilégiée avec ma grand-mère... Je lui en veux un peu de ne pas m'en avoir parlé plus tôt. Mais de toutes façons, qu'est ce que ça change dans notre relation? C'est encore des choses dissimulées mais dans le fond, c'est une futilité que je préfère écarter pour le moment. On reparlera de tous ce qui concerne la communication dans notre couple plus tard.
Je me tourne vers lui et le prends par la main.
- Je suis sûre qu'elle sera ravie de savoir que tu es là.
Il me sourit et caresse ma paume de son pouce. Il a l'air touché.
- Paul va arriver avec son fils, me dit ma mère en se penchant vers moi.
Aussitôt, Sébastien me lâche la main et se tient raide comme un piquet. La scène me ferait volontairement rire mais là, je n'ai pas la force. Juste l'envie de dormir. Je pose ma tête sur l'épaule de Jeanne et ferme les yeux. Je suis carrément épuisée.
Et alors que Morphée vient me taper l'épaule et me tend les bras, où je m'apprête à me blottir, je finis par me prendre un coup d'épaule dans la mâchoire.
J'ouvre les yeux, prête à insulter Jeanne de tous les noms d'oiseaux que je connais quand...
- Guillaume?
Il se tient devant moi, les sourcils froncés et le visage coincé entre le "je suis mort de rire" et le "mais c'est quoi ce bordel?". Il me regarde droit dans les yeux; ah ces yeux! Marrons, insondables... Un vrai gouffre qui fait tout de suite battre mon cœur un peu plus vite. Mais ce n'est pas censé être mon ami?!
- Qu'est-ce qu'il fout là lui? demande mon copain, en le pointant d'un doigt inquisiteur.
Ma mère s'avance vers moi, accrochée au bras d'un homme qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Guillaume, en dehors du fait qu'il a la peau un peu plus mate, les cheveux plus clairs, et, très clairement trente ans de plus que lui. Oh c'est pas vrai...
- Cassandre, je te présente Paul, et voici son fils, Guillaume...
Alors là, je ne comprends plus rien. On ne peut pas replay toute la journée s'il vous plaît? Je suis complètement perdue là. Oh et zut, j'éclate de rire, c'est incontrôlable, on croirait entendre une folle furieuse-psychopathe-tueuse en série. Je crois que mes nerfs sont entrain de lâcher.
- On se connaît déjà, il est dans notre classe à tous les trois! lance Jeanne, ébahie.
J'ai des crampes à l'estomac, les larmes perlent au bord de mes paupières, JE VAIS MOURIR ASPHYXIEE. Et là, j'imagine Antoine se pointant et disant "Oh tiens, y a mon papa, c'est le gars qui s'appelle Paul, avec mon frangin, Guigui!". Ce serait la goutte d'eau qui me tuerait je pense.
- Cassandre, tu es sûre que ça va?
Je dois avoir l'air d'une démente.
- Oui, très bien, excusez-moi, la fatigue, les hormones, les règles, les nerfs... Bref tout le bazar féminin qui pète un câble tout seul.
J'ai dit quoi? Je m'auto-épuise à la longue.
Une jolie infirmière se pointe alors, avec une jolie tresse, de jolis yeux, un joli visage. De jolis Crock's aussi.
- Vous venez voir Mme Miles? dit-elle, avec son joli sourire Colgate.
Mon père commence à parler, c'est dingue, quand il est stressé on ne l'arrête plus. Je cesse de rire, tout à fait attentive à la suite.
- Veuillez me suivre, elle vient de se réveiller et réclame "toutes les personnes présentes".
J'ai l'impression qu'on vient de m'enlever une montagne des épaules. Le manteau de tristesse plutôt. Mon visage se fend d'un sourire, ça fait mal aux muscles de mon visage qui sont -presque- restés de marbre depuis hier soir.
Nous nous levons tous et lui emboîtons le pas, trop heureux de la bonne nouvelle. Mamie Grandy est vivante. Je suis à deux doigts de hurler de joie et de sauter sur le dos de Jeanne, ou courir comme une cinglée. C'est bon d'être joyeux!
Pourtant quelque chose me chiffonne encore. Aïe, je sais ce que c'est. Discrètement, je tire la manche de Guillaume. Il s'arrête et m'interroge du regard.
- Tu veux bien venir s'il te plaît?
- Euh, d'accord, répond-t-il, l'air soupçonneux.
Je fais un signe à Sébastien qui s'est retourné en me voyant partir de continuer, et j'articule silencieusement que j'arrive, que j'en ai pas pour longtemps. Il fait un drôle de moue mais poursuit son chemin, les épaules basses.
J'entraîne Guillaume dans un dédale de couloirs jusqu'à ce que je trouve la pancarte "TOILETTES". J'entre dedans, mon ami à la suite et j'attends qu'il referme la porte derrière lui.
- Quoi? croasse-t-il, la mine renfrognée.
Je m'approche de lui et l'embrasse fougueusement sur la bouche, agrippant sa veste et le tirant vers moi. D'abord surpris, il répond à ce baiser, et, en me plaquant contre un mur, glisse ses mains jusqu'à mes hanches. Nous nous séparons pour reprendre notre souffle et je le regarde droit dans les yeux. Wow. Expérience décoiffante. Je lui tape sur l'épaule.
- C'est bon mon vieux, t'es officiellement friendzoné maintenant.
HEEEEY!
3313 mots ce chapitre les amis (allez-y amusez-vous à compter). Qu'en avez-vous pensé?
Plus qu'un chapitre et l'épilogue, ainsi qu'une surprise! Cette histoire va beaucoup me manquer... et vous aussi!
On se retrouve vite! ;) bisous à vous tous! <3
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