Je rentre chez moi, exténuée par mes cours.

- Salut Cassandre!

- Salut m'man, je gromelle, avant d'envoyer mon sac de cours valser dans le vestibule.

J'entre dans la cuisine et m'affale sur une chaise. Je me remémore ma journée à partir du moment où je me suis retrouvée en possession du numéro de Guillaume: Jeanne et moi nous étions réconciliées, j'avais mangé au self en tête à tête avec Sébastien et Mélissa s'était écrasée la figure en essayant de faire l'arbre droit en sport.

Mon ventre gargouille, me faisant momentanément oublier le fou rire que ma meilleure amie et moi avions eu à la vue de la spectaculaire chute de la peste au tie and dye rose. Et dire qu'il y a quelques années nous étions amies... Je chasse ces souvenirs de ma pensée et ouvre les placards à la recherche de quelque chose à grignoter. Je m'empare d'un paquet d'Oreo, et me sers un verre de jus de fruits pommes-mangues. Je reprends mon sac, retire mes chaussures avant de me diriger vers ma chambre et poser ma collation sur mon bureau encombré de livres, de magazines et autres breloques.

Je me débarrasse de mon pull et de mon pantalon et pour enfiler une tenue plus décontractée, un tee-shirt gris avec un bas de sport noir assez près du corps. Je me jette sur mon lit, m'étirant de tout mon long. Je soupire d'aise avant de m'emparer de mon téléphone qui se trouve dans la poche de mon jean.

Je me mordille la lèvre. Envoyer un message à Guillaume ou attendre plus tard? D'un côté, si je le fais maintenant, il pourrait me prendre pour une fille sans amis, de l'autre si j'attends il penserait sûrement que je n'en ai que faire de lui. "Mais justement, tu n'es pas censée être intéressée par lui" me rappelle ma conscience.

- Ma chérie! crie ma mère depuis le salon.

Oh non. Généralement, quand elle m'appelle "ma chérie", soit elle va m'annoncer une mauvaise nouvelle, soit elle m'amène me faire épiler. Dans tous les cas, c'est jamais bon.

J'arrive en traînant les pieds, songeant à mes biscuits restés dans ma chambre. J'entre dans la pièce où je vois ma mère toute excitée.

- Ce soir je sors avec un collègue! s'exclame-t-elle, heureuse.

Mon sourire s'affaisse légèrement. Alors qu'on ne se voyait jamais, elle partait dîner avec un homme plutôt que de faire notre habituelle soirée pizzas-films à l'humour douteux.

- Ah... Très bien, je bredouille. Bon, je vais aller faire mes exercices hein, j'ai beaucoup de devoirs et je te laisse te préparer. Si jamais tu as besoin de moi...

Je fonce dans ma chambre et donne un coup de pied rageux dans un livre de sciences. Je comprends bien que ma mère est une vie mais cela m'agace quand ça empiète sur notre temps ensemble.

Je tente de me calmer et prends place sur ma chaise en ouvrant mon agenda. Je soupire et me mets immédiatement au travail. Je m'attaque à mes exercices, tout en regardant mon téléphone du coin de l'oeil.

"Je lui en envoie un ou je ne lui en envoie pas?"

Je tapote mon stylo contre ma tempe tout en essayant de résoudre mon problème de maths. Puis, n'y tenant plus, je prends mon IPhone et commence à pianoter sur mon clavier. Le résultat est bien entendu nul, mais je m'en fiche.

"Salut, c'est Cassandre, la fille aux lunettes de geek"

Je m'apprête à envoyer mon message quand je me rends compte que je n'ai pas entré son numéro. Zut. Où est-il déjà? Je fouille ma trousse et en extirpe tous les petits papiers que j'ouvre un à un. Plus de la moitié sont des petits mots d'amours que l'on s'envoie, Sébastien et moi, durant les cours. C'est ridicule et vieux jeu. Je ne peux donc qu'adorer.

J'en garde quelques-uns de côté et jette le reste. J'essaye de me concentrer. Retrouver ce petit bout de papier. Je me souviens! Je me rue sur mon sac et le vide. Je m'empare de mon cahier de français et il est là. Son numéro. Écrit sur un petit bout de papier soigneusement découpé.

Je me sermonne, me rappelant que je suis en couple. Guillaume est juste un ami. Sébastien est mon petit copain. C'est comme ça et pas autrement. De la paume de la main, je défroisse le bout de papier et le rentre dans mon téléphone. J'envoie alors le message. Je retiens ma respiration.

Tout à coup, mon téléphone sonne. Un message! Il est temps, je n'ai plus de souffle! Guillaume m'a envoyé:

Ah oui, la beauté du couloir et de surcroît de ma classe. Mon chewing-gum avait bon goût? ;)

Je rougis d'abord pour le compliment, puis de gêne en me rappelant l'épisode assez étrange de ma journée. Je réponds au plus vite.

Oui, ça va. N'empêche, je préfère la fraise.

Il ne faut que quelques secondes pour que je reçoive un nouveau texto.

J'y penserai la prochaine fois!

Quoi? Comment ça? S'ensuit une conversation des plus originales.

Moi: Je te rappelle que j'ai un copain et imagine qu'il nous surprenne dans un couloir? Je me vois déjà lui dire: "Hey Sébastien, ce n'est pas ce que tu crois! Il me donnait juste un chewing-gum! Sinon, ça te dis qu'on se fasse un MacDo? C'est moi qui paye!"

Guillaume: Tout ce que je retiens beauté, c'est que tu n'as pas dit non ;)

Moi: Je croyais que tu étais assez intelligent pour deviner que je ne souhaitais absolument pas que ça se reproduise.

Guillaume: Oh, ça fait mal, je croyais que tu avais un peu d'estime pour moi.

Moi: Le peu que j'avais s'est envolé le jour où tu as faillit me violer dans le couloir.

Guillaume: Ne redis plus jamais ça, j'ai éclaté de rire tout seul comme un mongole devant mes potes.

Moi: Quoi?! Tes amis?! Mais ils lisent les messages?!

Guillaume: Mais non princesse, je protège nos petits secrets.

Moi: Alors de une je ne suis pas ta princesse, et de deux j'aimerai savoir pourquoi tu m'as sauvagement agressée dans le couloir.

Guillaume: OK, je ne t'appelle plus princesse. Et j'ai fait ça parce que je suis un mec est comme le dit ma mère: "Mon cerveau est dans mon pantalon". Et puis tu es mignonne. Je ne t'avais pas remarqué avant... Heureusement que Sébastien, ton copain, a décidé de t'exposer au grand jour, je n'aurai jamais pu embrasser ton cou si doux. Avoue, si tu avais su que c'était moi, tu aurais apprécier, n'est ce pas beauté?

Moi: Je ne suis pas non plus ta beauté! Et comme tu l'as si bien dit, j'ai un petit ami et non, non et non, je n'aurai pas apprécié si j'avais su que c'était toi ou un autre.

Guillaume: C'est pas beau de mentir... Bref, je dois te laisser, je t'embrasse petite geek, à demain <3

Moi: C'est ça, à demain.

Je me masse les tempes. Durant notre conversation, j'avais dû me montrer froide, pour éviter les malentendus. "Je n'aime que Sébastien, je n'aime que Sébastien..." je me répète avant de partir me doucher.

Effectivement, ce n'est pas beau de mentir.

Coucou les Geekeuses (et Geekeurs?)! Désolée pour ce chapitre plus ou moins bien!

Vos impressions?

Que pensez vous de Cassandre?

De Guillaume?

Allez, on mise les 2k!

Bisous!! ❤❤❤