Personnage appartenant à Shannon Messenger, mais aussi si elle le désire à Unefandeliiiiivres

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Thalia se retourne d'un coup , m'envoyant ses cheveux bruns dans la tête. Je me lève et dévisage la nouvelle venue. Grande , brune aux cheveux crépus , peau ébène et tachetée de plus clair. Ses yeux sont bleus canard , assombri par la haine. Elle me dit quelque chose. Je lâche mes ombres qui nous enveloppent comme une mauvaise pensée.

Je sens la main de Thalia se resserrer sur la mienne et nous nous approchons doucement. La fille scrute la maison , figée devant le haut bâtiment.

— Hey , qu'est-ce que tu fous là ? Lui demandai je

Elle se retourne, cherchant du regard son interlocuteur. Un éclair de compréhension fait briller son regard et elle annonce :
— Tam Song ; j'ai quelques affaires à régler avec ton père.

Puis elle avance d'un pas sec vers la maison , caressant du regard chaque fenêtre. Nous la suivons ; nos mains enlacées tellement fort que mes phalanges en blanchissent. Nous franchissons à notre tour la porte , l'autre s'est déjà précipitée dans le vortinateur , nous y pénétrons à notre tour.

Elle n'est pas au premier étage , elle a dut repérer mon père par les fenêtres. Thalia me conseille le troisième, là où il y a son bureau. En effet , au moment où je pose le pied sur le parquet du troisième, un cri retentit.
Pas un cri de peur quelque chose de plus sauvage, de toute façon , ce n'est pas la voix de mon père.

Et puis qu'est-ce que j'en ai à foutre que mon père meure.

— Tu crois qu'elle va le tuer ?      Demande Thalia au même moment
— Sûrement , il a un don pour se faire haïr.
— Fait pas comme si ça t'affectait pas.      Réplique elle  ,  il reste ton père
— Oui.       Je resserre mes doigts sur les siens et avance dans le couloir.

Le bureau est dévasté, la chaise est à terre , les parchemins habituellement si bien rangés volent partout dans la pièce. Elle est pourtant déserte , Thalia me tire vers la bibliothèque en murmurant :
— Y'a du bruit là bas.

Mon père est plaqué contre l'un des murs de la bibliothèque hexagonale, tous tombés à terre par le choc. Quelques pages volettent encore en l'air , comme soutenues par une force invisible. Nous sommes dans une tour surplombant notre maison , la bibliothèque s'étend vers le haut , tant que le plafond n'est pas visible.

Deux anneaux lumineux retiennent les poignets de mon père , à un mètre au dessus du sol. Je ne vois pas la fille , elle doit être sur la droite car mon père crie dans cette direction.

Peut-être que je pourrais faire quelques chose , mais je n'ai pas envie. Il regrettera peut-être d'avoir laissé bannir Linh. Elle apparaît dans mon champ de vision, une minuscule dague dans le poing. Mon père crie , toujours et encore , se débattant comme un possédé.

La lame se rapproche de son visage , la fille trace une estafilade sanglante sur sa joue , puis abat le couteau au creux de son cou. Elle semble hésiter quelques secondes , puis s'effondre à son tour.

Je reste immobile quelques secondes , Thalia se précipite sur la fille.

Kim ... elle s'appelait Kim. Je me rappelle de son nom après sa mort.

Le minuscule couteau est planté dans son bras , mais la tache rouge sur sa chemise montre qu'elle l'a aussi planté dans son cœur.

Thalia s'effondre, je m'agenouille à côté d'elle pour lui caresser doucement le dos. Des larmes salées coulent sur ses joues pâlies par la terreur. Moi ... je ne bouge plus. Pas de réaction. Comme si j'avais perdu mes émotions, comme si plus rien ne pouvais m'atteindre.

Pourtant ce n'est pas le cas , je le sens au plus profond de mon cœur , y'a quelques chose qui a cassé. Je m'approche à pas lents du corps de mon père , sa carotide est touchée, il se vide lentement de son sang. C'est horrible a voir , pourtant cela ne débloque toujours pas mes larmes.

Des pas retentissent , pas les pas stricts et synchronisés de Maï , non ... c'est Linh. Enfin quelque chose bouge en moi , je me précipite hors de la pièce pour la fermer et au nez de ma soeur. Elle me regarde bizarrement, comme si elle l'avait déjà vu.

— Tam ... dis moi ce qui se passe ... y'a du sang qui coule sur ma penderie.       S'exclame elle , déjà pleurante
— Tu me promets de ne pas rentrer ici ?     Demandai je en désignant la pièce
— Oui ... alors ?
— Papa est mort .

Elle ouvre de grand yeux et me crie :
— Tu l'as tué ! Tu l'as tué ! Je savais que tu le détestait mais-
— Non ! Linh , je suis pas un assassin

Quelques chose a encore cassé... ma soeur me prend pour un meurtrier.

— Qui ?!!
— Une fille.
— Thalia ?! Ses yeux noircissent de colère
— Non ! Une autre.
— T'as une autre petite amie ? Demande elle , toujours aussi hors d'elle
— Non ! Une autre fille ! Bon sang Linh reprend toi ! Tu l'as toujours détesté, il t'as bannie , il t'a si mal traitée depuis qu'on est de retour !
— C'était mon père ! C'était notre père !

Elle me pousse sur le côté avec tant de force que je ne reconnus plus ma soeur. Elle pénétra dans la pièce et s'agenouilla dans la mare de sang qui entourait notre père. Des larmes vinrent se mélanger au sang , elle pleurait vraiment, sans retenue , sans beauté , elle semblait se vider pour ce con.

— Linh...

Thalia , qui était resté silencieuse, se blottit dans mes bras et enfoui sa bouche dans mon cou en murmurant si bas que je n'étais pas sûr de ce que j'avais entendu :
— Je t'aime , qui que tu sois , parce que je ne commence à entrevoir qu'une infime partie de ta personnalité, je t'aime , peut importe tes choix , mais tu dois me promettre une chose. Ne te laisse pas briser , tu dois combattre tes ombres jusqu'à l'éternité et au delà ; fais le pour moi.

Pour réponse , je passe mon bras dans son dos et ma main sur sa joue pour l'embrasser délicatement. Mais elle s'écarte et soutien mon regard avec un sérieux étonnant.

— Promet le moi.
— Je te le promet. A ces mots , elle se recolle à moi en soupirant :
— Je t'aime.
— Moi aussi.

Nous restons enlacés , bercés par les pleurs de Linh. Mais je sais que je ne peux rien faire , le deuil c'est le deuil , elle ne peut l'affronter que toute seule.