Inconnue , pour l'instant...

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Je me lève rapidement et enfile mon uniforme. Avant de passer le collier de perles autour de mon cou je me rince le visage avec l'eau de le rivière. J'enfile le masque argenté sur mon visage pâle. Mon frère dors encore.
- Réveille toi ! Lui dit je en secouant son épaule.
- C'est bon , je me dépêche. Grogne-il
Notre abris entre les buissons est ébranlé par une bourrasque et les tissus colorés qui nous abritent s'envolent. Je souffle d'énervement et les raccroches patiemment aux branches.

Mon frère se lève, s'habille et jette un coup d'œil à son reflet avant de passer son masque.
Je prends mon sac et écrase la perle sous mon talon.
Le frisson me parcours, comme à chaque fois et une forêt enneigée se dévoile à moi. Une toile est étendue entre les arbres, recouverte de neige . On passe dessous et découvre le réfectoire aménagé. Deux tables bancales , une pile de pains secs et de fromage dans des filmes plastiques.
Je m'avance et prends un sachet. Les deux tables, déjà remplies, semblent gorgées d'eau. Je m'appuie contre un arbre et retire légèrement mon masque, juste pour pouvoir avaler ce déjeuner infect.
Après avoir mangé je rejoins la tente grisâtre qui abrite mon instructeur. Un petit logo violet sur la porte me confirme que c'est la bonne. Je passe la "porte" et commence à écouter.
« -marcherons jusqu'au lac et celui qui tiendra le plus longtemps se verra pris pour le championnat Exélium/Foxfire et gagnera, comme chaque année, si victoire d'Exélium , le droit de revenir dans la cité.
Les indociles violets sortent de la tente et marchent sur un sentier déneigé pour rejoindre le lac.
- À l'eau. Lance l'instructeur violet
- Nos vêtements ?! Lance un indocile outragé
- À l'eau. Clame il d'une voix plus autoritaire.
Je me dépêche de rejoindre le rivage et enlève l'écharpe passée autour de mon cou ainsi que le collier. Je dépose mon manteau et met un pied dans l'eau.
Glacée.
Brûlures.
Froid.
Sortir.
Malgré mon cerveau qui hurle, je m'avance jusqu'au genoux.
Stop.
Je passe la taille en hurlant , comme certains de mes camarade.
Je me décide à y aller et plonge entièrement mon corps.
Je ressors brusquement. Je ne sens plus mon corps. Mes lèvres sont gelées.
Va on mourrir ?
Je regarde la berge d'en face et aperçois une couche de glace à la surface.
Je jette un regard à mon frère, il ne parait pas gelé.
Et merde ! Je suis conne.
Je régule ma température corporelle en me concentrant. Ça va mieux mais c'est pas encore ça.
- Allez-y !
Je prends une grande bouffée d'air et plonge ma tête sous l'eau.
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Mauvais passe temps.
Je me remémore ma chambre chez les Songs. Lentement, mes souvenirs se clarifient et je distingue chaque recoins de mon ancienne maison. Ma mère, mon père, mon frère occupés a leurs activités, puis ma chambre. Une grande pièce pleine de lumière, avec un petit lit dans le coin. Une immense cage à animaux vide , car Lalilou était déjà morte. Un aquarium dans lequel une sirène saine tournoie lassement. Une grande armoire de frêne, couverte de seaux de lettres du Conseil.
Puis un grand tapis représentant une jungle dans les tons froids. Avec un paresseux si mignon que l'on voudrait l'embrasser sur sa petite bouille à croquer.
Je force mon corps à se détendre et arrête de résister pour remonter à la surface.
L'eau devient tellement froide que je ne parviens plus à réguler ma température. Quelques points noirs commencent à danser devant mes yeux, je suis prête à abandonner quand j'entends la voix étouffée de notre instructeur :
« 50 minutes, plus que 4 participants ! »
Puis la voix de mon frère.
- Tiens jusqu'au bout ! On sortira en même temps pour s'assurer d'avoir la place.
- O...k
- Je te laisse, reste concentrée.
Je pousse mes poumons à fond pendant plusieurs longues minutes et entends enfin à voix de notre instructeur.
« Plus que 2 ! »
-Prête ?
- Oui
- 5...4...3...2...1...GO !
Je sors ma tête en me propulsant au sol et respire un grand coup. Je sens mes forces revenir et ma tête, arrêter les vertiges dont j'étais victime depuis 40 minutes. Mes poumons se remplissent de l'air frais, tout semble redevenir réel, le temps recommence à filer.
Soudain, le froid me prend.
C'est pas possible qu'il fasse aussi froid ?
- SORS DE L'EAU ESPÈCE D'IDIOTE ! TU VAS CREVER DE FROID !!!
Je me précipite hors du lac gelé et on me tends mon manteau,mes chaussures et mon écharpe.
Je m'éloigne rapidement des autres et enlève mes affaires gelées. On nous a dit en cours que c'était encore plus dangereux de garder des affaires mouillées. J'enfile mon manteau, heureusement très long ,passe mon écharpe autour de mon cou et enfile mes chaussures.
Je retourne au rivage et met mes affaires dans un sac.
- 2 gagnant...   annonce le prof violet sans enthousiasme. Visiblement déçu.
Je reçois quelques accolades amicales et notre professeur les regarde d'un œil noir.
- Je tiens à rappeler que les amitiés sont interdites. Allons-y.
Je me rapproche de mon frère en frissonnant.
Son ombre vient rapidement sur moi et j'entends :
- On a réussi. On y est. On a enfin notre chance de quitter ce monde de désespérés.
J'aimerais répondre mais je ne le peux pas.
Alors je me contente d'un hochement de tête.

Le groupe rentre petit à petit dans une tente de style Canadienne. Un grand feu trône au centre de la tente. Elle est comme transparente de l'intérieur, nous pouvons admirer le ciel qui commence à s'assombrir. Le feu crépite, les braises rougeoyantes se transforment lentement en cendres. Les derniers morceaux de bois sec s'effritent sous mon regard fasciné . Une lueur bleue pâle colore encore une large bande au dessus des montagnes. Un croissant de Lune jaune clair s'élève au dessus de l'horizon.
Une fumée épaisse s'envole dans le ciel maintenant noir de suie. Quelques étincelles s'éparpillent pour retomber entre nos corps collés par le froid.

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