PDV Keefe

Je me réveille avec le poids de Sophie sur moi, sa tête posée sur mon torse et une de ses mains entrelacée avec la mienne, éloignées de nos corps sur le matelas. Je sens son nez souffler sur ma peau, et je me rends compte avoir très froid à cet endroit précis de mon corps, elle doit dormir comme ça depuis un moment.

Je prends conscience au même moment que je n'ai plus mon t-shirt, et je vois ses épaules dénudées émergeant de la couette. L'idée même d'avoir Sophie sans haut sur moi me fait rougir, je n'avais pas de problème avec ça hier pourtant...

Pour éviter d'essayer de me rappeler à quoi elle ressemblait hier, je me mis à tripoter ses cheveux sans bouger outre-mesure, de peur de la réveiller. Est-ce contradictoire ? Tout à fait. Ma distraction n'en fut plus une quand elle gémit dans son sommeil, et mon estomac bondit dans mon ventre, me rappelant brutalement que mes envies de la veille n'avaient été que partiellement assouvies.

Elle gigota encore un peu et la couette glissa de ses épaules, mais je la maintins pour ne pas pouvoir la voir sans son autorisation. Enfin, elle ouvrit les yeux, déglutit, observa mon torse une seconde, perplexe, puis releva la tête vers moi sans me voir. Enfin, au bout d'un moment qui me parut être une éternité, ses yeux s'écarquillèrent et elle rougit brusquement, se plaquant contre mon torse.

Mes lèvres s'étirèrent malgré moi, et je me penchai pour murmurer à son oreille :

-Bonjour Foster.

PDV Sophie

En ouvrant les yeux, je laisse ma vue s'adapter au jour filtrant légèrement par la fenêtre et je m'aperçois que le matelas, qui est confortable mais un peu dur par endroits, est beige et musclé. Par ailleurs, il bouge au gré de respirations légères.

Une idée folle me traversa l'esprit, mais je la réfrénai bien vite, persuadée d'être dans mon lit. Ma persuasion intérieure ne marcha pas, je connaissais trop bien les meubles de la chambre de Keefe, que je supposais être en dessous de moi.

Pour vérifier, je relevai la tête et surpris son regard rivé sur moi, captivé par le spectacle que je donnais.

Une minute... Il n'a pas son haut de pyjama...

Pourquoi tient-il la couette au dessus de moi ? MAIS JE N'AI PAS MON HAUT NON PLUS !

Je me plaquai bien vite sur son torse pour qu'il ne le voie pas en me redressant, et ma réaction le fit rire.

-Bonjour Foster, me murmure-t-il à l'oreille.

Je fais ce que je peux pour contrôler mes rougissements, mais peine perdue je crois. Il retira un bras de la couette et posa sa main au creux de mon dos au travers de la couverture.

-Je ne t'ai pas vue pendant ton sommeil pour information, précisa-t-il en prenant une jolie teinte rose, et je comprends ta gêne matinale, aussi cela ne me dérange pas de rester sous la couette.

J'eus envie de lui rétorquer qu'en effet, cela ne devait pas le déranger de m'avoir à moitié nue sur lui, mais il posa ses lèvres sur les miennes avant que je n'aie le temps de dire quoi que ce soit. Je répondis à son baiser un peu timidement, mais il ne m'en tint pas rigueur heureusement, et passa sa langue entre mes lèvres entrouvertes.

Une explosion se fit dans mon cœur et mon ventre, réaction un peu disproportionnée par rapport à la chose je pense, qui n'était pas là la veille qui plus est. Il dit sentir ce changement car il se détacha de ma bouche et ricana :

-Ouah, je te fais tant d'effet que ça Sophie ?!

Je le fis taire -avec moi aussi un grand sourire- en l'embrassant et passant mes mains sur ses côtes en dessous de moi. Son rire mourut dans sa gorge, et il me répondit avec une fièvre que je lui avais rarement vue, en pressant l'arrière de ma tête pour rapprocher nos têtes. Mes mains continuaient leur promenade sur son torse, s'attardant sur son cœur qui battait très vite.

Je descendis ma bouche pour embrasser sa gorge, sentir son cou et même expirer légèrement dans le pavillon de son oreille.

Oui, je veux l'embêter.

Il reste figé tel une statue, en se mordant les lèvres pour ne pas craquer. Profitant qu'il ne me regarde pas, je me replaçai sur lui, mettant au préalable une main sur ses yeux. Il sursauta face à mon mouvement qu'il n'avait pas prévu.

-Je me replace simplement Keefe, le rassurai-je en bougeant de façon à être plus confortable sur lui. Il grimaca légèrement et gémit :

-Mais te sentir bouger sans te voir c'est encore piii~iire !

-Sans rire ?

-Tu connais la réponse... Et je suis à peu près sûr que la fraction de fourberie que ton cœur m'a lâchée veut dire que tu comptes me faire tourner en bourrique et partir au dernier moment. Je me trompe peut être ?

-Non, c'est ça, répondis-je simplement en l'embrassant et retirant ma main de ses yeux.

Ai-je omis de dire que la couette n'était que partiellement replacée sur moi et qu'il pouvait maintenant voir et toucher mon dos ? Sans doute. Je vis ses yeux s'arrondir devant ce choix de ma part, et il me regarda, perdu.

-Ça veut dire quoi ça Foster ? Je touche ou je touche pas ?

-Tu touches le dos mais pas l'avant... Souris-je en roulant des yeux.

Vivement, il plaqua ses lèvres sur les miennes, et posa ses mains au creux de mon dos pour nous rapprocher, ce contact faisant apparaître des papillons dans mon estomac. Ces papillons s'envolèrent pour exploser lorsqu'il passa sa bouche dans mon cou et en embrassa chaque parcelle, n'oubliant pas l'angle de la mâchoire et expira dans le pavillon de mon oreille comme je l'avais fait juste avant.

-C'était ma vengeance, sourit-il narquois en me décalant pour s'allonger à côté de moi dans le lit.

Après quelques minutes à échanger ensemble à propos de l'affaire Paolina et de la visite qu'on allait rendre à Biana tout à l'heure, revint un problème épineux : comment s'habiller ?

Je n'ai pas pensé à prendre mon sac hier soir pour m'habiller ce matin, et mon haut de pyjama a disparu dans le bazar de la chambre de Keefe... Il devrait alors essayer de le retrouver, seul parce que je suis trop pudique pour sortir ainsi du lit, et sans que personne n'entre dans la pièce de peur de voir le spectacle que nous donnerions. À moins que...

-Dis-moi Keefe, quelle heure est-il ?

-Six heures trente-cinq du matin très chère.

-Si tôt ? M'étonnai-je.

C'est vrai qu'à la fenêtre, le soleil est à peine levé...

-Tu te demande comment t'habiller et sortir sans que je ne te voie hein ?

-Comment tu le...

-Peut être que je commence à te connaître ? Ou que les sautes de gêne témoignent très bien de ce à quoi tu penses.

Je lui expliquai rapidement mon problème sous son sourire ravageur -et moqueur, on ne va pas se le cacher.

-Tu peux aller me le chercher s'il te plaît ? Demandai-je avec une petite voix en m'accrochant à son bras.

Il rougit en voyant où je l'avais placé, et détourna le regard pour me répondre.

-Non, vas-y toi même.

-Mais tu l'as lancé où ?

-Bonne question...

Retour à la case départ.

-Sauf si je te prête un t-shirt pour que tu retournes dans ta chambre en sécurité, proposa-t-il en rosissant un peu.

Je devais faire la même tête, mais aquiesquai tout de même. Il alla donc chercher un haut à me prêter, et revint avec une tunique simple bleu marine.

-Elle est trop petite pour moi, je te la donne, rougit-il en me la tendant.

Je la mis rapidement en me mettant de dos à lui, puis sortis du lit. Je lui dis que j'allais m'habiller, puis allai en vitesse jusqu'à ma chambre sans croiser personne heureusement.

PDV Keefe

Étrangement, voir Sophie avec un de mes vêtements est encore plus perturbant que de la savoir à moitié nue dans mon lit sur moi. Le temps qu'elle revienne je m'habille aussi, prenant en compte le fait qu'on ira chez Biana tout à l'heure et que je veux que Sophie me voie.

Chacun ses priorités dans la vie, n'est-ce pas ?

Quand elle revint, elle portait une belle robe rouge qui la mettait en valeur sans trop la montrer au grand jour. Je l'embrassai doucement et elle passa ses mains dans ma nuque pour me répondre, puis me quitta et m'entraîna à sa suite au luminateur.

-Pas un mot ou une attitude pouvant laisser penser qu'on a dormi ensemble hier, d'accord ? Me murmura-t-elle.

-Bien sûr très chère. Everglen, annonçai-je au luminateur qui se mit en route.

[<>] [<>] [<>]

Date de publication initiale : 29/08/2020

Date de réécriture : 02/07/2021