Chapitre 59
PDV Keefe
Et voilà, mon œuvre est terminée. Sophie avait dit deux heures, j'en ai fait une et demie, en me pressant un peu tout de même par peur de déborder et qu'elle arrive en cours de peinture. Je suis le meilleur, voilà ce que cet exploit de temps signifie.
Ma peinture nous représente enlacés au milieu du chaos, moi légèrement plus grand pour la protéger du monde. Le fond derrière nous est un gribouillis de noir, gris et ocre, formant un brouillard sombre qui déteint sur nos tenues et nos corps serrés l'un contre l'autre. Nos visages ne sont pas visibles, et c'est à peine si nos cheveux paraissent blonds dans l'ombre, mais l'union de nos deux corps est lumineuse, elle illumine le chemin devant nous et fait refleurir le paysage.
Le résultat est plutôt bien, je suis fier de cette œuvre et du message que chacun peut y lire. Comme les deux protagonistes sont peu décrits, il est simple de s'identifier à eux.
Mais je me demande quand même ce qu'elle a fait de son côté...
PDV Sophie
J'ai fini. Imaginer cette scène m'a pris beaucoup moins de temps que ce que je pensais, étonnamment.
Mon « dessin » nous représente tous les deux, de façon assez différente. Moi, d'un côté blanc aux couleurs pastel, tends la main à Keefe, de l'autre côté de la feuille, beaucoup plus sombre et indéfini. Je suis debout, légèrement penchée vers lui mais à une certaine distance, et lui est assis sur une pierre et a la tête baissée mais lève les yeux vers moi, reflétant une immense peine. Nos vêtements n'ont aucune importance, et c'est sans doute pourquoi ils n'apparaissent pas ; nos corps ne sont que couleurs et n'ont pas de traits particuliers, et nos têtes sont reconnaissables par la couleur de nos yeux, de nos cheveux, et quelques traits du visage.
C'est très personnel. C'en est presque gênant.... Est-ce grave si je fais comme si je n'avais pas trouvé de sujet et que je cache cette œuvre quelque part très loin d'ici ?
Quelqu'un frappa à ma porte, me sortant de mes tergiversions mentales.
— Sophie ? Fit la voix de Keefe à travers la cloison. As-tu fini ?
— Oui oui, tu peux entrer ! Lui lançai-je de dos en rangeant le bazar autour de moi, que j'avais involontairement mis en faisant quelques recherches supplémentaires.
J'entendis la porte se refermer mais mon compagnon ne disait rien, je crus alors qu'il était reparti, mais ç'aurait été un peu étrange. Je me retournai donc, et fis face à sa mère.
— Bien le bonjour Sophie. Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas parlé, dit-elle avec un petit sourire, la tête penchée sur le côté.
— Que faites-vous ici ? Demandai-je sans l'ombre d'un sourire en posant discrètement mon travail sur la table derrière moi.
— Oh rien... Ne puis-je pas te saluer comme une personne civilisée ?
Je levai les yeux au ciel sans pour autant la saluer comme demandé. Un petit silence suivit, ou il ne se passa rien. J'esquissai un rictus moqueur.
— Il me semble vous avoir demandé ce que vous f- !
Une main se plaça brusquement sur ma bouche et mon nez, me faisant respirer les sédatifs qu'elle contenait. Je tentai en vain de me débattre, mais mes gestes inutiles m'essoufflaient, me faisant respirer toujours plus de drogue.
Un mal de tête me prit, ma vue se brouilla et mes jambes ne me portèrent plus, me faisant m'effondrer.
PDV Omniscient
— Tes champs de force invisibles sont en fin de compte assez utiles, Ruy. Tu as bien fait de t'inspirer de ce traître de Silal.
— Merci très chère. Mais partons vite, le vrai Keefe va arriver-
— C'est déjà fait, coupa ce dernier derrière eux. Tourner le dos à la porte lorsqu'on est activement recherché n'est pas ce qu'il y a de plus intelligent pour des malfrats dans votre genre.
Lesdits malfrats se retournèrent vivement, laissant voir le corps inanimé de Sophie au sol.
— Sérieusement ? Laissa échapper l'empathe. Vous avez déjà tenté de l'enlever une fois et ça ne vous a pas réussi, ensuite ce fut Paolina et moi et maintenant vous recommencez ? Vous n'apprenez donc jamais de vos erreurs ?
— Il n'y a que toi qui penses que c'était inutile, tu ne sais rien, lança le psionipathe en faisant flotter la victime au-dessus du sol d'un geste du doigt. Un geste et je la tue, reprit-il d'un ton glacé.
Keefe n'osait pas faire un mouvement, de peur qu'ils fassent du mal à sa chère télépathe qui ainsi semblait morte, suspendue dans les airs.
Ils étaient dans une impasse. Ou plutôt Keefe, car les deux autres n'avaient que quelques mouvements à faire pour fuir ou assassiner la jeune télépathe. Il ne savait ou poser son regard désespéré malgré lui, sur sa compagne ou sur sa mère. Sa mère, qui lui rappelait indéniablement Paolina, à son grand déplaisir. Une rage noire l'envahit en songeant qu'elle ait pu être responsable de la multitude de blessures que sa mentore avait reçu, si noire qu'il ne sut comment la canaliser ; un grondement sourd sortit de ses cordes vocales, si grave que seule Sophie aurait pu l'entendre, elle qui savait si bien prêter attention à l'empathe. Mais tout à coup, la pièce fut illuminée et les deux assaillants, visiblement pris d'une violente migraine, tombèrent au sol, suivis de Vespera qui apparut en même temps que quelques autres personnes inanimées que Keefe ne connaissait pas ou juste de vue ; le sol était désormais jonché de corps inconscients jetés pêle-mêle les uns sur les autres. Sophie manqua tomber au sol mais Keefe la rattrapa grâce à sa propre télékinésie, puis la réanima en volant un peu de vitalité au groupe d'elfes par terre. La jeune télépathe reprit connaissance en quelques secondes et une ombre voleta à toute vitesse dans toute la pièce avant de s'arrêter devant eux, leur permettant de distinguer leur visiteur.
— Bonjour, prononça l'invitée d'une voix plus claire encore que lorsqu'elle était vivante.
PDV Keefe
— Paolina ? Fis-je interloqué. Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi... est-ce que je peux te comprendre maintenant ?
—.... Comment te dire.... je suis un fantôme malfaisant qui veut tous vous tuer ?
Elle n'est vraiment pas sûre d'elle, cela se voit à ses mimiques gênées. Mais je ne comprends pas... elle me semble différente.
— Tu mens, dis-je sans vraiment réfléchir, les yeux rivés sur elle, cherchant ce qui me paraissait étrange sur son visage.
Quelque chose dans son apparence me gênait, mais je ne savais dire quoi.
— C'est vrai, reconnut-t-elle. En fait, un proche m'a permis de revenir un peu pour me venger de certaines personnes, dont les membres restants des Invisibles ici présents. Enfin, la consigne officielle est de les punir, mais cela revient au même.
— Alors tu vas rester ? Demanda mon adorable compagne avec espoir, ayant fini de recouvrer ses esprits.
— Non. J'ai juste fait mes petites affaires en éliminant tout ce beau monde, sauf ta mère et Fintan, Coco. N'aie crainte. Mais maintenant, je vais devoir rentrer, finit-t-elle avec une grimace discrète.
— Tu caches tout de même bien ton côté violent, constatai-je en remarquant certains démembrés ou couverts de sang.
— Tu n'as encore rien vu, atténua-t-elle avec un faible sourire. Biana vous a lu mon carnet, non ?
— Quel carnet ?
— Ben le deuxième.... Répondit-elle en cherchant la blague dans mes yeux en se penchant un peu en avant, les yeux légèrement plissés.
Elle fouilla dans nos regards d'incompréhension puis lâcha en se redressant :
— Allez la voir demain.
— Si tu veux, aquiesqua Sophie. Tu reviendras nous voir ?
— Je ne pense pas, j'ai bien mérité de me reposer...
— Adieu alors...
— Ne pleure pas, Keefe. Je te l'ai demandé, tu te souviens ?
— Oui mais.... Murmurai-je en sentant une larme involontaire rouler le long de ma mâchoire, ne plus te voir c'est.....
— Tu me reverras, dit-elle en recueillant la larme du bout de son pouce. Grâce à vous je suis heureuse. Adieu, je vous aime.
Elle disparut en emmenant les corps à nos pieds, nous plongeant dans une ambiance de ravissement et d'apaisement assez étrange mais agréable. Soudain, ce quelque chose qui me paraissait bizarre me revint en tête.
— Sophie ?
— Oui ?
— Elle avait les yeux dorés.
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Heya.
Ce chapitre est plutôt mal écrit, ne m'en tenez pas rigueur je vous prie.
Il se passe plein de choses dans un lapse de temps très restreint, c'esr nul.
Je tiens à préciser que les prochains chapitres seront sokeefe à fond.
Bref,
A demain mes pommes de terre.
Date de la NDA : 26/08/2020
Date de réécriture : 16/06/2021
Date de réécriture finale : 15/02/2022
Je n'ai pas réussi à le caser dans le dialogue, mais c'est la première fois que Paolina l'appelle par son nom. Bonne journée.
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