Chapitre 43
PDV Paolina
Ces derniers jours ont été plus qu'éprouvants pour moi et ma pauvre cervelle. J'ai lutté dans mon coin afin d'amasser assez d'énergie pour rejeter Silal et qu'il ne puisse plus rentrer dans mon esprit comme un voleur.
ET J'AI RÉUSSI ! C'était prévisible étant donné que je suis juste formidable et miraculeuse, mais je suis contente. Sans vouloir me vanter moi-même, je dois avouer qu'accomplir cet acte de force surelfique ne m'a pas fatiguée sur le coup, mais je me suis tout de même affalée sur mon matelas quelques secondes après m'être libérée, et je ne sais pas combien de temps j'ai dormi mais j'ai très envie de retourner dans mon lit, là tout de suite maintenant. Vous avez l'impression que je répète tout çe que je dis ? C'est normal, mon cerveau est en bouillie.
Enfin, cette baisse d'énergie en valait la peine, je suis soulagée de savoir qu'il ne pourra plus entrer dans ma tête, et le savoir en train de me contrôler était...
Horriblement désagréable.
J'avais l'impression d'être une marionnette avec les fils, juste mécanique et inexpressive.
Enfin bref, après cette harassante journée passée à ne rien faire à part dormir — il est tout de même dix-huit heures —, je mets une tunique large et un pantalon chaud, tant pis pour mes cheveux, et je descends manger un bout.
Arrivée en bas, premier soulagement : pas âme qui vive. Personne pour me faire de commentaire désobligeant sur ma tenue ou mes agissements du moment, et personne pour m'enquiquiner...
Second soulagement : Coco n'est pas visiblement pas rentré de Foxfire, il n'est pas là. Il doit être à Havenfield, avec sa chérie.
Ils sont vraiment trop mignons ensemble, songeai-je en dirigeant une éclaterole piquée dans le placard privé de Lord Casse-pieds vers ma bouche.
Il déboula soudain dans la pièce, me faisant sursauter et lâcher mon butin. Je fis quelques cabrioles pour rattraper mon sésame puis me tournai vers le nouvel arrivant. Il était fatigué, transpirant, se tenant au chambranle de la porte pour ne pas s'étaler par terre. C'est pas mes oignons.
— Ah, salut, balançai-je au nouveau venu sans lui porter d'intérêt particulier.
— Paolina, c'est très urgent ! S'écria-t-il dans la pièce, faisant résonner les murs ainsi que les parois de mon crâne. As-tu vu Keefe aujourd'hui ?
Je grimaçai de douleur, il braillait comme pas possible et mon corps n'était pas prêt à accueillir tout ce bruit de si bon matin.
Enfin, façon de parler, le soleil se couche à la fenêtre.
Et puis j'ai faim, ce n'est pas poli de manger quand il est devant moi et qu'il attend une réponse. Une en particulier, j'ai l'impression.
Il va être déçu. Je ne sais rien.
— Non, j'ai dormi.
— Toute la journée ? S'étonna-t-il presque sincèrement.
Presque. Son cerveau lui intimait que je ne servais à rien à part éduquer son fils, et j'avais fait ça la quasi-totalité de ma vie parmi eux.
C'est vexant. Merci quand même, un avis extérieur c'est toujours instructif.
— Oui. Vous vouliez me dire autre chose ? Lui demandai-je à mon tour. J'ai faim et votre présence m'empêche de me délecter de cette pâtisserie comme il se doit-
— Mon fils s'est fait enlever.
Hein ? Comment veux-tu que je te voie comme un être civilisé si tu me coupes la parole ?
...puis l'information parvint lentement à mon cerveau éprouvé par les derniers jours. Il s'est fait enlever. J'en lâchai mon éclaterole, bouche bée.
Je me ruai vers le blond et le pris au col en le soulevant du sol ayant au préalable volé sa compétence de lévitation. J'ignorai sa moue de douleur et crachai près de son visage :
— Pardon ?!
— Son pendentif d'identification et ses traqueurs reposaient au pied de l'arbre des quatre saisons tandis qu'un parfum de sédatif emplissait l'air... Ce sont les mots de mademoiselle Foster.
Une vision me percuta violemment, ce qui me fit le lâcher. Il tomba sur son arrière-train sans une once de grâce.
Je ne vis évidemment pas la vision, un jeu est un jeu, mais j'avais une certitude, et des coordonnées.
Keefe est en danger.
Je ne dis rien à lord Casse-pieds par sécurité, il ne doit pas savoir cette capacité que j'ai.
— Mais, vous savez où il est détenu ? Interrogeai-je en retournant m'asseoir, lui rendant sa compétence.
J'ai du mal à réfléchir, et voler un truc aussi simple me paraît impossible. Je suis vraiment faible.
— Non. Nous savons seulement que ce sont les Invisibles qui l'ont enlevé depuis hier soir.
Lol. Pas énorme comme détectives quand même. Que peut-on observer ? Que ce sont des incapables, incapables d'accorder de l'attention à ce pauvre petit, et incapable de le retenir quand il fait des bêtises.
Je me rendrai aux coordonnées demain, si je les laisse s'en charger on le reverra dans trente ans. Pour l'heure, il me faut manger parce que je sens mes forces me quitter, et je déteste ça.
Mais l'aimable paternel de mon prodige me coupa encore dans ma pitance en approche.
— Tu dois aller à Havenfield voir les autres adolescents.
— Et pourquoi ? Lançai-je d'un ton acide, commençant à m'agacer qu'il me parle sans plus de respect. Je ne suis pas une adolescente, sale gosse, tu le sais très bien. Et je t'ai déjà dit de me vouvoyer, un avorton dans ton genre est vraiment pénible quand il le veut.
— C'est un ordre de Forkle. Et j'ai tout à fait le droit de te traiter comme une adolescente, tu l'es.
— Alors je vais te répondre comme une adolescente, on peut jouer si tu veux, et puis tu veux que je te donne la tétine aussi ? Flemme d'y aller, c'est pas un gamin qui va me faire la leçon, lui sifflai-je en mordant rageusement dans mon éclaterole, faute de pouvoir utiliser mes talents pour le punir.
Mon palais se réveilla avec l'aimable goût de salive du matin, qui me fit légèrement grimacer.
— Peut être, mais quand je vous demande quelque chose, vous êtes priée de vous y tenir, fit le gamin en question en entrant dans la cuisine.
— Vous êtes derrière la porte depuis quand ? Non parce que je vois aussi le Comité, le Conseil au grand complet et les ados... Grinçai-je en apercevant leurs auras à tous derrière le mur. Et puis tu vois sale gosse, intimai-je au paternel de ma pupille, c'est comme ça qu'on parle aux grandes personnes.
Mais comment ai-je fait pour ne les avoir pas vus plus tôt ? Je deviens sénile ou quoi ?
— Depuis que nous vous attendons. Nous vous avons prévenue à treize heures mademoiselle.
— Je pionçais, vous m'excuserez. Et vous vouliez me dire quoi ? Demandai-je en me délectant de leurs expressions courroucées à tous.
Ils ne savent pas ce quz c'est d'être occupée dans ce monde ? Si je vous dis que j'ai des choses à faire un peu plus importantes que vos réunions, c'est que c'est vrai.
Mais qu'est-ce qui m'arrive aujourd'hui ? J'ai l'impression d'avoir bouffé Lucifer...
— Nous voulions vous demander la raison de votre comportement plus qu'étrange ces derniers temps, exprima Terik en m'arrachant à mes questions silencieuses.
Sa question provoqua un très léger froncement de sourcils de ma part, j'étais vraiment trop épuisée pour limiter mes expressions comme je le faisais d'habitude. Si quelqu'un l'a vu, je suis morte.
— Je vois pas de quoi tu parles, gamin.
— Votre expression me prouve le contraire, mademoiselle.
Raté.
Arrêtez de me fixer, tous.
— Mais puisque je vous dis que je vais très bien, m'entêtai-je.
— Je ne crois pas, non, fit Grady en entrant dans la pièce qui commençait à être un peu petite pour tout ce monde. Tu avais les mêmes symptômes qu'une personne hypnotisée, symptômes que tu n'as plus, d'ailleurs. Et tu m'as l'air exténuée, tu as dormi cette nuit ?
Sophie lui chuchota que j'avais dormi toute la journée, je me retins de préciser que j'avais sans doute aussi dormi toute la journée de la veille.
Pendant l'interruption de l'hypnotiseur, j'avais légèrement pâli, réaction qui n'avait échappé à aucune des personnes présentes.
Bordel, je suis vraiment trop fatiguée pour cacher quoi que ce soit, je ressemble à Sophie là. Allez moi-même, reprends-toi, mais pas trop parce que si je commence à parler aussi méchamment que mon cher Lulu on en aura jamais fini...
Ils ne doivent pas me poser de questions ou ils sauront.
En panique, je volai le premier talent qui me tomba sous les yeux — Vociférateur, merci Noland — avec difficulté, et l'utilisai pour les assommer. Cela marcha presque. Un n'était pas par terre, sorti au moment où j'avais claqué des doigts, parti faire je ne sais quoi.
Il faut que je le retrouve, j'ai un mauvais pressentiment...
— BRONTE, RAMÈNE-TOI EN VITESSE OU JE TE JURE QUE TON STATUT D'ANCIEN NE SERA PLUS D'ACTUALITÉ DANS TRÈS PEU DE TEMPS !
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Ça fait un petit moment que je le cherche dans cette maison qui n'en finit pas et j'en ai marre, j'ai mal aux pieds, j'ai faim et j'ai envie d'aller me coucher. Ma chambre n'est pas si loin en plus. Ma localisation par la lecture étant vraiment très coûteuse en énergie au point où j'en étais, je dus me poser sur une marche de l'escalier pour l'utiliser, des points noirs virevoltant devant mes yeux.
Il est dans ma chambre.
En montant les escaliers, un mauvais pressentiment me perturba, me faisant vaciller de plus belle. Mais mourir en tombant dans les escaliers n'est pas dans mes projets. Je me frottai doucement la tête pour reprendre mes esprits et avançai péniblement jusqu'à ma chambre.
Ce n'est qu'en entrant dans la pièce que je reçus toutes les informations.
Il y a une drôle d'odeur dans l'air
Bronte est invisible avec Biana près de mon lit
Ça fait tellement longtemps que je le cherche que les autres ont eu le temps de se réveiller en bas
J'ai du mal à respirer
On n'est pas seuls.
Je n'eus pas le temps de réfléchir plus que je m'effondrai dans un hurlement mêlant surprise, rage et douleur.
PDV Sophie
— C'est bon ?
Nous nous étions réveillés quelques minutes après le départ de Paolina, d'après les dires du conseiller Bronte. Il avait attendu notre réveil puis avait demandé à Biana de l'accompagner pour poser un piège dans la chambre de notre voleuse préférée, Biana étant utile pour s'éclipser en cas de besoin. Je m'étais retenue de leur dire que Paolina voyait les gens éclipsés, ils n'avaient pas l'air de le savoir mais Biana voulait y aller alors ça n'aurait servi à rien que je les en informe.
Ils étaient à peine partis qu'une vague de chaleur nous traversa tous, sûrement un de ses pouvoirs pour localiser le Conseiller. J'étais en communication mentale avec Biana, et elle venait tout juste de m'annoncer que Paolina était entrée lorsque cette dernière hurlait à l'étage, hurlement qui resterait dans mes cauchemars pour un moment.
— C'est bon ? demanda Tam. J'en ai assez d'attendre ici sans rien faire alors répondez-moi : Que lui avez-vous fait ? Elle devait s'endormir, pas... avoir ce qu'elle a eu !
— À la base oui, marmonna Mr.Forkle en jouant avec ses pieds, mais le Conseil en a decidé autrement....
— Ne déléguez pas la faute sur nous, vous avez donné votre accord ! Protesta Alina.
— J'ai peut être accepté, mais ce n'est pas pour autant que je trouve ce châtiment juste, rétorqua l'intéressé.
— Quel châtiment ? Demandai-je intriguée. Elle n'a rien fait de mal...
— Si, dit fièrement Alina. Elle a volé des informations capitales du Cygne Noir et du Conseil pour les donner aux Invisibles.
— Mais comment pourriez-vous savoir qu'elle soit dans les rangs des Invisibles ? Demanda Dex. Il n'y a pas plus discret qu'elle pour la rétention d'informations.
— Vous devez la surestimer, ces dossiers étaient simplement dans son sac. Ils contiennent des informations confidentielles nous concernant ainsi que des lettres échangées avec les Invisibles depuis un peu plus d'un mois. C'est pour cette raison que nous allons l'enfermer dans une cellule spéciale à Exil qui bloquera ses talents.
— C'est horrible ! Protestai-je. Elle a été enfermée toute sa vie dans le néant, et vous continuez de la persécuter après ça ? Vous êtes des monstres !
— Mademoiselle Foster, je vous prie de mieux parler aux membres du Conseil, intervint la conseillère Zarina.
— Mais...
Nous fûmes interrompus par l'arrivée de Bronte et Biana. Sans Paolina.
Les deux étaient très pâles. Aucun bruit ne résonna dans la pièce, avant que je me risque à poser une question, une simple mais légitime question :
— Où est Paolina ?
— Les Invisibles l'ont... je... Tenta d'expliquer Biana avant de s'évanouir, rattrapée de justesse par le Conseiller.
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Re.
Dooooonc....
CE CHAPITRE ÉTAIT SUPER LONG À ÉCRIRE SÉRIEUX !!!!!
une heure dix pour être plus précise.
J'écris au portable alors c'est très long....
Ça vous plaît ?
A demain mes pommes de terre !
Date de la NDA: 12/08/2020
Date de réécriture : 18/08/2021
Date de réécriture finale : 24/11/2021
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