PDV Sophie

Je me tenais devant le grand portail d'Everglen sans avoir la plus petite motivation d'entrer pour affronter le regard des autres. J'avais suivi tous les conseils de Vertina pour me préparer ce matin, sauf pour le maquillage — n'exagérons rien. Biana m'en voudra si elle veut, mais je ne déroge pas à mes principes, même si en ce moment mon visage est en crise.

Ma tenue ne me donnait pas l'air de sortir du lit et cela me confortait dans l'idée que j'avais changé depuis hier — avant-hier — soir. Quand j'eus sonné au portail et que Fitz fut venu m'ouvrir, il fut émerveillé :

-Tu... Tu es.... Ouah ! Ça te change !

Il se mordit la lèvre inférieure en songeant probablement qu'ajouter « par rapport à d'habitude » serait assez méchant. Je le rassurai alors qu'il n'avait rien dit :

-Merci. C'est vrai que je ne suis plus vraiment habituée à me préparer le matin pour sortir vous voir... Ça me change, m'esclaffai-je sincèrement.

Il me sourit gentiment et m'indiqua la demeure des Vacker, cachée par les arbres et la végétation luxuriante du jardin avant de la bâtisse.

Pour une raison inconnue, notre discussion peu après l'entrée de Keefe au centre de soins me revint en tête, ses sourires et son soulagement plus qu'évidents après cet évènement violent pour nous deux.

« Ce n'est pas une bonne idée de continuer Sophie. Honnêtement, je t'ai vraiment appréciée comme petite-amie, mais c'est... trop compliqué.

— Je me dis la même chose. Si ça ne te dérange pas, j'aimerais que l'on cesse cette relation et que nous restions amis, Fitz.

— J'allais te proposer la même chose, sourit-il sans se vexer. Nous sommes donc amis.

— Oui.

— Eh bien mon amie, si nous allions à présent nous promener pour nous aérer les idées, sans sentiment amoureux aucun ? Plaisanta-t-il en faisant une révérence exagérément basse.

— Bien sûr mon ami, allons-y, mais promets-moi de me laisser partir si Keefe manifeste le moindre signe de réveil, m'assurai-je toutefois.

— Je ne t'empêcherai jamais d'aller le voir maintenant qu'il n'est plus mon rival, tu sais. J'accourrai avec toi, c'est mon meilleur ami, sourit mon apparenté en me tendant la main pour se balader non loin de là. »

Cette relation que nous avions me donnait une peur bleue d'aller le voir pour lui annoncer des problèmes étrangement... depuis la discussion avec « maman Oralie » surtout.

Nous faisons le chemin jusqu'au manoir en discutant sans gêne. Quand nous faisons notre entrée dans le salon, tout le monde se tait en pointant son regard sur ma pauvre personne.

— Bonjour tout le monde, dis-je en rougissant, me frappant intérieurement d'avoir une réaction aussi puérile à mon âge.

— Bonjour Lady Fos-Boss, fait Dex pour briser le silence qui s'éternise. On va pouvoir faire venir la nouvelle maintenant que Sophie est là ? Demanda-t-il à Mr. Forkle, visiblement impatient de faire connaissance avec cette futur arrivante.

— Non, il va falloir qu'Edaline vous explique comment fonctionne le néant d'abord. Il est important que vous sachiez ces informations, ajouta-t-il sous nos regards ennuyés. Edaline, vous pouvez y aller.

— Merci. Alors, pour commencer, vous devez savoir que le néant est une sorte de dépotoir utilisé par les invocateurs pour les transactions dues à leur talent. Nous pouvons y déposer des choses, comme une cache par exemple, et donner une indication pour que la personne désirée la retrouve, invocatrice ou non. Vous devez aussi savoir que, lorsque j'invoque quelque chose, cet objet passe par le néant pour arriver jusqu'à moi. Il est absolument interdit d'invoquer des êtres vivants sous peine de les tuer ou de leur causer des séquelles irréparables comme la perte d'un membre pour les plus chanceux, la majeure partie des êtres vivants décède.
Il est impossible pour un invocateur quelconque de voler un objet déposé par un autre si un code a été mis pour le protéger. Sinon, si aucun code n'est mis en place, n'importe qui peut accéder à ces objets. Je finirai mes petites explications rapides en vous disant que le temps n'a pas de prise sur le néant, le néant était là avant et sera là après. Pour sortir l'elfe perdue de sa prison, il faudra forcément l'invoquer, action qui n'est pas sans risques, bien sûr. Le dépôt à l'air de s'être bien passé si notre cher Forkle a pu reconnaître qu'il s'agissait d'une elfe — plusieurs personnes grimacèrent—, mais je ne garantis pas que le retour se passe sans séquelles, il faudrait vraiment que cette jeune fille ait beaucoup de chance. D'ailleurs Sophie, il faudra que tu m'optimises pour que je puisse l'en sortir, indiqua l'invocatrice en me regardant du coin de l'œil.

— Les explications sont terminées ? Demanda Biana, si impatiente qu'elle en sautillait sur son pouf soyeux à paillettes.

— Oui, répondit patiemment Mr.Forkle. Vous allez pouvoir commencer, mais avant, est ce que vous pourriez aller dans une des chambres d'amis pour la réception ? Il ne faudrait pas qu'elle se reçoive sur le plancher...

-Certainement, dit Alden en se levant. Je les y emmène tout de suite.

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Bonjour, bonjour.
Chapitre peu intéressant, mais nécessaire... Oui, moi aussi j'aimerais plus d'action, mais ce sera plus tard.

D'ailleurs, toutes les précisions sur le néant sont de moi, ne les prenez pas trop en compte !

❇️Avez-vous une idée de ce qu'il va se passer ?
❇️Ça vous plaît ?
❇️J'ai pas de troisième point

Date de réécriture finale : 20/08/2021