Chapitre 39

Au même moment, à Eternalia

PDV Conseiller Emery

Ce soir, nous sommes, nous conseillers, au siège de l'Éminence pour prendre une grande décision : Quelle sera la punition de Fitz Vacker pour avoir violé une "ancienne"?

J'ai du mal à appeler cette jeune fille comme cela, cette enfant peut très bien nous avoir tous mentis ; après tout personne n'est témoin de son "ancienne vie avant entrer dans le néant", elle ne peut tout simplement pas arriver comme une fleur et bouleverser nos règles les plus élémentaires, telles qu'il est interdit de mettre un être vivant dans le néant ou de l'y faire passer sous peine inévitable de le tuer, ou l'affirmation que les elfes sont apparus il y a cinq-cent mille ans.

Qu'est-ce que cette petite péronelle nous dit en arrivant ? Les elfes sont apparus il y a un million cinq-cent ans. Balivernes, elle n'a aucune preuve de ce qu'elle avance.

Vraiment, cette jeune fille m'insupporte. J'ai par ailleurs compris à demi-mots que mes collègues n'ont pas tous la même vision que moi quant à cette adolescente aux oreilles pointues, ils l'ont même prise en pitié pour certains.

Je ne peux pas m'abaisser à croire de telles sottises, mais sont-ils tous crédules au point de ne pas voir que cette... demoiselle nous ment, elle qui a un esprit aussi impénétrable que mademoiselle Foster, évidemment que c'est une autre créature du Cygne Noir, une anomalie de plus ! Elle s'est inventée toute une tragique histoire, s'est débrouillée pour faire comprendre à tous qu'elle n'était pas normale, et prétend à présent avoir été déshonorée par le jeune Vacker, cèdent personne n'a de preuve non plus ! J'ai tendance à hésiter quant aux jugements de mademoiselle Foster quand l'occasion se présente, mais je suis catégorique sur mademoiselle Paolina : elle nous ment à tous et cherche a nous manipuler, cela se remarque d'emblée avec ses yeux aussi fourbes que la tempête.

Violer... C'est un acte humain, aucun elfe n'aurait pu ne serait-ce qu'imaginer cette chose sans y laisser son esprit. Je suis sûr qu'elle s'est servie de cette excuse pour pouvoir le brutaliser à son envie, devant des gens d'importance, et le voir se taire face à l'accusation ne prouve que qu'elle l'a bien trop frappé, et qu'il a peur qu'elle récidive s'il contredit ! Qu'elle ait pu le tabasser — excusez-moi de ce terme — sans une once de regret prouve bien qu'elle n'est pas comme nous, cette organisation maudite a réussi à créer une elfe insensible, bravo à eux.

Enfin bref, cette accusation insensée n'a pas lieu d'être, je pense que les souvenirs qu'elle m'a envoyé sont inventés de toute pièce, et bien que je n'en aie vu qu'une bribe, je dois avouer que c'est très bien réalisé, on s'y croirait. Réglons cette affaire embarrassante au plus vite.

Même si je dois bien avouer qu'il est difficile de prendre une décision quant à la punition du concerné car... il ne faut pas oublier que c'est un Vacker, accusation véridique ou pas.

— Excusez moi, lança Zarina par-dessus le chaos ambiant de la salle, mais je pense qu'il ne faut pas châtier le jeune Fitz Vacker.

— Et tolérer le... viol au sein des Cités Perdues ? S'insurgea Bronte immédiatement. Je ne suis pas d'accord : il faut décider d'un châtiment. Qu'il soit issu de la plus grande famille elfique ou pas, il s'agit d'un crime !

— Qui pense, comme Bronte, qu'il faudrait le punir ? Soupira Zarina en posant sa tête contre sa main, elle-même posée sur son accoudoir.

Six mains sur douze se levèrent. Égalité.

— Nous sommes dans l'impasse, annonça Noland d'un murmure. Zarina, pourquoi ne voulez-vous pas le punir pour ce qu'il a fait ?

— Premièrement, c'est un Vacker, répondit-elle du tac au tac en se redressant vivement, ensuite, je ne suis même pas sûre de la véracité des propos tenus contre lui, étant donné qu'Emery n'a pas voulu nous partager les souvenirs de la "victime", fit-elle avec un regard appuyé en ma direction.

— C'est vrai ça, dit Alina, pourriez-vous partager ce souvenir avec nous, Emery ?

— Il serait préférable pour vous de ne pas voir ça, leur assurai-je.

— Mais c'est essentiel pour que notre jugement soit juste, argua Oralie. Comment voudriez-vous que nous puissions délibérer sans preuves fondées ?

Je n'ai pas l'impression qu'ils m'écoutent. Le petit passage que j'ai pu voir m'a retourné l'estomac, les souvenirs étant livrés avec les sentiments. Il faut être extrêmement douée pour me livrer, directement dans mon esprit, à la fois les images, le son et les émotions en temps réel. Je l'ai même vue retirer ses pensées du lot, elle a une puissance qui dépasse l'entendement. Raison de plus pour ne pas croire une jeune fille aussi diaboliquement redoutable.

— Qu'attendez-vous Emery ? Demanda Terik face à mon silence, caressant distraitement sa prothèse de jambe.

— Je ne veux vraiment pas vous choquer, leur assurai-je. Ces images, bien que je pense qu'elles soient factices, sont très violentes et il est possible de ressentir les émotions de la demoiselle.

— Si nous sentons ses émotions, pourquoi pensez-vous que ces souvenirs ne sont pas réels ? S'interrogea Oralie.

— J'ai mes raisons.

— Bref, trancha Bronte, envoyez-nous ce souvenir et plus vite que ça, je vous prie.

— Vous êtes vraiment-

— OUI, râlèrent-ils à l'unisson.

— Je vous aurai prévenus.

Je leur envoyai le long souvenir, deux heures trente-trois pour être plus précis, et le visionnai en même temps qu'eux, en gardant un œil sur leurs visages pour voir leur réactions en temps réel.

Le début du souvenir jaillit dans nos têtes, et un frisson nous prit tous en entendant les mots si durs et froids de l'agresseur, et en ressentant la peur, l'angoisse et la rage viscérale de la victime.

En fait, je ne regrettai pas de leur avoir envoyé le souvenir. Leurs têtes à cet instant étaient mémorables.

Alina avait été comme figée dans un mouvement de recul, son nez retroussé d'une façon étrange, Terik était surpris et bougeait la tête de temps à autre comme pour se dégager, Oralie avait les sourcils froncés dans un angle anormal pour sa figure d'ordinaire si calme, et Bronte avait une moue qui montrait bien qu'il tombait des nues.

Hilarant.

Les autres étaient dégoutés ou surpris mais sans grimace particulière, mis à part peut être Clarette, qui semblait se battre contre un ennemi imaginaire.

Après avoir visionné le long souvenir, ils repartirent sur le débat de :"c'est un crime, mais c'est un Vacker, mais c'est un crime, mais c'est un Vacker, mais..." à l'infini.

Zarina interrompit le concert.

— Stop, tous. Bien, c'est un crime, mais qui dit crime dit culpabilité n'est-ce pas ?

Tous aquiesquèrent, moi y compris.

— La culpabilité le rattrapera à un moment donné, et il sera bien puni à ce moment là. Il est donc inutile de lui donner une punition. Qui pense comme moi ?

La majorité des mains se levèrent, même si Oralie, Bronte et Terik résistaient. Mais la décision était prise.

— Nous sommes donc d'accord sur le fait que Fitz Vacker ne sera pas puni autrement que par lui-même ?

Elle n'attendit même pas nos réponses pour continuer.

— J'enverrai des parchemins aux concernés. Il n'y aura donc pas d'audience à ce sujet dans les prochaines semaines.

La lueur dans son regard changea encore et elle sortit la première quasiment en courant, même si les autres n'ont pas l'air de s'en être rendus compte, encore choqués de ce qu'ils venaient de voir.

Qu'arrive-t-il à Zarina depuis tout à l'heure ?

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Heya.

Ce matin je poste plus tôt qu'hier pour me faire pardonner....

J'aime me faire des idées sur le fait que des gens tiennent à moi, laissez ma petite personne tranquille.

D'ailleurs, est-ce que vous voyez tous les énormes indices que je met dans le texte ? J'ai l'impression que personne ne les relèves....

Et ça me brise le cœur ! 😭😭😭

Sérieux, je donne pleins d'indices pour la suite et aucun retour...

A demain mes pommes de terre.

Date de la NDA : 08/08/2020
Date de réécriture : 27/04/2021
Date de réécriture finale : 12/11/2021

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