Chapitre 37

PDV Sophie

Depuis ma sortie du lit et en me rendant à Foxfire aujourd'hui, j'ai le pressentiment que quelque chose de très important est arrivé, et pas quelque chose d'agréable. Ce que je vois en arrivant à l'académie ne peut qu'alimenter mon malaise : Keefe est venu sans Paolina, or ils viennent toujours ensemble le matin, cela rassure Paolina et lui permet de se débarrasser de son humeur massacrante du matin, qui est vraiment... horripilante quand on essaie d'avoir une conversation avec elle. De plus, Keefe a l'air... perdu et stressé, ce matin.

— Bonjour Keefe ! Le saluai-je en lui prenant la main pour le faire réagir, puisqu'il ne m'avait manifestement pas vue.

— Ah, bonjour Sophie... Me répondit-il en sortant de sa bulle.

— À quoi penses-tu ?

Il ouvrit la bouche mais la referma en constatant que ma main était dans la sienne et que j'avais accès à son pouls. Il soupira et répondit :

— Je pense à... Paolina. Tu ne trouves pas qu'elle est étrange ce matin ? Me demande-t-il, plantant son regard dans le mien, en détresse.

— Je ne sais pas, je ne l'ai pas vue, elle n'est pas avec toi ce matin. Tu l'as laissée aux rives du réconfort exprès ?

Il écarquilla les yeux de surprise et observa l'espace autour de lui, mais se rendit compte qu'elle n'était vraiment pas avec lui.

— Oh... Non, ce n'est pas fait exprès. Mais elle ne me l'a pas fait remarquer quand j'ai utilisé le luminateur. Elle est allée manger en me regardant d'un air... comme quand je l'ai croisée dans le couloir. On aurait presque dit qu'elle se battait contre une force intérieure... Expliqua-t-il en contemplant à nouveau le sol.

— C'est vraiment étrange Keefe, mais on va être en retard à l'orientation si on continue à rester là, lui dis-je en l'embrassant doucement sur la joue. On reprendra cette conversation ce soir, d'accord ?

Après avoir retrouvé tous nos amis éparpillés dans le grand hall, l'orientation commença mais j'avais l'esprit ailleurs. Une information retint cependant mon attention :

— ...et j'en profite pour vous dire que les examens de mi-semestre approchent à grands pas, il faudra doublement travailler pour certains si vous voulez tous passer au niveau supérieur. Sur ce, bonne journée !

Je commençai à paniquer. Mon niveau à Foxfire avait considérablement baissé depuis le coma de Keefe, et l'arrivée de Paolina m'avait encore plus déconcentrée dans mes études. Si les matières telles que l'Univers ou l'instillation ne me posaient pas trop de problèmes, d'autres empiraient avec le temps.

Avant que Keefe ne parte en cours, je lui glissai rapidement :

— Conversation de ce soir annulée, place aux révisions ! Tu pourras t'en sortir sans moi ?

— Ça risque d'être compliqué mais d'accord.

Et il partit. Qu'il est beau, pensai-je en allant à la tour d'argent pour mon cours de polyglottisme avec Lady Cadence.

PDV Keefe

Zut, Sophie ne pourra pas parler avec moi du comportement bizarre de Paolina... que je vais justement voir pour mon premier cours.

Je le sens mal. Je suis certain que quelque chose cloche, mais je ne sais pas quoi...

Si elle me réprimande d'être parti sans elle ce matin, c'est qu'elle est de mauvaise humeur, comme chaque lundi. Même si dans ce cas ce serait extrême au point qu'elle ait changé de personnalité cette nuit, mais bon. Si elle ne me dit rien, je pourrai considérer qu'il y a un problème.

En arrivant dans la salle de classe, même mélange d'émotions que ce matin. Et même sourire étrange. On dirait mon père. Elle est assise jambes croisées sur le bureau du mentor, en position... de dominante.

Elle va me manger.

— Re-bonjour Keefe.

— Re-bonjour Paolina. Que va-t-on faire aujourd'hui ? Demandai-je la mort dans l'âme, horrifié de constater sa non-réaction face à mon oubli matinal.

Elle ne passe jamais sur mes erreurs aussi facilement, même futiles. Son respect des bonnes manières est sans faille, elle est capable de me reprocher une miette de pain sur mon uniforme, ou même remarquer qu'une mèche de cheveux s'est déplacée dans ma coiffure. Au mieux devrait-elle me demander pourquoi j'ai oublié, mais un passage sous silence est tout simplement impossible.

Bon, nouvelles règles pour vérifier si elle va bien. Si elle ne m'appelle pas Keefe une seule fois mais Coco durant tout le cours, c'est que tout va bien. Elle ne l'a pas fait à l'instant, mais pas grave. Si elle ne m'appelle pas par mon surnom, c'est qu'il y a un problème. Et si elle se trompe d'appellation une seconde fois durant le cours c'est peut être qu'elle veut le punir pour l'avoir oubliée.. ?

— Pose tes affaires et suis-moi.

Nous sortîmes de la pièce et nous mîmes à parcourir les couloirs en silence. Elle le brisa quand nous commençâmes à nous éloigner du bâtiment pour nous rapprocher des tours d'élite.

— Tu vas devoir voler un talent que je te demanderai aléatoirement, tu auras cinq secondes. C'est faisable ?

Elle ne me laissa pas le temps de répliquer qu'elle compléta elle-même :

— Qu'est-ce que je raconte, C'EST faisable. Tu as de la chance que je sois clémente avec toi, Keefe.

Ouille.

C'est faisable, pas de problème, mais... C'est quoi ce comportement horrible ?

Et elle ne m'a pas appelé Coco.

Nous étions au pied de la tour d'or.

— Invocation, tour d'argent.

Je m'éxecutai, les talents les plus proches de moi étaient dans les tours d'élite, mais les barrières mentales me semblaient bien faibles. Après plusieurs talents diverses, elle en nomma un compliqué, étant donné que les barrières de ceux-ci sont apprivoisées à se dresser en cas d'entrée intruse dans l'enceinte du cerveau.

— Télépathie, où tu veux. Viens.

Je volai rapidement le talent demandé, surpris de la demande, car ce dernier mot semblait très douloureux à prononcer, ses dents et ses poings étaient serrés et ses yeux et sourcils froncés. Elle avait l'habitude de commencer les cours à Candleshade en me disant « viens », pour me faire comprendre que les barrières étaient prêtes à être franchies — à mon niveau de petit elfe insignifiant bien entendu.

Je tentai donc d'entrer dans sa conscience, mais un mur argenté étranger à son esprit trônait en plein milieu du passage.

Il n'était pas là avant.

Un champ de force entourait le mur brillant, me maintenant à l'écart. Je transmis à ma mentore de me laisser passer, mais elle ne me répondit pas. En m'approchant doucement du champ de force, je vis qu'il était craquelé et abîmé, de quoi me faire passer facilement. J'envoyai mes brisés bleues, et le champ tomba, me laissant voir clairement le mur, infranchissable.

En tournant autour, je ne vis aucune porte. Je refis un tour, mais il me parti bien plus long que le premier. Et le suivant de même. Je donnai un coup contre l'argent massif, le faisant résonner comme une grosse cloche. Le bruit, assourdissant, ne me fit pourtant pas mal aux oreilles.

C'est logique, on est dans sa tête.

Comment passer ? Le mur semble s'épaissir de seconde en seconde, et je ne peux pas trouver de porte, ce serait trop long.

S'il y a une porte, ce dont je commence à douter.

Et si le temps a une prise ici. On est dans l'esprit de Paolina quand même, celle qui a passé près d'un million d'années dans un endroit sans temps précis.

Si je flottais cela ne m'étonnerait même pas.

Je sautai pour voir, dubitatif, mais non, la gravité avait quand même lieu. Le champ de force commença à réapparaître, me faisant paniquer plus que nécessaire. J'envoyai des brises avec puissance, mais j'étais si paniqué qu'elles n'allaient pas au bon endroit, et je me fatiguais plus qu'autre chose.

PAOLINA ! Transmis-je avec force. Aide-moi !

Toujours pas de réponse.

PAOLINA ! S'IL TE PLAÎT !!! Hurlai-je littéralement dans son cerveau, voyant le champ de force clignoter dangereusement près de moi.

Il veut me manger lui aussi ?!?

Une réponse me parvint enfin, comme étouffée par le mur.

La seule limite qu'il y a ici, c'est ton esprit, Coco. Imagine et crois que tu voles, et tu voleras.

Sa réponse me laissa perplexe, mais j'obéis.

Je vole.

Je vole.

Non, je vole pas là.

Maiiiis si je vole.

AAAAAAAAH, JE VOLE !!!

La surprise passée, je m'élançai vers le haut du mur, qui était... bien plus haut qu'à mon arrivée. Il était si haut que même en lévitant aussi vite que possible, j'avais l'impression de ne pouvoir l'atteindre.

Le seule limite, c'est mon esprit. Si j'imagine que je le passe enfin...

...

Il ne se passe rien.

PAR CONTRE !

Si j'imagine que je le passe et que j'y crois...

Ça y est je le passe.

La lumière solaire qui me parvenait auparavant fut complètement absorbée par la muraille, un noir presque complet régnant à l'intérieur. Au milieu cepandant, dans un petit cercle de lumière tremblotante, se tenait ma mentore, agenouillée par terre, attachée à un gros pieu par des chaînes aux poignets et au cou. Elle était couverte de sang et sa tête pendait mollement sur le côté, ses cheveux redevenus si longs qu'ils disparaissaient dans la pénombre. Un collier de chaînes plus grosses que les autres retenait son buste pour l'empêcher de partir en avant pour s'affaisser et dormir. Ses cernes étaient dignes de celles de Sophie quand elle ne dormait pas plusieurs jours d'affilée.

Paolina...? Transmis-je en murmurant.

Elle sursauta pourtant et grimaça, courbaturée. Même dans son esprit j'avais l'impression qu'elle ne pensait pas, tout était silencieux autour de nous et faisait de l'écho.

Keefe ? Murmura-t-elle à son tour en ouvrant douloureusement les yeux.

Ils s'écarquillèrent en croisant les miens, stupéfiés.

Qu'est-ce que tu fous là ?

Ses pensées lointaines murmuraient en fond, même si j'essayais d'en faire abstraction.

Tu m'as dit de venir, non ?

Elle plissa les yeux, cherchant dans ses souvenirs, mais nia peu après .

Non, je ne m'en souviens p-

Elle se crispa et retint un haut-le-cœur.

Va-t-en Keefe.

Quoi ? Pourqu-

J'AI DIT VA-T-EN !!!

L'espace d'un instant, je vis ses yeux briller d'un autre éclat, et ses cheveux illuminer l'espace, laissant voir une silhouette dans l'ombre.

CASSE-TOI ! DÉGAGE DE MA TÊTE !

Sa voix virait vers l'aigu, elle vrillait complètement. Je tentai de m'approcher, peiné et perdu, mais elle se débrouilla je-ne-sais-comment pour tirer une main de ses chaînes et m'attirer à elle, me murmurant dans l'oreille :

Ne reviens pas, c'est dangereux. Un jour tu sauras. Et surtout...

Un bruit de pas venant de là où j'avais vu la silhouette s'approcha lentement. Paolina déglutit bruyamment et murmura plus vite, jetant nerveusement des coups d'œil derrière elle :

N'oublie pas qu'après la tempête vient le beau temps, que ceci se passe dans ma tête, et que ta mère-

La silhouette était vraiment proche et je n'allais pas tarder à voir qui c'était. Mais Paolina me repoussa violemment, me faisant heurter me sol avec fracas, et m'expulsa de son esprit.

Pourtant, même si je distinguais peu à peu mes vrais membres, j'avais toujours mal au coude d'être tombé dessus et mal au crâne. Je relevai les yeux, constatant que j'étais tombé par terre dans la vraie vie, pas que dans l'esprit de ma mentore, et que celle-ci me surplombait avec dédain.

— Eh, lève-toi feignasse, ça fait un moment que je t'appelle.

Je me relevai, faisant face à son regard glacial.

Elle est terrifiante quand elle me regarde comme ça.

— Le cours est terminé. Rentrons.

Quand nous revînmes dans la salle de classe et qu'elle prit son sac, elle laissa tomber un papier orné d'un œil que je connais bien... mais elle le remit immédiatement dans son sac, si vite que je crus avoir rêvé.

Sauf que non.

Les mots de Paolina dans son esprit me revinrent en mémoire.

"— N'oublie pas qu'après la tempête vient le beau temps, que ceci se passe dans ma tête, et que ta mère-"

Quoi ma mère ? Elle a sans doute quelque chose à me dire.

Oui, ce doit être ça.

Elle doit me dire quoi faire, et Paolina me l'a fait remarquer... elle est gentille quand même.

J'irai la voir dès ce soir tiens !

[<>] [<>] [<>]

Heya.

Ce chapitre est nul, je sais, mais il est important.

Si si.

A part ça, j'ai rien à dire à part...


























































Je cherche...













































































Je cherche toujours...


































































































Ah bah non en fait. Rien à dire.

A demain les pommes de terre !

Date de la NDA : 05/08/2020

Booooooon...

C'est mieux maintenant.

Ne cherchez pas à savoir comment c'était avant, c'était nul, comme l'ancienne moi vous le fait remarquer.

Je crois, parce que je n'ai pas relu la NDA.

😅

Flemme hein, c'était si long...

Chapitre de base ? 500 mots et des bananes. Chapitre maintenant ?

1800 mon pote !

Ouais je suis fière ouais...

Date de la nouvelle NDA / réécriture : 23/04/2021

Nouvel update !
Ce chapitre contient plus de 2100 mots. Vive moi. Et je le corrige et le publie alors que j'ai une montagne de choses à faire avant la reprise. All is Logic, guy.

Date de réécriture finale : 01/11/2021

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top