Sophie ne répondit pas. Elle courut jusqu'au portes de Havenfield et monta à l'étage de sa chambre et la verrouilla. 

     Elle ne se sentait pas triste. Le père de Marella avait déjà une fille, et il était évident de ne pas en parler à sa femme, et ajouté à ces problèmes cérébraux...

   Mais son amie, elle, avait le droit d'être au courant.

  Elle trouva son transmetteur sur son bureau et la héla.

-Bonjour Sophie, pourquoi voulais tu me parler ? claironna la Pyroquinésiste.

-Salut. N'en parle ni à ta mère, ni à ton père, O.K. ?

-Je te le promets. C'est quoi le problème ?

-Eh bien je suis ta demie-sœur.

   Marella entama un gros fou rire.

-Tu plaisantes, là ? demanda sa demie-sœur.

-Mais non, je t'assure que...

-Admettons que ce soit vrai, lequel de mes parents est le tien aussi ?

-Ton père, je viens de l'apprendre de Forkle... Oui je sais, c'est assez surprenant mais apparemment j'ai le droit de savoir.

   Marella, ayant remarqué son sérieux, la crut et pâlit.

-Et... T'es ma sœur ?

-Ma demi-sœur.

-Je ne peux pas prévenir papa ?

   Ce mot toucha Sophie. Son père était aussi celui de la  jeune Pyrokinésiste.

   Sophie secoua la tête.

-Tu sais, j'ai toujours rêvé d'avoir une sœur, mais de là à imaginer que ça pourrait être toi... murmura Marella. Elle avait les yeux brillants.

-Oui, ça aussi ça me manquait d'avoir une sœur !

-Ma chérie ! retentit une voix à travers le transmetteur. Le déjeuner est près !

-C'est maman, je te laisse !

-Oui, bonne journée !

   Sur ce, elle raccrocha.

   Soudain, on frappa à sa porte.

-Sophie ? demanda Edaline. Pourquoi n'était tu pas là ce matin ?!

-Je... Euh... C'était pour la Brigade Intrépide et...

   Sa mère l'interrompit net.

-Dis-moi la vérité. Je suis ta mère, non ?

   Après un long soupir à lui couper le souffle, elle décida de tout lui révéler du rendez-vous où elle perfectionnait son Optimisation avec Oralie à la minute d'avant.

-Je comprends, répondit-elle pourtant calmement.

-Merci. Vas-tu en parler à Grady ?

-Si tu es d'accord.

-Je... Très bien, il peut savoir.

-Je te laisse ! et elle sortit.

   Comment Edaline avait fait pour ne pas paniquer ? 

    Elle s'affala sur son lit pour réfléchir un peu.

Ah oui : Cyrah que l'on croyait morte était en fait vivante. Et toutes les recherches qu'ils avaient menées, tout ça pour... rien. Wylie l'avait vue mourir !

    Mais du coup, qui-est-ce qui s'était évaporé ? 

   Elle ne savait pas. Cela risquait d'être dur à assimiler pour Wylie et Prentice, en revanche.

  La femme qui avait disparu en effectuant un saut lumineux, était en fait bien là, dans les Cités Perdues.

-Sophie ! Amie ! Voler ! s'exclama Silveny dans sa tête.

  Et elle accourut dans les pâturages de Havenfield, heureuse de retrouver la maman alicorne.

Puis elle monta sur son dos et elles survolèrent les prairies verdoyantes paisiblement, loin du stress.