Pdv Sophie :

Les habituelles odeurs nauséabondes des cités interdites me sautent au nez. Soudain, un concert de voix lointaines me percent les tympans. Je m'empresse de bloquer les pensées des centaines d'humains qui affluent autour de moi. Je devine que je me trouve en France, tout le monde parle la langue française. Mais reste à savoir quelle ville... J'observe les environs, je suis dans une rue bondée, des magasins sont entassés les uns sur les autres, au loin, j'aperçois une immense tour en fer, j'en déduis que j'ai sauté en plein centre-ville de Paris.

« Bon, maintenant que je sais où je suis, il faut que je sache où est Keefe, je résonne à l'intérieur de moi»

Je me faufile dans une allée sombre pour pouvoir consulter mon ominiscente à l'abri des regards indiscrets...

« Montre-moi Keefe Scencen. »

Une image apparaît alors sur la boule de cristal, un ( beau) blond est assis sur un banc au milieu d'une place qui m'est vaguement familière... Je soupire de soulagement, si l'ominiscente peut le voir alors ça veut dire qu'il est vivant. Je me rappelle avoir étudié ce lieu en classe avec un professeur ennuyeux ( pour changer). Si seulement j'avais mieux écouté ce qu'il disait au lieu de me boucher les oreilles pour ne plus entendre les pensées ! C'est la place des... la place des quin... la place des quinco... la place des Quinconces ! A Bordeaux ! « Mais oui bien sûr ! Elle a été fondée au 19ème siècle et est la plus grande place de France ! je pense en me remémorant mon livre d'histoire-géo page 57 » Parfois la mémoire photographique peut-être vraiment très utile !

Comme l'éclaireur ne peut nous transporter que de pays en pays et pas de villes en villes je suis obligée de prendre le train jusqu'à Bordeaux... J'attrape un bus menant jusqu'à la gare la plus proche. Heureusement que j'ai emporté de l'argent humain avec moi ! Arrivée à la gare Paris Saint- Lazare, je m'empresse d'aller m'acheter un ticket. Après avoir convaincu la « caissière » que je n'étais pas perdu et qu'il ne fallait pas lancé un appel pour retrouver mes parents, j'ai enfin un ticket. La voix de la SNCF retentit alors dans les hauts-parleurs :

« Tou, tou toulou ! ( petits bruits avant une annonce ) Le train de 11 h 45 en provenance de Paris et en direction de Bordeaux va entrer en gare dans deux minutes veuillez vous orientez vers le quai 18 qui se trouve à l'aile Sud de la gare... »

Je n'entends pas le reste de l'annonce, je regarde au-dessus de moi, quai 3, aile Nord, je dois aller dans l'aile Sud, à l'opposé ! Je me tape un sprint et me faufile au pas de course entre tous les voyageurs, je manque de trébucher sur une lanière de sac dans les escalators, m'excuse rapidement au propriétaire du bagage et file devant moi. Quai 18, j'y suis ! Le train est devant moi, je grimpe à l'intérieur et m'installe dans mon siège. Quelques instants plus tard, le train démarre, c'était moins une. Le contrôleur passe dans les rangs pour vérifier les tickets, je lui tends le mien et il me regarde l'air de dire : « Tu n'es pas avec tes parents ? ». Je l'ignore royalement et me dit :

« Je sais que je paraît petite mais quand même ! J'ai quinze ans ! ».

J'ai environ trois heures devant moi pour réfléchir à ma stratégie pour que Keefe me suive dans les cités elfiques...

A la fin du trajet, je n'ai toujours aucune idée.

En sortant de la gare, je consulte une deuxième fois mon ominiscente : « Montre-moi Keefe Scencen ». La boule de cristal se remplit d'ombre noir, je ne perçois aucun signe de vie derrière l'épais brouillard. Une voix rauque retentit alors : « Si tu veux revoir ton ami, il va falloir venir le chercher. Rendez-vous à la base sous-marine. Viens vite, le temps de vie du jeune Scencen diminue vite. »

Je ne réfléchis pas. Je cours en longeant la Garonne. Je repense aux derniers mots de la voix... J'aperçois un vélo abandonné au coin d'une rue, je m'excuse en silence au propriétaire et grimpe dessus. Je pédale à toute vitesse. Je ne peux pas m'empêcher de penser que je cours ( ou plutôt roule ) droit dans un piège mais je ne peux pas me permettre de laisser Keefe affronter seul ces monstres si jamais il s'agissait de la réalité.

J'arrive enfin devant la base sous-marine. J'abandonne le vélo derrière un buisson et m'approche silencieusement du monument. Des gardiens sont postés devant chaque entrée. Je prie en silence pour qu'il y en est un qui parte, sans grand espoir. Mais, comme si quelqu'un avait entendu ma prière, le vigile situé à l'entrée de gauche s'éloigne. Je me précipite à l'intérieur de la base avant qu'un autre garde prenne le relais.

Il fait tout noir. Un silence de mort règne dans l'endroit obscur. J'avance d'un pas mal assuré. Soudain, un projecteur s'allume derrière moi. Je me retourne d'un bond. La lumière produit un rayon lumineux blanc entourant une chaise. Un corps est affalé dessus et semble évanoui. Je m'approche pour mieux voir la silhouette. Keefe ! Je me précipite vers lui et tends ma main vers sa joue. Au lieu de l'effleurer mon bras traverse sa tête. Je pousse un petit cri de surprise. Je me suis faite avoir par une...

- Et oui Sophie, une illusion ! annonce une voix familière derrière moi. Je savais que tu étais idiote mais pas à ce point là !

Un rire diabolique retentit sur les murs.

Je me retourne pour faire face à Gethen.

- Ça me fait si plaisir de te revoir ! continue le télépathe, pas toi ? J'ai de si bon souvenir de nos rencontres ! A ce que je vois, cette fois-ci, tes petits amis ne sont pas là pour te porter secours !

- Libérez Keefe !

- Keefe ? Mais il n'est pas avec nous ! Tu n'as toujours pas compris ? C'était un piège Sophie. Et tu es seule. Personne n'est là pour te sauver. Tu es si naïve... Qui aurait cru que la courageuse Sophie Foster soit tombée si facilement dans un simple petit piège ?

Je serre les dents de rage.

- Vous avez peut-être réussi à me capturer mais vous êtes seul, j'asarde en espérant que ce soit vrai.

- Seul tu dis ? reprend Gethen. Oh mais je ne suis pas seul au contraire.

Vespéra et Ruy sortent de l'ombre, un sourire maléfique au lèvre.

- Alors Sophie ? Comment vas-tu ? demande la flasheuse. Et cette chère Biana ? Comment va-t-elle depuis notre dernière rencontre ?

Les blessures de Biana me reviennent en mémoire. Je bouillonne de rage.

- 11 minutes 32 secondes et 23 centièmes, déclare le psionipathe. Au lieu d'une heure. Tu n'as pas mis beaucoup de temps à nous rejoindre... Tu étais si pressée de nous revoir ? Nous aussi tu nous as terriblement manquée. Et on compte bien fêter ton retour...

J'essaye de garder mon calme en dépit de mes tremblements incessants. Alors que je me dis qu'il est trop tard et que je suis définitivement prise au piège je me rappelle qu'un de mes talents me permet d'appeler quelqu'un. La télépathie m'a déjà sauvé la vie à mainte reprise mais je dois visualiser la personne à qui je veux parler pour réussir à transmettre un message. Je m'efforce de visualiser Keefe dans une rue de Bordeaux, en vain.

- Bien, maintenant que les retrouvailles- émouvantes- sont finies, annonce le télépathe, on va pouvoir commencer les choses sérieuses...

Il sortit un objet de sa poche et le brandit devant lui. Il vise rapidement ma poitrine et tire.

Un violent coup me projette contre le mur. La puissance du tir me coupe la respiration. Je suis déboussolée. Il s'apprête à reproduire son geste quand Vespéra l'interromps :

- Attends Geth, à moi d'essayer...

Elle lui arrache l'atomiseur des mains et vise ma cuisse. Le projectile atteint sa cible. Je ne sens plus mes muscles, tout mon corps est paralisé par la douleur. Je ne peux plus bouger. Soudain, j'ai une idée. Je rassemble toutes mes émotions négatives. Je forme une boule de fureur en moi et la projette sur les Invisibles. A ce moment là, Ruy construit un bouclier et bloque mon attaque. Au lieu de se détruire, ma boule d'instillation se retourne vers moi et me touche à la tête. Je me tords de douleur. Je regarde autour de moi, je vois flou mais j'arrive à apercevoir des sourires malfaisants sur les visages de mes ravisseurs.

Dans un dernier espoir, je me remémore mes souvenirs partagés avec Keefe : le vol en Alicorne pour rejoindre la base du cygne noir afin de me soigner, les sauts des étoiles non-répertoriées, les retenues régulières à Foxfire... Je me concentre sur l'image de mon ami et tente de lui parler : « Keefe ! Keefe aide-moi ! Keefe tu es là ? ». Pas de réponse. Vespéra continue de me viser à l'aide de l'atomiseur. Je ne sens plus les coups. Quand je me dis que c'est fini, une voix retentit dans ma tête :

« - Sophie ? C'est toi ?

- Keefe !

- Sophie où es-tu ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

J'utilise mes dernières forces pour lui répondre :

- Base sous-marine. Invisibles.

Et je sombre dans les ténèbres. 

Salut salut !

Sorry pour ce week-end et les deux jours qui ont suivis parce que je n'ai rien posté... Mais, j'ai une bonne raison: mes profs sont tout simplement accro à l'activité horrible de torturer leurs élèves en leur donnant des tonnes de devoirs la semaine de la rentrée !!!!!!! AU secours !!!!! Help me !!!!!!! ( look EuLicee I speak l'English mieux que you ! 😝) ET donc, je n'ai pas pu vous publier la suite de mon history !!!!! Merci qui ??????????!!!!!!!!!!!!😤😡

Bon bref ! Quoi qu'il en soit voilà le chap 5 !!!!! Bonne lecture et à demain ( si mes profs sont gentils, pour une fois ! ce qui n'est pas gagné ) pour le prochain chapitre ! 

👋🏻💙