12.

« Je ne veux pas de toi à mon mariage ».

Depuis l'instant où cette phrase était sortie de la bouche de Neymar, elle n'avait pas quitté l'esprit d'Elisa. Elle repassait en boucle et en boucle, et elle revoyait sur son visage ce mélange d'émotion. La colère, et la déception. Une colère et une déception qu'elle ne pensait pas mériter.

Il voulait savoir ce qui s'était passé entre Lukas et elle, elle le lui avait raconté. Rafinha et Kate voulaient qu'elle lui parle de ses sentiments, elle l'avait fait. De façon un peu...brutale, certes, mais au moins, les choses avaient été dites.

Cette phrase ne voulait pas quitter son esprit, et pourtant, elle ne regrettait pas. Elle ne regrettait pas de tout lui avoir balancé à la figure de cette façon parce que ça faisait bien trop longtemps qu'elle s'empêchait de le faire et qu'elle se sentait beaucoup mieux maintenant. Elle n'avait plus besoin d'agir comme si Neymar était simplement son meilleur ami pour elle, elle n'avait plus besoin de continuer à répondre à ces questions à propos de Lukas comme si lui et elle étaient proches. Elle n'avait plus besoin de faire semblant, et ça lui faisait du bien, vraiment.

-Liz.

Elisa sortit de ses pensées et regarda sa petite sœur, qui soupira.

-Est-ce que ça va ?

-Ça va, elle répondit avant de se rappeler qu'elle devait aider cette dernière à ranger la cuisine—parce que mine de rien, en seulement deux semaines, elles avaient légèrement mis le bazar dans la pièce. Elle récupéra son éponge posée devant elle sur le plan de travail et commença à le nettoyer.

-Tu es sûre que tu ne veux pas allez t'allonger un peu ?

-Je vais bien, Kate.

-D'accord, répondit celle-ci d'un ton indiquant qu'elle n'était absolument pas convaincue mais qu'elle savait que si elle insistait, Elisa et ses hormones n'allaient pas forcément être sympas avec elle.

Elles continuèrent d'effectuer leur tâche chacune de leur côté sans discuter, mais pensant à la même chose, ou plutôt, à la même personne : Neymar.

Quand Elisa était sortie en trombe de la pièce, tout le monde s'était plus ou moins demandé ce qui avait bien pu se passer. Celle-ci avait littéralement fondu en larmes sur le parking en répétant qu'elle voulait rentrer et qu'elle n'était pas bien, et évidemment, Rafinha et Kate s'étaient chargés de la ramener saine et sauve à la casa Neymar. Elle n'avait pas arrêté de pleurer une seule seconde durant le trajet depuis la salle, et c'est seulement une fois dans sa chambre qu'elle avait accepté de leur expliquer ce qui s'était passé.

Évidemment, ces deux-là n'étaient pas ravis et avait pris son parti à elle. Eux aussi avaient admis qu'elle avait certes dit les choses un peu brusquement, mais la réaction de Neymar l'était tout autant. Surtout que contrairement à ce qu'il lui avait balancé au visage, elle n'avait à aucun moment dit que c'était sa faute à lui si elle s'était retrouvée enceinte de Lukas, étant donné que ça ne l'était pas. Comme il l'avait si bien dit, elle avait vingt-quatre ans, et elle était donc assez grande—en théorie—pour faire ses propres choix.

La porte s'ouvrit brusquement, et Elisa sentit son cœur se mettre à battre plus fort de peur que ce soit Neymar. Heureusement pour elle, c'est un Rafinha tout content qui entra dans la cuisine.

-Salut les filles ! Vous êtes prêtes ? On part dans cinq minutes !

-On le sera, assura Kate en enlevant son tablier.

-Où est-ce qu'on va ? demanda l'aînée.

-Kate ne t'a pas dit ? On va à la plage !

-À la plage, répéta Elisa.

-Je n'ai rien voulu te dire parce que je savais que tu ne voudrais pas venir, mais toi, moi et Rafinha, on va faire une promenade à la plage. On est ici depuis presque trois semaines et on n'a toujours pas vu une seule plage alors qu'on est à Barcelone, tu te rends compte ?

-Je ne sais pas si c'est une bonne idée, répondit l'aînée, faisant la moue.

-Bien sûr c'est une bonne idée, tu as besoin de prendre l'air.

-Je vous attends dans la voiture, sourit Rafinha avant de quitter la cuisine.

-Est-ce que je suis vraiment obligée de venir ? Parce que ne comptez pas sur moi pour être la cinquième roue du carrosse.

-Liz, tu ne seras pas la cinquième roue du carrosse. Je suis l'amie de Rafinha au même titre que toi.

-Pour l'instant.

-Rien de tout ça ne va changer aujourd'hui. S'il-te-plaît, viens avec nous. On veut juste te changer les idées.

Elisa soupira longuement.

-Très bien. Je te suis.

-Heyy, Rafinha ?

-Mmh ? répondit ce dernier, regardant dans le rétro pour pouvoir voir Elisa qui était assise à l'arrière de sa voiture.

-Est-ce qu'on peut s'arrêter dans ce centre commercial ? elle demanda en pointant le centre commercial à côté duquel ils étaient en train de passer.

-Bien sûr, il acquiesça avant de mettre son clignotant et de tourner pour se garer sur le parking, n'ayant aucune idée de ce que l'aînée des deux sœurs avait en tête. À côté de lui, Kate était tout aussi perdue. Cependant, aucun des deux ne posa de questions, et ils suivirent simplement Elisa qui entra dans un des premiers magasins qu'elle vit—Primark—avant de se diriger dans un rayon où elle n'avait encore jamais mis les pieds.

Et c'est en arrivant dans ce même rayon que Rafinha et Kate comprirent ce qu'ils faisaient là.

Le rayon pour les nouveau-nés.

-Il est temps que je commence à lui acheter des vêtements, non ? sourit Elisa en se tournant vers les deux autres brésiliens, qui hochèrent la tête en chœur. Et qui de mieux pour m'accompagner dans cette aventure que le futur parrain et la future marraine ? elle sourit, et elle vit la surprise apparaître sur leurs visages.

-Nous ?! demanda bêtement Kate avant de comprendre que, oui, Elisa parlait bien d'eux. Oh, Liz.

Elle se jeta dans les bras de sa grande sœur, partagée entre la joie et la tristesse. Elle était ravie d'être la marraine de ce bébé, mais elle savait que dans l'ordre des choses, Neymar aurait probablement dû être le parrain. Mais celui-ci avait gâché sa chance de l'être, et même si elle adorait Rafinha et lui était reconnaissante pour tout ce qu'il faisait pour elles depuis leur arrivée, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu triste.

-Merci beaucoup, Elisa, lança Rafinha avant de la prendre dans ses bras à son tour, ce qui devenait de plus en plus difficile avec son ventre. Tu n'es pas obligé de faire ça, tu sais.

-Si je le fais, c'est que j'ai envie de le faire, crois-moi, elle lui sourit. Et arrête de m'appeler Elisa, c'est beaucoup trop sérieux.

-Tu peux l'appeler Liz, je veux bien partager mon surnom avec toi, lui proposa Kate.

-D'accord, Liz, il hocha la tête, convaincu.

-Bon, je compte sur vous pour me dire si ce que je vous montre est beau ou pas. Et surtout mixte, elle les prévint, et ils acquiescèrent avant de commencer à parcourir les rayons.

-Tu ne vas pas rentrer au Brésil, hein ?

Les deux sœurs étaient assises face à la mère, Rafinha entre elles. Ils avaient décidé, après leur séance shopping pour le bébé, de venir quand même sur la plage, mais étant donné qu'Elisa avait déjà beaucoup marché, ils avaient simplement acheté des glaces et s'étaient installés en face de la mer, observant le couché de soleil. Et Kate avait enfin estimé que c'était le moment de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis la dispute entre Neymar et sa sœur.

-J'y ai pensé, répondit honnêtement Elisa. Mais je sais très bien que tu ne me laisseras pas reprendre l'avion seule.

-Tu devrais venir au mariage, lança Rafinha, et Elisa sourit tristement.

-Je ne peux pas faire ça.

-Tu ne veux pas venir parce qu'il te l'a interdit, ou parce que tu lui as balancé à la figure tout ce que tu ressentais ? lui demanda sa sœur.

-Un mélange des deux. Mais surtout parce qu'il me l'a interdit. Je ne vais pas me pointer à un mariage où le marié ne veut pas de moi.

-Bien sûr qu'il veut que tu sois là, tu es sa meilleure amie. On a grandi avec lui, on a tout vécu avec lui, tu crois qu'il se marierait sans toi ?

-Il m'a dit qu'il ne voulait pas que je sois là, Kate.

-Il a dit ça sur le coup de la colère.

-Peut-être. Mais ça m'a blessé. Parce que j'ai enfin trouvé le courage de tout lui dire, et que la seule chose qu'il a trouvé à faire, c'est me dire de ne pas venir à son mariage.

-Pour se protéger...souffla Rafinha.

Les deux brésiliennes froncèrent leurs sourcils, fixant Rafinha avec beaucoup d'attention. Mais celui-ci ne s'en rendit même pas compte, et il se leva, jetant le reste de son cornet de glace à l'ananas dans la poubelle la plus proche.

-On y va ? il leur proposa, et elles se levèrent, n'ayant toujours pas compris ce qui lui arrivait.

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